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Propriétés magnétiques des terres cuites et des roches
E. Thellier
To cite this version:
PROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DES TERRES CUITES ET DES ROCHESPar M. le Professeur E.
THELLIER,
Directeur de l’Observatoire du Parc Saint-Maur.Sommaire. 2014 L’étude des
propriétés magnétiques des terres cuites et des roches, importante en
Géomagnétisme (anomalies magnétiques terrestres et recherche du champ magnétique fossile) a révélé
un certain nombre de faits, d’une grande netteté, intéressants au point de vue purement magnétique
et dont L. Néel vient de donner une théorie.
On traite d’abord de l’aimantation induite, en première approximation réversible : variation de de la susceptibilité globale en fonction du champ et de la température, points de Curie, relations avec
la composition minéralogique.
Mais terres cuites et roches sont faiblement ferromagnétiques. On étudie leur aimantation réma-nente isotherme (notée A. R. I.) laissée par un champ donné ayant agi à température constante. On signale l’existence fréquente d’un traînage magnétique, parfois intense, au cours de cette aiman-tation et, après avoir suivi la variation de l’A. R. I. en fonction du champ inducteur, on s’intéresse
à sa stabilité : désaimantation spontanée, désaimantation par action de champs faibles opposés,
désaimantation par élévation de température.
Un phénomène plus remarquable est la faculté qu’ont les terres cuites et les roches volcaniques
d’acquérir une aimantation thermorémanente (notée A. T. R.) par refroidissement dans un champ
constant. On étudie successivement l’A. T. R. dite totale, acquise par refroidissement dans un champ H
donné, depuis le point de Curie le plus élevé des constituants du corps jusqu’à la température
ordi-naire, et sa variation en fonction de H; l’A. T. R. partielle, acquise dans les mêmes conditions, mais le champ H n’étant établi que pendant une fraction,du refroidissement entre deux températures données.
On montre l’existence d’une loi d’additivité remarquable des aimantations partielles acquises dans des intervalles consécutifs de température, par un corps donné, quelque complexe que soit sa
compo-sition. Puis on examine la stabilité de l’A. T. R., tout à fait différente de celle de l’A. R. I. : stabilité
spontanée parfaite, insensibilité aux champs faibles, désaimantation par réchauffement. Cette désai-mantation par réchauffement obéit à une loi simple, correspondant à une indépendance des moments
acquis au refroidissement dans des intervalles arbitraires de température et à une sorte de
réversi-bilité : le moment acquis par franchissement de l’intervalle T12014 T2 au refroidissement disparaît
complètement entre T2 et T1 au réchauffement.
Les faits précédents sont décrits en prenant surtout comme exemples le sesquioxyde de fer
rhom-boédrique et les terres cuites. Le cas des roches est ensuite examiné.
On signale enfin l’importance, observée expérimentalement, de la grosseur des grains des substances
actives; cette grosseur des grains joue un rôle capital dans la théorie de Néel. JOURNAL
1. Introduction. - Cette
étude,
qui
a donné lieu à un nombre considérable depublications,
estessen-tielle dans deux
chapitres importants
dugéomagné-tisme : celui des anomalies
magnétiques
et celui desaimantations fossiles.
Je me propose de trier
parmi
les faits accumuléspar les
géophysiciens
ceuxqui
peuvent
avoir unintérêt
plus
général.
En cequi
concerne leurexpli-cation,
lesgéophysiciens n’ont jamais
fait que de timides essais.Récemment,
L. Néel[28]
brassantd’un coup l’ensemble des
observations,
a élaboré une théoriequi
a legrand
mérite de s’étendre à tousles
phénomènes
observés en les coordonnant.Remarquons
audépart
que les corps étudiés étant trèshétérogènes
les aimantations mesurées seronttoujours
des aimantationsglobales
serapportant
à un échantillonqu’il
sera bon deprendre
assezvolumineux.
Malgré
cela,
deux échantillons voisinsauront
toujours
desparamètres magnétiques
diffé-rents. Les
comparaisons
quantitatives
précises
neseront intéressantes que si elles se
rapportent
à desétats différents du même
objet.
D’autrepart,
si l’on convient d’éliminerquelques
casexceptionnels
deroches massivement
ferromagnétiques,
lesaiman-tations
gobales
sonttoujours
très faibles. Onqualifie
de « trèsmagnétiques
» des roches dont lasuscep-tibilité
globale
est de l’ordre de i o-2 u. e. m.Enfin,
les
propriétés
magnétiques
seront souvent étudiées dans deschamps
très faibles de l’ordre de l’oersted. Nous abandonneronscomplètement
tout cequi
atrait aux
appareils
de mesure(magnétomètres
pendules magnétiques, inductomètres),
un peuparti-culiers étant donnés les caractères des aimantations
à mesurer.
2. Aimantation induite réversible. - Les
terres cuites et les roches sont
généralement
àcomportement
ferromagnétique,
mais onpeut
sou-vent, en
première approximation,
considérerl’aiman-tation induite par un
champ
imposé
H comme réver-sible et considérer ainsi lessusceptibilités
k(ou
coeffi-cient d’aimantationz)
comme bien définies.io
Susceptibilités
initiale(température
ordinaire,
champs faibles).
Un nombre considérable de déterminations de
susceptibilités
initiales ont étéfaites,
àl’usage
desprospecteurs
surtout, sur des roches de toutesorigines;
beaucoup
de donnéesnumériques
ont étépubliées,
certainescorrespondant
à des rochesanalysées chimiquement
etminéralogiquement [10,
16, 21, 26, 30,
46].
