• Aucun résultat trouvé

DEUXIEME SECTION : CONSTRUCTION DE LA DEMARCHE DE L’ETUDE A) Cadrage théorique et méthodologique de l’étude

2- Cadrage méthodologique:

Notre recherche est construite sur une architecture méthodologique qui se décline en deux importants et inextricables segments : Les sources et les techniques de collecte de données. Afin de compléter cette partie qui dessine notre cadre méthodologique, il faut rajouter à ce binôme, le descriptif des obstacles et contraintes qui ont peu ou prou alimenté le temps de notre modeste pèlerinage scientifique sur la question des enjeux et défis de la protection des réfugiés en Afrique centrale, et singulièrement en contexte camerounais.

- Sources de collectes des données

Dans un souci de mener rationnellement notre étude, une pré-enquête a été nécessaire pour cerner le champ expérimental de la recherche. Mais il est à ce stade important de souligner que la motivation de l'étude présente part d'une réflexion amorcée pendant notre cycle de Master sur la prise en charge alimentaire des réfugiés dans une circonscription territoriale spécifique camerounaise211. Cette étape cognitive nous a permis

de rassembler et de construire une importante base de données qui a été d'un apport crucial dans le cadre du présent travail.

Pour revenir donc sur la question des sources de collecte de données de notre recherche, les sources documentaires, rappelons le, ont été d'un intérêt central et une ressource importante pour avoir un regard pluriel, croisé et soutenu sur les théories existantes sur le sujet. Nous nous sommes particulièrement intéressés à la littérature 211Il s'agit du travail de recherches de notre Mémoire de Master II ( recherches) soutenu en 2011 à l'Université Protestante d'Afrique Centrale à Yaoundé (Cameroun), et qui portait sur « La sécurité

alimentaire des réfugiés au Cameroun : cas des réfugiés tchadiens du Camp de Langui dans le Nord- Cameroun » .

afférente aux migrations en général et aux migrations forcées en Afrique en particulier, aux dynamiques de prise en charge des réfugiés dans ce contexte continental, puis à l'analyse des différents problèmes rencontrés par les déplacés forcés en Afrique centrale et spécifiquement au Cameroun, ainsi qu'aux contraintes qui plombent une protection efficace de ces couches vulnérables dans la zone d’étude. La collaboration scientifique entre notre laboratoire de recherches, Les Afriques dans le Monde -LAM- et certaines institutions de recherche travaillant sur les thématiques similaires en France ( Laboratoire Migrinter, Université de Poitiers) et au Cameroun (Fondation Paul Ango Ela, Friedrich Erbert Stiftung) notamment, nous a fourni des outils d'analyse pertinents des politiques d'asile telles que mobilisées dans notre contexte d'étude. Les bibliothèques, et centres de recherche des organismes nationaux et internationaux – HCR, CICR, CNUDHD-AC, Amnesty International – ainsi que les rapports d'activités de certains partenaires opérationnels du HCR opérant dans le cadre de la prise en charge humanitaire des réfugiés dans le contexte d'étude nous ont été d'un précieux concours. A l'évidence, cela a favorisé une meilleure appréhension des contours complexes et protéiformes du droit d'asile et de la protection des réfugiés en Afrique centrale, de formuler nos questions de recherches et d'en émettre des réponses provisoires.

Des enquêtes de terrain - qualitatives et quantitatives – ont également été utiles dans le cadre de notre travail. Comme exposé dans nos précédents développements, elles se sont réalisées au Cameroun, d'abord auprès de certaines institutions étatiques à l'instar du Minrex, des agences des Nations Unies à l'instar du HCR à Yaoundé ainsi que des différentes organisations internationales et nationales impliquées dans la protection des droits de l'Homme, la question des réfugiés et l'assistance humanitaire de ces derniers au Cameroun; nous nous sommes ensuite mobilisés in situ, et principalement dans les zones d'accueil des réfugiés des régions de l'Est Cameroun, de l'Adamaoua, de l'Extrême Nord - notamment au camp des réfugiés de Minawao - et dans certaines grandes villes d'accueil des réfugiés urbains à l'instar de Maroua, Bertoua, Yaoundé, dans le but de rassembler un maximum d'informations et/ou données nécessaires sur la question.

