C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
J ORGE B OSCH
M ARTA S AGASTUME
Catégories de variétés abstraites
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 19, n
o4 (1978), p. 369-385
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1978__19_4_369_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1978, tous droits réservés.
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CATEGORIES DE VARIETES ABSTRAITES
parJorge BOSCH
et MartaSAGASTUME
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XIX-4
( 1978 )
1. INTRODUCTION.
1.1.
Terminologie.
Cet article est le
développement
de notre Note[0],
avecquel-
ques
légers changements.
Lestopologies
de Grothendieck seront appe- léesG-topologies ;
leur définition est celle de[2].
Dans tout cequi suit,
Ens est lacatégorie
des ensembles et des fonctions etG-Ens
est la G-topologie qu’on
obtient sur Ens enajoutant,
commeCov ( G-Ens ) ,
la fa-mille des
ensembles (D
demorphismes
tels que, pourchaque 0 ,
les ima-ges des fonctions appartenant
à 0
recouvrent au sens habituel un cer-tain ensemble
UO.
On fera usage des foncteurs et transformationsgéné-
ralisés introduits par Ehresmann[3] :
Un foncteurgénéralisé F ,
de lacatégorie
C dans lacatégorie C’ ,
associe àchaque morphisme
deC
uneclasse non vide de
morphismes
deC’ ,
de tellefaçon
que, si e est l’uni- té del’objet
A deC , F (e )
est la classe des unités desobjets
deF(A);
et si h =
g o f
dansC ,
alorsF(h) = F(g)oF(f)={z|EuEF(f) et EvEF(g)
avec z =vou}.
Notre définition de transformation
généralisée
seralégèrement
dif-férente de celle de Ehresmann: Si F et
F’
sont des foncteursgénérali-
sés de C dans
C’ ,
une transformationgénéralisée t
de F dans F’ as-socie à
chaque objet
A de C une classe demorphismes qui
ont pour sour-ce un
objet
deF(A )
et pour but unobjet
deF’(A )
de telle manière que :(i)
Pour toutX E F (A ) ,
il existe au moins une flèche det(A)
dontla source
est X ;
(ii) Si X EF(A), X’EF(B), Y EF’(A), Y’EF’(B), u:X-
Y avecuEt(A),
v : X’- Y’ avecvEt(B)
etg E F ( f )
avecf: A , B
etg : X - X ’ ,
alors il existe
f’:
A-B
eth :
Y , Y’ tels queh E F’(f’)
ethou=vog.
On compose les transformations
généralisées
deC
dansC’
par la f orm u le :On obtient ainsi une
catégorie
dont lesobjets
sont les foncteursgénéra-
lisés de C dansC’
et dont lesmorphismes
sont les transformationsgé-
néralisées entre ces foncteurs. Si le second foncteur F’ est constant, alors pourchaque XEF(A)
il y a exactement unmorphisme
appartenant àt(A )
dont la sourceest X .
Une transformation
généralisée
t: F - F’( foncteurs généralisés
de
C
dansC’ )
telle que, pour toutobjet
A deC
et pour tout hEt(A) ,
h soit un
isomorphisme
dansC’
sera diteéquivalence faible
de F dans F’.Un foncteur
généralisé
de laG-topologie
T dans laG-topologie
T ’ est un foncteur
généralisé F: Cat T - Cat T’
tel que les deux con- ditions suivantes soientremplies :
( i )
Pour tout ensembleet pour
chaque X f F (V ), si (D
est la famille de tous lesmorphismes
de la forme g : Y-X avec
gEF(Oi)
pour au moins unindic e i ,
alors(OECovT’.
( ii) Soit
s’il existe dans
Cat T ’ un objet
non-initial A et desmorphismes
alors il existe
tels que le
diagramme
suivant soit unproduit
fibré dansCat T’ :
Si on a un
diagramme qui
est unproduit
fibré dansCat T :
alors il existe un
diagramme
deproduit
fibré dansCat T’ :
avec ri , ri
valeurs du foncteur F etfiEF(Oi), ficF(Oj).
1.2.
Théorème de
Kan surl’existence de limites.
Il y a une notion évidente de limite pour un foncteur
(ou
un co-foncteur) généralisé
par rapport à une transformationgénéralisée,
et lethéorème d’existence de Kan
[ 4]
est valable sous la forme suivante :Théorème
de Kan pour lesfoncteurs généralisés
dans Ens . A toutfonc-
teur
généralisé F :
C , Ens onpeut associer,
defaçon canonique,
un en-semble A et une
trans formation généralisée
t de sorte que A soitlimite
dire cte de F par
rapport
à t .La démonstration suit le schéma de celle
de [4].
