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Une approche unifiée pour les formules sommatoires

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(1)

HAL Id: hal-01295429

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01295429

Preprint submitted on 31 Mar 2016

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Une approche unifiée pour les formules sommatoires

Jean-Christophe Feauveau

To cite this version:

Jean-Christophe Feauveau. Une approche unifiée pour les formules sommatoires. 2016. �hal-01295429�

(2)

Une approche unifi´ee pour les formules sommatoires

Jean-Christophe Feauveau

1

28 mars 2016

Abstract. Les formules sommatoires sont des outils classiques de l’analyse : Formule de Taylor- MacLaurin, d’Euler-MacLaurin, de Poisson, de Vorono¨ı, du Cercle. . .

Nous ´etablirons comment, `a partir d’une expression-souche, il est possible d’unifier ces formules et bien d’autres dans un mˆeme formalisme. De fait, ces formules vont par couples : `a chaque formule sommatoire est associ´ee un d´eveloppement asymptotique. Par exemple, la formule d’Euler-MacLaurin se r´ev`elera ˆetre le d´eveloppement asymptotique associ´e `a la formule de Poisson, la formule de Taylor- MacLaurin ´etant bien sˆur celui de la fonction initiale.

Comme c’est g´en´eralement le cas en sciences, ce concept unificateur est aussi g´en´erateur de r´esultats nouveaux. On produira les d´eveloppements asymptotiques pour les formules de Vorono¨ı et du Cer- cle, puis on montrera comment d´evelopper une formule sommatoire de M¨obius-Poisson avec son d´eveloppement asymptotique d’Euler-M¨obius-Poisson.

Key words. formules sommatoires, d´eveloppements asymptotiques, Euler-MacLaurin, Poisson, Vorono¨ı, M¨obius.

Classification A.M.S. 2010 : 30B10, 30D10, 30E20.

I - Motivation

Des motivations fort diverses, mais avant tout l’exp´erimentation, conduisent les physiciens th´eoriciens

`

a rechercher un cadre aussi synth´etique que possible pour rendre compte des ph´enom`enes physiques.

Les lois de Maxwell ou l’unification des int´eractions entre particules ´el´ementaires en sont des exemples.

Les math´ematiques n’ont pas r´eellement la possibilit´e d’une confrontation au concret. N´eanmoins, l’unification de divers concepts math´ematiques est souvent f´econd et g´en´erateur de connaissances. Pour s’en convaincre, il suffit de songer `a la notion de classe d’´equivalence (extraction des concepts de congruence, rang d’une application lin´eaire. . . ), d’isomorphisme ou de foncteur.

Bien plus modestement, le but de cet article est de montrer comment s’unifient certaines formules som- matoires usuelles, et comment il est possible d’en g´en´erer de nouvelles de par le formalisme d´evelopp´e.

Il ne s’agit pas de pr´esenter des r´esultats “optimaux” en terme d’hypoth`eses, mais d’´etablir l’existence d’une source commune, mˆeme si chacune de ces formules provient de d´eveloppements “naturels” et de contextes “historiques” vari´es.

L’expression-souche donnant acc`es aux formules sommatoires s’´ecrit (0) ∀y >0, H[F](y) = 1

2iπ Z

C

Γ(−s)K(−s)F(s)(0)(y)sds.

Dans cette relation,F est la fonction entr´ee en argument dans la formule sommatoire etF(z)sa d´eriv´ee d’ordrez∈C,Kest un noyau etCun chemin (en fait une limite de chemins) propres `a chaque formule sommatoire. La strat´egie consiste `a ´evaluer cette int´egrale de deux mani`eres (en g´en´eral une transform´ee de Mellin inverse et un calcul de r´esidus) afin de faire apparaˆıtre la formule. Le mˆeme formalisme permet d’ailleurs d’obtenir en parall`ele un d´eveloppement asymptotique pour chaque formule sommatoire.

L’expression (0) apparait ainsi comme un g´en´erateur pour formules sommatoires.

1Jean-Christophe Feauveau,

Professeur en classes pr´eparatoires au lyc´ee Bellevue,

135, route de Narbonne BP. 44370, 31031 Toulouse Cedex 4, France, email : Jean-Christophe.Feauveau@ac-toulouse.fr

(3)

Expression sommatoire

Chemin Noyau K(s) Nom de la formule sommatoire

D´eveloppement asymptotique F(t) <(s) =−1

2 1 Identit´e Taylor-MacLaurin

+∞

X

n=0

F(nt) <(s) =−3

2 ζ(s) Poisson Euler-MacLaurin

+∞

X

n=0

dnF(nt) <(s) =−1

2 ζ(s)2 Vorono¨ı Euler-Vorono¨ı

+∞

X

n=0

rnF(nt) <(s) =−1 2 ζ(s)

+∞

X

k=0

(−1)k

(2k+ 1)s Cercle Euler-Cercle

+∞

X

n=0

µn n F(t

n) |s| →+∞ (2π)−s

ζ(−s+ 1) M¨obius-Poisson Euler-M¨obius- Poisson

Certaines formules du tableau pr´ec´edent ne sont pas r´epertori´ees. Les noms propos´es sont alors ceux qui ont sembl´e les plus naturels en fonction du sens de chacune.

Le cas Taylor-MacLaurin est `a part : il correspond `a la suite des poids (1,0,0, . . .) dans la sommation.

L’expression n’est pas r´eellement sommatoire (il s’agit de la fonctionF elle-mˆeme) mais donnera lieu `a un d´eveloppement asymptotique : la formule de Taylor-MacLaurin.

Pour toutes les autres expressions du tableau, nous ´etablirons dans l’ordre

• la formule asymptotique avec un reste d’ordre N,

• la formule sommatoire proprement dite qui relie l’expression ´etudi´ee `a la transform´ee de Fourier deF.

Pour des raisons li´ees `a la d´efinition de la d´eriv´ee fractionnaire d’une fonction, nous consid´ererons pour les formules asymptotiques des applicationsF:R→C. La variable, toujours not´eet, sera donc n´egative.

