Corrig´ e du Devoir Surveill´ e n ◦ 7
Exercice 1 : S´ erie harmonique incompl` ete
S´erie harmonique
On consid`ere la s´erie harmoniqueX
n≥1
1
n. On note pour tout entiern∈N?
Tn=
n
X
k=1
1
k = 1 +1 2 +1
3 +· · ·+1 n
1. Soitn∈N?, alorsT2n−Tn= 1
n+ 1+ 1
n+ 2+· · ·+ 1 2n ≥n
2 = 1
2. N
2. Montrons par l’absurde que la s´erie diverge. Supposons au contraire qu’elle soit convergente de somme σ. En ce cas, par passage `a la limite dans l’in´egalit´e pr´ec´edente, j’obtiens 0≥12, ce qui est absurde. Par suite la s´erie diverge. Comme cette s´erie est `a temes positifs, elle diverge vers +∞. N S´erie harmonique incompl`ete
On consid`ere d´esormais la s´erie dont le terme g´en´eralun est d´efini par
u0 = 0
un = 0 si le chiffre 5 apparaˆıt dans l’´ecriture d´ecimale den un = 1
n dans tous les autres cas On note pour tout entiern∈NSn=
n
X
k=0
uk
3. D´enombrement
a. Les entiers compris entre 1 et 9 s’´ecrivant sans le chiffre 5 sont 1,2,3,4,6,7,8 et 9. Il y en a donc 8
b. Un entier compris entre 10 et 99 s’´ecrivant sans le chiffre 5 est de la formen=a10 +b, o`uaest un entier compris entre 1 et 9 s’´ecrivant sans le chiffre 5 et b est un entier compris entre 0 et 9 s’´ecrivant sans le chiffre 5.
• Choix de a 8 possibilit´es
• Choix de b 9 possibilit´es
Il y a donc 72 nombres compris entre 10 et 99 s’´ecrivant sans le chiffre 5. N c. Tout nombre enier compris entre 10p et 10p+1−1 peut se mettre sous la forme
n=ap· · ·a1a0
o`u lesak sont des chiffres compris entre [[0,9]] saufap qui ne peut ˆetre nul.
Nous pouvons alors d´enombrer le nombre d’entiers compris entre 10p et 10p+1−1 s’´ecrivant sans le chiffre 5 de la fa¸con suivante :
• Choix de ap 8 possibilit´es
• Choix de ap−1 9 possibilit´es
... ... .
• Choix de a0 9 possibilit´es
Au total il y a donc 8×9p entiers compris entre 10p et 10p+1−1 s’´ecrivant sans le chiffre 5. N
4. Pour tout entierp∈NS10p+1−1−S10p−1=
10p+1−1
X
k=10p
uk. Dans cette somme les termes sont les inverses des entiers compris entre 10pet 10p+1−1 qui s’´ecrivent sans le chiffre 5. D’apr`es la question pr´ec´edente, il y a donc 8×9p termes non nuls dans cette somme. Le plus grand d’entre eux est(inverse du plus petit...) 1
10p. Par suite S10p+1−1−S10p−1 < 8
9 10
p
N 5. Soitp∈N? unt´elescopage montre que
p
X
`=2
S10`−1−S10`−1−1
=S10p−1−S9. Il en r´esulte d’apr`es la question pr´ec´edente que
S10p−1 =
p
X
`=2
S10`−1−S10`−1−1
+S9
≤
p−1
X
`=1
S10`+1−1−S10`−1
+ 8
≤
p−1
X
`=1
8 (9/10)`+ 8
≤ 8×
p−1
X
`=0
(9/10)`= 8× 1 1−(9/10)
≤ 80.
Ainsi, la suite S10p−1
p∈Nest major´ee par 80. N
6. Comme lesuk sont positifs ou nuls, la suite (Sn) est croissante. Elle est donc convergente si et seulement si elle est major´ee. Or pour tout entiern∈N,n≤10n−1. Par croissance deSn, il en r´esulte queSn≤S10n−1≤80.
La suite (Sn) ´etant croissante et major´ee, elle converge. Autrement dit, P
n≥0un converge et sa somme est
inf´erieure `a 80. N
Moralit´e : La s´erie harmonique est assez proche d’ˆetre convergente puisqu’il suffit de lui retirerquelques termes pour la faire converger.
Exercice 2 : Nombre de garc ¸ons d’une famille
Soitpun nombre r´eel tel que 0< p < 23.
Dans un pays, on admet que la probabilit´e qu’une famille aitnenfants pourn∈N? est pn= 1
2pn De plus `a chaque naissance, la probabilit´e d’avoir un gar¸con est 12.
