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Les arcs sans calebasse : les arcs à résonateur buccal

Les arcs sans calebasse se présentent de plusieurs manières : arc à support courbe maintenu dans cette position par la corde qui lui est attachée ; arc à support en U évasé maintenu dans cette position par la corde qui lui est fixée; arcs à support presque rectangulaire ; arcs à support droit maintenu dans cette position par la corde qui lui est adjointe.

Les
arcs
à
support
courbé
(U
creux)



Dans la catégorie des arcs à support courbé en U nous avons les arcs à corde frappée, les arcs à corde pincée, les arcs à corde frottée.

Les arcs à corde frappée

Les investigations menées dans quelques musées d’Europe permettent d’établir la répartition des arcs* à corde frappée comme suit :

45 Carte 1 : Répartition des arcs à corde frappée à partir des enquêtes effectuées dans quelques musées

46 Carte 5 : carte des groupes ethniques où l’on trouve des arcs* à corde frappée à partir des enquêtes effectuées dans quelques musées d’Europe

Légende :

Répandus dans toute l’Afrique noire, les arcs occupent les zones suivantes : l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique Australe, l’Afrique orientale.

1 : Wolof 2 : Konyagi 3 : Samogo ou Samoko 4 : Lobi 5 : Lobi 6 : Bété 7 : Kabiyè 8 : Ibibio + Hausa 9 : N’gbaka-ma’bo 10 : Mitsogo+ Teké 11 : ethnie non renseignée 12 :Mangbetu+Pygmée+Bembe +Bateke+Luba+Basiri

13: Tiriki+Terik 14: Mashan+ guli 15: Humbi+Handa 16: ethnie non renseignée 17: Xhosa+Zoulou+Sotho

47 Les zones non identifiées possèdent certainement des arcs musicaux. Mais dans la mesure où ces pays et leurs peuples n’ont pas d’arcs conservés dans les quelques musées Européens que nous avons choisis, ils ne figurent pas sur la carte.

En Afrique de l’ouest

La présence des arcs à corde frappée au Mali est attestée par un spécimen du musée du quai Branly N° 71. 193174.1356. Les données accompagnant cet instrument signalent que l’arc à corde frappée est joué par les Samogo qui le nomment Lo(i)Lo. Il mesure 50 à 60 cm de largeur avec une flèche de 30 à 40 cm.

En voici une représentation:

Photo 1 : Lo(i)Lo des Samogo du Mali. Musée du Quai Branly N° 71. 1931.74.1356 (cliché Yégnan Angeline)

Comme nous pouvons le constater, cet arc a un support en bois lisse. La corde manque. Les extrémités de l’arc sont taillées en forme de sablier.

En Guinée, l’arc se présente sous une autre forme chez les Konyagi. Selon la fiche 71.1947.22.2 du musée du quai Branly, « une corde est tendue entre les deux extrémités d’une tige de bois courbée, partiellement doublée par une seconde tige ficelée à l’arc. Dim : 99,6 x 13 x 3 cm, 256g ». En voici une représentation :

48 Photo 2 : Arc des Konyagi de la Guinée, Musée du quai Branly N 71.1947.22.2.

Chez les Peul de la Guinée, l’arc se présente autrement : il est composé « d’une corde tendue entre les deux extrémités d’un arc en bois composé de deux tiges de bois reliées l’une à l’autre. Dim : 50 x 8,5 x 5 cm, 47g » selon la fiche 71.1956.76.61 du musée du quai Branly.

49 Pour le premier comme pour le second, nous n’avons aucune information sur la technique et les circonstances de jeu de ces instruments encore moins sur le statut qu’ont les personnes qui en jouent. Selon la fiche 71.1931.4.395D du musée du quai Branly, chez les Lobi du Burkina-faso l’arc à corde frappée se présente comme suit : « arc avec un bruiteur, une corde en laine tordue, double attache avec épissure à un bout, et un nœud à l’autre ». Sa technique et ses circonstances de jeu nous sont inconnues parce que non identifiées dans la fiche33.