Dans l’ensem-ble des
triplets (U, V, x )
tels queon définit une relation
(réflexive
ettransitive), notée -,
par la condi- tion suivante :(ti, V,x)-(U, V’,x’)
ssi il existe desmorphismes f :
U --> U’et
g : V -
v’ telsque g E F ( f )
etg(x)=x’.
Soit R la relation
d’équivalence engendrée
par - :ssi il existe une suite finie de tri-
Plets t0,...tn telle
queoù
S
est définie par :Soit
A l’ ensemble quotient
par R. On définit une transformationgéné-
ralisée t de F dans le foncteur «constant» de domaine
C et «valeur» A
en définissant
t(U)
comme étant l’ensemble desapplications
données par
où la barre
indique
la classed’équivalence
par rapport à R . Alors A estla limite directe de F par rapport à t .
Dans la
suite,
nous écrivonssimplement
«limite » au lieu de li- m ite directe ».2. ATLAS ABSTRAITS.
2.1. DEFINITION.
Un atlas
abstrait est untriplet (F, X, s) ,
où F estun foncteur
généralisé
de laG-topologie
T dans laG-topologie T , où X
est une limite de F par rapport à une transformation
généralisée t
et oùs est une
équivalence
faible de F dans le foncteuridentique
sur CatT ;
ceci
implique
queCat T
doit être unesous-catégorie
deCat T .
Nous di-rons
que X
est lesupport
del’atlas
abstrait et que t est latrans forma-
tion associée à cet atlas.
2.2.
Application
auxatlas différentiables.
Nous dirons
qu’un
atlasD
. différentiable de classeCr
ouC’-atlas
au sens de
[5] ,
esthéréditaire
si les deux conditions suivantes sontremplies :
( i ) Si OED, avec O:A-U, si B C A
est un ouvert etVCU
unouvert,
alors O 1 B E 8 et § 10 -1 (V)E , Q .
(ii) Si OED, avec 0 :
A -U ,
pour tout espace de Banach E inter-venant dans la définition de
d ,
pour tout ouvert V C E et pour toutC’- isomorphisme f: U-V,
on afoOED.
Soit à
unCr-atlas
héréditaire. Nousappellerons Cat T
la caté-gorie
dont lesobjets
sont les buts des cartesde Ct
et dont lesmorphis-
mes sont: les
changements
de carte deQ ,
les inclusions entreobjets
de
Cat T ,
et lescomposés (en
nombre finiquelconque)
de telsmorphis-
mes. Soit Cov T la famille des ensembles de
morphismes
deCat T qui
recouvrent un certain
objet
de Cat T au sens habituel. On obtient ainsi laG-topologie T .
Soit T’ la
G-topologie
que nous avonsappelée
G-Ens(1.1).
SoitF le foncteur
généralisé
de T dans T construit de lafaçon
suivante :- Si U est un
objet
deCat T, F (U)
est la classe des sources descartes dont le but
est U .
- P our un
morphisme O: U-V
dansCat T ,
onenvisage
trois cas:s i
cp
est uneéquivalence (changement
decarte ), F(q5 )
est la classe desidentités des
objets
appartenantà F(U)nF(v;siO
est uneinclusion,
alors pour tout v’ tel que
fi,,:
v’ - y’ soit une carte de(1 ,
on poseraU’= f-1V,(U) , et
l’on définitF ( cp)
comme étant la classe de toutes lesinclusions de la forme
U’ C V’ ; si q5
est uncomposé d’équivalences
etd’inclusions,
on définitF(O)
de manièreévidente,
en prenant tous lescomposés possibles.
Soit X l’ensemble
sous-jacent
à l’atlasS Alors X
est limite de F par rapport à une transformationgénéralisée t qui,
àchaque objet
U de
Cat T ,
associe l’ensemble des inclusionsU’ C X ,
où U’ parcourtF (V ).
Soit maintenant s la transformationgénéralisée
de F dans lef oncteur
identique
sur Cat Tqui,
àchaque objet
U deCat T ,
associela classe des cartes de
à
dont le but estU :
c’est uneéquivalence
faible.Le
triplet (F,X,s)
est un atlasabstrait, de support
X et detrans formation
associée t .2.3. Sous-catégories inclusives.
