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Les évidences sur les chocs monétaires

Chapitre 3 L’Analyse des résultats

3.1 Les évidences sur les chocs monétaires

Carr et Floyd (2002) ont obtenu les résultats suivants : pendant les années 1972 et 1998, le niveau de prix canadien (CPICA) était positivement corrélé au taux de change nominal (NEXCAUS), ce qui n’était pas conforme aux attentes. Cependant, étant donné que l’équation de régression ne peut pas passer le test de cointégration de Dickey-Fuller, cette régression n’était pas statistiquement significative. Le taux de change réel (REXCAUS) et le ratio de la production industrielle canadienne sur la production industrielle américaine (IPRODRAT) n’étaient pas également statistiquement significatifs. Le taux de change réel (REXCAUS) était positivement lié à la différence de taux de chômage du Canada et des États-Unis (UEMPDIFF), ce qui n’était pas conforme aux attentes et l’équation de cette régression ne peuvent pas passer le test de cointégration de Dickey-Fuller. Dans toutes les équations de régression, seule la régression entre le taux de change réel (REXCAUS) et le différentiel de taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis (INTDIFF) était statistiquement significative et il existait une corrélation positive entre les deux.

Tableau a. L’analyse de MCO des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États- Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1972 à décembre 1998

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICA CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF CONSTANT 1,829e-01*** (9,099) 5,440e-01*** (39,567) 0,237 219 (0,196) 1,281e-02 (0,461) 0,016 411 (0,229) NEXCAUS -8,374e-01 (-1,371) -4,750e-03 (-0,353) REXCAUS -79,475 43 (-0,957) 1,508e +00 (0,792) 11,384* (2,318) CPIUS 2,508e-01*** (7,978) TREND -3,662e-04*** (-4,475) 1,897e-04*** (9,203) -0,002 271 (-0,353) -2,367e-05 (-0,161) -0,000 175 (-0,459) R2 0,223 5 0,434 5 0,003 234 0,002 038 0,017 16 Erreur standard 0,136 5 0,019 51 10,78 0,247 1 0,637 4 Signification de F 0,0 0,0 0,595 5 0,848 3 0,904 9

Remarque : CPICA et CPIUS sont les indices des prix à la consommation canadiens et américains. NEXCAUS et REXCAUS sont les taux de change nominaux et réels du Canada par rapport aux États-Unis. IPRODRAT est le rapport entre la production industrielle canadienne et américaine. UEMPDIFF est la différence des taux de chômage entre le Canada et les États-Unis. INTDIFF est la différence entre les taux de papier commercial à 90 jours du Canada et des États-

Unis. Les chiffres entre parenthèses sont des rapports t. Les indices supérieurs ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 %, respectivement. Sources : La source pour les données canadiennes est Statistique Canada, pour les États-Unis est FRED (Fédéral Réserve Banque).

Nous utilisons les données récemment collectées pour réanalyser les régressions de 1972 à 1998. Les résultats sont présentés dans le tableau a. Les résultats montrent que le taux de change nominal (NEXCAUS) est corrélé négativement à l’indice de prix (CPICA et CPICAUS). Cela est bien vérifié qu’en raison du choc monétaire causé par l'offre excédentaire, le dollar canadien s'est déprécié, de sorte que le taux de change réel a une corrélation négative avec le niveau des prix canadiens. Mais la régression n’est pas statistiquement significative. Le taux de change réel (REXCAUS) est corrélé négativement avec la production (IPRODRAT) et positivement avec le taux de chômage (UEMPDIFF). La dépréciation du taux de change réel entraînera une augmentation de la production intérieure et de l’emploi. Mais aucunes ces régressions ne sont pas statistiquement significatives. Enfin, le taux de change réel (NEXCAUS) est corrélé positivement avec le taux d’intérêt (INTDIFF). Elle est statistiquement significative dans le cas du niveau de signification de 5 %. Cela signifie que les détenteurs d'actifs ont pris conscience des variations des taux de change et ont réagi sur le marché des actifs, ce qui a entraîné des variations des taux d'intérêt. L’analyse de régression par la nouvelle base de données donne des résultats presque identiques à ceux de Carr et Floyd (2002). En observant la valeur Pr (> F) du tableau c (test de causalité), nous pouvons confirmer que, sur la nouvelle base des données de 1972 à 1998, la fluctuation du taux de change réel ne peut être attribuée à l’impact du choc monétaire.

