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Evaluation des performances zootechniques et de reproduction des porcs élevés dans le département de l’Ouémé et du Plateau

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

***************

Département de Production et Santé Animales

**********

Mémoire de fin de formation pour l’obtention du Grade de Master en Production et Santé Animales

Spécialité : Biotechnologie et Gestion des Monogastriques

Thème

Soutenu publiquement le : 09 Mars 2018

Président du jury : Prof. Souaïbou FAROUGOU, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Membres : Prof. Jacques T. DOUGNON, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Prof. Marcel SENOU, Enseignant-Chercheur à l’FSA/UAC

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

7ème promotion

Année académique 2016-2017

Présenté et soutenu par :

Constant B.O.B. BANKOLE

Superviseur :

Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM Professeur Titulaire de Zootechnie (CAMES) Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Evaluation des performances zootechniques et de reproduction des porcs élevés dans le département de

l’Ouémé et du Plateau

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Dédicace

A Mon père Isidore BANKOLE Ma mère Louise OCHOULANA

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Hommages

A notre Maître, Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie. Vous m’avez encadré avec rigueur et compétence dans l'élaboration de ce travail. Les moments passés à vos côtés ont été pour moi un réel plaisir et une occasion de m’instruire. Vous m’avez donné l'occasion de découvrir outre vos qualités scientifiques, votre simplicité et votre grande disponibilité. Trouvez ici l’expression de mes hommages et de mon profond respect.

Au président du jury pour avoir accepté malgré vos charges, de juger ce travail en y apportant vos critiques scientifiques. C’est un grand honneur que vous nous faites en contribuant par vos conseils et recommandations à la perfection de ce travail.

Aux membres de jury pour avoir accepté de juger la qualité de ce travail. Vos observations et vos critiques seront d’un précieux concours pour l’amélioration de ce travail ;

Aux enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), en particulier ceux du Département de Production et Santé Animales (DPSA) ; vous qui n’avez ménagé aucun effort à nous enseigner vos connaissances en nous élevant à ce niveau d’étude. Recevez ici nos sincères hommages.

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Remerciements

L’aboutissement de ce travail a été possible grâce à la collaboration et aux soutiens indéfectibles de nombreuses personnes. Nous témoignons notre profonde reconnaissance à toutes celles et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce mémoire. Nos sincères remerciements :

▪ A DIEU TOUT-PUISSANT, pour son intersection et sa protection perpétuelle ;

A l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) de la Commission de la Coopération au Développement (CUD) de la Belgique pour son appui financier à la réalisation de ces travaux à travers le Projet de Recherche-Développement (PRD) intitulé «Professionnalisation et renforcement de la compétitivité de la filière porc par la recherche action en partenariat dans les départements de l’Ouémé et du Plateau au Sud-Est du Bénin» ;

Au projet NICHE/BEN 176 intitulé «Mise en Place d’un Institut de Sécurité Alimentaire au Bénin» pour la mise à disposition des moyens techniques pour la réalisation de ce travail;

▪ A Monsieur Ignace DOTCHE, la disponibilité sans condition et la collaboration dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa valeur.

Recevez tous nos sincères remerciements ;

▪ Au Docteur Cyrille BOKO, Chef du Département de Production et Santé Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) ;

▪ A Monsieur Serge AHOUNOU pour ses conseils ;

▪ Au Docteur Chakirath SALIFOU pour ses conseils ;

▪ Au Docteur Kevin KASSA pour ses conseils ;

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▪ Aux messieurs Benoît GOVOEYI, Pascal KIKI pour leurs contributions scientifiques et techniques à la réalisation de ce document ;

▪ Aux messieurs Léopold OBINE, Rodrigue SETCHEGBE, pour vos soutiens et votre disponibilité permanente ;

▪ A notre oncle Daniel OTEKPOLA, pour vos soutiens moral, matériel et financier. Que ce travail fasse votre joie et votre fierté ;

▪ A mes mamans, pour tout l'amour et vos soutiens moral, matériel et financier, Que le seigneur vous comble de bonheur ;

▪ A mes frères et sœurs, pour vos soutiens et encouragement, veuillez recevoir ici l’expression de notre sincère et profonde reconnaissance, daigne Dieu nous unir davantage d’un amour fraternel plus grand. Puisse ce travail vous encourage à faire plus. Je vous aime ;

▪ A tous nos camarades de promotion pour avoir passé de bons moments d’étude, que Dieu aide chacun suivant son destin ;

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce travail et qui n’ont pu être cités.

