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1.2) L'apport des sciences humaines et sociales aux théories de l'espace public

Les travaux initiaux de Jürgen Habermas rencontrent plusieurs limites fondamentales, au-delà de l'absence de prise en considération des phénomènes de l’institutionnalisation conjointe de l'espace public et des sciences. Ces limites, identifiées lors des travaux de recherche sur la notion d'espace public lui-même, cette fois opérés à partir des sciences humaines et sociales, remettent profondément au cause l'idée d'un déclin linéaire et simple de celui-ci sous les seuls déterminants de la transformation des modes d'organisation des médias et de l’avènement d'une administration d’État institutionnalisée selon les conceptions technocratiques des sciences et des techniques. Mieux : ces travaux récents montrent que l'approche initiale de la notion par le philosophe, pour ce qui concerne ce fameux déclin, n'est pas exempte de conceptions communes reposant sur des valeurs culturelles et des normes produisant des effets directement politiques. Ces limites apparaissent par conséquent comme symptomatique d'une réduction de l'objet espace public par la pratique théorique elle-même. L'identification de ces limites fondamentales nous permettra de justifier le recours à un constructivisme structural méthodologique dans l'étude des dispositifs relatifs au complexe sciences sociétés.

Nous poserons ces limites fondamentales au nombre de quatre, chacune coexistant avec les autres selon les liens d'une causalité circulaire : elles se déterminent et se renforcent mutuellement. La première d'entre elles, le déterminisme technique, est certainement la plus connue des sciences humaines et sociales. La deuxième est celle que nous nommons le médiacentrisme, qui fixe arbitrairement les limites de l'espace public en le réduisant aux simples dimensions opérationnelles de la sphère médiatique. Troisièmement, le centrisme politique consiste à ne s'intéresser qu'aux aspects politiques de l'espace public fonctionnels, alors que dans une très large mesure, celui-ci concerne également les champs économiques, scientifico-techniques, éducatifs et culturels. Quatrièmement enfin, ces limites méthodologiques de cadrage ont toutes pour point commun de se justifier et de se développer dans les limites bien identifiées de l'épistémologie traditionnelle et tout particulièrement dans ses dispositions logocentrées, c'est-à-dire objectivistes et ontologiques, propres au développement de formes de rationalité orientées vers une finalité technique, comme nous le verrons dans notre deuxième chapitre consacré aux développements épistémologiques. Nous tenterons donc relever dans cette partie, à chaque fois que nous en aurons l'occasion, les enjeux politiques et économiques qui se cachent derrière ces réductions conceptuelles, et qui participent tantôt à justifier de la domination de certains acteurs sociaux, tantôt à minorer, voire à exclure purement et simplement du cadre d'étude, l'influence ou les revendications de tels autres. Car c'est bien dans une réflexion critique sur les

méthodes qu'ont les chercheurs scientifiques de cadrer la notion d'espace public, que nous entendons montrer toute la complexité de celui-ci, et particulièrement au regard du fait que pour cet objet en particulier, les chercheurs jouent bien souvent à la fois le rôle de « sujet » et d' « objet », et tendent également à projeter, par absence de distanciation critique, leurs propres représentations normatives sur des pratiques qui, finalement, s'avèrent participer aux structures de l'idéologie politique.

