A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A. L USIS ¯
Sur la recherche des fonctions permutables de première espèce
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 22 (1930), p. 171-183
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1930_3_22__171_0>
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SUR LA RECHERCHE
DES
FONCTIONS PERMUTABLES DE PREMIÈRE ESPÈCE1
PAR A. LUSIS (Riga).
*
~ 1. - Sur le
sym.bole
h,"‘ dans la théorie de lacomposition
depremière espèce.
Dans la
suite,
les fonctionsenvisagées,
des deux variables x et y, seront sup-posées
continues dans un domaine .Le
problème
fondamental de la détermination des fonctionspermutables
de pre- mièreespèce
avec une fonctiondonnée,
est lié avec la résolution deséquations
inté-,
grales
de VOLTERRA depremière espèce
où les fonctions données sont
F(x, y)
etW(x, y)
et la fonction inconnue~{x, y).
Ces
équations
s’écrivent par la notation de lacomposition
depremière espèce Q
sous la forme ,
(’)
J’aidéjà indiqué quelques-uns
de ces résultats dans une Note des Rend. Lincei,i" sem.
1930,
pp.166-16g.
(’)
VOLTERRA-PÉRÈS. Leçons sur la composition et les fonctions permutables. Paris,~g~4.
I72
Elles sont dites
adjointes
l’une de etpeuvent
être résolues par les formules(composition
àgauche)
et
(composition
àdroite)
avec le même
symbole
de l’inversion de lacomposition
défini par la conditionNous allons obtenir
l’expression de F-’
dans le cas où la fonction donnéeF(x, y)
est d’ordre entier
positif n
et dutype canonique,
c’est-à-dire oùF(x, y)
estsupposée ’
dérivable
jusqu’à
l’ordre n en vérifiant les conditions suivantes :Remarquons
que l’onpeut représenter,
dans ce cas, la fonctionF(x, y)
sous l’unequelconque
des deux formesavec la
puissance
entière decomposition
de l’unitéet les fonctions
En
généralisant
la notion d’ordre d’une fonction dans la théorie de la compo-sition,
M.distingue
entre les ordresréguliers (différents
de zéro ou d’un(’)
Loc. cit., pp.io5-iog.
(’)
J. PÉRÈS. Rend. Lincei, ,Ier sem. I9I7, pp. 45 et ro5.entier
négatif)
et les ordressinguliers (zéro
ou un entiernégatif).
Dans le cas d’unefonction d’ordre
singulier
il faut introduire lessymboles i°
etiak
avec k entier .positif
et avec lesrègles
decomposition
suivantes :et
(composition
àgauche) (composition
àdroite),
si
F(x, y)
est une fonction d’ordre n > k . .Des
expressions (7)
et(7’)
on a, pourune
fonctionF (x, y)
d’ordre n entierpositif
et
dutype canonique,
pardéfinition,
Si
F(x, y)
est une fonction d’ordre n entierpositif,
lesymbole
F * d’inversion de lacomposition peut
êtreregardé
comme une fonction d’ordresingulier (-n).
L’expression générale
de telles fonctionsd’après
M. estou
avec les fonctions
y)
etf$(x, y)
d’ordrepositif
et les autres termes,représen-
tant le
produit
et non lacomposition
des fonctionspar
Il sera commode
d’employer
dans les calculs decomposition l’expression (n)
ou
(i ~’),
suivant le cas de lacomposition
àgauche
ou àdroite,
avec lesymbole F 1.
(1)
Loc. cit., p. 106.Nous allons déterminer les fonctions
ao (x),
... , ,ho (y),
...,bu (y), f1 (x, y)
et
f$(x, y),
ensupposant
la fonction donnéeF(x, y)
dérivablejusqu’à
l’ordre 2n.Pour trouver, par
exemple, ao(x),
..., etf~(x, y)
substituons l’ex-pression (~ ~)
dans la relation ,Il
vient, d’après
lesrègles (9)
et(10),
En
comparant
dans les deux membres les termes en1°,
on obtient _--_ iet la relation
pour déterminer
a2(x),
..., ,an(x)
ety).