Nous
appellerons
ainsi i toutesous-catégorie
D deC
telle queOb(D)= b(C)
et que, pour desobjets quelconques
Aet B
deD,
l’en-semble
D(A,B)uD(B,A)
ait auplus
un élément.L’exemple typique
desous-catégorie
inclusive est la sous-caté-gorie
deEns
dont lesmorphismes
sont toutes les inclusions.2.4.
Cr-catégories.
Soit
S
un ensembled’espaces
deBanach ;
unecatégorie
sera diteCr-catégorie
detype S
si sesobjets
sont des ouverts des espaces deS
et si ses
morphismes
sont soit desCr-isomorphismes,
soit desinclusions,
soit des
composés
de telsmorphismes (en
nombre finiquelconque),
avecla
propriété
suivante :Tout ouvert inclus dans un
objet
est unobjet,
toutes les inclusionsentre des
objets
sont desmorphismes
et toutCr- isomorphisme
d’unobjet
sur un ouvert d’un espace appartenant à S est un
morphisme.
Une
C’-G-topologie
detype
S est uneG-topologie
T telle queCat T
soit uneCr-catégorie
de type S et queCov T
soit la famille des ensembles demorphismes
recouvrant au sens usuel unobjet
de Cat T.2.5. THEOR EME.
Soit ( F, X , s ),
avecF :
T -G-Ens , un atlas abstrait,
de trans formation
associée t,tel
que :(i)
T est uneCT-G-topologie
detype S.
(ii)
Fprend
ses valeurs dans unesous-catégorie inclusive
deAlors il
existe unCr-atlas héréditaire (î
detype S, dont l’ensemble
sous-jacent
est X et dontles
cartes sontles composés
de laforme
et
où g
est la restrictionde g
à sonimage.
DEMONSTRATION. Nous prouverons d’abord que, pour tout
f:U1-U2
dans
Cat T
et pour toutgEF(f), l’application g
estinjective. Suppo-
sons g:
v1- V 2 .
Comme s est une transformationgénéralisée
de F dansle foncteur
identique
surCat T ,
il existePar définition d’une transformation
généralisée,
il existe unmorphisme
Mais
f ’ (étant
unmorphisme
deCat T )
estinjectif,
et h estinjectif
parce que s est une
équivalence
faible.Donc g
estinjectif.
Soit maintenant
vEF(U)
etappelons t(U)v:v-X l’unique
application
desource V
appartenant àt(U).
Nous prouverons que cetteapplication
estinjective.
Il suffit de faire la démonstration dans le casoù X
est la limite de F par rapport à t construite de manièrecanonique
par
application
du Théorème de Kan(1.2). Supposons
Alors il existe une suite de
triplets t0, ... ,tn,
telle que, avec les nota-tions de
1.2,
P our n
= 0 ,
on a x - y .Supposons n = 1 ;
donc il existePar
l’hypothèse ( ii )
de l’énoncé duthéorème,
on a g =1 v ,
donc x = y.Supposons
maintenant n = 2 . Alors il existe(U1,V1,x1)
tel que l’un des cas suivants soit vérifié :Dans la
suite,
on supposetoujours gi
éDans le cas
( a ) ,
on aavec
g2(g1(x))
= y . Mais92 - 91 = 1V,
donc x = y . Le cas(b)
estanalogue.
Dans le cas( c ),
il existeMais
d’après
cequ’on
aprouvé
au début de cettedémonstration, gl
estinjective,
etd’après l’hypothèse (ii), gl - g2 ;
donc x = y . Le cas(d)
est
analogue.
Cn démontrera par induction que, s’il existe une suite de n tri-
plets t0,...,tn
avec lespropriétés déjà énoncées,
alors x=y. Ceci vient d’être démontrépour n = 0, 1 , 2. Supposons-le
vraipourn> 2 ,
etsupposons
qu’il
existe une suitet0, ... , tn+1
delongueur
n+1 avec lespropriétés
énoncées. S’il existait unindicej
tel queon aurait une suite de
longueur n
avec les mêmespropriétés,
car la re-lation - est
transitive ; donc,
en vertu del’hypothèse d’induction,
le thé-orème serait démontré.
