Mathématiques
appliquées et numériques
Liene 3, Dpt Géosienes
Année 2011-2012, 2e semestre
Présentation synthétique du ours
Janvier Juin 2012
Cours donné en
3 e année de Liene de Sienes de la planèteTerre
par Mihael Ghilet Jean Roux
TD par Mohamadou Diallo
Dixième ours
Équations diérentielles salaires non linéaires.
Bifurations de points xes. Bifuration de Hopf.
Dansleours6nousavonsétudiéleomportement dessystèmesd'EDO
salaires non linéaires au voisinage de leurs points xes. Ce omportement
estliéauspetredulinéarisédeessystèmesauxpointsritiquesonsidérés.
Lanotiondestabilitéaétéintroduiteetelleapermisunlassement dutype
de point ritiqueauquel on a aaire (noeud, entre, point ol, foyer). Dans
le ontexte de la théorie des systèmes dynamiques on appelle bifuration
un hangement qualitatif dans la dynamique du système, omme la perte
d'uniité ou de la stabilité d'une solution, lorsqu'un paramètre du système
varie. C'est un phénomène fréquent et important en sienes de la planète
etde lavie,qui a lieu dèsquedesrétroations non linéairessont présentes.
Ceours traitant desbifurationsne onstituequ'une introdution au sujet
: nousprésenterons rapidement etsimplement quelques notions lefs de es
phénomène. Ce dixième ours est très lié au ours 6, dont il utilise les
dénitionsetméthodesassoiéesà lastabilitédespointsxes.
10.1 Bifurations de solutions stationnaires
Il s'agit d'étudier omment le nombre de points xes, ainsi que leurs pro-
priétés de stabilité, peuvent hanger en fontion de la valeur d'un ou des
paramètres. Pourelailsutd'étudierunertainnombredeformesanon-
iques.
10.1.1 Bifurations de ol
L'exempleleplus simple est:
˙
x = µ − x 2 , µ ∈ R .
La méthode d'étude présentée au paragraphe 6.4.1 en dimension deux,
permetaussid'étudier e systèmeen dimension un:
1. Reherhe des pointsritiques. Si
µ − x 2 = 0
alorsx ± = ± √ µ
,e quidonnedeuxpointsritiquespour
µ > 0
,unseul(x = 0
)pourµ = 0
etpasdepointritiquepour
µ < 0
. Onadonunpointdebifurationen(x = 0, µ = 0)
,puisquesubitementenepointleproblèmepassed'uneabsened'équilibresà deuxéquilibreslorsque
µ
traverse lavaleur zérodanslesensdes
µ
roissants.2. Stabilitédes pointsritiques. Pour étudierlastabilitédessolutionson
va de nouveau faire une approximation du premier ordre autour des
points ritiques. Pour l'équilibre
x + nousaurons
(x + ˙ + ξ) = µ − (x + + ξ) 2 ,
e qui donne, en substituant la valeur de
x + et négligeant les termes
d'ordre
O(ξ 2 )
(on rappelle quela notation de LandauO
a été dénieauparagraphe 5.4.3),
ξ ˙ = − 2 √ µξ.
Par laDénition 6.4.1de lastabilité, lepoint
x + eststablearξ(t) = ξ 0 e − 2 √ µt → 0
pour t → + ∞
, où ξ 0 = x 0 − x + ave x 0 = x(0)
. Il
x 0 = x(0)
. Ilest lair que
x +, par ladénition 6.4.2, est même asymptotiquement
stable. Le même proédé appliqué à x − montre immédiatement qu'il
estinstable.
PSfrag replaements
x x 0 x +
µ ∗ µ
x −
Figure 10.1: Points ritiques
x − et x + en fontion du paramètre µ
. La
µ
. Labranhe
x + = √ µ
eststableettraéeenontinu,l'autreestinstableettraéeen pointillés. Pour une valeur partiulière
µ ∗ de µ
,des èhes montrent la
diretion dedéplaement de
x
,déterminée par lesigne dex ˙
.Les points
x = x(µ)
entre deux points de bifuration ou alors entreun point de bifuration et, selon les as,
±∞
, forment une branhe desolutions. La Figure 10.1 montre les branhes stable et instable pour e
système. Laonventionhabituelle estdetraer labranhestableenontinu
etl'instable enpointillés.
