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Le renouvellement du logiciel, l’aller-vers jusqu’à l’intérieur des murs

C) Adapter l’offre sociale : l’avènement de l’aller-vers

2) Le renouvellement du logiciel, l’aller-vers jusqu’à l’intérieur des murs

a) Les permanences dans les structures

Depuis le milieu des années 2000, sans qu’il ait été possible au cours de l’enquête de déterminer quand exactement, un certain nombre de structures ont mis en place un système de permanences. Cela s’inscrit dans ce que Sylvain Guédo appelle « le grand mouvement post-loi de 98 », qui fonde le principe de l’aller-vers des institutions. Les permanences consistent à assurer la présence d’un professionnel spécialisé au sein même d’une structure. Le but premier et qu’il puisse se faire identifier par les utilisateurs, car connaitre personnellement un professionnel est un argument supplémentaire encourageant les sans-abris ou les précaires à se déplacer par la suite pour continuer les démarches.

D’autre part, si les usagers des structures continuent à venir c’est en partie car ils s’y sentent à l’aise. Il y a moins d’appréhension à rencontrer un professionnel dans un lieu que l’on connait et où l’on a ses habitudes.

Pour prendre l’exemple du Fourneau, la mission locale (qui s’occupe des jeunes de moins de 25 ans) met en place une permanence un lundi sur deux. Le mardi c’est l’équipe psychiatrie mobile précarité de l’Hôpital Guillaume Régnier composée d’une infirmière, d’un psychologue et d’un addictologue qui vient sur place. Régulièrement, l’équipe du Relais vient également le mardi pour se présenter aux éventuelles personnes ne les connaissant pas. Le jeudi, un employé de la Caisse

67 primaire d’assurance maladie se déplace de la même manière. Ceci répond à un besoin administratif concret, car les démarches dans ce que Stanislas Flavigny qualifie de « grosse usine », pour obtenir la CMU par exemple, agissent comme un véritable repoussoir pour des publics en situation d’exclusion. En outre, une animatrice locale d’insertion du CCAS rencontrée pour un entretien commence également à tenir une permanence un jeudi sur deux au fourneau. Enfin un juriste et un avocat proposent une « aide juridique d’urgence » le vendredi.

Ces permanences ont été pensées comme une réponse aux problématiques d’accès au droit. L’idée est de faciliter le lien avec les professionnels, d’établir des relations de confiance qui sont le point de départ de la mise en œuvre de démarches qui ont vocation à aboutir.

b) Le lien social dans les murs

Selon Sylvain Guédo, cela fait quelques années que les structures à Rennes se sont rendu compte que les publics jeunes vont de moins en moins vers elles. Ces jeunes sont dans des situations de rupture de plus en plus violentes et exacerbées, avec de puissantes mécaniques d’auto-exclusion.

Confrontés à ces publics, les structures comme le Fourneau ou le Relais ont saisi qu’il ne fallait pas se contenter d’aller les rencontrer dans la rue ou de proposer des permanences d’autres services à telles heures et tel jour. La dimension de l’aller-vers se fait à l’intérieur des murs pour les éducateurs également. Il faut susciter du lien entre les éducateurs et les jeunes en errance, et ne pas simplement les aider à remplir les formulaires dont ils ont besoin.

Les travailleurs sociaux ont compris que pour ces publics en situation d’extrême exclusion, puisqu’ils n’ont que très partiellement recours à l’offre sociale, il fallait avant tout reconstruire du lien social en rompant la posture « aideur-demandeur », comme le verbalise Sylvain Guédo. Il ne s’agit pas de rayer l’aspect bureaucratique des structures car c’est nécessaire aux démarches de réinsertion, mais il faut repenser l’action sociale de manière à créer des relations de confiance entre les travailleurs sociaux et les publics en rupture.

C’est dans cette direction d’aller-vers dans l’enceinte même des murs que s’oriente le futur de

68 l’action publique en faveur des exclus, des marginaux, des précaires.

CONCLUSION PARTIE II

La mobilité n’est donc pas une catégorie explicative du non-recours en soit, mais elle reste au centre des représentations car elle est de fait un prérequis à l’accès à l’offre sociale. Mais cela ne représente pas un obstacle infranchissable à Rennes, en raison de la taille relative de la ville et des dispositifs d’aide à la mobilité. Cependant le non-recours à ces dispositifs est une réalité, mais l’on peut également se demander si ceux qui n’y ont pas recours pâtissent réellement de cette absence de gratuité des transports dans la mesure où la marche est le moyen de déplacement le plus répandu et le plus valorisé.

