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Des élevages sur maquis qui tirent parti de l’espace abandonné

Partie 3 : Les systèmes de production actuels

1. Des élevages sur maquis qui tirent parti de l’espace abandonné

Les élevages porcins, bovins et caprins de la zone ont la particularité de profiter de la végétation spontanée, des chênaies et châtaigneraies emmaquisées pour constituer une part conséquente de leur alimentation (jusqu’à la totalité pour certains élevages bovins). Cette végétation est le résultat de décennies d’abandon du fait d’un exode rural massif au cours du XXe siècle dans cette zone, comme dans la majeure partie de l’intérieur de la Corse. Ces parcours sont pour les éleveurs l’opportunité d’avoir des coûts en alimentation (inclus dans les consommations intermédiaires) et en investissements (illustrés par les coûts en dépréciations du capital) faibles. Les chargements, estimés d’après les entretiens, sont de l’ordre de 0,5 chèvres/ha et 0 ,5 porc/ha. Dans ce contexte, la rusticité des races est un critère de choix de ces élevages. Les éleveurs caprins et porcins connaissent globalement le territoire de leur troupeau qui est laissé en liberté, sans surveillance dans un espace non clos. Ils n’interviennent dans la modification du parcours des animaux que lorsqu’ils s’aperçoivent que leurs animaux sont dans une zone qui dérange (châtaigneraie exploitée ou village) ou bien qu’on le leur signale. Ainsi, les troupeaux caprins, bovins et les bandes porcines circulent presque librement au milieu de la végétation spontanée.

Les chiffres correspondant aux types et tailles de surface parcourue sont issus de recoupement entre des informations recueillies par discussion avec un chargé de diagnostic pastoral de la Chambre d’Agriculture et une cartographie réalisée avec les éleveurs. En effet, j’ai demandé à chaque éleveur, lorsqu’il le pouvait, de tracer sur une carte au 25 000ème la zone parcourue par leurs animaux, de m’expliquer le parcours des bêtes et de me décrire les différents espaces de végétation. Un technicien de la Chambre d’Agriculture m’a informée toutefois que par expérience, il existe une différence parfois très importante entre la surface

8 J’ai enquêté 4 agriculteurs hors de la zone, que j’ai pris en compte dans la modélisation des systèmes de production car j’ai estimé qu’ils étaient dans un contexte géographique suffisamment similaire à la zone d’étude.

Figure 22 : Barracone et chèvres à l’heure de la traite, manuelle et sans quai

Figure 23 : Résultats économiques du SP_caprin

Note : Ce ne sont pas des courbes mais des aires d’existence qui ont été représentées pour ce système. La taille du cheptel, dont dépendent directement les résultats économiques, n’est pas strictement proportionnelle à la surface exploitée par le troupeau. En effet, les chèvres se déplacent en permanence, contrairement aux vaches, moutons et porcs, et n’exploitent pas toujours aussi intensément la végétation présente sur leur parcours. Ainsi l’exploitation du parcours par le troupeau dépend de la nature du parcours (et donc des terrains autour de la bergerie) mais aussi de la

conduite de l’éleveur. La surface maximale signifie que l’éleveur ne laissera pas son troupeau s’aventurer dans une surface de plus de 500 ha, pour des questions de praticité et de voisinage avec d’autres troupeaux. Cela ne l’empêchera

pas d’agrandir son troupeau qui intensifiera son exploitation du parcours par la contrainte de l’éleveur.

Note 2 : Comme pour tous les modèles de systèmes de productions d’élevage sur maquis, les surfaces/actifs sont tirées d’estimations que j’ai faites à partir d’un travail de cartographie réalisé avec certains éleveurs.

VAN/actif RA/actif

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parcourue décrite par les éleveurs et la surface effectivement parcourue par le troupeau. N’ayant pas suivi de troupeau dans leurs parcours, j’ai composé avec les informations dont je disposais.

