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BILAN DE SANTÉ PÉRIODIQUE / PATHOLOGIES CARDIOVASCULAIRES

Dans le document Les médecins généralistes et leur santé, (Page 99-104)

2.7- LA SANTE EN GENERAL :

2- BILAN DE SANTÉ PÉRIODIQUE / PATHOLOGIES CARDIOVASCULAIRES

La réalisation d’un bilan de santé périodique permet de vérifier le bon fonctionnement de son organisme et de rechercher des facteurs de risque de maladies, notamment ici les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité en France.

2.1- Les facteurs de risque cardio -vasculaire :

Les principaux facteurs de risque cardio-vasculaire sont : - le tabagisme que l’on a déjà abordé précédemment ;

- l’hypertension artérielle (HTA) dont la prévalence en France est de l’ordre de 10 % selon une étude du CREDES en 1994 et de 10,73 % selon une enquête de l’Observatoire de la Médecine Générale (OMG) de la société française de médecine générale (SFMG) en 1995 [43]. Mais selon d’autres études, elle toucherait 15 à 20 % de la population [27] ;

- Le diabète de type 2, dont la prévalence en France serait de 3 % [28].

Le dépistage opportuniste ciblé est la modalité la plus fréquemment retenue.

Le test recommandé est le test de glycémie veineuse à jeun. Pour les sujets négatifs, le dépistage est en général tous les 3 ans [14] ;

- Les dyslipidémies. La responsabilité de l’élévation du cholestérol total et surtout du LDL cholestérol, de la baisse du HDL cholestérol sanguin dans la survenue de la maladie coronaire est démontrée [38] ;

- La surcharge pondérale et l’obésité (vues précédemment) ; - La sédentarité (vue précédemment).

La prévalence des principaux facteurs de risque en fonction de l’âge et du sexe a

été estimée dans le cadre de l’enquête Monica (1994-1998) de la DGS [38]

(cf. tableau 54).

Par ailleurs il existe des différences entre les catégories socioprofessionnelles pour la prévalence des facteurs de risques cardio-vasculaires [57] (cf. Tableau 52 et 53).

Tableau 52 : Prévalence de l’hypertension artérielle en fonction des catégories socio-professionnelles [57]. catégories socio-professionnelles [57].

Ouvriers

Tableau 54 : prévalence des principaux facteurs de risques cardio-vasculaires selon la Direction Générale de la Santé (enquête Monica 1994/98).

Prévalence (%) des principaux facteurs de risques cardio-vasculaires Hommes (35-64 ans) Femmes (35-64 ans) 34-44 45-54 55-65 34-44 45-54 55-65 Tabac

(fumeur)

35 26 20 26 15 8

Cholestérolémie (>2,5 g/l)

28 39 44 11 30 54

HTA

(>140/90 mmHg)

30 45 64 15 32 58

Diabète (>1.26 g/l)

3 6 15 1 6 8

Obésité (IMC>30 kg/m²)

11 19 22 12 19 20

Sédentarité (pas de sport)

59 68 68 75 80 81

Dans notre étude, en matière de recherche des facteurs de risques de maladies cardio-vasculaires, la grande majorité des médecins l’ont déjà effectué. En effet :

- 87,8 % des médecins ont déjà recherché un diabète de type 2. Pour 86,6 % d’entre eux, cette recherche s’est faite ces trois dernières années, respectant en cela les recommandations de l’ANAES (cf. Annexe 3.4). De plus avec l’avancée en âge, le recrutement augmente (78 % des moins de 40 ans, 87,3 % des 40-49 ans et 92,9 % pour les 50 ans et plus) ;

- 92,9 % des médecins dans notre étude ont déjà recherché une dyslipidémie. Pour 81 % d’entre eux, ce dépistage s’est fait ces trois dernières années. Là aussi avec l’avancée en âge, le recrutement augmente (86 % des moins de 40 ans, 94,1 % des 40-49 ans et 94,9 % des 50 ans et plus) ;

- et 75,2 % d’entre eux surveillent leur pression artérielle. Pour 88,6 % des médecins, cette surveillance a été faite dans les deux ans. Comme précédemment le recrutement augmente avec l’avancée en âge (52 % des moins de 40 ans, 69,6 % des 40-49 ans et 84,8 % pour les 50 ans et plus).

En résumé, la plupart des médecins généralistes libéraux de la Vienne ont déjà recherché les principaux facteurs de risque cardio-vasculaire. Il le font régulièrement selon les recommandations des experts.

2.2- Les pathologies cardio-vasculaires :

Dans notre étude, deux grandes pathologies chroniques se dégagent : la dyslipidémie et l’hypertension artérielle (HTA).

- La prévalence de la dyslipidémie dans l’étude est de 14,1% (19,3 % des hommes contre 2,5 % des femmes). Les hommes sont significativement plus concernés que les femmes (p=0.0004), ainsi que les 50 ans et plus (p=0.0003).

