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1. MISE EN CONTEXTE DU PROJET

1.3 Aspects socio-économiques

1.3.1 Situation socio-économique de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean

La région du Saguenay – Lac-Saint-Jean constitue une véritable oasis au cœur du bouclier laurentien, à quelque 225 km au nord de la région de Québec. L’activité humaine est concentrée le long de la vallée saguenayenne, de même que dans la plaine constituée par la cuvette du lac Saint-Jean.

Sur le plan de l'organisation du territoire, la région compte 49 municipalités, réparties en quatre municipalités régionales de comté (MRC), auxquelles s'ajoute une ville-MRC. Une communauté autochtone est également présente sur le territoire.

1.3.1.1 Démographie

Sur le plan démographique, la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean regroupait 278 279 habitants au recensement de 2001, ce qui représentait une baisse de l’ordre de 2,9 % par rapport à 1996 (figure 1.1).

Source : Statistique Canada (2002).

Figure 1.1 Évolution de la population du Saguenay – Lac-Saint-Jean par rapport à l’ensemble du Québec, 1971-2001.

De fait, la région est confrontée, depuis le milieu des années 1980, à une décroissance de sa population, à l’instar de plusieurs régions du Québec. Ce phénomène est notamment marqué par un vieillissement de la population et par l’exode des jeunes. À la suite de cette baisse constante, le poids démographique de la région, par rapport à l’ensemble de la province, a également diminué, passant de 4,4 % en 1986 à 3,8 % en 2001.

La décroissance de la population est également observable sur le territoire de la nouvelle ville de Saguenay, bien qu’à un degré moindre. Selon les données du recensement, sa population est passée de 153 000 habitants en 1991 à 151 000 habi-tants en 2001.

1.3.1.2 Structure économique

L’économie régionale du Saguenay – Lac-Saint-Jean s’appuie avant tout sur l’exploitation de ses ressources naturelles, en particulier le bois et l’énergie (tableau 1.1). L’industrie du bois y trouve une matière première de qualité pour ses scieries, ses fabriques de pâtes et papiers et ses autres usines de transformation, tandis que l’énergie est étroitement associée aux industries de l’aluminium et des pâtes et papiers.

Tableau 1.1 Principaux employeurs manufacturiers de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean.

Entreprise Emploi Activité

SÉCAL (Alcan) 6 540 Aluminium

Abitibi-Consolidated 3 500 Pâtes et papiers / bois de sciage

Bowater 545 Papier d’impression

Coopérative forestière Laterrière 500 Exploitation forestière

Groupe Comact 400 Équipements industriels

Coopérative forestière Girardville 250 Exploitation forestière

Constructions Proco 225 Construction

LAR machinerie 200 Produits métalliques

Bétons préfabriqués du Lac 160 Béton

Source : Ministère des Régions (2003a).

Selon les données de Statistique Canada, l’industrie associée à la forêt représente près de 38 % de la main-d’œuvre du secteur secondaire de la région et 53 % des emplois du secteur primaire. Au total, c’est donc près de 17 500 emplois qui sont concernés par le secteur forestier en région, sans compter les emplois connexes liés aux autres secteurs (dont celui du transport). En ce qui concerne l’industrie de la production et de la transformation primaire des métaux elle comptait, en 2000, pour plus de 30 % des emplois manufacturiers, avec 6 550 emplois. Même si ce nombre d’emplois demeure élevé, il s’agit d’une diminution marquée par rapport aux quelque

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Parallèlement au développement de l’exploitation des ressources, l’activité touristique a connu un essor considérable au cours des dernières années, à la faveur de la consolidation du produit touristique régional, d’un étalement du produit dans l’espace et d’une mise en marché plus agressive. Selon une étude produite en 1994 pour le compte de l’Association touristique régionale du Saguenay, l’industrie touristique génère des revenus de l’ordre de 100 M$ et supporte près de 1 800 emplois (équivalent temps plein) (Laliberté et al., 1994).

1.3.1.3 Indicateurs économiques

Le tableau 1.2 dresse une synthèse comparative des principaux indicateurs du marché du travail pour 1996 et 2002. La figure 1.2 présente, pour sa part, une synthèse de l’évolution du taux de chômage pour la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean et pour l’ensemble du Québec entre 1993 et 2002.

Tableau 1.2 Principaux indicateurs du marché du travail, région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, 1996 et 2001.

Indicateurs 1996 2001 Variation

(%)

Population de 15 ans et plus (,000) 226,7 233,5 +3,0

Population active (,000) 129,7 137,7 +6,1

Emplois (,000) 111,1 121,2 +9,0

- à temps plein (,000) 84,9 94,7 +11,5

- à temps partiel (,000) 26,3 26,5 -0,7

Chômage (,000) 18,5 16,5 -10,8

Taux de chômage (%) 14,3 12,0 -

Taux d’activité (%) 57,2 59,0 -

Taux d’emploi (%) 49,0 51,9 -

Source : Ministère des Régions (2003b).

