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Le Produit Intérieur Brut du Brésil se répartit de la façon suivante : 10% du total se rapporte à l'Agriculture, 40% à l'Industrie et 50% aux Services. Néanmoins, Gasques et al. (2003) précisent que lorsqu'on intègre toutes les affaires agricoles : Les facteurs de production

transformation de ces produits et leur distribution, l'agronégoce arrive à une production équivalente à 33,8% du PIB brésilien (p.9).

Outre le fait de répondre pour environ un tiers au PIB du Brésil, l'agronégoce brésilien a été "le secteur de l'économie qui a contribué le plus pour la formation du surplus de la balance commerciale du pays" (p.11). "En 2002, il a répondu par 41,1% des exportations" (p.11). La gamme des produits s'accrut. Elle a passé du traditionnel café, tabac, papier et cellulose, sucre, soja, jus d'orange et des poulets pour incorporer d'autres produits comme les fruits tropicaux et tempérés (mangue, papaye, melon, raisin et pomme), le coton, les viandes porcine et bovine. La qualité des produits a élargi les marchés traditionnels et a conquis de nouveaux comme la Chine, la Russie, les pays du Moyen-Orient, le Chili et l'Indonésie. Des excédents commerciaux de l'agronégoce brésilien ont grandi de dix milliards de dollars par an en 1990 pour 34 milliards de dollars par an en 2004, selon le Ministère de l'Agriculture de la Production Animale et de l'Approvisionnement (2005).

L'agronégoce brésilien est aussi le plus grand employeur du pays. Gasques et al. (2003, p.13) rapportent que l'Institut Brésilien de Géographie et Statistique (IBGE) calcule en 17,4 millions, les emplois directs dans le secteur agricole, l'emploi rural, ce qui représente 24,2% de la population économiquement active (PEA) brésilienne. "Pour mieux dimensionner cette participation, il faut garder en mémoire que la construction civile, considérée grande absorbante de main d'œuvre, occupe 7% de PEA" (p.13). Si nous incluons aussi les emplois de toute la chaîne de négoces tournés vers l'agricole, le total d'emplois générés arrive à 27 millions. L'agronégoce représente pourtant un tiers du PIB et plus d'un tiers des emplois brésiliens, 37% de PEA (Embrapa, 2004, p.10).

Un autre fait à noter est la composition de la croissance de la production agricole brésilienne. Entre 1990 et 2003, la production de grains a passé de 57,8 millions de tonnes à 120 millions de tonnes, une croissance de 108% dans le volume. Quand nous analysons la surface plantée, de 1999 à 2003 elle s'est agrandie de 37,8 millions d'hectares pour 47 millions d'hectares, une croissance de 24%. Gasques et al. (2003, p.28) soulignent que la production animale se développe aussi "à des taux élevés" (p.28). Entre 1990 et 2002, la production de volaille a augmenté de 223%, de bœuf (viande) de 125%, de poisson de 68% et de lait de 45%. Tous ces chiffres indiquent que la base principale de la croissance de la production agricole brésilienne n'a pas été l'accroissement de la surface plantée en des nouvelles régions comme, par exemple, en Amazonie, mais l'augmentation de la productivité.

Bonelli (2002) mentionne que l'impact de la recherche agronomique est celui d'une "révolution invisible" qui apporte "l'inclusion sociale" surtout dans les petites et moyennes villes de l'intérieur du pays. Gasques et al. (2003, p.12) soulignent que "la grande majorité de petites villes brésiliennes à son économie fondée sur l'agronégoce". Bonelli (2002, p.36) a identifié "une forte association entre le niveau du revenu agricole et l'indice des conditions de vie (ICV)". Et que le développement économique et social associé à l'agricole a des conséquences positives sur la "génération de revenus, la croissance de la population, la collecte d'impôts et sur le développement humain dans des espaces geo-économiques sélectionnés" (Bonelli, 2002, p.33). En étudiant des régions de frontière agricole et d'expansion récente comme Balsas, au Maranhão, le Pôle Açu-Mossoró au Rio Grande du Nord, Petrolina au Pernambuco, Rondonópolis au Mato Grosso et Rio Verde au Goiás, Bonelli conclut que