. Posons ici y = x . .
D’après
les conditions(6)
il vient a~(x)
_--_ o . .Pour déterminer
a~(x)
dérivons tous les membres de(12)
parrapport
à y et posons y = x . Nousobtenons,
en vertu des conditions(6), l’expression
En continuant de la même
façon,
onpeut exprimer a3(x),
..., paremploi
des dérivées
partielles
de la fonctionF(-c,y) jusqu’à
l’ordre(2n - r)
où l’on a y = x.L’équation (12)
parrapport
à l’inconnuef,(x, y)
est uneéquation intégrale
deVOLTERRA de
première espèce.
En dérivant n fois les membres de cetteéquation
parrapport
à y on obtientl’équation intégrale
de VOLTERRA de deuxièmeespèce
avec la fonction
et
La solution de
l’équation ( 13)
estla série obtenue étant absolument et uniformément
convergente
dans le domaine(D).
De la même
façon,
par la substitution del’expression (11’)
dans la relationon obtient
bo(y)
== 1 etl’équation
pour déterminer les fonctions
b1(y),
...,bn(y)
etf$(x, y).
Enposant
ici y = x on ab~ (y)
= o. . Par la dérivation parrapport
à x onexprime
..., à l’aide des dérivéespartielles
de la fonctionF(x, y) jusqu’à
l’ordre(an-1)
où l’on a y = x . La fonctionfI (x, y)
satisfait àl’équation
avec
la fonctionet
On
exprime,
par(13’),
la fonctionpar une série absolument et
uniformément convergente
dans le domaine(D).
Donc, l’expression générale
dusymbole F~
1 est biendéterminée.
,
Nous allons examiner le cas
particulier
oùIl est facile de
démontrer
que la conditionnécessaire
etsuffisante,
dans ce cas, est la suivante :c’est-à-dire que la fonction donnée
F(x, y) peut
être mise sous la formeoù
(ù (x, y)
est une fonctioncontinue,
dérivablejusqu’à
l’ordre 2n.Dans ce cas les fonctions
ft (x, y)
etf~(x, y),
parlesquelles
onexprime
le sym- boleF-1,
sontégales.
Eneffet, d’après
lesexpressions, (i4)
et(14’)
les fonctionsH,(x, y)
etH$(x, y)
sontidentiques
à la fonctionSous les conditions
(16)
onpeut exprirner
les fonctionset
par
Donc,
à cause desexpressions (I5)
et(i5’)
les fonctionsfl(X, y)
etf2(X, y)
sontidentiques
à la fonction ,la série obtenue étant absolument et uniformément
convergente
dans le domaine(D).
Remarquons
que lamême
fonction(19)
est la solutionunique
de deuxéquations intégrales
de VOLTERRA depremière espèce
où la fonction donnée
F(x, y)
satisfait aux conditions(16).
Ces conditions sont réalisées
pour
toute fonctionF(x, y)
dupremier
ordre(n
=i)
et du
type canonique. L’expression
dusymbole F-’,
due à M.PÉRÉS(’)
est un casparticulier
de la formegénérale
,où
F(x, y)
satisfait aux conditions(16)
et oùf(x, y)
est définie par(19).
’S 2. - Sur la réduction dn
problème
dedétermination
des, fonctions permutables
avec une
fonction
donnée.D’après
une méthode de M. VOLTERRA pour déterminer les fonctions~(x, y)
per- mutables avec une fonction donnéeF(x, y)
conformément à la relationon introduit la fonction inconnue auxiliaire
W(x, y)
telle quePour éliminer
~(x, y)
entre ces deux relations il suffit derésoudre
deuxéqua-
tions
intégrales adjointes (i)
et(2)
ou(1’)
et(2’)
par les formules(3)
et(4).
Le résultat de l’élimination estSi
F(x, y)
est une fonction d’ordre n entierpositif
et dutype canonique (6)
etsi
~(x, y)
est continued’ordre positif,
la fonctionW(x, y)
sera d’ordresupérieur
à n.
