• Aucun résultat trouvé

Les arcs à plume soufflée

En
Afrique
australe


Selon la fiche 71.1988.58.1 du musée du Quai Branly, le gora des Bochiman d’Afrique du sud, est fait à partir d’une branche en bois et d’un conduit fait dans une plume. Un arc à plume conservé au British Museum est fabriqué à partir de bambou, de plume, de bois et d’une corde dont la matière n’a pas été identifiée. Selon la fiche Af.6126 du British Museum, ce type d’arc est utilisé par les Basuto et les Sotho d’Afrique du sud.

En Zambie, selon la fiche III.C.13 du musée de Neuchâtel, le lekope d’un groupe ethnique non identifié est réalisé à partir de roseau pour le support, puis de fibre pour ce qui est de la corde. Chez les Sotho du Lesotho, la branche du lesiba est faite en bois, et la corde en fibre tressée, selon la fiche III.C.2679 du musée de Neuchâtel. A cette corde est fixé un fragment de tige de plume sur lequel le musicien souffle. Chez les Pedi d’Afrique du sud, le

lekoupe a une branche faite dans un tube de roseau et la corde est en fibre végétale selon la

fiche N° III.C.2684 du musée de Neuchâtel. D’après la fiche III.C.2918 du musée de Neuchâtel, chez les Venda d’Afrique du sud, le support de l’arc ugwala est fait en bois, pendant que la corde est en fibre tressée Au musée de Genève, il existe aussi des arcs à plume soufflée. Chez les Bassouto d’Afrique du sud, le lesiba est fabriqué avec du bois, une plume d’aigle et une corde, selon la fiche ETHMU 017163 du musée de Genève. Au Bostwana, chez les Anakwe et Bochiman où l’arc à plume soufflé est appelé gunuse, bien que le support de l’arc soit fait dans du bois, la corde est plutôt en tendon animal d’après les informations recueillies sur la fiche ETHMU 042265 du musée de Genève. Au musée des instruments de musique de Bruxelles (MIM), il existe un arc à plume soufflée venant de l’Afrique du sud. Nous remarquons selon la fiche M 2228, que le support de l’arc goura ou gomgom est fait dans du bois et que la corde est en fil avec, à une de ces extrémités, un fragment en plume.

Le s ar cs à r é s o n at e u r e n c al e b as s e

En Afrique de l’ouest

En Guinée, le support de l’arc est en bois de kinkeliba, la corde en écorce de calamas ; la calebasse est enfilée à la corde ; à l’une des extrémités de l’arc est placée une plaque vibrante en fer blanc avec des anneaux ; l’arc est orné de bague d’aluminium selon la fiche 71.1934.143.9.1-3 du musée du quai Branly.

En Afrique centrale

Au Congo, l’arc à résonateur en calebasse se compose, selon les fiches M 3084 et M 3085 du MIM, de gourde, d’une corde et d’un support en bois. Toujours au Congo, le lalango des Mbala « arc (à bouche) à calebasse non reliée à la corde » immatriculée MO. 0.0.14776 du MRAC « est constitué d’une coque de calebasse évidée, primitivement sphérique et dont la calotte a été enlevée. L’attache à l’arc a été réalisée de la façon suivante : le pôle de la calebasse a été percé d’un trou pour le passage de l’élément de fixation à l’arc ; il s’agit d’une fibre végétale nouée à un éclat de bois servant de taquet d’arrêt à l’intérieur de la calebasse, puis une boule enserre ensuite le bois de l’arc. L’arc lui-même est une branche, parfois non écorcée, de faible épaisseur et dont les extrémités sont pourvues de fentes ou d’échancrures destinées à la fixation de la corde. Quant à la corde, il s’agit d’une simple fibre végétale ».65

99 Quant au rukung (arc à calebasse reliée à la corde) des Lunda du Congo, sa caisse de résonance est identique à celle du lalango. Selon Laurenty, dans un exemplaire probablement trouvé au musée, « ils ont relevé un dispositif assez curieux et servant probablement de tampon entre le résonateur et l’arc (ou la corde) : c’est un anneau fait en fibre végétale (disposée circulairement et radialement). Cet ajout a été maintenu entre la calebasse et l’arc (ou la corde) qui lui a imprimé une gouttière. L’arc est une branche écorcée dont chaque extrémité est effilée pour l’attache de la corde. Celle-ci est soit en ficelle, soit en fibre végétale 66»

En Afrique australe

Chez les Tsonga de l’Afrique du sud, l’arc xitende (arc à résonateur en calebasse) est fabriqué, selon la fiche 71.1989.69.2.1-2 du musée du Quai Branly, à partir des éléments ci après : « une corde métallique, une calebasse qui sert de résonateur et une branche arquée en bois. Autrefois, la corde était faite de ligaments d’animaux ».

