Il est facile de comprendre quetous les points de suture, se faisantsuite etse serrant les uns les
au-tres, tout le fond de l’anus est absolument cios.
Les parois de l’infundibulum sont fortement rap-prochées et fixées dans lepoint oùpasse le fil, tan-dis que, au-dessus, les lèvres de l’ouverture s’écar-tent et baillent légèrement. Ce point de suture se
résume en deux mots : il estplacéhorizontalement
et profondément. Il doit donc arrêter les
ma-tières intestinales,
comme
un véritable barrage, tandis que les points de suture ordinaire, placés verticalement, ne peuventjouer le rôle que des pi-lotis qui laissent couler l’eau dans leurs inter-valles.Deuxième suture ou suture superficielle.
— La
su-ture profonde, une fois terminée, ne laisse au
de-—
77—
horsd'autres traces que les
deux
rangées des trous d’aiguilles, plus les deux extrémitésdu
fil attachées derrièreun
des angles surun
bout de sonde.La
cavité de l’anus présente la forme d’un prisme à base superficielle, à
sommet
profond. Il faut alors aviver largement les parois, de façon à obtenir des surfaces d’une vitalité suffisante, puis réunir lesdeux
lèvres aumoyen
soit d’une suture en surjet,si l'affrontementestfacile, soitd’une suture
enche-villée ou entortillée si l’on a pratiqué
une
certaine perte de substance.On
aainsi toutes les conditions d’une plaie simple, et l’on est en droit d’espérer que la réunion se fera par première intention, si l'état généraldu
malade estbon.On
peut songer à l’avance à quelques légères modifications, dont ceux qui voudrontexpérimen-ter ceprocédépourront sentirlebesoin.
1° Si, malgré la construction étroite des tissus
au fond del’anus, lesmatièresintestinales réussis-saient cependantà s’infiltrer plus oumoins dansla
suture superficielle, on pourrait étendre sur la su-ture profonde
une
couche de collodion, qui, la plaie extérieureune
fois fermée, etlesfils profondsretirés, seraitéliminée par le canal intestinal.
2°
On
peutcroire que lacicatrisationne sefaisant pas au niveau de la suture profonde, on n’éprou-vera pasde difficulté à retirer les fils aumoyen
desdeux
chefs fixés au dehors. S’il en était autrement,il faudrait,au pointdedépart, croiser déjà les
deux
chefs, de façon à laisser en arrière de l’angle de
1870.
—
Goyard. 1078
—
l’anus,
une
anse de fil arrêtée surun
bout de sonde.3° Si le chirurgien
, éprouvant quelques diffi-cultés à
manœuvrer
ses aiguilles, tiraille les lèvres de l’anus de façon à desserrer le point de suture précédent, il remédiera à cet inconvénient enlais-santune anse assezlargede filau-dessus dechaque trou d’aiguille, eten ne serrant la suture que
lors-que lefil sera placédans toute l’étenduede l’anus.
Le but de cette suture est donc de répondre à cetteindication quej’ai considérée
comme
capitale,savoir : que le contact des matières stercorales sur
une
surface avivée lui enlève toutechance de cica-trisation.Les opérations fde Malgaigne et de Nélaton ten-dentau
même
résultat; mais, pourpratiquerla su-ture profonde, dans celledeMalgaigne, on courtle risque d’ouvrir le péritoine, et dans celle de Néla-ton, onincise et on dissèque les tissus dans des proportions qu’on neretrouveque dans lesgrandes opérations.Le
procédé de Reybard, quoique àun
moindre degré , est susceptible de lamême
cri-tique.
Dans
cettesuture superposée, aucontraire, arri-vant aumoyen
d’un artifice àremplir l’indication, je ne faiscourirau malade aucun danger, je ne lui faismême
pas sentir le tranchantdu
bistouri. Et,quant à savoir si cette indication est aussi exacte-ment. remplie que dansles autres procédés, je ferai
remarquer que lefilestplacé àplatdanstoute
l’éten-—
79—
duede l’ouverture, etqu’il ne risquepas de devenir
un
conducteurpourles matièresintestinales,comme
les filsverticaux.