Les formules sommatoires ´etudi´ees agissent naturellement sur la partie paire des fonctions. C’est pourquoi, dans ce cadre, celle-ci seront alors prises paires, avec une variabley positive. On passe d’une variable `a l’autre par t=−y.

Enfin, et afin de comprendre le m´ecanisme commun `a ces formules, nous nous placerons dans des hypoth`eses larges concernantF : des fonctions C `a d´ecroissance rapide.

II - D´erivation fractionnaire

Pour a ∈ R, on note S(]− ∞, a],C) l’espace des applications F ∈ C(]− ∞, a],C) v´erifiant

t→−∞lim |t|mF(n)(t) = 0 pour tout entiersnet m.

PourF ∈S(]− ∞, a],C) ett∈]− ∞, a] fix´es, on pose : (1) ∀s∈C, <(s)<0, F(s)(t) = 1

Γ(−s) Z t

−∞

(t−u)−s−1F(u)du= 1 Γ(−s)

Z +∞

0

u−s−1F(t−u)du.

Par un calcul simple, pour s ∈ −N, on retrouve les primitives it´er´ees de F (avec des constantes d’int´egration nulles en −∞). On dispose d’une extension classique de la notion d’int´egration lorsque

<(s)<0.

Une translation partpermet de ramener l’´etude des propri´et´es ponctuelles des d´erivations fraction- naires ent= 0. Sans perte de g´en´eralit´e, c’est ce cas que nous consid´erons par la suite.

Th´eor`eme : Pour F ∈S(]− ∞,0],C), la fonctions7→F(s)(0)d´efinie sur <(s)<0 se prolonge de mani`ere unique en une fonction holomorphe surC. Celle-ci co¨ıncide avec la d´eriv´eesi`eme usuelle de F en 0 lorsques∈N.

(4)

D´emonstration. Afin d’´etablir ce r´esultat, prenonsD(F)(s) := 1 Γ(−s)

Z +∞

0

u−s−1F(−u)du.

Pour<(s)<0, il vient pour toutn∈N D(F)(s) = 1

Γ(−s) Z +∞

0

u−s−1F(−u)du= 1 Γ(n−s)

Z 0

−∞

F(n)(u)(−u)n−s−1du=D(F(n))(s−n), qui ´etablit le prolongement holomorphe pour <(s)< npuis surCpar unicit´e.

Enfin, pourn∈N, D(F)(n) =D(F(n+1))(−1) = Z +∞

0

F(n+1)(−u)du=F(n)(0).

Ceci justifie l’´ecritureD(F)(s) =F(s)(0) pour s∈C, et (F(n))(s)(0) =F(n+s)(0) pourn∈N. Remarque : Le fait de travailler avect60 peut sembler peu naturel mais est li´e `a la d´efinition r´etenue ici pour la d´erivation fractionnaire : celle de Riemann-Liouville. La d´efinition de Weyl permettrait de travailler sur R+, mais l’op´erateur associ´e ne serait plus la d´erivation D mais −D et on perdrait le caract`ere intuitif de la notationF(s)(0). Or celui-ci est parfois bien utile (Cf. Les formule de Vorono¨ı et du Cercle).

On trouvera une ´etude d´etaill´ee de la d´erivation fractionnaire et de ses diverses d´efinitions dans [Ross].

III - Transformation de Mellin

SiF est d´efinie surR+, sa transform´ee de Mellin s’´ecrit [Tit1]

(2) M[F(u)](s) =

Z +∞

0

vs−1F(v)dv.

En g´en´eral, cette transform´ee n’est d´efinie de fa¸con certaine que pour des valeurs s dans une bande du type σ0 < <(s) < σ1. C’est typiquement le cas sous l’hypoth`ese F(u) = o(u−σ1) en +∞ et F(u) =o(u−σ0) en 0+.

Sous cette hypoth`ese, si pourc∈]σ0, σ1[ la fonction t7→ M[F(u)](c+it) est int´egrable surRet F est continue, alors on dispose de la formule d’inversion [Tit1]

(3) ∀v∈R?+, F(v) = 1

2iπ Z

<(s)=c

M[F(u)](s)v−sds.

Notation : l’int´egration sur <(s) =c est `a prendre sur la droite orient´ee ]c−i∞, c+i∞[.

Par suite, pourF ∈S(]− ∞,0],C), il vient

∀s∈C, <(s)<0, F(s)(0) = 1

Γ(−s)M[F(−u)](−s) et

∀c >0, ∀v60, F(v) = 1 2iπ

Z

<(s)=c

Γ(s)F(−s)(0)(−v)−sds.

IV - Une formule de Ramanujan

Avant d’´etudier les formules sommatoires usuelles, voyons comment la d´erivation fractionnaire et la transform´ee de Mellin conduisent formellement `a une formule dont Hardy rapporte que Ramanujan

´

etait tr`es friand et dont il faisait un usage assidu [Edwa].

Pour F ∈ S(]− ∞,0],C), on pose Φ(s) = F(s)(0)

Γ(s+ 1). Un d´eveloppement de Taylor-MacLaurin de F(−x) dans la d´efinition de F(−s)(0), via la formule des compl´ements Γ(s)Γ(1−s) = π(sin(πs))−1, conduit `a

π

sin(πs)Φ(−s) = Z +∞

0

xs−1

+∞

X

n=0

(−1)nxnΦ(n)dx.

(5)

C’est pr´ecis´ement la formule de Ramanujan.

V - La formule de Taylor-MacLaurin

Par ce cas - le plus simple - de formule asymptotique, on pr´esente les ´el´ements intervenant par la suite. Le r´esultat est le suivant.

SoitF ∈S(]− ∞,0],C). Alors (4) ∀N ∈N, ∀t∈R, F(t) =

N

X

n=0

F(n)(0) n! tn+ 1

2iπ Z

<(s)=N+12

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds.

En effet, pour (a, b)∈R2,a < betT ∈R+, on noteRa,b,T le chemin rectangulaire joignant les points [a+iT, a−iT, b−iT, b+iT] dans cet ordre.