Au British Museum, quelques arcs à résonateur en calebasse ont été collectionnés. En Afrique du sud (Af +5159 du British Museum), l’arc est fait en bois, avec une corde et un résonateur en courge. Toujours dans ce même musée, la fiche Af 1972,14.179.a-b, mentionne que chez les Bemba de la Zambie, l’arc à résonateur en calebasse est fabriqué « avec du bois, un fil en laiton, une corde en fibre, un résonateur en calebasse, de la ficelle d’écorce, un tissu en coton et la baguette qui percute la corde est en roseau ». Chez les Vakwamatwi et Kwamatwi d’Angola, l’arc est fait dans du bois avec une corde en fibre ; son résonateur est en calebasse ou en courge comme l’indique la fiche Af 1937.0312.518 du British Museum.

Au musée royal d’Afrique centrale-Tervuren, il existe plusieurs arcs à résonateur en calebasse dont un arc à résonateur en calebasse utilisé par les Hemba de la Namibie; il se dénomme otjihumba. Aucune description n’a été donnée de lui. Mais nous signalons néanmoins son existence. Toutefois, il semblerait, selon le Minette67 Mans68 que le otjihumba soit plutôt un pluriarc.

Jekura U. Kavari69, indique que le otjihumba est « un instrument pluri arqué à 5 ou 6 cordes fixées sur une table de résonance rectangulaire ». L’arc musical des namibiens s’appelle plutôt outa ; « c’est un instrument de musique composé d’un arc dont la corde est faite d’un intestin vrillé. La tige de l’arc est tenue dans la bouche. Un anneau fait de ficelle ou de morceau d’intestin vrillé permet de faire varier la tonalité en le déplaçant sur la longueur du segment sur lequel le musicien frotte son archet, fabriqué avec une brindille ».

Au musée de Neuchâtel, chez les Ngangela d’Angola, l’arc est fabriqué dans une fine branche de bois, avec une corde en fibres tressées et une calebasse comme résonateur selon la fiche III.C.5515.a-b. Dans la fiche III.C.3874.a-b du musée de Neuchâtel, il nous est signalé que l’arc chimboulumbumbua d’Angola est fabriqué avec une tige en bois foncé. La corde est en fibres tressées, la calebasse sert de résonateur et l’on utilise un roseau pour frapper la corde. Enfin au Lesotho où l’arc à résonateur en calebasse est appelé thomo par les Sotho, ce

66 Idem : 23

67 Namibian traditional music expert… arc 68 Mans 2010, 18 mars. https://www.google.fr/#hl=fr&gs_nf=3&gs_rn=1&gs_ri=hp&tok=25o759BIDeioqDJNpa9zmA&cp=21&gs_id= 2c&xhr=t&q=otjihumba+arc+musical&pf=p&tbo=d&sclient=psy- ab&oq=otjihumba+arc+musical&gs_l=&pbx=1&bav=on.2,or.r_gc.r_pw.r_qf.&bvm=bv.1355325884,d.d2k&fp= ad5cd3686158cb8&bpcl=39967673&biw=1093&bih=497https://docs.google.com/viewer 18/12/12

100 dernier se compose d’une calebasse, d’un support en bois, d’une corde en fibres tressées selon la fiche III.C.2665. Quant à la fiche III.C.2666, elle signale que bien que le support de l’arc soit en bois, chez les Sotho du Lesohto, le résonateur en calebasse est sphérique, la corde sur cet arc est en crin de cheval.

En Zambie, comme le signale le Tropenmuseum, nous avons un arc à résonateur en calebasse ; celui identifié par la fiche 4909-5, est composé de fer, de fibres végétales, de bois et d’une calebasse tranchée.

Au Swaziland, nous avons également un arc à résonateur comme le mentionne le MIM de Bruxelles dans sa fiche N° 90.001. Celui-ci est fabriqué à partir d’un bois sauvage de mimosa et un résonateur en courge. Au Zimbabwe, selon la fiche 90.103, l’arc est composé de bois, de corde métallique, d’une courge et d’un tissu.