Toujours au Burkina-faso, l’arc, selon la fiche 71.1931.4.391 D, se présente de la manière suivante : « une mince tige d’écorce servant de corde de jeu est fixée par des attaches en cuir tressée entre les deux extrémités d’une tige de bois légèrement courbée ; un bruiteur fait d’un grelot ayant la forme d’un minuscule tambour de bois est fixé à l’arc : ce bruiteur, sous l’effet de la détente de la corde glisse le long de la tige de bois en émettant un bruit. Dim : 106,5 x 7 x 3 cm, 285 g ». Ci-joint une photo de cet arc :

Photo 4 : Arc du Burkina-faso, Musée du quai Branly N 71.1931.4.391 D

Chez les Wolof du Sénégal, l’arc* bawan est ainsi décrit : « corde tendue entre les deux extrémités d’une tige de bois ; la corde est tendue au moyen d’une cheville », selon la fiche 71.1931.74.55 du musée du quai Branly. « Instrument de musique jouet, il appartenait à un sculpteur sur bois, les Laobé ». (Les Laobé sont des personnes qui travaillent le bois au Sénégal. Il ne s’agit pas d’une ethnie mais plutôt d’une caste de sculpteurs). Ci-joint une photo de l’instrument :

33 Les autres fiches décrivant des instruments de musique du Burkina-faso, sont les fiches 71.1931.4 .389D, 71.1931.4.391D, 71.1931.4.393,71.1931.4.388D, 71.1931.4.392D, 71.1931.4.394D.

50 Photo 5 : Arc bawan des Wolof du Sénégal, Musée du quai Branly N 71.1931.74.55

Remarque :

Sur cette photo, on voit bien la corde, mais on ne perçoit pas la cheville dont fait mention le conservateur dans la description de la fiche.

En Côte d’Ivoire l’arc à résonateur buccal existe. Celui-ci est répertorié au musée Royal d’Afrique central en Belgique où je leur avais offert un arc de la communauté Bété. Chez les Bété, l’arc musical est appelé dodo. Il mesure environ 50 à 70 cm de long avec une flèche de 15 à 20 cm. Il pèse environ 50 g. Il se compose d’une branche de bois arquée et d’une corde en liane. Son support est en U très creux. Il se présente comme suit :

Photo 5 : le dodo des Bété de Côte d’Ivoire. Musée royal d’Afrique central. Tervuren. MO. 2009.6.2. (Cliché Yégnan Angeline).

51 La branche arquée comporte une extrémité pointue et une autre coupée nette dans le prolongement du bois. La lanière lui est fixée de telle sorte qu’un bout de la corde est attaché à l’extrémité pointue (dite partie supérieure) pendant que l’autre est fixé à la partie dite inférieure de la branche arquée. A l’extrémité inférieure du support, la corde est enlacée autour du bois. Elle peut être détachée ou resserrée selon les besoins du musicien qui use de cette partie pour accorder son instrument. Si la corde est bien tendue, elle produit des sons aigus. Inversement, elle donne des sons graves.

En Afrique centrale

Les arcs* à corde frappée d’Afrique centrale conservés dans quelques musées d’Europe proviennent de Centrafrique, du Congo et du Gabon. En Centrafrique, selon la fiche 71.1989.21.1.1-4 du musée du Quai Branly, l’arc est présent chez les Ngbaka-ma’bo. Il se nomme mbèlà. Il se présente comme suit : « l’arc courbé en forme de U est fait d’une branche particulièrement et grossièrement écorcée. L 163 cm, H. 62 cm, diamètre 3 – 4 cm. L’une des extrémités de l’arc est biseautée des deux côtés et fendue afin de tenir la corde en rotin. L 79 cm. La corde est attachée par un nœud à l’intérieur de la courbe de l’arc, passe par la fente et décrit un tour autour du bois. A l’autre extrémité de l’arc, la corde est enroulée sept fois autour du bois. Deux baguettes identiques, dont une de rechange, sont faites d’un bois fibreux écorcé, L 46,5 cm. A 8 cm de la pointe, la baguette est pliée, formant ainsi un élément articulé. A 6 cm du bas, une fente de 4 cm environ, pratiquée dans le bois, permet au musicien d’introduire son petit doigt». En voici ci-dessous la représentation.

Photo 6 : Le mbéla des Ngbaka de Centrafrique. Musée du Quai Branly N° 71.1989.21. 1.1-4.