On peut se poser la question de savoir si la stabilité de
x + est globale,
'est-à-diresi
x + estapprohé asymptotiquement lorsquet → ∞
pour toute
onditioninitiale
x 0. Enlairpeut-ontoujoursnégligerlestermesenξ 2dans
l'analyse i-dessus? Reportons-nous aux équations (6.4.4). Elless'érivent
sous laforme linéarisé (6.4.5) seulement si
ξ
etη
sont susammentspetitspour uneéquationdiérentiellesalaire-àunevariable-letermeduseond
ordre est en
ξ 2 f xx (x c )
. Dans le as présent oùf(x, µ) = µ − x 2, on a
f x (x c ) = − 2 √ µ
et f xx (x c ) = − 2
; si bien que l'équation linéarisée (6.4.4)
s'érit
ξ ˙ = − 2 √ µξ + ξ 2 ( − 2) + O(ξ 3 ).
(10.1.1)Partons,parexemple,d'uneonditioninitiale
x 0 tellequex 0 = − √ µ + ε
ave
ε > 0
petit. Laperturbationassoiéeestξ = x 0 − x c = − 2 √ µ + ε
. Lestermes
√ µξ = − 2µ + ε √ µ
etξ 2 = 4µ − 4ε √ µ + ε 2 dans (10.1.1) sont du
même ordrede grandeur enmodule, lalinéarisation préédente estilliite.
Peut-onependant en direplus danse assimple ? Remarquonsque :
• x < ˙ 0
pourx > √ µ
,x
déroît sil'on partd'unx 0 telx 0 > √ µ
,
• x > ˙ 0
pour− √ µ < x < √ µ
,x
roît si l'on part d'unx 0 tel que
− √ µ < x 0 < √ µ
,• x < ˙ 0
pourx < − √ µ
,x
déroîtsil'onpartd'unx 0 telquex 0 < − √ µ
.
Ce omportement de lasolutionest indiquéà lagure10.1.
Cette analyseélémentaire permet de dénirle bassin d'attrationde
x +
qui est montré à la Figure 10.2, en traçant
y = ˙ x
en fontion dex
pourµ 0 > 0
donné. Ononstatesurettegurequelebassind'attrationdépend delavaleurduparamètreµ 0. Nousn'avonspasdestabilitéglobaledupoint
xe
x +.
PSfragreplaements
y = µ 0 − x 2
x − x + x
bassind'attrationde
x +
Figure 10.2: Illustration du bassin d'attration
]x − , + ∞ [
dex +, montrant
y = ˙ x
en fontion dex
,pourµ = µ 0 > 0
donné.Onomprendque,pourdesasplusompliqués,ilestdiiledevérier,
à supposer qu'elle existe, la stabilité globale d'un point xe. La stabilité
globaleest peufréquente. La majorité desrésultatsde stabilitésontloaux.
Lorsqu'il existe plusieurs points xes et paramètres, il existe des méthodes
numériques - et logiiels - de alul des diérents bassins d'attration qui
peuvent avoir des géométries très enhevêtrées dépendantes des valeursdes
Le point
(x = 0, µ = 0)
est don un point de bifuration. C'est une bifuration de point xe de type ol, dite aussi bifuration de type selle-n÷ud : en e point apparaissent, lorsque
µ
passe par zéro, deux branhesd'équilibres dont l'une est onstituée de points xes stables - indiqués par
des petits erles pleins - et l'autre de points xes instables - indiqués par
despetitserlesvides. Onne peutplusdéiderde lastabilitédupoint xe
x = 0
indiquépar desdemi-lunespleine etvide (voirFigure10.3).0 0 1 1
PSfrag replaements
x
x { 0 } − √ µ √ µ x
µ < 0 µ = 0 µ > 0
Figure10.3: Stabilité despointsxes en fontionde
r
.Exerie : Faire une analyse similaire pour l'équation
x ˙ = µ + x 2 , µ ∈ R .
Pouraratériser pluspréisémentune bifuration,on rééritlafontion
f
d'évolution dex
ave le paramètreµ
onsidéré omme un argument defaçon expliite. Pour un point ritique, on a
f (x, µ) = 0.
