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3 CADRE THÉORIQUE : PROGRAMMES DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE ET DE

3.4 Approches de surveillance biologique

3.4.4 Approche volontaire

Internationalement, la surveillance biologique volontaire, évaluation des communautés benthiques définie sous un niveau de complexité inférieur, apparaît incontournable afin de concilier les divers acteurs soucieux de la qualité de l’eau. À l’instar d’autres provinces, États et pays, des protocoles simplifiés et standardisés destinés aux volontaires sont développés sur le territoire québécois. Dans cette section, un bref clin d’œil quant au Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) et du programme SurVol Benthos est présenté afin d’étaler les diverses composantes qui caractérisent les approches de surveillance volontaire. Le programme vise à ce que la finalité envisagée par les instances soucieuses de la qualité de l’eau soit mise à profit.

Exemple du territoire québécois : la gestion intégrée de l’eau par bassin versant

En disposant la gestion intégrée et concertée sur la base de bassin versant au cœur de la Politique nationale de l’eau, une nouvelle gouvernance à plus petite échelle s’est profilée à

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l’horizon. Les tables de concertation, où siègent tous les acteurs et usagers de l’eau tels que les municipalités régionales de comté (MRC), les municipalités, les usagers, les groupes environnementaux et les citoyens, ont pour mandat premier de promouvoir la gouvernance et d’assurer une gestion intégrée de l’eau par bassin versant, et ce, sur l’ensemble du territoire provincial. Outre le rôle de protection et de gestion des écosystèmes aquatiques qu’ils assurent, les comités de bassins versants entendent représenter leurs membres auprès des divers paliers gouvernementaux. Ces derniers développent des outils de gestion, orchestrent des formations pratiques et assurent le suivi de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Ces activités se concentrent principalement sur la sensibilisation et la conscientisation où l’objectif est d’informer les citoyens sur les attitudes et comportements à adopter dans l’optique de préserver les milieux aquatiques récepteurs.

L’approche préconisée, sous la base d’une gestion globale et intégrative, a alors ouvert les portes à la surveillance volontaire de la qualité de l’eau sous un niveau de complexité inférieur. Exercice connu sur le territoire québécois sous le nom du programme SurVol Benthos, la surveillance volontaire permet d’assurer une cohérence dans la coordination des actions à l’échelle du gouvernement et des instances régionales et locales.

Surveillance biologique volontaire

Le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau est un organisme à but non lucratif, où la promotion, la mise en valeur ainsi que la conservation de la rivière Beauport et de son bassin hydrographique représente la mission principale (G3E, 2009). En disposant de plusieurs projets d’éducation relative à l’environnement, le comité œuvre de façon tangible tant sur la scène locale, régionale et provinciale. Le G3E est « considéré comme un acteur environnemental incontournable dans la région et une référence dans la réalisation et la mise en place d'activités à caractère écologique » (Gagnon, 2009).

Programme SurVol Benthos : objectifs de la biosurveillance volontaire

Dans la même optique que la surveillance biologique scientifique basée sur les macroinvertébrés, le programme SurVol Benthos offre également une approche destinée à évaluer l’état de santé globale des petits cours d’eau. Or, ce programme développé par le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau en partenariat avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, aborde un niveau

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de complexité taxonomique inférieur. Puisque ce programme s’adresse aux organisations désirant effectuer une surveillance biologique volontaire, les outils offerts sont simplifiés, tout en demeurant efficace, afin que tous les acteurs intéressés, incluant ceux ayant peu d’expertise dans le domaine, puissent poser un diagnostic scientifiquement valide sur l’intégrité des écosystèmes aquatiques (Gagnon, 2009). Tel que le sont les outils issus de la surveillance scientifique, les outils simples, robustes et efficaces de la surveillance volontaire visent à rencontrer les orientations de la Politique nationale de l’eau.

Spécifiquement, la surveillance volontaire permet d’influencer les décisions locales, protéger les cours d’eau, mettre en lumière des problèmes potentiels de qualité d’eau, influencer les priorités pour le contrôle de la pollution et exposer l’importance de la ressource eau de façon globale (collectivité, institutions scolaires). Ce programme structurant vise la conciliation et l’harmonisation des approches scientifique et volontaire. Les instances locales, provinciales et fédérales visées pourraient travailler de concert en ce qui a trait à l’acquisition de données sur la santé écosystémique des plans d’eau, assurant alors une meilleure gestion des ressources sur l’ensemble du territoire. Il s’agit alors d’un moyen efficace et peu coûteux de récolter de l’information sur l’état de santé des cours d’eau tout en permettant à la population de s’impliquer activement.