(6)

Table des matières

Dédicace ... 2

Hommages ... 3

Remerciements ... 4

Table des matières ... 6

Listes des sigles et abréviations ... 9

Liste des tableaux ... 10

Listes des figures ... 11

Résumé ... 12

Abstract ... 13

Introduction ... 14

1. Synthèse bibliographique sur les caractéristiques de l’élevage du porc au Bénin ... 17

1.1. Systématique du porc ... 17

1.2. Les races porcines du Bénin ... 17

1.2.1. La race locale ... 18

1.2.2. Les races exotiques exploitées au Bénin ... 19

1.2.2.1 Large White ... 19

1.2.2.2. Landrace ... 20

1.2.2.3. Le Meishan ... 20

1.3. Mode d’élevage ... 20

1.3.1. Système extensif ou traditionnel ... 21

1.3.2. Système semi-extensif ... 21

1.3.3. Système intensif ... 22

(7)

1.4. Contraintes au développement de l’élevage porcin au Bénin ... 23

1.5. Paramètres et performances de reproduction des races porcines élevées au Bénin ... 30

1.5.1. Puberté et âge à la première mise-bas ... 30

1.5.2. Cycle sexuel et œstrus ... 31

1.5.3. Durée de gestation ... 32

1.5.4. Parturition ... 32

1.5.5. Prolificité ... 33

1.5.6. Lactation et élevage des porcelets ... 34

1.5.7. Sevrage ... 35

1.5.8. Modalités du sevrage ... 35

1.5.9. Choix des reproducteurs ... 36

1.6. Performances pondérales ... 39

1.6.1. Croissance et viabilité avant le sevrage ... 39

1.6.2. Croissance post sevrage ... 40

2. Cadre de l’étude, matériel et méthodes ... 43

2.1. Cadre de l’étude ... 43

2.2. Matériel... 44

2.3. Méthodes ... 45

2.4. Analyses statistiques ... 46

3. Résultats et discussion ... 49

3.1. Résultats ... 49

3.1.1. Conduite et gestion de la reproduction dans les élevages ... 49

3.1.2. Performances de reproduction ... 54

(8)

3.1.3. Performances de production ... 58

3.2. Discussion ... 59

3.2.1. Conduite et gestion de la reproduction dans les élevages ... 59

3.2.2. Performances de reproduction des porcs améliorés et locaux ... 60

3.2.3. Performances de production des porcelets améliorés et locaux ... 62

Conclusion et suggestions ... 63

Références bibliographiques ... 64

(9)

Listes des sigles et abréviations

AFC : Analyse Factorielle des Correspondances

CARDER : Centre Agricole Régional pour le Développement Rural DE: Direction de l’Elevage

FAO: Food and Agriculture Organization GMQ : Gain Moyen Quotidien

IC : Intervalle de Confiance

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé PPA : Peste Porcine Africaine

SAS : Satistical Analysis System

(10)

Liste des tableaux

Tableau I : Logement des jeunes reproducteurs porcins dans les départements de l’Ouémé et du Plateau ... 49 Tableau II : Signes de chaleurs enregistrés dans les élevages porcins des départements de l’Ouémé et du Plateau ... 51 Tableau III : Détection des chaleurs dans les élevages porcins des départements de l’Ouémé et du Plateau... 51 Tableau IV : Accouplement des animaux dans les élevages porcins de l’Ouémé et du Plateau ... 52 Tableau V : Soins aux reproducteurs dans les élevages porcs des départements de l’Ouémé et du Plateau ... 53 Tableau VI : Difficultés rencontrées par les éleveurs du porc dans les départements de l’Ouémé et du Plateau ... 54 Tableau VIIa : Performances de reproduction des races locales et améliorées .. 56 Tableau VIIb : Performances de reproduction des races locales et améliorées .. 56 Tableau VIIIa: Effet de rang de mise bas sur les performances de reproduction des truies locales et améliorées ... 57 Tableau VIIIb: Effet de rang de mise bas sur les performances de reproduction des truies locales et améliorées ... 57 Tableau IX : Effet de la race sur les performances de croissance des porcs ... 58 Tableau X : Effet de l’interaction entre race et sexe sur les performances de croissance des porcs ... 59

