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Assumer ses responsabilités grâce une discussion positive et poussant à l’action

2. État de santé

Votre état de santé reflète les émotions que vous ressentez et qui vont et viennent, telles des vagues – d’où le symbole utilisé ci-dessus.

Les sentiments sont plus rapides que la raison. En quelques secondes à peine, nous évaluons des situations comme agréables, dangereuses, stressantes, etc. Comme nous l’avons vu dans le chapitre sur la neurobiologie, cela peut être salvateur. Nous pouvons parallèlement utiliser nos états d’âme comme des « panneaux indicateurs » au quotidien. Ils nous indiquent si quelque chose est vrai ou non, si nos besoins sont satisfaits ou non.

Comme un ordinateur de bord dans la voiture, votre intelligence émotionnelle vous indique la direction à suivre. Si des sentiments plutôt agréables se manifestent, vous êtes sans doute animé par votre énergie vitale

parce que certains de vos besoins ont été satisfaits. Si vos sentiments sont, en revanche, plutôt désagréables, ils indiquent alors quels besoins vous devez satisfaire.

Les sentiments sont donc toujours là, ils vont et viennent, parfois en quelques secondes. Si nous essayons de refouler les sentiments forts, comme la tristesse ou la douleur, cela peut irriter certains et laisser le champ libre à toutes sortes d’interprétations. Cela sera souvent considéré comme une agression, voire de l’arrogance. Montrer aux autres ce que l’on ressent augmente les chances d’être considéré comme un être humain et ouvre ainsi des portes. Montrer sa vulnérabilité est un signe de force et de maturité.

Vous avez appris pendant longtemps à ne pas montrer vos émotions. C’est un peu comme si vous cherchiez à maintenir indéfiniment un ballon rempli d’air sous l’eau. Si vous décidez maintenant de montrer vos émotions, vous entrez alors en contact avec vos forces intérieures et vous n’avez plus besoin d’employer de l’énergie pour réprimer un sentiment désagréable. Élargissez donc votre répertoire personnel de sentiments afin de vous montrer authentique.

État de santé et sentiments – lorsque les besoins sont satisfaits

État de santé et sentiments – lorsque les besoins ne sont pas satisfaits

Peut-être vous souvenez-vous de situations dans lesquelles quelqu’un a exprimé des sentiments que vous avez perçus comme une attaque à votre égard ? Cela tient au fait que, dans l’usage parlé, nous employons des mots

exprimant des émotions qui ne sont pas des sentiments mais plutôt des jugements sur ce que d’autres nous ont apparemment infligé.

Au lieu de favoriser un contact, ce choix de mots peut vous mettre au pied du mur. Car l’interlocuteur risque de se sentir attaqué et d’essayer de se justifier ou de riposter. Dans la CNV, nous appelons ces sentiments des

« pseudosentiments », c’est-à-dire des pensées incluant un jugement de valeur qui peuvent être perçues comme des reproches ou des accusations. Il peut par exemple s’agir de la situation suivante : je me sens attaqué, bridé, ignoré, manipulé… Je ne me sens pas pris au sérieux, pas compris… J’ai l’impression de me faire avoir…

Exemple

Que pensez-vous des propos suivants ?

« Avec les réductions de personnel annoncées, nous n’avons pas d’autre choix… » ou

« Entendre que dans notre équipe deux postes sur quinze vont être supprimés m’inquiète.

L’avenir de chacun m’importe… »

En affichant vos propres états d’âme, vous devenez authentique. Cela a généralement pour effet d’augmenter la motivation des intéressés. Les situations difficiles peuvent ainsi être mieux comprises et surmontées. Les sentiments sont des informations importantes. Ils nous montrent ce dont nous avons besoin. Si nous les exprimons ouvertement, cela entraîne proximité et confiance (par exemple « Je suis affligé… »). Si l’on remplace, en revanche, des sentiments par des pensées incluant un jugement de valeur (par exemple « Je me sens exploité »), ces dernières font alors souvent l’effet d’un coup de massue : nous rendons l’autre coupable. Car les jugements de valeur cachent une accusation (« Tu m’as exploité ! ») et rendent indirectement quelqu’un responsable de quelque chose dont nous devrions peut-être assumer nous-mêmes la responsabilité. Adopter ainsi le rôle de la victime signifie aussi se dévaloriser quelque peu soi-même.

Les sentiments sont des informations importantes. Ils nous montrent ce dont nous avons besoin. En les exprimant ouvertement, vous créez une proximité et de la confiance. Se montrer en tant qu’être humain favorise le contact avec les autres.