L’examen dequelques
tableaux de valeurs montrequ’il
n’y
a pas de relation nette entre lasusceptibilité
et laposition
de la roche dans la classificationpétrographique;
cela vient surtout dece que les
quelques
minérauxferromagnétiques
qui
jouent
le rôleprincipal
dans l’aimantation des roches ne sont pour lepétrographe
que des minérauxsecon-daires. Par
exemple,
dans unecoulée
volcanique,
même
récente,
lespropriétés magnétiques
varientsouvent nettement du centre au bord de la
coulée,
alors que l’observation
pétrographique
ne décèle quepeu ou pas de
changement [1,
31,
44].
Sur les rochesanciennes,
unealtération,
àlaquelle
les minérauxmagnétiques
semblent trèssensibles,
apporte
sou-vent des
changements
desusceptibilité
considé-rables[12,
38].
Cependant,
il subsiste entre lacomposition
et lasusceptibilité
des relationsqualitatives,
intéressantespratiquement.
Engrossière approximation,
onpeut
admettre que les roches sédimentaires sont
norma-lement très peu
magnétiques,
ycompris
les mineraisde fer sédimentaires
(Z
de l’ordre de 10-5 u. e.m.);
par cuisson
(terres
cuites)
lasusceptibilité
croîtgénéralement, parfois
fortement[40].
Les roches cristallines acides(granite,
gneiss,
syénites, etc.)
ont des
susceptibilités
encore faibles(Z
de l’ordre de 10-’. u. e. m.souvent),
tandis que les rochesbasiques,
toutesvolcaniques,
ont dessusceptibilités
fortes
(Z
de l’ordre de i u. e.m.);
ce sont ellesqui produisent
les anomaliesmagnétiques
locales lesplus importantes (de
l’ordre du millier de1~).
La variation desusceptibilité
avec la basicité de laroche,
est intéressante engéophysique
générale.
Si l’on admet avec les
géologues
et lesséismologues
que la basicité descouches,
qui
constituent les pre-mières dizaines de kilomètres de l’écorce terrestre,croît vite avec la
profondeur
(couche
granitique,
couche
basaltique,
couchepéridotitique),
il doit enrésulter que la
susceptibilité magnétique
des couchessuccessives doit croître très vite aussi en
profondeur
jusqu’à
ce que l’élévation detempérature
amène les roches au-delà de leurpoint
de Curie leplus
élevé.La
désignation
pétrographique,
mêmedétaillée,
d’une roche ne
permettant
pas deprévoir
sespro-priétés magnétiques,
lesgéophysiciens
ont tenté deparvenir
à cetteprévision
en f aisânt eux-mêmes laminéralogie
magnétique
des roches. Lecompte
rendu de ces recherches est une desparties
lesplus chargées
de la littérature relative à notre
sujet.
Deschapitres
importants
deplusieurs
Mémoires relativement récents[5,
13, 19, 21, 30,
39]
sont consacrés à cettequestion
que nous résumons à l’extrême. Des minéraux sontdiamagnétiques
et certainesroches,
des roches sédimentaires seulement(gypses,
sel gemme, calcaires et sablespurs),
sontglobalement
diamagnétiques.
D’autres minérauxplus
abondantssont
paramagnétiques
et certainesroches,
sédi-mentaires et
cristallines,
sontglobalement
para-magnétiques.
Mais les minéraux debeaucoup
lesplus importants,
aupoint
de vue despropriétés
magnétiques,
sont lesferromagnétiques (magnétite,
titanomagnétites, pyrrhotine).
L’étude de leur compo-sitionchimique
a révélé unecomplication
considé-rable surlaquelle
nous reviendrons à la fin duchapitre
relatif auxpoints
de Curie. Reste unproblème
depure
physique,
enpartie indépendant
du détail de lacomposition
chimique
de cesminéraux;
ceux-cisont, en
effet,
généralement dispersés
dans la rocheen cristaux de toutes dimensions et de toutes
formes
([5],
p.399)
et cette formejoue
un rôleessentiel au
point
de vuemagnétique.
Onpeut
traiterpar le calcul des cas
simples.
Leplus simple, déjà
très
parlant,
est celui d’une rochequi
seraitcons-tituée par un ensemble
amagnétique
contenant desgrains
ferromagnétiques sphériques
desuscepti-bilité vraie de diamètre
quelconque,
biendispersés
dans le milieu et de concentration sfaible,
quelques
centièmes au maximum
(s,
rapport
du volume v del’ensemble. des
grains
au volume V de l’échantillonconsidéré).
Dans cesconditions,
chaque
grain
setrouve dans le
champ magnétique
résultant duchamp imposé
et de son proprechamp
démagné-tisant,
ennégligeant
l’effet,
qu’on
peut
montrerfaible,
des autresgrains;
et l’échantillon entierse
comporte
comme s’ilavait,
dans lechamp H,
une
susceptibilité
apparente
globale
pour
ko>
i, lasusceptibilité globale k
tend vers:s,
47tlimite
supérieure
de kqui
nedépend
que de laconcentration en éléments
ferromagnétiques, quel
que soit le détail de leur naturechimique.