Cela concerne 22,2 % des 50 ans et plus, 7,8 % des 40-49 ans et 4 % des moins de 40 ans.

Par contre ceux qui avaient un antécédent personnel de dyslipidémie dans l’étude (environ 25 %) comportaient 26,2 % d’hommes et 21,5 % de femmes, sans différence significative entre les sexes.

Par ailleurs 25 % des répondants avaient un taux de LDL cholestérol supérieur ou égal à 1,60 g/l dont 27,9 % d’hommes et 15,4 % de femmes.

25,4 % des 50 ans et plus ont un taux de LDL cholestérol supérieur ou égal à 1,60 g/l contre 22 % des 40-49 ans et 35 % des moins de 40 ans.

De plus, 14,1 % des répondants ont un taux de cholestérol total supérieur ou égal à 2,5 g/l dont 16,2 % d’hommes et 9,5 % de femmes.

Si on compare ces chiffres avec ceux de la DGS (cf. Tableau 54), on s’aperçoit que la prévalence du taux de cholestérol total supérieur ou égal à 2,5 g/l est moindre chez la population de médecins de notre étude comparée à la population générale, ceci est d’autant plus vrai pour les femmes.

La déclaration d’une dyslipidémie par les médecins de notre étude paraît donc sous-estimée. Sa prévalence apparaît plus proche de 25 %.

Dans le Baromètre Santé 2000 Poitou-Charentes, la prévalence de l’hypercholestérolémie, citée comme maladie chronique, est de 7,8 % [19].

- La prévalence de l’HTA parmi les médecins dans l’étude est de 9,8 % . Cette prévalence est de 13,1 % pour les hommes et de 2,5 % pour les femmes.

Cela concerne 17,7 % des 50 ans et plus et 6,9 % des 40-49 ans.

Les 50 ans et plus sont significativement plus concernés que les 40-49 ans (p=0.024).

Là aussi les taux sont moindres par rapport à la population générale, à tranches d’âge équivalentes d’après les chiffres de la DGS (cf. tableau 54).

Comparée à une population de cadres et cadres supérieurs, la prévalence de l’HTA est par contre supérieure chez les médecins hommes (13,1 % des médecins hommes contre 11,6 % des hommes, cadres et cadres supérieurs) mais

pas pour les médecins femmes (2,5 % contre 4,1 % des femmes cadres et cadres supérieurs)

(cf. Tableau 52).

Dans le Baromètre Santé 2000 Poitou-Charentes [19], la prévalence de l’hypertension artérielle, citée comme maladie chronique, est de 15,5 %.

La prévalence de l’HTA chez les médecins généralistes de la Vienne est donc moindre, comparée aux Picto-Charentais.

Cependant 9,8 % des hommes de 50 ans et plus qui ont indiqué leur pression artérielle habituelle avaient une pression artérielle supérieure à 140/90 mmHg.

Il existe donc un certain degré de négligence quant à la réalisation d’un équilibre tensionnel.

Pourtant 90,2 % des médecins suivent leur traitement régulièrement ou assez régulièrement contre 9,8 % qui le suivent irrégulièrement.

Par contre 32,4 % des médecins ne sont pas suivis régulièrement pour leurs pathologies chroniques.

Par ailleurs, un excès de risque cardio -vasculaire global existe pour les médecins de l’étude qui ont pu bénéficier du calcul. Mais ce risque demeure globalement faible.

Il y a un excès de risque coronarien à 10 ans pour 35,5 % d’entre eux. Les hommes sont significativement plus concernés que les femmes (43,5 % des hommes contre 8 % des femmes).

42,1 % des 50 ans et plus ont un excès de risque coronarien à 10 ans contre 28 % des 45-49 ans, 28,6 % des 40-44 ans et 30,8 % des moins de 40 ans.

40 % des hommes ont un risque moyen de faire un accident coronarien à 10 ans contre 8 % des femmes.

Il s’agit pour 61,1 % d’entre eux des 50 ans et plus.

3,5 % des hommes ont un risque moyen de faire un accident coronarien à 10 ans.

Il s’agit pour 66,6 % d’entre eux des hommes de 50 ans et plus.

Il y a un excès de risque d’accident vasculaire cérébral dans les 10 ans pour 60

% des médecins de l’étude. Cela concerne significativement plus les hommes que les femmes (74,1 % pour les hommes et 12 % des femmes).

Ce risque est faible pour tous.

En résumé, la prévalence de l’HTA paraît moindre pour la population de médecin généraliste libéraux de la Vienne comparé à la population générale.

Ceci n’est plus vrai pour les hommes médecins comparé à une population socio-économiquement élevé. Il est possible que le problème de dyslipidémie soit sous-estimé par les médecins.

3- DEPISTAGE DES CANCERS

Dans le document Les médecins généralistes et leur santé, (Page 99-104)