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Activités mondiales et régionales de l’OMS

Dans le document Comité OMS d’expertssur la rage (Page 150-154)

13. Activités mondiales et régionales concernant la rage

13.1 Activités mondiales et régionales de l’OMS

13.1.1 Siège de l’OMS

L’OMS définit des normes et des standards mondiaux, motive ses partenaires et ses parties prenantes et soutient les pays dans le contrôle et l’élimination de la rage. Depuis 2002, l’OMS alimente un site web fournissant des informations sur la rage chez l’homme et chez l’animal, du matériel de sensibilisation ainsi qu’une sélection de rapports de l’OMS et d’articles revus par des pairs (http://www.who.int/rabies/en/).

L’OMS facilite la collecte des données sur les cas de rage humaine dans le monde et travaille de concert avec l’OIE pour harmoniser les systèmes de notification nationaux, régionaux et mondiaux pour les animaux (au moyen du Système mondial d’information sanitaire WAHIS) et pour la rage humaine (via l’OMS). Ces données ont été utilisées pour dresser des cartes de la distribution mondiale de la rage (6) qui sont également publiées sur l’Observatoire mondial

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de la santé (http://www.who.int/gho/neglected_diseases/rabies/en/), de manière à être partagées avec toutes les parties prenantes et tous les secteurs.

Entre 2009 et 2015, l’OMS a mené des programmes pilotes d’élimination de la rage financés par la Fondation Bill & Melinda Gates au Kwazulu-Natal, en Afrique du Sud, dans le sud-est de la République-Unie de Tanzanie ainsi que dans l’archipel des Visayas aux Philippines (7). Le succès de ces projets dans la réduction du nombre de cas de rage canine et humaine apporte la preuve que l’élimination de la rage est réalisable dans différents contextes nationaux. Les enseignements tirés de ces projets sont actuellement appliqués à des initiatives internationales pour accélérer le contrôle de la rage (8).

Depuis le lancement du Cadre mondial, l’OMS a travaillé avec ses partenaires à la préparation d’un plan stratégique mondial pour mettre fin aux décès humains dus à la rage transmise par les chiens d’ici 2030. Ce plan s’articule selon une approche centrée sur les pays, avec des partenaires internationaux (OMS, FAO, OIE et GARC) pour soutenir, outiller et catalyser les entités nationales afin de contrôler et d’éliminer la rage.

En 2017, la Position révisée de l’OMS sur les vaccins et les immunoglobulines antirabiques été entérinée par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur l’immunisation. Le document mis à jour fournit des recommandations plus réalistes pour améliorer l’accès à des produits biologiques antirabiques abordables, notamment pour les populations défavorisées. Les régimes de PEP et de PreP et les orientations pour une utilisation prudente des vaccins et des immunoglobulines antirabiques ont également été actualisés. Selon les estimations, l’utilisation du régime actualisé de PEP intradermique pourrait permettre de traiter quelques 500 patients supplémentaires par millier de flacons de vaccin antirabique, ce qui représente une augmentation supérieure au nombre de traitements faits avec les régimes intramusculaires traditionnels tels que le régime Essen.

L’OMS œuvre l’accumulation de l’évidence scientifique justifiant l’inclusion de la vaccination antirabique de l’homme dans la stratégie d’investissements en vaccins 2018 du GAVI, l’Alliance mondiale pour les vaccins. Si elle y réussit, cela garantira un accès subventionné aux vaccins antirabiques humains dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, éligibles par le GAVI. En 2013, le GAVI a investi dans l’évaluation de la faisabilité opérationnelle, de l’impact sur la santé publique et des coûts d’un accès amélioré à la PEP antirabique dans les pays à faible revenu d’Afrique et d’Asie. Des études ont été menées dans plus de 20 pays pour comprendre les systèmes de distribution et d’administration des PEP, la demande en vaccins antirabiques et la manière de prévoir les besoins en vaccins. Ces études ont clarifié la disponibilité, l’accessibilité et les coûts des PEP et des RIG, par pays, en zone rurale ou urbaine, montrant les causes et les facteurs de risque :

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■ de la disponibilité et l’approvisionnement limités des PEP dans certains pays,

■ de la sous-déclaration des cas de rage,

■ de l’absence d’un suivi régulier du recours à la PEP

■ des cas où les patients renoncent à demander une PEP ou ne la poursuivent pas jusqu’au bout.

Il en est ressorti que les ruptures de stocks sont fréquentes, en raison soit de la précarité des budgets alloués aux produits biologiques antirabiques au niveau central, soit de l’utilisation inefficace de la PEP dans les centres de soins et /ou de l’absence de prévisions précises des besoins en vaccins. Dans les pays, ce projet a engendré des activités additionnelles, comme la mise à jour de la stratégie nationale ou des recommandations sur la rage ou l’amélioration des systèmes de notification ou de surveillance de la rage.

13.1.2 Bureaux régionaux de l’OMS Asie du Sud-Est

Le Bureau régional de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est s’est employé à préparer des normes et des directives, émettant des recommandations et apportant son soutien technique aux États Membres pour la prévention et le contrôle de la rage humaine et animale dans la région. Il encourage l’utilisation de vaccinations intradermiques moins coûteux pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité financière des vaccins antirabiques modernes ainsi que l’abandon de la production et de l’utilisation des vaccins à base de tissu nerveux. Les vaccins à base de tissu nerveux ont désormais été abandonnés au Bangladesh, au Cambodge, en Inde, en République démocratique populaire du Laos, au Myanmar, au Népal, au Pakistan et au Vietnam. Au Bangladesh, en Inde et au Sri Lanka, des formations pratiques ont été dispensées aux employés des laboratoires médicaux et vétérinaires sur l’utilisation du DRIT et des tests d’immunofluorescence directe pour le diagnostic de la rage.