(10.1.2)L'équation(10.1.2)dénit,dansertainesonditionsdonnéesparlethéorè-
medes fontions impliites, une branhe de solutions
x = g(µ)
. La dérivéedelafontion
g(µ)
sealuleen érivant ladiérentielletotale, quiestnulle :f xdx + f µdµ = 0,
µ = 0,
e quidonne :
g µ =
dx
d
µ = − f µ f x
.
Notons quesi
f x 6 = 0
,il estpossible deontinuer labranhe stationnaire par variation deµ
,en érivantµ = µ 0 + ∆µ
etx ≃ x 0 +
dx
d
µ ∆µ.
Si la solution est onnue en
x 0 pour la valeur µ 0, elle le sera enore
pour la valeur
µ 0 + ∆µ
du paramètre. C'est le prinipe de la méthode deontinuation pour déterminer une branhe entière de solutions
x = g(µ)
àpartird'unpoint
(x 0 , µ 0 )
.On remarque, sur l'exemple préédent, qu'au point de bifuration on a
f x = 0
etunehypothèselefduthéorèmedesfontionsimpliitesàsavoir,justement, que
f x 6 = 0
, n'est pas respetée : de e fait, la tangente dela branhe est vertiale au point de bifuration, et on ne peut don pas
ontinuer le alul de la branhe par ette tehnique d'inrémentation du
paramètre
µ
. C'est la raison pour laquelle dans la pratique numérique, sil'on veut ontinuer le alul des solutions de la branhe, on hoisit omme
paramètredeontinuation nonpasleparamètre
µ
lui-même, maisl'absisseurviligne
s
delabranhedessolutions,enonsidérantalorsqueµ
dépenddes
etendénissantds 2 =
dx 2 +
dµ 2. C'estunaspetimportantdesméthodes
deontinuation numériques.
À plusieurs dimensions,
n ≥ 3
, laondition quiorrespondàf x = 0
estdonnéepar
det
J(x 0 , µ 0 ) = 0,
où
J
est lejaobien def
enx 0 pour lavaleur µ 0 du paramètre.
Remarque 10.1.1. En général, dans les appliations, il y a beauoup plus
devariables d'étatque deparamètres
~x ˙ = f(~x; ~ µ),
~x ∈ R m, ~ µ ∈ R p et p ≪ m
.
p ≪ m
.10.1.2 Points de bifuration fourhe
Point de bifurationfourhesur-ritique. Considéronsmaintenant la
formeanonique, appelée aussiformenormale de bifuration donnéepar
˙
x = µx − x 3 = x(µ − x 2 ), µ ∈ R .
Elle possède, pour tout
µ
, l'équilibre trivialx = 0
et, pourµ > 0
, deuxautres équilibres non triviaux
x = ± √ µ
. On a un point de bifuration aupoint
(µ, x) = (0, 0)
(voir Figure10.4).PSfragreplaements
x
µ
Figure10.4: Bifurationdefourhe;lessolutionsstablessontentraitspleins,
elleinstableentirets épaissis. L'origine estunpointde bifurationfourhe
sur-ritique.
L'analysedelastabilitéestfailedansesassimplesetlesraisonnements
sont très répétitifs. Étudions d'abord la stabilitéde labranhe de solutions
Soit
µ < 0
,d'unepartsix > 0
alorsµ − x 2 < 0
donx < ˙ 0
etx
déroît,d'autre part si
x < 0
alorsµ − x 2 < 0
donx > ˙ 0
etx
roît. L'équilibre trivialx = 0
est don stable pour toutµ < 0
. On voit que le terme en− x 3 jouelerle d'uneforede rappelversl'origine,ileststabilisantlorsque
µ < 0
.Soit maintenant
µ > 0
, de même on voit immédiatement que six > 0
est tel que
x < √ µ
alorsx > ˙ 0
etx
roît. De même six < 0
est tel quex > − √ µ
alorsx < ˙ 0
etx
déroît.L'équilibre trivial
x = 0
estdon instable pour toutµ > 0
. Onvoit quepour
µ > 0
,letermeen− x 3 est déstabilisant pour l'origine.
