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les matrices apicoles

4. Résultats et discussions

4.1. Extraction de la cire d’abeille

4.1.2. Évaluation des performances et validation de la méthode

Pour faciliter la lecture, l’ensemble des résultats est présenté dans un tableau récapi-tulatif (Tableau II-4).

Sélectivité́ et spécificité́ des méthodes d’analyse

Les trois points d’identification ont été contrôlés pour chacun des composés étudiés afin d’assurer la sélectivité et la spécificité de la méthode.

Estimations des limites de détection et quantification

Les LOD et LOQ ont été déterminées par l’analyse d’extraits de cire blanche dopée à des concentrations croissantes.

La méthode développée présente des LOD et LOQ comprises entre 1 et 40 ng.g-1. Pour les néonicotinoïdes les LOQ sont comprises entre 1 ng.g-1 (thiaméthoxame, clo-thianidine, imidaclopride, acétamipride et thiaclopride) et 20 ng.g-1 (acide-6-chloronicotinique). Les pyréthrinoïdes présentent, quant à eux, des LOQ comprises entre 5 ng.g-1 (deltaméthrine) et 40 ng.g-1 (lambda-cyhalothrine) et le boscalide de 1 ng.g-1.

Des valeurs du même ordre de grandeur ont été reportées dans la littérature (entre 2 et 7 ng.g-1) (95), pour l'analyse de 7 néonicotinoïdes dans la cire d'abeille après une extraction sur colonne EXtrelut®.

L’étude de Niell et al. (93), traitant de l’analyse de 51 pesticides dans la cire d’abeille, présente des LOQ plus élevées que celles obtenues pour la méthode déve-loppée : 100 ng.g-1 pour le boscalide et la lambda-cyhalothrine, 10 ng.g-1 pour le thiaméthoxame, l’imidaclopride et le thiaclopride.

Une autre étude portant sur l'analyse de néonicotinoïdes et de leurs métabolites (imi-daclopride, 5-hydroxy-imi(imi-daclopride, acide-6-chloronicotinique, oléfine-imi(imi-daclopride, thiaméthoxame et clothianidine) dans les abeilles, le pollen et le miel (129), présente des LOQ comprises entre 43 et 132 ng.g-1. Là encore, la méthode développée et pré-sentée dans ce manuscrit permet d'obtenir de meilleurs résultats bien qu’elle soit une méthode multi-famille comprenant non seulement la famille des néonicotinoïdes mais également les pyréthrinoïdes et le boscalide qui ont des propriétés physico-chimiques bien différentes. En ce qui concerne les pyréthrinoïdes, l'étude multi-résidus de Chauzat et al. (29), qui utilise une quantité de solvant supérieure avec 84 mL

(rap-port V/Q = 42 mL.g-1), permet d'obtenir des LOQ de 10 ng.g-1 pour la cyperméthrine et 20 ng.g-1 pour la deltaméthrine, qui sont des valeurs équivalentes voire supérieures à celles obtenues avec la méthode développée (10 ng.g-1 et 5 ng.g-1 respectivement). Bien que le boscalide ait rarement été reporté dans les études portant sur l'analyse des matrices apicoles, une étude globale portant sur la contamination de plusieurs matrices apicoles dont la cire d'abeille (84), reporte l'analyse du boscalide. Cette étude ne détaille pas les caractéristiques des méthodes analytiques utilisées. Cepen-dant les LOD sont mentionnées pour le boscalide (1 ng.g-1), la deltaméthrine (20 ng.g -1), le thiaclopride (1 ng.g-1) et l'imidaclopride (2 ng.g-1). Ces valeurs sont similaires ou supérieures à celles obtenues pour la méthode développée (respectivement 1 ; 5 ; 1 et 1 ng.g-1). La méthode présentée dans ce manuscrit est donc plus sensible pour les composés cités précédemment. Cependant, il faut noter qu’elle ne comprend pas au-tant de molécules à analyser (13 au lieu de 200). Une autre étude, traiau-tant de l'ana-lyse multi-résidus d'une centaine de composés dans les abeilles, le miel et le pollen (22), présentent des LOQ similaires pour deux composés communs : acétamipride (1,1 ng.g-1) et lambda-cyhalothrine (41 ng.g-1). Cependant, la méthode développée permet d'obtenir des LOQ plus basses pour le boscalide (1 ng.g-1) et la bifenthrine (10 ng.g-1) par rapport à celles de Kasiotis et al. (22) (respectivement 12 ng.g-1 et 24 ng.g -1). En revanche, ils obtiennent de meilleures LOQ pour le thiaclopride (0,4 ng.g-1

contre 1 ng.g-1).