Tableau b. L’analyse de MCO des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États- Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1972 à décembre 2018

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICA CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF CONSTANT 1,205e-01***

(7,033) 4,857e-01*** (73,84) 2,177e-02 (0,027) 9,114e-03 (0,484) 1,753 58*** (4,493) NEXCAUS 5,945e-01 (1,355) 7,287e-02*** (13,43) REXCAUS -5,392e +01 (-1,348) 1,302e +00 (1,417) 0,196 189 6 (0,352) CPIUS 3,302e-01*** (18,228) TREND -1,568e-04***

R2 0,391 0,322 5 0,003 356 0,003 998 0,128 1 Erreur standard 0,182 1 0,020 76 9,675 0,222 3 1,394 Signification de

F 0,0 0,0 0,39 0,33 0,0

Remarque : CPICA et CPIUS sont les indices des prix à la consommation canadiens et américains. NEXCAUS et REXCAUS sont les taux de change nominaux et réels du Canada par rapport aux États-Unis. IPRODRAT est le rapport entre la production industrielle canadienne et américaine. UEMPDIFF est la différence des taux de chômage entre le Canada et les États-Unis. INTDIFF est la différence entre les taux de papier commercial à 90 jours du Canada et des États- Unis. Les chiffres entre parenthèses sont des rapports t. Les indices ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 % respectivement. Sources : La source pour les données canadiennes est Statistique Canada, pour les États-Unis est FRED (Fédéral Réserve Banque).

Maintenant, avec les nouvelles données recueillies, nous effectuons une analyse de régression de 1972 à 2018. D’après les résultats présentés dans le tableau b, le taux de change nominal (NEXCAUS) est positivement corrélé à l’indice des prix à la consommation canadiens (CPICA), mais n’est pas statistiquement significatif. Le rapport à l’indice des prix à la consommation pour le Canada et les États- Unis (CPICAUS) est également positivement corrélé avec le taux de change nominal (NEXCAUS) et statistiquement significatif au niveau de 0,1 %. Le taux de change réel (REXCAUS) a une corrélation négative avec la production (IPRODRAT), une corrélation positive avec le taux de chômage (UEMPDIFF) et une corrélation positive avec le taux d’intérêt (INTDIFF), ce qui correspond à notre relation prévisionnelle. Malheureusement, ces trois régressions ne sont pas statistiquement significatives.

Tableau c. Le test causalité Granger des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États-Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1972 à décembre 1998

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF F_NEXCAUS 0,580 6

F_REXCAUS 0,491 9 2,546 2 1,587 6

Pr (>F) 0,628 2 0,688 1 0,056 07 0,192 3

Remarque : Les variables sont des versions distendues de celles définies dans les notes du tableau a. F_NEXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change nominal. F_REXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change réel. Les indices ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 % respectivement. Sources : voir tableau a.

Tableau d. Le test causalité Granger des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États-Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1972 à décembre 2008

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF F_NEXCAUS 2,991 3

F_REXCAUS 1,038 1 3,323 4 1,075 5

Pr (>F) 0,030 51* 0,375 2 0,019 52* 0,348 9

Remarque : Les variables sont des versions distendues de celles définies dans les notes du tableau a. F_NEXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change nominal. F_REXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change réel. Les indices ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 % respectivement. Sources : voir tableau b.

Afin de confirmer davantage le lien entre le taux de change réel et la production, le chômage et les taux d’intérêt, nous effectuons les tests de causalité. Dans le tableau d, seul le chômage montre une relation statistiquement significative avec le taux de change réel à 5 % du niveau de signification, ce qui indique une légère corrélation entre le taux de change réel et l’emploi. Mais après une analyse complète de l’analyse de régression et du test de causalité, nous sommes parvenus à la conclusion que, sur la base de données de 1972 à 2018, rien n’indique que la fluctuation du taux de change réel entre le Canada et les États-Unis soit causée par le choc monétaire.

