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2.2- Bases immunologiques [2]

Dans le document SECURITE VIRALE EN TRANSFUSION SANGUINE (Page 49-57)

Le fait que chacun d’entre nous soit différent de tous les autres est le reflet d’un extraordinaire polymorphisme. Ce polymorphisme des populations s’accompagne de l’unicité de l’individu sur laquelle il repose. [3]

Les groupes sanguins sont des ensembles d’éléments qui permettent à la fois de caractériser l’être humain, de l’individualiser mais aussi de le regrouper au sein d’ensembles de populations, du fait de l’existence de caractéristiques communes.

Actuellement, 23 systèmes de groupes sanguins liés aux globules rouges ont été identifiés.

2.2.1- Systèmes de groupes sanguins 2.2.1.1-Système ABO :

Le système ABO est le plus anciennement connu des systèmes de groupes sanguins. Il fut découvert en 1900 par Karl Landsteiner. Ce système offre quatre possibilités d’expression (phénotype) : A, B, AB ou O. Chaque individu possède un de ces quatre phénotypes ABO et seulement un.

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Antigènes :

Deux Ag peuvent être reconnus A ,B, ce qui va définir quatre variétés de groupes :

-groupe A : si l’Ag A est seul présent sur les GR du sujet. -groupe B : si l’Ag B seul est présent sur les GR du sujet.

-groupe AB : si les Ag A et B sont à la fois présents sur les GR du sujet.

-groupe O : si aucun des Ag A, B n’est présent sur GR du sujet.

Anticorps :

La présence constante dans le sérum de chaque individu l’anticorps ou les anticorps correspondants aux antigènes absents sur les GR est l’une des caractéristiques fondamentales du système ABO, c’est la raison pour laquelle ces anticorps sont appelés « naturels » mais sous l’influence d’une stimulation supplémentaire il y’a apparition d’anticorps immuns.

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2.2.1.2-Système Rhésus :

Il comporte de nombreux antigènes distincts dont les cinq sont importants en pratique clinique :

- Antigène D (Rhésus standard ou Rh1 de la nomenclature internationale) : le plus immunogène.

- les antigènes C (Rh2) et c (Rh4). - les antigènes E( Rh 3) et e (Rh5).

Ces antigènes sont uniquement présents sur les hématies définissant ainsi un système de groupes sanguins. Ainsi, le système Rh représente une belle illustration du polymorphisme. Ce polymorphisme diffère selon les populations ;85 % des Européens sont de phénotype Rhésus positif, 15 % sont dits Rhésus négatif. [3]

La règle minimale est de respecter la compatibilité RhD :

-un patient Rh positif peut recevoir du sang Rh positif ou négatif. - un patient Rh négatif doit recevoir du sang Rh négatif.

Une plus stricte compatibilité transfusionnelle étendue aux antigènes C, c, E, e doit être respectée impérativement chez la femme de moins de 45 ans dans le but de prévenir une allo-immunisation contre ces antigènes (prévention de la maladie hémolytique du nouveau-né).

Les anticorps produits contre les antigènes du système Rh sont immuns car ils résultent d’une allo-immunisation par transfusion antérieure ou par grossesse et irréguliers car non présents chez tous les individus.

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2.2.1.3-Autres systèmes :

-Système Kell : l’antigène kell (K1) est le plus immunogène après Rhésus. La compatibilité Kell doit être strictement respectée chez les femmes en âge de procréer et sujets polytransfusés.9 % des français sont de phénotype kell positif , cette fréquence n’est que de 4 %chez les Noirs africains.

-Système Duffy : un système dont l’expression est assez variable selon les populations, avec présence en règle dans les populations mongoloïdes de l’antigène Fya(FY1) ,de l’antigène Fyb (FY2) ou des deux.

Le phénotype Fy (a-b-) (FY-1-2) est en revanche rencontré fréquemment Chez les sujets noirs (à noter que ce système de groupe sanguin est l’un des rares pour lequel nous connaissons un rôle biologique : l’antigène FY1 est un récepteur facilitant la pénétration de plasmodium vivax dans les hématies, le phénotype FY-1-2 constitue donc un avantage sélectif de protection contre ce parasite.

- le système Kidd : un système important en transfusion sanguine ; en revanche la fréquence des différents antigènes varie selon les populations : Jka (JK1) et Jkb (JK2).