R iR

a b

iT

−iT

Ra,b,T

- 6

? 6

-

Le th´eor`eme des r´esidus donne, pour tout T >0, 1

2iπ Z

R1 2,N+ 12,T

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds=−

N

X

n=0

F(n)(0) n! tn

puisque les seuls pˆoles sont dus `a Γ(s), qu’ils sont localis´es aux points{1, . . . , N}, et qu’ils ont pour r´esiduRes(Γ,−k) = (−1)k/k! comme l’indique la formule des compl´ements.

Reste `a contrˆoler les segments horizontaux deR1

2,N+12,T et `a interpr´eter les segments verticaux.

Pourn∈N,

Γ(−s)F(s)(0)

n

Y

k=0

(−s+k) = Z 0

−∞

(−u)−s+nF(n+1)(u)du,

et la d´ecroissance rapide de F(n+1) entraˆıne l’existence de Mn >0 tel que

Γ(−s)F(s)(0)

6 Mn

|=(s)|n pour<(s)6n+12 et|=(s)|>1.

L’entier N ∈N ´etant fix´e, on obtient lim

T→+∞

Z N+1/2+iT

−1/2+iT

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds= 0 pourn=N, de mˆeme sur le segment [−12 −iT, N+12−iT]. Cet argument sera r´eutilis´e par la suite.

La formule d’inversion de Mellin donne alors

∀t∈R, F(t) = 1 2iπ

Z

<(s)=−12

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds

=

N

X

n=0

F(n)(0) n! tn+ 1

2iπ Z

<(s)=N+12

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds.

On obtient au passage une expression du reste d’ordreN de Taylor-MacLaurin :

∀t60, RTN(F)(t) = 1 Γ(N+ 1)

Z t

0

F(N+1)(u)(t−u)ndt= 1 2iπ

Z

<(s)=c

Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds

(6)

pour toutc∈]N, N+ 1[, faute de pˆole surN <<(s)< N+ 1.

Ainsi, la formule de Taylor-MacLaurin r´esulte d’un calcul de (0) par deux mani`eres diff´erentes : un calcul de r´esidu et une inversion de Mellin.

VI - La formule d’Euler - MacLaurin

PourF ∈S(]− ∞,0],C) ett <0, la formule s’´enonce

+∞

X

n=0

F(nt) =−F(−1)(0)t−1+F(0)

2 +

N

X

k=1

(−1)k2ζ(2k)

(2π)2kF(2k−1)(0)t2k−1+REN(F).

L’´equation fonctionnelle deζ s’´ecrit

(5) ∀s∈C− {0,1}, ξ(1−s) =ξ(s), avec ξ(s) =π−s/2Γ(s/2)ζ(s).

Et Euler-MacLaurin se r´e´ecrit

+∞

X

n=1

F(nt) = −F(−1)(0)t−1−F(0)

2 +

N

X

k=1

ζ(1−2k)

(2k−1)!F(2k−1)(0)t2k−1+REN(F)

= −F(−1)(0)t−1+

2N−1

X

k=0

ζ(−k)

k! F(k)(0)tk+REN(F).

Nous allons ´etablir ce r´esultat classique par un calcul de r´esidus. Les pˆoles et r´esidus de Γ conduisent

`

a ´etudier

H(t) = 1 2iπ

Z

R3 2,2N

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)(−t)sds o`u R3

2,2N est la limite lorsque T tend vers +∞ des chemins rectangulairesR3

2,2N,T de sommets [−32+iT,−32−iT,2N−iT,2N+iT].

Les pˆoles de la fonction `a int´egrer sont ceux de Γ(−s)ζ(−s). Ils sont simples et de r´esidus

• Res(Γ(−s)ζ(−s),2n−1) = ζ(−2n+ 1)

(2n−1)! pour n∈ {1, . . . , N};

• Res(Γ(−s)ζ(−s),0) = 1

2 en 0 ;

• Res(Γ(−s)ζ(−s),1) =−1 en 1.

Par suite, le calcul de r´esidus donne

H(t) =F(−1)(0)t−1

2N−1

X

k=0

ζ(−k)

k! F(k)(0)tk. De

Z +∞

0

F(−nu)us−1du= 1 ns

Z +∞

0

F(−u)us−1du, on d´eduit

(6) ∀<(s)>1, ζ(s)Γ(s)F(−s)(0) = Z +∞

0 +∞

X

n=1

F(−nu)us−1du.

Enfin, par inversion de Mellin, il vient

+∞

X

n=1

F(nt) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(s)ζ(s)F(−s)(0)(−t)−sds

(7) = 1

2iπ Z

<(s)=−32

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)(−t)sds

(8) = −F(−1)(0)t−1+

2N−1

X

k=0

ζ(−k)

k! F(k)(0)tk+ 1 2iπ

Z

<(s)=2N

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)(−t)sds.

(7)

L’´egalit´e (8) est justifi´ee par la nullit´e des int´egrales sur les segments horizontaux [−32±iT,2N±iT].

En effet, d’apr`es [Tit2], pour toutδ < 0, il existeMδ >0 tel que|ζ(σ+it)|6Mδ|t|12−δ pourσ>δ et |t|>1. L’entier N ∈N´etant fix´e, on a ici δ=−2N et dans l’argument du paragraphe V, le choix n= 2N+ 1 permet de conclure.

Cette fois encore, on trouve une expression pour le reste d’ordre N de Euler-MacLaurin :

∀t60, REN(F)(t) = 1 2iπ

Z

<(s)=c

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)(−t)sds

pour toutc∈]2N−1,2N+ 1[, en l’absence de pˆole sur 2N−1<<(s)<2N+ 1. L’´evalution deH de deux mani`eres diff´erentes permet donc de retrouver la formule d’Euler-MacLaurin.

Notons qu’il est possible d’avoir acc`es `a une sommation finie par diff´erence de deux applications de (8).

Pourp < qdes entiers etF ∈S(]− ∞,0],C), on peut appliquer la formule pr´ec´edente `aFp−Fq, avec Fk(u) =F(u+kt),t´etant fix´e dansR. Il vient alors

q−1

X

n=p

F(nt) = 1 2iπ

Z

<(s)=−32

Γ(−s)ζ(−s)[F(s)(pt)−F(s)(qt)](−t)sds

= −(F(−1)(pt)−F(−1)(qt))t−1+

N

X

k=1

(−1)k2ζ(2k)

(2π)2k[F(2k−1)(pt)−F(2k−1)(qt)]t2k−1 +F(pt)−F(qt)

2 + 1

2iπ Z

<(s)=2N

Γ(−s)ζ(−s)[F(s)(pt)−F(s)(qt)](−t)sds.