(11)

Listes des figures

Figure 1 Distribution de la Peste Porcine Africaine en Afrique ... 26

(12)

Résumé

La production nationale du Bénin en viande porcine est déficitaire à cause de la faible productivité des animaux. Le but de l’étude est d’évaluer les performances zootechniques et de reproduction des porcs élevés dans le département de l’Ouémé et du Plateau. Ainsi, les données sur les performances zootechniques ont été d’abord collectées dans 63 élevages puis une enquête sur la gestion de la reproduction a été réalisée auprès de 63 éleveurs de ces deux départements. Ces données ont été analysées avec le logiciel SAS et le test de Fisher a précisé la significativité de l’effet race, sexe et rang de mise bas sur les performances zootechniques. Il en ressort que la séparation entre les mâles et les femelles intervient surtout à la puberté et les cochettes sont mises dans les loges individuelles après la saillie chez la majorité des éleveurs dans les deux départements. La plupart des éleveurs n’utilisent pas le verrat pour détecter les chaleurs. Dans le département de l’Ouémé, la détection des chaleurs est basée surtout sur l’observation des signes de modifications vulvaires. Les truies sont saillies 1 à 12 heures après le début des chaleurs. Le diagnostic de gestation est fait par contrôle de retour des chaleurs, 21 jours après la saillie par la majorité des enquêtés. Par contre, dans le département du plateau, la détection des chaleurs s’effectue à n’importe quel moment et cette détection est basée surtout sur l’observation des modifications des voies génitales externes des truies et le chevauchement des autres cochettes. Pour une chaleur détectée, la truie est saillie une fois ou laissée avec les verrats durant toute la période de l’œstrus. La technique du diagnostic de gestation est la même que chez les éleveurs de l’Ouémé. La taille de la portée, le nombre de porcelets sevrés et le nombre de nés vivants des truies améliorées sont significativement supérieurs (p˂0,001) à ceux des truies locales. La taille de la portée, le nombre de nés vivants et le nombre de porcelets sevrés augmentent avec le rang de mise bas jusqu’à la 4ème mise bas et chute par la suite. L’âge à la première saillie des cochettes améliorées a été en moyenne de 255 jours et la durée de gestation a étéde 114,43 joursen moyenne.

L’âge à la première mise bas a été en moyenne de 368 jours et l’intervalle entre deux mises bas a été de 175 joursen moyenne. Le poids à la naissance et le poids jusqu’à 5 mois des porcelets améliorés a été significativement supérieurs à ceux des porcelets locaux (p˂0,001). La connaissance de ces performances permettra la mise en place des actions à mener pour leur amélioration.

Mots clés : Porcins, performances zootechniques, conduite de la reproduction, Bénin

(13)

Abstract

Benin's domestic production of pork is deficient because of the low productivity of animals. The purpose of the study is to evaluate the zootechnical and reproductive performance of pigs raised in the department of Ouémé and Plateau.

Thus, data on zootechnical performances were first collected in 63 farms and then a survey on the management of reproduction was carried out with 63 breeders from these two departments. These data were analyzed with the SAS software and the Fisher test specified the significance of the race, sex and calving effect on zootechnical performance. It appears that the separation between males and females occurs mainly at puberty and gilts are put in the individual boxes after breeding in the majority of breeders in the two departments. Most breeders do not use the boar to detect heat. In the department of Ouémé, the detection of heat is based mainly on the observation of signs of vulvar changes. Sows are bred 1 to 12 hours after the onset of heat. The diagnosis of gestation is made by control of return of the heats, 21 days after the projection by the majority of the respondents.

On the other hand, in the plateau department, heat detection is carried out at any given time and this detection is based mainly on the observation of changes in the external genital tract of the sows and the overlap of the other gilts. For detected heat, the sow is raised once or left with the boars during the entire estrus period.