L’objectif de la stratégie d’élimination régionale de l’ASEAN est d’éliminer la rage humaine dans la région d’ici 2020 grâce au contrôle progressif de la rage canine, à la prophylaxie humaine dans les pays où la rage est endémique ainsi qu’au maintien du statut sanitaire des régions indemnes de rage (9, 10). L’OMS travaille de concert avec le Secrétariat de l’ASEAN, les pays membres, la FAO et l’OIE pour fournir un appui technique au développement et à la mise en œuvre de cette stratégie.

Le Bureau régional de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est collabore également

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ainsi qu’avec les pays qui en sont membres pour encourager, en Asie du Sud, la coordination régionale des activités de contrôle de la rage. Un atelier sur la prévention et le contrôle de la rage dans la région a eu lieu à Colombo, Sri Lanka, en 2015 et a recommandé le renforcement de la surveillance de la rage, des réseaux de laboratoire, des campagnes de vaccination et de la gestion sans cruauté des populations canines (11).

Amériques

En 1983, l’unité de santé publique vétérinaire de l’Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) et le Bureau régional de l’OMS pour les Amériques ont initié un programme officiel d’élimination de la rage humaine transmise par les chiens dans la région des Amériques. Son objectif initial était d’éliminer la rage des principales villes d’Amérique latine. En 1992, cet objectif a été élargi à l’élimination de la rage humaine transmise par les chiens dans les petites agglomérations et dans les régions rurales. Depuis son lancement, ce programme a entraîné une diminution de plus de 90% du nombre de cas de rage humaine et canine aux Amériques.

Ce programme a fait de la surveillance une priorité et a amélioré l’accès à la prophylaxie humaine, à la vaccination de masse des chiens ainsi que la qualité de la gouvernance. Le Système d’information régional pour la surveillance épidémiologique de la rage dans les Amériques (http://sirvera.panaftosa.org.

br/) publie des rapports sur la rage humaine et animale sur la base des données officielles fournies par les ministères de la santé et de l’agriculture des Pays Membres. Des données dont les premières remontent à 1970 sont disponibles en ligne. Grâce aux fonds renouvelables du PAHO, les Pays membres du PAHO peuvent se procurer des vaccins et des immunoglobulines antirabiques de bonne qualité pour une prophylaxie salvatrice. Depuis 2015, l’approvisionnement en vaccins antirabiques canins destinés aux campagnes de vaccination de masse des chiens est financé par le fonds renouvelable destiné aux programmes nationaux contre la rage.

Tous les deux ans se tient une Réunion des directeurs des programmes nationaux pour la prévention et le contrôle de la rage (REDIPRA) dans les Amériques lors de laquelle se discutent la situation épidémiologique et les stratégies de prévention et de contrôle de la rage. Les conclusions et les recommandations du REDIPRA sont soumises à l’examen et à l’approbation des ministères de la santé et de l’agriculture lors de réunions ministérielles interaméricaines à haut niveau sur la santé et l’agriculture, organisées par le département de santé vétérinaire publique du PAHO. En 2016, durant le 59e Conseil directeur du PAHO, la Résolution CD55.R9 a été approuvée ; elle contient le Plan d’action pour l’élimination des maladies infectieuses négligées ainsi que les mesures de post élimination pour 2016-2022 et plaide pour l’élimination de la rage humaine

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transmise par les chiens dans toutes les régions restantes des Amériques d’ici 2022 ou avant cette date (12).

13.1.3 Réseau de centres collaborateurs de l’OMS pour la rage

Un réseau de centres collaborateurs de l’OMS contre la rage apporte son soutien aux activités de l’OMS au niveau national, multinational, régional, interrégional et mondial (http://apps.who.int/whocc/List.aspx?tor=rabies&).

Les centres collaborateurs renforcent les capacités institutionnelles des États Membres en fournissant des informations, des services, des recherches et des formations pour les activités relatives à la rage, y compris le diagnostic, la surveillance, la recherche, le suivi et l’évaluation des programmes d’élimination de la rage humaine et animale.

Les centres collaborateurs sont officiellement désignés par l’OMS sur la base d’un plan de travail approuvé conjointement, en général pour 4 ans, renouvelable après l’évaluation annuelle de leur performance par l’OMS. Le plan de travail dépend de l’expertise ou de la spécificité du centre, mais couvre habituellement :

■ la collecte, la compilation et la diffusion d’informations sur la rage ; ■ la standardisation des réactifs pour le diagnostic de la rage et des

substances prophylactiques et thérapeutiques ainsi que des méthodes et des procédures pour leur utilisation ;

■ la conception et la mise en œuvre de techniques appropriées ; ■ la mise à disposition de substances de référence et d’autres services ; ■ la participation à des recherches collaboratives sous la direction de

l’Organisation ;

■ la formation, y compris à la recherche ; et

■ la coordination des activités menées par différentes institutions.

Les centres collaborateurs désignés de l’OMS pour les recherches de référence sur la rage sont au nombre de 14. Quatre d’entre eux sont en Asie, cinq en Europe et cinq en Amérique (Annexe 15).

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