Un
problème plus général
a été traité par R. Che-vallier[2],
celui degrains isotropes, ellipsoïdaux,
semblables,
de facteursdémagnétisants
L,
M,
1’1 suivant les trois directionsprincipales
del’ellip-soïde. R. Chevallier tient
compte
de l’effet des autresgrains
sur ungrain
donné en admettantqu’ils
agissent
comme un milieu continu d’aimantationpuis
J. Coulomb[6],
montre que l’échantillon secomporte
comme un milieuhomogène
desuscepti-bilité
apparente
globale
k,
donnée >avec m =
T7 - V
et 3S-
I+koL
k0 + k0 + k,I+ko1B T’
Comme
précédemment,
l’effet de lasusceptibilité
vraie
ko
tend àdisparaître
dès queko
estsuffit-samment forte. La forme des
grains
intervient parS,
lasusceptibilité k
étant,
toutes choseségales,
minimum pour desgrains sphériques
L = M = iV.Le cas réel des roches est évidemment bien
plus
compliqué,
lesgrains
étant de formes variées et desusceptibilités
différentes. J.Koenigsberger [19],
puis
T.Nagata
([26],
p.25)
l’ont abordé enpartant
de calculs de F.
Ollendorf,
mais leur considération de facteurdémagnétisant
moyen est trèsdiscutable,
ce
qui
meparaît
enleverbeaucoup
d’intérêt à leur résultat.Finalement,
le cassimple
desgrains sphériques,
qui
donne une limite inférieure dek,
pourA-o
donné,
conduit à un ordre de
grandeur
de 2 parunité
pour-cent
de minéral fortementferromagné-tique.
C’est l’ordre degrandeur
dessusceptibilités
observées dans les essais faits sur des roches
synthé-tiques
constituées par desgrains
demagnétite
(artifi-cielle ou cristaux
broyés),
dilués dans des corpsinertes
[19, 30].
Cet ordre degrandeur
s’observe aussi dans lesroches,
àpartir
d’évaluations trèsgrossières
des minérauxferromagnétiques.
Mais cesrésultats doivent être considérés comme
qualitatifs;
toute
prévision minéralogique
desusceptibilité
estencore
impossible.
Quelques
auteurs ont fait la remarque,qui prendra
toute sonimportance plus
loin,
que si le diamètre desgrains magnétiques
devenait trèspetit,
lasuscep-tibilité diminuait nettement par
rapport
à laprévi-sion
([21],
p.I23)
[4, 30J;
dans le même sens, on aobservé que des roches vitrifiées par fusion au
laboratoire sont nettement moins
magnétiques
queles roches dont elles
proviennent,
lasusceptibilité
croissantquand
la cristallisation sepoursuit
parrecuit
([5],
G. Grenetcependant
trouvequ’il n’y
aurait pas de différencesystématique
entre lessusceptibilités
des roches grenues,microgrenues,
microlithiques
et vitreuses([10],
p.31).
Dans les laves étudiées par R.Chevallier,
les élémentsferro-magnétiques
fins sont desgranules
de i à 100 03BC dediamètre
([5J,
p.400);
dans des varvespléistocènes
étudiées par J. W. Graham au
microscope
électro-nique [9],
cesparticules
ont des diamètres de o,o Ià 5 les diamètres les
plus fréquents
étantcompris
entre o, i et o, 5 p.Dans un autre ordre
d’idées,
lasusceptibilité
globale peut
présenter
une certaineanisotropie
dansle cas des roches schisteuses ou fluidales. Cet effet est
signalé
enplusieurs
endroits[ 15] ([ 10], p. 71).
Il
peut
avoir étéexagéré
par lesprocédés
de mesure(magnétomètre).
2~ Variation
de Z
=i (H)
à latempérature
ordi-naire. - La
susceptibilité magnétique globale
desterres cuites et des roches varie souvent nettement
en fonction du
champ,
àtempérature
constante; des tableaux et des courbes illustrant ces variations ontété
publiés [14,
26,
30].
Dessusceptibilités
cons-tantes s’observent sur des corps peu
magnétiques,
il
s’agit
alors de roches à éléments tous para oudiamagnétiques;
on trouverait des cas de décrois-sance[30], mais,
enrègle générale,
lasusceptibilité
croît avec le
champ
jusqu’à
deschamps
assezélevés,
non atteints dansbeaucoup
de mesures.La variation
peut
êtreimportante;
pour un assezgrand
nombre deroches,
K. Puzicha trouve uneaugmentation
moyenne de 65 pour 100 pour H variant de o à 23oOe,
le maximum étant observéentre 20 et 220 Oe
[30].
Il ne semble pas que cephénomène
mérite l’attentionqu’on
lui a souventapportée :
l’allure de la variation de lasuscepti-bilité
apparente
dépend
à la fois de celles des suscep-tibilités vraies des élémentsferromagnétiques
et de la formestatistique
desgrains;
elle ne caractériserien de bien défini. Cette étude ne
paraît
donc pasavoir le
pouvoir d’analyse
des minérauxferro-magnétiques
qu’on
aurait puespérer;
elle ne fait quesouligner
le caractèreplus
ou moins franchementferromagnétique
du corps etl’irrégularité
de forme desgrains.
Récemment,
T.Nagata
[27]
a pu tracer, pour desroches
volcaniques
variées,
des courbes d’aiman-tationjusqu’à Q-ooo
Oe. Il trouve comme ordre degrandeur
de l’aimantationspécifique
7 maximum :o, 6 à 3 u. e. m.