3. Besoin

Les besoins constituent le cœur de la discussion. Ils vous permettent de faire le point sur vos demandes, d’où le symbole ci-dessus.

Les besoins sont le pivot décisif de notre action. S’ils sont respectés ou satisfaits, cela contribue alors à notre équilibre émotionnel et physique. Tous les individus ont les mêmes besoins, bien qu’ils vivent des situations différentes à des moments différents. D’où leur importance essentielle dans la communication. Les besoins ne sont pas liés à certaines personnes ou certains objets. C’est pourquoi ils peuvent être satisfaits de très nombreuses manières.

Vos besoins en bref

Reconnaissance, acceptation, honnêteté, échange, authenticité Équilibre entre tension et détente, apporter sa contribution Intégration, évolution, empathie, avoir de l’influence Fêtes, liberté, paix, communauté, crédibilité

Égalité, harmonie, intégrité, inspiration

Coopération, clarté et structure, créativité, ouverture Orientation, respect, calme, récupération, estime

Sécurité de l’existence, disposer de soi-même, se préserver soi-même, soutien Attachement, fiabilité, compréhension, confiance

Progression, croissance, être entendu, appréciation

Appartenance, réaliser ses rêves et ses objectifs, attention

Les stratégies employées pour satisfaire nos besoins sont souvent confondues avec les besoins eux-mêmes. Vous pouvez le constater lorsque vous avez une idée précise de la manière dont quelque chose devrait être fait.

Exemple

Paule et François n’arrivent pas à se mettre d’accord au sujet de celui qui fera le service de nuit la semaine à venir. Paule aimerait bien passer la semaine avec son invité (stratégie). François n’est pas d’accord car il l’a déjà dépannée la semaine précédente (stratégie). Ils décident donc de se partager les heures du service de nuit, mais tous les deux sont insatisfaits. Lorsqu’ils évoquent de nouveau le sujet, il s’avère que François serait dans le principe d’accord pour assurer le service de nuit mais, comme il a déjà plusieurs fois rendu service à Paule, il se sent frustré. Il aimerait que ce soit donnant

donnant et que son aide soit appréciée à sa juste valeur (besoins). Paule est ennuyée car elle se rend compte qu’elle n’a jamais remercié François jusqu’ici. Lorsqu’elle dit à François à quel point il l’a soulagée en lui proposant son aide, il est alors d’accord pour assurer le service de nuit.

L’art de la discussion consiste à orienter l’attention des stratégies vers les besoins. De nouvelles portes s’ouvrent alors et la probabilité de trouver une solution « gagnant-gagnant » augmente.

En matière d’auto-empathie, les sentiments jouent également un rôle important. Tous les êtres humains éprouvent des besoins. Si vous parvenez à découvrir ce dont vous avez vraiment besoin, vous pourrez alors mieux comprendre vos propres sentiments et actions. Ceci constitue une base essentielle pour agir et évoluer. Dans l’exercice « Entraînez votre amygdale » de la partie « Ce qui nous rend humain » ainsi que dans le chapitre suivant, vous apprendrez comme utiliser les besoins comme une source d’énergie intérieure.

4. Demande

Les trois premières étapes vous ont permis de clarifier quels étaient vos besoins. Une fois les faits séparés des jugements de valeur et les sentiments et les besoins clarifiés, vous disposez d’une base solide pour vous efforcer de les satisfaire. Il arrive toutefois souvent que nous n’obtenions pas ce que nous aurions souhaité, faute de l’avoir exprimé suffisamment clairement.

Cette quatrième étape de la conservation positive poussant à l’action vous permet de solliciter de votre interlocuteur qu’il réponde à vos besoins. Nous appelons également cette demande « stratégie », étape de l’action ou proposition d’action, d’où le symbole de la flèche.

La proposition d’action concrète donne une orientation. Votre interlocuteur sait clairement ce qu’il peut faire pour contribuer à votre bien-être. Avec une demande claire, vous poussez les autres à agir.

Exemple

Distinguez les vœux pieux des demandes réalisables. Le propos « J’aimerais que cela n’arrive plus » est très ouvert. Exprimez-vous aussi clairement que possible pour avoir un maximum de chances d’obtenir ce que vous aimeriez : « Pouvez-vous me promettre de

m’informer à l’avenir en cas de problèmes ? » Votre interlocuteur peut ainsi avoir une idée de ce que vous souhaitez et apprécier si cela est réalisable ou non.

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