De façon générale, la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean a été confrontée, au cours de la dernière décennie, à une situation économique difficile, avec un taux de chômage supérieur à 14 % et un taux d’emploi inférieur à 50 %. Cependant, l’amélioration de la situation économique au Québec et à l’échelle nord-américaine a permis un certain redressement de la situation dans la région, notamment depuis 1998. Néanmoins, les indicateurs du marché du travail pour la région demeurent inférieurs à ceux observés pour l’ensemble du Québec, ce qui traduit la nature des enjeux du développement socio-économique régional.

Source : Ministère des Régions (2003b).

Figure 1.2 Évolution du taux de chômage, région du Saguenay – Lac-Saint-Jean et ensemble du Québec, 1993-2002.

1.3.1.4 Orientations de développement

Depuis quelques années, la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean a fourni des efforts notables afin de diversifier ses activités et d’orienter celles-ci vers une production à plus grande valeur ajoutée. Ainsi, les activités de transformation dans les secteurs pour lesquels la région compte déjà des avantages concurrentiels, soit l'aluminium, le bois et l'agroalimentaire, prennent forme de plus en plus.

Pour favoriser ce développement, le gouvernement du Québec, la Société générale de financement du Québec, le Comité régional ACCORD (Action concertée de coopération régionale de développement) et le Conseil régional de concertation et de développement du Saguenay – Lac-Saint-Jean ont signé, en février 2003, une entente sur le développement de créneaux d’excellence dans le contexte du plan d’action ACCORD. Cette entente visait à permettre à la région de jouer un rôle majeur dans l’économie nord-américaine et mondiale. Quatre créneaux d’excellence étaient identifiés, soit :

la transformation de l’aluminium;

les produits à valeur ajoutée de deuxième et troisième transformations du bois de la forêt boréale;

le tourisme d’aventure-écotourisme;

la valorisation des innovations génomiques et biomédicales.

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D’autres créneaux supplémentaires seront évalués en fonction des perspectives offertes, soit l’agriculture nordique et les minéraux industriels.

De façon particulière, le domaine de l'aluminium est en pleine émergence avec la poursuite du développement des activités de production de la compagnie Alcan et la mise en place, au cours des 10 dernières années, d'une trentaine de PME œuvrant dans les secteurs de deuxième et de troisième transformations. Par le biais de quatre usines modernes, la production d'aluminium primaire représente 45 % de l'ensemble de la production québécoise et 5 % de la production mondiale.

En 2000, le gouvernement québécois a reconnu le Saguenay – Lac-Saint-Jean à titre de « Vallée de l'aluminium ». Ce concept vise à greffer autour des activités primaires de production d'aluminium, des activités économiques de deuxième et de troisième transformations. La présence marquée de la grande entreprise permet un maillage intéressant avec les PME, le monde de la recherche et celui de l'éducation. On compte également la présence de programmes de formation de la main-d'œuvre, ainsi que plusieurs organismes et centres de recherche spécialisés dans ce domaine.

Enfin, la Société de la Vallée de l'aluminium regroupe les intervenants de ce secteur d'activité et est notamment responsable des activités de promotion et de prospection, ainsi que du réseautage et du soutien aux entreprises.

1.3.2 Importance de la route 175 dans l’organisation du transport interrégional

Sur le plan de l’aménagement du territoire, la Ville de Saguenay fait partie des six principaux centres urbains de premier niveau qui définissent la structure socio-économique du Québec. Dans ce contexte, l’étude réalisée en 1999 par B.U.C et les plans stratégiques qui ont suivi reconnaissent l’importance de doter la région d’un lien routier de qualité supérieure : « Un tel maillage constitue un objectif majeur pour toute politique de développement économique régional et, en ce sens, un lien de qualité supérieure représente un objectif prioritaire pour la région.», (B.U.C., 1999, p. 3).

Dans un contexte où le marché régional demeure relativement exigu (avec un bassin de moins de 300 000 consommateurs), le développement économique du Saguenay – Lac-Saint-Jean implique plus que jamais une ouverture vers les marchés extérieurs. À l’instar de la grande entreprise qui est déjà orientée résolument vers les marchés d’exportation, la diversification de l’activité économique, axée notamment sur la transformation de produits à valeur ajoutée, doit se faire par l’entremise d’une optimisation de la circulation des biens et des services en fonction des marchés de masse.

Le fjord du Saguenay a représenté, jusqu’à présent, un axe de pénétration de première importance et le transport maritime demeure un atout fondamental pour l’ouverture de la région vers les marchés d’outre-mer ou éloignés. Le transport ferroviaire est

également appelé à jouer un rôle de premier plan pour le transport des marchandises, particulièrement pour les marchés nord-américains qui impliquent de longues distances, notamment ceux du Midwest et du sud des États-Unis.

Toutefois, compte tenu des avantages offerts par le camionnage par rapport aux autres modes de transport, que ce soit au niveau des coûts pour de courtes distances ou pour la flexibilité, il est certain que le transport routier demeure la pierre angulaire dans la stratégie de développement des systèmes de transport et que, dans cette optique, la route 175 constitue un axe de communication fondamental en fonction de l’ensemble des marchés de l’est du Canada et du nord-est des États-Unis.

L’intérêt du transport routier est particulièrement vrai pour le développement des activités de deuxième et de troisième transformations, où la mise en place de politiques de production « juste à temps » impose des exigences très spécifiques sur le plan de la logistique de transport et de distribution (réduction des coûts d’entreposage tout en minimisant les coûts de transport).