Dans un premier temps, nous allons préciser les effets du déterminisme technologique appliqué aux structures de l'espace public. Dans ce sens, pour Bernard Miège, si les études de cette notion doivent impérativement prendre en compte l'axe historique de celui-ci, elles ne peuvent également faire l'économie de certaines « logiques sociales », que sont la dimension marchande de l'espace public et l'accroissement de l'emploi des techniques de communication par les acteurs contemporains. C'est dans cette mesure que l'on peut constater que l'espace public se perpétue, s'élargit et dans le même temps se fragmente. Toutefois, l'auteur constate que la technique participe, d’abord, au creusement d'une asymétrie entre ses citoyens qui elle-même accentue les inégalités face à la participation, qu'elle soit d'ordre politique ou culturelle ; ensuite que la technique participe à un renforcement des positions dominantes des acteurs. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur les effets et problèmes de l'opérationnalisation des concepts scientifiques sur l'étude de l'espace public, avec ses deux principaux écueils : le médiacentrisme et le centrisme politique. Troisièmement, nous préciserons les concepts d'expérience sociale et d'expérience individuelle qui, selon nous, jouent une importance majeure dans le fonctionnement du complexe sciences sociétés. Enfin, nous terminerons ce chapitre en précisant la notion de participation et en montrant ses liens avec les structures représentatives et la diversité des formes que peuvent prendre les dispositifs inspirés du modèle dialogique.

1.2.1) Une approche sociotechnique de l'espace public

De bien des manières, les évolutions scientifico-techniques ont joué un rôle paradoxal, en agissant sur les fonctionnements et configurations de l'espace public. Ainsi, nous poserons ici d'emblée la question suivante : les techniques de communication ont-elles plutôt favorisé une disposition de l'espace public orientée vers une praxis politique socialement et égalitairement distribuée, ou bien à l'inverse est-elle un objet par lequel s'est construite la suprématie de certains acteurs sociaux sur d'autres ? Et dans ce dernier cas, quels acteurs seraient les bénéficiaires des représentations de la technique ? Pour répondre à ces questions, nous allons commencer par montrer la récurrence des discours technicistes dans l'espace public qui, semble-t-il, établissent trop rapidement un lien linéaire

des effets de la technique sur la participation politique, selon une conception déterministe. Dans ce sens, ce type de discours participe à produire des contraintes méthodologiques fortes sur les études en sciences humaines et sociales s'intéressant à la notion d'espace public elle-même. Enfin, nous reviendrons sur les différentes configurations historiques de l'espace public, dans une perspective sociotechnique, afin de montrer que les dispositifs techniques quels qu'ils soient, impliquent nécessairement des rapports de force qui vontbien au-delà d'une « neutralité » autoproclamée par la technique et ses acteurs.

Pour Armand Mattelart, une forme de régularité peut être observée dans les multiples affirmations de la participation de la technique à la construction d'une société universelle et démocratique. Pour cet auteur, les promoteurs de l'idéologie techniciste voudraient en faire :

(…) un véritable antidote contre les poisons de la désorganisation et du chaos qui menacent nos sociétés. À cet égard, les nouvelles technologies excitent tout particulièrement les imaginations ; beaucoup voient dans le multimédia et les réseaux interactifs de type Internet les bases d'une cybersociété plus conviviale, plus solidaire et plus démocratique. Les classes sociales seraient effacées, les affrontements disparaîtraient.114

Du point de vue des technologues, seule la technique est supposée permettre la réalisation de la promesse démocratique. Cependant, la promesse d'un renforcement de la participation des individus aux processus politiques et publics ne date pas de l'avènement d'une hypothétique « ère de l'Internet ». Elle trouve en réalité des origines bien plus anciennes et régulières au cours de l'histoire.

La première trace d’un discours prophétique, utopique, s’appuyant sur la transmission à longue distance date de la fin du XVIIIe siècle. À l’occasion de l’installation, en 1793, du télégraphe optique reliant Lille à Paris, les

spéculations se déchaînèrent sur les possibles usages civils de l’invention des frères Chappe, des penseurs révolutionnaires estimant qu’il suffirait de multiplier les lignes et de libérer leur langage codé pour permettre à « tous les citoyens de la France de se communiquer leurs informations et leurs volontés ». Seraient ainsi reproduites, à l’échelle de tout le territoire national, les conditions de l’agora grecque et, du même coup, volerait en éclats l’objection de Jean-Jacques Rousseau contre la possibilité des « grandes républiques démocratiques ». On sait ce qu’il est advenu de ces espoirs de démocratie par le biais du sémaphore. Le régime d’exception qui lui avait assigné une fonction militaire et avait décrété l’embargo sur les codes devint la règle. Il fallut attendre une quinzaine d’années après l’invention du télégraphe électrique (1837) pour que l’usage de ce moyen par le public commence à être, timidement, autorisé.115

114 Armand Mattelart, « Une éternelle promesse : les paradis de la communication », Le Monde diplomatique, novembre 1995.

