HAL Id: jpa-00206915
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Submitted on 1 Jan 1970
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Structures et propriétés magnétiques des orthocobaltites de terres rares TCoO3
A. Kappatsch, S. Quezel-Ambrunaz, J. Sivardière
To cite this version:
A. Kappatsch, S. Quezel-Ambrunaz, J. Sivardière. Structures et propriétés magnétiques des orthocobaltites de terres rares TCoO3. Journal de Physique, 1970, 31 (4), pp.369-376.
�10.1051/jphys:01970003104036900�. �jpa-00206915�
STRUCTURES ET PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES
DES ORTHOCOBALTITES DE TERRES RARES TCoO3
A.
KAPPATSCH,
S.QUEZEL-AMBRUNAZ,
J.SIVARDIÈRE
Centre d’Etudes Nucléaires de
Grenoble,
France(Reçu
le 8 décembre1969)
Résumé. 2014 Dans les orthocobaltites de terres rares TCoO3, de structure pérovskite déformée, l’ion Co3+ est
diamagnétique ;
pour T = Tb, Dy, Ho un ordre antiferromagnétique de type AG s’établit à très basse température : on précise le mécanisme de métamagnétisme, la variation de la température de Néel avec la direction d’un champ appliqué et les propriétés du tenseur g de la terre rare.Abstract. 2014 In the rare-earth orthocobaltites TCoO3, with a deformed
perovskite
structure, Co3+ isdiamagnetic ;
when T = Tb, Dy, Ho an antiferromagnetic ordering, type AG, takes placeat very low temperature : one describes the metamagnetic properties, the variation of the Neel temperature versus the direction of an
applied
field, and the properties of the g-tensor of therare earth.
Les orthoferrites
[1], [2], [3]
et orthochromites[4]
de terres rares, de structure
pérovskite
à déformationorthorhombique, présentent
deux sous-réseauxmagné- tiques
faiblementcouplés.
Afin depréciser
l’influence de cecouplage
sur lespropriétés magnétiques
de laterre rare, nous avons étudié les orthocobaltites iso-
morphes,
danslesquels
le cobalt estdiamagnétique ;
leurs
propriétés magnétiques
semblent serapprocher
de celles des orthoferrites et orthochromites davan-
tage
que celles des orthoaluminates[5], [6].
La struc-ture
magnétique
deTbCo03
adéjà
été étudiée[5].
Nous décrivons successivement la
préparation
desorthocobaltites,
leurspropriétés cristallographiques
etmagnétiques,
leurs structuresmagnétiques
et leur comportement dans unchamp magnétique.
Préparation
des échantillons. -- Unmélange
stoe-chiométrique d’oxyde
de terre rare et de cobalt métal-lique
est dissous dans l’acidenitrique ;
la solution est calcinée à 700,DC pourdécomposer
les nitrates obte- nus, latempérature
est alorsaugmentée
pour per- mettre la réaction desoxydes :
pour éviter la forma- tion de on travaille sousatmosphère d’oxygène,
à
température
inférieure à930 ~C, pendant plusieurs jours.
Conditions de stabilité des orthocobaltites. -
D’après Ahrens,
le rayonionique
de l’ionCo3+
est0,63 A ;
tous lescomposés TCo03
devraient donc être stables[7]. Cependant
nous n’avons pas réussi à réa- liser lasynthèse
descomposés TmCoO3, YbCoO3
et
LuCo03,
même sous unepression
de 40 kbars(*),
par
conséquent
le rayonionique
de l’ionCo3 +
dansla structure
pérovskite
est très certainement inférieur à0,63 Á
et sans doute voisin de celui de l’ionAl +,
soit
0,56 À [8].
Remarquons
queYbAI03
etLuAI03
sont ins-tables
[7]
et que d’autre partLaAI03, PrA1o3, NdAI03 [9]
etLaCo03 [10]
sontrhomboédriques,
cequi
confirme lepoint
de vue ci-dessus :Propriétés cristallographiques.
