P AGANI M ICHEL
Autres démonstrations des mêmes théorèmes et de théorèmes plus généraux
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 171-177
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RÉSOLUES.
I7ILe
second
théorème se trouve donc ainsicomplètement démontré,
comme le
premier (*).
Autres démonstrations des mêmes théorèmes
etde théorèmes plus généraux ;
Par M. PAGANI MICHEL , ingénieur italien , résidant
a Genève.
L’APPLICATION
du calculdifférent iel à
la démonstration des théorèmesproposés,
au moyen del’expression
des diamètresconjuguas
enfonction des axes et des
angles
que ces diamètres font avec euxne
pouvant
offrir d’autre difficulté que lalongueur
descalculs ,
nous nous sommes cru fondés à penser
qu’en
demandant la dé- monstration de cesthéorèmes
ce n’était pas tant une démonstrationquelconque qu’on
désiraitqu’une
démonstrationsimple
etélémentaire
à la
portée
desjeunes-gens qui
étudientl’application
de l’analisealgébrique
a lagéométrie
deslignes
et surfaces du second ordre.C’est
d’après
cette considération que nous nous sommesproposés
de démontrer les théorèmes dont il
s’agit,
sans rienemprunter
ducalcul
infinitésimal ,
et en nousappuyant uniquement
sur cesprincipes
connus, savoir que,dans l’ellipse
etl’ellipsoïde,
la sommedes
quarrés
des diamètresconjugués
est unequantité
constante ,(*) Nous avons reçu récemment de M. Tédenat , ancien recteur,
correspondant
de
l’académie royale
des sciences , des démonstrations des mêmes théorèmesqui
rentrent pour le fond dans cellesqu’on
vient de lire , etqu’il
suffit consé-quemment de mentionner J. D. G.
I72
QUESTIONS
et que le
plus grand
et leplus petit
des diamètresprincipaux sont
aussi le
plus grand
et leplus petit
de tons les diamètres.Ayant
ensuite aperçu que ces théorèmes n’étaient que des casparticuliers
d’autres théorèmesplus généraux
et non moins faciles àdémontrer;
nous avonspensé
devoir nous attacher depréférence
à la démonstration de
ces derniers.
THÉORÈME
I. Si deux variables x, y, constammentpositives
l’une et
l’autre,
sont liées entre elles parl’équation xm+ym=am+bm,
où a et b sont aussi des
quantités positives,
que l’on supposeinégales,
et danslaquelle
m est un nombrepositij quelconque plus grand
quel’unité;
et si x -et y , ne pouvant varierqu’entre
leslimites
a etb,
peuvent d’ailleursrecevoit,
entre ceslimites ,
toutesles valeurs
compatibles
avecl’équation qui
leslie ; x+y
et xy serontmaximums , lorsqu’on
aura x=y, etminimums, lorsqu’on
aura x=a,
y=b.
Démonstration. Soit
posé
ce
qui
estpermis,
et soient fait ensuitet étant une nouvelle
variable,
il viendrad’ou
I73
on aura ensuite
Cela
posé,
onvoït que t
sera d’autantpins petit
ou d’autantplus grand
que x-y sera lui-même
plus petit
ouplus grand, c’est-à-dire,
que x et yapprocheront plus
ou moins del’égalité, mais
, par les expres- sions dex+y
et de xy , on voit que ces deux fonctions serontd’autant
plus grandes que t
seraplus petit ,
et d’autantmoindres
que t
seraplus grand ;
doncx+y
et xy seront maximums lors-qu’on
aura x=y, etminimums, lorsqu’on
aura x=a,y= b.
Si l’on suppose que
a, b
sont les deux demi-diamètresprincipaux
d’une
ellipse ;
etqu’on
fasse m=2 , x et y seront deux demi-dia-mètres
conjugués quelconques:
ce théorème deviendra donc lepremier
des deux théorèmes
proposés ,
et il sera démontr-d en outre quel’angle
des diamètresconjugués,
dont le sinus est engénéral
ab ax,
devient leplus petit possible, lorsque
cesdiamètres sont
x y
égaux.
