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CHAPITRE I : ANALYSE DES TROIS PREMIERS MOIS DE LA FORMATION

3. Analyse du mois de décembre

3.1. La construction de la professionnalité

La majorité des étudiants affirme que le travail d’audit apparaît comme une nouvelle pratique dans cette période de formation. L’audit c’est le mini stage. Dans ce type du travail, il y a des thèmes proposés et les étudiants doivent faire une investigation sur une problématique et s’efforcer de répondre à cette problématique. L'intérêt de ce travail c'est de pouvoir évaluer à un moment donné une institution, un organisme, en fait, la façon dont il fonctionne, la façon dont il est capable de résoudre ses problèmes, quels sont les problèmes, poser un diagnostic et faire des préconisations, des recommandations. La compétence d’évaluation est approfondie avec la démarche d’audit : « Je pense que le plus

grand changement qui est arrivé au mois de décembre c'est le cours d'audit et plutôt le stage d'audit qu'on a fait. Parce que c'était peut-être pour la première fois depuis que je suis dans ce master qu’on a fait des choses pratiques, quand on est allé sur le terrain, on a rencontré des professionnels, on est allé dans des institutions »40, souligne Véronique. Pour certains le mini stage d'audit était pertinent pour apporter des compétences et pour prendre confiance en soi et en ses capacités.

D’autre part, il y’avait d’autres changements sur le plan de l’adaptation au cours, plus particulièrement, après le cours de décembre car à ce moment-là certains étudiants ont pu avoir une base avec les cours précédents et ont donc eu la capacité de préciser leurs objectifs de stage et les compétences qu’il fallait mettre en pratique pour la mise en situation professionnelle. Ils pouvaient donc envisager tout ce qui allait suivre : « je

commence à préciser les compétences à mettre en pratique pour la mise en situation professionnelle. Donc, ce cours de décembre, il devient de plus en plus facile, parce que maintenant, je veux dire, j'ai une base, par rapport au cours qu'on a eu les mois précédents, qui permet un petit peu de situer davantage par rapport au cours de décembre,

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et de pouvoir envisager tout ce qui est la suite, c'est à dire le stage et le mémoire professionnel »41, résume Arnaud.

En revanche, un nouveau changement apparaît intéressant pour une étudiante, au plan de l’éthique, elle déclare que le cours enseigné permet de mettre en œuvre les notions d’éthique sur le plan pratique : « j'avais déjà des notions d'éthique mais là on l'a mis en

rapport avec le stage, par rapport à ce que l'on pouvait rencontrer pendant le stage, les difficultés etc. Où est ce qu'on devait poser nos limites de ce qu'on a à faire, de ce qu'on n’a pas à faire, de ce qu'on ne peut pas faire, d'ailleurs. Et, oui, ça a été rapporté au niveau pratique, c'est pensé pour notre stage, pour notre futur professionnel, c'est ça que j'ai bien aimé »42. La professionnalité se construit durant cette période en prenant

appui sur l’expérience du stage et sur les savoirs disponibles que les stagiaires commencent à relier et à mettre en dialogue.

3.2. Les compétences professionnelles

Selon Barbier (1996) « La notion de compétence est une notion intermédiaire qui

permet de penser les relations entre le travail et les savoirs détenus par l’individu ». Cette

notion a été également définie par Zarifian (2001) qui précise que « La compétence

professionnelle est une combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et comportements, s’exerçant dans un contexte précis. Elle se constate lors de sa mise en œuvre en situation professionnelle à partir de laquelle elle est validable ». (p. 63). Par

rapport à ce qui précède et à ce niveau de formation la notion de compétence paraît intéressante. En identifiant donc le type de compétence acquis à la fin de la première session et avant de commencer le stage, la plupart des stagiaires affirment qu’ils attendent le stage afin de pouvoir approfondir et développer certaines compétences. Comme le souligne Andrée, « je ne sais pas parce que j'ai l'impression que l'on peut parler de

compétences que lorsqu'on peut les mettre en application, et pour moi je ne les ai pas mises en application encore »43.

41

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 15 décembre 2010, p. 82. 42

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 16 décembre 2010, p. 89.

