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Le questionnaire se décline donc en trois thèmes : 1. L’orchestre ;

2. L’école ; 3. La famille.

Le thème l’orchestre cherche à cerner la perception que l’élève a de sa pratique musicale et de sa participation à l’orchestre. On cherche à mesurer l’investissement de l’élève dans le dispositif et le plaisir éventuel qu’il en retire.

Le thème de l’école vise à se faire une idée du réinvestissement des éventuelles retombées positives au niveau de l’établissement, dans la scolarité. Le but est de voir s’il existe un lien entre le fait de pratiquer une activité valorisante et reconnue au sein de l’établissement et de l’équipe éducative, et le fait de développer une vision positive et investie de sa propre scolarité et, d’une façon générale, de l’institution scolaire et des adultes qui la représentent.

Le thème de la famille a pour but – toujours dans la perception de l’élève – de voir si un rapport positif à la musique et à la pratique musicale de l’enfant peut influencer de façon positive le rapport à l’école et favoriser l’implication des parents dans la scolarité de l’élève et le développement de pratiques de coéducation.

L’ordre des thèmes se veut logique et progressif. L’objet de notre étude est le dispositif de classe orchestre. Nous commençons donc par questionner celui-ci au regard des élèves musiciens. Cela conduit également l’élève à amorcer une réflexion sur sa participation à l’orchestre sur laquelle il pourra s’appuyer en abordant les questions des deux autres parties.

La seconde partie, sur le thème de l’école, trouve logiquement sa place en deuxième position. L’orchestre se pratique à l’école, au sein d’une classe particulière. Il est totalement intégré à la scolarité, et contribue à forger l’identité scolaire des élèves. Il est donc intéressant de s’interroger sur la façon dont l’orchestre à l’école s’articule, dans le vécu et le ressenti des élèves, avec le reste de l’environnement éducatif institutionnel. Quelle est sa place par rapport à des enseignements et un parcours peut-être plus classiques et, éventuellement, comment cela est-il perçu par les autres enseignants ?

La dernière partie, concernant la famille, est probablement la plus personnelle, ou en tout cas celle qui interroge l’enfant non plus sur la sphère scolaire, mais sur la sphère familiale. C’est le comportement des parents, leur implication dans la scolarité de l’enfant qui sont questionnées. Compte tenu du caractère privé des relations familiales, il s’agit de la partie la plus sensible du questionnaire en ce qu’elle contient les questions les plus susceptibles d’être perçues comme invasives, ce qui représente pour nous un facteur de risque quant à la « franchise », pourrait-on dire, l’exhaustivité des réponses.

Comme précisé plus haut, le questionnaire a été conçu de manière à servir aussi bien pour des classes orchestre que pour des classes témoin ne relevant pas du dispositif. Les parties ayant trait à l’école et à la famille sont donc indépendantes de la partie relative à l’orchestre. Cela devrait simplifier le travail d’analyse comparative et permet de conférer à l’ensemble une certaine homogénéité. (Un exemplaire de chaque questionnaire est disponible en annexe.)

Nature des variables

Les questions ont été rédigées dans un style direct simple pour se rapprocher de l’oral, moins scolaire et moins formel. Le tutoiement a été préféré au vouvoiement pour la même raison ; il est d’ailleurs souvent d’usage à La Réunion, où nombre d’élèves du collège tutoient leurs enseignants.

La majorité des questions propose quatre réponses, sur le modèle de l’échelle de Likert. Les réponses possibles ne sont pas toujours formulées de la même façon. D’abord, pour mieux refléter les questions auxquelles elles répondent ; ensuite, pour ne pas instaurer trop de monotonie dans le questionnaire, ce qui pourrait inciter certains élèves à répondre de manière peut-être un peu trop automatique. Les réponses possibles sont toutes proposées, de gauche à droite, du cas le plus favorable ou positif (« tout à fait d’accord »), au cas le plus défavorable ou négatif (« pas du tout d’accord »). Il s’agit donc de questions fermées, assez précises pour que ne subsiste aucune ambiguïté. Un large recours à ce type de question facilite en outre le traitement des réponses.