3°
champ
constant.--Des
analyses
thermomagnétiques
de nombreux échantillons de roches ont été faites àplusieurs
reprises. Après
celles deAllan,
Honda etTakagi,
Jacquet,
deuximportantes
études sont celles deR. Chevallier et J. Pierre
r 5]
et celleplus
récente de T.Nagata [26];
l’une et l’autreportent
sur desroches
volcaniques
et ont étépoussées
jusque
vers
700° C,
leschamps
utilisés ont été de l’ordre de i oo Oe dans lapremière
et de 2 Oe dans laseconde.
Deux difficultés se
présentent
dansl’interpré-tation des courbes obtenues. D’abord la roche
chauffée se modifie et des essais successifs sur le
même échantillon donnent des courbes différentes
ne
correspondant
plus
au corps initial. Une autrecomplication
vient de l’aimantationthermoréma-nente
acquise
par refroidissement enchamp
magné-tique
dans le cas des mesures à la balance de Curie.Pour une roche contenant des
grains
sphériques
d’un
ferromagnétique
fort,
la courbethermomagné-tique
doit tendre vers unpalier
se terminant parune chute
rapide
vers lepoint
de Curieferromagné-tique, supposé
biendéfini,
de la substance. Enfait,
une
partie
arrondie en fin de chutecorrespondant
àun
point
de Curie mal défini(et
dans leschamps
faibles la
possibilité
d’uneaugmentation de Z
audébut)
A),
soit des courbes àplusieurs
arcs(fig.
iB) qu’on
peut
interpréter
comme résultantFig. I. -
Variation Z = f (T) (T. Nagata [26]).
Laves basaltiques.
de la
présence
deplusieurs
substances depoints
de Curiedifférents,
eux aussi mal définisgénéra-lement ;
R. Chevallier et J. Pierre observentparfois
desportions
de courbes à chute continuequi
lesamènent à définir un «
point
de Curieéquivalent
»([5],
p.435).
Si les minéraux
magnétiques
des roches se rédui-saient àquelques
corps biendéfinis,
et stables en. fonction de la
température,
lespoints
de Curieobservés,
qui
seraient d’ailleurs bien définisaussi,
se retrouveraient de roches en roches et identi-fieraient ces
minéraux,
la courbe devant donner d’ailleurs une idée de leurspourcentages.
Il n’en estpas ainsi
pratiquement.
R. Chevallier et J. Pierreont nettement montré que les «
points
de Curie »observés sur un
grand
nombre de rochesvolcaniques
couvrent toute l’échelle des
températures
de latempérature
ordinairejusqu’à
580°C,
point
deCurie de la
magnétite
pure(dans
les terres cuites lepoint
de Curiesupérieur
observé estsou-vent
6700
C).
D’autrepart,
ils ont pu, par recuitd’une lave
donnée,
fairerétrograder
progressivement
ses
points
de Curie(variations
atteignant 150°).
Enfin,
examinant des échantillons(3g
autotal)
pris
en diverspoints
d’une même coulée de laves del’Etna,
ils ont montré que les courbesthermo-magnétiques
formaient un réseaurégulier
entre une courbe àpoint
de Curieprincipal
bas et une autre àpoint
de Curieproche
de celui de lamagnétite;
des échantillons
pris
dans une même carrièrepeuvent
présenter
des différences aussigrandes
que cellesobservées sur toute la coulée. Ils sont ainsi conduits
à conclure que les éléments
magnétiques
des roches sont des solutionssolides,
idéedéjà
soutenue parCh.
Jacquet
à la suite d’une étude sur des rochesvolcaniques
d’Auvergne.
On aurait là en mêmetemps
l’explication
des arrondis-signalés
vers lespoints
de Curie conventionnels.S’appuyant
sur des résultats de W.Kopp
et A. Brun, R. Chevallier etJ. Pierre concluent en tentant une
interprétation
générale
de lacomposition
des minérauxferro-magnétiques
des rochesvolcaniques,
solutions solides des corpsFe,O,,
FeO etTi02.
Cette
conclusion,
dont les détailspeuvent
êtrediscutés,
semble devoir êtregénéralisée
de lafaçon
suivante. Une roche forme un milieu àgrand
nombrede constituants
chimiques;
outreFe,O,,
FeO etTi02,
elles contiennent des
oxydes basiques
tels queK20,
Na20,
MgO, AI,O,,
... et les études des chimistes(celles
des écolesfrançaises
de G. Chaudron et H. Forestier enparticulier)
ont montré que cescorps étaient
susceptibles
dedonner,
par desréac-tions à l’état solide dont l’étude est si active
actuel-lement,
une variété étonnante decomposés
définiset de solutions
solides,
parmi lesquels
tout le groupe des ferrites peuévoqué jusqu’ici
par lesgéophysi-ciens. Par
exemple,
un travail récent de E. Pouil-lard[29]
insiste sur la facilité aveclaquelle
lesoxydes
de Fer
Fe,O,
etFe,04
subissent des substitutions diverses donnant des solutions solides àpropriétés
magnétiques progressivement
différentes. Ainsi lesystème Fe,O,,
FeO,
Ti02 qu’il
étudie en détail estsusceptible
de fournirplusieurs composés
définis,
des solutions solides
limitées,
des solutions solidestotales,
dont il donne le détail et dont il donne aussi lespoints
de Curie ou les intervalles devaria-tion de ces
points.