Finalement onsidérons labranhe
x = √ µ
quin'existe quesiµ > 0
. Six > √ µ
alorsx < ˙ 0
ety
déroît. On sait déjà que si0 < x < √ µ
alorsx
roît. L'équilibre
x = √ µ
est stable.L'examen de lastabilitéde labranhe
x = − √ µ
estlaissé en exerie.Ononstatequ'ilyapertedestabilitédelasolutiontriviale aupointde
bifurationave éhange de elle-iau protdesbranhes nontriviales.
Pointdebifurationfourhesous-ritique Considéronsl'équationélé-
mentaire
˙
x = µx + x 3 = x(µ + x 2 ), µ ∈ R .
Elle possède l'équilibre trivial
x = 0
et, pourµ < 0
, deux équilibres nontriviaux
x = ± √
− µ
. On a un point de bifuration au point(µ, x) = (0, 0)
(voir Figure10.5).
PSfragreplaements
x
µ
Figure10.5: Lessolutionsstables(resp. instables)sontentraitspleins(resp.
tirets) épaissis. L'origine est unpointde bifuration fourhe sous-ritique.
Étudions uniquement la stabilité de la branhe
x = − √
− µ
qui existepour
µ ≤ 0
. Six < − √
− µ
alorsµ + x 2 > 0
,x < ˙ 0
etx
déroît. Si− √
− µ < x < 0
alorsµ + x 2 < 0
,x > ˙ 0
etx
roît. La branhex = − √
− µ
est don instable omme on l'indique à la Figure 10.5. On onstate que le
termeen
x 3 est déstabilisant pour lasolution nulle dèsqueµ > 0
.
Onvoitqu'ilyaànouveauunepertedestabilitédelasolutiontrivialeau
pointdebifuration,maisontrairementauaspréédentiln'yapaséhange
de stabilité arles branhes non trivialessont dans ledemi-plan
µ < 0
. Lastabilité de toute solution est perdue lorsque le paramètre franhit le point
debifuration en roissant.
10.2 Solutions périodiques et leur stabilité
Jusqu'ii, nous avons étudié les solutions stationnaires, leur stabilité et les
bifurationsquiles onernent. Dansettesetion etlasuivante,nousnous
onentrerons sur les solutions périodiques et les bifurations qui mènent
d'unesolution stationnaireà une solutionpériodique (setion 10.3).
10.2.1 Dénitionsd'unesolutionpériodiqueetde sastabilité
Soittoujourslesystème(6.4.1)où
F : R m → R m,onaladénitionsuivante d'unesolution périodique.
Dénition 10.2.1. On ditque le système(6.4.1) a une solution périodique
X
de périodeT > 0
, siX(t + T ) = X(t)
pourtoutt
.Lasolution
X
périodiqueestreprésentée,dansl'espaedephase,parune ourbe fermée.Ladénitiond'unesolutionpériodiqueLyapounovstable,ousimplement
stable,onsistesimplement àremplaer
X c parX(t)
danslaDénition6.4.1
de la stabilité d'un point ritique. Soit
X ˜
une autre solution de (6.4.1)satisfaisant à laonditioninitiale
X ˜ 0. Ona :
Dénition 10.2.2. Une solution périodique
X
est dite stable au sens deLyapounov si
∀ ǫ > 0
,∃ δ(ǫ)
tel que|| X ˜ 0 − X 0 || < δ = ⇒ || X(t) ˜ − X(t) || < ǫ
pour tout
t > 0
.10.3 Bifurations de Hopf
Soitl'équation
y ˙ = f (y, µ)
oùµ ∈ R
(on prendun seulparamètre pour sim- plier),y
etf
sontunveteuretunefontionàn
omposantes. Considérons lesétatsstationnairesoud'équilibresaratérisés parl'équation0 = f (y, µ)
.Unebifurationdesétatsstationnairesestdénieparunpointd'intersetion
debranhesdepointsd'équilibre. Lessolutionsstationnairessontsansvie,
lessolutions bifurquéesn'ont pasplusdedynamisme quelespremières. Par
ontre, le type de bifuration qui onnete les équilibres ave les mouve-
ments périodiques est labifuration de Hopf. Lesmouvements périodiques
même s'ils sont dynamiques sont enore les manifestationsd'un ertain or-
dre. Donnonsun exemple simple d'unpoint de bifuration de Hopf. Soit le
système
x ˙ = − y + (µ − x 2 − y 2 )x
˙
y = x + (µ − x 2 − y 2 )y .