115 Armand Mattelart, « Une éternelle promesse : les paradis de la communication », Le Monde diplomatique, novembre 1995.

Ainsi, il ne fait pas de doute que cette position doit être replacée dans le contexte historique du développement de la pensée positive, avec notamment pour principaux auteurs Claude-Henri de Saint- Simon, Auguste Comte ou encore Adam Smith et sa « république économique universelle », et dans lequel la société est perçue comme devant être administrée par les acteurs industriels, qui étaient alors les seuls, pensait-on, à pouvoir rétablir l'ordre et le progrès dans une Europe divisée et en guerre dans la période postrévolutionnaire. Et ce projet politique utopique, associant directement un progrès technique à un progrès démocratique et social, va être réaffirmé au cours de l'histoire avec une régularité métronomique : avec l'apparition du cinéma, puis de la télévision, avec celle de l'Internet, puis de l'« Internet 2.0 », etc. Sous couvert de l'affirmation d'une rationalité et d'une neutralité de la technique, c'est en réalité les acteurs techniques et industriels en premier lieu qui vont jouer une importance croissante dans les domaines politique et économique.

Bernard Miège va s'attacher à montrer les transformations de l'espace public au cours de l'histoire en montrant les liens unissant les structures des médias ou des dispositifs de médiation avec l'évolution des techniques de communication. L'approche de cet auteur est sensiblement différente de celle de Jürgen Habermas. Bien que se maintenant dans une perspective critique de la théorie de l'espace public, son approche, en contact avec de multiples travaux empiriques faisant parfois défaut au philosophe allemand, va permettre de dégager certaines régularités. Bernard Miège va ainsi, dans un premier temps, s'attacher à développer les modèles sociotechniques successifs d'espaces publics intervenant au cours de l'histoire, en décrivant les modèles de la presse d'opinion, de la presse commerciale, des médias audiovisuels et enfin des relations publiques généralisées (ou de la communication généralisée). Ici, ce travail va relier des critères économiques, juridiques, sociologiques et techniques afin de montrer les évolutions des sphères politiques et des pratiques de la communication politique. Ainsi, il va montrer que la succession des configurations techniques de l'espace public correspond d’abord à une lutte mêlant intérêts industriels, politiques et scientifiques, pour ensuite, point selon nous important, approfondir la question des liens entretenus avec les publics des citoyens.

Avant d'entrer dans les détails de ces modèles, il convient également de préciser les liens qui les unissent. Pour Bernard Miège, ces modèles ne se pas succèdent pas les uns aux autres, mais bien au contraire se cumulent mutuellement. Pour chaque époque concernée, un modèle spécifique va cependant dominer au sein de la disposition de l'espace public. Par exemple, la presse d'opinion ne s'est probablement que partiellement effacée au profit de la presse commerciale, mais ces deux

modèles coexistent toujours actuellement dans un même espace, avec très souvent des liens d'influence réciproques. Ensuite, ces différents modèles ont pu apparaître dans des ordres historiques variables selon les pays. Les spécificités des espaces publics nationaux imposent bien souvent de revoir cette accumulation et ses modalités au cas par cas. Pour l'auteur, une autre régularité importante peut être constatée : chaque changement dans la domination d'un modèle à un autre s'accompagnerait d'un élargissement des publics, sans que cela ne conduise à une meilleure intégration de ces derniers à une participation aux débats publics. Autre mise en garde d'importance : si les dénominations de ces modèles sont formulées directement à partir de leurs caractéristiques techniques, Bernard Miège se garde pourtant de formuler une définition purement fonctionnelle ou opérationnelle :

