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UNE APPROCHE COLLABORATIVE

À ENCOURAGER POUR

PASSER UN PALIER

Les initiatives privées sont aussi les bienvenues, à l’exemple de la Ruche industrielle à Lyon créée par l’Insa, Renault Trucks, Bosch, Sncf, Métropole de Lyon... Cet incubateur industriel développe des services et des améliorations de process éloignés des cœurs de métier des acteurs. « Le projet avec Bosch sur Vénissieux montre que tout est possible.

L’industriel se retire mais facilite la réindustrialisation future en faisant venir des start - up industrielles ou PMI sur ce site qui est connecté à la ville », illustre Hugo Nivoix. Toutes les bonnes volontés doivent se rassembler pour qu’émergent de nouveaux quartiers industriels. La nouvelle appétence pour l’industrie doit en tout cas être exploitée, remarque Jean - Louis Meynet. « De nouveaux modèles économiques doivent être inventés pour saisir cette opportunité exceptionnelle ».

Croire que l’industrialisation en tissu urbain dense sera généralisée relève du fantasme de l’urbaniste. « Elle concernera une part très faible de l’industrie et des marchés de niche », prévoit Thibault Nugue. Mais la mutualisation des compétences et des services représente l’avenir. Il y a en tout cas une approche collaborative à développer, un écosystème à solidifier. Créer des communautés à l’échelle du territoire ? Les outils numériques permettent les échanges entre les groupes. Les entreprises ont perdu en expertises métiers au profit des consultants. Il faut qu’elles aient accès à ces tiers, parfois en collaborant entre elles. Des PMI s’associent déjà pour se payer un audit lean par exemple. Le territoire peut organiser les échanges, « mettre des outils et des services à disposition », précise Jesus Gonzales-Feliu. Ce sont surtout les mentalités qui doivent évoluer. Beaucoup de décisions des chefs d’entreprises, dont Gilles Novarina fustige « l’homogénéité culturelle », plombent le développement. Dans la formation des grandes écoles, on omet malheureusement bien souvent l’aspect client et commercial. En conséquence, partenariats et déploiement prennent du retard et le basculement vers la taille ETI se fait attendre. Les freins n’incombent pas toujours à l’écosystème. De nombreuses entreprises encore trop patriarcales doivent grandir absorber ces ruptures technologiques qui se dessinent.

TABLE RONDE #1

POLITIQUE FONCIÈRE

ET AMÉNAGEMENT PAR

LES ACTEURS PUBLICS

À RENFORCER

L’incertitude quant au meilleur type d’immobilier possible n’a jamais été autant de rigueur pour les industriels : l’externalisation prend de l’ampleur, la temporalité évolue - « une usine peut même être pensée pour quelques mois », observe Julien Lahaie - et la stratégie industrielle peut varier selon la valeur du foncier. « La production de masse n’est plus le seul modèle existant. En France, nous sommes en retard par rapports aux nouvelles formes de production », constate Gilles Novarina. Thibault Nugue esquisse aussi l’éventualité de créer des plateformes de projets regroupant marketing, packaging, R&D… sur un même lieu. Les plateaux permettraient en plus de s’ouvrir à d’éventuels partenaires. Mais Mathieu Cura souligne aussi l’impossibilité de disposer d’une taille critique sur un site. La Giga Factory comme en Chine est difficilement réalisable en Europe où on réalise plutôt du compactage de site. C’est là que le numérique entre en jeu. Les entreprises doivent déterminer le juste milieu entre regroupements et éclatements en évitant aussi que les gens du siège soient hors sol et ne mettent jamais les pieds dans les usines. Toutes ces possibilités exigent en tout cas un immobilier abordable, réversible, qui permette une mixité fonctionnelle avec production et services aidant à la production. Des industriels cherchent même à devenir de simples utilisateurs-loueurs de bâti… Face à tant d’incertitudes, les collectivités ont un rôle important à jouer. « Un système de planification sur le droit des sols est nécessaire. On ne peut pas gérer le sujet de la réindustrialisation sans le connecter à la politique foncière et la politique globale du droit des sols.

