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Annexe n° 5 : les caractéristiques du jeu excessif et pathologique

Les consommateurs ne sont pas égaux face aux risques sociaux liés aux jeux d’argent et de hasard.

D’après l’enquête nationale sur les jeux d’argent et de hasard de 2014, réalisée par l’observatoire des jeux et l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), environ 4,7 % des joueurs présentent un profil de joueurs à risque modéré (3,9 %) ou excessif (0,8 %). Cette proportion passe à 11 % pour les publics mineurs, l’enquête ayant au demeurant relevé que 32,9 % des mineurs aurait joué au cours de l’année écoulé, pour l’essentiel et sans surprise aux jeux de grattage (66 %) et de loterie (22 %), soit des jeux pratiqué dans le réseau sans levée d’anonymat pour les mises, mais aussi au jeux de paris sportifs (31,7 %), plus attractif que les paris hippiques pour ce public et également dans le réseau.

Les différentes catégories de joueurs

« Cette activité est relativement plus fréquente chez les hommes, âgés de 25 à 54 ans, professionnellement actifs, chez les ouvriers et employés plus que chez les cadres ou les individus de professions intellectuelles supérieures. Les joueurs ont un niveau d’éducation un peu moins élevé que celui des non joueurs.

Cependant, ces caractéristiques générales varient selon le type du jeu pratiqué. Ainsi, relativement à l’ensemble des joueurs :

• les femmes sont plus représentées parmi les adeptes des jeux de grattage (54,9 %) et moins pour les jeux de table des casinos (28,9 %), les paris hippiques (25,9 %), le poker (19,4 %) et les paris sportifs (7,1 %) ;

• les pratiquants de poker, paris sportifs et jeux de casino sont plus jeunes (âge moyen de respectivement : 30,3 ans, 30,3 ans et 31,7 ans vs 43,4 ans pour l’ensemble des joueurs). Les joueurs de paris hippiques sont plus âgés (âge moyen de 47,2 ans) ;

• Les étudiants sont plus des parieurs sportifs, des joueurs de jeux de casino et de poker (respectivement 26,5 %, 17,8 % et 13,8 % des pratiquants de ces jeux sont étudiants qui ne représentent que 7,2 % de l’ensemble des joueurs) et sont moins adeptes de jeux de tirage (3,8 %) et de paris hippiques (2,3 %) ;

• Les ouvriers jouent plus aux paris hippiques (39,3 % des parieurs hippiques sont ouvriers qui ne représentent que 25,2 % de l’ensemble des joueurs) et aux paris sportifs (33,3 %). Les employés pratiquent plus les jeux de grattage (33,8 % des adeptes de ces jeux sont employés qui ne représentent que 30,3 % de l’ensemble des joueurs). Les cadres, artisans et chefs d’entreprise pratiquent plus les jeux de casino (respectivement 21,0 % et 13,7 % des usagers de ces jeux sont cadres ou artisans/chefs d’entreprise qui ne représentent que 12,9 % et 6,3 % de l’ensemble des joueurs).

• Les joueurs peu diplômés (diplômes inférieurs au bac) sont davantage des parieurs hippiques et acheteurs de jeux de grattage (ils représentent 69,3 % et 59,4 % des pratiquants de ces jeux vs 55,4 % parmi l’ensemble des joueurs), ils sont moins concernés par les paris sportifs, le poker, les machines à sous et les jeux de casino (ils représentent respectivement 50,3 % et 47,4 %, 42,9 %, et 36,5 % des pratiquants de ces jeux). »

Source : Observatoire des jeux, « Les jeux d’argent et de hasard en France en 2014 »

La prévalence du risque est variable selon les jeux d’argent considérés et fait apparaitre des risques d’addiction très différents. Alors que la part de joueurs problématiques (à risque modéré et excessif) est proche de 5 % pour les jeux de loterie et de grattage, la proportion est de 9,9 % pour les machines à sous (mais seul l’offre légale en dur est ici prise en compte), 12,1 % pour les paris hippiques et supérieure à 15 % pour les jeux de table, le poker et les paris sportifs.

Par ailleurs, s’il semble ne pas y avoir de différence flagrante entre jeu en réseau et jeu en ligne pour les paris hippiques, la part respective des joueurs problématiques pour le poker et les paris sportifs, jeu en réseau et jeu ligne pris ensemble, est très supérieure à la moyenne des joueurs problématiques pour les jeux en ligne.

D’après cette même enquête, la part des dépenses de jeux assurées par les joueurs problématiques est également variable selon les types de jeux . Hors la constante qui veut que les joueurs problématiques assurent l’essentiel du chiffre d’affaire des jeux d’argent (voir tableau suivant), l’importance des dépenses est particulièrement significative pour les jeux de table de casino et le poker (respectivement 15,9 % et 18,6 % des joueurs assurent 76,1 % et 63,3 % des dépenses) mais aussi de façon générale pour les jeux en ligne (12,4 % des joueurs assurent 56,8 % de la dépense) et pour les jeux de loterie et de grattage, pour lesquels 5 % des joueurs assurent le quart du chiffre d’affaire.

La difficulté renvoie en particulier dans ce cadre à la pertinence et l’efficacité des modérateurs.

Tableau n° 1 : les caractéristiques socio-démographiques des joueurs (en %)

La communauté scientifique reconnaît principalement deux indices pour mesurer la dépendance aux jeux d’argent et de hasard : le DSM (V) pour le jeu pathologique, et l’indice canadien du jeu excessif ; ceux-ci ont des définitions assez proches de la vulnérabilité aux jeux. Toutefois, l’indice considéré généralement comme la référence et utilisé par les enquêtes françaises est l’indice canadien des jeux (ICJE) : sur la base de 9 questions à 4 niveaux de réponse affectés d’un coefficient de 0 à 3, cet indice permet de mesurer le caractère plus ou moins risqué de la pratique de jeu. Un indice de 3 à 7 témoigne d’un risque modéré; à 8 ou plus, le joueur est dans la zone du jeu excessif.

Les critères du DSM (V) pour définir le jeu pathologique

1. Préoccupation par le jeu (par exemple, préoccupation par la remémoration d’expériences de jeu passées ou par la prévision de tentatives prochaines, ou par les moyens de se procurer de l’argent pour jouer) ;

2. Besoin de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour atteindre l’état d’excitation désiré ; 3. Efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu.

4. Agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d’arrêt de la pratique du jeu :

5. Joue pour échapper aux difficultés ou pour soulager une humeur dysphorique (par exemple, des sentiments d’impuissance, de culpabilité, d’anxiété, de dépression) ;

6. Après avoir perdu de l’argent au jeu, retourne souvent jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes (pour se « refaire ») ;

7. Ment à sa famille, à son thérapeute ou à d’autres pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu ; 9. Met en danger ou perd une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d’étude ou de carrière à cause du jeu ;

10. Compte sur les autres pour obtenir de l’argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu.

Source : Diagnostic and statistical manual of mental disorders – DSM (V)

Tableau n° 2 : L’indice canadien du jeu excessif

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