(…) leur dénomination à partir des médias qui en assurent l'activation, ne doit pas être entendue dans un sens fonctionnel ; elle ne suffit pas à en décrire les modalités de fonctionnement, qui comme les recherches en communication nous ont maintenant accoutumés, doivent prendre en compte des éléments aussi décisifs que le type d'échange favorisé (interpersonnel ; de point à masse ; au sein de groupes identifiés, etc.), les populations concernées et leur composition socio-politique, l'intervention ou non du pouvoir d'État et des forces économiques hégémoniques, les registres d'écriture des discours et des textes qui sont le support des échanges et des débats argumentés, etc.116

Le premier modèle formé par la presse d'opinion, qui se généralise en Europe au XVIIIe siècle, demeure le fondement des espaces publics européens et de l'évolution démocratique de ces pays. Il correspond également au modèle qui a fondé l'approche habermassienne. Celle-ci présente certaines caractéristiques particulières : tout d'abord, cette presse reste dans une large mesure artisanale, avec des parutions irrégulières, à tirage réduit et des rédacteurs non professionnels. Le lien qu'elle entretient avec les publics de ses lecteurs y est considéré comme fort, pour plusieurs raisons. Ensuite, ses tirages restent principalement diffusés soit au niveau local, soit par voie épistolaire. Dans ce sens, les tirages de la presse d'opinion n'offrent qu'une faible couverture. Enfin, les publics des lecteurs devaient à cette époque, à l'occasion de luttes avec les pouvoirs en place, participer au financement des frais de justice de ses rédacteurs. Pour ces raisons, si l'accès à la presse d'opinion avait un coût élevé, et restait principalement destinée aux classes économiquement favorisées, en revanche un lien de proximité fort s'établissait entre les publics des lecteurs et celui des rédacteurs. Et c'est sur ce lien fort que pouvait s'établir, en théorie, une pratique de l'usage public et critique de la « raison » tournée contre le pouvoir.

Dans ce système, les opinions – du moins celles des bourgeois concernés – n'ont pas peur de se confronter et de s'affronter (les cafés et les salons sont des lieux privilégiés de ces confrontations) ; un arbitrage s'opère ainsi entre

les opinions et entre les intérêts qu'elles expriment. Elles sont à même de pouvoir se traduire en représentation politique, sans le recours à la violence et à la force. Tel est le modèle de communication originel de l'espace public qui, bien que limité à une classe (montante) des sociétés capitalistes en formation (une classe définie à la fois par la propriété de moyens de production et d'échange, et par une culture spécifique), a séduit plus d'un penseur social. La question demeure posée de savoir s'il a jamais été appliqué tel quel.117

Le deuxième modèle, également abordé par Habermas lors de la rédaction de la thèse d'un déclin de l'espace public, quoiqu’alors dans une optique réductrice et pessimiste, est constitué par la presse commerciale. À partir du XIXe siècle, apparaît avec des évolutions en interrelation d'ordres économiques (processus de concentration des capitaux, extension du marché des lecteurs avec l'extension de l'influence des structures de formation...), techniques (procédés d'impression rapide réduisant les coûts d'échelle, développement des routes et voies de chemin de fer permettant de favoriser les structures éditoriales nationales...) et politiques (système politique du parlementarisme, avènement de l'État libéral et des garanties sur le plan juridique du principe de publicité...). Certains des critères de la composition sociologique des médias vont être durablement transformés. En effet, les rédacteurs vont peu à peu se professionnaliser à partir des techniques de rédaction journalistique. Par ailleurs, le pouvoir de l'éditeur va progressivement prendre le dessus sur celui détenu par les rédactions. Pour Bernard Miège, cette évolution de la presse orientée par le marché et l'optimisation des profits est décisive pour les liens unissant les publics des lecteurs aux titres de presse :