(10.3.1)où
µ ∈ R
.Passonsenoordonnées polaires,soit
x = r cos θ
ety = r sin θ
. Il vient :˙
r cos θ − r θ ˙ sin θ = − r sin θ + (µ − r 2 )r cos θ,
et
˙
r sin θ + r θ ˙ cos θ = r cos θ + (µ − r 2 )r sin θ.
Multiplions la première équation par
cos θ
et la deuxième parsin θ
etadditionnons lesdeuxéquations obtenues. Il vient :
˙
r = (µ − r 2 )r.
(10.3.2)Demême, multiplions lapremière équation par
sin θ
et ladeuxième parcos θ
etadditionnons lesdeux équations obtenues. Il vient :θ ˙ = 1.
(10.3.3)En oordonnéespolaires,lesystème s'érit don :
r ˙ = r(µ − r 2 )
θ ˙ = 1 .
(10.3.4)Étudions leséquilibres,etlastabilitédeeux-i,de(10.3.4). Nousavons
unéquilibrepour
r = 0
(equidonnel'équilibrex = y = 0
pourtoutµ
). Soitune perturbation de l'origine dans les oordonnées polaires,qui orrespond
à un
r > 0
. Notons diretement que et équilibre est stable pourµ < 0
,ar alors
µ − r 2 < 0
et ommer > 0
on ar < ˙ 0
, le rayon tend vers zéroet le point xe
r = 0
(à savoirx = y = 0
) est stable. Par ontre lorsqueµ > 0
, la solution stationnaire nulle devient instable sir < √ µ
, alors quer = √ µ
devient solution dela première équationde (10.3.4). Commeθ ˙ = 1
ona
θ(t) = t + θ 0. Lasolution (x(t), y(t)) = ( √ µ cos(t + θ 0 ), √ µ sin(t + θ 0 ))
est évidemment périodique de période
2π
. Le erlefermé de rayon√ µ
estle portrait de phase de la solution dans le plan de phase. Par onséquent
pour
µ > 0
,lasolutionnonstationnaire dusystèmeorrespondàuneorbite périodique depériode2π
,d'amplitude nier > 0
qui roît omme√ µ
.Puisque
r < ˙ 0
pourr > √ µ
etr > ˙ 0
pourr < √ µ
,l'orbitepériodiqueeststable,'estun ylelimite stableou attratifreprésenté àlaFigure 10.6.
Soit le système (10.3.1), la stabilité de l'origine (
x = y = 0
) se fait parl'étudedesvaleurspropresdelamatriejaobienneàl'origine(ours6,sous-
paragraphe 6.4.1, paragraphe 6.5). Soit
f (x, y) = − y + (µ − x 2 − y 2 )x
etg(x, y) = x + (µ − x 2 − y 2 )y
,ave les notationsdu ours6, ilvient :J c =
f x c f y c g x c g y c
,
PSfrag replaements
y
x
Figure10.6: Cyle limite.
ave
f x = (µ − x 2 − y 2 ) + ( − 2x)x
,f y = − 1 − 2yx
,g x = 1 − 2xy
etg y = (µ − x 2 − y 2 ) + ( − 2y)y
. Avex c = y c = 0
,on a:J c =
µ − 1 1 µ
.
Les valeurs propres
λ
de ette jaobienne sontλ ± = µ ± i
. Ononstateque, lorsque
µ = µ 0 = 0
, valeur pour laquelle naît une orbite périodiquedanslesensdesvaleursroissantesde
µ
,nousavonsune paire± i
devaleurspropres imaginaires pures.
Deplus onvérie immédiatement que
(d(Reλ(µ))/dµ) | µ = µ 0 = 1
etettedérivée estnonnulle(dans leprésent exemple elleestmême égale àunquel
quesoit
µ
).Ces phénomènes aratérisent une bifuration de Hopf. Ii, pour le sys-
tème que nous onsidérons, on dit qu'une bifuration de Hopf apparaît au
point
(0, 0)
pourlavaleurµ = µ 0 = 0
duparamètre. Unpointdebifurationde Hopf est à entendre pour des triplets de valeurs
(x 0 , y 0 , µ 0 )
. La Figure10.7résumelasituation.
UnebifurationdeHopfestaratériséeparlethéorèmesuivantquenous
énonons, pour simplier, en dimension deux.
