CY Cergy Paris Université Algèbre linéaire, bilinéaire et intégration
Licence 2 MIPI 2020-2021
Contrôle continu 3 : correction
Mardi 5 janvier 2021 - Durée 1h30
Exercice 1.(4 points) 1. L’intégrale généraliséeR1
0 dt
tα est convergente si et seulement siα <1.
2. L’intégrale généraliséeR+∞
1 dt
tβ est convergente si et seulement si β >1.
3. a) Si la dérivée partielle ∂f∂x existe et est continue sur]α, β[×[a, b], alors la fonction F est dérivable sur]α, β[.
b) L’expression deF0(x) pour toutx∈]α, β[est alors
F0(x) = Z b
a
∂f
∂x(x, t)dt.
Exercice 2.(2+1+2 points)
1. Le développement limité def à l’ordre 2 en 0 est
f(t) =
1 +t+t2
2 +ot→0 t2
− 1−t2
2 +ot→0 t2
−t=t2+ot→0 t2 .
2. Comme
t→0lim
et−cos(t)−t t2 = lim
t→0
t2+ot→0 t2
t2 = 1 + lim
t→0ot→0(1) = 1, on a l’équivalent suivant :
et−cos(t)−t ∼
t→0t2.
3. La fonctiont7→ et−cos(t)−ttα est continue sur tout intervalle fermé borné de]0,1], donc elle y est intégrable d’après le cours. Il nous reste à étudier l’intégrabilité en0+. L’intégrande est équivalent à t 7→ tα−21 lorsque t → 0+ d’après la question précédente. Comme cet équivalent est de signe constant au voisinage de0+, un théorème de comparaison montre que
Z 1 0
et−cos(t)−t
tα dt converge ⇐⇒
Z 1 0
dt
tα−2 converge.
D’après le critère de Riemann, cette dernière intégrale converge si et seulement siα−2<1 i.e. si et seulement si α <3. On conclut que l’intégrale I est convergente si et seulement siα <3.
Exercice 3.(2+1,5 points)
1. La fonctionf est constante par morceaux donc en escalier : f(t) = 1×1[32,2[(t) + 2×1[2,3[(t) + 3×1[2,72](t)
1
t E(t)
1 2 3 4
1 2 3
avec1I la fonction indicatrice de l’intervalleI ⊂Rqui vaut identiquement 1 surI et 0 sur R\I. La subdivision associée à f est donc3
2,2,3,72 . 2. Le cours assure quef est intégrable sur3
2,72
car elle est en escalier, et on a :
J = Z 2
3 2
1dt+ Z 3
2
2dt+ Z 7
2
3
3dt= 1
2 + 2 +3 2 = 4.
Exercice 4.(2+2,5 points) 1. Pour toutt >0,
√ 1
1 + 9t = 1 q
9t 1 +9t1
= 1
√9t 1 q
1 +9t1
= 1 3√
t
1 + 1 9t
−1
2
.
Lorsquet→+∞, 9t1 →0, donc le développement limité de(1 +y)−12 eny= 0nous donne :
1 + 1
9t −1
2
= 1 +ot→+∞(1).
Il suit :
√ 1
1 + 9t = 1 3√
t
1 +ot→+∞(1)
. 2. La fonctiont 7→ √1
1+9tsin 1t
est continue sur tout intervalle fermé borné de [1,+∞[, donc elle y est intégrable d’après le cours. Il nous reste à étudier l’intégrabilité en +∞.
Comme 1t →0lorsque t→+∞, le développement limité desin(y)en y= 0 nous donne :
sin 1
t
= 1
t +ot→+∞
1 t
.
En utilisant la question précédente, on obtient
√ 1
1 + 9tsin 1
t
= 1 3√
t
1 +ot→+∞(1) 1
t +ot→+∞
1 t
d’où l’équivalent :
√ 1
1 + 9tsin 1
t
t→+∞∼ 1 3t√
t = 1 3t32.
