• Aucun résultat trouvé

Les Terres rares

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Les Terres rares"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00242102

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242102

Submitted on 1 Jan 1904

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

To cite this version:

O. Boudouard. Les Terres rares. Radium (Paris), 1904, 1 (10), pp.106-111. �10.1051/ra-

dium:01904001010010600�. �jpa-00242102�

(2)

106

Les Terres rares.

S ous

le nom de ferTPS rares. on désigne un cer-

tain nombre de sesquioxydes métalliques,

assez voisins les

uns

des antres par leurs pro-

priétés chimiques, que l’oll rencontre simultanément dans divers minéraux, associes

aux

acides silicique, titanique, niobique, tantalique, ou sous forme de

fluorures.

Ces terres avaient déjà fixé l’attention des chimistes à la fin du xviii- siècle, en particulier de Gadolin ; de- puis, elles ont fait l’objet de nombreux travaux. Leur

séparation, rendue très délicate à cause des grandes analogies de ces corps, a exerce la sagacité d’un grand

nombre de savants : hlaproth, Hisinger, Berzélius, Mosander, Bahr et Bunsen, Clcvc est H0153glund, Mari-

gnac, Delafontaine, Lecoq de Boisbaudran, Nilson, Soret, La,vrence Siiiith, A uer de Welsbach, Demarçay, Schiitzenbcrgei est Boudouard, Verneuil et Wyrouboff,

tlob, Urbain t’t LaC0111be, Brauner, Mutbmann, etc.

Cette longue énumération montre combien est diffi- cile la solution de la question. A mesure que les

moyens de séparation des divers oxydes mélanges dans

les minéraux se multipliaient et

sc

perfectionnaient,

on arrivait à augmenter la liste des espèces distinctes,

en dédoublant des oxydes considérés auparavant comme des composés définis, en rectifiant des erreurs, en fai- sant disparaître des espèces admises jusqu’alors, en

lllontrant qu’elles devaient être considérées commc des

mélanges d’autres espèces connues.

Actuellement, ce long et pénible travail n’est pas

encore terminé, et la lumière n’est pas faite dans toutes les parties ; la question avance cependant peu à peu, et la fin du siècle dernier peut être considérée

comme une étape importante. Les chilnistes ont encore

présente à la mémoire la remarquable exposition des

terres rares due à MM. Chenal, Douilhet et Cie, dans laquelle ces industriels mettaient sous les yeux du pu-

blic, non pas quelques grammes de matière, mais des kilogrammes de chacun des sels les plus intéressants des métaux rares.

Les terres rares, qui présentent toutes des carac-

tères analytiques très voisins et qui ne sont plus aujourd’hui rares que de nom, sont caractérisées par l’insolubilité de leurs oxalates en liqueur neutre

ou

faiblement acide. Elles appartienent

au

groupe ana-

lytique de l’alumine et du chrome; par leurs pro-

priétés, elles se rapprochent beaucoup du groupe des alcalino-terreux. MM. Urbain et Lacombe ont montré récemment leur parenté avec le bismuth.

Elles

ne

précipitent ni par l’acide chlorhydrique, ni

par l’hydrogène sulfuré. Le sulfhydrate d’ammoniaque,

les sulfures alcalins, la potasse catistiqiie donnent des précipités d’hydrates blancs, gélatineux, insolubles

dans iin excès d’alcali. Ces hydrates absorbent l’acide carbonique de l’air et décomposent les sels ammonia-

c’aux. Les carbonates alcalins donnent des précipites

de carbonates généralement solubles dans un excès de réactif. Les sulfates sont plus solubles à froid qu’a

ulland.

Elles se subdivisent en trois groupes principaux:

10 Le groupe des terres dont les sulfates doubles

potassiques sont insolubles dans une dissolution satu- rée de sulfate de potasse : cérium, lanthane, groupe

didymique dont les solutions donnent un spectre d’ah- sorption (néodyme, praséodyme, samarium).