Théorème 10.3.1. Soit l'équation
y ˙ = f (y, µ)
dépendant du paramètreµ
.Considéronsune solutionstationnaire
y 0 def
etune valeurduparamètre µ 0
telles que
1)
f (y 0 , µ 0 ) = 0
(ary 0 est une solutionstationnaire),
2)
f y (y 0 , µ 0 )
aunepaire devaleurspropresimaginairespures,soitλ ± (µ 0 )
= ± iβ(µ 0 )
,3)
(d(Reλ(µ))/dµ) | µ=µ 0 = α 6 = 0
.Alors il y a en
(y 0 , µ 0 )
naissane de yles limites. La période initiale(de l'osillationd'amplitude nulle) est
T 0 = 2π/β(µ 0 )
.PSfrag replaements
x y
µ
Figure10.7: L'origine estlepointde bifuration deHopf. La ligne de tirets
indique la solution stationnaire instable. Les lignes en traits pleins très
épaissis marquent les solutions stables. La gure indique l'enveloppe des
amplitudesdesyleslimites quisont deserlesdont lerayonroît omme
√ µ.
Preuve : Elle estadmise.
Remarque 10.3.1. Préisons ii un problème de terminologie. Un yle
limite
Γ
est une orbite fermée (don périodique) isolée. L'adjetif isolé signiequelesorbitesvoisinesnesontpasferméesetqu'ellestournentautourde
Γ
soit en s'en éartant soit en s'en approhant. Si toutes les orbitesvoisines approhent le yle limite elui-i est dit stable ou attratif. Si
elles s'en éartent le yle limite est dit instable ou répulsif. Notons que le
Théorème 10.3.1 neditrien sur la stabilité duyle limite.
Remarque10.3.2. Lesystème(10.3.4),quenousavonsprispourintroduire
la bifuration deHopf, est l'exemple prototypique d'unsystème possédant un
point de bifuration de Hopfsur-ritique. Il existe unautre type de point de
bifuration de Hopfdit sous-ritique (voir livre).
Exerie : Étudier lesystèmesuivant,ériten oordonnées polaires :
r ˙ = µr + r 3 − r 5
˙
y = ω + br 2 .
(10.3.5)où
µ
,ω
etb
sont desréels. C'est lesystèmeprototypique d'unebifuration deHopf sous-ritique.Remarque10.3.3. Dans l'exemple (10.3.4)on a vu que
β(µ) = 1
quelquesoit
µ
et on sait aussi que la période de toutes les solutions périodiques est égale à2π
quel que soitµ
. Cei est onforme à l'assertion du Théorème 10.3.1 qui indique que la période initiale(pourµ = µ 0 = 0
) du yle limiteest égale à
T 0 = 2π/β(µ 0 )
.Ce théorème aratérisant une bifuration de Hopf peut être interprété
de transversalité, elle est usuellement satisfaite. La Figure 10.8 montre le
omportement possible, lorsque
µ
varie, d'une paire partiulière de valeurs propres delamatrie jaobienne satisfaisant àlaonditionλ ± (µ 0 ) = ± iβ
.PSfragreplaements
Re(λ)
Im(λ) β
− β
Figure10.8: Visualisationde latraversée (pour
µ = µ 0) de l'axe imaginaire
par deux valeurs propres imaginaires onjuguées lorsque
µ
varie. Elles tra-versentl'axe imaginaireave une pente nonnulled'après laondition3) du
Théorème 10.3.1. Sitoutes les autres valeurs propres ont des partiesréelles
stritement négatives, ette gure illustre une perte de stabilité : pour un
gainde stabilitéil sutde renverser les êhes.
10.3.1 Bifuration de Hopf sur-ritique
PourintroduirelabifurationdeHopfonpourraitpartirdelaformenormale
de ette bifuration qui peut être failement exhibée en dimension 2. Pour
simplierlesalulsonsemetdansleplanomplexe. Onnote
z = x+iy ∈ C
,x, y ∈ R
etz ¯ = x − iy
. Dansleplanomplexeetteformes'érit(aeptons-le pour l'instant)˙
z = (µ + iω)z + Cz(z z). ¯
(10.3.6)où les onstantes
C
,ω
etµ
sont réelles. Cette équation est dite la formeréduite de Poinaré-Andronov. Dans la suite de e paragraphe seul le as
C < 0
est onsidéré.Pour examiner failement e problème passonsen oordonnées polaires.