- Les orthocobal- tites que nous avons étudiés cristallisent dans le grouped’espace Pbnm,
avec 4 molécules par maille.Les atomes de
cobalt,
terre rare,oxygène
1 et II occu- pentrespectivement
des sites4b, 4c,
4c et 8d. Les para- mètres a, b et c de la maille et lesparamètres atomiques
affinés à
partir
desdiagrammes
de diffraction neutro-nique
sont rassemblés dans les tableaux 1 et II(pour
T =
Pr, Nd, Sm,
nousrappelons
lesrésultats-
deBertaut et Forrat
[10]).
~-
La valeur du volume v = abc de la maille montre que les rayons
ioniques
des ionsAl3 +
etCo’ +
sontpresque
identiques ;
la déformationorthorhombique
de la
maille,
mesurée parbla,
xT, YT augmentequand
lerayon de la terre rare
diminue ;
comme dans les alu-(*) Nous remercions A. Waintal qui a bien voulu effectuer cette expérience à notre demande.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003104036900
370
TABLEAU I
Paramètres cristallins des orthocobaltites
TABLEAU II
Paramètres
atomiques
des orthocobaltites(x
et y sont déterminés à0,005 près)
minates, b augmente quand
le rayon de la terre rarediminue
(il
diminue dans les scandates etindates,
etpasse par un maximum dans les
gallates, ferrites,
chromites et vanadites : cettepropriété
a étéexpliquée
par Marezio
[11]). Cependant
bien que l’on ait la relation :RAI
la déformation des cobal- tites est intermédiaire entre celle des aluminates et des chromites(tableau II).
Comportement magnétique
du cobalt. - Par suite de lagrande
valeur duchamp
cristallin au niveau de l’ionCo + ,
cet ion estdiamagnétique
à bassetempéra-
ture, commel’indique
l’absence d’ordremagnétique
sur le sous-réseau de cobalt
(dans COF [12]
au con-traire,
lechamp
cristallin est moins intense et l’ionCo3 +
estmagnétique).
Nous avons mesuré la varia-tion
thermique
de lasusceptibilité
x deYCo03 (Fig. 1) :
xprésente
une forteaugmentation
entre500 ~C et 800
OC,
suivie d’unpalier jusqu’à
latempé-
rature de
décomposition (x augmente
à bassetempé-
rature à cause des
impuretés
deCoO,
et à très hautetempérature
à cause de la formation deCo2 +).
Lamême variation se retrouve dans
EuCo03
etTbCo03 ;
elle est
plus
ou moinsmasquée
par la contribution de la terre rare, obtenue seule dans les aluminates cor-respondants.
Nous avons
interprété qualitativement
la varia-tion
thermique de x à
l’aide du modèle suivant : l’ionC03 +présenterait
deuxétats,
l’unlA 1 diamagné-
Fie. 1. - Susceptibilité magnétique de YCo03.
tique (« low spin state »)
et l’autre5 T2 paramagné- tique (« high spin state »), séparés
par uneénergie
variable avec la
température
par suite de la dilatationthermique.
Seul lepremier
estoccupé
à bassetempé-
rature ; àplus
hautetempérature
il y apeuplement
dudeuxième niveau selon la
statistique
deBoltzmann,
d’où un comportementprogressivement paramagné-
tique.
TABLEAU III
Structures
magnétiques
des orthocobaltitesEn nous basant sur des calculs
classiques
de suscep- tibilité des niveauxet 5T2,
et enadoptant
unetempérature paramagnétique
de - 400 OK pour tenir compte des interactions entre ionsCo3 +,
nous avonsobtenu
[13] : do
= 2 500cm-1 (a - 1),
valeurcomparable
à celle trouvée parBongers [14]
dansLiCo02 : Ao
= 6 500cm-’,
mais obtenue sans tenir compte des niveaux excitéssupérieurs
de l’ionCo + .
FIG. 2. - Susceptibilité et aimantation de GdCo03 et DyCo03.
Mesures
magnétiques
à bassetempérature.
-Comme
l’indique
la variationthermique
de la suscep-tibilité,
lescomposés TCo03 (T
=Gd, Tb, Dy, Ho) présentent
à bassetempérature
un ordre antiferroma-gnétique :
lestempératures
de NéelTN
sont rassem-blées dans le tableau
III ;
elles sont voisines de celles des aluminatesisomorphes (remarquons cependant
que
HoAI03
neprésente
pas d’ordre[15]
au-dessusde
0,3 OK).