The technique of the diagnosis of pregnancy is the same as that of the breeders of Ouémé. The size of the litter, the number of weaned pigs and the number of live births of improved sows are significantly higher (p <0.001) than those of local sows. The litter size, the number of live births and the number of weaner pigs increase with the farrowing rank until the 4th farrowing and fall afterwards. The average age of the first gull improved was 255 days and the average gestation time was 114.43 days. The age at first farrowing was on average 368 days and the interval between whelps was 175 days on average. Birth weight and weight up to 5 months of improved piglets were significantly higher than those of local piglets (p <0.001). The knowledge of these performances will allow the implementation of the actions to be carried out for their improvement.

Key words : Pigs, zootechnical performance, reproductive management, Benin

(14)

Introduction

La production nationale en viande en 2016 est estimée à 39663 tonnes de viande de bovins, 12358 tonnes de petits ruminants, 13670 tonnes de volaille et 6228 tonnes de porcins (FAOSTAT, 2017). Cette production nationale est en dessous des besoins exprimés par la population, ce qui met le pays dans une position d’importateur net de viandes et produits carnés. Ces besoins sont évalués à 210183,7 tonnes par an (FAOSTAT, 2017). La satisfaction de la demande demeure ainsi tributaire des importations de produits carnés. Avec une démographie galopante, le Bénin a connu en 2014 une importation de 229831 tonnes de lait et 281394 tonnes de viande (INSAE, 2014). Pour améliorer le niveau de consommation de la population en viande et en produits carnés, il faudra accroître considérablement la production locale. Pour l’amélioration de la production locale, l’espèce porcine est une espèce de premier choix pour non seulement à cause de son cycle de production qui est relativement court mais également à cause de la forte demande en viande de porc par la population. Des efforts ont été faits pour l’amélioration de production nationale en viande porcine.

Ces efforts ont porté sur la caractérisation de l’élevage porcin en vue d’améliorer les techniques d’élevage (Youssao et al., 2008b; Houndonougbo et al., 2012), sur l’alimentation par la mise en place des formules alimentaires à base des produits locaux (Accodji et al., 2009; Hedji et al., 2015) et sur l’amélioration des performances zootechniques des porcs locaux par croisement avec les races exotiques (Youssao et al., 2009a) et par l’amélioration du mode d’élevage (Koutinhouin et al., 2009). Ces divers travaux ont contribué à l’amélioration de la production nationale. Ainsi, la production porcine est passée de 3960 tonnes en 2008 à 4968 tonnes en 2013. Malheureusement, cette production reste faible et n’arrive pas toujours à faire face au besoin de la population. D’où la nécessité de poursuivre les travaux de recherche visant à l’amélioration des performances des porcs élevés par la population. Avant d’entreprendre de nouvelles stratégies

(15)

d’amélioration, il est indispensable de faire un état des lieux des performances actuelles pour voir celles qui méritent d’être améliorées. C’est dans cette optique que Biobou (2016) a entrepris l’évaluation des performances zootechniques des porcs élevés dans l’Ouémé-Plateau. A travers ses travaux, les critères de choix et de réformes des reproducteurs ont été inventoriés. La productivité numérique des porcs et la productivité pondérale des porcs améliorés ont été également évaluées.

Malheureusement, cette évaluation n’a pas été exhaustive et ne prend pas en compte la productivité pondérale des porcs locaux. C’est ce qui nous a motivé au terme de notre formation pour le Master en Production et Santé Animales, à choisir cette étude dont le thème est : « Evaluation des performances zootechniques et de reproduction des porcs élevés dans le département de l’Ouémé et du Plateau ». L’objectif poursuivi par cette étude est de contribuer à l’amélioration de la production nationale en viande porcine. Spécifiquement, il s’agira de :

▪ décrire le mode de conduite des reproducteurs porcins des élevages de l’Ouémé et du Plateau;

▪ évaluer les performances de reproduction des porcs élevés dans ces deux départements ;

▪ évaluer les performances de production des porcs élevés dans les départements de l’Ouémé et du Plateau.