C’est,
éclairée d’un coup, toutela chimie d’un groupe
important
de corpscompre-nant les ilménites et les
titanomagnétites,
corpsqui
sont des constituants
magnétiquement importants
des roches.Ainsi,
le chimistepartant
de ces troisoxydes
seulement crée une variétédéjà
considérablede minéraux
ferromagnétiques
ayant
despoints
deCurie étalés sur une
grande
étendue. Si l’onajoute
alors toutes les
possibilités
venant des autresconsti-tuants des
roches,
oncomprend
que tout essai pourétablir la
composition minéralogique
des élémentsmagnétiques
d’une roche soit voué à l’échec et que larecherche des
points
de Curie nepuisse
pasapporter
d’aide vraiment efficace dans cette détermination.
L’espoir
d’arriver à la connaissanceminéralogique
des roches pour en déduire ensuite tout le compor-tement
magnétique,
paraît
vain. Toutcompte
fait,
la structure de laroche,
la dimension de sesgrains
ferromagnétiques
enparticulier,
sembleêtre,
àcer-tains
points
de vue, un caractère bienplus
important
que lacomposition chimique
elle-même.Cependant,
la détermination despoints
de Curieeffectifs,
approchés,
garde
un certain intérêt aupoint
de vue de l’étude desrémanences,
qui
donnera,
d’ailleurs comme on le verra, d’autres
procédés
de détermination de cespoints (procédés qui
serontpoints
de Curieplus
élevés,
est considérée commede
plus
enplus
importante
pour lesapplications
géophysiques
[20].
Aupoint
de vue, d’autrepart,
de la
physique
de l’écorceterrestre,
la connaissancedes
points
de Curie est essentielle pour tenter uneprévision
de l’étatmagnétique
des couches dont latempérature
croît avec laprofondeur.
3. Aimantation rémanente isotherme
(A.R.I.).
- i°
Cycles d’hysférésis.
--L’hystérésis apparaît
nettement, dans toute mesure un peu
précise
d’aiman-tation induiteglobale
sur laplupart
des terres cuites et des rochesvolcaniques; plusieurs
auteurs ontpublié
descycles,
qui
sonttoujours
trèseffilés,
correspondant
à des corps et à deschamps
limites variés[26, 30].
Au
point
de vue desapplications,
cescycles
d’hystérésis
proprement
dits(aimantations
mesuréesdans le
champ imposé)
ne semblent pasprésenter
beaucoup
d’intérêt;
ilsdépendent
encore de la nature desferromagnétiques
et de la forme desgrains.
Ce sont seulement les aimantationsréma-nentes
globales qui
retiendront notre attention. Unetelle
àimantation
u,.correspondra,
pour unéchan-tillon
donné,
à unetempérature
donnée(presque
toujours
latempérature
ordinaire 2oo,convention-nellement)
et auchamp
maximum H(champ
extérieur)
qui
l’aprovoquée.
Strictement,
il y auratoujours
lieu depréciser lequel
des deux mécanismes habituels a été utilisé : ouchamp
croissant de zéroà H
puis
ramené àzéro,
oucycles d’amplitude
H avecretour final à zéro. C’est une telle aimantation que nous
qualifierons,
suivant la notation de L.Néel,
deA. R. I.
La valeur du
champ
coercitif relevé sur les courbesd’hystérésis présente
un certain intérêt. Pour desroches
volcaniques
variées,
T.Nagata,
dans untravail
déjà
cité[27],
observe deschamps
coercitifscompris
entre 60 et45o
Oe pour unchamp
maximumde
4
ooo Oe ne réalisant pas franchement lasatu-ration. Pour des
champs
de l’ordre de 20Oe,
ceschamps
coercitifs varient entreo,5
et2,5
Oe.20
Traînage
magnétique.
-- Enréalité,
l’aiman-tation 6r n’est pas bien définie si l’on ne
précise
pasle
temps
d’action duchamp
H et letemps
écouléentre la
suppression
de cechamp
et le moment de la mesure. Terres cuites et rochesprésentent,
en
effet,
une viscositémagnétique marquée qui
aparticulièrement
retenu l’attention de L. Néel dans son étudethéorique [28].
Ses effets avaient
déjà
été notés dansd’intéres-santes observations
[23] quand je
l’ai observée etétudiée
systématiquement,
tant à l’établissement duchamp
qu’à
sasuppression,
dans des mesures faites sur des échantillonscylindriques
au moyen d’un bonmagnétomètre
à bobines. Le corps,parfai-tement
désaimanté,
étant enplace,
on établit unchamp
H à l’instant zéro. L’aimantation induiteimmédiatement
acquise correspond
à lasuscepti-bilité du corps;
puis
l’aimantation croîtprogres-sivement,
cette croissance restant mesurableaprès
des heures et même des
jours. Lorsqu’on supprime
lechamp
H,
l’aimantation diminuebrusquement
d’unequantité correspondant
sensiblement à l’ai-mantationbrusque
initiale et il reste ainsi uneaimantation rémanente
visqueuse,
d’autantplus
forte,
toutes choseségales,
que l’action duchamp
a été
plus prolongée
([40], 9
73).
Pourbeaucoup
de terrescuites,
l’effet est relativement très faible dans deschamps
dequelques
Oersted;
ilpeut
êtreimportant
pour desroches;
dans un essai sur unbasalte
([40], 9 91)
l’aimantationprovoquée
par unchamp
de i Oepassait
de àl’établis-sement du
champ,
à6,5. lo-’~
au bout dequatre
jours.
Le
champ
magnétique
étantsupprimé,
l’aiman-tationvisqueuse
restante décroîtprogressivement.