Enfin, pourt=−1 etG(u) =F(−u), G(p) +G(q)

2 +

q−1

X

n=p+1

G(n) = Z q

p

G(u)du+

N

X

k=1

(−1)k+12ζ(2k)

(2π)2k[G(2k−1)(p)−G(2k−1)(q)] +REp,q(G) avecREp,q(G) := 1

2iπ Z

<(s)=c

Γ(−s)ζ(−s)[F(s)(−p)−F(s)(−q)]dspour toutc∈]2N−1,2N+ 1[.

C’est une des formes usuelles de la formule d’Euler-MacLaurin.

VII - La formule de Poisson

Sous des conditions `a pr´eciser surF, la formule g´en´erale de Poisson s’´ecrit

∀x∈R, ∀y∈R+, X

n∈Z

F(ny+x) = 1 y

X

n∈Z

Fb 2πn

y

e2iπnx/y,

ce qui conduit `a

(9) ∀y ∈R+, X

n∈Z

F(ny) = 1 y

X

n∈Z

Fb 2πn

y

.

Ces deux formules sont ´equivalentes. Le param`etreys’interpr`ete comme la p´eriode de la fonctionF. La formule sommatoire (9) n’agit en fait que sur la partie paire de la fonctionF. Et par lin´earit´e, il suffit de l’´etablir pourF paire et r´eelle.

SoitF ∈S(]− ∞,0],C) que l’on ´etend en une fonction paire surR. Il est facile de constater par les d´emonstrations usuelles que la formule de Poisson (9) est v´erifi´ee dans ce cas et c’est dans ce cadre que nous nous pla¸cons. Il s’agit `a pr´esent d’´etablir (9) `a l’aide de la formule-souche (0).

(8)

Suivant une approche d´evelopp´ee par ailleurs [Mill], nous allons utiliser l’´equation fonctionnelle (5) deζ. Compte tenu de la parit´e, la relation `a ´etablir s’´ecrit

∀y∈R+, F(0)

2 +

+∞

X

n=1

F(ny) =1 y

Fb(0)

2 +

+∞

X

n=1

Fb 2πn

y !

.

Le point de d´epart est la formule (7) utilis´ee pour ´etablir Euler-MacLaurin mais avec la variabley >0 (10)

+∞

X

n=1

F(ny) = 1 2iπ

Z

<(s)=−32

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)ysds

= −1

2F(0) +1

yF(−1)(0) + 1 2iπ

Z

<(s)=12

Γ(−s)ζ(−s)F(s)(0)ysds.

Par changement de variable, il vient

+∞

X

n=1

F(ny) +1

2F(0)−1

yF(−1)(0) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(1−s)ζ(1−s)F(s−1)(0)ys−1ds.

De F(x) = 2b Z +∞

0

F(u) cos(xu)du on d´eduit Fb(s)(0) = 2 cos(πs/2) Z +∞

0

usF(u)du, qui s’´ecrit aussi

(11) Fb(−s)(0) = 2 cos(πs/2)Γ(1−s)F(s−1)(0)

sur<(s)<1, puis par prolongement analytique `a C(pours∈N,F(s−1)(0) et cos(πs/2) compensent alternativement les pˆoles de Γ).

Par ailleurs, la formule de duplication de Legendre Γ(s) = (2π)−1/22s−1/2Γ(s/2)Γ((s+ 1)/2) associ´ee

`

a l’´equation fonctionnelle deζ donne

(12) ζ(1−s) = 2(2π)−sΓ(s) cos(πs/2)ζ(s).

Par suite, et compte tenu de (10), il vient

+∞

X

n=1

F(ny) +1

2F(0)−1

yF(−1)(0) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(s)ζ(s)Fb(−s)(0)(2π)−sys−1ds.

= 1

y

+∞

X

n=1

Fb(2πn y ).

En remarquant que 1tF(−1)(0) = 2t1F(0), on trouve bien (7). La formule de Poisson r´b esulte ainsi d’un calcul de (0) de deux mani`eres diff´erentes : la formule d’inversion de Mellin et un calcul de r´esidus.

VIII - Les formules d’Euler-Vorono¨ı et de Vorono¨ı On notedn le nombre de diviseurs denet par suite, pour <(s)>1,

+∞

X

n=1

dn

ns =ζ(s)2.

Sous diverses hypoth`eses sur la fonctionF [Heja], [Endr], [Mill], on dispose de la formule de Vorono¨ı dans laquelleK0 etY0 d´esignent des fonctions de Bessel usuelles :

(13)

+∞

X

n=1

dnF(n) = Z +∞

0

(ln(x) + 2γ)F(x)dx+F(0) 4 + 2π

+∞

X

n=1

dn

Z +∞

0

2

πK0(4π√

nx)−Y0(4π√ nx)

F(x)dx.

(9)

Pour retrouver cette formule, `a l’instar de la formule d’Euler-MacLaurin, et pourF ∈S(]− ∞,0],C) on introduit la quantit´e

(14) ∀t <0, H(t) = 1 2iπ

Z

R3 2,2N

Γ(−s)ζ(−s)2F(s)(0)(−t)sds

o`uR3

2,2N est la limite des chemins rectangulaires de sommets [−32+iT,−23−iT,2N−iT,2N+iT].

• En 2n−1,n∈ −N, le pˆole est simple etRes(Γ(−s)ζ(−s)2,2n−1) = ζ(−2n+ 1) (2n−1)! .

• En 0, le pˆole est simple etRes(Γ(−s)ζ(−s)2,1) =−1 4.

• En −1, enfin, il y a un pˆole d’ordre 2 : ζ2(−s) = 1

(s+ 1)2 − 2γ

s+ 1 +O(1), (−t)s=−1

t(1 + ln(−t)(s+ 1) +O((s+ 1)2) et

F(s)(0)Γ(−s) =F−1(0)−(s+ 1) Z +∞

0

F(−u) ln(u)du+O((s+ 1)2).

