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De même, le Papier d’Arménie, à base de benjoin, dont l’étiquette mentionnait en 2004 qu’il était « le plus ancien assainissant naturel » et, en 2007, qu’il est « le plus ancien désodorisant de l’air ambiant » dégage du formaldéhyde et du benzène.

Cela n’empêche pas le site Internet de ce produit d’indiquer que

« Papier d’Arménie » est « soucieux de la santé et du bien-être de ses consommateurs » et qu’il « a fait appel à deux laboratoires d’analyse accrédités et reconnus ainsi qu’à des experts scientifiques de renommée en toxicologie et en qualité de l’air intérieur ».

Mais le site ne révèle ni le nom de ces laboratoires ou de ces experts ni le résultat desdites analyses. En revanche, ce site précise, à la rubrique

« L’esprit Papier d’Arménie » qu’on attribue au benjoin « des forces purifiantes dont le principal effet est d’éliminer toutes les émotions et pensées impures et grossières »…

La description du produit « Papier d’Arménie triple » précise qu’il

« assainit l’air des chambres des malades dont on redoute d’ouvrir les fenêtres » et est assortie d’une rubrique « Les avis des consommateurs » ne faisant état que d’une très large satisfaction globale apparente (quatre étoiles sur cinq) même si, à la lecture de nombre d’avis, les opinions sont parfois extrêmement critiques.

D.LES ÉMISSIONS LIÉES AUX ACTIVITÉS

près d’1 mg/ m3 de COV quatre heures après leur application… au lieu de 200 µg/m3 (norme aux États-Unis d’Amérique).

Il s’agit là de niveaux d’exposition élevés, et même très élevés dans le second cas, montrant que l’utilisation normale d’un produit d’entretien peut contribuer de manière importante à la pollution de l’air intérieur.

L’UFC avait alors souhaité le retrait du marché des deux produits les plus polluants, le contrôle par les autorités sanitaires des produits similaires parfumés au savon de Marseille, l’élaboration de réglementations ou de recommandations à l’initiative des fabricants et la conduite d’études de grande envergure sur les produits d’entretien.

b) Les lave-vitres

Comme déjà indiqué à propos de l’action de l’« UFC - Que choisir ? », dès 1995 sept lave-vitres ont été testés.

Votre rapporteur souligne ici encore le danger méconnu pour la santé humaine de quelques polluants d’usage courant, notamment des composés organiques volatils, liés à une activité de nettoyage ou d’entretien de la maison.

c) Une prise de conscience nécessaire

Dans l’habitat, la localisation même des placards de rangement des produits évoqués ci-dessus peut constituer, en elle-même, un facteur aggravant.

A titre d’exemple, quelques substances et les produits en contenant sont à éviter :

- éthers de glycol (nettoyants pour vitre, dégraissants, savons liquides) ;

- soude caustique (déboucheurs d’évier, décapants de four) ; - trichloréthylène(détachants, etc.) ;

- toluène (désodorisants d’air intérieur) ;

- hydrocarbures aromatiques (cires liquides) ;

- paradichlorobenzène (blocs désodorisants pour les cuvettes de toilette).

2. L’armoire de beauté

Ce placard contient des laques, des teintures, des vernis, des dissolvants, des parfums dont les émissions sont parfois très présentes dans l’air intérieur.

Pour la Fédération des industries de la parfumerie (FIPAR-voir son audition), les ingrédients des produits cosmétiques mis en cause par des ONG, des articles de presse ou des émissions de télévision ne sont utilisés que pour le bénéfice des consommateurs.

C’est ainsi que les parabènes protègent les produits cosmétiques contre toute contamination bactérienne, de même pour le phénoxyéthanol (EGPHE) qui est un autre conservateur.

Un seul phtalate, le diéthylphtalate (DEP) est utilisé par l’industrie cosmétique afin de rendre impropre à la boisson l’alcool présent dans les produits cosmétiques et cela résulte de l’application des prescriptions des autorités sanitaires.

Tant l’AFSSAPS que le SCCP européen ou le CIR américain ont estimé que l’utilisation du DEP dans les parfums ou cosmétiques ne posait aucun problème jusqu’à une teneur maximale de 15 % ; or, les taux d’utilisation dans les parfums mis en cause par Greenpeace ces dernières années sont inférieurs à 2 %.

Quant aux sels d’aluminium, un rapport conjoint AFSSAPS-AFSSA-InVS de 2003 affirme que, en l’état actuel des connaissances, les sels d’aluminium utilisés dans les antiperspirants ne peuvent être considérés comme un toxique cancérogène.

La profession insiste sur les garanties apportées par la directive cosmétiques n° 76/768/CEE du Conseil du 27 juillet 1976 qui fixe les concentrations maximales et les conditions auxquelles les substances peuvent être utilisées dans les produits cosmétiques.

De plus, divers comités scientifiques indépendants (français, européens, américains…) analysent à intervalles réguliers la sécurité d’utilisation des substances dans les cosmétiques.