On consid`ere une famille de ce pays et on note pour tout entier natureln∈N: – En l’´ev´enement “la famille compten enfants”
– Gn l’´ev´enement “la famille an gar¸cons”
1. Notons E l’´ev´enement “la famille a au moins un enfant”. Nous pouvons discuter suivant le nombre exact d’enfants de la famille, il vient :
E= [
n≥1
En
Les ´ev´enementsEn ´etant deux `a deux incompatibles, il r´esulte de laσ-additivit´e des probabilit´es que p(E) =p [
n≥1
En
=
+∞
X
n=1
p(En) = 1 2
+∞
X
n=1
pn= 1 2
p 1−p.
D’o`uq= p 2 (1−p).
Comme 0< p <2/3, on v´erifie ais´ement queq∈]0,1[. Il en d´ecoule queq0=p( ¯E) = 1−q= 2−3p
2 (1−p). N Remarque : Dans cette premi`ere question, un r´esultat possible est un nombre entier naturel (le nombre d’enfants).
On peut mod´eliser l’exp´erience al´eatoire d´ecrite par Ω =N. Ω ´etant d´enombrable, on l’´equipe de la tribu ˚A=P(Ω).
Clairement ˚Aest engendr´ee par les singletons{n}.
Une probabilit´e sur Ω est en ce cas la donn´ee d’une suite (pn) de r´eels positifs tels que
+∞
X
n=0
pn = 1. Dans cet exercice pn =12pnpourn≥1. La condition 0< p <2/3 permet d’assurer que
+∞
X
n=1
pn <1. De sorte qu’en posantp0= 1−
+∞
X
n=1
pn,
la suite (pn)n∈Nd´efinit bien une probabilit´e sur Ω.
2. Soitk ∈Net n∈N? tel que n≥k. On suppose que la famille an enfants. L’ensemble des r´esultats possibles est une n-liste d’´elements de{F, G}avec des notations ´evidentes. Autrement dit Ω ={F, G}n.
D’autre part, comme `a chacune des nnaissances, il y a ´equiprobabilit´e qu’il s’agisse d’une fille ou d’un gar¸con, Ω est muni de la probabilit´e uniforme :
Card Ω = 2n
Notons ˜Gk ∈ P(Ω) l’´ev´enement “la famille a k enfants”. Pour d´enombrer ˜Gk je discute suivant l’ordre de naissance des enfants
• je choisis les rangs deskgar¸cons parmi lesnpossibles nk
possibilit´es,
• je choisis les rangs pour les filles n−kn−k
possibilit´es.
Par suiteCard G˜k = nk
. Par cons´equent
p( ˜Gk) =
n k
2n Autrement dit,p(Gk |En) = 2−n
n k
. N
3. Soitk∈N?. Pour calculer la probabilit´e pour que cette famille ait exactementkgar¸cons, j’utilise la formule des probabilit´es totales pour le syst`eme complet d’´ev´enements (En)n∈N, il vient :
p(Gk) =
+∞
X
n=0
p(En)×p(Gk|En) =
+∞
X
n=k
p(En)×p(Gk|En) = 1 2
+∞
X
n=k
n k
p 2
n
Or la s´erie g´eom´etrique d´eriv´eekfois de raisonp/2 est convergente et
+∞
X
n=k
n k
p 2
n−k
= 1
1−(p/2)k+1
Il en r´esulte que p(Gk) = 1 2× p
2
k 1
1−(p/2)k+1 = pk
(2−p)k+1. N
4. NotonsGl’´ev´enement “la famille a au moins un gar¸con”. En discutant suivant le nombre exact de gar¸con dans la famille, il est clair que
G= [
k≥1
Gk
LesGk ´etant deux `a deux incompatibles, il vient parσ-additivit´e : p(G) =
+∞
X
k=1
p(Gk) = 1 2−p
+∞
X
k=1
p/2−pk
= p
2 (2−p) (1−p) = p 4−6p+ 2p2 Passons `a l’´ev´enement contraire, il vientp( ¯G) = 1−p(G) =2p2−7p+ 4
2p2−6p+ 4. N
Probl` eme 1 : Au camping “Les flots bleus ”
Partie I . Calcul matriciel
On consid`ere les matrices M =
1/2 2/3 1/2 1/4 1/3 1/4
1/4 0 1/4
= 1 12
6 8 6
3 4 3
3 0 3
, P =
1 2 6
0 1 3
−1 −3 2
etD=
0 0 0
0 1/12 0
0 0 1
1. L’algorithme de Gauss-Jordan donne successivement
1 2 6
0 1 3
−1 −3 2
1 0 0
0 1 0
0 0 1
1 2 6
0 1 3
0 0 11
1 0 0
0 1 0
1 1 1
puis finalement
1 0 0
0 1 0
0 0 1
1 11
11 −22 0
−3 8 −3
1 1 1
Par cons´equentP est inversible et
P−1= 1 11
11 −22 0
−3 8 −3
1 1 1
N 2. Calculons 121× P−1×M×P
:
6 8 6
3 4 3
3 0 3
1 2 6
0 1 3
−1 −3 2
11 −22 0
−3 8 −3
1 1 1
0 0 0
−3 8 −3 12 12 12
0 0 0
0 11 0
0 0 132
D’o`u je tireP−1×M ×P =D. N
3. Soitn∈Nla matriceDn =
0 0 0
0 (1/12)n 0
0 0 1
. N
4. Montrons par r´ecurrence que∀n∈N?, Mn=P×Dn×P−1
Initialisation : lorsque n= 0 tout le monde vaut l’identit´e. Montrons le casn= 1.