Formation SurVol Benthos

L’intérêt grandissant octroyé au programme SurVol Benthos est certes dû à la sensibilisation et la conscientisation de la collectivité face à la précarité des écosystèmes aquatiques. Afin de poursuivre les efforts entamés, le programme vise à développer des outils solides, permettant de guider et structurer l’évaluation volontaire de la santé globale des plans d’eau. Grâce au Fonds d’actions québécois pour le développement durable (FAQDD), la ville de Québec et la Fondation de la faune du Québec, le programme SurVol Benthos bénéficie d’un soutien financier s’échelonnant jusqu’en mars 2010 (Gagnon, 2009).

Une formation complète de 3 jours pour les nouveaux adhérents, qu’ils soient issus des organismes environnementaux, institutions scolaires ou encore des volontaires soucieux de la qualité de l’environnement, est offerte par l’organisme. Des ateliers pratiques sur le terrain, où les méthodologies menant à l’évaluation de l’habitat et l’échantillonnage des macroinvertébrés y sont enseignés. Des séances en laboratoire permettant de trier et identifier les macroinvertébrés à l’aide d’une clé d’identification font également l’objet de la

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formation. Un examen de certification conclu cette dernière. La certification vise 95 % de réussite et plus pour l’identification à l’ordre et 90 % et plus pour l’identification au niveau du Guide d’identification des principaux macroinvertébrés benthiques d’eau douce du Québec (Moisan, 2006). Le niveau d’identification est généralement à la famille, néanmoins certaines familles confondantes ont été regroupées (Gagnon, 2009).

Parmi les outils développés, notons le Guide du volontaire SurVol Benthos, le Guide de référence SurVol Benthos, le Guide pédagogique Cégep, le DVD Méthodologique de SurVol Benthos, un CD d’images de macroinvertébrés benthiques, une clé générale d’identification des macroinvertébrés benthiques d’eau douce, une clé d’identification informatique, un examen de certification, ainsi qu’une formation a distance en partenariat avec la Fédération canadienne de la faune (Gagnon, 2009).

Perspectives d’avenir

D’ici 2010, le programme entend développer divers outils tels que le Guide pédagogique pour les Cégeps, un programme d’assurance et de contrôle qualité, une formation en ligne ainsi qu’une base de données géoréférencées. Par l’entremise d’un logiciel, l’extraction, la validation et l’analyse des paramètres physiques et biologiques récoltées y sont également envisagées. Un rapport automatisé découlant de ces dernières, permettant d’informer l’organisation du diagnostic de la qualité de l’eau, pourrait également être retenu. Les bases de données analytiques revêtent une importance cruciale pour le succès du programme de surveillance volontaire, notamment en raison qu’ils simplifieraient les analyses associées et faciliteraient considérablement la prise de décision à l’échelle locale au Québec.

Par ailleurs, l’accompagnement sur le terrain affichera désormais un caractère obligatoire à partir de l’automne 2009 en raison de son importance. Le suivi de la formation théorique des bénévoles comprenant l’échantillonnage, l’évaluation de l’habitat ainsi que la préparation de l’échantillon en vue de l’identification y feront l’objet d’une validation. Ce faisant, les données colligées et transmises au G3E pour fins de validation scientifique, devraient être davantage rigoureuses suite à la validation terrain.

À l’heure actuelle, le programme compte près de 100 volontaires et 350 étudiants actifs. Sur le territoire québécois, 30 stations échantillonnées par 28 organisations, incluant 17 OBV, deux OSBL, deux Comités des zones d’intervention prioritaires (ZIP), une ville, et six

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cégeps, furent effectuées au cours des années 2006 à 2008 (Gagnon, 2009). L’intérêt marqué des organisations participantes incite le déploiement du programme à l’échelle provinciale où les connaissances sur le portrait de la qualité des cours d’eau en seront grandement améliorées.