THÉORÈME
II. Sitrois variables x , y , z;
constam-ment
positives,
sont liées entre elles parl’équation xm+ym +zm=am+bm+cm,
où a ,b,
c sontégalement
desquantités
positives,
tellesqu’on
aa>b , b>
c, et danslaquelle
m est un.nombre
positif quelconque plus grand
quel’unité ;
et si x, y , z ,ne
pouvant
varierqu’entre
les limites a, c,peuvent d’ailleurs recevoir,
enlre ceslimites ,
toutes les valeurscompatibles
avecl’équation qui
leslie ; x+y+z
et xyz serontmaximulns , lorsqu’on
aura x=y=z, et
minimums lorsqu’on
aurax=a , y=b ,
z=c.Démonstration, I.° Si l’on niait que le
maximum,
tant dex+y+z
sI74 QUESTIONS
qne de
xvz ;
dûtrépondre
au cas oùx=y=z,
ilfaudrait qu’on
montrât des maximums de ces deux fonctions dans
lesquels
deuxau moins des trois
variables
x, JI, z fussentinégales. Supposons
que ce soient x, y ; en mettant
l’équation
decondition
sous laforme
et
considérant z
comme uneconstante,
on voitqu’aux
valeursinégales de
x, y, onpourrait ( Théor. I )
substituer des valeurs,égales qui
rendraientx+y
et x03B3, etconséquemment x+y+z et
x03B3z,
plus grand qu’auparavant;
leurs valeursprimitives
ne seraientdonc
point maximums,
ainsiqu’on
l’avaitsupposé.
2.° Si l’on niait que le
minimum,
tani dex+y+z
que de x03B3z, dûtrépondre
au cas où deux des troisvariables
x, y, zont atteint les limites de
grandeur
et de.petitesse
entrelesquelles-
elles se trouvent
renfermées
et oùconséquemment
la troisième a la valeus moyenne entre ceslimites,
il faudraitqu’on
montrât desminimums de ces fonctions dans
lesquelles
deux au moins des trois- variables auraient des valeurs différentesde a, b, c;
supposons que ce soient x , y; en mettantl’équation
de, condition sous la formeet
supposant z
constant, on- voitqu’il
y aurait moyen de rendre-x et y
plus inégaux
encore , sans que cetteéquation
cessât d’avoirlieu;
mais alors( Théor. I ) x+y
et x03B3, et parconséquent x+y+z
et x03B3z deviendralent
plus petits qu’ils
ne l’etaientd’abord ,
et con-séquemment
leurs valeursprimitives
ne seraientpoint
desminimums,
ainsi
qu’off
l’avait d’abordsupposé.
En
supposant que a, b, c
sont les trois demi-diamètresprin- cipaux.
d’uneellipsoïde,
et faisant m=2 , on pourra considérer x, y, z comme trois demi-diamètresconjugues quelconques,
et notre-théorème deviendra, le dernier des deux théorèmes
proposés.
RÉSOLUES. I75
On voit de
plus qu’en poursuivant
de la même manière onétendrait sans
peine
laproportion
à un nombrequelconque
devariables.
En recourant au calcul
différentiel ,
onpeut
mêmes’élever à
un théorème
incomparablement plus général
et démontrer que si desvariables x,
y, z,..., ennombre quelconque
sont liées entreelles par la
condition
leur somme
x+y+z+...
et leurproduit xyz...
serontmaximums ,
si les deuxpremières
dérivéesf/(z)
etf"(x)
sontde
mêmes
signes ;
etqu’au
contrairex+y+z+...
seraminimum,
si ces deux mêmes dérivées sont de
signes contraires,
etqu’il
en sera de même de xyz..., si dans ce cas on a -en outre
I
+x f"(x) f"(x)o.
En
effet,
nesupposons
pour fixer lesidées,
quequatre variables x, y, z, t seulement,
nous auronsd’abord,
parl’équation
decondition
posant
ensuitenous aurons
en mettant dans les
équations (2 , 3) la valeur de dt donnée
parl’équation (I),
ellesdeviendront
I76 QUESTIONS
on voit d’abord que, si l’on a
x=y=z=t,
il en résulteds=o, dp=o,
conditions communes au maximumet-au
minimum.Par une nouvelle
differentiation,
on a , en considérant x , y,x , comme fonctions de t, et mettant
toujours
pour dt sa valeurdonnée
parl’équation (L)
I77
Si nous faisons
x=y=z=t,
ces valeursdeviennent
ou bien encore
d’où l’on voit que s et p
serontmaximums
ouminimums, suivant
quef"(t)
ett f"(t) f’(t)
seront positives
on nègatives.Genève,
le 26août I82I.
Tom. XII.