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Structures et propriétés magnétiques des orthocobaltites de terres rares TCoO3

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(1)

HAL Id: jpa-00206915

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206915

Submitted on 1 Jan 1970

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Structures et propriétés magnétiques des orthocobaltites de terres rares TCoO3

A. Kappatsch, S. Quezel-Ambrunaz, J. Sivardière

To cite this version:

A. Kappatsch, S. Quezel-Ambrunaz, J. Sivardière. Structures et propriétés magnétiques des orthocobaltites de terres rares TCoO3. Journal de Physique, 1970, 31 (4), pp.369-376.

�10.1051/jphys:01970003104036900�. �jpa-00206915�

(2)

STRUCTURES ET PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES

DES ORTHOCOBALTITES DE TERRES RARES TCoO3

A.

KAPPATSCH,

S.

QUEZEL-AMBRUNAZ,

J.

SIVARDIÈRE

Centre d’Etudes Nucléaires de

Grenoble,

France

(Reçu

le 8 décembre

1969)

Résumé. 2014 Dans les orthocobaltites de terres rares TCoO3, de structure pérovskite déformée, l’ion Co3+ est

diamagnétique ;

pour T = Tb, Dy, Ho un ordre antiferromagnétique de type AG s’établit à très basse température : on précise le mécanisme de métamagnétisme, la variation de la température de Néel avec la direction d’un champ appliqué et les propriétés du tenseur g de la terre rare.

Abstract. 2014 In the rare-earth orthocobaltites TCoO3, with a deformed

perovskite

structure, Co3+ is

diamagnetic ;

when T = Tb, Dy, Ho an antiferromagnetic ordering, type AG, takes place

at very low temperature : one describes the metamagnetic properties, the variation of the Neel temperature versus the direction of an

applied

field, and the properties of the g-tensor of the

rare earth.

Les orthoferrites

[1], [2], [3]

et orthochromites

[4]

de terres rares, de structure

pérovskite

à déformation

orthorhombique, présentent

deux sous-réseaux

magné- tiques

faiblement

couplés.

Afin de

préciser

l’influence de ce

couplage

sur les

propriétés magnétiques

de la

terre rare, nous avons étudié les orthocobaltites iso-

morphes,

dans

lesquels

le cobalt est

diamagnétique ;

leurs

propriétés magnétiques

semblent se

rapprocher

de celles des orthoferrites et orthochromites davan-

tage

que celles des orthoaluminates

[5], [6].

La struc-

ture

magnétique

de

TbCo03

a

déjà

été étudiée

[5].

Nous décrivons successivement la

préparation

des

orthocobaltites,

leurs

propriétés cristallographiques

et

magnétiques,

leurs structures

magnétiques

et leur comportement dans un

champ magnétique.

Préparation

des échantillons. -- Un

mélange

stoe-

chiométrique d’oxyde

de terre rare et de cobalt métal-

lique

est dissous dans l’acide

nitrique ;

la solution est calcinée à 700,DC pour

décomposer

les nitrates obte- nus, la

température

est alors

augmentée

pour per- mettre la réaction des

oxydes :

pour éviter la forma- tion de on travaille sous

atmosphère d’oxygène,

à

température

inférieure à

930 ~C, pendant plusieurs jours.

Conditions de stabilité des orthocobaltites. -

D’après Ahrens,

le rayon

ionique

de l’ion

Co3+

est

0,63 A ;

tous les

composés TCo03

devraient donc être stables

[7]. Cependant

nous n’avons pas réussi à réa- liser la

synthèse

des

composés TmCoO3, YbCoO3

et

LuCo03,

même sous une

pression

de 40 kbars

(*),

par

conséquent

le rayon

ionique

de l’ion

Co3 +

dans

la structure

pérovskite

est très certainement inférieur à

0,63 Á

et sans doute voisin de celui de l’ion

Al +,

soit

0,56 À [8].

Remarquons

que

YbAI03

et

LuAI03

sont ins-

tables

[7]

et que d’autre part

LaAI03, PrA1o3, NdAI03 [9]

et

LaCo03 [10]

sont

rhomboédriques,

ce

qui

confirme le

point

de vue ci-dessus :

Propriétés cristallographiques.

- Les orthocobal- tites que nous avons étudiés cristallisent dans le groupe

d’espace Pbnm,

avec 4 molécules par maille.