Alors,
enremplaçant
lesymbole -
par uneflèche,
il ne reste à considérer que les deux cas suivants :
Dans le cas
( 1 )
on a undiagramme
non nécessairement commutatifavec
Mais,
comme s est une transformationgénéralisée,
il existefl’, f2
dansCat T tels que le
diagramme
suivant commute :Comme
g1(x)= g2(x2)=x1,
on aW=gl(V)ng2(V2)
non vide.g1,
g2
étantinjectives,
lediagramme
suivant est unproduit
fibré :où gi(i
=1,2 )
est la restrictionde gi
à sonimage. Donc,
par défi- nition d’un foncteurgénéralisé
d’uneG-topologie
dans une autre( 1.1 ),
il existe un
objet
U deCat T
etun V E F(U )
tels que, sion a un
diagramme
deproduit
fibréSoit
h:W-V
tel quek,
o h =gi1 ( i
=1 ,
2),
donnécanoniquement
parceque V
est unproduit fibré V
X1
V 2
e t soitx’1=h(x1).
Alorsv1
2 1A insi,
on a la suite suivante de n+1 termes, allant de( Ü, V, x)
vers( U, V,y):
où l’on a deux
flèches
consécutives demême
sens ; on est donc ramené à une suite delongueur n ,
cequi
donne x = y . Pour le cas(2),
la dé- monstration estanalogue.
On a
prouvé
que, pour toutobjet
U deCat
T et pour tout gf t ( U ),
g est
injective.
Si l’onappelle g
la restrictionde g
à sonimage,
il ex-iste des cartes h o
g-1 ,
avec h e s( U ) ,
et leurs domainesrecouvrent X .
Il reste à examiner les
changements
de cartes. Soit des carteshl
og1-1
et
h2
o921
demême domaine A
et de butsU1 , U2 respectivement.
Ondoit démontrer que le
composé
est une
Cr_équivalence.
Il est évidemmentbijectif,
donc il suffit de mon-trer que c’est localement un
isomorphisme
de classeCr .
SoientD’où
g1(YI)= g2(Y2)’
et commegi Et(Ui)Vi ,
on aIl y a donc une suite
avec
A lors ,
pourchaque
i =1,
... ,n-1 ,
il existe unmorphisme f
i appartenant àet un
morphisme ai
appartenant àavec
aiEF(fi)
tel quePar définition d’une transformation
généralisée,
pourchaque i = 1 ,
... , n, il y a unisomorphisme mi : Zi-Wi
tel quemi
eS (Wi)
dansCat T ;
nousprendrons m1= h1, rnn
=h2 .
Encore par la définition d’une transforma- tiongénéralisée,
il existefi,
de même source etmême
butque f
i(pour
i =
1, ... ,
n-1),
tel que le carré formé parest commutatif.
Compte
tenu de ce fait et de(*) ,
on voitqu’il
existedes ouverts
et des
Cr-isomorphismes fi(i
=1 ,
... ,n-1 )
telsque fi
soit la restric- tion defJ i
àWi’
etWi+1
et lesfi
ou leurs inverses( convenablement
choisis pour
chaque i )
donnent parcomposition
unCr-isomorphisme
Soit maintenant
x1EW1
et soity’=h1-1(x’1).
Par commutativité des c arrésm i, ai , mi+1’ fi ,
il existey2EZn,x2EWn
tels queMais,
commeai EF( fi),
on adonc
De la seconde formule
(**)
et de(***)
on déduit:Alors le
Cr-isomorphisme f"
coïncideavec k
dans unvoisinage
dexl ,
ce
qui
montreque k
est localement unCr -isomorphisme.
2.6. PROPOSITION.
Soit Q
unCr-atlas héréditaire (au
sensde
2. 2),
d’ensemble sous-jacent X ,
et soit(F, X, s) l’atlas
abstraitqui lui
estassocié
par la méthode
de2.2,
avecF : T - G-Ens . Alors, (F, X , s ) véri fie
leshypothèses
duThéorème 3.1,
etl’application de
cethéorème
à( F , X , s ) donne l’atlas cr.
En
effet,
si S est l’ensemble des espaces de Banach intervenant dans la définition de l’atlas8,
laG-topologie
T vérifie la condition(i)
de
2.5 puisque D
esthéréditaire,
et le foncteur F vérifie la condition( ii)
de 2.5 par construction( 2.2 ).
Le reste de la preuve est évident.3. MORPHISMES D’ATLAS ABSTRAITS.
3.1. DEFINITION. Etant donné une classe C d’atlas abstraits
telle que
F1 ,
pour tout1 c I ,
soit un foncteurgénéralisé
de laG-topologie
T
i dans laG-topologie
T(avec
Tconstante),
on dira que laG-topolo- gie K
estintermédiaire
pour laclasse C
si les conditions suivantessont satisfaites :
( i )
K est unesous-G-topologie
deT .
