• Aucun résultat trouvé

2. Outils méthodologiques

2.2 Tests projectifs

2.2.3 Activité d’écriture

Selon Anzieu (1981), l’activité d’écriture représente une projection du vécu corporel de son

auteur. A l’adolescence, l’écriture peut permettre au sujet de décharger une partie de son

excitation pulsionnelle en donnant une forme écrite à son activité de fantasmatisation (Brun,

2002).

Nous avons conçu la consigne de notre activité d’écriture en nous inspirant du cadre de l’atelier

thérapeutique d’écriture proposé par Brun (2002) et avons introduit la présence de la figure

fraternelle dans l’espace imaginaire suggéré :

« C’est l’histoire d’un voyageur qui découvre un pays imaginaire et qui rencontre quelqu’un

qu’il reconnaît comme son frère / sa sœur. Décris son voyage dans un récit à la première

personne comme si tu étais le héros de cette histoire. Tu peux inventer la configuration de ce

pays, les particularités de ses habitants au gré de ta fantaisie, et indiquer comment tu

imaginerais ce frère / cette sœur et ce que tu voudrais faire avec lui / avec elle … »

A travers un discours narratif, l’adolescent a pu projeter sous une forme déguisée ses

sensations corporelles, ses liens à l’objet fraternel, et se positionner en tant que sujet. Il a

ainsi été appelé à transmettre des images de représentations de relation et d’identité narcissique.

Nous avons présenté cette activité à l’issue de la première séance comme une poursuite de

l’activité projective, et avons proposé au sujet de la réaliser entre les deux séances pour la

remettre lors de la prochaine rencontre, sinon de l’envoyer ultérieurement par voie postale

(enveloppe cachetée prévue à cet effet) ou par mail. Le cadre a été défini de manière souple

dans le but de pouvoir offrir au sujet un espace de rêverie, espace de jeu transitionnel au sens

winnicottien se situant entre réel et imaginaire.

2.3/ Echelles de mesure standardisées

Afin de pouvoir établir des comparaisons avec d’autres recherches et proposer des données

réplicables, nous avons ajouté la passation de deux échelles de mesure standardisées.

Compte tenu de la forte hétérogénéité des résultats des études portant sur la personnalité des

frères et sœurs de personnes autistes (cf. supra partie 1 § 1.3.2.2), nous avons proposé

d’introduire deux échelles mesurant des variables souvent prises en compte dans ces études :

l’estime de soi et l’anxiété.

Nous avons choisi le Self Esteem Inventory (SEI) de Coopersmith et l’Echelle Révisée

d’Anxiété Manifeste pour Enfant (R-CMAS) car ce sont deux échelles développées aux

Etats-Unis qui ont été validées en langue française et qui disposent d’un étalonnage réalisé sur un

échantillon correspondant aux caractéristiques d’âge retenues pour notre étude.

Toutes deux présentent l’intérêt de proposer une évaluation tant du niveau que de la nature des

variables considérées et pourront permettre ainsi d’affiner l’analyse.

2.3.1/ Self Esteem Inventory SEI (Coopersmith, 1984)

Selon la conception de l’auteur, le terme « Estime de Soi » renvoie au jugement que les

individus portent sur eux-mêmes quelles que soient les circonstances.

Cette échelle clinique présente l’avantage de permettre une évaluation de l’estime de soi par

domaine avec 4 sous-échelles : familial, social, scolaire, personnel.

Compte tenu de notre population, nous avons utilisé la forme scolaire de l’outil.

Cette échelle a été proposée à la fin de la première séance avec l’adolescent. Les réponses à

certains items ont pu être approfondies lors de la deuxième séance.

2.3.2/ Echelle Révisée d’Anxiété Manifeste pour Enfant R-CMAS (Reynolds et coll., 1985)

Cette échelle clinique permet d’évaluer la capacité de l’enfant et de l’adolescent à faire face au

stress lié à la maturation ou à une situation particulière.

Elle présente l’avantage de mesurer le degré d’anxiété par rapport à la moyenne des enfants du

même âge et de pouvoir différencier plusieurs caractéristiques de l’anxiété :

- Anxiété physiologique (manifestations somatiques de l’anxiété)

- Inquiétude / Hypersensibilité (peur, tension, hypersensibilité aux pressions

environnementales)

- Préoccupations sociales / Concentration (préoccupations par rapport à soi dans les

rapports aux autres, difficultés de concentration)

- Mensonge (échelle de désirabilité sociale).

A noter que l’anxiété est une variable étroitement liée à l’estime de soi, puisque une cause

principale de l’anxiété peut être un sentiment d’échec ou une inadéquation par rapport à ses

aspirations.

3/ Mode de traitement des données

Nous avons réalisé une analyse des données avec une méthode de convergence entre les

résultats observés à partir des différents outils utilisés.

Les deux groupes d’adolescents ont été comparés en utilisant une méthodologie qui combine

une analyse qualitative et une analyse quantitative :

- une approche qualitative a été privilégiée pour analyser les données fournies par

l’entretien clinique, les tests projectifs et l’activité d’écriture ;

- une approche quantitative a été employée à chaque fois que cela était possible : aux

tests projectifs et aux échelles standardisées qui permet l’interprétation d’indices

formels référés aux travaux de validation de l’épreuve.

Une analyse détaillée centrée sur les données contrastées de deux cas cliniques, pour chacun

des deux groupes étudiés, a été réalisée afin d’illustrer les résultats de l’approche comparée et

afin d’approcher plus finement les caractéristiques de la construction de la représentation de soi

de ces adolescents.

3.1/ Entretien clinique

S’inscrivant en parallèle par rapport aux autres outils sélectionnés, l’entretien clinique nous a

permis d’enrichir la compréhension des données et de les compléter.

Par une lecture dialectique des axes diachronique et synchronique déployés au fil des

entretiens, nous avons analysé le mode de relation aux objets de l’adolescent et l’image qu’il a

de lui-même en observant la manière dont il a reconstruit son histoire, les représentations

et émotions qu’il a pu associer à chaque thème abordé. Un croisement des données

recueillies auprès des parents a permis d’approfondir notre analyse pour le groupe d’étude

clinique.

L’analyse de l’entretien clinique a été conduite à un double niveau :

- dans le but d’appréhender le fonctionnement psychique global de l’adolescent et de resituer

l’ensemble des données fournies par le protocole par rapport à la problématique singulière du

sujet ;

- dans le but de mettre à l’épreuve certaines hypothèses précises de notre problématique de

recherche.

Outline

Documents relatifs