Les atomes de

cobalt,

terre rare,

oxygène

1 et II occu- pent

respectivement

des sites

4b, 4c,

4c et 8d. Les para- mètres a, b et c de la maille et les

paramètres atomiques

affinés à

partir

des

diagrammes

de diffraction neutro-

nique

sont rassemblés dans les tableaux 1 et II

(pour

T =

Pr, Nd, Sm,

nous

rappelons

les

résultats-

de

Bertaut et Forrat

[10]).

~-

La valeur du volume v = abc de la maille montre que les rayons

ioniques

des ions

Al3 +

et

Co’ +

sont

presque

identiques ;

la déformation

orthorhombique

de la

maille,

mesurée par

bla,

xT, YT augmente

quand

le

rayon de la terre rare

diminue ;

comme dans les alu-

(*) Nous remercions A. Waintal qui a bien voulu effectuer cette expérience à notre demande.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003104036900

(3)

370

TABLEAU I

Paramètres cristallins des orthocobaltites

TABLEAU II

Paramètres

atomiques

des orthocobaltites

(x

et y sont déterminés à

0,005 près)

minates, b augmente quand

le rayon de la terre rare

diminue

(il

diminue dans les scandates et

indates,

et

passe par un maximum dans les

gallates, ferrites,

chromites et vanadites : cette

propriété

a été

expliquée

par Marezio

[11]). Cependant

bien que l’on ait la relation :

RAI

la déformation des cobal- tites est intermédiaire entre celle des aluminates et des chromites

(tableau II).

Comportement magnétique

du cobalt. - Par suite de la

grande

valeur du

champ

cristallin au niveau de l’ion

Co + ,

cet ion est

diamagnétique

à basse

tempéra-

ture, comme

l’indique

l’absence d’ordre

magnétique

sur le sous-réseau de cobalt

(dans COF [12]

au con-

traire,

le

champ

cristallin est moins intense et l’ion

Co3 +

est

magnétique).

Nous avons mesuré la varia-

tion

thermique

de la

susceptibilité

x de

YCo03 (Fig. 1) :

x

présente

une forte

augmentation

entre

500 ~C et 800

OC,

suivie d’un

palier jusqu’à

la

tempé-

rature de

décomposition (x augmente

à basse

tempé-

rature à cause des

impuretés

de

CoO,

et à très haute

température

à cause de la formation de

Co2 +).

La

même variation se retrouve dans

EuCo03

et

TbCo03 ;

elle est

plus

ou moins

masquée

par la contribution de la terre rare, obtenue seule dans les aluminates cor-

respondants.

Nous avons

interprété qualitativement

la varia-

tion

thermique de x à

l’aide du modèle suivant : l’ion

C03 +présenterait

deux

états,

l’un

lA 1 diamagné-

Fie. 1. - Susceptibilité magnétique de YCo03.

tique (« low spin state »)

et l’autre

5 T2 paramagné- tique (« high spin state »), séparés

par une

énergie

variable avec la

température

par suite de la dilatation

thermique.

Seul le

premier

est

occupé

à basse

tempé-

rature ; à

plus

haute

température

il y a

peuplement

du

deuxième niveau selon la

statistique

de

Boltzmann,

d’où un comportement

progressivement paramagné-

tique.

(4)

TABLEAU III

Structures

magnétiques

des orthocobaltites

En nous basant sur des calculs

classiques

de suscep- tibilité des niveaux

et 5T2,

et en

adoptant

une

température paramagnétique

de - 400 OK pour tenir compte des interactions entre ions

Co3 +,

nous avons

obtenu

[13] : do

= 2 500

cm-1 (a - 1),

valeur

comparable

à celle trouvée par

Bongers [14]

dans

LiCo02 : Ao

= 6 500

cm-’,

mais obtenue sans tenir compte des niveaux excités

supérieurs

de l’ion

Co + .

FIG. 2. - Susceptibilité et aimantation de GdCo03 et DyCo03.

Mesures

magnétiques

à basse

température.

-

Comme

l’indique

la variation

thermique

de la suscep-

tibilité,

les

composés TCo03 (T

=

Gd, Tb, Dy, Ho) présentent

à basse

température

un ordre antiferroma-

gnétique :

les

températures

de Néel

TN

sont rassem-

blées dans le tableau

III ;

elles sont voisines de celles des aluminates

isomorphes (remarquons cependant

que

HoAI03

ne

présente

pas d’ordre

[15]

au-dessus

de

0,3 OK).

