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En Afrique Orientale et Centrale

La fiche descriptive Af 1972, 39.106.a. du British Museum mentionne l’existence d’arc à corde pincée au Kenya, mais elle ne décrit pas les circonstances de jeu de l’arc*.

Le s ar cs à co r de f r o tt é e

En Afrique australe

Chez les Xhosa d’Afrique du sud, il nous est signalé dans la fiche 71.1989.69.1.1-4 du musée du Quai Branly que l’arc à corde frottée est joué par « les femmes qui en jouent pour accompagner des chansons de fête ». La littérature nous donne plus d’informations sur le

umrubhe. Il est joué le soir dans les maisons, devant de petits groupes familiaux qui

accompagnent, en chantant doucement, les sons délicats de l'arc. Il est également utilisé dans le cadre de divertissement et pendant la danse umtshotsho qui est une danse pour jeunes filles et jeunes garçons. Les thèmes chantés sont parfois l’amour, le divorce. Cet instrument accompagne les chants de personnes qui boivent la bière autour d’une table. L’umrubhe était également joué pour le travail dans les mines d’or qu’effectuaient les hommes. Il est enfin utilisé dans l’umngqolo.

umngoqolo est la musique la plus répandue au cours de laquelle est utilisé le umrubhe.

Pratiqué par les femmes thembu Xhosa, c’est une forme de chant diphonique qui imite les riches harmoniques et les mélodies de cet arc à résonateur buccal. Le umngoqolo est une danse chantée circulaire dont le caractère plein de dignité convient aux femmes mariées. Celles-ci, vêtues de longues jupes en peau de mouton ornées de perles, la peau teinte d'ocre, tournent lentement tout en chantant et en frappant le sol de leurs talons. Le umngoqolo est associé à la période de l'initiation des filles qui est supervisée par les femmes mariées, mais les femmes de umngoqolo le dansent également lors de leurs réunions.

Selon Alvin Peterson, chez les Xhosa, « le jeu du umrubhe est exclusivement réservé aux filles et jeunes femmes. Il est accompagné de chants d’hommes ou de femmes. Il peut être joué seul ou accompagné d’autres instruments. La pratique de cet instrument ne confère aux joueuses aucun statut particulier ». Selon la fiche 71.1989.69.1.1-4 du musée du Quai Branly, « cet instrument féminin accompagne des chansons de fête ».

En Afrique Orientale et Centrale

En Afrique orientale (Uganda Af 1901,1113.90.a du British musem), en Afrique centrale (Cameroun Af 1934.0514.4.b du British museum) l’arc à corde frottée est joué, mais les circonstances de jeu ne sont pas décrites dans les fiches descriptives des musées. J’aurai pu trouver quelques informations dans les ouvrages ou auprès des populations de ces pays, vivant à Paris, si les noms des instruments étaient donnés.

Le s ar cs à s u ppo r t ra c lé

En Afrique centrale

En Afrique centrale l’arc raclé est joué ; les fiches descriptives des musées, ne décrivent pas les circonstances de cet arc.

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En Afrique australe

Au Mozambique où ce type d’arc est joué par les Tsonga et Shangana-Tsonga, selon la fiche 1966.51 du Horniman Museum, « le xixambi est utilisé par les pasteurs qui en usent pour briser leur solitude lorsqu’ils gardent le troupeau ». En Angola, selon la fiche III.C.6491.a-b du musée de Neuchâtel, chez les Kwanyama il est précisé que l’on joue ce type d’arc « dans les cérémonies de femmes ». En Zambie où l’arc raclé est joué selon la fiche Af 1953,10.8.a du British Museum, les circonstances de jeu de cet instrument ne sont pas décrites. Enfin au Botswana où l’arc raclé est joué par les Bantu et autres populations de ce pays, selon la fiche 71.1952.18.20 du musée du quai Branly, les circonstances de jeu de cet arc ne sont pas fournies.