En revanche, il existe des facteurs en amont de la mobilité qui affectent cette dernière en poussant au repli sur soi et à l’isolement. C’est dans cette mesure que certains optent pour l’immobilisme, produisant ainsi du non-recours

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CONCLUSION GENERALE

Pour mesurer le plus efficacement possible les enjeux de la mobilité dans l’accès à l’offre sociale, il m’a fallu prendre en compte la marginalité dans un sens large. L’image du SDF au chômage, vieillissant et esseulé, bien que persistante dans les représentations, est obsolète et ne permet pas de rendre compte de l’hétérogénéité ainsi que de la complexité du sans-abrisme. Les SDF, les travailleurs pauvres vivant en centre d’hébergement, les « punks », les jeunes en insertion, les personnes souffrant de troubles mentaux, forment autant de catégories couvertes par la notion de grande marginalité. Ce qui les unit aux yeux de l’action publique, c’est la situation d’exclusion qu’ils subissent.

Ces dernières années ont été marquées par l’émergence de nouveaux publics et de nouvelles problématiques qui se sont retrouvés au cœur de mon enquête sans que je ne puisse les intégrer à part entière dans le développement. La crise migratoire ou l’arrivée massive de jeunes femmes dans le milieu de la rue sont des enjeux nouveaux auxquels l’offre sociale doit pouvoir apporter des réponses. Le paysage de la rue a profondément muté au XXème puis au XXIème siècle, il s’est diversifié et a enjoint de ce fait les pouvoirs publics à repenser leur action.

Le traitement de la question SDF a donc changé de paradigme au cours du temps. L’action publique a longtemps oscillé entre la répression de ce qui apparaissait comme une déviance, et la charité qui se justifiait par des considérations morales et religieuses. Le glissement dans la perception du sans-abrisme en tant que problème public ne s’est opéré que très récemment à l’échelle de l’Histoire.

L’analyse du problème à l’aune de la thématique de l’exclusion a révélé toute l’ampleur de la diversité des situations et des réponses à apporter.

L’action publique en faveur de la grande marginalité est en perpétuel renouvellement. Tout d’abord, conscients de la multiplicité des situations observables, les acteurs institutionnels ont œuvré pour un développement quantitatif et qualitatif de l’offre sociale. À Rennes, un nombre considérable de structures d’aide ont vu le jour dans l’optique de proposer un traitement complet de ce problème public. L’offre sociale à destination des publics marginaux englobe désormais l’aide alimentaire, judiciaire, administrative, médicale… L’action publique s’évertue ainsi à tarir les sources de

70 l’exclusion.

Parallèlement, l’offre sociale s’est sectorisée pour intégrer la diversité des situations dans la réponse institutionnelle. Il y a des services réservés aux femmes battues, aux jeunes de moins de 25 ans qui ne sont pas dans le dispositif RSA, aux seules personnes pouvant justifier d’être ni propriétaires ni locataires, ou encore aux migrants comme le mercredi au Secours catholique.

Cette refonte de l’offre sociale n’est pour autant pas parvenue à éliminer la pauvreté et l’exclusion.

Le non-recours aux politiques sociales est un état de fait indiscutable, et la mise en mouvement des publics concernés par ces politiques a été pensée comme une manière d’œuvrer pour la mobilité sociale. Mais cette dernière ne se décrète pas et malgré la dispersion organisée de l’offre, couplée aux aides à la mobilité, les situations de non-recours persistent et les sans-abris sont toujours présents dans l’espace public, tendant ainsi à montrer la difficile et laborieuse insertion de tous.

Dans une ville comme Rennes, il est hasardeux d’avancer sans précautions que la mobilité des sans-abris produit du non-recours et rend l’offre sociale difficile d’accès. Sauf exceptions et cas particuliers, d’un point de vue physique et géographique, les sans-abris sont en capacité de se mouvoir de structures en structures. Ce qui sous-tend réellement leur participation au grand dessein publique d’insertion des populations exclues est plus complexe.