Une intelligence territoriale globale doit être développée », soutient Baptiste Baurens. Jean - Louis Meynet rappelle que le Grand Paris perd chaque année plus de 300 Ha d’espaces d’activités. « Les collectivités cherchent à s’enrichir ou ne jouent pas pleinement leur rôle auprès des propriétaires industriels. Dans le cadre du projet de centre de loisirs EuropaCity à Roissy, elles semblent juste ajouter quelques activités industrielles pour compléter leur plaquette », illustre-t-il. Les acteurs publics doivent multiplier les efforts pour l’industrie car le marché seul ne fera pas le tri. Aujourd’hui, les charges foncières du résidentiel et du commerce payent l’accueil des industries dont la place doit être défendue. La culbute des promoteurs qui transforment les espaces d’activités industrielles en zones résidentielles doit être empêchée. De même, les pouvoirs publics pourraient jouer un rôle dans la construction de bâtiment. « Après tout, la ville de Rotterdam a des parts dans les sociétés qui construisent les bâtiments dans le port. La Caisse des dépôts via les fonds SPI ( sociétés de projets industriels ) ou les métropoles pourraient agir de même pour des formes architecturales plus génériques à grande échelle. Le retour de la halle industrielle ? », s’interroge Thibault Nugue. Mais surtout, les premiers efforts doivent directement porter sur la réduction des freins administratifs aux projets immobiliers. Les délais de procédures (DREAL…) sont particulièrement longs en France, face aux concurrents chinois ou japonais, et même suisses pourtant soumis à des contraintes similaires. Les projets sont trop retardés et deviennent incertains. Il ne s’agit pas de revenir sur les règles environnementales mais de redonner un peu d’agilité aux industriels.

UNE APPROCHE

COLLABORATIVE

À ENCOURAGER POUR

PASSER UN PALIER

Les initiatives privées sont aussi les bienvenues, à l’exemple de la Ruche industrielle à Lyon créée par l’Insa, Renault Trucks, Bosch, Sncf, Métropole de Lyon... Cet incubateur industriel développe des services et des améliorations de process éloignés des cœurs de métier des acteurs. « Le projet avec Bosch sur Vénissieux montre que tout est possible.

L’industriel se retire mais facilite la réindustrialisation future en faisant venir des start - up industrielles ou PMI sur ce site qui est connecté à la ville », illustre Hugo Nivoix. Toutes les bonnes volontés doivent se rassembler pour qu’émergent de nouveaux quartiers industriels. La nouvelle appétence pour l’industrie doit en tout cas être exploitée, remarque Jean - Louis Meynet. « De nouveaux modèles économiques doivent être inventés pour saisir cette opportunité exceptionnelle ».

Croire que l’industrialisation en tissu urbain dense sera généralisée relève du fantasme de l’urbaniste. « Elle concernera une part très faible de l’industrie et des marchés de niche », prévoit Thibault Nugue. Mais la mutualisation des compétences et des services représente l’avenir. Il y a en tout cas une approche collaborative à développer, un écosystème à solidifier. Créer des communautés à l’échelle du territoire ? Les outils numériques permettent les échanges entre les groupes. Les entreprises ont perdu en expertises métiers au profit des consultants. Il faut qu’elles aient accès à ces tiers, parfois en collaborant entre elles. Des PMI s’associent déjà pour se payer un audit lean par exemple. Le territoire peut organiser les échanges, « mettre des outils et des services à disposition », précise Jesus Gonzales-Feliu. Ce sont surtout les mentalités qui doivent évoluer. Beaucoup de décisions des chefs d’entreprises, dont Gilles Novarina fustige « l’homogénéité culturelle », plombent le développement. Dans la formation des grandes écoles, on omet malheureusement bien souvent l’aspect client et commercial. En conséquence, partenariats et déploiement prennent du retard et le basculement vers la taille ETI se fait attendre. Les freins n’incombent pas toujours à l’écosystème. De nombreuses entreprises encore trop patriarcales doivent grandir absorber ces ruptures technologiques qui se dessinent.

TABLE RONDE #1

Annexe 2

Compte Rendu du salon Global Industrie

05 à 08 / 03 / 2019

I0006 - TIGA - SYSTINDUS

Les NouveLLes formes de productioNs iNdustrieLLes