(ii)
Pour touti E I , Ti
est unesous-G-topologie
deK . (iii)
Pour tout LEl et pour tout objet
v deCat Ti ,
sialors
3.2. EXEMPLE. Si
C , est
une classe deCr-atlas héréditaires,
on peutprendre
commeOb(CatK)
la réunion des classesd’objets
descatégories
Cat T
i obtenues par la méthode de2.2,
commemorphismes
deCatK
tou-tes les
applications Cr-différentiables
entre cesobjets,
et commeCovK
la réunion de tous les
Cov Ti .
On obtient ainsi uneG-topologie K ,
in-termédiaire pour la classe
C.
3.3. DEFINITION. Soit
(F1,X1,s1), (F2’ X 2’ s2)
des atlas abstraitsavec
F1: T1- T , F2 : T2- T ,
et transformations associéest1, t2 .
SoitK une
G-topologie
intermédiaire pour la classe formée par ces atlas. UnK-morphisme
de(Fl , XI s1 ) dans (F2’ X2’ s2)
est unmorphisme
deCat T ,
soitf : XI- X2 ,
tel que, pour toutdiagramme
deCat T :
avec
Ue FI (U),
h et1 (U),
m e s,(U),
il existetel que, pour
chaque /6/ ,
il existe undiagramme
dans CatT ;
avec
et un
morphisme fj: Uj--> de CatK
de sorte que lediagramme
suivantsoit commutatif :
3.4. PROPOSITION.
Soit C
uneclasse d’atlas abstraits,
et soit K uneG-topologie intermédiaire
pour C.Si
l’onprend
comme classed’objets
la classe C,
commemorphismes
lesK-morphismes
entre atlas de C au sensde 3.3,
et commecomposition
cellede T(T étant la G-topologie
«butW>>
de tous les atlas deC )
alors unobtient
unecatégorie.
En
effet,
pour tout atlas(F,X,s),EC , l’application 1 X
est unK-morphisme
de cet atlas danslui-même;
pour levoir,
il suffit de pren-dre pour !
1 4 j : Uj - U 1 la
classe à un élément1 lu 1 ,
pourVj
lemême
objet U ,
pourfi
l’identité1u,et n=m , k = h .
Deplus,
sisont des
K-morphismes,
lecomposé g o f
est unK-morphisme
dans letroisième.
Pour levoir,
soit dansCat Ti
lediagramme
comme dans 3.3.
Puisque f
estun K-morphisme,
il existetel que, pour
tout j 6/ ,
il existef : Uj - vj
dansCatK
et undiagramme
commutatif
( 1 ). Mais,
étant donné lediagramme
dans
Cat T ,
etpuisque g
est unK-morphisme,
il existeet pour
chaque rER
unmorphisme
deCat K ,
defaçon qu’il
1y ait un
diagramme
commutatifavec Comme
on
aYE CovK puisque T2
est unesous-G-topologie
de K .Donc,
si l’onappelle vjrXj le produit
f ibré deUjr
parUj sur Vj
par rapport àYjr
1 on a
Mais K est
intermédiaire
et donc . A lors :Posons Z={os 1
pourS f S.
Pourchaque S f S
il existe unmorphisme
obtenu par
composition
de laprojection
deproduit
fibréOn voit alors facilement que le
diagramme
suivant est commutatif :ce
qui
prouve laproposition.
3.5. PROPOSITION. Soit
D1, Q2
desCr-atlas héréditaires,
detype S,
dont les
ensembles sous-jacents
sontXI
,X2 respectivement.
SoitAi
(i=1,2) l’atlas abstrait obtenu
àpartir
deQi
parapplication
de2.2;
soit K
laG-topologie intermédiaire décrite
en 3.2 enprenant
pour C la classe{D1, D2},
etf: X1- X2
unefonction.
Alorsf
est uneCr-appli-
cation
différentiable
de la structure deCr-variété différentiable définie
par
D1 dans
celledéfinie
parQ2
si etseulement
sif
est unK-morphis-
me
de A1 dans A2
au sens de 3.3.3.6.
PROPOSITION.Soit A1 , A2 des atlas abstraits qui satis font
leshypothèses (i)
et(ii)
duThéorème 2.5, (Il ét2
lesCr-atlas
correspon-dants par
application du Théorème 2.5,
K laG-topologie intermédiaire
pour
la classe {D1,D2} décrite dans
3.2 etf : XI -+ X2
unefonction ( X
i étant lesupport
deAi’
i =1, 2 ). Soit Ci
laCT-va,iété définie
parl’atlas (fi. Alors f
est unK-morphisme
deAI
dansA 2’
au sens de3.3,
si et
seulement
sif
est uneapplication CT-diffé,entiable de el dans c2.
