MPSI B Année 2013-2014 Corrigé DM 5 29 juin 2019
Exercice 1
1. La fonction continue ressemble à un wronskien. Il faut faire tout de même attention que les deux fonctions ne sont pas solutions de la même équation diérentielle.
W
0= y
01y
02+ y
1y
002− y
001y
2− y
01y
02= (p − q)y
1y
22. Raisonnons par l'absurde. Si la proposition est vraie, d'après les autres hypothèses (sur p , q et y
2), W
0(x) est strictement positif dans ]a, b[ . Le théorème du tableau de variations entraîne alors que W est strictement croissante dans [a, b] . Ceci est en contradiction avec :
W (a) = y
1(a)y
20(a) ≥ 0 W (b) = y
1(b)y
20(b) ≤ 0 En eet, l'énoncé nous indique y
02(a) ≥ 0 , y
02(b) ≤ 0 et, par continuité,
∀x ∈]a, b[, y
1(x) > 0 ⇒ (y
1(a) ≥ 0 et y
1(b) ≥ 0)
3. La question précédente a montré qu'une solution y
1de (1) ne pouvait pas rester stric- tement positive dans ]a, b[ . Elle ne peut pas non plus rester strictement négative car la fonction −y
1serait alors une solution restant strictement positive. Par conséquent une solution de (1) doit prendre des valeurs des deux signes. D'après le théorème des valeurs intermédiaires, une telle fonction continue doit s'annuler. Toute solution de (1) doit donc s'annuler entre deux zéros de y
1vériant les hypothèses de l'énoncé.
4. Lorsque p est une fonction minorée comme l'énoncé l'indique, on peut considérer deux équations diérentielles :
y
00+ py =0 (1)
y
00+ ω
2y =0 (2)
On peut appliquer les résultats des questions précédentes à une solution z quelconque de (1) et à la solution y
2y
2(t) = sin(ωt)
de l'équation (2) . Prenons en particulier un entier naturel k et a = 2k π
ω b = (2k + 1) π
ω
La fonction y
2est strictement positive dans ]a, b[ donc la fonction y
1= z prend au moins une fois la valeur 0 dans cet intervalle. Comme il en est de même dans tous les intervalles (deux à deux disjoints) obtenus en faisant varier k , on a bien démontré que toute solution de (1) admet une innité de zéros.
Exercice 2
L'équation dierentielle proposée est linéaire du second ordre à coecients constants avec un second membre polynomial-exponentiel.
y
00− (1 + α)y
0+ αy = e
(1+α)tPour toute valeur du paramètre α , son équation caractéristique admet les racines réelles 1 et α . Le coecient de t dans l'exponentielle du second membre est 1 + α .
La discussion porte sur les valeurs du paramètre pour lesquelles deux de ces trois valeurs sont égales entre elles.
1 = α −→ α = 1 1 + α = 1 −→ α = 0 1 + α = α −→ impossible
α 6∈ {0, 1} . Les deux racines 1 et α de l'équation caractéristiques sont distinctes entre elles et 1 + α n'est pas l'une des deux. L'ensemble des solutions est alors
t → λe
t+ µe
αt+ 1
α e
(1+α)t, (λ, µ) ∈ R
2α = 0 . Les deux racines 1 et 0 de l'équation caractéristique sont distinctes et le coe- cient 1 + α = 1 est l'une d'entre elles. L'ensemble des solutions est alors
t → λe
t+ µ + te
t, (λ, µ) ∈ R
2α = 1 . L'équation caractéristique admet une racine double égale à 1 et le coecient 1 + α = 2 n'est pas cette racine. L'ensemble des solutions est alors
t → λe
t+ µte
t+ e
2t, (λ, µ) ∈ R
2Problème
Dans tout le corrigé, les dénominateurs des fractions seront toujours des entiers naturels strictement positifs.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai M1305CMPSI B Année 2013-2014 Corrigé DM 5 29 juin 2019
Question préliminaire
Pour montrer que le médian de deux nombres rationnels est entre ces deux nombres, calculons les diérences :
p + p
0q + q
0− p
q = p
0q − pq
0(q + q
0)q , p
0q
0− p + p
0q + q
0= p
0q − pq
0(q + q
0)q
0Elles sont strictement positives car
p
0q
0− p
q = p
0q − pq
0> 0
Partie I. Médians et suites de Farey
1. a. Les dénitions conduisent aux tuples
1suivants M
2F
3|{z}
: 0
|{z}
, 1 3
|{z}
, 1 2
|{z}
, 2 3
|{z}
, 1
|{z}
M
3F
4|{z}
: 0
|{z}
, 1 4
|{z}
, 1 3
|{z}
, 2 5 , 1
2
|{z}
, 3 5 , 2
3
|{z}
, 3 4
|{z}
, 1
|{z}
M
4F
5|{z}
: 0
|{z}
, 1 5
|{z}
, 1 4
|{z}
, 2 7 , 1
3
|{z}
, 3 8 , 2
5
|{z}
, 3 7 , 1
2
|{z}
, 4 7 , 3
5
|{z}
, 5 8 , 2
3
|{z}
, 5 7 , 3
4
|{z}
, · · ·
M
5F
6|{z}
: 0
|{z}
, 1 6
|{z}
, 1 5
|{z}
, 2 9 , 1
4
|{z}
, 3 11 , 2
7 , 3 10 , 1
3
|{z}
, · · ·
b. Dans les séquences précedentes, les éléments de F
i+1dans M
isont indiqués par un
|{z}
.