Même si plusieurs études parviennent à accéder à des performances similaires pour certains composés, la matrice d'étude n'est pas toujours la même. La cire étudiée dans ce manuscrit est bien plus complexe que les abeilles, le miel ou le pollen.

Globalement, la méthode développée est plus sensible que celles disponibles dans la littérature, en utilisant une quantité moindre de solvant. Le défi a concerné plus par-ticulièrement la préparation d'échantillon. C'est finalement la combinaison d'une mé-thode d'extraction efficace à une mémé-thode analytique sensible et sélective, basée sur la performance d'un système UPLC-MS/MS, qui a permis d'obtenir des LOQ basses pour tous les composés.

Estimation du modèle mathématique de la courbe de calibra-tion

La correspondance du modèle mathématique des courbes de calibration est estimée pour chaque molécule avec le coefficient de détermination (r2). Ainsi, les courbes de calibration des néonicotinoïdes et du boscalide correspondent à des modèles linéaires, alors que celles des pyréthrinoïdes correspondent à un modèle quadratique. Les

coeffi-cients de détermination sont tous supérieurs à 0,99, excepté pour la lambda-cyhalothrine et la deltaméthrine (0,98) et pour la cyperméthrine (0,95).

Précision intermédiaire et répétabilité

Les valeurs des coefficients de variation (CV) de la répétabilité indiquent une répéta-bilité satisfaisante (< 20 %) pour la majorité des molécules. Cependant, les pyréthri-noïdes présentent des CV plus élevés (entre 26% pour la deltaméthrine et 58% pour la cyperméthrine) à la concentration basse (C2).

En ce qui concerne la précision intermédiaire, les résultats montrent l’effet inverse. Les valeurs sont satisfaisantes (< 30 %) pour les pyréthrinoïdes, le boscalide, le thiaclopride et l’acétamipride. En revanche, les six autres molécules présentent des valeurs supérieures, notamment sur les concentrations basses (C2) et moyennes (C4), comprises entre 30 % (clothianidine, C2) et 45 % (oléfine-imidaclopride, C2).

Rendements d’extraction

Les rendements d’extraction obtenus sont satisfaisants puisqu’ils sont compris entre 72 % (oléfine-imidaclopride, C6 ; bifenthrine, C2) et 116 % (cyperméthrine, C2).

Effets de matrice

Une suppression de signal est observée pour tous les pesticides, excepté pour la del-taméthrine (17 %, C2). Les effets de matrice sont faibles pour la famille des néonico-tinoïdes, puisque compris entre -2 % (5-hydroxy-imidaclopride, C4 ; imidaclopride, C2) et -12 % (oléfine-imidaclopride, C6 ; acide-6-chloronicotinique, C2), sauf pour l’oléfine-imidaclopride C2 (-22%). Le boscalide présente des effets de matrices compris entre -16% (C2) et -38% (C6). En revanche, les pyréthrinoïdes présentent des effets de matrice plus importants, compris entre -20% (cyperméthrine, C2) ou 17% (delta-méthrine) et -92% (bifenthrine, C6).

Des effets de matrice sont donc observés pour les pyréthrinoïdes et, dans une moindre mesure, pour le boscalide. Cependant, des effets de matrice compris entre 61 et 79 % ont été reportés dans une étude qui traite de l’analyse de sept néonicotinoïdes (dont acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxame) dans la cire d’abeille (95). En revanche, l’étude de Niell et al. (93), traitant de l’analyse de 51 pesticides dans la cire d’abeille, fait état d’effets de matrice moins importants pour deux molécules : 5% pour le boscalide et -23 % pour la lambda-cyhalothrine.

L’étude de Li et al. (85) présente des effets matrices moins importants pour trois mo-lécules : entre -21 et 15 % pour la bifenthrine, entre -22 et 10,5 % pour la lambda-cyhalothrine, et entre -22 et 6 % pour la cyperméthrine.

4.2. Application à des campagnes d’analyses de pesticides