Les cobaltitesétudiés,
saufGdCo03, présentent
un comportementmétamagnétique ;
lechamp
seuil est d’environ 7 000Oe ;
la valeur du moment à saturation est très inférieure à la valeurthéorique,
5 ,uB parexemple
dansDyCo03 (Fig. 2).
ErAI03
s’ordonne vers0,6
OK[16] ;
par contreErCo03
neprésente
pas d’ordre au-dessus de0,3
OKcomme nous l’avons vérifié par diffraction neutro-
nique.
Ordre
magnétique
de la terre rare(Tb, Dy, Ho).
- L’ordre
antiferromagnétique
du sous-réseau de terre rare se traduit sur lediagramme
de diffractionneutronique
à1,5
OK(Fig. 3)
parl’apparition
de raiesde surstructure du type : h + k = 2 n ou
2 n + 1,
1 =2n+ 1
(les
mailleschimique
etmagnétique
sontidentiques) ;
ces raies sont
caractéristiques
des modes A et G[1].
Les modes A et G ne coexistent que dans les struc- tures
Ax Gy
etGx Ay (Fig. 4),
invariantes dans les groupesmagnétiques respectifs
Pbnm’ et Pb’ n’ m’ : si la structure estAx Gy,
les raies 010 et 100 sontnulles ;
c’est le cas dansTbCo03,
où l’on peutégale-
ment
préciser
la structure absolue :Ax Gy
0.DyCo03
etHoCO03
s’ordonnent au contraire selon la structureGx Ay.
Des structuresanalogues
ont étéobservées dans
TbFe03 [1], TbAI03 [5], DyAI03 [6].
Dans le tableau
III,
nous résumons les structuresmagnétiques
connues des cobaltites etaluminates,
ainsi que celle deTbFe03.
Les moments situésdans le
plan
xy, font unangle + 0
avec x.372
FIG. 3. - Diagrammes de diffraction neutronique de DyCo03.
Fm. 4. - Configurations Ax Gy, Gx Ay, Fx Cy, Cx F~.
En étudiant la variation
thermique
des intensités des raies(001)
et(O11),
nous avons déterminéTN=3,3
oRet
2,4
OKrespectivement
dansTbCo03
etHoCo03 (Fig. 5).
DansHoC003,
nous avons vérifié que le rapport de ces intensités est constant : doncl’angle 0
ne varie pas avec la
température.
D’autre part nousFie. 5. - Intensités des raies (001), (011), ...
en fonction de H et de T.
FIG . 6. - Variation thermique de
,uHo
en fonction de 1- T/TN.
avons
précisé
la variationthermique
du momentordonné
(Fig. 6) : Il ’" (1 -
nous avonsobtenu : a -
5/16
et non2,
cequi
favorise un modèled’Ising [17].
Origine
de l’ordremagnétique.
- Nous avons cal-culé par la méthode de Bertaut
[18] l’énergie dipo-
laire
Ed;p
des différentes structuresobservées,
et éva- lué latempérature
de NéelTd;p correspondant
à cetteénergie
dansl’approximation
duchamp
moléculaire :(Tableau III) ; Tdjp
est une estimationsupérieure
deTN
en
présence
des seules interactionsdipolaires.
Nous avons calculé d’autre part
l’énergie dipolaire
des structures AG et FC en faisant varierl’angle 0 (Fig. 7) ;
cetteénergie dépend
peu desparamètres
dela maille et des
paramètres atomiques
x et y de laterre rare. Dans la référence
[5],
le terme de Lorentzrelatif aux structures FC a été oublié par suite d’une
erreur de
programmation ;
on ne peut donc affirmer que lesconfigurations
AG sontplus
favorables que lesconfigurations
FC.En toute
rigueur, l’énergie dipolaire
n’est pas extré- malepour 0
= 0° et 90°[19] :
sonexpression
en fonc-tion des facteurs de structure contient en effet des
« termes d’interférence » du type
Ax G~, ; cependant
xet y étant
petits,
ces termes sont peuimportants
etl’énergie dipolaire
est extrémale auvoisinage
desFIG. 7. - Energie dipolaire des configurations AG et FC.