Par suite, Res(Γ(−s)ζ(−s)2F(s)(0)(−t)s,1) =− Z +∞

0

F(−u) ln(u

−t)du−2γ Z +∞

0

F(−u)du.

L’argument conduisant `a (6) puis (8) s’´ecrit ici (15)

+∞

X

n=1

dnF(nt) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

ζ(s)2Γ(s)F(−s)(0)(−t)−sds

= 1

2iπ Z

<(s)=−32

ζ(−s)2Γ(−s)F(s)(0)(−t)sds

(16) = −1

t Z +∞

0

F(−u)(ln( u

−t) + 2γ)du+F(0)

4 +

N

X

n=1

ζ(−2n+ 1)2

(2n−1)! t2n−1F(2n−1)(0) + 1

2iπ Z

<(s)=2N

Γ(−s)ζ(−s)2F(s)(0)(−t)sds.

La derni`ere ´egalit´e (16) est `a nouveau justifi´ee par la nullit´e des int´egrales sur les segments horizontaux limite [−32 ±iT,2N ±iT] lorsqueT → +∞, pour la raison d´evelopp´ee lors du passage de (7) `a (8) (choisirn= 4N+ 2).

Cette formule sommatoire est `a celle de Vorono¨ı ce que la formule d’Euler-MacLaurin est `a celle de Poisson. Pour cette raison, il est l´egitime de l’appeler formule d’Euler-Vorono¨ı.

On poursuit vers la formule de Vorono¨ı. La d´emarche est identique `a celle adopt´ee pour la formule de Poisson. Soient doncF ∈S(]− ∞,0],R) que l’on prolonge surRen une fonction paire, ety >0.

Ce qui pr´ec`ede, permet d’´ecrire H1(y) =

+∞

X

n=1

dnF(ny)− 1

y Z +∞

0

F(u)(ln(u

y) + 2γ)du+F(0) 4

= 1

2iπ Z

<(s)=12

Γ(−s)ζ(−s)2F(s)(0)ysds.

Les relations (11) et (12) donnent

(10)

H1(y) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(1−s)ζ(1−s)2F(s−1)(0)ys−1ds

= 1

2iπ Z

<(s)=32

ζ(s)2

2(2π)−2sΓ(s)2cos(πs/2)ζ(s)2Fb(−s)(0)ys−1 ds

La relation (15) entraine alorsH1(y) =1 y

+∞

X

n=1

dnS n

y

, avec

S(u) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

2(2π)−2sΓ(s)2cos(πs/2)Fb(−s)(0)u−sds.

Or, siL(y) = Z +∞

0

My x

N(x)dx

x, alorsM[L](s) =M[M](s)M[N](s) s’inverse en (17) L(x) =M(−1)[Γ(s)2M(−s)(0)N(−s)(0)](x).

Et dans le cas pr´esent,

S(u) = Z +∞

0

Gu x

Fb(x)dx x

o`u G v´erifieG(−s)(0) = 2(2π)−2scos (sπ/2). Bien qu’elle ne soit pas dans S([−∞, a],C), la solution G(x) = 2 cos(4π2x) est ´evidente : il suffit de savoir d´eriver la fonction cosinus !

Par suiteH1(y) =2 y

+∞

X

n=1

dn Z +∞

0

cos 4π2n

xy

Fb(x)dx

x. Enfin,

+∞

X

n=1

dnF(ny) = 1 y

Z +∞

0

F(u)

ln u

y

+ 2γ

du+F(0) 4 +2

y

+∞

X

n=1

dn

Z +∞

0

cos 4π2n

xy

Fb(x)dx x.

C’est bien la formule de Vorono¨ı dans la mesure o`u il est connu que, pour α >0, la transform´ee de Fourier de |x|−1cos(αx−1) est 2K0(2√

αx)−πY0(2√

αx) au sens des distributions.

Ne serait-ce que d’un point de vue esth´etique, cette derni`ere ´ecriture de la formule de Vorono¨ı est plus agr´eable que l’originale, mais ne semble pas r´ef´erenc´ee dans la litt´erature. N´eanmoins, certaines caract´eristiques deF (en particulier son support) sont moins apparentes ici.

IX - Les formules d’Euler-Cercle et du Cercle

PourF paire et sous certaines hypoth`eses, on a la formule du Cercle [Mill]

(18) F(0) +

+∞

X

n=1

rnF(n) =π Z +∞

0

F(x)dx+π

+∞

X

n=1

rn

Z +∞

0

J0(2π√

nx)F(x)dx

!

o`u rn= #{(a, b)∈Z2 / a2+b2=n}, n∈N, etJ0 est la premi`ere fonction de Bessel.

Des consid´erations arithm´etiques [Mill] conduisent `a ζ(s)L(s, χ4) =1

4

+∞

X

n=1

rnn−s, avec L(s, χ4) =

+∞

X

k=0

(−1)k (2k+ 1)s.

Tout comme pourζ, on dispose pour cette fonction de Dirichlet d’une l’´equation fonctionnelle [Mill] :

(19) ∀s∈C, ξ4(1−s) =ξ4(s), avec ξ4(s) = 2sπ−(s+1)/2Γ(s+ 1

2 )L(s, χ4).

(11)

Afin de retrouver (18) par une int´egrale de contours, pourF ∈S(]− ∞,0],C) on introduit pourt <0 H(t) = 1

2iπ Z

<(s)=32

ζ(s)L(s, χ4)Γ(s)F(−s)(0)(−t)−sds

(20) = 1

4

+∞

X

n=1

rnF(nt)

= −L(1, χ4)

t F(−1)(0)−L(0, χ4)

2 F(0) + 1 2iπ

Z

<(s)=−12

Γ(s)ζ(s)L(s, χ4)F(−s)(0)(−t)−sds

(21) = −π

4tF(−1)(0)−1

4F(0) + 1 2iπ

Z

<(s)=−12

Γ(s)ζ(s)L(s, χ4)F(−s)(0)(−t)−sds.