Les mécanismes de « non-demande » et de « non-envie » à l’œuvre dans le milieu de la rue forcent une fois de plus à repenser les modes d’action. Il ne suffit pas de créer des systèmes d’aide et d’y afférer des moyens et des stratégies d’amélioration de la mobilité pour que tous les sans-abris se découvrent une volonté de sortir de la rue ; car les maux de toutes les sortes qui jalonnent leurs vies sont profonds, révélateurs des fractures à l’œuvre dans la société et s’inscrivent à contre-courant des objectifs d’insertion.

C’est fort de ce constat empirique que les structures ont mis en place un nouvel outil dans la lutte contre l’exclusion. Celle-ci ne se fera pas en attendant l’impulsion de publics qui ne perçoivent ni l’intérêt ni le besoin d’avoir recours à une aide dont ils n’ont pas l’espoir qu’elle puisse effectivement changer leur vie. La notion « d’aller-vers » est un instrument stratégique que les structures et dispositifs variés s’emploient à mettre en place pour pallier à cela. Pour vaincre l’exclusion, il y a l’impérieuse nécessité d’humaniser les relations entre l’offre et la « demande » sociale. La personnalisation des parcours et des trajectoires appelle à un traitement personnalisé

71 voire personnifiée des différentes situations. Il faut offrir des repères à une partie de la population dont les liens sociaux sont dans un état de délitement avancé.

La réassurance du lien social et la restauration des estimes de soi font partie intégrante des nouveaux processus de lutte contre l’exclusion. Mais pour entrevoir l’achèvement de cette lutte, pour que tout le monde puisse se revendiquer « inclus », encore faut-il pouvoir garantir l’accès au droit et une position stable pour tous. Si l’on devait donner une définition simple de l’inclusion, peut-être faudrait-il évoquer l’importance d’avoir un emploi et de disposer d’un toit.

L’accès à l’offre sociale doit être un moyen pour l’intégration sociale, or pour le moment la structure du marché du travail et le nombre de logements disponibles sont tels qu’il est mathématiquement impossible d’inclure la totalité de la population marginale. L’hébergement d’urgence ou l’aide alimentaire sont des solutions conjoncturelles qui s’étalent sur le long terme du fait du relatif échec des politiques publiques à destination de la grande marginalité. C’est sur ce point que butte la politique de lutte contre l’exclusion, car cela signifie que l’intégration sociale de tous requiert des changements structurels, et non des ajustements d’appoint.

72 ANNEXES :

Annexe 1 : Cartes de l’offre sociale a Rennes………...72

Annexe 2 : Liste des entretiens re alise s……….…….…75

Annexe 3 : Exemple de guide d’entretien………...76

Annexe 4 : Extraits de l’entretien avec Sylvain Gue do………79

73 Annexe 1 : Cartes de l’offre sociale a Rennes

Aide alimentaire :

1 : Restos du Cœur, rue de la Donelière 2 : Secours Catholique, rue Louis Guilloux 3 : Restaurant Le Fourneau, rue Clémence Royer 4 : Restos du Cœur, rue de l’Alma

5 : Colis alimentaires de la Croix-Rouge, rue de la Sauvaie Hébergement :

a : Coallia, rue Bahon Rault

b : Foyer Saint-Benoit Labre, rue du Bois Rondel c : Accueil de nuit Saint-Benoit Labre, rue d’Antrain d : l’Abri, rue Papu

e : Asfad, route de Lorient f : CHRS Adsao, rue de Redon

g : Centre d’accueil d’urgence, rue M. Vincent

74 Démarches administratives :

1 : CCAS Maurepas, Place du gros Chêne 2 : CCAS Villejean, Cour Kennedy 3 : CCAS Centre-ville, Rue Kléber

4 : Service élection de domicile + Coordination Accueil Orientation (SEA35), Rue de la barbotière

5 : CCAS Cleunay, rue Noel Blayau

6 : CCAS Champs Manceaux, Rue Louis et René Moine 7 : CCAS Blosne, Boulevard de Yougoslavie

75 Se laver :

1 : Secours catholique, Rue Louis Guilloux 2 : Bains publics, Rue Gambetta

3 : Accueil de jour Puzzle, Rue de la Barbotière Se procurer et laver du linge :

a : Secours catholique, Rue Louis Guilloux b : Secours populaire, Rue des Veyettes

c : Accueil de jour Puzzle, Rue de la Barbotière

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Thomas Bonnant Assistant social CDAS 20 février 2017