Il en est de même pour une aimantation rémanenteacquise
par action brève d’unchamp
un peufort;
c’est ce casqui
a été leplus
souvent étudié. Je n’ai pasessayé
jusqu’ici
de faire ladistinction,
qui
pourrait
êtreintéressante,
entre les deux méca-nismes. Cephénomène
estgénéral
et trèsample;
je
l’ai observé sur toutes les terres cuites quej’ai
étudiées et sur des roches
([40], §
73).
E. F. Hérrounet A. F. Hallimond
[14]
ont donné trois courbes de décroissance de Or en fonction dutemps
0,
pour unedolérite aimantée par un
champ
de 25 Oe et unetholéiite aimantée successivement dans les
champs
de 88 et 56 Oe et ils ont observé que la décroissanceétait sensiblement linéaire en
log
0. Dans cesessais,
la diminution au bout de
quatre
jours
était de l’ordre du tiers de la valeur mesurée i mnaprès
lasuppression
duchamp.
L. Néel observe la même loi enlog
0 sur lesquelques
résultats de mesuresque
j’ai publiés
[28].
J’ai faitquelques
observationssur de
longues
durées;
parexemple,
unebrique
ordinaire
(C~),
qui,
ayant
acquis
par action d’unchamp
de 160 Oe un moment rémanentde 2,28
u.e.m.,mesuré par induction 2 mn
après
lasuppression
duchamp, présente
des moments successifs de2,06
après
quatre
jours,
1,96
après
unmois,
1,82après
un an et I,’~ 1après
sept
ans.Mais,
dans ces essaisde
longue
durée,
l’effet detemps
interfère avecl’effet de
température d’après
lesdéveloppements
-de L. Néel[28].
Je considèrequ’il
faut,
à la lumière de sesidées,
reprendre
uneexpérimentation soignée
sur letraînage magnétique
dequelques
corpsdéfinis,
comme des ferrites ou des rochessynthétiques
àmagnétite, puis
sur des roches et des terrescuites,
en
séparant
l’effet detemps
de celui detempérature
et
aussi,
en définissant bien les instantsorigine
eten utilisant des corps exactement désaimantés au
préalable,
cequi
n’a pastoujours
été fait dans lesessais initiaux.
En ce
qui
concerne les recherches sur lechamp
thermo-rémanentes,
ou departicules
orientées),
onconçoit
que cesphénomènes
d’aimantation et dedésaiman-tation
visqueuse
soient graves, lestemps
considérésen
géomagnétisme
étant trèsgrands
et il est évidentque des corps très sensibles à ces aimantations sont d’avance sans intérêt comme témoins fidèles du
champ
ancien d’uneépoque
donnée.30 Courbes de rémanences isothermes. - Il est
intéressant de suivre la
variation,
en fonction de H,de l’aimantation rémanente Ür
acquise
par unéchan-tillon,
à latempérature
ordinaire,
dans descondi-tions données
(cycles
ouchamp
simple,
temps
d’action et de repos avant la
mesure),
dans deschamps
H successifs croissants. La courbe de al’ en fonction de H se compose d’unepartie
d’allureparabolique,
suivieaprès
une droite d’inflexiond’une courbe de saturation. Dans les
champs
faibles,
généralement
considérés engéomagnétisme,
lephé-nomène est entièrement caractérisé par le para-mètre b de la relation v, =
bH2,
relative à lapartie
initiale de la courbe. Pour lesesquioxyde
defer,
disons pour un certain échantillon de
sesquioxyde
de fer enpoudre agglomérée
et stabilisé par recuit[33]
on a : b = 3 . I o-"’ u, e. m.
(susceptibilité
initialeX = 27.10-6)
(fig. 2).
Pour des terres cuites deFig. 2. - A. R. I. (J. Roquet [33]).
Courbe de rémanence : 6r = f (H).
Cycle de rémanence : cr;. = f (~0.
susceptibilités Z
de l’ordre de20 .10-~, b
est del’ordre de io-1 à io-1. Pour des roches
volcaniques,
les valeurs de b sont couramment de l’ordre
à 10"".
Les aimantations rémanentes de
champs
intensesont été
étudiées,
en relation avec leproblème
de l’aimantation des roches par les courants dus à lafoudre. Pour les corps
précédemment
cités,
ellessont de l’ordre de z o-’ u. e. m. pour le
sesquioxyde,
pour les terres cuites et de l’ordre de
quelques
unités e. m. pour les roches
volcaniques
([10],
p.jg),
[14,
30, 33,
34].
Stabilité de l’A. R. I. : désaimarttation pai
champs opposés.
- L’aimantation rémanenteiso-therme,
on l’a vu, diminuespontanément
en fonc-tion dutemps,
même en l’absence de toutchamp
magnétique
extérieur. Si l’on considère une aiman-tationacquise depuis plusieurs
jours,
cette varia-tionpeut
êtrenégligée.
Dans cesconditions,
faisonsagir
sur l’échantillonportant
une telleaimantation
acquise
dans unchamp
deschamps
successifs Hcroissant en valeur absolue et
opposés
à l’aiman-tation et mesuronschaque
fois l’aimantationréma-nente restante
après
suppression
duchamp
H(bien
entendu,
il fautpréciser
encore les durées d’action et letemps
s’écoulant avant lamesure).
Si l’on fait varier Hjusqu’à
-Ho,
puis
si l’on faitagir
à nouveau H dans le sensinitial,
lespoints
û~.