2° Le groupe des terres dont les sulfates doubles

potassiques sont peu solubles: europium, gadolinium,

terbium. Les solutions de ces métaux ne présentent

pas de spectre d’absorption. Toutefois l’europium pré-

sente un faible spectre d’absorption que Demarçay

attribua d’abord à un nouvel élément inconnu de ce

groupe ; mais ce spectre n’avant jamais varié d’inten- sité dans les divers fractionnements d’europiiiiii, il

admit qu’on pouvait le considérer comme caractéris-

tique de ce corps tout en réservant sa première hypo-

thèse.

50 Le groupe des terres dont les sulfates doubles

potassiques sont solubles qui colnprend :

Yttrium

Ytterbium sans spectre d’absorption.

Scandium Erbium

fl’h 1. dont les dissolutions présentent Thulium

des bandes

d’absorption

carac-

Holmium des bandes d absorption carac- Dysprosium téristiques.

Seul le premier terlne de la série, le cérium, peut

s’obtenir sans trop de difficultés ; les autres oxydes:

lanthane, néodyn1e, praséody1e, samarium, europium, gadolinium, terres yttriques à poids élevé (holmium, terbium, erbium, ytterbium, thulium, dvsprosium, etc.), yttrium proprement dit, ne peuvent être isolés qu’au prix des difficultés les plus grandes.

*

* *

L’origine des difficultfe due l’on rencontre dans la

séparation des terres rares doit être attribuée à ce qu’il n’y

a

aucune différence caractéristique,

aucune

fonction chimique nette

sur

lesquelles on puisse baser

une

méthode rationnelle: dans l’état actuel de la

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01904001010010600

(3)

qu’en quantité par rapport a la masse totale.

Si, par exemple,

on

fractionne les terres yttriques

par une méthode quelconque, mais efficace, les poids atomique peuvent varier de 45 a 175. On obtient en

générale deux termes extrêmes dans un fractionne- ment, et l’on peut faire bien des hypothèses sur la

nature des portions intermédiaire. C’est ainsi que

Mosander, le premier, scinda l’yttria

en

trois

substances : l’yttria vraie de poids atomique 89,

l’crl)ine de poids atomique 170 ct la lerbine inter- médiaire.

Bahr et Bunsen, Clève et H0153glund doutèrent de

l’existence de la terre intermédiaire ; Delafontaine maintint son existence, et cette opinion finit par pré-

valoir après les travaux de Lawrence Smith, Marignac

et Lecoq de Boisbaudran. Tout réccmment, Demarçay

a isolé dans ce groupe, outre la terre î« de àiarignal-,

une terre incolore qu’il désigne d’abord par le sym- bole E et qu’il appela ensuite curopium.

L’erbine, qui présente

un

spectre d’absorption, fut

considérée comme homogène jusqu’en 1878, époque a laquelle Dclafontainc pensa en avoir isolé un nouvel élément, le philippiull. Le philippium n’existe pas, lnais de nouvelles recherches

sur

les terres SUri-

ques, il résulta que l’crbine était le mélange le plus complexe dont les terres rares eussent donné l’exemple.

En fractionnnant l’erbine, Marignac sépara unc terre

blanche sans spectre d’absorption et sans rapport

avec le philippi11, qu’il appela ytterbium. lilson,

fractionnant à son tour l’vtterbine, isola

une

terre a propriétés analogues, mais de poids atomique faible :

le scandium. Au point de

vue

théorique, le scandium

acquit une renommée énorme, car on le considéra

comme identique à l’ékabore de Mendéléjeff; les autres

terres rares, isolées vers la même époque, étaient cependant tout aussi intéressantes que le scandium : ceci dit, non pas pour retirer de la valeur a un essai de classification naturelle qui

a

eu à la fois des par- tisans et des détracteurs, nlais pour montrer sinlple-

ment que cette classification, qui

a

pu servir de

guide dans la recherche de certains éléments nou- veaux et dont l’eiiiploi

a

été couronné de succès, n’P5t

qu’un essai imparfait auquel

on ne

doit demander que ce qu’il peut donner.

Clèvc et Thalen scindèrent l’erbine en trois sub- stances à spectres particuliers d’absorption : la thu-

line, 1 erbine vraie et l’holmine. Le thulium est l’hol- 111ium sont encore des éléments spectroscopiques.