Les cobaltites

étudiés,

sauf

GdCo03, présentent

un comportement

métamagnétique ;

le

champ

seuil est d’environ 7 000

Oe ;

la valeur du moment à saturation est très inférieure à la valeur

théorique,

5 ,uB par

exemple

dans

DyCo03 (Fig. 2).

ErAI03

s’ordonne vers

0,6

OK

[16] ;

par contre

ErCo03

ne

présente

pas d’ordre au-dessus de

0,3

OK

comme nous l’avons vérifié par diffraction neutro-

nique.

Ordre

magnétique

de la terre rare

(Tb, Dy, Ho).

- L’ordre

antiferromagnétique

du sous-réseau de terre rare se traduit sur le

diagramme

de diffraction

neutronique

à

1,5

OK

(Fig. 3)

par

l’apparition

de raies

de surstructure du type : h + k = 2 n ou

2 n + 1,

1 =2n+ 1

(les

mailles

chimique

et

magnétique

sont

identiques) ;

ces raies sont

caractéristiques

des modes A et G

[1].

Les modes A et G ne coexistent que dans les struc- tures

Ax Gy

et

Gx Ay (Fig. 4),

invariantes dans les groupes

magnétiques respectifs

Pbnm’ et Pb’ n’ m’ : si la structure est

Ax Gy,

les raies 010 et 100 sont

nulles ;

c’est le cas dans

TbCo03,

où l’on peut

égale-

ment

préciser

la structure absolue :

Ax Gy

0.

DyCo03

et

HoCO03

s’ordonnent au contraire selon la structure

Gx Ay.

Des structures

analogues

ont été

observées dans

TbFe03 [1], TbAI03 [5], DyAI03 [6].

Dans le tableau

III,

nous résumons les structures

magnétiques

connues des cobaltites et

aluminates,

ainsi que celle de

TbFe03.

Les moments situés

dans le

plan

xy, font un

angle + 0

avec x.

(5)

372

FIG. 3. - Diagrammes de diffraction neutronique de DyCo03.

Fm. 4. - Configurations Ax Gy, Gx Ay, Fx Cy, Cx F~.

En étudiant la variation

thermique

des intensités des raies

(001)

et

(O11),

nous avons déterminé

TN=3,3

oR

et

2,4

OK

respectivement

dans

TbCo03

et

HoCo03 (Fig. 5).

Dans

HoC003,

nous avons vérifié que le rapport de ces intensités est constant : donc

l’angle 0

ne varie pas avec la

température.

D’autre part nous

Fie. 5. - Intensités des raies (001), (011), ...

en fonction de H et de T.

(6)

FIG . 6. - Variation thermique de

,uHo

en fonction de 1- T/TN.

avons

précisé

la variation

thermique

du moment

ordonné

(Fig. 6) : Il ’" (1 -

nous avons

obtenu : a -

5/16

et non

2,

ce

qui

favorise un modèle

d’Ising [17].

Origine

de l’ordre

magnétique.

- Nous avons cal-

culé par la méthode de Bertaut

[18] l’énergie dipo-

laire

Ed;p

des différentes structures

observées,

et éva- lué la

température

de Néel

Td;p correspondant

à cette

énergie

dans

l’approximation

du

champ

moléculaire :

(Tableau III) ; Tdjp

est une estimation

supérieure

de

TN

en

présence

des seules interactions

dipolaires.

Nous avons calculé d’autre part

l’énergie dipolaire

des structures AG et FC en faisant varier

l’angle 0 (Fig. 7) ;

cette

énergie dépend

peu des

paramètres

de

la maille et des

paramètres atomiques

x et y de la

terre rare. Dans la référence

[5],

le terme de Lorentz

relatif aux structures FC a été oublié par suite d’une

erreur de

programmation ;

on ne peut donc affirmer que les

configurations

AG sont

plus

favorables que les

configurations

FC.

En toute

rigueur, l’énergie dipolaire

n’est pas extré- male

pour 0

= et 90°

[19] :

son

expression

en fonc-

tion des facteurs de structure contient en effet des

« termes d’interférence » du type

Ax G~, ; cependant

x

et y étant

petits,

ces termes sont peu

importants

et

l’énergie dipolaire

est extrémale au

voisinage

des

FIG. 7. - Energie dipolaire des configurations AG et FC.