L’´equation (19) indique en effet queL(−2n+ 1, χ4) = 0 pour toutn∈N?. Or on a aussiζ(−2n) = 0, d’o`u l’absence de pˆole pour Γ(s)ζ(s)L(s, χ4) sur<(s)<0.

Pour toutc >0, on d´eduit donc des ´equations finctionnelles deξet ξ4 1

4

+∞

X

n=1

rnF(nt) = −π

4tF(−1)(0)−1

4F(0) + 1 2iπ

Z

<(s)=c

Γ(−s)ζ(−s)L(−s, χ4)F(s)(0)(−t)sds

(22) = −π

4tF(−1)(0)−1

4F(0) + 1 4iπ

Z

<(s)=c

ξ(s+ 1)ξ4(s+ 1)F(s)(0)(−t)sds La partie r´eguli`ere du d´eveloppement asymptotique de cette formule que l’on peut appeler Euler- Cercle est donc stationnaire `a partir de l’ordre 0.

Notons que les ´egalit´es (20), (21) et (22) sont `a nouveau justifi´ees par la nullit´e des int´egrales sur des segments horizontaux limite [a±iT, b±iT] par des argument identiques `a ceux d´evelopp´es `a la section V.

On poursuit vers la formule du Cercle proprement dite avec cette foisy >0 etF est prolong´ee surR en une fonction paire. Pour y=−t >0. On d´eduit de (21)

H(y)− π

4yF(−1)(0) +1

4F(0) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(1−s)ζ(1−s)L(1−s, χ4)F(−1+s)(0)ys−1ds.

Puis, comme pour la formule de Poisson, H(y)− π

4yF(−1)(0) +1

4F(0) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Fb(−s)(0)

2 cos(πs/2)2 cos(πs/2)(2π)−sΓ(s)ζ(s)L(1−s, χ4)ys−1ds.

= 1

2iπ Z

<(s)=32

Γ(s)Fb(−s)(0)(2π)−s22s−1π−(s+1)/2Γ(s+12 )

π−(2−s)/2Γ(2−s2 )ζ(s)L(s, χ4)ys−1ds.

= 1

2iπ Z

<(s)=32

√π 2

2 π2

s

Γ(s)Fb(−s)(0)Γ(s+12 )

Γ(2−s2 )ζ(s)L(s, χ4)ys−1ds.

Par suite, grˆace `a (20),H(y)− π

4yF(−1)(0) +1

4F(0) = 1 4y

+∞

X

n=1

rnS n

y !

avec cette fois

S(u) = 1 2iπ

Z

<(s)=32

Γ(s)2

√π 2

2 π2

s

Fb(−s)(0) Γ(s+12 )

Γ(s)Γ(2−s2 )u−sds.

L’argument (17) d´evelopp´e pour la formule de Vorono¨ı donne ici S(u) =

Z +∞

0

Fb(x)Gu x

dx x o`uG v´erifieG(−s)(0) =

√π 2

2 π2

s Γ(s+12 )

Γ(s)Γ(2−s2 ) =π−2ssinπs 2

d’apr`es la formule de duplication de Legendre.

(12)

Ainsi,G(x) =−sin(π2x) et S(u) =− Z +∞

0

Fb(x) sin π2u

x dx

x Et finalement,

(23)

+∞

X

n=0

rnF(ny) =π y

Z +∞

0

F(u)du+1 y

+∞

X

n=1

rn

Z +∞

0

sin π2n

yu

Fb(u)du u. Il est connu que pourα >0, la transform´ee de Fourier dex−1sin αx−1

estπJ0(2√

αx). Par suite, la formule du cercle se d´eduit de (23) par la formule de Plancherel. La remarque finale concernant la formule de Vorono¨ı reste valable ici : la relation (23) est plus esth´etique que la formule de Vorono¨ı et fait intervenir des fonctions plus faciles `a controler (sinus contre J0), mais l’information sur le support deF est moins bien prise en compte ici.

X - Les formules d’Euler-M¨obius-Poisson et de M¨obius-Poisson Une inversion de M¨obius formelle de la formule de Poisson donnerait (24)

+∞

X

n=1

µn n F

2πt n

≈ − 1 2πt

+∞

X

n=1

µn n Fb

1 nt

.

Des tests num´eriques sur la fonctionF(t) =e−t2/2 montre que cette ´egalit´e est v´erifi´ee au premier abord, mais se r´ev`ele fausse d`es lors que la pr´ecision augmente.

Un d´eveloppement formel de cette inversion s’´ecrit

(25) 2π

+∞

X

k=1

F(2k)(0) (2k)!

(2π)2kt2k ζ(2k+ 1) ≈

+∞

X

k=1

Fb(2k)(0) (2k)!

t−2k−1 ζ(2k+ 1). Le membre de droite et les sections pr´ec´edentes permettent d’induire

1 2iπ

Z

C

Γ(−s)F(s)(0) (2π)s

ζ(s+ 1)(−t)sds= 1 2iπ

Z

C

Γ(s)F(−s)(0) (2π)−s

ζ(−s+ 1)(−t)−sds= 0 o`uCest la limite d’une suite de chemins rectangulaires.

Pour ´etablir cette relation, on supposera par la suite queF est paire et dansS(]− ∞,0],C).

Notons les hypoth`eses

- (H0) : il existe deux r´eelsA >0,α < π

2 v´erifiant pours=σ+iτ,τ∈[−12,32],

F(−s)(0)

6Aeα|τ|. - (H) : il existe deux r´eelsA >0,α < π

2 v´erifiant pours=σ+iτ,τ ∈R,

F(−s)(0)

6Aeα|τ|. Suivant la formule de Weil [Weil], montrons le lemme suivant.

Lemme : SoitF une fonction v´erifiantH0. Alors il existe une suite (TN)N∈N, avecN6TN 6N+ 1, telle que pour toutθ∈Cv´erifiantα+|<(θ)|< π/2, on ait

N→+∞lim Z

SN

F(−s)(0)eisθ 2 cos(πs/2)ζ(s)

ds= 0

o`u (SN) d´esigne une des suites de segments ([−1/2+iTN,3/2+iTN])n∈Net ([−1/2−iTN,3/2−iTN])n∈N.