Onpose
z = re iθ,ave r 2 = x 2 + y 2 etθ = arctan(y/x)
,alors r 2 = z z ¯
.
θ = arctan(y/x)
,alorsr 2 = z z ¯
.Détaillons unpeu lesaluls. D'après (10.3.6)il vient
˙
r(cos θ + i sin θ) + r θ( ˙ − sin θ + i cos θ) = . . .
. . . = r(µ + iω)(cos θ + i sin θ) + Cr 3 (cos θ + i sin θ),
soit,en séparant les partiesréelles etimaginaires,
r ˙ cos θ − r θ ˙ sin θ = r(µ cos θ − ω sin θ) + Cr 3 cos θ
˙
r sin θ + r θ ˙ cos θ = r(ω cos θ + µ sin θ) + Cr 3 sin θ.
(10.3.7)Enmultipliantd'abordlapremière(resp. ladeuxième)équationpar
cos θ
(resp.
sin θ
),puislapremière (resp. ladeuxième) parsin θ
(resp.− cos θ
) ilvient:
r ˙ = r(µ + Cr 2 ) θ ˙ = ω.
Larotation
θ
etl'étirementr
ontétéséparés. Onretrouvepourω = 1
etC = −
1lesystème(10.3.4)quenousavonsdéjàétudié. Ondémontrequ'unylelimite apparait au point
z = µ = 0
et queles orbites périodiquessont stableslorsqueµ > 0
.Pour
µ > 0
ladistaner
àl'origined'unpointd'unetrajetoiretendversp − µ/C
lorsquet → ∞
,parau-dessus etpar en dessous:PSfrag replaements
0 p
− µ/C r
PSfragreplaements
[X]
amplitudeduylelimite
foyerstable
µ
Figure 10.9: Diagramme de bifuration pour une bifuration de Hopf sur-
ritique.
[X]
estuneonventiondereprésentationdelasolutionX = (x, y) T.
Pour
µ < 0
il y a une branhe stable orrespondant à un foyer à l'origine.Si
µ > 0
, il apparaît un yle limite d'amplitude√ µ
. Les deux branhesde la droite de la gure permettent, à la fois, d'indiquer, par onvention,
l'amplitude de l'unique yle limite assoié à un
µ
donné et la famille desyleslimites vusen perspetive.
Ainsilorsque
µ
roisele0 onpasse d'unfoyer stableàdesyles limitesstables, 'est la bifuration de Hopf sur-ritique (voir la Figure 10.9 pour
une autrereprésentation duphénomème). Pour
µ < 0
,les modulesr(t)
despoints des trajetoires (une fontion
r : t → r(t)
pour haqueµ
donné)déroissent vers zéro lorsque
t
roît - rappelons que seul le asC < 0
estonsidéré. Pour
µ > 0
le module despoints destrajetoires (dépendant du moduler 0 du point de départ qui peut être hoisi de zéro à l'inni) peut
aller de zéro à
a = p
− µ/C
ou de l'inni àa
lorsquet
roît. Dans lequi s'approhent exponentiellement du yle limite par l'intérieur. Dans le
seondasles trajetoires dérivent desspiralesquionvergent versleyle
limite par l'extérieur.
En fait, ave lesystème suivant déjà étudié (voir(6.7.1))
x ˙ = ωy
˙
y = − ωx ,
onobtient égalementunetrajetoirepériodique,maissatailleestarbitraire.
Lesnonlinéaritésdusystème(10.3.1)modientlesystèmepréédentdetelle
sorte quel'onobtient unetaille préférée de l'amplitude dessolutions péri-
odiques. Ces non linéarités peuvent êtreinterprétées ommeorrespondant
à une énergie nie. Lorsqu'il y a plusieurs non-linéarités, une ompétition
pour l'énergies'installe, qui peutdonnerun omportement haotique.
Cetteinterprétationentermed'énergieprovientdelaphysique. Eneet,
pour une masse sur un ressort,
x
orrespond au déplaement du entre demasse,
y
à sa vitesse,x 2 à l'énergie potentielle, y 2 à l'énergie inétique et
la onstane de