Lecoq de Boisbaudran est par«’llll d scinder l’hol- miumde Clèye

en

holmium vrai et en dysprosium,

ce

dernier

ne

contenant que quatre bandes de l’ancien bolmium.

de deux composants dans l’erbium Er,, et Erz de

deux composants dans ll’ thulium Tm03B1 et Tm : mais leurs arguments

ne

paraissent pas probants.

Quant à l’vttria proprement dite, Lecoq de Bois-

haudran a montré que, indépendamment des tcrinnes et gadolines qui l’accompagnent constamment,

(Ill

éprouve des difficultés presque insurmontaldes a ia

séparer des terres phosphorescentes qu’il appelle ZOo

et Za. Pour

ce

savant, l’yttria est

line

terre incolore ayant un poids atomique voisin de 89 et dépourvue

de phosphorescence.

Crookes appelle vttine un mélange de terres douées

de fluorescences variées et dont les éléments forment

une famille de corps très voisins, espèces d’yttriums

dont les poids atomiques doivent osciller autour d(1 89;

ces diverses yttrias donnent toutes le même spectre électrique.

Dans le fractionnement des terres yttriques prove- nant des sables lllonaiités de la Caroline du Nord,

Schützenberger et Boudouard ne purent obtenir que très peu d’yttrium u poids atomique 89; comme

limite de leurs fractionnements, ils arrivèrent à

une

terre dont le poids atomique était voisin dl’ 97. Cette limite subsiste, que l’on emploie le fractionnement des

sulfates, la pyrogénation des nitrates, le fractionne- ment des acétviacétonates dans l’alcool et le benzène.

Si,

au

contraire,

on

fractionne les éthylsulfates,

comme

l’a fait Urbain, on peut finalement scinder cette terre

en yttrium de poids atomique voisin de 89et

en

ter-

billes dont le poids atomique a atteint 132. Cette limite de fractionnement (U7) était analogue il la philippine de Delafontaine.

*

* *

Les méthodes de séparation des terres rares, dont

on

fait usage avec plus

ou

moins de succès, sont les

suivantes:

Jo Parmi les sulfates douldes a !)ase de potasse qu’elles peuvent donner, les

uns

sont a peu près ill- solubles, surtout

en

présence d’un excès d(1 sulfate de

potasse, tandis (Iiie les autres sont solubles (groupes cérique et yttrique);

2° (certains formiates sont insolubles, d’autres sont

solubles (terbines):

3° Les nitrates soumis a

une

calcination ménagée

se décomposent plus

ou

moins vite,

en

donnant

d’abord des sous-nitrates solubles ;1 chaud et cristalli-

puis du, sous-nitrates insolubles, et enfin de

l’oxyde (terres erbiques):

(4)

4° En fractionnant la précipitation des hydrates

par l’ammoniaque, on déplace de préférence l’un des oxydes avait les autres (yttria);

3° On soumet certains sels (sulfates, acéhiacéto- nates, éthylsulfates)

on

·uls doubles (nitrates ammonia-

caux, magnésiens) contenant un mélange des terres a

des cristallisatioils fractionnées (groupe didymique;

samarium, europium).

Avec

ces

procédés, la séparation n’est jamais im- médiate, et les opérations doivent être répétées un grand nombre de fois. Le travail de la séparation présente des difficultés de plus en plus grandes à

mesure qu’il s’effectue, et il finit par demeurer sta- tionnaire. On a alors atteint la limite de fractionne-

ment que la méthode peut donner, et, si l’on veut aller plus loin, il faut alors changer de procédé : la diffi-

culté du problème si complexc de la chimic des terres rares réside dans l’interprétation exacte de la nature

de ces liiiiiics de fractionncment. Il est difficile d’ail- leurs de formule des règles précises

sur

la manière

dont un fractionnement doit être conduit; la façon d’opérer varie avec la plupart des méthodes ; elle dé-

pend essentiellement des réactifs dont on fait usage

et du degré de complexité des mélanges que l’on fractionne.