4. VARIETES ABSTRAITES.
4.1. DEFINITION. Soit
C
une classe d’atlas abstraits etsoit K
une G-topologie
intermédiaire pourC .
SoitOn dira que
A1
estK-équivalent
àA2
si et seulement siXl = X2
et si1 X
est unK-morphisme
deA1
dansA2
et deA2
dansA1 (et
c’est doncun
isomorphisme).
On a ainsi défini une relation
d’équivalence
dans C.4.2. DEFINITION. Avec les conditions de
4.1,
onappelle K-variété
ab-straite chacune des classe
d’équivalence
dansC
pour la relation de K-équivalence.
UnK-morphisme
entre telles variétés est unK-morphisme
entre des
représentants respectifs.
4.3.
THEOREME. Avec les conditionsde 4.2, les K-variétés
abstraiteset les
K-morphismes
entre ellesforment
unecatégorie.
4.4. PROPOSITION. Soit A un atlas abstrait
qui satisfasse (i)
et(ii)
de 2.5.
Soit 8
leCr-atlas obtenu
parapplication
de2.5,
et A’ l’atlas abstraitdéduit de i
parapplication
de 2.2. Alors A et A’ sontK-équi-
valents
( K
étant comme dans3.2)
et ilsappartiennent
donc à la mêmeK-variété abstraite.
En
effet,
soitdans
Cat T ,
avecIl existe
le
diagramme
dans
CatT2 = Cat T
et lemorphisme 1 U ( à
laplace
defj ),
tels que1 X
satisfasse à la définition demorphisme
3.3.Réciproquement,
étant donné lediagramme
le recouvrement
{1U: U - U 1 ,
lediagramme
et le
morphisme 1 v : U - U
de CatK permettentd’établir
que1X
est unmorphisme
de A ’dans A .
4.5.
THEOREME. Soit S une classed’espaces
deBanach,
et soit K laG-topologie
définie comme suit: Lesobjets
de CatK sont les ouvertsdes espaces de
S ,
lesmorphismes
de CatK sont lesapplications Cr-dif-
férentiables entre ces
objets,
et les éléments de CovK sont les classes demorphismes qui
sont desisomorphismes Cr
dans leurimage
et recou-vrent û au sens habituel
(où
Û parcourtOb( CatK) ).
Soit
vr
lacatégorie
desCr-variétés
de type S et desCr-morphis-
mes et soit
TAr
lacatégorie
suivante : Lesobjets
devAr
sont les va-riétés abstraites construites sur des
Cr-G-topologies
de type S( au
sens de2.4)
à l’aide de foncteursgénéralisés qui
prennent leurs valeurs dans dessous-catégories
inclusives deEns ;
lesmorphismes
deV A r
sont lesK-morphismes
entre cesobjets.
Alors la construction 2.2 et la
Proposition
3.5 définissent un fonc-teur ordinaire de
V’
dansvAr ,
et le Théorème 2.5 et laProposition
3.6définissent un foncteur de
V Ar
adnsVr.
Ces foncteurs
sont inverses l’un del’autre,
et lescatégories Vr
et
vAr
sont doncisomorphes.
4.6. REMARQUE. Dans tout cet
article,
on peutremplacer
«espaces de Banach » par «espaces localement convexes», etCr-variété >>
par «variété différentiable » au sens de[6].
REFERENCES.
0. J. BOSCH et M. SAGASTUME, C. R. A. S. Paris 270, n° 24, série A (1970), 1565.
1. S. LANG, Introduction to
differentiable manifolds,
Intersc., New-York, 1962.2. M.
ARTIN,
GrothendieckTopologies,
HarvardUniversity,
1962.3. C. EHRESMANN,
Catégories
et structures,Dunod, Paris,
1965.4. D . K AN, Functors
involving
c.s.s.complexes,
Trans, A. M. S. 87 ( 1958 ), 330.5. N. BOURBAKI, Variétés
différentielles
etanalytiques,
Fascicule de résultats, Hermann, Paris.6. A. BASTIANI,
Applications
différentiables et variétés différentiables de dimen- sioninfinie,
J.Analyse
Math. Jérusalem XIII ( 1964), 1- 114.Universidade Estadual de
Campinas
Instituto de Matematica, Estatistica
e Ciencia da
Computaçao
Caixa Postal 1170 CAMPINAS ( S. P. )
BRESIL