374
axes x et y, et ne
dépend
pas sensiblement de la struc- ture absolue.De l’étude de
l’énergie dipolaire,
nous pouvons tirer deux conclusions :1° C’est le
champ
cristallinqui impose
la direction des moments,puisque l’énergie dipolaire
n’est pasminimale pour la valeur observée de 0 et que le cou-
plage dipolaire
des modesAx
etGy (ou Gx
etAy)
est
négligeable :
cepoint
de vue est en accord avec lavariation
thermique
avec le faitque 0
nedépend
pas de la
température
et avec lespropriétés
métama-gnétiques
décritesplus
loin.2° La
comparaison
descomposés TbAlO,
etTbCo03
montre que les forcesd’échange
sontplus importantes
dans les aluminates que dans les cobal- tites : la maille des aluminates est effectivement unpeu
plus petite
et moins déformée que celle des cobal-tites ;
dansTbAl0,5 CO0,503,
on observe encore lastructure
Gx Ay (dans DyAI03, DyCo03
etHoCo03
où 0 rw
60°,
la différence desénergies dipolaires
desmodes
Ax Gy
etGx Ay
estgrande,
et laconfiguration Gx Ay,
esttoujours favorisée).
la structure
magnétique
est sans doute du typeGy [20].
Cette structure est colinéaire car le
champ
cristallinn’agit
pas aupremier
ordre sur l’ionGd3 + ;
elle estdéterminée par les forces
d’échange,
car un mode Gest favorisé par des interactions
négatives
entre pre- miers voisins(l’énergie dipolaire
deGy
est très faibleet
positive ; l’anisotropie
deGdAI03
est donc due auchamp
cristallin et non aux forcesdipolaires).
Lastructure de
GdAI03
est àrapprocher
de celle deEuTi03 [21], composé pérovskite cubique
où l’ionEU2 ’
est dans un état S et où la structure est dutype G, d’énergie dipolaire
nulle.Ainsi il semble que les forces
d’échange
favorisentun mode
G,
les forcesdipolaires
un modeA ;
ces modes peuvent êtrecouplés
par lechamp
cristallin.Puisque
les forcesd’échange
sont faibles dans lescobaltites, GdCo03
apeut-être
une structureAy ;
on aurait alors
Td;p
=2,2 OK,
alors queTN
=2,9
OK.Il serait
intéressant,
pour vérifier cettehypothèse,
d’étudier l’effet
magnétoélectrique [22]
dansGdAI03
et
GdCo03.
ErAL03
ETErCo03. -
Nous allons voir que, dansces
composés,
z est la direction de facile aimantation de l’erbium. Si les mailleschimique
etmagnétique
sont
identiques,
les modesmagnétiques possibles
TABLEAU IV
Energie dipolaire
des modes
F., G,, Cz A~-
sont
F,, Gz, Cz
etAz ;
nous en avons calculél’énergie dipolaire
enadoptant :
J.1Er =6,6
,uB[23]
et les para-mètres de
TbCoO3 (Tableau IV).
Le fait que
TN
soit inférieure à 1 OK est donc inat- tendu et difficilementcompréhensible
à moins d’ad-mettre une forte réduction du moment flEn
phénomène
peu
probable
car le moment de la terre rare dans lespérovskites TB03 dépend
peu de l’ionB3+.
Notonsseulement que le mode
Cz
est favorisé par les forcesdipolaires.
L’absence d’ordre dansErCo03
confirmeque les interactions T - T sont
plus
fortes dans les alu- minates que dans les cobaltites(nous
étudions actuel- lement la structuremagnétique
deErAI03, qui
estpeut-être
du typeGz
si les forcesd’échange
sontimpor- tantes)
etsuggèrent
d’autre part que l’ordreCz
del’erbium observé dans
ErFe03
etErCr03
n’est pascoopératif [27].