Le présent travail est subdivisé en trois parties :

▪ la première constitue une revue de littérature sur l’élevage des porcs;

▪ la deuxième prend en compte le matériel et la méthodologie utilisés pour atteindre les objectifs spécifiques préalablement fixés;

▪ la troisième porte sur la présentation des résultats obtenus et la discussion.

(16)

Chapitre 1

Synthèse bibliographique

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1. Synthèse bibliographique sur les caractéristiques de l’élevage du porc au Bénin

1.1. Systématique du porc

Le porc est un mammifère euthérien cétartiodactyle du Genre Sus et de la famille des Suidae. Son nom scientifique est Sus scrofa, Linnaeus 1758.

Description : C’est un quadrupède à pieds fourchus. La tête, est courte et portée bas par un cou bref. Le museau allongé, est terminé par un cartilage plat et rond percé par les narines. La dentition est complète, avec 44 dents.

Les canines du mâle (croc ou crochet) sont à croissance continue. Les soies, des poils raises, sont clairsemées. Les mamelles sont nombreuses : pectorales, abdominales et inguinales.

Origine : Le porc dérive du sanglier Sus scrofa qu’on rencontre en Europe, en Afrique du Nord, et en Asie. Il a été domestiqué anciennement vers - 7000 à - 5000 en Anatolie ou en Chine.

Utilisations : Il est élevé pour la chair. Sa viande est recherchée, sauf lors d’interdits religieux (islam, Juifs). Le rendement carcasse est très bon : de l’ordre de 70 %. La viande est maigre, car la graisse est localisée. La graisse du corps est appelée axonge et saindoux et la graisse sous-cutanée, lard. Il sert aussi à chercher des truffes. Les systèmes d’élevage sont variés, de l’extensif à l’industriel les plus extrêmes (Meyer, 2018).

1.2. Les races porcines du Bénin

Le cheptel porcin béninois est constitué de la race locale et de la race exotique (Large White, le Landrace, et le Meishan) ils ont été introduits au Bénin à travers les projets de développement et ont été croisées entre elles et ont servi également au croisement avec la race locale.

(18)

La race dominante est la race locale qui représente 65,85% du cheptel porcin du Centre et du Sud Bénin. Viennent ensuite les croisés avec une proportion de 47,56% et les races « pures améliorées » (Large White, Landrace) qui représentent 7,32%. La race locale est majoritairement rencontrée dans la plupart des élevages avec une fréquence relative qui varient entre 60 et 100%, sauf dans l’Ouémé (20%) et le Plateau (46,67%). Tous les éleveurs du Mono élèvent la race locale.

Dans le Département de l’Atlantique, du Plateau et du Zou, les races croisées sont les plus rencontrées avec des fréquences respectives de 73% et 53% et 41%. Par rapport aux autres Départements, les races pures améliorées sont les plus rencontrées dans le Département de l’Ouémé avec une fréquence de 93% contre 0 à 20% pour les autres Départements (Youssao, 2015).

1.2.1. La race locale

Les races locales porcines d’Afrique proviennent du Proche-Orient via l’Égypte et de l'Extrême-Orient dans le cadre des échanges commerciaux avec l’Océan Indien (Lesur-Gebremariam, 2010; Amills et al., 2013). La robe noire est très caractéristique du porc local d'Afrique et peut constituer le premier critère phénotypique de tri de porc susceptible d'être de race locale pure parmi des animaux marqués par des croisements hasardeux observés aujourd'hui un peu partout en Afrique. Toutefois on rencontre des porcs à couleur noire avec ceinture thoracique blanche avec des taches noires ou sombres, grise, brune, parfois blanche et rarement marron, ensuite la robe pie. Le groin est généralement long et cylindro-conique et effilé à l'extrémité (Agbokounou et al., 2016). Ce sont en général des animaux dont la tête porte un chanfrein rectiligne et des petites oreilles dressées ou horizontales, parfois rejetées en arrière et tombantes (d’Orgeval, 1997; Umutoni, 2012). Les races locales africaines sont généralement de petite taille avec des pattes courtes et parfois avec un ventre proche du sol, une cuisse souvent plate donnant un jambon peu fourni. Elles ont une croissance lente mais dotée d’une capacité de réaction positive aux actions d’amélioration de son