(13)

D´emonstration. On rappelle pour cela une estimation d´elicate mais classique [Tit2] : sis=σ+iτ et si on noteρ=β+iγ les z´eros g´en´eriques non triviaux deζ, alors

∀σ∈[−1,2], ln(ζ(s)) = X

|τ−γ|61

ln(s−ρ) +O(ln(τ)),

uniform´ement par rapport `aσ, ln d´esignant la d´etermination principale du logarithme.

Pour σ∈ [−1 2,3

2] et |τ| >1, on d´eduit l’existence de a >0 tel que

1 ζ(s)

6|τ|a

Y

|τ−γ|61

(s−ρ)

−1

. On sait par ailleurs [Tit2] que le nombre de z´eros dans la bande=(s)∈ ±[N, N+ 1] est aussiO(ln(N)).

Soitb >0 etN0 tels que ce nombre soit major´e parbln(N) pourN >N0. Pour N >N0, on peut alors trouverTN ∈[N, N + 1] tel que|TN −γ|> 1

2bln(N) pour toute partie imaginaireγ de z´ero deζ.

Par suite pours∈[−1±iTN,2±iTN], ζ(s)−1

6(N+ 1)a(2bln(N))bln(N)et

∀σ∈[−1 2,3

2], ∀θ∈C,

F(−s)(0)eisθ 2 cos(πs/2)ζ(s)

6Ae˜ −N π/2+(N+1)(α+|<(θ)|)(N+ 1)a(2bln(N))bln(N) pour un certain ˜A >0, et le lemme s’en d´eduit.

Pourθ v´erifiant|<(θ)|<−α+π

2, notons L(s, θ) = 1

2iπ

1

2 cos(πs/2)ζ(s)F(−s)(0)eisθ= 1 2iπ

(2π)−s

ζ(−s+ 1)Γ(s)F(−s)(0)eisθ. Avec les notations de la partie V, siC0,N =R1

2,32,TN, il vient lim

N→+∞

Z

C0,N

L(s, θ)ds= lim

N→+∞

Z 32+iTN

3 2−iTN

L(s, θ)ds−

Z 12+iTN

12−iTN

L(s, θ)ds

! .

On note Z

C0,∞

L(s, θ)dscette derni`ere quantit´e.

Remarquons que le lemme pr´ec´edent s’applique de la mˆeme fa¸con, sous l’hypoth`eseH, pourτ∈[a, b], ceci pour tous r´eelsa < b. Pour obtenir un d´eveloppement asymptotique, on d´esire repousser les droites d’int´egration<(s) =−1/2 et<(s) = 3/2. Pour cela, remarquons que le lemme pr´ec´edent s’applique de la mˆeme fa¸con sur les segments ([a±iTN, b±iTN])n∈N, sous l’hypoth`eseH, ceci pour tous r´eelsa < b.

Sur des segments de partie r´eelle incluse dans [3/2,+∞[, le fait que|ζ(s)|−1soit born´e sur<(s)>3/2 permet de conclure. De mˆeme, l’´equation fonctionnelle de ζ et la d´ecroissance de Γ(1 +iτ) permet d’´etablir que|ζ(s)|−1 est born´ee sur<(s)6−1/2 et on conclut aussi sur des segments de partie r´eelle incluse dans ]− ∞,−1/2]. Pour toutn∈N, un calcul de r´esidu imm´ediat conduit `a

N→+∞lim

Z −1/2+iTN

−1/2−iTN

L(s, θ)ds=

n

X

k=1

F(2k)(0) (2k)!

(2π)2ke−2ikθ

ζ(2k+ 1) + lim

N→+∞

Z −2n−1+iTN

−2n−1−iTN

L(s, θ)ds et

lim

N→+∞

Z 3/2+iTN

3/2−iTN

L(s, θ)ds= 1 2π

n

X

k=1

Fb(2k)(0) (2k)!

e(2k+1)iθ

ζ(2k+ 1)+ lim

N→+∞

Z 2n+2+iTN

2n+2−iTN

L(s, θ)ds.

Cette derni`ere ´egalit´e exploite la relation (11) pour les fonctions paires. Finalement, Z

C0,∞

L(s, θ)ds = 1 2π

n

X

k=1

Fb(2k)(0) (2k)!

e(2k+1)iθ ζ(2k+ 1)−

n

X

k=1

F(2k)(0) (2k)!

(2π)2ke−2ikθ ζ(2k+ 1) + lim

N→+∞

Z 2n+2+iTN

2n+2−iTN

L(s, θ)ds− lim

N→+∞

Z −2n−1+iTN

−2n−1−iTN

L(s, θ)ds.

(14)

Enfin, sous des hypoth`eses assez larges, on constate que lim

n→+∞

Z ±(2n+1/2)+i∞

±(2n+1/2)−i∞

L(s, θ)ds= 0.

Ainsi pour|<(θ)|< π 2 −α,

(26) 1

2iπ Z

C0,∞

F(−s)(0)eisθ

2 cos(πs/2)ζ(s)ds= 1 2π

+∞

X

k=1

Fb(2k)(0) (2k)!

e(2k+1)iθ ζ(2k+ 1)−

+∞

X

k=1

F(2k)(0) (2k)!

(2π)2ke−2ikθ ζ(2k+ 1) . que l’on peut nommer formule d’Euler-M¨obius-Poisson.

En revenant `a une variable r´eelle positive y = e−iθ, le d´eveloppement de Dirichlet de ζ−1 et une application licite du th´eor`eme de Fubini conduisent `a

(27) ∀y >0, 1 2iπ

Z

C0,∞

F(−s)(0)y−s

2 cos(πs/2)ζ(s)ds= 1 2πy

+∞

X

n=1

µn n Fb

1 ny

+∞

X

n=1

µn n F

2πy n

que l’on peut appeler formule de M¨obius-Poisson cette fois. Notons que cette derni`ere relation exploite l’´egalit´e due `a Euler

+∞

X

n=1

µn

n = 0.

Pour finir, remarquons que les relations (26) et (27) mettent en ´evidence l’erreur dans l’inversion formelle des r´elations (25) et (24).

