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Décoffrer trop rapidement les poteaux et plus grave les dalles ou les poutres ; pratiques résultant généralement des prestataires de services qui louent des étais et des coffrages pour des périodes trop courtes (de 7 à 10 jours) alors que, normalement, la loi devrait interdire la location des matériaux de coffrage pour des périodes inférieures à 30 jours.

Les temps minimums de décoffrage doivent être:

- Poteaux : 7 jours avant décoffrage et 28 jours avant mise sous charge.

- Dalles et poutres : 28 jours.

- Ceinture : 7 jours ou bien usage de blocs en U.

Laisser passer des véhicules ou poser des charges sur des bétons avant que ceux-ci n'aient atteint leur résistance à 28 jours.

Les bétons écrasés avant durcissement deviennent poudreux et n'offrent alors plus aucune résistance. On observe couramment ce travers lors de travaux de voirie où les 28 jours réglementaires avant de faire passer des charges ou des véhicules ne sont pas respectés.

Cette situation est souvent aggravée par le fait que ces dalles de radiers ou de ponceaux n'offrent aucune surface résistante à la compression à l'intérieur des armatures vu qu'elles sont armées d'une seule couche d'armature et qu’il n’y a pas d’armatures qui relient les différentes couches de béton dans leur épaisseur.

Les bétons écrasés avant durcissement se dégradent très vite ; ce qui est souvent une forme de gaspillage du bien commun.

Monter des murs en blocs de béton avec des blocs coulés la veille.

Les blocs doivent durcir pendant 7 jours sous ombrage avec une protection contre la dessiccation par plusieurs arrosages journaliers sous toiles mouillées !!

Monter des murs en blocs de béton sur une hauteur de plus de 1,2 m ou six blocs de 20 cm en une seule journée sans ceinture de renfort ni liaison entre ceintures.

Exposer des dalles et des poutres au vent et au soleil sans protection d'un film plastique ou de toiles mouillées ou d'une couche de sable maintenue humide par arrosage.

Quelles sont les conséquences de cette situation ? Quelques informations pour comprendre :

Sous l’action du soleil et du vent, une surface de 1 m³ de béton fraîchement coulé peut perdre environ un litre d’eau par m³ et par heure. Pour fournir cette eau, c’est la peau des bétons qui sera prioritairement sollicitée. Cette peau de 3 cm d’épaisseur ne contient que 6 litres d’eau : 6 heures d’exposition aux éléments (soleil et vent) empêchera l’hydratation du ciment et grillera de façon

irrévocable la peau des bétons (celle qui enrobe les fers et les protègent de l’oxydation tout en participant à l’adhésion des fers et des armatures !). Un grain de ciment mouillé, puis séché rapidement devient une poussière inerte : il ne reverdit pas comme une plante manquant d’eau que l’on arroserait…

Un autre risque plus difficile à expliquer, c' celui du retrait plastique qui est 10 fois le retrait hydraulique. Le béton se comporte comme une mare en terrain argileux qui aurait perdu son eau : de grandes crevasses s’y créent.

Il y a aussi le retrait différentiel surface-cœur qui entraîne une fissuration de surface qui amorce des fissures plus importantes ; voies royales vers les armatures.

Les bonnes pratiques : régulièrement humidifiés avec de fines particules d’eau (pulvérisateur à dos ou dans la conduite et la gestion des chantiers de construction.

E N RÉSUMÉ

Pour obtenir un béton de qualité, il est impératif de réunir au minimum les 12 conditions suivantes : 1. Utiliser des agrégats propres de bonne granulométrie et de bonne granularité : un bon

sable de granulométrie supérieure à 0,5 mm exempt de toute particule fine, matière organique, huile, sel, sulfure, etc. Après pilonnage d'un béton, la continuité de la granularité donne un mélange dense et compact (ce qui est la qualité d'un bon béton de qualité).

2. Dans la mesure du possible, il est préférable d'utiliser du gravier concassé à angles vifs plutôt que des graviers roulés. Attention, le fait d'être concassé n'est « un plus » que si tous les autres paramètres sont respectés…!

3. Utiliser exclusivement de l’eau propre sans graisse, sans savon ou détergent. Après malaxage, tous les grains doivent être mouillés par la pâte de ciment.

4. Respecter les proportions. TOUT DOIT ÊTRE MESURÉ!

Utiliser des récipients de même contenance pour tous les matériaux entrant dans la composition d’un mélange pour béton ou mortier. Veiller à les remplir de la même façon: pas de tillon (ou débordement) ni de manque. Seaux de 10 litres ou autres… Mais, tous de même contenance !

5. Les proportions des constituants à respecter sont:

- 10 litres de ciment ; - 6 litres d'eau ;

- 40 litres (à 50 litres maximum) de graviers de bonne granularité lavé ou tamisé ; - 20 litres de sable.

6. Respecter le rapport Eau/Ciment de 6/10.

7. Bien mélanger les composants du béton.

À la main, verser les composants à secs les uns sur les autres en forme de cône. Déplacer le cône à trois reprises à la pelle à partir de sa base pour former à chaque fois un autre cône.

Lorsque le mélange est homogène, ouvrir le dernier cône de matériaux, créer une cuvette, verser la moitié de l’eau et mélanger énergiquement. Si le mélange est trop sec, ajouter le reste de l'eau. C'est le test du cône d'Abrams qui permet de décider s'il faut rajouter de l'eau ou pas.

8. Une protection rigoureuse d'un minimum de 4 jours des bétons fraîchement coulés afin d'empêcher une évaporation trop rapide de l'eau des couches superficielles qui nuirait à la bonne hydratation des bétons et, au final, nuirait à la durée de vie des armatures suite à une carbonatation des bétons amenant à la perte d'un pH élevé passivant des armatures.

9. Il ne faut pas oublier qu'une bonne protection des armatures réclame 3 cm d'enrobage sur toutes les faces de tous les fers. Les coffrages et les ferraillages doivent évidemment avoir été étudiés pour respecter ces règles de base. De même, des écarteurs doivent être préparés à l’avance et être utilisés.

10. Une mise en œuvre rapide après malaxage (sous notre climat dans les 40 minutes qui suivent le mélange).

11. Lors de la coulée, ne jamais laisser tomber le béton dans les coffrages d’une hauteur de plus de 1,20 m. Si cette règle n'est pas respectée, il y a risque de ségrégation (séparation) des différents éléments du béton.

Si votre poteau fait plus de 1,20 m, une des techniques les plus simples c'est de couler les poteaux en se servant d'un tuyau PVC d'un diamètre relativement faible introduit à l'intérieur du coffrage. Tout le béton est entonné dans ce tuyau que l'on soulève petit à petit obligeant ainsi le béton à prendre sa place couche après couche.

12. Une bonne vibration des bétons afin d’améliorer la compacité et le remplissage des coffrages tout en évitant la ségrégation des éléments. Un travail avec un vibrateur maintenu verticalement est la meilleure technique. Cependant, on peut faire un excellent travail à la main en pilonnant le béton avec une barre métallique et beaucoup d’énergie.

LE FER À BÉTON, ROND À BÉTON :