Donc,
la relation(24)
s’écriten
prenant
pourF-’
lesexpressions
obtenues(I I)
et(I I‘~
et en effectuant lesopé.
rations
symboliques d’après
lesrègles (g).
,1’)
VOLTERRA-PÉRÈS. Leçons sur lacomposition,
etc., pp. !~o et ~06.Si nous faisons
l’hypothèse plus
restrictive(16)
sur la fonctionF(x, y),
nousobtenons
l’équation plus simple
.Il faut résoudre ces
équations intégro-différentielles (25)
et(26)
eny), jointes
aux conditions aux limites
En
appelant l(x, y)
le second membreon
peu
tremplacer
leséquations intégro-différentielles (25)
ou(26)
par deséquations intégrales,
si l’onpeut
résoudre leproblème
deCauchy
pour leséquations
différen-tielles
(25)
et(26)
avec le second membrel(x, y)
et les conditions aux limites(~~).
. Telle réduction serait
possible
parce quel(x, y)
contient seulement sous lesigne d’intégration
la fonctiony),
mais non ses dérivéespartielles.
Par le
procédé employé
par MM. VOLTERRA etPÉRÉS(’)
on serait ramené à unenouvelle
équation intégro-différentielle.
M. PÉRÈS a montré les difficultésqu’on
ren-contre dans la résolution du
problème
deCauchy
pour leséquations
différentielles dutype considéré,
si l’ordre de la fonction donnée est n > 2 . Il a étudiécomplète-
ment le cas des fonctions
analytiques.
Remarquons
quey)
est une fonction d’ordresupérieur
à npermutable
avec
F(x, y),
card’après (23)
En faisant les
hypothèses
convenables sur les fonctionsy) permutables
avec F
(x, y),
on tire directement de la relation(22)
cette autrerelation
de sorte que les
fonctions 03A6(x, y)
satisfont aux mêmeséquations intégro-différen-
tielles
(25)
et(26)
oùW (x, y)
estremplacée
par~ (x, y).
~~
,
Donc,
leséquations (25)
ou(26)
caractérisent les fonctionspermutables
avec lafonction donnée
F (x, y)
d’ordre(1)
Loc. cit. p. 46 et PÉRÈS. Sur les fonctionspermutables,
Thèses, Journal de Math.,I9I5,
pp. 4i et 48.
(~)
Pour la fonction dupremier ordre,
voir V OLTERRA-PÉRÈS. Leçons sur lacomposition,
etc., . p.74.
. Examinons.le cas d’une fonction
F(x, y)
dupremier
ordre et dutype canonique.
Dans ce cas
avec la fonction
f(x,,y)
définie par(I9)
où n = 1.L’équation intégro-différentielle caractéristique
des fonctionspermutables ~(x, y)
admet (*)
la solutionavec la fonction arbitraire
03C9(y
-x)
ducycle fermé
et la fonction0398(03BE;
x,y)
définiedans un domaine tel que
Pour arriver à la forme
classique,
due à M.VOLTERRA,
des fonctionspermutables
il suffit
d’intégrer
parparties
le second membre enposant
et
en remarquant
que),(o)==o
et"~y2014.r;.r,y)=i.
.Nous allons exposer, pour le
problème fondamental,
dans le casgénéral
d’unefonction d’ordre n entier
positif
une autreméthode,
engénéralisant
celle de~
M. pour la fonction du
premier
ordre.D’après
cetteméthode,
on cherche àreprésenter
les fonctionspermutables ~(a?, y)
avec la fonction donnée
F (x, y)
par lestransformations 03A9(* 03BB) gui
conservent lacomposition (transformations
de M.PÉRÉS).