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élevage ou de son intensification (Youssao et al., 2008a; Koutinhouin et al., 2009;

Keambou et al., 2010). Elle est caractérisée particulièrement par une précocité sexuelle élevée qui n’est pas exprimée dans les conditions d’élevage traditionnelles (Agbokounou et al., 2016). La taille de la portée à la naissance est de 7,25 porcelets et le poids moyen d’un porcelet est de 535 g à la naissance et 4550 g au sevrage (Youssao et al., 2009b). La vitesse de croissance des femelles (126,4 g/j) est plus élevée que celle des mâles (74 g/j) pendant toute la période d’engraissement (Youssao et al., 2009b). Le poids d’un mâle en fin d’engraissement (environs 8 mois d’âge) est de 18 kg contre 26 kg pour une femelle (Youssao et al., 2009b)

1.2.2. Les races exotiques exploitées au Bénin

Les porcs de races exotiques les plus élevés au Bénin sont le Large White, le Landrace et le Meishan. Ce sont des animaux de grand format, à croissance rapide.

1.2.2.1 Large White

Le comté du Yorkshire en Angleterre est le berceau du porc Large White.

Actuellement, ce porc est très répandu dans les pays développés et dans les pays chauds où il s’adapte très bien si les conditions climatiques ne sont pas excessives. De grand format, avec un corps léger, allongé et porté par des membres forts, le Large White a un profil légèrement concave et un dos horizontal assez long et large. Il présente une tête forte portant des oreilles grandes, triangulaires et dressées, un front large, des yeux vifs, un groin assez large et une poitrine large et profonde. Le jambon est épais et bien descendu, la robe claire et sans tache avec des soies et une couenne blanches (Meyer, 2002).

La prolificité du Large White varie de 10 à 12 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est excellente. En milieu tropical subhumide du Bénin, la taille de portée du Large White est de 10 porcelets, le taux de mortinatalité est de 10%,

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le poids à la naissance est de 886g et le gain moyen quotidien est de 114g/j (Youssao et al., 2009a). Le Large White résiste bien au stress et à la chaleur.

1.2.2.2. Landrace

Originaire du Danemark, le porc Landrace est lui aussi élevé dans de nombreux pays tropicaux. C’est un animal de grande taille avec un corps allongé, fusiforme, porté par des membres fins aux jambons globuleux qui arrondissent l’arrière. La tête, légère et fine est presque rectiligne et elle porte des oreilles dirigées horizontalement vers l’avant, le groin est fin. Les soies et la couenne sont blanches (Meyer, 2002). La race est précoce et très prolifique avec une excellente vitesse de croissance. La carcasse est maigre et de très bonne qualité. Cette race est douée d’une faculté d’adaptation moindre et est plus exigeante que le Large White. Dans les conditions tropicales, elle atteint 100 kg de poids vif en 10 mois (Serres, 1989).

1.2.2.3. Le Meishan

Le Meishan est une race porcine d’origine chinoise. Cette race présente un format bréviligne avec un chanfrein concave. Le Meishan a des oreilles tombantes et une face profondément plissée. Sa robe est le plus souvent pigmentée noire ou rousse et parfois tachetée de blanc aux extrémités des membres avec présence de peu de soies. L’adulte du Meishan atteint au maximum 100 kg pour un poids à un an dépassant rarement 60 kg même dans les meilleures conditions d’élevage. Le Meishan a la réputation d’une excellente prolificité (Serres, 1989).

1.3. Mode d’élevage

On distingue plusieurs modes d’élevages :

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1.3.1. Système extensif ou traditionnel

Dans le système d’élevage traditionnel, les porcs errent librement aux alentours de la maison familiale, fouillant et se nourrissant des détritus qu’ils trouvent dans les rues, les poubelles ou sur les terres et dans les forêts aux abords des villages.

Ils reçoivent parfois un complément d’alimentation, par exemple des déchets de cuisine ou des sous-produits agricoles. Les porcs sont rarement logés dans des abris. Ils sont parfois laissés en plein air pendant la plus grande partie de l’année et parqués dans des enclos durant la saison des pluies. Ils peuvent être hébergés dans un petit abri pendant la nuit pour les protéger des voleurs et des prédateurs.

