IV.3 Comparaison avec le réglage classique de tension
IV.3.2 Analyse des résultats
Les graphiques de la gure IV.14 donnent l'évolution des tension minimales et
maxi-males au cours du temps. Pour une charge du réseau faible, c'est-à-dire entre 0 et 6 500 s,
la puissance distribuée installée est supérieure à la puissance consommée par les charges
du réseau. La tension maximale du réseau est, pendant cette période, supérieure à la limite
supérieure autorisée. Or, l'observation du schéma de gauche de la gure IV.15, montre que
les valeurs de la tension au poste source et aux n÷uds alentours sont comprises entre les
li-mites autorisées. Les n÷uds en surtensions, sont les n÷uds proches de la GED de 1 980 kW
située en bout de ligne. L'automate du transformateur régleur en charge ne perçoit pas
cette surtension en bout de départ, car la mesure de tension est locale, au niveau du jeu
de barres HTA du poste source. C'est une des principales limites du réglage classique de
la tension rappelées dans le paragraphe II.3.2.
2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 1.01 1.02 1.03 1.04 1.05 Temps / s Tension / p.u. OMD 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 1 1.01 1.02 1.03 1.04 1.05 Temps / s Tension / p.u. Réglage classique Tension maximale Tension minimale
Figure IV.14 Comparaison avec le réglage classique de la tension : tensions maximales et minimales
du réseau.
Réglage classique 0.95 p.u. 1 p.u. 1.0501 p.u. OMD 0.95 p.u. 1 p.u. 1.0501 p.u.Figure IV.15 Comparaison avec le réglage classique de la tension : plan de tension du réseau obtenu
avec le réglage classique (à gauche) et avec l'OMD (à droite), à l'instantt= 4 000 s.
Au delà de 6 500 s, la charge du réseau commence à augmenter signicativement. De
plus en plus de puissance produite par les GED est consommée localement par les charges.
Le plan de tension sur le réseau s'abaisse, la valeur maximale, aux bornes de la GED de
1 980 kW, repasse alors sous la limite maximale autorisée. Lorsque la tension au niveau du
poste source passe sous un seuil prédéni, l'automate du transformateur régleur en charge
ordonne un changement de prises vers la prise supérieure pour relever la tension. Cette
action est bien visible sur la courbe de la gure IV.14. Un incrément de tension d'environ
0.2 p.u. est visible aux environ de 11 000 s. Par la suite, à mesure que la charge du réseau
continue d'augmenter, la tension du réseau décroît de nouveau.
Dans le cas de l'OMD, l'évolution des courbes de tension minimales et maximales est
diérente. Ainsi, à tout instant, les tensions sont gardées entre les limites autorisées. En
particulier, la tension maximale est maintenue proche de la limite supérieure. Il s'agit de
la tension aux bornes de la GED de 1 980 kW. Cette stratégie, qui correspond à la solution
mathématiquement optimale, permet de respecter les contraintes de l'optimisation (plan
de tension entre les limites) et de minimiser les pertes Joule.
La minimisation des pertes est visible sur le graphique de la gure IV.16. Dans un
premier temps, les pertes obtenues avec l'OMD sont à peu près égales à celles obtenues
avec le réglage classique, mais l'OMD empêche l'apparition de contraintes de tension. Par
la suite, alors que dans le cas du réglage classique la tension retourne dans les limites
autorisées, les pertes obtenues avec l'OMD sont plus basses que celles obtenues avec le
réglage classique. L'optimisation des pertes Joule dans les lignes est donc bien réalisée,
ainsi que le respect des contraintes de tension.
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1 0.11 Temps / s Pertes Joule / MW Réglage classique OMD
Figure IV.16 Comparaison avec le réglage classique de la tension : pertes Joule.
La forme générale de la courbe des pertes Joule, qu'elle soit obtenue avec le réglage
classique ou avec l'OMD, est caractéristique de la présence de GED sur le réseau. La
première partie de la courbe, jusqu'à4 000 senviron, correspond à une légère diminution de
la charge du réseau. La puissance produite par les GED est de moins en moins consommée,
les transits de puissance augmentent sur le réseau et par conséquent les pertes Joule dans
les lignes et les câbles. Au-delà de 4 000 s, la charge du réseau augmente, les transits de
puissance diminuent et les pertes Joule décroissent. La valeur minimale correspond en
théorie au niveau d'équilibre entre production dispersée et charge du réseau. En pratique,
ces valeurs sont diérentes car elles dépendent de la position et de la puissance respective
des GED et des charges, car la compensation entre départs diérents est un processus plus
complexe. Au delà de cette valeur, les transits de puissance augmentent et donc les pertes
croissent de nouveau.
L'action de l'algorithme OMD s'observe en particulier sur le graphique de la gure
IV.17. La GED produit de la puissance réactive pour maintenir la tension à ses bornes la
plus proche possible de la limite supérieure. À mesure que la charge du réseau augmente,
la GED doit produire de plus en plus de puissance réactive pour palier à la baisse du plan
de tension du réseau. Dans le cas du réglage classique, la tension aux bornes de la GED
n'est pas régulée.
2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 1.02 1.04 1.06 Temps / s Tension / p.u. Réglage classique OMD 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 Temps / s
Puissance réactive / MVAr
Figure IV.17 Comparaison avec le réglage classique de la tension : caractéristiques de la GED de
forte puissance située en bout de départ long.
L'action de l'OMD sur le régleur en charge est illustrée sur le graphique de la gure
IV.18. Les changements de prises sont aussi visibles sur la gure IV.17. Vers 7 000 s, le
changement de prises du régleur en charge, commandé par l'algorithme, est associé à une
diminution de la production de puissance réactive pour éviter l'apparition d'une surtension
aux bornes de la GED. Le même phénomène se répète au changement de prises suivant,
vers 12 000 s. Ces deux observations conrment la coordination, par l'algorithme OMD, de
l'action du transformateur régleur en charge et des GED. Le banc de condensateurs est
aussi bien pris en compte dans l'OMD. Les changements de gradins sont illustrés sur le
graphique de la gure IV.19.
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 13 13.5 14 14.5 15 15.5 Temps / s n° de prise Réglage classique OMD
Figure IV.18 Comparaison avec le réglage classique de la tension : évolution des prises du
transfor-mateur.
Cette stratégie globale de l'OMD à pour conséquence de diminuer les transits de
puis-sance réactive dans le transformateur régleur en charge, par rapport au réglage classique
de la tension (c.f. gure IV.20). La contrainte de tension sur le réseau de transport est, par
conséquent, moins importante.
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 Temps / s
Puissance réactive / MVAr
OMD Réglage classique
Figure IV.19 Comparaison avec le réglage classique de la tension : évolution du banc de condensateurs.
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 −2 −1 0 1 2 3 4 Temps / s
Puissance réactive descendante / MVAr
Réglage classique OMD