En Afrique orientale

Au Burundi, selon la fiche 71.1976.31.3 du musée du Quai Branly, l’on utilise du bois pour fabriquer le support de l’arc ; le résonateur est en calebasse. Il est monté sur un boudin végétal. Quant à la corde, le matériau avec lequel elle a été faite n’a pas été précisé. Toujours au Burundi, la fiche 71.1976.31.2 du musée du quai Branly, nous éclaire sur le fait que la corde de l’arc peut être métallique, le support est en bois et le résonateur en calebasse. Le résonateur est monté sur un boudin végétal. Chez les Mérina de Madagascar, l’arc est fait de bois comme les arcs précédents, mais sa corde est en liane. Il possède une calebasse comme résonateur comme en témoignent les fiches 71.1935.68.50, 71.1935.68.49, 71.1935.68.45 du musée du Quai Branly. Chez les Tsimihety du même pays, contrairement aux arcs à calebasse précédents, le jejulava a une corde faite en raphia et un support en bois, selon la fiche 71.1941.18.79 du musée du Quai Branly.

A la Réunion, l’arc à calebasse appelé bob, (au lieu de bobre dont le diminutif est bob, comme l’indique wikipedia sur internet) est fabriqué dans du bois, a une corde métallique et une calebasse selon la fiche 71.1937.66.2 du musée du Quai Branly.

Chez les Koaub du Soudan, l’arc à résonateur en calebasse se compose d’une calebasse, d’une corde et d’un support fait dans la canne à sucre d’après la fiche Af 1933.30.40 du British Museum.

Chez les Kavirondo du Kenya, l’arc est fabriqué avec plusieurs éléments : du bois pour le support, du fil de fer ou des fibres végétales pour la corde, des perles de verre dont l’usage n’a pas été précisé, et enfin une courge comme résonateur selon la fiche Af 1933, 1013.1 du British Museum. Chez les Hutu du même pays, l’arc est fabriqué dans du bois, la corde est en fibre et le résonateur en courge d’après les informations recueillies sur la fiche Af 1948.08.118. Enfin chez les Kamba du Kenya, comme l’indique la fiche Af 1972,39.84.a-b du British Museum, l’arc se compose d’une branche en bois, d’une corde métallique et d’un résonateur en courge. Chez les Malagasy de Madagascar, la fiche Af 1972, 24.1.1 du British Museum nous signale que l’arc à résonateur en calebasse se compose d’une tige en canne, d’une corde en fibre végétale et d’un résonateur tiré d’un légume non précisé.

Au musée de Genève où il existe des arcs à calebasse, la fiche ETHMU 046686 mentionne que l’arc muduri des Rundi du Burundi est fabriqué avec une branche en bois, un résonateur en calebasse, une corde en fibre végétale ; à tout cela s’ajoute un tissu dont l’utilité n’a pas été précisée. A Madagascar, la corde de l’arc dzedzilava des Masikoro, peut être faite en fibre végétale comme le signale la fiche ETHMU 011558 ou en métal comme cela est

101 mentionné dans la fiche ETHMU 031197. Quant au support, il est en bois et le résonateur en calebasse.

Après une telle description détaillée des différents matériaux qui entrent dans la fabrication des arcs musicaux, description qui révèle la richesse et la variété des matériaux utilisés pour confectionner un arc, nous pensons que l’établissement de tableaux récapitulatifs nous permettra d’y voir plus clair. Ci-joint les tableaux.

103 Tableau 6 : Tableau récapitulatif des matériaux utilisés dans la fabrication des arcs à corde pincée, frottée, raclé

104 Tableau 7 : tableau récapitulatif des matériaux utilisés pour confectionner les arcs à corde frappée et ceux à plume soufflée

105

Conclusion partielle

Les supports des arcs sont fabriqués dans les bois suivants : kinkéliba, acacia, bois de

lamo ou de zama, bois de bara, liane dure (liane mongènzè), nervure de feuille de palmier,

bambou, roseau, fer ou métal, bois sauvage de mimosa, canne à sucre.

Quant aux cordes, elles sont soit en rotin, en cuir, en fil de fer, en fil à pêche en nylon, en fil de bronze, en coton tressé, en boyau d’animal, en liane ou en lanière d’écorce, laine tordue, lanière végétale, corde en coton, corde en jonc, liane de roseau, fibre textile, fil métallique, crin de cheval, herbe spéciale, peau d’animal, corde en raphia, tendon d’animal, écorce de calamas. Il en existe de deux sortes : celles à section circulaire (corde, fil) et celles à section linéaire (ruban, lanière). Mais ceci n’est que très rarement précisé et jamais noté comme important.

Les résonateurs des arcs à résonateur sont dans les matières suivantes : calebasse sphérique, calebasse tranchée, calebasse montée sur boudin végétal, courge, gourde. Pour les arcs lesiba, même s’ils ont des cordes, l’organe mis en vibration est la plume. Les baguettes avec lesquelles sont frappées les cordes, n’ont pas fait l’objet de description dans les fiches.