Techniques ou instruments de collectes des données

Elles constituent tout ce qui nous a permis d’obtenir les résultats de notre étude. Parlant justement des techniques et méthodes de recherche, Madeleine GRAWITZ précise

que « toute recherche ou application de caractère scientifique en sciences sociales doit comporter l’utilisation des procédés rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d’être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés aux genres de problèmes et phénomènes en cause,ce sont là les techniques. »212.

Les sciences sociales, domaine dans lequel nous avons puisé nos instruments nous ont permis de mobiliser notre collecte de données à travers la recherche documentaire comme nous venons de l'indiquer, le questionnaire, et dans une autre mesure, l’entretien, l’observation directe et l'observation participante. De façon précise, après un travail d'analyse documentaire, il s'est agi d'enquêtes de terrain réalisées auprès de la représentation HCR du Cameroun dont le siège est à Yaoundé, auprès des personnes ressources des instances étatiques en charge des questions des réfugiés, ainsi qu'au siège de l'OIM , du Comité des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale. Nous nous sommes également ressourcés auprès des responsables de Bureaux de terrain HCR de Bertoua dans la région de l'Est, de Maroua dans la région de l'Extrême Nord, ainsi qu'auprès des partenaires opérationnels et d’exécution du HCR. Nous avons également mobilisé des entretiens aussi bien avec les réfugiés, qu'avec des personnes ressources et des experts des questions de droits de l'Homme, de la protection des réfugiés, des responsables étatiques en charge de l'assistance des réfugiés au Cameroun, certaines autorités communales, traditionnelles et quelques responsables sécuritaires et d'organisations humanitaires déployés sur le terrain213. Notre enquête s'est également faite par le biais de l'observation directe et de l’observation participante et d’un questionnaire administré214 auprès de la population cible de notre étude. Par la démarche hypothético déductive, le dépouillement, l'analyse et l'interprétation des informations collectées au moyen de la méthode des représentations215, nous avons pu atteindre les résultats présentés dans cette étude. L’interprétation de nos données via la méthode de 212GRAWITZ,Madeleine : Méthodes des sciences sociales, 11ème éd, Dalloz, Paris, 2001, P352

213Voir Liste des entretiens réalisés en Annexe 5 à la fin de ce travail

214Voir Annexe 6, ibid

215Pour Denise JODELET, la représentation comme méthode d'analyse est le produit et le processus d’une

élaboration psychologique et social du réel.Située à l'interface du psychologique et du social, la notion a vocation pour intéresser toutes les sciences humaines.C'est une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social. On la retrouve à l'œuvre en sociologie, anthropologie et histoire, étudiée dans ses rapports à l'idéologie, aux systèmes symboliques et aux attitudes sociales que reflètent les mentalités. In

fine, les représentations sociales sont abordées à la fois comme le produit et le processus d'une activité

d'appropriation de la réalité extérieure à la pensée et d'élaboration psychologique et sociale de cette réalité. Pour plus de détails, lire : JODELET, Denise : Les représentations sociales, Paris, PUF, 1994 (pp. 36-57).

représentation dans le cadre de cette réflexion nous a semblé opportune et adaptée à la compréhension de la complexité, de la diversité, des tensions des acteurs humanitaires investis dans la prise en charge des migrants forcés, ainsi que la perception et la mise en œuvre par les susdits acteurs, des dynamiques de protection des réfugiés dans les États d'Afrique centrale à l'exemple du Cameroun. Revenons à présent dans le détail de la mobilisation de nos outils de collecte de données.

➢ La recherche documentaire

Elle s'est opérée à travers diverses sources à l'instar de la consultation d'ouvrages de référence, des thèses, des mémoires, des revues scientifiques et magazines spécialisés, ce qui nous a permis de recueillir des informations importantes et utiles sur la question de protection des migrants forcés pour bâtir notre travail de recherche. Nous avons ainsi puisé le nectar scientifique au sein principalement du laboratoire Les Afriques dans le Monde -LAM- de Sciences Po Bordeaux comme sus evoqué, du Centre de Recherches Migrinter de l'Université de Poitiers, auprès de l'Université panafricaine à Yaoundé au Cameroun, aux Centres de recherches de la fondation Paul ANGO ELA, à la Friedrich Erbert Stiftung, à la bibliothèque du CICR et au Comité des Droits de l’Homme et de la Démocratie des Nations Unies au Cameroun, auprès de certains centres de documentations du HCR à Yaoundé et des organisations humanitaires intervenant auprès des réfugiés en contexte camerounais.