c. On remarque que le nombre d'éléments de M
2est 5 = 2
2+ 1 . D'autre part, Nb d'élts de M
n+1= Nb d'élts de M
n+ Nb d'intervalles dans M
n=2 × Nb d'élts de M
n− 1 donc si, pour un certain n , Card (M
n) = 2
n+ 1, on a aussi
Card (M
n+1) = 2(2
n+ 1) = 2
n+1− 1 Ceci prouve par récurrence que
∀n ∈ N : Card (M
n) = 2
n+ 1
1suivant la terminologie du type d'objet Python
2. a. Traduisons l'encadrement donné par hypothèse par des inégalités sur les numéra- teurs puis exploitons le fait que ces inégalités sont relatives à des nombres entiers.
Il vient
0 < p
00q − q
00p
0 < p
0q
00− p
00q
0soit
1 ≤ p
00q − q
00p 1 ≤ p
0q
00− p
00q
0En multipliant la première équation par q
0et la deuxième par q , on obtient q
0+ q ≤ (−pq
0+ p
0q)q
00On en déduit q
00≥ q +q
0car p
0q − pq
0est supposé égal à 1 dans toute la question.
b. Considérons, sous les hypothèses de la question, p
00et q
00tels que p
00q
00∈ p
q , p
0q
0∩ F
n+1Exploitons d'abord le fait que i
pq
,
pq00h ∩ F
n= ∅ . Comme
p+pq+q00et
pq0000sont dans i
pq
,
pq00h , il ne sont pas dans F
ndonc q + q
0> n et q
00> n .
Comme de plus
pq0000∈ F
n+1, on a obligatoirement q
00= n + 1 .
Utilisons ensuite la question a. Elle prouve que q
00≥ q + q
0. On en déduit alors que q + q
0= q
00= n + 1 .
Le médian
p+pq+q00et le nombre
pq0000=
q+qp000sont dans i
pq
,
pq00h . Si par exemple
p q < p
00q + q
0≤ p + p
0q + q
0alors
p + p
0q + q
0− p
00q + q
0≤ p + p
0q + q
0− p
q p + p
0− p
00q + q
0≤ p
0q − pq
0(q + q
0)q = 1 (q + q
0)q q(p + p
0− p
00) ≤ 1
La seule possibilité est p
00= p + p
0. Un calcul analogue dans le cas où
pq0000est de l'autre côté du médian achève de montrer que ce médian est le seul élément possible de F
n+1entre
pqet
pq00.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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Rémy Nicolai M1305CMPSI B Année 2013-2014 Corrigé DM 5 29 juin 2019
3. a. Supposons que x < y sont deux éléments consécutifs de F
n+1dont aucun n'est dans F
n. Il existe alors ds éléments consécutifs a < b de F
ntels que a < x < y < b . ceci est en contradiction avec la question 2.b. Entre deux éléments consécutifs de F
nun élément au plus de F
n+1peut s'intercaler (et c'est le médian).
b. Supposons x ∈ F
net y ∈ F
n+1. Considérons z consécutif à x dans F
n. Comme F
n⊂ F
n+1, x < z < y est impossible car sinon x et y ne seraient pas consécutifs dans F
n+1. On doit donc avoir x < y < z et donc, d'après 2.b., y = µ(x, z) . Les autres cas possibles sont :
x ∈ F
n+1et y ∈ F
n. Il existe alors un z ∈ F
ntel que z et y soient consécutifs dans F
net x est le médian de z et de y .
x et y sont consécutifs dans F
n. 4. La proposition P
nse montre par récurrence.
L'examen des listes formées à la question 1. permet de vérier à la main les propriétés P
2, P
3, P
4. On peut remarquer en particulier que M
2= F
3. Les inclusions F
i+1⊂ M
isont bien visibles. On remarque aussi que deux éléments consécutifs dans un F
ine le sont pas forcément dans le M
i−1qui le contient. Par exemple
14et
13sont consécutifs dans F
6mais pas dans M
5. En revanche, ils sont consécutifs dans M
3.
Montrons que P
nentraine P
n+1.
Considérons deux éléments quelconques x et y consécutifs dans F
n+1. S'ils sont tous les deux dans F
nles propriétés sont vériées à cause de P
n. Sinon, l'un des deux est un médian de deux éléments de F
n. Par exemple :
x = p
q < y = µ(x, z) < p
0q
0= z et ce uniquement lorsque q + q
0= n + 1 .