1.1 L’élevage caprin sur maquis avec atelier fromagerie : SP_caprin

Le troupeau caprin n’est pas surveillé lors de son parcours, sauf pour réorientation, et évolue dans un espace qui n’est pas clos. Certains troupeaux ont des parcours plus précis que d’autres, selon que l’éleveur l’ait appris à son troupeau ou non. Les chèvres se nourrissent d’une grande variété de végétaux et à différentes hauteurs : l’arbousier, la bruyère et la feuille de chênes, surtout au printemps. Elles se nourrissent surtout des feuilles d’arbustes, à une hauteur comprise entre 50 cm et 1,50 m. D’après le Plan d’Action Pastoral, parmi les milieux les plus riches sont les « friches à ronciers et feuillus et anciennes terrasses » (300-400 UF/ha). Viennent ensuite les « arbousier et bruyères jeunes, ronciers, sous-bois bien embroussaillés » (200-300 UF/ha). Les pelouses, les sous-bois pauvres et les maquis trop denses ne sont que peu exploités par les chèvres. Elles se nourrissent donc principalement dans les espaces que nous avons qualifiés de maquis haut et de maquis bas. Les espaces de strate arborée dominante, en dehors de l’automne où la chèvre mange les châtaignes et les glands, ont tout de même des fonctions importantes le reste de l’année : ce couvert arboré, lorsqu’il est pénétrable, peut servir d’abris contre la pluie et le vent en hiver et contre une trop forte insolation l’été. La chèvre se déplace en permanence, contrairement aux autres bêtes d’élevage. C’est ce comportement qui conduit la chèvre à parcourir une surface 2 à 3 fois plus importante que la surface qu’elle pâture. Il ressort des observations du Plan d’Action Pastoral qu’elle a tendance à pâturer préférentiellement les linéaires (les crêtes, les fonds de vallées) et beaucoup moins les pleins versants (Aragni et Demarco,

2011). Certains espace de maquis haut, trop denses, s’avèrent impénétrables et donc non valorisables par

les chèvres. (annexe 5).

Pour ce système de production, 5 ha sont détenus en propre, 10 ha en fermage, 30 ha en baux oraux, et le reste sans aucun titre écrit ou oral.

Le cheptel type est composé de 130 chèvres dont 30 chevrettes trop jeunes pour prendre le bouc, dont 100 mères à la traite au plus haut de la saison, 6 boucs et 2 mâles castrés qui portent la clochette à tour de rôle pour guider le troupeau et aider l’éleveur à localiser ses chèvres.

La production est d’en moyenne 0,7L/mère/j sur la période de traite (7 mois), soit 150L/mère/an, sachant qu’il y a parmi les mères 20% qui mettent bas en février et ne vont donc à la traite qu’à partir d’avril. Les 80% des mises-bas qui sont programmées pour novembre permettent de vendre les cabris à la Noël pour une moyenne de 15€/ kg PC.

Tous les élevages caprins sont en traite manuelle. Certains ont construit une bergerie plus chère que le traditionnel barracone (figure 22), bergerie de planches et de tôles. Ceux-là ont un quai de traite avec des cornadis qui leur permet de traire debout, plutôt qu’assis à se déplacer derrière les chèvres, et de distribuer l’alimentation individuellement, plutôt qu’en vrac dans de grandes auges communes.

Le fromage est surtout travaillé dans la matinée, après la traite (annexe 16). Chaque chèvre mère produit en moyenne 42 fromages par an. Frais ou affiné, il est vendu respectivement à 7€ et 8€, à 80% en vente directe. Ce système touche des aides européennes (environ 120€/mère), approximation d’après les enquêtes sans que nous en connaissions le détail précis. C’est la principale raison de l’écart entre les courbes de la VAN/actif et du RA/actif sur la figure 23. Ce système produit une valeur ajoutée nette annuelle par actif comprise entre 13 000 € et 50 000 € et un revenu agricole annuel par actif après MSA compris entre 17 000 €

Figure 24 : Porcs de race croisée sur le site d’élevage

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et 66 000 €. La limite supérieure est conditionnée par la traite et la transformation : on estime qu’un éleveur seul peut au maximum traire à la main deux fois par jour 160 chèvres et transformer l’intégralité du lait en fromage quotidiennement. Le seuil de 60 chèvres à la traite correspond à un minimum observé sur le terrain et à un revenu agricole à peine supérieur au seuil de reproduction (au SMIC)/

L’éleveur cure régulièrement le barracone et des villageois viennent se servir en déjections caprines qu’ils épandent ensuite dans leurs jardins. Il y a donc une forme de transfert horizontale de la fertilité qui continue d’être effectué des zones de pâturage vers les rares jardins qui continuent d’être cultivés.