Le questionnaire

Considéré comme l’un des instruments les plus pratiques de collecte de données en Sciences Sociales puisqu’il réduit la résistance de la part des répondants qui peuvent le remplir facilement selon leur convenance, le questionnaire, souvent présenté sous la forme anonyme, permet, selon Madeleine GRAWITZ216, d’avoir des informations sur le terrain pendant une courte durée. Pour la sociologue française, c’est une technique de recherche individuelle, standardisée, composée d’une série de questions présentées dans un ordre défini. Dans le cadre de nos enquêtes de terrain réalisées de façon discontinue entre 2016 et 2017, cinq cent dix (510) exemplaires de questionnaire au total ont été 216GRAWITZ, Madeleine : Méthodes des Sciences Sociales, Op.cit

distribués217dont quatre cent sept (407) auprès des chefs de ménages et/ou chefs de blocs cibles dans les sites d'identification des réfugiés de l'Estindiqués plus haut218( soit entre Janvier 2016 et Avril 2017), et auprès des chefs de ménage des réfugiés nigérians du Camp de Minawao à l'Extrême Nord Cameroun ( entre Octobre et Novembre 2017). Dans la même période d'enquête, nous avons pu administrer cent trois (103) questionnaires auprès des réfugiés urbains et PDIs rencontrés dans les villes de Yaoundé, Bertoua, Maroua. De l'ensemble des questionnaires administrés à la population cible de notre étude, trois cent quatre vingt quatorze (394) exemplaires dûment remplis ont été collectés, soit une fréquence ou pourcentage de répondants de l'ordre de 77,25%219. Chacune des questions se présentait sous la forme soit des questions fermées220, soit ouvertes221, soit de Question à Choix Multiples -QCM-222 (Voir Annexe 6 ). En ce qui concerne 217Selon les données fournies par le Bureau HCR de Yaoundé en Mars 2016, rappelés par un rapport

conjoint de l'OIM et du HCR d'Août 2016 intitulé «Population Reference Bureau», 2015, DTM By IOM of

August 2016 and UNHCR protection monitoring Flash Up- dates actualisé en Mars - Avril 2017, 335000

réfugiés sont enregistrés par le HCR au Cameroun, soit 259 145 Centrafricains dans les régions de l'Est, de l'Adamaoua et du Nord, dont 158 418 réfugiés arrivés depuis décembre 2013 ; 86 726 réfugiés Nigérians enregistrés dans la région de l'Extrême Nord dont 62 829 enregistrés dans le camp de Minawao ; 223 642 Camerounais déplacés à l'intérieur même du pays. Un rapport de Février 2018 de la Commission Européenne au titre « Protection Civile et opérations d'Aides humanitaires européennes dans le Grand

Nord » apportera une noté supplémentaire récente en indiquant que le camp de réfugiés Minawao accueille

59 000 réfugiés nigérians. Près de 31 700 réfugiés non-enregistrés vivent hors du camp, sans aucune protection.Le rapport précise également que dans l’Est du Cameroun, 247 800 réfugiés centrafricains sont accueillis.

218Précisons que l'administration des 510 questionnaires s'est opérée comme suit : 407 questionnaires dans les camps et sites aménagés ou non de nos zones d'étude, soit 182 questionnaires distribués aux réfugiés nigérians du Camp de Minawao, et 225 questionnaires aux réfugiés centrafricains sites des régions administratives de l'Est et de l'Adamaoua du Cameroun à l'instar de Gadzo-Badzere, Lolo, Mbilé, Timangolo, Borgop, d'une part ; 103 questionnaires ont également été distribués aux réfugiés urbains et PDIs rencontrés à Maroua, à Bertoua et Yaoundé, d'autre part. Voir à ce sujet, le Tableau 8 sur le synopsis des données de l'échantillonnage.Précisons à cet égard que le nombre élevé et la relative facilité d'administration des questionnaires auprès des Chefs de ménage des réfugiés nigérians du Camp de Minawao peuvent s'expliquer à l'aune de leur confinement dans un camp où un plan d'adressage, qui permet un déploiement efficace de l'assistance a été réalisé par le HCR.

