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les animaux dans la ville

Dans le document Cadastres et paysages (Page 139-144)

5 Distinction ville/campagne

5.1 les animaux dans la ville

La ville conserve des animaux de basse-cour. Cependant le type de mai- sons qui y abritent poules ou cochons di ère sensiblement de celui des villages et de la campagne. Les maisons avec poulailler sont des maisons aisées, d'une valeur très nettement au-dessus de la moyenne, la présence d'un cochon n'étant pas, par contre, très valorisante. En zone rurale, la valeur des maisons avec basse-cour, qu'il s'agisse de volaille ou de porcs, est du triple de celles qui en sont dépourvues. Dans les faubourgs, cet écart ne va que du simple au double, les maisons seules étant plus valorisées ( g. 10).

Fig. 10. — Valeur moyenne des maisons avec ou sans basse cour

À l'intérieur, seulement 25 maisons, la plupart à trois étages ou plus, possèdent un poulailler. La liste de leurs propriétaires (Robert Le Blanc, Pierre Pavée, Claude Favier, Jean Jaussaul, Jean Albenas, etc.) indique assez qu'il s'agit de petits élevages domestiques, en relation avec le train de vie de la maison.

5.2 Jardins

On doit évidemment se poser la même question à propos des jardins. Il n'est pas indi érent de constater qu'ils sont estimés en valeur comme les maisons. Malheureusement, la répartition des jardins et autres petits

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LĹiĂaŠmĂe14 — DĂéŊpĂaĹrĹt ĹiŠmŇpĹrĹiŠmĂeĽrĹiĂe — 2007-4-24 — 11 ŘhĞ 42 — ŇpĂaĂgĄe 143

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espaces agricoles ne peut être établie qu'en nombre puisqu'en ville le jar- din est indissociable de la parcelle construite. La large prédominance des faubourgs dans ce domaine ne peut cependant être mise en doute ( g. 11).

Fig. 11. — Jardins et petits espaces agricoles

À l'intérieur de l'enceinte, seulement 8 % des maisons comportent un jar- din, contre 35 % dans le faubourg. Dans la zone rurale, le chi re redescend à 15 % dans la campagne et 20 % dans les villages. Mais dans ces deux der- niers cas, le chi re est peu signi catif, puisque le jardin peut être éloigné de la maison. En ville, le jardin est un luxe qui appartient à des maisons estimées à 24 L., contre 13 L. en moyenne.

On a donc là encore manifestement une di érence de nature, d'autant plus vraisemblable que le jardin peut avoir une vocation potagère, médi- cinale, d'agrément, ou encore industrielle en lien avec l'industrie textile (plantes tinctoriales). Le même vocabulaire recouvre des réalités bien dif- férentes, usage domestique d'un côté, production agricole ou industrielle de l'autre, à nuancer dans les deux cas par des considérations de revenus ( g. 12 page suivante).

En fait la densité de l'habitat, qui apparaissait déjà dans la hauteur des maisons, peut se lire en étudiant le rapport entre les constructions et les espaces ouverts. Bien que notre comparaison ne porte que sur le nombre des parcelles et non sur leur surface, il apparaît clairement que les par- celles de la ville enclose comporte moins d'espaces ouverts que hors la

Fig. 12. — Maisons entre cour et jardin

ville. Les parcelles sans aucun espace ouvert y sont majoritaires et les jar- dins sans cour relativement rares. À noter que sur 65 maisons avec cour et jardin intra-muros, 40 sont nobles.

Les faubourgs se distinguent là encore par la relative importance des maisons avec jardins.

Conclusion

L'analyse détaillée des procès-verbaux corrige le paysage d'une ville totalement bâtie, enserrée dans ses remparts, et d'une campagne déserte animée depuis ses faubourgs. Elle fait au contraire apparaître ceux-ci forte- ment structurés, très di érenciés des villages et des grands mas exploitant les terroirs.

Ces faubourgs, utilisant les eaux du Cadereau et de la Fontaine, accueillent l'essentiel des industries proprement dites (moulins, abattoirs et tanneries) et des jardins aux vocations vraisemblablement multiples. Par ces deux activités, ils se distinguent nettement de la campagne alentour ou des villages. Leurs maisons basses n'abritent vraisemblablement pas la même population, même si le document ne permet pas de faire la lumière à ce sujet.

Dans la ville subsistent quelques espaces privés ouverts, malgré la den- sité de l'habitat : les jardins, étables et basses-cours qui existent intra- muros n'ont, contrairement à ceux des faubourgs ou des villages, qu'une

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vocation domestique et appartiennent à des propriétaires aisés. La hauteur des maisons traduit la vocation urbaine de conservation des richesses et de circulation des marchandises : à la cave, la récolte viticole ; au rez-de- chaussée, les boutiques.

Quelques sondages dans le compoix municipal de 1544 font apparaître de petits propriétaires terriens, citadins qui ne possèdent pas leur domicile. Il est di cile de comprendre s'ils travaillent eux-mêmes ces terres ou se contentent d'en tirer une petite rente ; en d'autres termes, du point de vue des ruraux, si ces parcelles constituent des enclaves dans leur terroir ou si, au contraire, elles leur permettent d'étendre leur exploitation. La question est d'autant plus di cile à résoudre que, comme on l'a vu dans le cas de la vigne avec le transfert en ville des récoltes, la situation peut être plus complexe avec éventuellement une mixité des solutions.

La spécialisation poussée des espaces intra-muros, faubouriens et ruraux conduit à penser leur indispensable complémentarité1. On com-

prend dès lors l'opposition très vive de la population lorsque les néces- sités de la lutte contre l'épidémie, par exemple, exigent la fermeture des portes de la ville. Cette tripartition de l'espace communautaire suppose la circulation uide des biens et des personnes. Quelle que soit l'époque de sa mise en place, elle attire notre attention sur le rôle joué par une enceinte, qui serait restée inchangée selon la tradition jusqu'à la Révolution et qui séparait une part importante des activités et de la population de la cité.

1. Complémentarité qu'on retrouve dans les institutions consulaires (persistance de l'échelle des laboureurs) et leur fonctionnement (exercice de la police rurale).

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