En outre, un dossier de sécurité très complet est établi avant la mise sur le marché d’un produit (profil toxicologique général des ingrédients, leur structure chimique et leur niveau d’exposition, travaux in vitro, études cliniques…) ; ce dossier est ensuite actualisé et tenu à disposition des autorités sanitaires (AFSSAPS, ministère de la Santé, service de la répression des fraudes).

Enfin, ces autorités sanitaires peuvent, à tout moment et sans condition, ordonner le retrait d’un produit du marché.

Parmi les substances se retrouvant dans des produits utilisés pour la beauté (toilette, soins des cheveux et des ongles, maquillage) et pouvant présenter des dangers pour la santé humaine, figurent néanmoins :

- des cétones (dissolvants de vernis à ongles), - des parabènes,

- des éthers de glycol,

- des allergisants, par exemple ceux issus de teintures capillaires (phénylènediamine, toluène 2,5 diamine ou toluène 2,5 diamine sulfate, p-aminophénol, o-aminophénol).

Au-delà des précautions prises pour assurer la sécurité du consommateur, la profession comporte également des promoteurs de produits dits naturels qui font de l’absence des substances suspectes un argument de vente. Par exemple, la promotion d’une lotion pour la peau soulignera :

« Composition…Garanti sans : Paraben. Allergène. PEG. Phénoxyéthanol.

Silicone.Phtalate. Éther de glycol. Paraffine ».

A noter que ce créneau du marché n’est pas sans attrait économique.

L’Oréal ne vient-il pas de racheter Bodyshop ?

De plus, là encore, la localisation même de ce placard dans l’habitat peut constituer, en elle-même, un facteur aggravant.

3. Le placard du bricoleur

Le bricoleur est à la fois le réparateur à domicile, l’intérimaire en bâtiment tous corps d’état et le mécanicien amateur. Souvent pressé, plus ou moins outillé et non soumis aux règles s’imposant aux professionnels, il peut avoir tendance à s’affranchir de toutes les règles de sécurité et de prudence, notamment sans s’inquiéter de la ventilation du local où il bricole.

Le placard du bricoleur comprend généralement une partie consacrée aux activités de garagiste du dimanche incluant les produits nettoyants pour voiture parmi lesquels l’« UFC - Que choisir ? » a discerné, en 2001, deux produits excédant de 700 fois la dose d’exposition de référence établie par la CSC.

Parmi les substances se retrouvant dans des produits utilisés pour le bricolage ou la mécanique et pouvant présenter des dangers pour la santé figurent :

- des éthers de glycol (colles, encres, peintures, vernis…),

- du formaldéhyde (colles des bois agglomérés, des moquettes, des mousses isolantes urée-formol et autres revêtements de sol, des revêtements muraux…),

- des cétones (dissolvants, dégraissants),

- et des terpènes (essence de térébenthine).

De plus, là encore, la localisation même de ce placard dans l’habitat – souvent situé dans le garage attenant à la cuisine…- peut constituer, en elle-même, un facteur aggravant.

Lors de l’audition de CASTORAMA, il a été signalé que cette enseigne avait procédé à la substitution systématique de tous les éthers de glycol dans ces produits en application de l’avis de la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC - voir son audition).

4. Le placard du jardinier du dimanche

L’InVS et la MSA (voir leurs auditions respectives) ont mené des travaux sur les substances phytosanitaires.

La région Nord-Pas-de-Calais a alerté sur les excès dans l’usage des produits phytosanitaires domestiques lors du Forum de Lille « Le jardin dans tous ses états », en octobre 1997, relayé par le Forum de Nantes, en décembre 1999.

Substances phytosanitaires voire phytopharmaceutiques pour les uns, fongicides, herbicides, insecticides, pour les autres, l’intensité de leur emploi conduit à examiner les impacts de ces produits sur la santé humaine (voir les auditions de l’Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces verts, UPJ, et de l’Union des industries de la protection des plantes, UIP).

Les produits phytopharmaceutiques utilisés par les jardiniers amateurs représentent 10% du total de l’usage de ces produits.

En outre, pour le particulier, malgré les nouveaux conditionnements, il existe un risque de forcer les doses.

Parmi les substances se retrouvant dans des produits phytopharmaceutiques utilisés pour le jardinage amateur, comprenant l’entretien des plantes d’appartement, et pouvant présenter des dangers pour la santé, figurent nombre d’insecticides, d’herbicides et de fongicides.

De plus, là encore, la localisation même de ce placard dans l’habitat – souvent situé dans le garage attenant à la cuisine, quand ça n’est pas dans la cuisine même…– peut constituer, en soi, un facteur aggravant.

L’ensemble des activités et comportements liés aux placards et armoires inventoriés ci-dessus laisse entrevoir une somme considérable d’éventualités d’exposition à des polluants d’usage courant qui exige une approche par scenario pour adopter une véritable attitude de précaution.