Comme l’équivalent est de signe constant au voisinage de+∞, un théorème de comparaison montre que
Z +∞
1
√ 1
1 + 9tsin 1
t
dt converge ⇐⇒
Z +∞
1
1
3t32 dt converge.
2
D’après le critère de Riemann, cette dernière intégrale converge car 32 >1. On conclut que l’intégraleK est convergente.
Exercice 5.
1. Soit n ∈ N\ {0}. Par définition, on a f(t) ≤ M pour tout t ∈ [a, b]. Par croissance de la fonction x 7→ xn sur R+, on obtient f(t)n
≤ Mn. Par croissance et linéarité de l’intégrale, ceci implique :
Z b a
f(t)n
dt≤ Z b
a
Mndt=Mn Z b
a
dt=Mn(b−a).
Enfin, par croissance de la fonctionx7→xn1 surR+, il vient :
Z b a
f(t)n
dt
1 n
≤(Mn(b−a))n1 =M(b−a)n1.
2. La fonction f est continue sur l’intervalle fermé borné [a, b] : il en résulte que f est bornée et atteint ses bornes ; en particulier, il existe c ∈ [a, b] tel que f(c) = M. Fixons n∈N\ {0} et ε >0. On peut supposer queε < M, sinon le membre de gauche dans les deux inégalités demandées est négatif ou nul et le résultat est évident. On distingue trois cas :
i. Sic∈]a, b[, alors par définition de la continuité def enc, il existeδ >0suffisamment petit de sorte que ]c−δ, c+δ[⊂[a, b]et tel que
|t−c|< δ =⇒ |f(t)−M| ≤ε.
On pose α:= c−δ etβ :=c+δ. Alors −ε≤f(t)−M ≤εpour tout t∈]α, β[et donc f(t) ≥M−ε. La croissance de la fonction x7→ xn sur R+ nous donne alors
f(t)n
≥ (M −ε)n. Comme ]α, β[⊂ [a, b] et f(t)n
≥ 0 pour tout t ∈ [a, b], la croissance de l’intégrale et sa linéarité nous donnent alors :
Z b a
f(t)n
dt≥ Z β
α
f(t)n
dt≥ Z β
α
(M−ε)ndt= (M−ε)n Z β
α
dt= (M−ε)n(β−α).
Enfin, la croissance de la fonctionx7→xn1 surR+ nous donne :
Z b a
f(t)n
dt
1 n
≥((M−ε)n(β−α))1n = (M−ε)(β−α)n1.
ii. Sic=a, alors par définition de la continuité def enc, il existe δ >0 suffisamment petit de sorte que ]c, c+δ[⊂[a, b]et tel que
|t−c|< δ =⇒ |f(t)−M| ≤ε.
On reprend alors l’argument ci-dessus avec α:=aetb:=c+δ.
iii. Sic=b, alors par définition de la continuité de f enc, il existeδ >0 suffisamment petit de sorte que ]c−δ, c[⊂[a, b]et tel que
|t−c|< δ =⇒ |f(t)−M| ≤ε.
On reprend alors l’argument ci-dessus avec α:=c−δ etβ :=b.
3
3. Soient n∈ N\ {0} etε > 0. En collectant les inégalités montrées aux deux questions précédentes, on obtient :
(M−ε)(β−α)1n ≤ Z b
a
f(t)n
dt
1 n
≤M(b−a)n1.
Comme le membre de gauche tend versM−εet le membre de droite tend versM lorsque n→+∞, il existeN >0tel que, pour toutn≥N, on ait
(M −ε)(β−α)n1 > M −2ε, M(b−a)1n < M+ 2ε.
Donc, pourn > N, on obtient :
M−2ε <
Z b a
f(t)n
dt 1n
< M+ 2ε.
Par définition, ceci montre que :
n→+∞lim Z b
a
f(t)n
dt
1 n
=M = sup
t∈[a,b]
f(t).
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