Pour faire un fractionnement efficace, il n’est pas nécessaire de diviser indéfiniment sa matière. Ce pro- cédé, que l’on est tenté de suivre tout d’abord quand

on n’a pas suffisamment l’habitude des fractionne- lnents, donne le plus souvent de déplorables résultats,

à moins que la méthode ne donne par elle-même des

séparations très efficaces.

Tout fractionnen1ent doit être suivi de très près

par un caractère ou des caractères bien précis. On pourrait à la rigueur suivrc la marche des fractionne- ments par un caractère quelcontlue, physique ou chimique : indices de réfraction, mesures d’angles

de cristaux, densités, etc. On emploie généralement

la détermination des poids atomiques et l’observation

spectroscopique.

Poids atomiques.

-

Le principe de la méthode consiste à transformer

en

oxyde un poids déterminé

de sulfate anhydre. L’opération est très simple et très rapide. Si on suppose l’élément tri valent et si on

appelle P le poids de sulfate anhydre, p le poids

d’oxyde correspondant, les équations suivantes con-

duisent a la valeur du poids atomique :

Spectroscopie. - Les terres rares présentent trois

sortes de spectres : 1 ° des spectres de lignes; 2° des

spectres de phosphorescence ; 50 des spectres d’ab- sorption.

Pour suivre la marche des fractionnements, rem-

ploi des spectres d’absorption est très com1ode est très

rapide. Seulell1ent, cette méthode ne peut ètre appli- quée que pour les terres dont les dissolutions ou les

composés sont colorés (groupes didymique et erbique) ;

cette restriction limite l’emploi de la méthode qui

facilite cependant la séparation des terres, si on la combine judicieuselllellt avec des méthodes chimi- ques. Marignac, qui fit des travaux remarquables sur

la séparation des terres rares, ne fit guère usage que du spectroscope a absorption et des méthodes chi-

miques.

L’emploi des spectres de lignes ou de phosphores-

cence est beaucoup plus délicat.

Si l’on doit attacher une grande Îl11portanee aux

déterminations d’ordre spectroscopique, cette méthode

doit cependant être subordonnée à la détermination des poids atomiqucs. A l’appui de cette thèse, je men-

tionnerai les opinions de Delafontaine et Crookes.

Delafontaine indique que dans ses recherches

sur

la

gadolinite et la samarskite, il a toujours donne une grande importance a la détermination des poids ato- n1iques, et le savant physicien anglais dit : « Les con-

clusions de l’analyse spectrale per se sont sujettes à

de graves causes de doute, à moins qu’à chaque

instant la spectroscopie ne donne la main a la chi-

mie. La spectroscopie peut nous donner de précieux renseignements, mais la chimie doit après tout être

la cour suprême d’appel. » Antérieurement, Soret aBait annoncé qu’il est peut-être prématuré d’affirmer

l’existence d’un élément nouveau quand il est encore i1possible de l’isoler et d’en déterminer les caractères

chimiques, en se basant seulement sur une unique

raie d’absorption.

En 1900, le Congrès international de Physique

a adopté la proposition suivantc de M. de Graamont :

« Aucune nouvelle substance ne pourra être décrite

comme un élément avant que son spectre d’étincelle ait été mesuré et reconnu différent de celui de chaque

autre corps simple connu ». A ce sujet, il importe de rappeler que la première application de cette règle

eut pour résultat la découverte du radium : cet élé- ment est caractérisé par un spectre d’étincelles spé-

cial de 15 raies qui ont été entièrement étudiées est mesurées par Demarçay.

En résumé, la méthode de détermination des poids atomiques, fondée uniquement sur l’emploi de la balance, donne une idée plus exacte de la marche des fractionnements effectués dans la séparation des terres

rares, et l’étude spectroscopique devient un moven de contrôle et de confirmation des résultats obtenus.

Étant donnée la sensibilité extrême de la méthode

(5)

précieux procédés d’investigation d’ordre chimique.

*

* *

Les minéraux auxquels on peut s adresser pour l’extraction des terres rares sont assez nombreux.

D ailleurs ces terres sont très disséminées dans la nature : Cossa a observe leur présence dans les os,

dans les cendres de hèlr13, de l’orge, du tabac; Schia- parelli et Perroni, dans les cendres des résidus d’éva-

poration de l’urine d’homme. Crookes a reconnu

l’v t tria par l’examen des spectres de phosphorescence

dans la calcitc, le zircon, l’apatitc, l’anglésite, la ina- gnétile, la celcstinc, le corail et l’eau de mcr.