219Rappelons que dans le cadre de notre enquête quantitative, nous avons procédé au traitement manuel de nos données à l’aide de la statistique descriptive dont nous rappelons la formule pour effectuer les calculs: Fi(%)= Nx100

ni

Fi= Fréquence ou pourcentage de répondants ; N= Effectif ou nombre total des répondants ;ni = Effectifs de la modalité ou nombre de réfugiés et PDIs ayant reçu le questionnaire.Dans le cadre de la présente étude, N= 394 représente les réfugiés et PDIs ayant effectivement répondu au questionnaire; ni= 510 représente le nombre de réfugiés et PDIs ayant reçu le questionnaire.

220Les questions fermées sont celles qui donnent le choix entre deux modalités de réponses de type Oui ou Non.

221Les questions ouvertes sont celles qui laissent l’enquêté libre d’organiser sa réponse comme il l’entend, tant du point de vue du contenu, que de la forme de la question. Notons aussi que certaines questions de relance sont ouvertes et donnent ainsi la possibilité aux répondants d’exprimer librement leurs avis.

222Notre questionnaire recèle 36 questions organisées autour de trois principaux modules. En ce qui concerne notre méthode d’administration du questionnaire, nous nous sommes appuyés sur la méthode dite directe. Par la méthode directe, nous avons administré personnellement aux enquêté(e)s, les réfugiés et déplacés en l'occurrence, le questionnaire en leur posant directement les questions libellées dans le formulaire conçu à cet effet. A celles ou ceux qui manifestaient leur indisponibilité, nous leur avons remis le questionnaire à remplir.Cela leur prenait parfois des heures ou une journée entière, à l’effet de s’approprier ( disaient-ils (elles), le questionnaire, et de répondre avec lucidité et sans précipitation.

l'administration de nos questionnaires, nous sous sommes appuyés sur la méthode dite directe. Par cette méthode, nous avons remis personnellement aux interviewés notre questionnaire223. Nous leur avons donné selon leur disponibilité, des heures et parfois une journée, à l’effet de leur permettre de s’approprier le questionnaire, et de répondre avec lucidité et sans précipitation. Le traitement de nos questionnaires une fois collectés a été réalisé à l’aide de la statistique descriptive224. Ainsi, le dépouillement225 a été déterminant dans l’analyse des données en ce sens qu’il a nécessité le recensement de toutes les réponses enregistrées au niveau de chaque copie par question et par réponse. Cette technique, souligne Madeleine GRAWITZ 226, consiste à partir des données chiffrées obtenues, d'analyser manuellement les réponses par rapport à une question donnée à travers un tableau de distribution des fréquences. Fort de ces paramètres, il reste utile de rappeler à ce stade que dans le cadre de notre étude, nous avons privilégié la recherche qualitative – entretiens semi-directifs, focus group discussion - , pour des raisons inhérentes à la problématique traitée, et aux questions pratiques liées à l'accès difficile et à l'insécurité de nos terrains de recherche.

L’entretien

Dans le cadre d'une recherche en Sciences Sociales et Humaines, l'entretien constitue une technique de collecte d’informations auprès d’un individu ou groupe d’individus. L’information recherchée n’est accessible qu’au moyen des interrogations formulées par le chercheur227. Les personnes interviewées sont choisies pour leur singularité ou pour la diversité de leur profil. Les informations collectées sont de portée qualitative, c'est-à-dire visent à explorer et à comprendre, plutôt qu’à mesurer et à 223Pour les besoins de la cause, il convient de le préciser, nos questionnaires ont été élaborés en français sur la base des versions standardisées des directives du HCR . Du fait des variantes linguistiques usitées par nos populations cibles respectives et les communautés d'accueil concernées, une traduction de nos questionnaires en pidgin - sorte d'anglais frelaté utilisé dans les échanges familiers au Nigeria et dans certaines régions camerounaises - pour les réfugiés nigérians -, en Fulfuldé et en Sango, langues courantes utilisées en RCA– pour les réfugiés centrafricains a été rendue possible grâce à la collaboration avec certains réfugiés volontaires et des acteurs humanitaires ( partenaires d’exécution) engagés dans le théâtre des opérations humanitaires en faveur des réfugiés et déplacés au Cameroun. Relevons également que nous avons aussi procédé, au moyen d'un smartphone, à la collecte de nos données auprès des réfugiés s'exprimant en français ou en anglais.