D’apr`es la question pr´ec´edenteP−1×M×P =D. Multiplions les deux membres de cette ´egalit´e `a gauche par P et `a droite parP−1, il vient
M =P×D×P−1
H´er´edit´e : Soitn≥1 tel queMn=P×Dn×P−1 alors par associativit´e du produit matriciel, il vient Mn+1=M × P×Dn×P−1
= P×D×P−1
× P×Dn×P−1
= (P×D)× P−1×P
×(Dn×P−1) En utilisant la relationP−1×P =I, j’en d´eduis finalement queMn+1=P×Dn+1×P−1.
Conclusion :par r´ecurrence, nous avons d´emontr´e que∀n∈N?, Mn=P×Dn×P−1. N
5. Soitn∈N? un entier naturel non nul. Caclulons 11×P×Dn×P−1 :
0 0 0
0 (1/12)n 0
0 0 1
11 −22 0
−3 8 −3
1 1 1
1 2 6
0 1 3
−1 −3 2
0 2(1/12)n 6 0 (1/12)n 3 0 −3(1/12)n 2
6−6× 121n
6 + 16× 121n
6−6× 121n
3−3× 121n
3 + 8× 121n
3−3× 121n
2 + 9× 121n
2−24× 121n
2 + 9× 121n
D’o`u je tire finalement
Mn= 1 11
6−6× 121n
6 + 16× 121n
6−6× 121n 3−3× 121n
3 + 8× 121n
3−3× 121n 2 + 9× 121n
2−24× 121n
2 + 9× 121n
N
Partie II . Probabilit´ es
Pour tout entier naturel non nuln∈N?, on d´efinit les ´ev´enements – An “L´eo choisit l’atelier le jour n,
– Bn “L´eo choisit le ballon le jour n, – Cn “L´eo choisit le cheval le jour n,
et on notean,bn,cn les probabilit´es respectives de ces ´ev`enements.
1. L’´enonc´e se traduit par :
∀n∈N?,
p(An+1|An) =12, p(Bn+1|An) =14, p(Cn+1|An) =14 p(An+1|Bn) =23, p(Bn+1|Bn) =13,
p(An+1|Cn) =12, p(Bn+1|Cn) = 14, p(Cn+1|Cn) =14
Comme au premier jour L´eo choisit une activit´e au hasard,a1=b1=c1= 13. N 2. Appliquons la formule des probabilit´es totales pour les syst`eme complet d’´ev´enements non n´egligeablesAn, Bn, Cn.
Il vient
p(An+1 =p(An)×p(An=1|An) +p(Bn)×p(An=1|Bn) +p(Cn)×p(An=1|Cn).
Introduisons les notations an,bn et cn. Grˆace `a la question pr´ec´edente, nous obtenons : an+1=1
2an+2 3bn+1
2cn
En proc´edant de la mˆeme mani`ere nous d´eduisons de la formule des probabilit´es totales et de la question pr´ec´edente, les relations
an+1 = 12an +23bn +12cn
bn+1 = 14an +13bn +14cn
cn+1 = 14an +14cn.
N 3. On note pour tout entiern∈N?,Xn la matrice colonne
an
bn
cn
. Pour tout entier naturel non nuln∈N?,
M×Xn =
1/2 2/3 1/2 1/4 1/3 1/4
1/4 0 1/4
×
an
bn
cn
=
1
2an+23bn+12cn 1
4an+13bn+14cn 1
4an+14cn
=Xn+1,
la derni`ere ´egalit´e provenant de la question pr´ec´edente. N
4. Une r´ecurrence imm´ediate permet alors de conclure que pour tout entier naturel non nuln Xn=Mn−1×X1
N
5. Substituons dans l’´egalit´e ci-dessus l’expression obtenue pourMn`a la question5de laPartie I, nous obtenons :
∀n∈N?,
an = 18 + 4×12−n+1 33 bn = 9 + 2×12−n+1
33 cn = 6−6×12−n+1
33
.
N 6. Par op´erations alg´ebriques sur les suites convergentes, nous avons
n→∞lim an =18 33, lim
n→∞bn= 9
33, lim
n→∞cn= 6 33.
N