(7)

374

axes x et y, et ne

dépend

pas sensiblement de la struc- ture absolue.

De l’étude de

l’énergie dipolaire,

nous pouvons tirer deux conclusions :

1° C’est le

champ

cristallin

qui impose

la direction des moments,

puisque l’énergie dipolaire

n’est pas

minimale pour la valeur observée de 0 et que le cou-

plage dipolaire

des modes

Ax

et

Gy (ou Gx

et

Ay)

est

négligeable :

ce

point

de vue est en accord avec la

variation

thermique

avec le fait

que 0

ne

dépend

pas de la

température

et avec les

propriétés

métama-

gnétiques

décrites

plus

loin.

2° La

comparaison

des

composés TbAlO,

et

TbCo03

montre que les forces

d’échange

sont

plus importantes

dans les aluminates que dans les cobal- tites : la maille des aluminates est effectivement un

peu

plus petite

et moins déformée que celle des cobal-

tites ;

dans

TbAl0,5 CO0,503,

on observe encore la

structure

Gx Ay (dans DyAI03, DyCo03

et

HoCo03

où 0 rw

60°,

la différence des

énergies dipolaires

des

modes

Ax Gy

et

Gx Ay

est

grande,

et la

configuration Gx Ay,

est

toujours favorisée).

la structure

magnétique

est sans doute du type

Gy [20].

Cette structure est colinéaire car le

champ

cristallin

n’agit

pas au

premier

ordre sur l’ion

Gd3 + ;

elle est

déterminée par les forces

d’échange,

car un mode G

est favorisé par des interactions

négatives

entre pre- miers voisins

(l’énergie dipolaire

de

Gy

est très faible

et

positive ; l’anisotropie

de

GdAI03

est donc due au

champ

cristallin et non aux forces

dipolaires).

La

structure de

GdAI03

est à

rapprocher

de celle de

EuTi03 [21], composé pérovskite cubique

l’ion

EU2 ’

est dans un état S et où la structure est du

type G, d’énergie dipolaire

nulle.

Ainsi il semble que les forces

d’échange

favorisent

un mode

G,

les forces

dipolaires

un mode

A ;

ces modes peuvent être

couplés

par le

champ

cristallin.

Puisque

les forces

d’échange

sont faibles dans les

cobaltites, GdCo03

a

peut-être

une structure

Ay ;

on aurait alors

Td;p

=

2,2 OK,

alors que

TN

=

2,9

OK.

Il serait

intéressant,

pour vérifier cette

hypothèse,

d’étudier l’effet

magnétoélectrique [22]

dans

GdAI03

et

GdCo03.

ErAL03

ET

ErCo03. -

Nous allons voir que, dans

ces

composés,

z est la direction de facile aimantation de l’erbium. Si les mailles

chimique

et

magnétique

sont

identiques,

les modes

magnétiques possibles

TABLEAU IV

Energie dipolaire

des modes

F., G,, Cz A~-

sont

F,, Gz, Cz

et

Az ;

nous en avons calculé

l’énergie dipolaire

en

adoptant :

J.1Er =

6,6

,uB

[23]

et les para-

mètres de

TbCoO3 (Tableau IV).

Le fait que

TN

soit inférieure à 1 OK est donc inat- tendu et difficilement

compréhensible

à moins d’ad-

mettre une forte réduction du moment flEn

phénomène

peu

probable

car le moment de la terre rare dans les

pérovskites TB03 dépend

peu de l’ion

B3+.

Notons

seulement que le mode

Cz

est favorisé par les forces

dipolaires.

L’absence d’ordre dans

ErCo03

confirme

que les interactions T - T sont

plus

fortes dans les alu- minates que dans les cobaltites

(nous

étudions actuel- lement la structure

magnétique

de

ErAI03, qui

est

peut-être

du type

Gz

si les forces

d’échange

sont

impor- tantes)

et

suggèrent

d’autre part que l’ordre

Cz

de

l’erbium observé dans

ErFe03

et

ErCr03

n’est pas

coopératif [27].

