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CHAPITRE IV LA DISCRIMINATION SUR LES MARCHES DE L'EMPLO

SEGMENTATION 1-*--1 DISCRIMINATION 1 DISCRIMINATION 1 ~ SEGMENTATION

2. BILAN PROVISOIRE SUR LES CARRIERES DANS L'ENTREPRISE

Tous ces développements paraissent se recouper et en définitive sont étroitement imbriqués Mais ils ne constituent pas un ensemble

homogène. D'un mode d'analyse à l'autre, il y a bien intégration d'éléments nouveaux qui enrichissent progressivement l'ensemble. Mais il n'est guère possible de présenter ces argumentations selon un schéma de progression

linéaire de plus en plus complet. Une telle présentation présuppose 1 exis- tence d'une construction exhaustive et cohérente qui n'est pas disponible

à l'heure actuelle.

Une recherche sur les déterminanœ des carrières dans une entre- prise soulève alors une double èifficulté .

En premier lieu, la littérature existante, abondante mais hétérogène, suggère un ensemble d'hypothèses et d'interprétations, mais ne constitue pas un cadre d'analyse unifié,. Certaines argumentations paraissent exclu- sives et d'autres complémentaires. Il est donc nécessair~ pour formuler des hypothèses testable~ de bien identifier les interprétations alternatives, de s'interroger sur leur complémentarité, et finalement de repérer~éven- tuelles lacunes qu'un bilan de ces réflexions peut mettre en évidence. Le but de la première partie est de permettre et de faciliter cette démarche.

Une seconde difficulté tient aux différences de perspectives retenues dans la plupart de ces développements avec celle de la présente étude. Les modes d'analyses présentées ne s'adressent pas directement à

des problèmatiques d'entreprises, à l'exception des approches de la segmen- tation qui s'y réfèrent souvent. Mais en fait, tous ont plutôt pour but d'éclairer le fonctionnement du marché de l'emploi et d'en tirer les consé- quences à propos de choix de politique de l'emploi de l'état.

Pour une étude consacrée à une entreprise particulière, cette différence de perspectives a une double conséquence. Au plan analytique, elle requiert un bilan des enseignements que l'on peut extraire de ces réflexions à propos des "effets' d'entreprise" (1) sur les carrières. L'objet du chapitre VII est de réaliser ce bilan.

Cette différence d'optique a aussi des conséquences méthodologiques. certes de nombreux outils d'analyse ont été spécifiés et utilisés, mais ils concernent des populations d'individus appartenant à un ensemble de firmes et non à une entreprise particulière. Leur utilisation dans ~ entreprise pose un problème qui doit être exploré en détail avant toute investigation empirique .

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(1) De tels effets d'entreprise sur les salaires individuels ont notamment été mis en évidence dans une étude importante du Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (LEST) réalisée en France en 1971(18, 19,

La variabilité des salaires et des carrières individuels dans des populations d'employés de plusieurs entreprises n'est évidemment pas expliqué en totalité par les caractéristiques personnelles prises en compte. Des déterminants individuels ne peuvent etre observés et leurs effe~se retrouvent dans le résidu non expliqué. Ces difficultés de mesures des caractéristiques individuelles sont discutées en détail et de façon très générale au chapitre VII.

Le résidu est également influencé par le hasard, mais aussi par des facteurs indépendants des individus. Ce sont, par exemple, le secteur d'activité, les caractéristiques et politiques d'entreprises, la syndica-

lisation. En d'autres termes, les effets d'entreprise peuvent expliquer une partie du résidu.

Leur absence dans des étudés étendues à un grand nombre d'entreprise n'est cependant pas nécessairement une limite au pouvoir explicatif de

modèles limités à des caractéristiques personnelles. Leursinfluences peuvent s'exercer, en moyenne, d'une manière identique sur des individus de profils comparables. Des regroupements statistiques peuvent donc diminuer l'effet de cette influence moyenne. En règle générale, il faut s'attendre à des compen- sations de ce type, au moins partielles, lorsque l'on procède à des études' inter entreprises.

Tel n'est plus le cas dans une entreprise particuli~re. La compenation éventuelle par la pluralité des effets d'entreprise ne se produit plus. L'~fet d'entreprise se reflète donc pleinement sur rémunérations et carrières et ne peut être négligé. Il est donc d'autant plus nécessaire de procéder au bilan envisagé ci-dessus. Ce bilan doit impérativement aborder deux aspects.

En premier lieu, contrairement à des échantillons rassemblant des individus d'un grand nombre de firmes, la population a étudier est mainte- nant gérée par le m~me centre de décision. Non seulement les caractéris- tiques d'entreprise, mais aussi les politiques de personne~ exercent leur plein effet sur les carrières.

En second lieu, l'examen des carrières repose sur une perspective temporelle puisqu'il s'agit de rapprocher positions actuelles et données de l'histoire individuelle. Un tel examen est nécessairement rétrospectif. Il ne concerne pas seulement de facteurs d'entreprise à une date déterminée, mais aussi leu~évolutioœpasséeset présente~ La prise en compte de la

dimension temporelle requiert une analyse dynamique, du fonctionnement d'un marché interne. Des compléments, même sommaires, aux analyses économiques existantes sont donc probalement nécessaire~.

En résumé, cette recherche requiert un bilan du rôle des effets d'entreprise réalisé dans une optique dynamique. Les analyses présentées

à la première partie sont des contributions importantes à cet égard. Mais elles appellent une synthèse et des complèments qui sont présentés dans la deuxième partie.

Cette synthèse est nécessairement imparfaite et fragmentaire.

Elle n'en constitue pas moins, pour toutes les raisons développées précédem- ment, une étape intermédiaire indispensable et préalable à l'investigation

INTRODUCTION A LA 2ème PARTIE

Cette seconde partie constitue l'articulation entre la revue de la littérature qui précède et l'étude empirique qui suit.

La nécessité de cette articulation est double.

Un bilan critique des analyses détaillées jusqu'à présent est un préalable indispensable pour recenser les principales hypothèses et inter- prétations concernant les déroulements de carrières. Ce bilan pose la ques- tion de la complémentarité et du caractère exhaustif ou fragmentaire de ces approches à un niveau formel.

En deuxième lieu, une investigation empirique sur les déterminants des carrières n'est pas sans soulever de nombreuses difficultés méthodologiques. Le propos du second chapitre de cette partie est de recenser ces difficultés et de rassembler tous les outils d'analyse et d'interprétation nécessaires.

CHAPITRE V LE DEROULEMENT DES CARRIERES DANS L'ENTREPRISE