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La majorité des étudiants interrogés souligne qu’ils ont pu acquérir les bases des compétences méthodologiques, théoriques et communicationnelles : « j'ai certaines

compétences en communication mais je ne les ai pas toutes encore acquises je pense, enfin voilà, au niveau du réseau, conduites de réunions, tout ça c'est des choses, qu'on a pu acquérir mais qu'il manque encore, qu'il faut développer, il y a des compétences aussi théoriques parce qu'il y a plein de choses que j'ai vues que je ne connaissais pas encore avant, et aussi éthiques. Parce qu'on a eu des cours qui nous ont permis de voir quelles postures avoir dans certaines situations, mais bon ça c'est des choses aussi qu'il faudra que je développe lors de mon stage, ça me permettra, d'en avoir encore un peu plus en fait »44, résume Lara.

Les compétences théoriques revendiquées par les stagiaires portent sur l’acquisition de quelques concepts relatifs aux dimensions professionnelles qui concernent leur projet professionnel : « des compétences théoriques aussi, parce que voilà, on a abordé les

concepts, on a des cours. Méthodologiques parce que là ça a été vraiment ben justement avec l'audit parce que, l'audit était quand même assez flou, bon on a appris voilà, comment mener un audit. Voilà après, Bon après je pense qu'ils sont, bon voilà, c'est sûr ils vont être à approfondir, par la suite mais je pense qu'on a les bases »45, souligne Clotilde. En plus, les dimensions méthodologique et communicationnelle portent sur une démarche mise en œuvre : l’audit comme le déclare Clotilde « Compétences aussi

communicationnelles parce qu'on a dû, enfin on va devoir restituer notre audit devant la structure, donc devant les professionnels, après devant la classe aussi, enfin. Il faut négocier aussi pour quand on va partir en stage, négocier nos missions avec les différents salariés. Enfin, je pense que ça apporte ça, enfin, ça nous a apporté déjà ça »46.

3.3. Le stage professionnel

Quant à la plupart des étudiants de Master 2 professionnel, le but principal du stage c’est la professionnalisation, c'est-à-dire, la mise en acte des compétences en situation

44

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 16 décembre 2010, p. 95.

45

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 16 décembre 2010, p. 88.

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professionnelle. Clotilde déclare que « l'objectif c'est clairement de se professionnaliser,

voilà avoir une mission concrète la mener à bien et voilà, vraiment se professionnaliser parce que c'est vrai qu'ici on a surtout de la théorie, pas trop de pratique, donc c'est vraiment de pratiquer et de mettre en acte ce qu'on apprend ici »47.

Pour conclure, le stage est considéré par la plupart des étudiants de Master 2 professionnel comme un pont vers l’avenir et la vie professionnelle. C’est l’occasion de pouvoir postuler à un poste à la suite de cette formation comme le déclare Andrée « justement ce stage va me permettre d'acquérir des compétences, de rencontrer des

professionnels, et, heu, de me faire un réseau également, et pourquoi pas si tout fonctionne, pouvoir prétendre à postuler à un poste de conseillère en insertion professionnelle dans la structure où je travaille. C'est un pont vers l'avenir, peut-être »48.

3.4. L’accompagnement du directeur de mémoire et du référent professionnel

- Le rôle de professeur du Master 2 professionnel

En examinant le rôle des professeurs du Master 2 professionnel, la majorité des étudiants interviewés assurent que les professeurs jouent un rôle principal dans leur formation professionnelle. Ils expliquent qu’au sein de cette formation, leur rôle s’articule autour des connaissances théoriques, du travail sur les concepts. D’autre part, le rôle des professionnels s’articule autour du travail de terrain, de la pratique et de l’expérience acquise. Comme le déclare Andrée : « Donc on a, ces deux côtés là, ces deux volets là, les

enseignants chercheurs avec un travail sur les concepts, et les professionnels avec un travail sur le terrain, la pratique »49. Elle rappelle également le rôle et l’accompagnement du directeur de mémoire et le référent professionnel à ce niveau là, elle résume « Après, les

enseignants qui vont nous apporter, je pense, du soutien et de la connaissance, c'est ma directrice de mémoire parce qu'elle va me suivre tout le long de mon mémoire et je pense

47

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 16 décembre 2010, p. 88.

48

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 15 décembre 2010, p. 81.

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les référents de stage, parce qu'ils seront là pour nous écouter lorsqu'on a des questionnements »50.

50

Cf. Annexe 2, entretien effectué le 15 décembre 2010, p. 80.

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