Dans la fiche 71.1989.22.5.1-3 du musée du Quai Branly, il nous est signalé l’existence d’un arc à corde frappée appelé mbèlà chez les Pygmées Aka de Centrafrique. Celui-ci est « courbé en forme de U, légèrement asymétrique ; son support est fait d’une branche écorcée, L 121 cm, H 49,5 cm, diamètre 2-3 cm. Les deux extrémités de l’arc sont taillées en biseaux, une d’elle étant fendue afin de tenir la corde en rotin, L 50 cm. La corde,

52 attachée par un nœud à l’extérieur de la courbe de l’arc, passe par la fente, décrit un tour autour du bois et repasse par la fente vers l’autre extrémité de l’arc. Ici elle fait deux tours du bois, passe au dessus de sa partie tendue et s’enroule encore cinq fois autour du bois. Le rotin est éclaté à deux endroits. La baguette pour frapper la corde, en bois fibreux écorcé, est pliée à 6 cm de la pointe formant ainsi un élément articulé L 36 cm ». Ci-dessous une photo de cet arc :

Photo 6 : le mbéla des Pygmées Aka de Centrafrique. Musée du Quai Branly N° 71.1989.22.5.1-3

Quant à l’arc lougounga des Bembe du Congo, il est particulièrement simple parce qu’il se compose selon la fiche 71.1961.120.134 du musée du quai Branly, « d’une corde en liane tendue entre les deux extrémités d’une tige de bois courbée. Dim : 98 x 40 x 3 cm, 273 g ».

53 Photo 7 : l’arc lougounga des Bembé du Congo. Musée du quai Branly N° 71.1961.120.134

Chez les Bateké du Gongo, selon la fiche 71.1886.79.8 du musée du quai Branly, cet arc se présente comme suit : « bois à section circulaire, renflé à la partie médiane. Corde en jonc ; attache directe frontale par encoche terminale du bois sur laquelle passe la corde qui se fixe ensuite sur une rainure circulaire du bois par une boucle et un nœud simple. Au repos, une extrémité seule de la corde passe sur l’encoche terminale ; longueur bois 58 cm, longueur corde 50 cm. Dim : 52 x 12 x 2 cm, 80 g ». Ci-joint une photo de l’arc.

Photo 8 : arc à résonateur buccal des Batéké du Congo. Musée du quai Branly N°71.1886.79.8 Chez les Luba du Congo où l’arc est appelé lusuba et mesure 30 à 35 cm de flèche, Gansemans signale, à travers les collections d’arc musical du musée Royal d’Afrique central, (musée de Tervuren) que l’instrument immatriculé MO. 1970.63.14 du MRAC a environ 88 cm de long [sic, sans doute de largeur] « sur lequel est tendue une corde (66 cm) de lukodi –

54

(Calamus sp. Ou Eremposphata) 34. Le bois de l’arc est fourni par des buissons (…). Une des extrémités de l’arc est tenue dans la main gauche, de telle manière que l’autre extrémité repose sur l’épaule gauche de la musicienne et que la corde puisse passer entre ses lèvres ».35

La même description compte pour le kadak 36des Lunda.

Toujours au Congo, selon Laurenty, « les Pygmées Mbuti37 (forêt de l’Ituri) » connaissent un arc assez grossier constitué d’une branche arquée. Celle-ci mesure de 80 cm à 130 cm. de long et tend une corde de rotang robuste. Cette corde est attachée, tantôt d’une façon soignée et élégante, tantôt négligemment. La hauteur de ton habituelle sera obtenue et changée par l’entortillement répété de la corde à l’extrémité de l’arc ».38

Au Gabon, l’arc* à corde frappée est joué par les Mitsogo qui le nomment mongongo. La présence de ce type d’arc est signalée aussi bien au MRAC (MO.1964.58.96) qu’au musée du quai Branly (N°71.1935.8.20). La branche de l’arc est en bois et la corde en lamelle de rotin. Le bois est très épais contrairement aux autres types d’arcs*. Selon les mesures en notre possession, il aurait de 50 à 60 cm de largeur avec une flèche de 30 à 50 cm. Selon la fiche 71.1935.8.20 du musée du quai Branly, la description de cet arc est la suivante : « corde tendue entre les extrémités d’une tige de bois courbée ».

Toujours au Gabon, Sylvie Le Bomin indique l’existence de l’arc* chez les Téké. Chez cette population, l’arc est appelé lankwa39.