En Afrique orientale

Chez les Kikuyu du Kenya qui utilisent l’arc* et qui le dénomment lukuji l’instrument est pratiqué pour le divertissement personnel. Toutefois, les Gusii et les Samburu en jouent pour accompagner les chants narratifs et les rituels. Quant aux Gusii, ils jouent du lukuji pour accompagner les chants de louanges, de festivités, de travaux champêtres et les musiques rituelles.

Les enregistrements de Didier Demolin réalisés en 1987, ainsi que ceux de John P. Varnum chez les Gusii (et conservés au Musée Royal d’Afrique centrale) indiquent que « le

lukuji était également joué pour accompagner les chants de circoncision. Le lukuji est usité

principalement par les pasteurs pour tromper la solitude. L’arc raclé peut être joué aussi bien par les hommes que les femmes. Celui qui joue de l’arc musical appartient à une catégorie d’initiés.

Le s ar cs à p lu m e s o u f f lé e :le s ib a

En Afrique australe

Les fiches descriptives des musées ne nous donnent aucune information sur les circonstances de jeu de ce type d’arc. Nous retenons cependant que les lesiba semblent être joués exclusivement en Afrique australe.

Le lesiba des Xhosa d’Afrique du Sud est utilisé dans plusieurs circonstances comme « le deuil et les travaux dans les mines. Il accompagne la vie quotidienne de ceux qui jouent de cet instrument sans pour autant suppléer les autres types de musiques qui existent » selon François Ellenberger (mission CNRS 1959), musiques du fond des âges. BAM LD 398 (17 cm/33 t). Chez les Sotho d’Afrique du Sud et du Lesotho, « cet instrument est joué par les hommes en l’occurrence les bergers qui l’utilisent pour appeler leurs bœufs. Au Lesotho, il était joué aux champs par le berger-chef des bœufs. Différentes sonneries désignées par des noms d’oiseaux, rythmaient les heures (patientes) de la journée du berger en résonnant dans l’air pur des montagnes101 ».

Pourquoi ces sonorités étaient-elles appelées par des noms d’oiseaux ? Quelle signification donner à cela ? La réponse à ces questions se situe bien évidemment dans l’écoute du son de l’instrument : « the answer, my friend, is blowing in the wind » que l’on traduira par : « la réponse, mon ami, c’est de souffler dans le vent ».

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Le s ar cs à r é s o n at e u r à ca le b as s e

Les arcs umuduri et thomo exposés au MRAC sont utilisés pendant les cérémonies de réjouissances. Le premier selon Gansemans et le second selon le témoignage recueilli auprès du conservateur du musée Rémy Jadinon.

Selon la fiche 71.1989.69.2.1-2 du musée du Quai Branly, ces arcs sont utilisés « pour accompagner les chants du musicien. Le xitende des Tsonga de l’Afrique du sud accompagne des chansons de séduction ainsi que des expressions publiques de sentiments, soit de deuil, soit de joie ». Chez les Tsimihety de Madagascar, « le jejulava sert de distraction dans les champs ou en famille » selon la fiche 71.1941.18.79 du musée du Quai Branly.

Selon la fiche 71.1935.68.50 du musée du Quai Branly, dans la province Est, Mananjary de Madagascar, le dzedzylava en plus d’être un arc à résonateur en calebasse est une sorte de « musique de famille; on en joue près de la case, au moment du repos, surtout le soir. Cette musique accompagne souvent la danse des jeunes enfants ».

En Zambie, en Angola, au Congo, au Zimbabwe, au Malawi, au Kenya, au Soudan et au Swaziland, les fiches des musées consultés indiquent que des arcs à résonateur en calebasse sont joués dans ces pays. Malheureusement aucune description des circonstances de jeu ne sont données. Toujours dans l’optique de montrer les variétés dont l’arc musical fait l’objet en Afrique malgré son aspect physique simple de prime abord, il m’a semblé intéressant de mettre en lumière les rares spécimens d’arcs que j’ai observé dans plusieurs musées d’Europe.

Les spécimens rares d’arcs musicaux remarqués