1.2 L’élevage porcin de race croisée sur maquis avec atelier

charcuterie : SP_porcin

Cet élevage porcin utilise un vaste territoire de maquis bas, châtaigniers et chênes dans lequel les porcs sont en liberté toute l’année (à l’exception des mises-bas pour les truies). Les porcs sont dans les châtaigneraies produisent principalement d’octobre à novembre (plus longtemps si c’est une année où il y a beaucoup de châtaignes), les chênes blancs d’octobre à janvier, un an sur deux, et dans les chênes verts de novembre à février, un an sur deux également (témoignage). Les porcs passent donc l’automne et l’hiver dans les châtaigneraies et les chênaies, à glaner la production de ces arbres. L’éleveur en profite pour apporter moins d’aliment en cette saison. Le reste de l’année, les porcs prélèvent notamment de l’herbe, mais leur alimentation reste variée car ils sont omnivores.

Pour ce système de production, on estime que le mode de faire-valoir est le même qu’en élevage caprin. Le cheptel est un croisement de races Corse (Nustrale) et généralement Duroc (figures 24 et 25). Dans le modèle ci-représenté, il y a 1,5 mises-bas par truies et par an. Il y a un taux de mortalité élevé chez les porcelets entre 2 et 4 mois. On estime que sur une portée d’en moyenne 10 porcelets, seuls 6 seront élevés, soit 9 porcs élevés/truie/an. Les causes sont les attaques de renard et de corbeau, les pneumonies pour les naissances d’hiver et autres accidents ou maladies. Il y a également des élevages, non modélisés ici, qui ne font qu’une seule mise-bas par truie et par an, au printemps.

Ces éleveurs abattent jusqu’à 110 porcs par an (capacité de charcutage limite pour un actif). Tous les porcs élevés sont charcutés durant l’hiver : saucisse, figatellu (saucisse fraîche de viande et de foie), lonzu (filet salé et séché), coppa (échine salée et séchée), et prisuttu (jambon sec) (annexe 6).

Les coûts en aliments, charge économique la plus lourde, sont intrinsèquement liés à la quantité de nourriture que les porcs en liberté arrivent à trouver par eux-mêmes dans les environs : augmentation des coûts en aliment de 20% à 30 % lorsque c’est une année sans glands (un an sur deux) et avec peu de châtaignes (comme avec la sécheresse des dernières années). C’est pourquoi ce type d’élevage est sensible aux variations climatiques.

Ce système ne reçoit de subvention que pour l’achat de matériel. Il existe des ICHN spécifiques aux élevages porcins corses mais aucun des éleveurs rencontrés ne la touche. Les conditions d’éligibilité comportent entre autres le passage obligatoire et réglementaire à l’abattoir pour l’ensemble du cheptel, des clôtures en des endroits précis et le port du fer (anneau nasal). Or tous les éleveurs rencontrés ont l’intention de ne pas respecter au moins l’un de ces trois critères. Nous reviendrons sur les clôtures et le port de du fer dans un paragraphe suivant9. Concernant le passage à l’abattoir, deux éleveurs porcins disent qu’à celui de Ponte

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Leccia, le plus proche, les prélèvements sur les carcasses, notamment de foie, sont trop nombreux et les jambons parfois cassés. Trois éleveurs m’ont dit trouver les prix de l’abattoir élevés en rapport au service rendu. De plus, les abattoirs sont peu nombreux et surtout ont des pointes de travail en hiver, dues à la saisonnalité de la production (abattage des cabris à Noël et des porcs en automne et hiver), auxquelles ils ont parfois des difficultés à faire face quant aux délais. L’abattage fermier (quand l’éleveur abat lui-même ses animaux chez lui) « garantit [à l’éleveur] une gestion efficace des lots » en accord avec son calendrier d’élevage. Cette pratique est permise notamment par « une confiance liée aux relations interprofessionnelles » de la part des consommateurs de cette charcuterie, qui achètent majoritairement directement au producteur. (Lacombe et al., 2012)