Il se présente comme suit :

Photo 9 : arc lankwa des Téké du Gabon. Musée du Quai Branly N° 71.1951.73.344 (cliché Yégnan Angeline)

34 Liane longue et très mince dont on fait de très forts liens ; on l’emploie en vannerie et on fait aussi des cordes pour les arcs (Van Avermaet, op.cit., p 625)

35 Gansemans 1980 : 64. 36 Gansemans 1974 : 29-30 37 Shebestat P, 1941 : 251 et sq 38Laurenty 1997: 18.

55 Cet instrument a une largeur très largement supérieure à la flèche. Il est composé d’une branche souple recourbée. Une corde en liane est tendue entre les deux extrémités de l’arc. Il est complété par un petit bâton qui aide au raccourcissement de la longueur de la corde puis d’une baguette avec laquelle l’instrumentiste percute la corde.

Chez les Pygmées du Gabon, l’arc se présente autrement que chez les Mitsogo. La fiche 71.1930.29.276 du musée du quai Branly montre que « l’arc est courbé en forme de U ouvert. Il est fait d’une branche écorcée L 64 cm ; les extrémités de l’arc sont encochées afin de tenir la corde en rotin L 48 cm. La corde passe par les encoches et rentre à l’intérieur de la courbe par un trou situé à 5 et 6 cm de l’extrémité où elle est arrêtée par un nœud ».

Photo 10 : l’arc des Pygmés du Gabon. Musée du quai Branly N°71.1930.29.276

Chez les Punu du Gabon, selon la fiche 71.1969.48.1.1-2 du musée du Quai Branly, l’arc est fabriqué « dans une corde de jeu faite de fibre végétale tendue entre les deux extrémités d’une tige de bois courbée. Il est exposé avec sa baguette de jeu » la technique et les circonstances de jeu de cet instrument ne sont pas précisées.

La fiche 71.1932.2.10 du musée du Quai Branly nous signale qu’au Gabon, il existe un arc fait d’une « corde de liane tendue entre les deux extrémités d’une tige de bois. Les extrémités sont mobiles. Dim : 96,5 x 31 x 2,4 cm, 670g. ». Sa technique et ses circonstances de jeu ne sont pas décrites.

Au musée de la musique de Paris (Cité de la Musique) nous avons un arc. Celui-ci a une branche arquée qui mesure 36 cm avec une flèche de 25 cm et une largeur de 33 cm. Sa corde en liane est tendue entre les deux extrémités de la branche. A l’extrémité supérieure de l’arc, la corde est nouée fixée à un bout pointu de l’arc. A l’extrémité inférieure, la liane est enroulée plusieurs fois au support de telle sorte que la corde ne se détache pas. Cet arc est joué par les Mitsogo du Gabon.

Au musée des instruments de musique de Bruxelles, chez les Basiri du Congo, (fiche M 3249) nous avons un arc à corde frappée. Celui-ci selon Mahillon « est un arc simple dont la corde est en écorce de palmier. Il est muni d’une sorte de boite de résonance appelée Mbi,

56 attachée à la verge par une lanière de cuir. Cette boîte en forme de losange, mesure 0,14 m de longueur sur 0,065 m de largeur max. ; elle est creusée à l’aide d’une simple rainure, comme celle d’un grelot, qui s’étend sur toute sa longueur. Un petit grelot appelé Nzolo, formé d’une plaque de fer repliée sur elle-même, est attaché à une autre partie de la verge de l’arc ». 40

Photo 11 : Arc bagili des Lunda de la République Démocratique du Congo. Musée des Instruments de Musique de Bruxelles. N° 3249 (cliché Yégnan Angeline)

En Afrique Australe

Certains arcs* à corde frappée conservés dans les musées d’Europe proviennent de l’Afrique Australe et ont été collectés en Angola et en Afrique du Sud.

Selon G. Kubik dans sa notice du disque Muziek van de Humbi en de Handa uit

Angola, NR 9, 1973, la présence de ces arcs est signalée chez les populations Humbi et

Handa. Leurs arcs se dénomment sagaia ou ohonji. Le sagaia est un arc joué par les Humbi. « C’est un arc à bouche, dont la verge en bois dur, mesure un peu plus d’un mètre. La corde en cuir, tordue, est fixée aux extrémités de la verge, autour de laquelle elle s’enroule puis est nouée. La division de l’arc donne naissance à deux notes fondamentales séparées par un intervalle d’un ton » 41; quant à l’arc ohonji, « c’est un simple arc de chasse. Un lacet partage la corde en deux parties légèrement inégales » 42. « L’arc de l’instrument est en bois dur et mesure plus de 1 m La corde en cuir tordue est fixée aux extrémités du manche autour duquel elle s’enroule ».