224Il est important de préciser que la collecte des informations d'une étude procure des données quasi inutilisables, parce que parfois difficiles à interpréter. Il s'agit de les mettre en ordre afin que les données soient beaucoup plus compréhensibles à travers des tableaux statistiques.

225Voir à ce sujet, le tableau 8 de la page 223, synopsis des données de l’échantillonnage.

226GRAWITZ, Madeleine : Méthodes des Sciences Sociales, Op.cit

227Cet échange verbal est généralement réalisé à l’aide du dictaphone qui permet d'enregistrer des informations originales spécifiques à un individu ou à un groupe.

quantifier. Pour Stéphane BEAUD, « l’inscription d’un travail par entretiens dans le cadre

d’une enquête ethnographique, c’est-à-dire l’objectif de réaliser des entretiens approfondis – qu’on appelle ici des « entretiens ethnographiques » - qui soient enchâssés dans l’enquête de terrain (pris par son rythme, son ambiance), permet de se libérer du joug de la pensée statistique, ou plus précisément de l’espèce de Surmoi quantitatif qui incite le chercheur à multiplier le nombre de ses entretiens. Les entretiens prennent place naturellement dans une logique d’enquête. Cette approche progressive du terrain amène également à faire des présélections et des choix parmi les entretiens possibles. L’enquête ethnographique nous apprend très rapidement que toute personne n’est pas « interviewable », qu’il y a des conditions sociales à la prise de parole »228.

L'étude qualitative que nous avons mobilisé de façon prégnante dans le cadre de nos enquêtes avait pour but principal la collecte diversifiée, mais surtout consistante d'informations sur les différentes dynamiques de protection des migrants forcés dans un espace territorial d'Afrique Centrale à l'exemple du Cameroun. Dans le cadre de cette démarche qui ne visait pas un échantillon représentatif du point de vue numérique, nous avons plutôt mis en avant, la qualité des personnes interviewées sur la base du profil présenté, afin de recueillir auprès d'une pluralité et d'une variabilité d'acteurs humanitaires, ainsi qu'auprès des communautés hôtes et des personnes ressources de la population cible de l'étude, une diversité d'informations représentant de façon globale, l'état de protection des migrants forcés dans la zone d'étude concernée.

Une fois ces préalables rappelés, il est important de souligner que dans le cadre de notre recherche, un nombre important d'entretiens semi-directifs229 ont été menés auprès de certaines ressources dirigeantes d'instances de protection et de d'encadrement des réfugiés en contexte camerounais230. Dans le cadre de notre étude dont le champ analytique, rappelons-le, s'étale sur la période 2013-2017231, des entretiens semi-directifs thématisés ont également été menés avec certains responsables des services déconcentrés

228BEAUD,Stéphane:«L'usage de l'entretien en sciences sociales. Plaidoyer pour ″l’entretien ethnographique″ », Politix, vol. 9, n°35, 1996, p. 234.

229Nous empruntons cette démarche à partir des Sciences humaines et Sociales 230Voir Liste des entretiens réalisés, Annexe 5, Op.cit

231Il est important de rappeler que depuis 2010, nous avons réalisé des enquêtes de façon discontinue dans

le cadre des questions liées à la protection des réfugiés au Cameroun, tel qu'indiqué plus haut.Dans le cadre de notre thèse, notre étude s’intéresse à l'an 2013 en ce sens que cette année marque l'observation de grands flux de réfugiés au Cameroun à cause des troubles socio politiques en République centrafricaine ainsi que l'escalade de l'insécurité dans la zone septentrionale frontalière au Nigeria, due à l’insurrection armée du groupe islamiste Boko Haram ; 2017 marque l'année de clôture de nos recherches. Toutefois,