Prospective : sous l’hypoth`ese de Riemann

On se place sous des hypoth`eses de validit´e des formules (26) et (27). En supposant vraie l’hypoth`ese de Riemann selon laquelle les z´eros non triviaux deζ sont simples et sur la droite<(s) = 1

2, on noteZ l’ensemble des z´eros deζ.

Poury >0, (27) devient X

ρ∈Z

F(−ρ)(0)

2 cos(πρ/2)ζ0(ρ)y−ρ = 1 2πy

+∞

X

n=1

µn

n Fb 1

ny

+∞

X

n=1

µn

n F 2πy

n

que l’on sym´etrise en posantz=√

2πy >0,

(28) X

ρ∈Z

F(−ρ)(0)(2π)ρ/2

2 cos(πρ/2)ζ0(ρ)z−ρ+1/2= 1

√2πz

+∞

X

n=1

µn n Fb

√2π n

1 z

!

−√ z

+∞

X

n=1

µn n F

√2π n z

! .

Et pour|<(θ)|<π

2 −α, la relation (26) devient X

ρ∈Z

F(−ρ)(0)

2 cos(πρ/2)ζ0(ρ)eiρθ= 1 2π

+∞

X

k=1

Fb(2k)(0) (2k)!

ei(2k+1)θ ζ(2k+ 1) −

+∞

X

k=1

F(2k)(0) (2k)!

(2π)2ke−i2kθ ζ(2k+ 1) que l’on sym´etrise en changeant θparθ−2iln(2π),

(29) X

ρ∈Z

F(−ρ)(0)(2π)ρ/2

2 cos(πρ/2)ζ0(ρ)ei(ρ−12=

+∞

X

k=1

(2π)k (2k)!ζ(2k+ 1)

1

2πFb(2k)(0)ei(2k+12−F(2k)(0)e−i(2k+12

.

Notons que les sommes sur Z sont `a prendre au sensX

ρ∈Z

= lim

N→+∞

X

ρ∈Z,|=(ρ)|6TN

.

Application de la relation(29) `a la fonction testF(t) =e−t2/2

(15)

Il vientFb(t) =√

2πF(t), F(2n)

(2n)!(0) =(−1)n

2nn! et F(−s)(0) = Γ(s/2) Γ(s) 2s/2−1. On rappelle les ´egalit´es

∀N ∈N, |Γ(N+ 1/2 +iτ)|2= π ch(πτ)

N−1

Y

k=0

((k+ 1/2)22)

2

,

∀N∈N, |Γ(−N−1/2 +iτ)|2= π ch(πτ)

N

Y

k=0

((k+ 1/2)22)

−2

.

La validit´e de (29) dans ce cas repose sur les points suivants (s=σ+iτ) :

• F v´erifie l’hypoth`eseH. Or pour toutα < π 4,

F(−s)(0)

6A2|σ|/2eα|τ|pour un certainA >0.

• Pour |<(θ)|< π 4, lim

n→+∞

Z 2n+i∞

2n−i∞

2s/2−1 2 cos(πs/2)ζ(s)

Γ(s/2)

Γ(s) eisθds= 0.

Puisque s= 2n+iτ, enθ=θ1+iθ2 avec|θ1|< π/4, il vient

2s/2−1 2 cos(πs/2)ζ(s)

Γ(s/2) Γ(s) eisθ

=

π1/22−s/2e−τ θ1−2nθ2 2 cos(πs/2)ζ(s)Γ((s+ 1)/2)

6 π1/22−ne−τ θ1−2nθ2 ch(πτ /2)|Γ((n+ 1/2 +iτ /2)|

et l’´egalit´e connue (formule des compl´ements et ´equation fonctionnelle de Γ)

∀n∈N, ∀τ∈R, |Γ(n+ 1/2 +iτ /2)|2= π ch(πτ /2)

n−1

Y

k=0

((k+ 1/2)2+ (τ /2)2)

2

permet de conclure facilement.

• Pour |<(θ)|< π 4, lim

n→+∞

Z −(2n+1)+i∞

−(2n+1)−i∞

(2π)−s2s/2−1

ζ(−s+ 1) Γ(s/2)eisθds= 0.

Le raisonnement est analogue au cas pr´ec´edent, mais avec l’´egalit´e

∀n∈N, ∀τ∈R, |Γ(−n−1/2 +iτ /2)|2= π ch(πτ /2)

n

Y

k=0

((k+ 1/2)2+ (τ /2)2)

−2

.

En posantρ=12+iτ pourρ∈Z (τ est donc suppos´e ˆetre r´eel), l’´egalit´e (29) devient i

2 X

ρ∈Z

2ρπρ/2Γ(ρ/2)

4 cos(πρ/2)Γ(ρ)ζ0(ρ)eτ θ =

+∞

X

k=1

(−1)kπk

k!ζ(2k+ 1)sin((2k+ 1/2)θ).

On noteZ+les ´el´ements deZ de partie imaginaire positive. On sait queZ=Z+∪ {1−ρ, ρ∈Z+}.

L’´equation fonctionnelle deζ donne pour ρ ∈ Z : Γ(ρ20(ρ) = −πρ−12Γ(1−ρ20(1−ρ). Un calcul direct montre alors que pour ρ∈Z+, C(ρ) =−C(1−ρ), o`uC(s) =i 2ρπs/2Γ(s/2)

cos(πs/2)Γ(s)ζ0(s).

Enfin, on v´erifie facilement que C(z) = −C(z) et donc C(ρ) ∈ R pour ρ ∈ Z car ρ = 1−ρ par hypoth`ese.

(16)

Par suite,

(30) i X

ρ∈Z+

2ρπρ/2Γ(ρ/2)

4 cos(πρ/2)Γ(ρ)ζ0(ρ)sh(τ θ) =

+∞

X

k=1

(−1)kπk

k!ζ(2k+ 1)sin((2k+ 1/2)θ).

Les simulations num´eriques confirment la convergence du membre de gauche lorsque |<(θ)| < π 4, l’´egalit´e sous cette mˆeme hypoth`ese, et la divergence du membre de gauche pour|<(θ)|> π

4. Bibliographie :

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Références

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