Diffraction

neutronique

sous

champ. -

Par dif-

fraction

neutronique

sous

champ magnétique,

on peut

obtenir les mêmes

renseignements

sur

poudres

frittées

que par mesures

magnétiques

sur

monocristal,

si le

champ

est

appliqué parallèlement

au vecteur de diffu-

sion

[4].

MÉTAMAGNÉTISME - Nous décrivons tout d’abord les

propriétés métamagnétiques

de

TbCo03

et

HoCo03.

La direction des moments des ions terres rares est fixée par le

champ

cristallin

(0

= 35° et 63°

respecti-

vement pour Tb et

Ho).

Un

champ

fait passer d’une

configuration Ax Gy

ou

Gx Ay

à une

configuration 7B Cy

ou

Cx Fy

par un mécanisme de

flip.

Si le

champ

est

appliqué

suivant la direction Z de difficile aiman-

tation,

les structures AG sont conservées.

La

figure

8

représente

pour

HoCo03

à

1,5 °K

la variation des intensités de raies de types

F, G,

C et A.

Le

champ

seuil est de l’ordre de 7 000 Oe. Les raies de

type A

et G

disparaissent

au

profit

des raies de type F et

C ;

z étant une direction

difficile,

la raie

(001)

diminue moins vite que la raie

(111)

et ne montre pas de

champ seuil ;

les

champs

seuils relatifs aux raies

(011)

et

(101)

sont différents : dans

HoCo03

car 0 >

45°,

c’est le contraire dans

TbCo03.

De la

même manière dans

HoCo03,

la raie

(010)

de type

CX apparaît

dans un

champ

inférieur à celui

qui

fait appa- raître la raie

(100)

de type

Cy ;

c’est le contraire

dans

TbCo03.

Enfin les raies

(110)

et

(112)

de type F augmentent : par suite de

l’anisotropie,

le

ferromagné-

tisme induit n’est pas

parallèle

au

champ,

donc au

vecteur de diffusion.

VARIATION DE

TN

AVEC LA DIRECTION DE H. -

Dans

HoC003,

nous avons étudié la variation de

TN

en fonction d’un

champ appliqué (Fig. 5).

Si le

champ

est

appliqué

suivant la direction Z

(raie 001), TN

ne

varie pas

sensiblement,

même dans un

champ

de

16 000

Oe ;

si au contraire le

champ

a une compo- sante dans le

plan

xy,

TN

diminue

fortement;

TN

=

1,9

oK pour H = lb 000 Oe

parallèle

à

(111),

TN 1,9

OK pour H

parallèle

à

(Ol 1). D’après

la varia-

(8)

FIG. 8. - Métamagnétisme de HoCo03 à 1,3 °K.

tion

thermique

des intensités des raies

observées,

la transition

magnétique

reste du second ordre sous

champ.

Cette variation

anisotrope

de

TN

en fonction d’un

champ appliqué

permet de

comprendre l’élargisse-

ment sous

champ,

de l’anomalie ~, de chaleur

spéci- fique

de

TbCo03, phénomène

observé récemment par A. de Combarieu et J. C. Michel

(~) (Fig. 9)

sur

un échantillon en

poudres.

Le fait que

H,,

n’influe pas sur

TN

confirme

qu’on

a

un modèle

d’lsing :

l’interaction entre

S,

et

Si

déduit

de

S,

par la translation

C,

est de la forme

(pas

de terme en

z).

Structure induite par un

champ

à une

température

T

TN.

-

HoCo03. -

A

4,2

OK un

champ appliqué parallèlement

à z n’induit aucune structure,

puisque

z

est une direction de difficile aimantation de Ho. Si le

champ

a une composante dans le

plan

xy, une struc- ture non colinéaire est induite :

Fx Cy

ou

Cy Fy,

obser-

vable

lorsque

le

champ

est

parallèle

au vecteur de dif-

fusion. Ainsi

(Fig. 10)

on note

l’apparition

des

raies

(010)

et

(100) (2).

ErCo03. -

A

1,5

OK les raies

(010)

et

(100), (012)

et

(102) n’apparaissent

pas dans un

champ

de 16 000 Oe Par contre les raies

(110)

et surtout

(112)

augmentent.

Le

phénomène

est encore observable à

4,2

°K et

(1) Nous remercions MM. de Combarieu et Michel de nous

avoir autorisés à publier le résultat de leur expérience.

(2) Nous avons effectué la même observation dans HoAI03.

FIG. 9. - Chaleur spécifique de TbCo03 sous champ.

