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PARTIE 1- CONTEXTE

C. Analyse du Fonctionnement de la Région Grand-Est

1. Les mécanismes de coordination d’une « Structure Organique »

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Le mécanisme de coordination de la Région Grand Est, est la « supervision directe » ainsi que « l’adaptation mutuelle », ce qui en fait une structure « organique » selon le système d’analyse Mintzberg.

a) « La supervision directe »

En effet, s’agissant de la « supervision directe » : l’Administration Régionale est chargée de préparer et de mettre en œuvre les décisions prises par les conseillers régionaux.

Placée sous l’autorité du Directeur Général des Services, l’Administration est organisée en directions et en services, selon les principaux domaines de compétences et priorités régionales.

Ensuite, les agents de la collectivité mettent en œuvre et appliquent ces Politiques Publiques.

b) « L’adaptation mutuelle »

En ce qui concerne « l’adaptation mutuelle » : Les trois « Ex Régions » aux histoires individuellement très marqués Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine s’accordent à travailler dans le respect de leurs identités territoriales.

Il n’en demeure pas moins que selon les domaines, l’influence de telle ou telle région peut être prépondérant comme nous allons le voir plus loin.

2. Une forme organisationnelle « mixte »

La Région Grand Est allie 2 types de formes d’organisation : à la fois des caractéristiques de « la bureaucratie mécanique » mais aussi celle de « la forme décomposée en divisions » (Système divisionnaire)

a) La forme d’une « bureaucratie mécanique »

Le premier aspect de son organisation est celui de la « bureaucratie mécanique » car le système décisionnel est assez centralisé, une forte planification a cours et le système administratif est très élaboré, conservant une forte différenciation entre les statuts des agents « line » et des agents « staff ».

La technostructure influe sur les process (lancement des marchés publics dans le respect du code des marchés publics par exemple).

La forte prégnance de la réglementation dans les différents domaines de compétences des Régions, limite également la décentralisation horizontale.

La communication formelle est favorisée et les décisions suivent la chaine formelle de l’autorité hiérarchique. Les décisions majeures sont prises uniquement au sommet hiérarchique.

b) La forme « décomposée en division »

Le deuxième aspect de son organisation est celui de « la forme décomposée en divisions » car depuis l’unification des trois ex-régions, (Alsace, Champagne-Ardenne, et Lorraine) encore récente, l’uniformisation n’est pas encore aboutie.

De ce fait, il demeure encore une structure dans chaque ex-régions comprenant leurs agents respectifs et un poids culturel inhérent à chacune des ex régions.

Chaque entité des ex-régions demeurera sur son territoire pour tous les domaines de compétences de la nouvelle région, mais un travail général d’harmonisation et de mutualisation des chantiers et des projets est en cours.

Ces ajustements nécessitent du temps, de la patience et beaucoup de diplomatie de la part de tous.

De plus, on retrouve la « forme décomposée en division » dans le fait que dans la nouvelle configuration des Régions, même si elle était aboutie et affranchie des ajustements décrits plus hauts, les directions (divisions) exercent des compétences très précises et très différentes les unes des autres, de sorte que l’harmonisation horizontale entre celles-ci n’est pas nécessaire et leur nombre peut également varier selon l’évolution de la gamme des compétences des Régions décidées par le législateur.

3. Le contexte particulier du regroupement des ex-Régions (Alsace, Lorraine, Champagne Ardennes)

Comme nous l’avons dit plus haut, la fusion des « Ex Régions » Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, entraine beaucoup de changements dans la manière de travailler. La difficulté réside dans le fait de s’accorder, tout en travaillant dans le respect des identités territoriales présentes sur le territoire.

La mise en place de mesures et dispositifs ne peut se faire qu’avec l’accord de toutes les « Ex Régions », pour ainsi éviter que l’une d’entre elle ne se sente lésée par rapport aux autres.

En effet, les modes de fonctionnement d’une collectivité territoriale à l’autre étaient parfois très différentes, et la mise en place peut s’avérer plus ou moins longue et délicate.

Les habitudes et actions passées de chacun des « ex territoires » sont amenées à devoir s’adapter aux deux autres et ceci peut, parmi les agents et chargés de missions, créer des tensions.

Certaines actions ayant du succès sur un territoire ne sont pas pour autant reconduites, ce qui engendre une frustration et démotivation des équipes en place.

De nouveaux jeux de pouvoirs se mettent en place entre les différents acteurs régionaux et le fait de devoir « composer » retarde les prises de décisions, et donc l’avancée des projets.

Nous avons assisté à diverses réunions, qui nous ont permis d’écouter les acteurs au sein de Régional Grand-Est. Ceci nous a permis de mieux appréhender les enjeux du regroupement des ex régions recomposant la nouvelle Région Grand-Est.

Au cours d’un séminaire auquel nous participons le 2 février 2018ayant pour toile de fond le regroupement des ex régions, les personnels expriment un faible sentiment d’appartenance à cette nouvelle « Super-Région », la difficulté de travailler avec des collègues éloignés, un manque de clarification du projet commun, ainsi que la méconnaissance des véritables décisionnaires et instructeurs des projets (manque de clarté de l’organisation).

Les chargés de mission et collaborateurs évoquent des volumes de travail inégaux, d’une ex-région à l’autre, ainsi que des différences quant à leurs statuts, conditions de rémunérations et appellations de postes.

Différents personnels évoquent une certaine opacité quant à la connaissance du travail des uns par les autres, la formalisation des plannings de réalisation des projets et de leur diffusion (mode, fréquence, périmètre, destinataires).

II. BUDGET ET POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET LA REGION GRAND-EST

A. Le budget de la Région Grand Est

Nous indiquons ici les principales lignes de dépenses de la Région Grand-Est, mais précisons néanmoins que notre étude ne comporte pas, au sens strict, d’approche budgétaire comparée internationale, nationale ou régionale à propos de la politique en faveur de la jeunesse. Il s’élève à 2,863 Milliards d’euros en 2018 et se structure autour de cinq priorités suivantes : l’emploi, la jeunesse, les territoires, les mobilités, l’Europe.

- 467 M€ sont consacrés à l’emploi au renforcement de la compétitivité économique du Grand-Est (Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation –SRDEII, Pactes Offensives Croissance Emploi avec les intercommunalités, agence régionale de l’Innovation et fonds de régional de coopération pour la recherche, la promotion de l’artisanat, le soutien à l’agriculture et à la forêt).

-519 M€ sont mobilisés en faveur des jeunes, de l’éducation et de la formation, l’apprentissage, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et l’orientation ainsi qu’à l’encouragement à l’entrepreneuriat, l’engagement et la citoyenneté des jeunes.

-232 M€ sont dédiés à promouvoir tous les territoires urbains et ruraux et la veille de leur

équilibre (Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires -SRADDET).

-867 M€ consacrés aux transports qui est le premier poste budgétaire de la collectivité

(Faciliter la vie quotidienne des habitants, développer l’intermodalité, assurer les connexions entre les territoires et les relier aux grands axes européens.

-103 M€ sont consacrés à l’Europe en 2018. Région la plus frontalière de France, l’Europe concerne tous les pans de l’activité du Grand Est. 29