• Aucun résultat trouvé

Absence d’influence de la démonstration

Contribution expérimentale

3 Développement des capacités de production d’intervalles lents entre 1 & 4 ans : Influence de stimulations lentes

3.2.1 Absence d’influence de la démonstration

Cette première analyse est indispensable pour prouver que le TMS initial des enfants n’a pas été influencé par le TMS de l’expérimentateur lors de la démonstration. La comparaison entre le TMS de l’expérimentateur (moyenne = 776 ms, SD = 163), entendu et observé par l’enfant pendant la démonstration, et celui produit ensuite par l’enfant (moyenne = 468 ms, SD = 139) par un test T de Student (pour des échantillons appariés) démontre que le TMS produit par l’enfant est significativement plus rapide que celui produit par l’expérimentateur [t = 13,05, dl = 79, p<.0001]. De la même manière, la variabilité de l’expérimentateur (moyenne = 12,87, SD = 6.24) est significativement inférieure à celle de l’enfant (moyenne = 22,15, SD = 16.42) [t = -4,83, dl = 79, p<.0001). Le rythme de frappe de l’enfant n’est donc pas influencé par celui de l’expérimentateur.

3.2.2 Analyse du TMS et de sa variabilité

Une ANOVA portant sur les médianes des IRI au cours du dernier essai de TMS1 (S<Age3 x Sexe2> x TMS1) ne révèle aucun effet de sexe et de l’âge. Au cours de cette séance, les données ne permettent donc pas de conclure que le TMS varie en fonction de l’âge (Tableau 8).

Séance R : TMS initial en fonction de l'âge AGE TMS1 (ms) 100 300 500 700 900 1100 1300

1 ans 2 ans 3 ans

Min-Max 25% à 75% Valeur Médiane

Nombre d’IRI Médiane Variabilité

Moyenne 452,05 30,37 1 an 557 SD 98,23 20,90 Moyenne 454,17 21,75 2 ans 691 SD 121,46 16,65 Moyenne 486,18 17,86 3 ans 1040 SD 167,18 11,46 Tableau 8 :

Caractéristiques du TMS en fonction de l’âge des enfants

La même analyse portant cette fois sur les données de variabilité (ANOVA : S<Age3 x Sexe2> x TMS1) révèle un effet principal de l’âge [F(2,74) = 3,86, p<.05] : la variabilité du TMS diminue avec l’âge. Statistiquement, elle diminue significativement entre le groupe des enfants de 1 an et ceux de 3 ans (test post-hoc de Tukey : p<.05).

L’étude de la variabilité inter-individuelle (comparaison de la variance, table de Snédécor) montre qu’elle augmente avec l’âge de façon significative entre 1 an et 3 ans (F35, 25=2,90 ; p<.01).

3.2.3 Etude de la médiane réduite des IRI

Comparaison des 3 phases

Les 11 ANOVA (<Age3 x Sexe2> x Phase3) portant sur les médianes réduites des IRI des phases de TMS1, synchronisation (essais analysés un par un) et de TMS2 ne révèlent que très peu d’effet principaux et aucune interaction (Tableau 9).

Effets et Interaction Phase Sexe

TMS1 / RS0 / TMS2 F (2, 136) = 11,63 ; p<.0001 NS TMS1 / RS5 / TMS2 F (2, 132) = 5,87 ; p<.005 F (1, 66) = 4,01 ; p<.0493 TMS1 / RS10 / TMS2 F (2, 136) = 5,64 ; p<.005 NS TMS1 / RS15 / TMS2 NS NS TMS1 / RS20 / TMS2 NS NS TMS1 / RS25 / TMS2 NS NS TMS1 / RS30 / TMS2 NS NS TMS1 / RS35 / TMS2 NS NS TMS1 / RS40 / TMS2 NS NS TMS1 / RS45 / TMS2 NS NS TMS1 / RS50 / TMS2 NS NS Tableau 9 :

Effets significatifs révélés par la comparaison des médianes des IRI des 3 phases expérimentales

Ces analyses montrent qu’il existe un effet de la phase pour les 3 premiers essais de synchronisation. Au-delà de 10% de ralentissement par rapport au TMS initial, les IRI restent comparables au cours des 3 phases quel que soit l’essai de synchronisation. Le graphique suivant illustre les médianes des IRI au cours des essais (Figure 22).