D'après une des propriétés de P
n, il existe un i < n tel que x et z soient consécutifs dans M
i. Ceci prouve que y ∈ M
i+1et que x et y sont consécutifs dans M
i+1. D'autre part, les éléments consécutifs
pq<
pq00de F
n+1qui le sont aussi dans F
nvérient p
0q − pq
0= 1 d'après P
n. Les autres sont de la forme
pq<
p+pq+q00ou
p+pq+q00<
pq00avec
p
q
<
pq00consécutifs dans F
n. Or
q(p + p
0) − p(q + q
0) = 1 = p
0(q + q
0) − q
0(p + p
0)
5. a. C'est une conséquence immédiate de 3.a et de la première partie de P
n. b. D'après 5.a., i
pq
,
pq00h ∩ F
q+q0−1= ∅ d'après 3.b. i
pq
,
pq00h ∩ F
q+q0⊂ n
p+p0q+q0
o et il est évident que
p+pq+q00∈ i
p q
,
pq00h ∩ F
q+q0. 6. C'est une conséquence immédiate de 3.a.
Partie II. Cercles de Ford.
1. Les cercles C
pq
et C
p0q0
sont tangents lorsque p
q − p
0q
0 2+
1 2q
2− 1
2q
02 2= 1
2q
2+ 1 2q
02 2⇔ p
q − p
0q
0 2= 1 q
2q
02⇔ (pq
0− p
0q)
2= 1 ⇔ p
0q − pq
0= 1
car
pq<
pq00.
2. Soit (u, −r) les coordonnées du centre d'un cercle de Ford, il est tangent à C
pq
et C
p0 q0si et seulement si
pq
− u
2+
1 2q2
− r
2=
1 2q2
+ r
2 p0q0
− u
2+
1 2q02
− r
2=
1
2q02
+ r
2⇔
pq
− u
2=
2rq2 p0q0
− u
2=
q2r02Ceci entraîne que u est solution de l'équation du second degré q
2p q − u
2= q
02p
0q
0− u
2qui admet deux solutions u
ε, pour ε ∈ {−1, 1} : u
ε= p − εp
0q − εq
0Pour chaque u
εune seule valeur r
εest possible ;
p
q − u
ε= p
q − p − εp
0q − εq
0= ε(p
0q − pq
0) q(q − εq
0)
r
ε= (p
0q − pq
0)
22q(q − εq
0)
2On vérie facilement que les deux cercles de centre (u
ε, −r
ε) conviennent. On obtient donc deux cercles de Ford vériant les conditions demandées.
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Rémy Nicolai M1305CMPSI B Année 2013-2014 Corrigé DM 5 29 juin 2019
Fig. 1: Cercles de Ford
3. Lorsque C
pq
et C
p0q0
sont tangents, p
0q − pq
0= 1 , les centres des cercles tangents sont alors les points de coordonnées
( p − εp
0q − εq
0, 1
2(q − εq
0)
2) Le point de contact avec l'axe est
p−εpq−εq00.
Pour ε = −1 on retrouve le médian qui est bien entre
pqet
pq00. Pour ε = 1 on obtient
p−p0 q−q0
. Or
p − p
0q − q
0− p
0q
0= 1
q
0(q
0− q) , p
q − p − p
0q − q
0= 1 q(q
0− q)
ces deux nombres sont de meême signe donc
p−pq−q00est à l'extérieur de l'intervalle. Le cercle cherché est C
p+p0q+q0
.
4. Les cercles C
xpour x ∈ F
nsont tangents à l'axe des x. Deux cercles C
xet C
x0sont tangents lorsque x et x
0sont consécutifs dans F
n. Le cercle associé à un point de F
n+1− F
nvient s'intercaler entre deux cercles tangents.
Partie III. Approximation de Dirichlet
Soit x irrationnel, il vient s'intercaler entre deux éléments consécutifs
pqet
pq00de F
Q. On dit que
pqest la valeur approchée par défaut de x et
pq00celle par excès dans F
Q. Considérons le médian
p+pq+q00et supposons par exemple
p
q < x < p + p
0q + q
0alors
0 < x − p
q < p + p
0q + q
0− p
q = 1
q(q + q
0)
Comme
pqet
pq00sont consécutifs dans F
Qon a q + q
0> Q sinon le médian viendrait s'intercaler. Ainsi
0 < x − p
q < 1 q(Q + 1)
On peut donc choisir a = p. On raisonne de la même manière lorsque
p+pq+q00< x <
pq00. Cette démonstration est plus ancienne que celle de Dirichlet qui repose sur le principe des tiroirs.
Lorsque strictement plus de n objets sont rangés dans n tiroirs, l'un au moins des tiroirs contient plusieurs objets.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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