Jusqu’à présent, nous non seulement refaisons l’analyse des régressions de 1972 à 1998 à travers les données nouvellement collectées, mais également effectuons l’analyse de régression de 1972 à 2018. Les résultats obtenus ne semblent pas prouver que le choc monétaire est à l’origine de la fluctuation du taux de change réel. Considérant que les résultats de 1972 à 2018 peuvent être affectés par les données d’une ancienne période (1972-1998), nous travaillons l’analyse de régression de 1999 à 2018 et comparons les résultats (dans le tableau e et f) avec ceux de Carr et Floyd (2002) de 1972 à 1998.

Tableau e. L’analyse de MCO des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États- Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1999 à décembre 2018

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICA CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF CONSTANT 6,452e-02 (0,670) -1,767e-04 (-0,331) 0,487 386 (0,144) -0,143 733 (-1,850) 2,359e-02 (0,325) NEXCAUS 1,402e +00* (2,114) 1,347e-02*** (3,840) REXCAUS -42,267 719 (-1,065) 0,943 353 (1,036) -2,514e +00 *** (-2,956)

CPIUS 3,575e-01*** (14,045) TREND -3,823e-05 (-0,180) 1,791e-07 (0,151) -0,001 658 (-0,220) 0,000 306 (1,772) -6,093e-05 (-0,378) R2 0,464 0,060 0,005 304 0,019 69 0,037 81 Erreur standard 0,226 5 0,001 26 8,008 0,183 8 0,171 7 Signification de F 0,760 0,583 1 0,912 0,662

Remarque : Les variables sont des versions distendues de celles définies dans les notes du tableau a. Les indices ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 % respectivement. Sources : voir tableau b.

Tableau f. Le test causalité Granger des effets des fluctuations du taux de change réel entre le Canada et les États-Unis sur les conditions économiques au Canada par rapport aux États-Unis de janvier 1999 à décembre 2018

Variables

indépendantes Variable dépendante CPICAUS IPRODRAT UEMPDIFF INTDIFF F_NEXCAUS 8,276 5

F_REXCAUS 1,439 6 1,665 7 1,492 6

Pr (>F) 2,985e-05 *** 0,232 0,175 2 0,217 3

Remarque : Les variables sont des versions distendues de celles définies dans les notes du tableau a. F_NEXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change nominal. F_REXCAUS représente la valeur statistique de F-test du taux de change réel. Les indices ∗∗∗, ∗∗ et ∗ indiquent une signification statistique au niveau de 0,1 %, 1 % et 5 % respectivement. Sources : voir tableau b.

D’après les résultats des tableaux e et f, nous pouvons constater qu’il existe une corrélation positive entre le taux de change nominal (REXCAUS) et l’indice des prix à la consommation (CPICA et CPICAUS), ce qui est en contradiction avec notre signe attendu. Et il n’existe qu’une relation statistiquement significative entre le taux de change nominal (REXCAUS) et l’Indice des prix à la consommation canadienne (CPICA). Le taux de change réel (REXCAUS) est négativement corrélé avec la production (IPRODRAT), qui correspond au signe attendu, mais n’est pas statistiquement significatif et ne peut pas passer le test de causalité. Le taux de change réel (REXCAUS) est lié négativement avec le taux de chômage (UEMPDIFF), qui correspond au signe attendu, mais la statistique n’est pas significative. Le taux de change réel (REXCAUS) et le taux d’intérêt (INTDIFF) montrent non seulement une corrélation négative avec l’opposé des attentes, mais ne peuvent pas non plus passer le test de causalité.

Par conséquent, nous pouvons penser que, sur la base des données de 1999 à 2018, il n’existe aucune preuve permettant de prouver que le choc monétaire est la raison qui affecte la fluctuation du taux de

change réel. Ceci est conforme aux conclusions de Carr et Floyd (2002) d’après les données de 1972 à 1998.