’La forme
générale
de telles transformations estavec la fonction
À(x, y)
d’un groupe des fonctionspermutables(’)
et avec les fonc-tions
y)
et~.~(x, y) qui
satisfont à la relationPour mettre
S~(~~)
sous la forme d’une transformation de M. VOLTERRA(28),
ilsuffit(2)
deprend re i, (x, y)
du groupe diacycle fermé
et
d’adopter
le noyau de transformationPour résoudre le
problème
de la détermination des fonctionspermutables
avecla fonction donnée
F(x, y)
d’ordre n entierpositif
et dutype canonique,
proposons-nous de choisir
qJ (x, y)
et03C8(x, y)
defaçon
queou de déterminer le noyau de transformation
~ (~ ; x, y)
sous la conditionNous allons examiner le cas où
F(x, y)
satisfait aux conditions(16),
Sous ces conditions les
équations intégrales (20)
et(20’)
ont la même solutionf(x, y)
donnée par la série(Ig). Donc,
on aet
Par la substitution de ces
expressions
dans les formules(7)
et(7’)
il vient(1)
Voir lagénéralisation,
due à M. PÉRÈS,Quelques compléments
sur les transformationsqui
conservent la composition, Rend. Lincei,I924.
(’) VOLTERRA-PÉRÈS. Leçons sur la composition, etc., p. 60.
.
d’où
et
avec
l’expression
communela série étant absolument et uniformément
convergente
dans le domaine(D).
En introduisant
l’expression (34) l’équation (32)
s’écriten tenant
compte
de la relation(30) entre ,
etL’équation
obtenue estéquivalente
à
l’équation intégro-différentielle
qu’il
faut résoudre en~ (x, y) .
. De la mêmefaçon,
paremploi
del’expression (34’),
on trouve
l’équation intégro-différentielle analogue
pour déterminer la
fonction ~ (x, y).
Les
équations (36)
et(36~) généralisent
celles que M. PÈRES a établies pour la fonction dupremier ordre(’),
Elles ont une formeplus simple
que celle del’équa-
tion
(26).
Si l’on arésolu,
parexemple, l’équation (36)
onpeut
former directement. et le noyau de transformation
~(~;
x,y)
au moyen del’expression (31). Donc,
la fonctionF(x, y)
sous les conditions(16) peut être_ieprésentée
par(32)
ou(33)
avecles fonctions
y), ~ (x, y)
et~ (~
x,y)
connues.Pour que la fonction
(’)
Loc. cit., pp. 72 et75.
soit
permutable
avecil
est nécessaire
et suffisant queCette condition entraîne
(’)
Donc,
enprenant
une fonctionquelconque X(y - x),
on construit les fonctions~(x, y)
= ~( ~ ) permutables
avec F(x, y).
Ces fonctions forment un groupe, parce que les~,(y - x) appartiennent
au groupe ducycle fermé
et que les transformations de M. PÉRÈS sontisomorphes.
On
peut
aussi utiliserl’expression (32)
pour résoudrel’équation intégrale
binomepar
rapport
à l’inconnueG (x, y).
On nommela
puissance fractionnaire
decomposition
deF(x, y).
Parce queF(x, y)
est une .I
fonction d’ordre n,
représentée
par(32),
la fonctionG(x, y)
=fn
est dupremier
ordre. Par
emploi
despropriétés
des transformations Qqui
conservent la compo- sition onpeut exprimer G(x, y)
parou
(’)
Voir ma Note : Sur les fonctionspermutables
etl’équation intégrale
de VOLTERRA.Acta Universitatis Latviensis, t. XVII, 1927.
I83
avec E
qui représente
la racine nième de l’unité(~n _-__ ~ I }
et avec le noyau de trans-‘
formation
03A6(03BE;
x,y) ayant l’expression indiquée.
Aux diverses déterminations de scorrespondent n
solutions distinctes del’équation (38)
ou dusymbole FB
M.
V OLTERRAC)
aposé
laquestion
suivante : Les fonctionspermutables
’ avec unei
fonction donnée
F(x, y),
sont-elles aussipermutables
avecFn
Il estévident,
’
d’après l’expression (39)
ou(40),
que dans le cas d’une fonctionF(x, y) qui
satisfaitaux conditions