Au
reste,comme
je l’ai dit, c’estun
vrai barrage : tous les pointsde suture se tien-nent et se resserrent les uns lesautres.On
pourra objecter que cette suture ne permet pas de remplir l’indication d’un large avivement,quand
on est obligé, pour arriveraux
parties pour-vuesd’une vitalitésuffisante, d’exciserune
certaine épaisseur de tissus.C’est àce point devue, au contraire, queje puis croire que la suture superposée rendra ses meil-leurs services. Et voici
comment
: il ne faut pas oublierd’abord qu’il s’agit iciplusparticulièrement des anus contre nature qui succèdent à des plaies pénétrantes de l’abdomen.Dans
ces conditions, l’éperonmanque
souvent, et il suffit de quelques jours pour que les adhérencesentre l’intestin etla paroi abdominale soient solidement établies.On
peut donc opérer de très-bonne heure, peut-être dix ou douze jours après l’établissement de l’anus accidentel.
Dans
cet espace de temps, il n’apu
se produire d’induration profonde dans les paroisdu
trajet, et
un
simple avivement suffit pourramener
la tendance à la cicatrisation.
Les procédés que j’ai mentionnés ne
permet-traient pas d’opérer dans
un
terme aussi rappro-ché : dans celui deM.
Denonvilliers, il faut long-temps pour que la musculeuse s’hypertrophie et ne—
80—
tienne plus que lâchement à la muqueuse.
Dans
celuide Malgaigne, qui se hasarderait à disséquer des adhérences après
un
temps aussi court? Dans ceux de Nélaton et de Reybard, enfin, il faut au moins que l’état généraldu
malade soitremis desa première secousse.De plus,
une
des raisons qui font attendre, c’est qu’on recule devantl’opération, parcequ’elle aune
certaine gravité; ou compte d’abord sur la guéri-son spontanée; puis,
quand
lemoment
où on peut l’espérer est passé, on temporise parfois encore, afin de laisser l’infundibulum s’allonger davantageet la disposition anatomique de toutes les parties devenir plus favorable au succès d’une opération qu’on ne peut pas répéter souvent sur le
même
malade.
Enfin, dans les plus mauvais cas, dans ceux qui succèdent à
une
hernie étranglée, dans ceux où ila fallu sectionner
un
éperon, lorsque, enun
mot,les parois
du
trajet auront eu le temps de s’indurer assez pour nécessiterune
excision, on pourra tou-jours affronter les bords de la plaie et combler la perte de substance, en pratiquant les incisions laté-rales de Velpeau.J’ajoute, en terminant, que ce point de suture peut s’appliquer
aux
diverses fistules etpermettre aussi deles opérer rapidement.Sur les résultats que donnera ce procédé, on ne peut faire que des conjectures, car la sanction de
DOUBLE SUTURE SUPERPOSÉE.
i
Fig.
1.
Fig.
2.
Aspect
de
l’ouverture anale après
la
suture Aspect
de la
surface abdominale après
la
profonde.
suture superficielle.
—
81—
l’expérience, sans laquelle toutes les théories ne sont rien, lui
manque
absolument.On
ne peut pré-senter en sa faveur qu’une seule conséquence cer-taine, c’est que lemalade n’aura pas à supporter, à proprementparler,une
opération, etneconserverala trace d’aucun délabrement.
QUESTIONS
SUR LES DIFFÉRENTES BRANCHES DES SCIENCES MÉDICALES.
Anatomie et histologienormales.
—
Articulationdu
coude.Physiologie.
— Du
toucher.Physique.
— De
la potasse, de la soude et de la lithine; leur préparation , leurs caractèresdistinc-tifs.
Histoire naturelle.
—
Caractères généraux des arachnides; leur division. Des araignées et des scorpions. Quels sont les arachnides qui habitent le corps del’homme?
Pathologie externe.
— De
la pourriture d’hôpital et de son traitement.Pathologie interne.
— De
lamaladiedésignée sousle
nom
de goîtreexophthalmique.Pathologie générale.
— De
l’inffuence des causes morales dans lesmaladies.Anatomie et histologie pathologiques.
—
Deshyda-tides du foie.
—
84—
Médecine opératoire.
— De
la résectiondu
g*enou et deses indications.Pharmacologie.
—
Qu’entend-on par saccharolés?Gomment
les divise-t-on? Des g'elées,des pâtes, des tablettes, des pastilles et des saccharures.Thérapeutique.
—
Desinjections médicamenteuses sous-cutanées.Hygiène.
—
Des vêtements.Médecinelégale.
—
Caractèresdistinctifsdes taches de sperme aveccellesqueTon
peut confondre avecelles.
Accouchements.
— De
l’hydramnios.Vu, bon à imprimer,
SAPPEY, Président.
Permis d'imprimer
,
Le Vice-Recteurdel’Académie de Paris, A. M0UR1ER.