Guillaume Lély Dernière année de formation à Askoria, futur assistant social

Le Fourneau puis

CCAS Centre-ville 1er Mars 2017 Stanislas Flavigny Educateur spécialisé Le Fourneau 20 mars 2017 Elisa Scheidt En service civique,

Frédéric Bourcier Adjoint à la Maire de Rennes chargé de la

77 Annexe 3 : Exemple de guide d’entretien

Entretien : Sylvain Guédo

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

1) Sur la structure

Vous pouvez me présenter votre structure ? Fonctionnement ? But ? Ses particularités ?

Son histoire aussi ? SEA : Depuis quand existe la SEA ? Depuis quand est-ce qu’il y a ces conventions avec la ville ?

2) Sur l’offre sociale

Comment vous décrieriez l’offre sociale à Rennes d’un point de vue géographique ? Quels sont les inconvénients possibles?

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi c’était le cas ?

Est-ce que vous pensez qu’il y a une volonté politique de mettre les sdf en mouvement ? Si oui pourquoi ?

Quel peut-être l’intérêt à ne pas centraliser l’assistance ?

3) Sur la mobilité et les représentations

Quels sont les enjeux de la mobilité pour un sdf ? Socialement ? Professionnellement ? Est-ce qu’il y a des dispositifs d’aide à la mobilité ?

Quels sont les freins à cette mobilité?

Vous connaissez la « radiozone » ? Quel est le poids des rumeurs et des représentations dans le recours ou non ?

Quels facteurs indirects dans le non-recours ? Des facteurs de distanciation à l’offre sociale ? Dans quelle mesure cela peut influer sur la volonté de se bouger et aller dans les structures ? Quelles sont les difficultés à verbaliser la demande de prise en charge ?

78 Ont-ils recours à d’autres circuits ?

4) Sur l’accès ou le non-recours

Tu as déjà été face à des sdf avec des problèmes de mobilité ? Est-ce que ça les empêchait d'avoir recours ?

Qu’est-ce qui peut revêtir un aspect repoussoir pour certains sans-abris ? L’alcool des autres ? Les chiens des autres ? La violence éventuelle ?

5) Sur l’action publique

Pouvez-vous me parler des permanences dans les structures ? Qui fait ces permanences ? Ça a commencé quand ?

C’est parti de quel constat ? Dans quelle optique ?

Je sais que le relais et le fourneau se déplacent, c’est une forme de palliation naturelle à la difficile mobilité sdf ?

Comment cela s’organise ?

Quels sont les enjeux d’une telle démarche ?

Voyez-vous d’autres stratégies d’aller-vers mises en place ?

79 Annexe 4 : Extraits de l’entretien avec Sylvain Guédo

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Je suis Sylvain Guédo, éducateur spécialisé de formation, je travaille à la Sauvegarde depuis maintenant 15 ans, j’ai fait 7 années à l’accueil de jour Puzzle, et depuis 2008 je suis responsable de service à la SEA sur le pôle Prévention spécialisée, qui intervient sur les quartiers et sur le centre-ville. Je suis responsable de trois équipes : L’équipe de Cleunay (équipe quartier classique), une équipe d’appui qui fait des diagnostiques et de la recherche, et donc cette équipe du centre-ville qui intervient sur les 16-25 ans

1) Sur la structure

Depuis quand existe la SEA ? Depuis quand est-ce qu’il y a cette convention avec la ville ? A priori, ça a été créé à la fin du dix -neuvième, mais c’est peu probable. La première trace remonte aux années 30, au niveau départemental. Ça vient grosso modo des bonnes œuvres, c’est des femmes de notable ont créé ça. Et ce n’est pas nécessairement rattaché à des œuvres religieuses alors qu’en Bretagne il y en a beaucoup, mais c’’est pas non plus spécialement laïque, c’est un peu intermédiaire. Ça s’est créé dans le 35 autour de placements familiaux. On appelait ca des nourrices dans les années 30. Nous, le Relais, ça s’est créé en 62 par des habitants des quartiers de cleunay qui avaient besoin de professionnels pour s’occuper de jeunes blousons noirs sur le quartier, et comme Rennes a été la quatrième ville à tester la prévention spécialisée, des éducateurs ont été payés pour aller dans la rue s’occuper des jeunes. Le Relais a ensuite été repris par la sauvegarde en 68/69. Dans les années 70, il y eu le début de la création des équipes. Cleunay ferme en 82 et le Relais centre-ville s’est ouvert. Ca s’explique par le fait 82 quand l’équipe de Cleunay migre dans le centre, on avait la fameuse bande des punks a chien arrivée en 80-81 qui occupait les marches de l’opéra.