Diffraction
neutronique
souschamp. -
Par dif-fraction
neutronique
souschamp magnétique,
on peutobtenir les mêmes
renseignements
surpoudres
frittéesque par mesures
magnétiques
surmonocristal,
si lechamp
estappliqué parallèlement
au vecteur de diffu-sion
[4].
MÉTAMAGNÉTISME - Nous décrivons tout d’abord les
propriétés métamagnétiques
deTbCo03
etHoCo03.
La direction des moments des ions terres rares est fixée par le
champ
cristallin(0
= 35° et 63°respecti-
vement pour Tb et
Ho).
Unchamp
fait passer d’uneconfiguration Ax Gy
ouGx Ay
à uneconfiguration 7B Cy
ouCx Fy
par un mécanisme deflip.
Si lechamp
est
appliqué
suivant la direction Z de difficile aiman-tation,
les structures AG sont conservées.La
figure
8représente
pourHoCo03
à1,5 °K
la variation des intensités de raies de typesF, G,
C et A.Le
champ
seuil est de l’ordre de 7 000 Oe. Les raies detype A
et Gdisparaissent
auprofit
des raies de type F etC ;
z étant une directiondifficile,
la raie(001)
diminue moins vite que la raie
(111)
et ne montre pas dechamp seuil ;
leschamps
seuils relatifs aux raies(011)
et
(101)
sont différents : dansHoCo03
car 0 >
45°,
c’est le contraire dansTbCo03.
De lamême manière dans
HoCo03,
la raie(010)
de typeCX apparaît
dans unchamp
inférieur à celuiqui
fait appa- raître la raie(100)
de typeCy ;
c’est le contrairedans
TbCo03.
Enfin les raies(110)
et(112)
de type F augmentent : par suite del’anisotropie,
leferromagné-
tisme induit n’est pas
parallèle
auchamp,
donc auvecteur de diffusion.
VARIATION DE
TN
AVEC LA DIRECTION DE H. -Dans
HoC003,
nous avons étudié la variation deTN
en fonction d’un
champ appliqué (Fig. 5).
Si lechamp
est
appliqué
suivant la direction Z(raie 001), TN
nevarie pas
sensiblement,
même dans unchamp
de16 000
Oe ;
si au contraire lechamp
a une compo- sante dans leplan
xy,TN
diminuefortement;
TN
=1,9
oK pour H = lb 000 Oeparallèle
à(111),
TN 1,9
OK pour Hparallèle
à(Ol 1). D’après
la varia-FIG. 8. - Métamagnétisme de HoCo03 à 1,3 °K.
tion
thermique
des intensités des raiesobservées,
la transitionmagnétique
reste du second ordre souschamp.
Cette variation
anisotrope
deTN
en fonction d’unchamp appliqué
permet decomprendre l’élargisse-
ment sous
champ,
de l’anomalie ~, de chaleurspéci- fique
deTbCo03, phénomène
observé récemment par A. de Combarieu et J. C. Michel(~) (Fig. 9)
surun échantillon en
poudres.
Le fait que
H,,
n’influe pas surTN
confirmequ’on
aun modèle
d’lsing :
l’interaction entreS,
etSi
déduitde
S,
par la translationC,
est de la forme(pas
de terme enz).
Structure induite par un
champ
à unetempérature
T
TN.
-HoCo03. -
A4,2
OK unchamp appliqué parallèlement
à z n’induit aucune structure,puisque
zest une direction de difficile aimantation de Ho. Si le
champ
a une composante dans leplan
xy, une struc- ture non colinéaire est induite :Fx Cy
ouCy Fy,
obser-vable
lorsque
lechamp
estparallèle
au vecteur de dif-fusion. Ainsi
(Fig. 10)
on notel’apparition
desraies
(010)
et(100) (2).
ErCo03. -
A1,5
OK les raies(010)
et(100), (012)
et
(102) n’apparaissent
pas dans unchamp
de 16 000 Oe Par contre les raies(110)
et surtout(112)
augmentent.Le
phénomène
est encore observable à4,2
°K et(1) Nous remercions MM. de Combarieu et Michel de nous
avoir autorisés à publier le résultat de leur expérience.
(2) Nous avons effectué la même observation dans HoAI03.
FIG. 9. - Chaleur spécifique de TbCo03 sous champ.