Quelques questions sont à choix multiple, et deux questions ouvertes (de type QROC : questions à réponses ouvertes courtes) invitent l’élève à s’exprimer comme il l’entend en rédigeant lui-même sa réponse. Nous ne voulions pas, dans ce questionnaire, que la maîtrise de l’expression écrite représente un obstacle. C’est pourquoi elle est ici réduite à la portion congrue. La dernière question permet néanmoins à chaque élève qui le souhaiterait de réagir au questionnaire en ajoutant quelque chose qui n’aurait pas été prévu.

Protocole de passation

Le questionnaire sera présenté en classe, pendant le cours de musique, et c’est dans ce cadre que les élèves y répondront. Les enseignants de musique étant systématiquement responsables de la classe orchestre, il est plus aisé de les impliquer dans la recherche, dont ils saisiront par ailleurs peut-être plus facilement les enjeux. De plus, nombreux sont ces enseignants à prendre en charge la totalité, sinon une bonne partie des classes de leur établissement. Ainsi, un seul enseignant par collège peut s’occuper de faire passer le questionnaire à plusieurs classes, ce qui assure une meilleure continuité, une meilleure cohérence des conditions de passation.

Le questionnaire comporte, en manière d’introduction, des consignes aux élèves. Elles rappellent brièvement l’objectif de l’enquête, le principe d’anonymat, et donnent quelques conseils pour répondre au mieux aux questions. Elles pourront être lues par l’enseignant avant de commencer la passation. D’après les pré-tests effectués, la passation ne devrait pas nécessiter plus de quinze minutes sur le temps de classe, temps de préparation et de passation des consignes compris. (Les autorisations de passation figurent en annexe, avec un exemple de la lettre remise aux chefs d’établissement concernés.)

Le questionnaire destiné aux classes orchestre, intitulé « Orchestre à l’école », comporte 40 questions. Le questionnaire destiné aux classes témoin, intitulé « Scolarité et coéducation », en compte 29. Sur ce questionnaire figurent, au tout début, des questions dont les réponses sont a priori

hors cadre. Ses questions concernent le sexe, le niveau – la classe – de l’élève et la classe au cours de laquelle il a intégré le dispositif. Les réponses possibles dépassent le cadre d’enquête envisagé à priori, puisque celui-ci se limite, au moins dans un premier temps, à des élèves de 3e ou 4e

bénéficiant du dispositif depuis au minimum la 6e. Nous préférons cependant n’écarter aucune

éventualité, du fait de l’utilisation de questions à choix multiple. Nous nous réservons également la possibilité, au besoin, d’étendre notre échantillon à des classes de 6e ou de 5e.

Le dispositif de classe orchestre

La première variable à considérer est bien entendu l’appartenance ou non au dispositif. La première vague d’enquête porte sur des élèves bénéficiant du dispositif de classe orchestre depuis au moins 3 ans. Si la variable « durée de participation » reste bien sûr à observer, nous ne pensons pas qu’elle puisse à ce niveau se révéler déterminante (entre 3 et 4 années de participation, voire plus pour les quelques élèves ayant intégré le dispositif à l’école primaire).

Partie 1 : l’orchestre

Les questions 4 à 7 visent à mesurer l’image que les élèves musiciens se font de l’orchestre à l’école et, plus largement de la pratique musicale, de groupe comme individuelle. Le résultat attendu est qu’ils en aient dans une large mesure une perception positive qui doit contribuer à façonner une bonne image d’eux-mêmes, de leur statut d’élève et de ce dont ils sont capables dans un environnement scolaire. Les questions 4 et 5, surtout, concernent directement – question frontale – le degré de satisfaction et, d’une certaine manière, la fierté liée au fait d’appartenir à l’orchestre et d’exécuter convenablement un morceau. Nous n’insistons pas sur ces questions du fait que toutes les recherches sur le sujet ont effectivement montré que l’orchestre agissait comme un marqueur social. Il s’agit seulement pour nous de confirmer le sentiment sans nécessairement chercher à approfondir.