Ce système de production génère une valeur ajoutée nette annuelle par actif de 20 000 € à 68 000 €, et un revenu agricole après MSA annuel par actif de 16 000 € à 65 000 € (figure 26). La différence entre la valeur ajoutée nette et le revenu agricole est due au paiement de la MSA. Le seuil choisi pour ce système de production d’un minimum de 4 truies par cheptel est issu des observations de terrain et correspond à un revenu agricole à peine supérieur au SMIC. Le maximum est déterminé par l’abattage fermier : il semble qu’un éleveur ne peut pas abattre plus de 110 porcs en une saison de charcuterie.

1.3 D’autres systèmes d’élevage porcin très peu représentés

Il existe dans la zone d’étude des exploitations porcines qui ont des conduites d’élevage très différentes du modèle présenté précédemment, mais qui sont très peu présentes dans le paysage.

1.3.1 L’élevage de porcs Nustrale

D’après mes enquêtes, il n’existe qu’un élevage de porcs de la race Nustrale (race corse promue par les organismes de développement agricole) dans la zone, sur la douzaine d’éleveurs porcins qu’elle compte. La majorité des éleveurs préfèrent les croisements avec des races continentales telles que Duroc ou Large White. En effet, selon eux, leur croissance est plus rapide et qui présente une viande moins grasse, ce qui correspondrait selon eux aux préférences de consommations actuelles. Toutefois, les éleveurs reconnaissent l’intérêt de ce qu’il y ait du porc Nustrale dans leurs croisements, notamment du fait de sa forte rusticité. Elever des porcs Nustrale permet notamment de vendre une charcuterie plus chère sur le marché, grâce à une reconnaissance de sa qualité. Les éleveurs de porcs Nustrale rencontrés trouvent en effet que la qualité gustative de la charcuterie est bien supérieure à partir de porcs en race Nustrale qu’à partir de croisements. Une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) charcuterie corse existe depuis 2012. Cette certification permet notamment de garantir une qualité au consommateur ainsi que des normes sanitaires. La question de Lacombe et al. (2012) se pose alors : « [la certification] a-t-elle sa pertinence sur un marché où jusqu’à présent les relations interpersonnelles ont été privilégiées dans la construction de la qualité […] ? »

De plus, il semble que les conditions pour bénéficier de l’AOC soient difficiles à remplir : en 2014, parmi les 80 adhérents au syndicat, seuls 30 élevages sont habilités à produire sous l’AOC, les autres ne respectent pas toutes les conditions (Line-Marie Laffite, ingénieure méthodes et références à la Chambre d’Agriculture de

Haute Corse, communication personnelle).

1.3.2 L’élevage de porcs en agriculture biologique

Un autre système de production, l’élevage de porc en agriculture biologique implique notamment de parquer les bêtes, et permet de vendre un produit plus cher qu’en élevage conventionnel. Il n’existe aujourd’hui que deux élevages porcins certifiés AB en Corse, et l’un deux se situe dans notre zone d’étude. On constate qu’il utilise beaucoup moins d’espace en montagne puisqu’ils sont en enclos sur 6 ha. Il est

Figure 27 : Vaches broutant l'herbe des bords de route

Figure 28 : Vaches au-dessus du village (photo de Pierre Jean LUCCIONI)

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cependant tributaire de terrains en plaine où l’éleveur y produit une grande partie de l’alimentation destinée à ses porcs. Dans la mesure où l’accès au foncier en plaine est aujourd’hui difficile, cela pose donc la question de la reproductibilité de ce modèle. De plus, cet élevage repose également sur la vente de porcelets en restauration. On peut se demander si ce débouché n’est pas trop restreint pour absorber une éventuelle augmentation de l’offre.