L'important, ici, est de noter qu'un rapport marchand et distancié entre les journaux et leurs lecteurs (le cas des journaux d'opinion constituant une exception, plus ou moins durable selon les pays). « L'opinion publique », dont la presse se fait régulièrement l'écho, si elle ne répond pas aux règles de la manipulation et de la propagande, comme beaucoup d'analystes et de responsables politiques l'ont affirmé en prenant appui sur des dérapages bien réels, est avant tout une « construction » et une « mise en représentation » qui s'interposent entre des lecteurs-citoyens tenus éloignés et des appareils politico-informationnels, exprimant tant bien que mal les grandes catégories d'opinions.118

Le troisième modèle intervenant dans l'histoire de l'espace public est celui des médias de l'audiovisuel de masse, à partir desquels Habermas a principalement fondé la thèse d'une transformation systémique de la culture en « administration de la culture », et qui conduirait au déclin de l'usage du principe de publicité. Pour Bernard Miège, ce modèle surtout constitué par les techniques de la télévision, de la radio et du cinéma, va accentuer la présentation des informations, quelle qu'en soit la thématique, sous une forme de divertissement ou de spectacle, au détriment des formes

117 Bernard Miège, « L'espace public : perpétué, élargi et fragmenté », in Isabelle Pailliart (dir.), L'espace public et

l'emprise de la communication, Ellug, 1995, p. 165 – 166.

118 Bernard Miège, « L'espace public : perpétué, élargi et fragmenté », in Isabelle Pailliart (dir.), L'espace public et

d'argumentation.

(…) nous ajouterons que le développement des médias audiovisuels de masse (et tout particulièrement celui de la télévision généraliste), est lié quasi organiquement à celui de la publicité commerciale (les « investissements » des annonceurs constituant la base économique du modèle, entièrement ou pour une grande part), et à la montée des techniques du marketing dans la communication sociale (ciblage, stratégies d'influence sur les groupes et les audiences, rôle croissant de l'image et du positionnement par un contrôle de l'image que l'on donne de soi...).119

Ce modèle de « point à masse », aujourd'hui toujours dominant dans l'espace public, bien qu'en voie d'érosion face aux modèles plus récents, se fonde sur la coexistence de productions culturelles et d'informations retransmises souvent sous forme fragmentaire et simplifiée. Certaines modifications récentes et d'importance, depuis quelques années, doivent être mentionnées. D’abord, ces médias conservent toujours actuellement une audience importante, bien qu’elle semble amorcer depuis quelques années une courbe descendante. Ensuite, on y observe une importante diversification des supports et des discours, avec l'émergence des réseaux satellite, numérique terrestre et câblés, qui semble notamment favoriser l’apparition ou le développement de médias plus spécialisés visant des identités ciblées relevant alors du particulier, mais également « aplanir » les recettes publicitaires. Pour autant, cette diversification des médias de l'audiovisuel ne conduirait nullement à la fin des emprises des puissances de l'argent et de la politique sur l'espace public.

(…) en dépit de la multiplication des offres d'une information différente, celle-ci assurément moins dépendante des stratégies de maintien ou de conquête des ressources des marchés publicitaires engagées par les grands médias ou des méthodes désormais très affinées d'intervention dans les médias publics des dirigeants politiques. Du côté des dirigeants des groupes médiatiques comme de celui des responsables politiques, la mainmise sur les émissions d'information se renforce pourtant, et avec de moins en moins de scrupules, et dans des pays comme l'Italie ou la France les complicités et les ententes entre les uns et les autres s'affichent ouvertement, et avec elles se développent les critiques des oppositions politiques et culturelles, comme des milieux intellectuels. Pour autant, on ne saurait tenir les grands médias comme disqualifiés, et surtout considérer qu'ils n'ont (plus) rien à voir avec l'activation de l'EP, dans les sociétés contemporaines où s'échangent et s'affrontent les paroles publiques.120