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1.2 à la naissance du « Green IT »

Partie 2 Les enjeux de l’évaluation

3) La composition de l’indicateur permet de transcrire en données chiffrées les paramètres des différents critères retenus en fonction des objectifs Pour réaliser cela, il faut identifier un ou

2.3 Outils méthodologiques d’évaluation environnementale existants

2.3.6 Avantages des outils d’évaluation

Les avantages des outils d’évaluation sont nombreux et touchent divers domaines comme les impacts évalués, la manière de les exprimer ou encore la communication qui peut en découler. Lorsqu’il est question d’environnement, la communication reste un avantage certain. Dans le cas de l’étude d’impact réglementaire, le résumé non technique facilite la présentation des résultats au public [El Bouazzaoui, 2008] lors de la phase d’enquête publique où les résultats sont accessibles à toute la population qui souhaite en prendre connaissance. L’EPE, véritable outil de management est supposée permettre l’établissement d’un dialogue avec les différentes parties prenantes.

La communication établie lors de la réalisation d’un Bilan Carbone® n’est pas du même ordre puisqu’il s’agit de communiquer vers l’extérieur les résultats de l’analyse afin de montrer d’une part que l’étude a été réalisée et d’autre part pour indiquer les objectifs devant être atteints par la suite. L’expression de plusieurs impacts peut constituer un important atout pour un outil d’évaluation environnementale. Symbole d’une prise en compte de plusieurs catégories d’impacts, les résultats permettent une évaluation globale de l’ensemble de l’activité, organisation et / ou territoire vis-à-vis d’un panel d’impacts. Un panel se voulant être plus représentatif qu’un seul indicateur qui aura tendance à ne pas considérer tous les impacts ou à perdre de l’information suite à l’agrégation de résultats. De même, les informations présentées peuvent être de différentes natures. C’est ainsi que dans l’étude d’impact réglementaire, les informations peuvent laisser apparaître le coût financier des solutions d’améliorations ou encore l’explication des mesures compensatoires prévoyant d’être mises en œuvre. En outre, dans l’environnement, les interactions entre différents phénomènes sont multiples ainsi les phénomènes existants ne sont pas indépendants les uns des autres et seule l’utilisation de plusieurs indicateurs environnementaux peut permettre de les évaluer. De plus, il n’existe aucune certitude dans les valeurs des impacts du fait de la complexité des phénomènes pouvant se produire. Les impacts environnementaux exprimés représentent donc des impacts potentiels. Néanmoins, la représentation de ces divers impacts sous différents indicateurs vise à représenter une image plus fidèle à ce qui se passe en réalité (par comparaison avec l’utilisation d’un seul indicateur d’impact environnemental).

Cependant, les méthodes MIPS, BC®, GHG protocol et Empreinte Ecologique utilisent un indicateur agrégé. Cette présentation des résultats peut s’avérer être un atout non négligeable pour un outil d’évaluation environnementale. En effet, l’avantage de l’indicateur agrégé réside dans le fait d’obtenir une note finale globale pouvant alors être mise en parallèle avec la note obtenue lors d’une précédente évaluation ou pour un autre établissement par exemple. La comparabilité de l’indicateur agrégé en fait un atout important, atout d’autant plus marqué si cet indicateur s’exprime sous une unité pédagogique, facilement compréhensible par tous. On peut citer comme exemple une

déclinaison de l’outil MIPS, le sac à dos écologique, qui convertit les impacts environnementaux en un poids.

L’empreinte écologique présente également cet aspect pédagogique, d’autant plus que cet indicateur est le seul qui cherche à comparer « l’offre » en ressources naturelles (la biocapacité) avec la « demande » sur ces mêmes ressources, en exprimant la totalité des impacts sous la forme d’une surface nécessaire [Boutaud et Gondran, 2009].

Dans le guide méthodologique du Bilan Carbone®, l’ADEME mentionne le fait que l’un des points fondamentaux de cette méthode consiste à mettre sur un pied d’égalité les émissions de gaz à effet de serre qui prennent directement place au sein de l’entité (qui sont, d’une certaine manière, de sa responsabilité juridique ou territoriale directe) avec les émissions qui prennent place à l’extérieur de cette entité. Elles sont la contrepartie de processus nécessaires à l’existence de l’activité ou de l’organisation sous sa forme actuelle [ADEME, 2009a]. Dans cette catégorie « externe », on trouvera par exemple les émissions d’un camion affrété par une entreprise alors qu’il ne lui appartient pas mais qui transporte sa production ou les matières premières nécessaires à la production (aspect indirect). Ce dernier point ne peut cependant pas être pris en compte dans tous les outils. Ainsi, une ACV ne peut être exhaustive car des choix doivent être faits concernant certains paramètres (transport, hommes, infrastructures, etc), néanmoins elle permet d’obtenir des informations sur le produit tout au long de son cycle de vie et indique à l'entreprise les pistes d'améliorations possibles en gestion environnementale [Gilet, 2000]. Lorsqu’une ACV est réalisée dans un objectif d’amélioration ou de décision, elle peut permettre d’agir sur un produit mais aussi de développer des stratégies de respect de l'environnement à plus grande échelle (politique d’achat, stratégie marketing) [Gilet, 2000].

Les derniers avantages qui peuvent être cités concernant ces différents outils résident dans l’identification d’indicateurs environnementaux spécifiques notamment dans le cas de l’outil EPE [ISO 14031, 2000]. Dans le même outil, mais plus particulièrement dans l’outil MFA, un atout majeur consiste à une meilleure compréhension des interactions existantes entre une organisation et ses systèmes connexes [Brunner et Rechberger, 2004].

En conclusion, les principaux avantages qu’il paraît indispensable d’avoir dans une méthode d’évaluation environnementale sont :

- L’expression des impacts sous plusieurs indicateurs afin de conserver un degré d’information suffisant pour agir en fonction des enjeux et des priorités identifiés pour l’organisation faisant l’objet de l’étude.

- Un indicateur agrégé peut néanmoins être utilisé pour ses vertus pédagogiques.

- Un indicateur d’éco-efficience peut permettre de croiser un indicateur environnemental avec une donnée économique ou sociale.

- Bien que l’utilisation de bases de données soit fréquente, il semble intéressant de conserver l’utilisation d’indicateurs spécifiques du système étudié afin de conserver une plus grande fidélité à la réalité du système.

Bien que les avantages de ces différents outils soient importants et constituent leur force, il est nécessaire de mettre en perspective les limites liées à leur application.