1.4 L’élevage bovin allaitant sur maquis : SP_bovin

L’éleveur n’apporte de l’alimentation aux vaches que l’hiver, du mois d’octobre au mois d’avril. Ainsi, lorsque l’herbe repousse, les vaches sont progressivement livrées au maquis puis à la montagne (entre 900 et 1500m d’altitude) où elles se rendent spontanément quand vient l’été. Le territoire parcouru par le troupeau est davantage composé de pelouse que les autres systèmes d’élevage car les vaches sont avant tout des herbivores et cherchent donc les surfaces herbeuses (figures 26 et 27). Elles valorisent bien les espaces de strates arborées dominante en automne pour leurs glands et châtaignes du fait de leur conduite dans le maquis, et les utilisent surtout comme abris en hiver et en été (Demarco et Aragni, 2011). Certains espaces de maquis haut, trop denses, s’avèrent impénétrables par les bovins. (annexe 7)

Pour ce système de production, on estime que le mode de faire-valoir est le même qu’en caprin. Bien qu’il n’y ait pas de bâtiment, il y a tout de même un site d’élevage où l’éleveur donne à manger à ses bêtes durant l’hiver.

On observe que les troupeaux dépassent rarement les 40 têtes. Le cheptel est vieillissant : il n’y a pas de vaches de réformes ; seules les vaches qui meurent dans le maquis sont alors remplacées par des velles. Les pertes de ce type d’élevage sont élevées (mort naturelle, vol, attaque de renard sur les veaux,…).

Le chiffre d’affaires de ces systèmes est constitué de la vente des veaux. Les débouchés sont variés (boucher, maquignon, particulier) mais aussi variables : les quantités écoulées sont incertaines d’une année sur l’autre, ce qui pose problème à l’éleveur qui accepte alors des prix parfois très bas (9€/kg au particulier contre 3,20€/kg au maquignon pour un animal du même âge). Les coûts en alimentation et en abattoir n’étant pas compensés par les ventes, les subventions constituent plus de 100% du revenu agricole (lorsque c’est la seule activité agricole).

Ce système produit une valeur ajoutée nette annuelle par actif comprise entre -5 000 € et -4 000 € et un revenu agricole annuel par actif après MSA compris entre 7 000 € et 8 000 € (figure 29). L’écart entre les deux courbes est le fait des subventions, proportionnelles à la taille du cheptel. Le chiffre des subventions est une approximation d’après les enquêtes sans que nous en connaissions le détail précis. Le seuil de 24 mères correspond à un minimum observé sur le terrain. Le maximum choisi de 40 mères est également un maximum observé sur le terrain. On remarque que dans l’attribution des subventions, la PMTVA a longtemps été maximale pour les 40 premières vaches du troupeau, et dégressive au-delà.

Ce système est davantage un atelier qui vient s’ajouter à une autre activité économique, agricole ou non.

1.5 Le système combiné porcin-charcutier et bovin : SP_porcin_bovin

On observe dans la zone plusieurs cas de polyactivité conjuguant l’élevage porcin charcutier tel que décrit précédemment et l’élevage bovin. Le cheptel est composé de 3 truies et 21 vaches à 6 truies et 40 vaches. Ces gammes sont tirées des observations de terrains. La conduite de chacun de ces ateliers d’élevage est semblable à celle des systèmes de production décrits plus haut avec un peu moins de truies et donc de porcs abattus dans l’année. Le territoire est parcouru par les deux espèces à la fois.

Figure 30 : Résultats économiques du SP_porcin_bovin

Figure 31 : Oliveraie de village réhabilitée (à gauche en vert) et abandonnée (à droite en rouge)

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Ce système produit une valeur ajoutée nette annuelle par actif comprise entre 12 000 € et 31 000 € et un revenu agricole annuel par actif après MSA compris entre 16 000 € et 42 000 € (figure 30).

1.6 L’élevage ovin allaitant, peu représenté

Il existe un élevage d’une quinzaine de brebis Mérinos, dont l’alimentation est principalement constituée du pâturage surveillé de différents espaces verts du village (jardins à entretenir, terrain de foot, bords de chemins). L’espace exploité n’entre donc pas en concurrence avec d’autres productions. Un tel élevage rend donc un service à la commune en entretenant la végétation rase dans le village, jouant ainsi le rôle de prévention des incendies.

L’éleveur vend très majoritairement ses bêtes à l’occasion de l’Aïd10 à des Marocains qui travaillent dans la plaine.

Il en existe deux autres sur la zone, dont ce n’est pas la seule activité, mais sur lesquels je n’ai pas de renseignements supplémentaires.