La présence de l’arc à corde frappée est signalée chez les Xhosa d’Afrique du sud qui le nomment, selon Alvin Peterson, ethnomusicologue d’Afrique du sud, « umqangui pendant que les Zoulous le nomment umqangala. Il se compose d’un manche en bois fait dans un bois appelé ulizi. Cette branche est courbée puis maintenue dans cette position par le fil de fer qui lui est rattaché ». Autrefois, « les cordes des arcs étaient faites dans du crin tordu, du crin de queue de bœuf. Aujourd’hui le joueur utilise un bracelet de cheville de femme. Il le jette dans le feu afin que le métal perde son élasticité. Lorsqu’il refroidit, le fil enroulé peut facilement être étiré et utilisé pour la fabrication de la lanière. Ce fil est en bronze 43».

40 Mahillon 1893-1922 : 181 41 G. Kubik 1973 : 60 42 Idem : 58

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En Afrique orientale

Au Kenya nous avons des arcs à corde frappée ; le British museum nous le signale car les Tiriki, Terik du Kenya, Af1938, 0608.150 utilisent les arcs à corde frappée. Toutefois aucune description n’est faite de ces arcs.

Les arcs en forme de U évasé maintenu dans cette position par la tension de la corde.

Les
arcs
à
corde
frappée
 En Afrique de l’ouest

A la lecture des archives de discographie, Ocora OCR 76 (30cm/33t) face B plage 2 « arc musical » enregistrement R.Verdier et A.-M de Lavilléon 1960-1972, l’arc* en U évasé est joué par les Kabiyè au Togo. Dans son aspect physique, il se compose d’une branche en bois arquée en forme de pirogue. Elle est maintenue dans cette position par une corde en liane. Ci-joint une photo illustrant la description faite ci-dessus.

Photo 12 : arc des Kabiyè, Disque musique Kabiyè Ocora OCR 76.

Les musées d’Europe en particulier le musée du quai Branly signalent l’existence de l’arc à corde frappée à support en bois évasé, chez les Diola de Casamance du Sénégal. Il se présente comme suit :

58 Photo 13 : kalonkoyè ou gahakan des Diola de Casamance, Sénégal. Musée du Quai Branly

N°71.1989.69.1.1-4

Appelé kalonkoyè, ou gahakan, cet arc a la branche en forme de U évasé, c’est-à-dire bien moins creuse que les précédents, avec une flèche relativement grande. Il est fabriqué dans le bois de Kinkéliba (combretum micranthum ou cassias orientalis). Il mesure environ 70 à 88 cm de largeur avec une flèche de 30 à 40 cm.

Au Horniman museum, il existe un arc à corde frappée appelé kakarama (numéro de l’objet : 2001.455) joué par les Lobi du Ghana. Celui-ci se présente de la manière suivante : “made of susuley wood, a thorn wood stripped and smoothed, and (sic) special rubber and tied with tyre strip”. Sa technique et ses circonstances de jeu n’ont pas été précisées dans la fiche.

Au Tropenmuseum, il est fait mention dans la fiche 3925-155a de l’existence d’un arc en U évasé provenant du Burkina-faso. Il se compose d’une branche en bois arquée, d’une corde en fibre naturelle tendue entre les deux extrémités de la branche. Il est accompagné d’un petit morceau de bois qui sert à raccourcir la corde de l’arc pendant le jeu de cet instrument.

En Afrique centrale

Au MRAC nous avons noté l’existence d’arcs à corde frappée, appelés par Laurenty « arc à bouche à corde intermédiaire » ; il s’agit en fait d’arcs * divisés en deux parties plus ou moins égale par une cordelette qui est rattachée au support et à la corde. Ci-dessous une photo de ce type d’arc.

59 Photo 6 : arc à corde frappée dont la corde est divisée en deux parties plus ou moins égales par une cordelette. MRAC MO. 1996.32.62. (Cliché Angeline Yégnan).

Bien qu’il ne soit pas décrit dans les fiches du MRAC, des informations sur ce type d’arc nous sont fournies par Laurenty. Selon lui « dans les Uele44, les Balese connaissent ce type d’arc sous le nom de dumba. La présence d’une corde intermédiaire reliant l’arc, où elle est fermement ficelée, à la corde, permet un faible mouvement de translation le long de celle- ci et rend ainsi possible des variations de tonalités »45

En Afrique australe