Balsas a grandi à un taux annuel moyen de 8,49% entre 1975 et 1996 et l'état du Maranhão a grandi seulement 2,01%; Au sud du Piauí, où se développent les plantations du soja, le taux de croissance moyen annuel a été de 8,28% et le taux de croissance moyen de tout l'état a été de 3,64%; Petrolina, région de production de fruits par irrigation, a grandi à un taux annuel de 13,27%, tant que le taux moyen de croissance de l'état de Pernambuco a été de 3,73% (Bonelli, de 2002, apud. Gasques et d'autres, 2003, p.28).

Gasques et al. (2003, p.23) soulignent aussi l'importance de l'agriculture pour le succès du programme brésilien de stabilisation économique de 1994/1995, le Plano Real. L'agronégoce a eu un effet positif qui a été connu comme "l'ancre verte", la stabilisation des prix des aliments au niveau du consommateur.

Barros et Rizzieri (2001) ont étudié l'évolution des prix des principaux types d'aliments dans la période 1975-2000. Ils révèlent qu'il y a eu une chute généralisée des prix de tous les aliments de 5,25% par an (p.11), ce qui a représenté "un taux moyen de croissance de 7,56% par an, du pouvoir d'achat du salaire moyen d'un maçon salarié dans la ville de Sao Paulo" (p.15) ce qui signifie, indiquent les auteurs, l'un des plus grands transferts effectifs de revenu envers les couches les plus humbles de la population brésilienne.

Gasques et al. (2003, p.42) indiquent encore que "la technologie a eu un rôle décisif" dans le succès de l'agronégoce et "l'Embrapa a eu un rôle de leader dans la génération et la diffusion d'innovations dans le secteur agricole". L'entreprise a eu une participation capitale dans "l'expansion de la frontière agricole pour les régions des cerrados (savanes brésiliennes)" avec

"le développement pionnier de variétés de soja", ce qui a introduit "une rupture technologique clé" (p.42) et a permis de faire de l'agriculture dans des "régions avant considérées impropres à l'agriculture. Cette innovation signifie que le Brésil est aujourd'hui l'un des rares pays du monde avec des possibilités effectives d'élargissement de sa surface plantée" (p.31).

Comme le signale Sílvio Crestana, directeur-président de l'Embrapa (Embrapa, 2005a, p.7),

le Brésil peut encore multiplier par trois sa production de grains, passant de 120 millions à environ 350 millions de tonnes, ceci parce que presque 90 millions d'hectares de terres cultivables n'ont pas été utilisés encore. La recherche indique aussi que ce volume pourra être encore plus grand, puisque 30% des 220 millions d'hectares aujourd'hui occupés par des pâturages peuvent être incorporés à la production agricole (p.7).

Pour Penteado et al. (2002),

l'Embrapa mise sur un avenir prometteur pour l'agronégoce brésilien. Sa

compétitivité se définira, chaque fois plus, par sa capacité d'incorporer, de façon continue et soutenue, des innovations technologiques qui permettent de suppléer aux exigences croissantes du marché interne et de défier les subventions des autres concurrents et la tendance historique à des prix décroissants dans le marché international de produits agricoles.

Ainsi, l'Embrapa met en oeuvre une procédure systématique d'analyse et d'ajustement de son Programme (Agenda) Prioritaire de R&D, de façon à se concentrer davantage sur le développement d'innovations que viabilisent la compétitivité et le développement durable du secteur agricole et des négoces agricoles de petite portée, en contribuant à l'augmentation du revenu, de l'emploi et de l'insertion sociale, à la réduction de risques et à l'augmentation de la précision, à l'accélération des processus d'information et de décision et à l'agrégation de la qualité et de la valeur aux produits de l'agronégoce brésilien.