Voici quelques données relatives aux principaux

minéraux exploites pour l’obtention des terres

rares.

La Cél’ite, relativelnent assez abondante, que l’on trouve dans le gneiss de B0153stnaes en Suède, se laisse envisager comme

un

hydrosilicatc répondant à la for-

111ll1C 3SiO2,2M2O3,3H2O,

-

M2O3 étant

un

mé-

lange de sesquioxyde de cérium, lanthane, didyme.

L’orthite, trouvée

ati

Groenland, est

un

silicate

d’alumine contenant 12 pour J 00 d’oxyde de cérium

et de lanthane.

La gadolinite se trouve disséminée dans le granit d’Ytterby en Suède et de Brevig en Norvège: c’est

un

silicate hydraté d’yttria, d’erbine, de cécrium,de di-

dyme, de lanthane, de glucinium l’l de chaux. Le

minerai d’Ytterby, d’après K0153nig, eontiolt de 40 à 60 pour 100 de terres rares :

La samarskite, rencontrée à Miosk, dans l’Oural d

l’oxyde

bique et aussi a d(1 l’acide tantalique (samarskite de la Caroline du Nord ) : le,, terres rares sont dan; la pro-

portion d’environ 13 pour 100.

L’euxénite d’ .Brendal fist

un

titaniobate d’yttria.

d’erbine et de cérium (de 20 a 50 pour 100 de terres

rares).

L’0153schynite de Miosk est un fluotitanoniobate awc

40 pour 100 d’oxydes rares.

L’yttrotitanite est

un

silicotitallte de chaux et

d’yttria.

La fliiocéi-ite est dll fltiorure de cérium

avec

llll 1)cll

d’vttrium ; elle a été trouvée à Finbo dans une gangue de quartz et d’albite.

L’yttrocérite est du fluorure dl’ calcium

avec

15 pour 100 de cérium et de lanthane et 8 pour 100

d’yttrium.

Le xénotime est un phosphate d’yttria que r ou

trouvc à Hitteroë, Ytterhy (Suède), dans la vallée de Brunnen (Saint-Gothard) :

La monazite et les sables ntonazites sont des mine-

rais qui ont acquis, pendant

ces

dix dernières années,

une importance considérable due

au

développement de l’éclairage

au

gaz par le procédé Auer.

La monazite est essentiellement

un

phosphate anhydre de cerium, lanthane et didyme dont la compo- sition peut

se

représenter par la formule

(Ce,La,Di)2O5P2O5.

Elle contient toujours des quantités variables d’oxyde

de thorium (nu peut y exister

sons

forme de silicale,

comme dans le (horite

ou

l’orangite,

ou sous

forme de phosphate, formant

Ull

set double

wm’

te phosphate de cérium, ou bien

comme

mélange isomorphe. Elle

con-

tient un peu de zircone, d’alumine, de magnésie, de chaux, d’oxyde de fer. manganèse, étain et plomb, ainsi que de petite quantités d’acide titanique et de fluor.

Elle cristallise en prismes clinorhimbiques, translu-

cides

ou

transparents, d’une couleur jaune miel, jaune rougeâtre, brunâtre ou verdâtre, à reflets faiblement

résineux: il paraîtrait que les fragments brunâtres

eu

verdâtres sont plus riches en oxyde de thorium.

La monazite a été trouvée

en

grande quantité

aux

États-Unis, au Canada et au Brésil. Elle a été signalée

en

Angleterre dans les Cornouailles. On l’a rencontrée en Suède, en Norvège, en Russie dans les monts Hmen

et dans les placers de la rivière Sonarka. On en a trouvé en France près du l’uv.