0.60 0.70 0.80 0.90 1.00 1.10 1.20 TMS1 RS0 RS5 RS10 RS15 RS20 RS25 RS30 RS35 RS40 RS45 RS50 TMS2 Essais des phases expérimentales

Valeur de la médiane réduite des IR

I

1 ans 2 ans 3 ans

Figure 22 :

Comparaison des médianes réduites des IRI en fonction des essais des 3 phases expérimentales

Les comparaisons respectives des phases de TMS (ANOVA : S<Age3 x Sexe2> x Phase3) avec les 3 premiers essais de synchronisation (RS0, RS5 et RS10), montre que les enfants accélèrent (par rapport à leur TMS initial) leurs frappes pendant ces 3 essais de synchronisation (respectivement : p<.0001, p<.005 et p<.005) puis ils reviennent à leur rythme de frappe initial après la phase de synchronisation (les médianes des phases de TMS1 et de TMS2 ne sont pas significativement différents)11. Ces résultats peuvent être visualisés graphiquement au moyen des distributions des IRI de l’ensemble des enfants (voir graphiques

IRI sous Excel)

Quant à l’effet spécifique du sexe (comparaison des 3 phases tenant compte de l’essai à 5% de ralentissement), il montre que, pour cet essai, les filles accélèrent plus leurs frappes que les garçons (test post-hoc de Tukey : p<.05). Cet effet est marginal parce qu’il n’est pas retrouvé pour les autres essais de synchronisation.

Globalement, les enfants ont accéléré leurs frappes par rapport à leur rythme spontané pendant les 3 premiers essais. Au cours de ces 3 essais, le ralentissement de la stimulation était relativement faible (il n’excédait pas 10% de la valeur du TMS de l’enfant). Pour des ralentissements plus importants, les enfants ont conservé leur rythme de frappe initial.

11 Les médianes des IRI réduites des essais RS0, RS5 et RS10 sont chacune significativement plus rapides que celles des essais de TMS2 (respectivement : p<.0005, p<.05 et p<.05).

Comparaison des essais de synchronisation

Les médianes des IRI sont différentes en fonction du décalage requis (ANOVA : S<Age3 x Sexe2> x Essai11) : il existe un effet principal des essais [F(10,470) = 3,29, p<.0005]) : les IRI ralentissent au cours des essais (Figure 23). De plus, l’analyse révèle une interaction triple entre l’âge et le sexe des enfants et les essais [F(20,470) = 1,90, p<.05]. Cette triple interaction, sous-entend simplement que pour certains essais et pour certains âges, les filles frappent différemment des garçons.

0.60 0.70 0.80 0.90 1.00 1.10 1.20 RS0 RS5 RS10 RS15 RS20 RS25 RS30 RS35 RS40 RS45 RS50 Essais

Valeur de la médiane réduite des IR

I

1 ans 2 ans 3 ans

Figure 23 :

Comparaison de la médiane réduite des IRI en fonction des essais de la phase de synchronisation

Concernant l’effet de l’importance du ralentissement, une analyse post-hoc de Tukey a permis de comparer les différents essais entre eux, tout âge confondu.

Un ralentissement des ISI de 0 à 15% ne modifie pas de façon significative la médiane des IRI. A partir d’une variation de 20%, les frappes ralentissent significativement par rapport au 1er essai de synchronisation (i.e. 0% de ralentissement par rapport au TMS1) (respectivement de 20 à 25% : p<.05 ; pour 30% : p<.005 ; pour 35% : p<.0005 ; de 40 à 45% : p<.0001 et pour 50% de variation : p<.005). Les enfants de 1 à 3 ans sont donc capables de ralentir parallèlement au ralentissement du stimulus auditif entendu. Cette comparaison avec l’essai à 0% est de loin la plus informative pour déterminer à partir de quelle variation d’ISI les enfants ralentissent leurs frappes : la comparaison doit se faire par

rapport à une condition de référence qui correspond à une stimulation externe de même tempo que leur propre TMS.

Pour tous les autres essais, lorsqu’ils sont comparés 2 à 2, leurs médianes ne sont statistiquement pas différentes. Une exception existe pour les essais correspondants aux variations de 40 et 45%. Pour l’essai à un ralentissement de 40%, le rythme de frappes enregistré est plus lent que celui mesuré pour un ralentissement de 0 à 10% (respectivement p<.0001, p<.05 et p<.01). La médiane mesurée à 45% est, elle, plus lente que celles de 0 à 25% (respectivement p<.0001, p<.005, p<.0005, p<.01, p<.05 et p<.05). Ces résultats suggèrent que le ralentissement des frappes le plus important quantitativement et le plus significatif, tout âge confondu, est observé pour une variation de 40 et de 45%.