Les questions 6 et 7 concernent l’utilité du dispositif au regard des élèves. Nous savons que la pratique musicale de groupe développe un certain nombre de compétences transversales – concentration, coopération, gestion de tâches complexes… – transposables, qui font d’ailleurs l’objet de nos observations sur le terrain. Ce que nous cherchons à voir ici, c’est si l’élève-musicien a lui-même établi ce lien en développant sur sa pratique musicale un regard peut-être un peu distancié. Ces questions sont surtout liées à notre travail d’observation.

Les questions 8 et 9 ont pour objet de mesurer l’investissement de l’élève dans sa pratique musicale et la place qu’il lui donne.

Les questions 10 à 12 s’intéressent au rapport des parents à la pratique musicale de leur enfant. Les questions 11 et 12 concernent spécifiquement non pas l’implication des parents, mais leur intérêt pour l’orchestre et la pratique musicale. La question 12 concerne leurs déplacements lors des concerts, d’autant plus intéressants qu’ils peuvent les amener à se rendre dans l’établissement scolaire et à entrer en contact avec des membres de l’équipe éducative et/ou d’autres parents d’élèves.

Cette partie s’achève sur une question ouverte laissant aux élèves la possibilité de s’exprimer librement, s’ils en ressentent le besoin, sur l’orchestre à l’école.

Partie 2 : l’école

Les questions 14 à 16 cherchent à cerner les sentiments de l’élève vis-à-vis de l’école. Nous sommes ici au niveau de l’individu. Est-ce qu’il se sent bien à l’école, est-ce qu’il en a une image positive ?

Les questions 17 à 19 concernent plus généralement la classe. Le but est de cerner l’image que l’élève a de ce collectif dans lequel il évolue quotidiennement ainsi que la qualité de ses rapports avec ses pairs, dans sa classe et plus largement dans l’école.

La question 20 concerne le degré d’entente de l’élève avec ses professeurs et l’image qu’il en a. C’est en quelque sorte une question charnière avec les questions 21, 22 et 23 et s’intéressent de fait à la confiance que l’élève peut avoir envers lui-même, ses propres capacités avec la notion d’effort (la persévérance est une valeur cardinale en musique) et envers l’école.

Les questions 24 et 25 cherchent à cerner le regard que l’élève porte sur sa propre trajectoire, la dynamique dans laquelle il se situe. Est-ce que les choses s’améliorent pour lui, ou est-ce que tout va de mal en pis ?

Partie 3 : la famille

Les questions 26 à 30 concernent le lien des parents avec l’école ; nous souhaitons nous faire une idée des rapports qu’ils entretiennent avec l’école et ses représentants.

Les questions 31 à 35 concernent également l’implication des parents dans la scolarité de leur enfant, mais cette fois dans le cadre familial. Des parents coupés de l’école ne se désintéressent pas nécessairement des résultats et du parcours de leur enfant.

Les questions 36 à 39 sont relatives au rapport des parents à la musique. Cet aspect reste important, y compris pour les élèves ne relevant pas du dispositif de classe orchestre. En filigrane se dessine ici

la question du contexte Réunionnais. Dans la culture locale, la musique occupe une place non négligeable. Elle est associée aussi bien à l’identité créole – maloya – qu’aux pratiques religieuses – kabars, cérémonies diverses… L’une des approches de notre recherche est justement liée à l’importance de la musique dans la culture Réunionnaise. C’est précisément cette proximité qui doit, à travers la mise en place d’un dispositif relevant de valeurs propres à l’école comme à la culture familiale, favoriser le rapprochement de ces mondes parfois si éloignés.

Le questionnaire s’achève sur une dernière question ouverte incitant l’élève à réagir ou à ajouter ce qu’il désire.

Comme nous l’avons précisé précédemment, le questionnaire destiné aux classes témoin, « scolarité et coéducation », reprend exactement les parties 2 (l’école) et 3 (les parents) de celui destiné aux classes orchestre, soit les questions 14 à 40.