FIG. 10. - Influence d’un champ sur HoCo43

et ErCo03 3 à 4,2 oK.

amène aux conclusions suivantes : z est une direc- tion de facile aimantation et par suite l’ordre dans

ErCo03

à

plus

basse

température

est sans doute coli- néaire suivant z ; il existe une direction du

plan

xy

qui

est assez facile

(0

= 0 ou 900 car on ne peut induire de mode

Cx

ou

Cy).

Vraisemblablement 0 = 0 car

dans

ErFe03

à

1,5

oK en

champ

faible

[24]

xx dans

ErCr03 [4] [25]

le

champ d’anisotropie

de l’er-

bium dans le

plan

XZ est très faible

(inférieur

à

12 000

Oe).

Le résultat ci-dessus concernant le tenseur g de l’erbium est en accord avec des mesures de

suscepti-

bilité d’un monocristal de

ErFe03 [26] :

gz > gx > gy.

Notons que la

symétrie

du site de terre rare

(miroir

parallèle

à

xy)

se reflète sur le tenseur g : si l’aniso-

tropie

est

importante, l’ellipoïde représentatif

a son

grand

axe

parallèle (Tb, Dy, Ho)

ou

perpendiculaire

(Er)

au miroir xy.

(9)

376

Conclusion. - Par diffraction

neutronique

sous

champ,

nous avons montré que les orthocobaltites de terres rares

possèdent

les

propriétés

d’un modèle

d’Ising :

tenseur g très

anisotrope, métamagnétisme

du type

« flip

», variation de

TN dépendant

de la

direction du

champ appliqué.

L’étude

précédente

permet de

préciser

les

propriétés

du sous-réseau de terre rare dans les orthoferrites et orthochromites.

1 ° Bien que les rayons

ioniques

de

AI3+, Co+,

Fe3 +

et

Cr3 +

soient assez

différents,

les

propriétés

du

champ

cristallin au niveau de la terre rare sont ana-

logues (résultat

que

suggère

aussi le tableau

II ;

les seules

exceptions

semblent être

TbCr03, DyCr03

et

DyFe03) : ()

= 35° et 63°

respectivement

pour Tb et

Ho ;

z est la direction de facile aimantation de

l’erbium,

l’ordre

Cz

étant observé dans

ErFe03

et

ErCr03,

mais la direction x n’est pas très difficile

(le

champ d’anisotropie

dans le

plan

xz est inférieur

à 12 000 Oe

[4],

il est

supérieur

à 60 000 Oe dans le

plan

xy dans

TbFe03).

Ces

propriétés

montrent que la déformation ortho-

rhombique

des

composés TB03

est commandée par les ions

T3 +

et non les ions

B3 +

- effectivement l’en-

tourage

d’atomes

d’oxygène de

ces derniers est tou-

jours

très peu déformé. Il n’en est sans doute pas de même dans les

manganites,

la déformation ortho-

rhombique

est

plus prononcée

et n’est pas seulement

d’origine stérique,

les octaèdres

d’oxygène

étant

déformés par effet Jahn-Teller

coopératif [28].

20 L’étude des structures

magnétiques

des ortho-

cobaltites confirme l’existence d’un

couplage

fer ou

chrome terre rare. Ainsi la structure

Fx Cy

induite

à

4,2

OK dans

HoCo03

par un

champ

est observée dans

HoFe03

et

HoCr03.

De même l’absence d’ordre de l’erbium dans

ErAI03

et

ErCo03

pour T = 1 OK montre que

l’apparition

d’une structure

Cz

dans

ErFe03

et

ErCr03

est due au

couplage

des deux sous-

réseaux, phénomène suggéré

par Bertaut

[29].

30 Les forces

dipolaires

entre ions

T 31

sont

impor-

tantes dans les orthoferrites et orthochromites comme

dans les

orthocobaltites,

les

paramètres cristallogra- phiques

y étant voisins. En

particulier

l’ordre du

gado-

linium dans

GdFe03

et

GdCro3

est sans doute du

type

Ay

comme dans

GdCo03 :

effectivement le

couplage

Fe-Gd ou Cr-Gd est très faible et les

tempé-

ratures de Néel

TN2

voisines de 2 OK.

Nous remercions Monsieur le Professeur E. F. Ber- taut de ses conseils.

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