=f (H)
constituent uncycle
de rémanence quel’on
peut
compléter
parquelques
essaiscorres-pondant
à des valeurs décroissantes de H entreHo
et zéro. J’ai tracé de telscycles
de rémanence pour les terres cuites[40];
Mlle J.Roquet
l’a fait récem-ment pour lesesquioxyde
de fer[33] (fig. 2).
On observe que les branches de désaimantation auvoisinage
de H = o sont presque linéaires et de fortepente,
alors que lapente
de la courbe de rémanence initiale est nulle vers H = o.Ainsi,
l’A. R. I. est sensible à deschamps opposés
trèsfaibles
qui
ne laisseraient pas de rémanencemesu-rable sur le corps non aimanté. Une
caractéristique
numérique
de cescycles
est lechamp
H~(champ
de
désaimantation)
qui
ramène à zéro l’aiman-tation du corps(mesurée
dans unchamp nul).
C’est une sorte de
champ
coercitif de l’A. R. I.Quelques
résultats récents de MlleRoquet
sur uneterre cuite illustrent la variation de H~l en fonction
de
H~
[36].
Pour unecomparaison
ultérieure,
il estintéressant de noter que ce
champ
Hel esttoujours
inférieur au
champ
magnétisant
Ho.
5°
Disparition
de l’A. R. I. parchauffage.
-Un corps
portant
une A. R. I. sensiblementstabi-lisée, c-,.
estporté
à unetempérature
T,
enprin-cipe
dans unchamp
extérieur nul. On le ramèneà la
température
ordinaire et l’on mesure sonaimantation rémanente restante On fait croître
progressivement
T.Strictement,
la durée duséjour
à latempérature
Tintervient,
mais relativement peu et un réchauffement renouvelé à unetempé-rature T
précédemment
atteinte estpratiquement
sans eff et.
Des courbes de en fonction de T pour
diffé-rentes valeurs de l’aimantation initiale ont été
publiées
pour des terres cuites[35, 40].
Ces courbes, dont l’allure est très différente de celles obtenues surles mêmes corps par
analyse thermomagnétique
ont,carac-térisée par une décroissance
rapide
auvoisinage
dela
température
ordinaire et une concavité vers" lehaut, l’ordonnée nulle
marquant
lepoint
de Curie du corps; pour des corps àcomposition complexe
comme l’est une terre cuite
(fig.
3B)
ellesprésentent
Fig. 3. - Désaimantation
par chauffe. Terre cuile.
A, A. T. R., moyenne el forte T (6~o, H, T2) -T, en f (T~) :
H = 119° Oe, T2 = 66°C.;
3, H =
7700 Oe, T2 = 900 C.
B, A. R. l., moyenne et forte :
cry
= f (T).Champs magnétisants initiaux . 1, 1470 Oe; 2, 7600 Oe;
3, 26 800 Oe.
des arcs
correspondant
à despoints
de Curie infé-rieursplus
ou moins nettementmarqués.
La
conclusion,
intéressante engéophysique,
estque des réchauffements modérés ont un effet
rela-tivement
grand
sur une A. R.I.,
même sur un corps àpoint
de Curie élevé4. Aimantation thermorémanente A. T. R.
-Les
premières
observations sur lephénomène
sont trèsanciennes;
Melloni(1853),
Gherardi(1862),
Folgheraiter (I8go)
ont montréexpérimentalement
que des roches ou des terres cuites chauffées aurouge et refroidies dans le
champ magnétique
terrestre s’aimantaient et que l’aimantation ainsi
acquise
étaitdirigée
comme lechamp, qu’elle
était relativementforte,
étant donné la faible valeur dece
champ,
etremarquablement
stable. Ultérieu-rement, cesprincipes
ont étéappliqués
engéomagné-tisme dans un
grand
nombre de travaux. Plustard,
les chimistes étudiant lesesquioxyde
de fer et lesferrites à la balance de Curie ont retrouvé ce
phéno-mène : c’est l’aimantation à chaud de H.
Fores-tier
[7,
24,
29].
La thermorémanence constitue de
beaucoup
le
chapitre
leplus
important
et leplus
inté-ressant dans l’étude des
propriétés magnétiques
des roches
volcaniques
et des terres cuites où elleest
générale.
Sans doute n’est-elle pas, commel’affirme T.
Nagata
[27],
absolumentspéciale
à cescorps
naturels,
mais elleconstitue,
en tout caschez eux, une
particularité remarquable.
Pendant
longtemps
lesgéophysiciens
ontdavan-tage
cherché à se servir de la thermorémanencequ’à
l’étudiersystématiquement.
Avec K. Puzicha[30],
J.
Koenigsberger
[17,
18, 21,
22],
commencevrai-ment un travail
méthodique,
riche en résultats eten
conséquences
pour les recherches degéomagné-tisme fossile. J’ai ensuite étudié les mêmes
problèmes
sur les terres cuites
naturelles,
ycompris
lesbriques
tout à fait
ordinaires,
mais surtout sur desargiles
fines moulées encylindres
et cuites dans des condi-tions variées detempérature,
d’atmosphère
dufour,
dechamp magnétique [40, 41].
Ultérieurement,
une étudeanalogue
a étéentreprise
par MlleRoquet
surle
sesquioxyde
de ferrhomboédrique [32]
en mêmetemps
que des essais nouveaux sur les terrescuites,
surtout en cequi
concerne l’effet dechamps
intenses[34]. J’exposerai
d’abord les résultats ainsi obtenus etje
reviendrai ensuite sur le cas desroches. ,
1 ° Terres cuites stabilisées. A. T. R. totale.