FIG. 10. - Influence d’un champ sur HoCo43
et ErCo03 3 à 4,2 oK.
amène aux conclusions suivantes : z est une direc- tion de facile aimantation et par suite l’ordre dans
ErCo03
àplus
bassetempérature
est sans doute coli- néaire suivant z ; il existe une direction duplan
xyqui
est assez facile(0
= 0 ou 900 car on ne peut induire de modeCx
ouCy).
Vraisemblablement 0 = 0 cardans
ErFe03
à1,5
oK enchamp
faible[24]
xx dansErCr03 [4] [25]
lechamp d’anisotropie
de l’er-bium dans le
plan
XZ est très faible(inférieur
à12 000
Oe).
Le résultat ci-dessus concernant le tenseur g de l’erbium est en accord avec des mesures de
suscepti-
bilité d’un monocristal deErFe03 [26] :
gz > gx > gy.Notons que la
symétrie
du site de terre rare(miroir
parallèle
àxy)
se reflète sur le tenseur g : si l’aniso-tropie
estimportante, l’ellipoïde représentatif
a songrand
axeparallèle (Tb, Dy, Ho)
ouperpendiculaire
(Er)
au miroir xy.376
Conclusion. - Par diffraction
neutronique
souschamp,
nous avons montré que les orthocobaltites de terres rarespossèdent
lespropriétés
d’un modèled’Ising :
tenseur g trèsanisotrope, métamagnétisme
du type
« flip
», variation deTN dépendant
de ladirection du
champ appliqué.
L’étude
précédente
permet depréciser
lespropriétés
du sous-réseau de terre rare dans les orthoferrites et orthochromites.
1 ° Bien que les rayons
ioniques
deAI3+, Co+,
Fe3 +
etCr3 +
soient assezdifférents,
lespropriétés
duchamp
cristallin au niveau de la terre rare sont ana-logues (résultat
quesuggère
aussi le tableauII ;
les seulesexceptions
semblent êtreTbCr03, DyCr03
et
DyFe03) : ()
= 35° et 63°respectivement
pour Tb etHo ;
z est la direction de facile aimantation del’erbium,
l’ordreCz
étant observé dansErFe03
etErCr03,
mais la direction x n’est pas très difficile(le
champ d’anisotropie
dans leplan
xz est inférieurà 12 000 Oe
[4],
il estsupérieur
à 60 000 Oe dans leplan
xy dansTbFe03).
Ces
propriétés
montrent que la déformation ortho-rhombique
descomposés TB03
est commandée par les ionsT3 +
et non les ionsB3 +
- effectivement l’en-tourage
d’atomesd’oxygène de
ces derniers est tou-jours
très peu déformé. Il n’en est sans doute pas de même dans lesmanganites,
où la déformation ortho-rhombique
estplus prononcée
et n’est pas seulementd’origine stérique,
les octaèdresd’oxygène
étantdéformés par effet Jahn-Teller
coopératif [28].
20 L’étude des structures
magnétiques
des ortho-cobaltites confirme l’existence d’un
couplage
fer ouchrome terre rare. Ainsi la structure
Fx Cy
induiteà
4,2
OK dansHoCo03
par unchamp
est observée dansHoFe03
etHoCr03.
De même l’absence d’ordre de l’erbium dansErAI03
etErCo03
pour T = 1 OK montre quel’apparition
d’une structureCz
dansErFe03
etErCr03
est due aucouplage
des deux sous-réseaux, phénomène suggéré
par Bertaut[29].
30 Les forces
dipolaires
entre ionsT 31
sontimpor-
tantes dans les orthoferrites et orthochromites comme
dans les
orthocobaltites,
lesparamètres cristallogra- phiques
y étant voisins. Enparticulier
l’ordre dugado-
linium dans
GdFe03
etGdCro3
est sans doute dutype
Ay
comme dansGdCo03 :
effectivement lecouplage
Fe-Gd ou Cr-Gd est très faible et lestempé-
ratures de Néel
TN2
voisines de 2 OK.Nous remercions Monsieur le Professeur E. F. Ber- taut de ses conseils.
Bibliographie
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