Italie chacun de ces gisements, la monazite est un

(6)

des constituants secondaires des rochcs éruptives, granits et gneiss. Les gisements les plus importants, États-Unis, Brésil, Sihérit--B ctc., proviennellt de la désagrégation des roche primitives,

sous

l’influence des intempéries, des phénomènes d’érosion, etc. - en général, ils

se

trouBent localisés dans les lits ou à la

source des petites rivières,

au

bord de la lnel’. La

nlonazite, provenant de la destruction de ces roches,

se trouve mélangée à un certain nombre d’aiit1-es

minéraux, lesquels forment avec elle

lc

qu’on nomme

commercialement les sables monazités. Ces minéraux variés sont le zircon, le xénotinlc, le fergusonite, le sphènc, le rutile, le grenat, la broohitc, l’apatite, la magnetite, le corindon, la saluarskite, la gadoli-

nite, etc.

Les gisements les plus importants, actuellement connus, peuvent se diviser en deux groupes : I" gise-

ments des États-Unis et du Callada ; gisements du Brésil, de la Colombie et de la République Argen-

tine.

La Baleur marchande des sables monazités varie selon la teneur en thorium. Ceux de la Caroline du

Nord, par exemple, contenant 70 pour 100 de mona-

zite vraie, étaient livrés dans les ports de cet État à 0 fr. 40 la livre anglaise de 455 grammes, le prix

étant modifié en plus ou en nloins pour chaque unité

de monazite au-dessus ou au-dessous de la garantie.

La préférence du marché est actuellement en faveur des sables nlonazités brésiliens qui sont ordinairement

plus riches en oxyde de thorium, contiennent des

quantités assez notables des oxydes du groupe yttria et exigent moins-de frais d’extraction.

En 1894, le sable monazité valait 5000 fr. la tonne et le nitrate de thorium 2000 fr. le kilog.

1895, lc sable monazitè valait 1250 fr. la tonne et le nitrate de thorium 1000 fr. le kilog.

1897, le sable monazité Balait 500 fr. la tonne et le nitrate de thorium 80 fr. le Lilog.

Actuellenlent le prix du kilogramme de nitrate de

thorinm a encore beaucoup diminue.

Le sable monazité est donc un mélange de diffé-

rcnts minéraux très denses. Il contient en cfict : 1° La monazite proprement dite en grains jaune miel, phosphate de terres rares contenant le thorium

en faible proportion

2° Des grains rouge rubis, transparents, qui consti-

tuent une variété particulière de grenats (silicate de fer, alumine, magnésie et manganèse) ;

50 Des grains noirs plus ou lnoins foncés (fers ti tanés) ;

40 Des minéraux contenant du tantale et du zirco-

nium;

5° Du sable ordinaire, du quartz et des feldspaths.

Les analyses suivantes, effectuées par M. Séquard,

directeur de l’usine Chenal, Douilhct et Ci,,, montrent la composition complexe de cette matière.

Los analyses 1 et II se rapportent à de Forangite et

à de la thorite, silicates hydrates de thorium, uranium

et fer.

III. Échantillon moyen prélevé sur 10 000 kilo-

grammes d’un sable monazité, très 11n, jaune miel,

venant très probablement de la Caroline du Nord et

enrichi par un traitement particulier en lavant

une

partie des grenats et fers titanes.

(7)

Caroline Nord.

V. Grenats; grains roses, transparents, du même sable.

YI. Fcr titané; grains noirs brillants donnant une

poudre grise; même origine.

ill. Grains bruns, poudre brune; même origine.

L’analyse IV montre que la tcncur en thorine de la monazite pure n’atteint pas 7 pour 100, alors que la

proportion dcs autres oxydes rares est dix fois plus

considérable. La proportion est sensiblement la même dans le sable monazité (analyse III). Il en résulte que les résidus de la fabrication industrielle du nitrate de

thorium en partant de la monazite constituent une source inépuisable d’oxydes considérés jusqu’à

ces

derniers temps comme terres l’arcs.

1l’al)res NI. Séquard, voici la teneur celltésimale en

D’après les recherches toutes récentes de MM. Urbain

et Lacomhe, les saines monazités renfermeraient

1

100 000 d’oxyde d’europium.

O. BOUDOUARD,

Docteur

es

sciences.

REVUE DES TRAVAUX

Radioactivité.

Sur l’actinium1.