-La
plupart
des essaiscomporteront
des chauffeset des
refroidissements;
j’attache
une grosseimpor-tance à ce que ces
opérations
neprovoquent plus
de variations irréversibles dans la
composition
dela terre
cuite,
au moins dans ses élémentsferro-magnétiques.
Cette stabilisation est assezgénérale
pour des
terres,
cuites àtempérature
relativement élevée etpendant
untemps
assezlong,
cequi
estle cas de toutes les
pièces céramiques,
ycompris
les terres cuitesgrossières.
Aulaboratoire,
les cuissons d’essais sont souventplus
rapides
et des recuits sont souventnécessaires;
il estparfois indispensable
aussi.d’opérer
enatmosphère
définie,
neutre parexemple,
pour obtenir la stabilité cherchée.
Admettons au
départ
comme un faitexpérimental
que toute terrecuite,
réchaufféepuis
refroidie enchamp magnétique
nul,
estrigoureusement
désai-mantée dès que satempérature
adépassé
une certainevaleur
To.
Cettetempérature
est souvent670"
Cet dans tout ce
qui
suit,
au lieu deTo,
j’emploierai
cette valeur
6700
plus parlante. L’expérience
debase est la suivante : on chauffe une terre cuite
(échantillon
cylindrique
oubrique ordinaire)
jusqu’à
67oo
et on la laisse se refroidir dans unchamp
magnétique
donné,
qui
peut
être trèsfaible;
c’est parexemple
lechamp
magnétique
terrestre,
soigneusement
mesuré là où se trouvel’objet.
Le corps étant revenu à latempérature
ordinaire,
que nous supposeronstoujours égale
à 2oo, il
porte
un momentmagnétique permanent
que l’on mesure. On observe les faits suivants :
- le moment est
dirigé
dansl’objet
comme l’était lechamp
agissant
aurefroidissement;
- le moment ne
- le moment est le même si l’on
reprend
une nouvelle chauffe enchangeant
l’orientation ducorps par
rapport
auchamp (terre
cuite stable parhypothèse,
non franchementanisotrope
dans sonensemble;
leschamps
démagnétisants
liés à la forme del’objet
sontinsignifiants);
-- le moment est le même
quel
que soit lechamp
qui pouvait agir
sur le corpspendant
lachauffe;
- le moment reste le même si la chauffe a été
poussée
au delà de67oo
etquel
que soit lechamp
ayant
agi
de latempérature supérieure
de chauff eà
670°;
-
enfin,
mais avecquelques
réserves(une
expé-rimentation fine restant à
faire)
le moment nedépend
pas,pratiquement,
de la vitesse de refroi-dissement.Désignons
par l’aimantationspécifique
globale
du corps(moment
moyen pargramme);
nous la
qualifierons
de totale pourindiquer
que lechamp
aagi pendant
tout le refroidissement.2° Variation de l’A. T. R. totale en
fonction
du
champ magnétisant.
-L’opération
d’aimanta-tion par refroidissement de
670
à 2oD dans unchamp
magnétique
estrépétée
pour différentesvaleurs de H. Des courbes de variation
correspon-dantes,
en fonction deH,
ont été établies pour des terres cuites et pour deschamps
relati-vement faibles
(jusqu’à
4o
Oeenviron)
([40], ~
55)
et
plus
récemment pour dusesquioxyde
de fer etpour une terre
cuite,
les essaisayant
étépoussés
jusqu’à
deschamps
élevés(7 700 Oe)
[34].
Champs
trèsfaibles.
-D ans
larégion
deschamps
très
faibles,
de l’ordre del’Oersted,
l’A. T. R.est
proportionnelle
auchamp.
Ellepré-sente le caractère
remarquable
d’être relativementélevée. Pour un
objet
tdonné,
’le
rapport
qui
a les dimensions d’unesusceptibilité
massique,
est
grand
parrapport
à lasusceptibilité
del’objet,
mesurée à 2 0~ et considérable vis-à-vis du
quotient
(extrapolé
vers leschamps faibles),
H-,
0"1’ étantl’A. R. 1. que laisserait à 200 l’action brève du
champ
H. Parexemple,
on a, pour H de l’ordrede
l’Oersted,
Champs
moyens. - Un autre faitremarquable
apparaît
immédiatement : dans leschamps
dequelques
Oersted,
l’A. ’I’. R. totale croît moins vite que lechamp
et bientôtbeaucoup
moins vite(fig.
;).
Fig. Il.
A. T. R. : 1 en fonction de H (J, Roquet). Champs faibles et moyens.
Ainsi,
la variation en fonction duchamp
est trèsdifférente de celle de l’aimantation induite et de la rémanence
qui
croissent,
dans cetterégion,
presquelinéairement pour la
première
etbeaucoup
plus
vite que lechamp
pour la seconde.Champs
torts.
--- Ilest intéressant de comparer
l’A. T. R. à l’A. R. I. Les deux aimantations tendent
vers une intensité de saturation
qui
pourrait
êtrecommune, l’A. T. R. restant
toujours supérieure
à l’A. R. 1. pour un
champ
donné( fig. 5).
Pour laFig. 5.
Terre cuite. A. T. R. et A. R. I. en fonction de H.
(J. Roquet [34]). Champs forts.
terre cuite étudiée par Mlle
Roquet
[34],
cettesatu-ration est presque atteinte pour l’A. T. R. dans le
champ
maximumutilisé,
de 7
700Oe;
elle n’est pasatteinte encore pour l’A. R. 1. dans le