2) Sur l’offre sociale

Comment vous décrieriez l’offre sociale à Rennes d’un point de vue géographique ?

C’est large mais Rennes ce n’est pas grand. Oui c’est large mais ça a été pensé comme ça. A la base puzzle était à l’hôtel-dieu. On partait du principe que les gens allaient au fourneau, puis au puzzle, pour faire une mobilité géographique. C’est pareil pour les horaires, qui se complètent, pour empêcher que les sdf restent dans la sphère publique. C’était une volonté politique.

Il y a deux éléments : Les mettre en mouvement physiquement, c’est les mettre en mouvement pour les démarches. Bon moi je ne l’ai jamais vérifié hein. Je l’ai dit quand j’étais au puzzle : « on ouvre le matin plutôt pour qu’ils puissent se doucher avant de faire des démarches », mais ça ce n’était pas possible pour des raisons statutaires. Il est impossible de bouger les horaires, il y a eu une levée

80 de bouclier des syndicats du CCAS. Le deuxième élément, c’est tout simplement de faire baisser leur visibilité dans l’espace public, avoir des lieux ouverts partout toute la journée, ça sert à ce qu’on ne les voit pas.

Quel peut-être l’intérêt à ne pas centraliser l’assistance ?

-Il y a d’abord un intérêt physique, en implication avec l’environnement, car il faut pouvoir réussir avec les riverains à s’entendre sur une implantation de lieu, et on voit bien que toutes les implantations depuis 15-20 ans ont été vécues comme des traumatismes : baisse de la valeur immobilière, qu’est-ce que ça va faire comme externalités négatives, toute la dimension du

« nimby » qui fonctionne à plein, et au bout de deux trois ans ca baisse, car ça se passe en général plutôt bien

-Tu peux aussi être exclu par des services et continuer à aller dans d’autres, car certains publics ont des consommations, des problèmes psys, tout ça pose des problèmes de cohabitation entre des jeunes, vieux, demandeurs d’asiles, des sans-papiers, et avoir une concentration de ces publics-là n’est pas forcément souhaitable: ils ne peuvent pas se côtoyer. Quand un public est majoritaire dans un espace, les autres ne viennent pas. Et notamment les plus jeunes et les plus exclus qui vont prendre ce prétexte pour ne pas venir. Tous les jeunes, les « tox » on les a eus au puzzle. Quand les demandeurs d’asile sont arrivés, les jeunes sont partis.

3) Sur la mobilité et les représentations ?

Quels sont les enjeux de la mobilité pour un sdf ? Socialement ? Professionnellement ? Après quelques années d’expérience, on voit bien qu’on les complait dans un fonctionnement, quelque part. Ils sont à la manche à telle heure, ils vont à tel lieu à telle heure. Moi je me souviens qu’à l’accueil de jour on a fermé la porte à deux personnes qui s’étaient trop ritualisées en leur disant « on ne peut plus faire pour vous ». On est des travailleurs sociaux, on ne fait pas de l’humanitaire on fait de l’éducatif. C’étaient des personnes qui faisaient tous les jours la même chose depuis 4 ans. Ça a marché car six mois après il a déclenché autre chose ailleurs.

Quels sont les enjeux de la mobilité pour un sdf ? Socialement ? Professionnellement ? Après quelques années d’expérience, on voit bien qu’on les complait dans un fonctionnement, quelque part. Ils sont à la manche à telle heure, ils vont à tel lieu à telle heure. Moi je me souviens qu’à l’accueil de jour on a fermé la porte à deux personnes qui s’étaient trop ritualisées en leur disant « on ne peut plus faire pour vous ». On est des travailleurs sociaux, on ne fait pas de l’humanitaire on fait de l’éducatif. C’étaient des personnes qui faisaient tous les jours la même chose depuis 4 ans. Ça a marché car six mois après il a déclenché autre chose ailleurs.