-

Quelques années après les premières publications de M. A. Debierne sur l’acti-

nium, Q’l. Giesel annonça l’existence d’une substance radioactive qu’il désigna d’abord sous le nom d’Ema- nationkörper, puis dernièrement sous le nom d’éma- nium. Les analogies frappantes qui existent entre la

substance de M. Giesel et l’actinium indiquent nette-

ment qu’il y a identité entre les deux substances.

L’actiniun1 est entraîné dans la précipitation des

sulfates insolubles, en particulier dans celle du sul- fate de ba1-ytc; il précipite par l’acide oxaliquc avec

les terres

rares.

Dans la suite des traitements, on

con-

state que l’activité se concentre dans les terres cériqucs

et que, dans celles-ci, la portion cérium est plus active

que la portion lanthane, didyme. C’est avec ces sub-

stances, dont la coinposition est variable au point de

r ne chimique, quc M. Debierne

a

étudié les propriétés

radioactives de l’actinium, et jusqu’ici il n’a pu trou-

v cl’ aucun

fait établissant une différence dans la nature de la radioactivité de ces différents échantillons.

Au point de vue radioactif, si le rayonnement émis

par l’actinium est peu différent de celui du radium,

son

émanation permet de le caractériser facilement.

Elle

se

dégage très facilement des composé solides,

et l’ionisation qu’elle produit est beaucoup plus grande

que celle produite par le rayonnement du corps solide.

La loi de décroissance de l’émanation est caractérisée par une diminution de moitié en 4 secondes, et celle de la radioactivité induite par unc diminution de moitié en 40 minutes. Miss Brooks a trouvé, pour la

constante de temps de décroissance de la radioactivité induite provoquée par unc substance provenant de

M. Giesel, le même nombre que celui indiqué précé-

demment par M. Debierne. Ce dernier point confirme

l’identité des corps obtenus par M. Debicrnc d’une

part, et par M. Giesel de l’aiitre.

Le nom d’actinium doit donc ètre uniquement employé pour désigner cettc substance radioactive, et

tous les travaux publiés sur l’ Emanationskörper et

l’émanium se rapportent a l’élément radioactif acti- nium.

Des colorations produites par les rayons de Becquerel (application à la cristallogra- phie ; détermination colorimétrique de la radioactivité)1.

-

Au mois de juin dernier,

MM. C. J. Salomonsen et G. Dreyer avaient attiré 1’at- teiitioii

sur

la forte coloration produite dans le, plaques

de quartz exposées

an

rayonnement du radium, phé-

nomène remarqué déjà par

un

grand nombre d’obser- vateurs. Examinées par la méthode pyro-électrique de

JBundt. les taches ainsi produites

ne

présentent pas la moindre trdt’l’ de structure à macleb. D’autre part,

l’examen minutieux d’un assez grand nombre de

Références

Documents relatifs

Quelle que soit la méthode utilisée pour la séparation du groupe des terres rares, on obtient finalement une solution (ou un précipité) contenant à la fois le mélange des

Quelle quantité de chlorure d'hydrogène faut- il utiliser pour obtenir un mélange stoechiométrique correspondant à la réaction précédente?. Quelle quantité de dichlore obtient-on

Dans la CEE, en 1994, les survêtements de sport étaient pour 44% en coton, pour 25% en polyester, pour 18 % en acrylique et pour 10% en polyamide.. Calculer la masse molaire

Détermination de sections efficaces de réactions procédant par interaction directe dans la région des terres rares...

 Les minéraux enrichis en terres rares lourdes sont plus recherchés mais ils sont moins fréquents dans la nature..  Les terres rares doivent être séparées une à une en

Une solution aqueuse acidifiée (HCl 0,5 M (mol/L)), de volume 100 mL, contient un mélange de terres rares (sous forme ionique trivalente associée aux ions chlorures). Conclure sur

Les lanthanides (Ln), qu’on nomme souvent encore les terres rares (TR en y ajoutant le scandium, l’yttrium et le lanthane), même si elles ne sont pas si rares que cela, représentent

*/ Un volume V 2 de l’ester considéré. On obtient alors un mélange réactionnel initial de volume total V T = 49,2 mL. Expérimentalement on suit l’évolution de la