- le système MNSs : il constitue l’expression du polymorphisme de certaines glycoprotéines de la membrane du globule rouge , les glycophorines A et B.

- le système Diego : un système de grand intérêt anthropologique qui atteste l’origine mongoloïde des Amérindiens.

De nombreux autres systèmes tels que le système Lewis, le système sécréteur,

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Le système Colton, le système Luth, le système Scianna, le système Cartwright…Au total 23 systèmes sont ainsi connus.

Tableau II: Systèmes des groupes érythrocytaires [2]

L'immuno-hématologie : support de la sécurité transfusionnelle et de la compatibilité donneur/receveur [4]

-L'immuno-hématologie « donneur » :

La définition des caractéristiques immuno-hématologiques du produit sanguin a une fiabilité qui repose, pour chaque don, sur le lien indéfectible « don-tube échantillon-donneur » au moment du prélèvement et au laboratoire sur la qualité des analyses de qualification biologique du don. La sécurité est ici fondée sur le strict respect des bonnes pratiques spécifiques aux laboratoires dont l’automatisation complète inclut obligatoirement le transfert des résultats dans le logiciel médico-technique de l’opérateur [5] ; sans intégration

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informatique préalables des résultats , le produit fini ne peut être ni étiqueté ni libéré. Ces analyses comportent :

-Groupage ABO et Rh1(D) standard du don ,

-Phénotypage Rh-KEL :1 , qui détermine obligatoirement les antigènes Rh :2 à 5(C,c,E,e) du système Rh et l’antigène KEL :1(K ou kell) du Système KELL.

-Phénotypage étendu à d’autres systèmes de groupes sanguins est une analyse optionnelle qui consiste à ajouter la détermination d’Ag qui peuvent occasionnellement poser des problèmes . En pratique, il s’agit des systèmes FY/Duffy, JK/Kidd et MNS. Lorsque deux déterminations ont été réalisés , le donneur est considéré comme identifié pour ces groupes et les résultats pourront en être exploités ultérieurement sans avoir à refaire les analyses.

-La détection des Ac anti-érythrocytaires est obligatoirement répétée Sur chaque don ;elle est réalisée par un test indirect à l’antiglobuline

Sur un panel d’hématies poolées. Une détéction positive impose d’inscrire la spécificité sur l’étiquette du PSL afin qu’il ne soit pas transfusé à un patient possédant l’Ag correspondant.

-La détection des Ac anti-A et anti-B »immuns » caractérisés par un titre élevé d’agglutinines et leur nature IgG, identifie les dons comme « dangereux ». Les produits correspondants pourraient entrainer une hémolyse chez les patients possédant l’Ag correspondant.

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-Immuno-hématologie « receveur » :

La délivrance d’un PSL nécessite les examens suivants :

-un groupage ABO valide, reposant sur une double détermination réalisée sur deux prélèvements différents.

-Un groupage Rh :1 doit toujours être associé au groupage ABO recherchant la présence de l’Ag Rh :1/D détectable par un réactif « anti-D »monoclonal.

-Un phénotypage Rh-KEL :1 qui consiste à rechercher les quatre Ag principaux du système Rh et l’Ag KEL :1 du système KELL à l’aide des Ac monoclonaux.

-RAI qui doit être réalisée à l’aide d’une technique indirecte à l’antiglobuline (test de coombs indirect). Elle comporte une première étape de dépistage qui consiste à tester le sérum ou le plasma du patient vis-à-vis d’un panel d’hématies standardisées comportant une gamme d’Ag réglementairement définie. La validité d’un résultat négatif est de 72H (elle peut être allongée à trois semaines en l’absence d’antécédents de transfusion ou de grossesse dans les six derniers mois).

-Chez les patients ayant une immunisation connue ou les polytransfusés itératifs on ajoutera : un phénotypage étendu (FY ,JK,MNS)qui consiste à rechercher en routine 6 Ag (FY :1, JK :2,MNS :3 et MNS :4) à l’aide des Ac correspondants.

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Figure 5: Règles de compatibilité pour le système ABO [2]

Les flèches indiquent les transfusions possibles (donneur vers receveur) en supposant l’absence d’hémolysines chez les donneurs.

Figure 6: compatibilité des culots globulaires/Carte de contrôle ultime au lit du patient : conduite à tenir [2]

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