Les éleveurs utilisent généralement des races locales. Le système d’élevage traditionnel exige très peu d’intrants et de main-d’œuvre, et un investissement minime pour l’achat d’aliments ou de vaccins. Le risque financier pour le producteur est quasiment nul.

1.3.2. Système semi-extensif

Ce type d’élevage est rencontré dans les zones périurbaines et le troupeau a une taille relativement importante. Cette taille varie de 10 à 100 têtes. Dans ce système, les porcheries sont construites en banco ou en briques avec des parois latérales crépies ou non en ciment. Le toit de ces porcheries est en pailles ou en tôles (Vignon, 2015).

Dans ce système d’élevage, l’alimentation des porcs est assurée par les éleveurs et dont très peu utilisent un aliment complet (Koutinhouin et al., 2009). L’aliment est constitué souvent d’un mélange de deux matières premières dont principalement le tourteau de palmiste ou la drêche de brasserie sous forme mouillée ou de soupe, complété par les verdures, les déchets de cuisine et de produits agricoles (Youssao et al., 2008b; Kouazounde, 2016). Les normes d’hygiène sont relativement assurées (porcherie à sol souvent cimenté, muraille en brique, claustration permanente, etc.) et la plupart des éleveurs déparasitent

(22)

leurs animaux. Cependant, il n’y a pas de gestion particulière de la reproduction du fait que la plupart des éleveurs ne disposent d’aucune fiche de suivi technique pour leur élevage (Ayssiwede, 2005). Ils se basent souvent sur des critères comme la conformation, la manifestation des chaleurs ou l’âge pour mettre les cochettes en reproduction. De même, les éleveurs du système semi intensif pratiquent souvent des croisements incontrôlés entre les truies locales et les verrats améliorés. Les reproducteurs (cochettes de remplacement et verrats) sont habituellement choisis au sein même de l’élevage avec pour conséquences les problèmes de consanguinité. Cependant, c’est un système d’élevage qui offre plus de possibilités pour contrôler l’alimentation des animaux et les maladies, et qui permet le plus souvent une croissance plus rapide, une meilleure santé et des portées plus importantes. L’objectif ici reste en partie le recours possible à un compte épargne ou à une assurance.

1.3.3. Système intensif

Ce système d’élevage se rencontre dans les zones périurbaines et urbaines et dans les grandes fermes comme Kpinnou et le Centre Songhaï. C’est un élevage tourné vers la production commerciale de porcs avec des exploitations dont la taille varie de 100 à plus de 500 têtes. Les animaux élevés sont principalement les porcs de races exotiques notamment le Large White et le Landrace, les hybrides issus de ces dernières et/ou de porcs de race locale (Ayssiwede, 2005).

Dans le système d’élevage intensif, les porcheries comportent plusieurs locaux compartimentés ou non selon l’âge des porcs élevés. Chaque local présente deux parties : une partie couverte (aire de couchage) et une partie ouverte (aire de déjection) (Muys et al., 2003). Les porcs sont constamment gardés en enclos et chaque animal dispose de sa loge. On distingue quatre types de locaux :

▪ la verraterie ou locaux de reproduction : ce sont des locaux

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compartimentés en loges qui se font face et abritant d’une part les truies ou cochettes en attente de saillie (loge collective) et d’autre part les verrats (loge individuelle) ;

▪ la maternité : ce sont des locaux des truies gestantes en attente de mise bas et les truies nourrices (loge individuelle) ;

▪ la croissance-engraissement : ce sont des locaux de transition divisés en loges collectives abritant les porcs entre le sevrage et la finition ;

▪ Les locaux de finition : ce sont des locaux avec des loges collectives réservés aux porcs ayant atteint leur poids d’abattage, les porcs reformés et autres.

Ces locaux sont construits en matériaux définitifs plus résistants. Ainsi, les habitats sont construits en briques, avec des sols bétonnés ou crépis et un toit en tôle (Vignon, 2015). Le bâtiment d’élevage est plus souvent clôturé (Vignon, 2015). Les loges bénéficient d’une bonne surveillance et une excellente ventilation (climat tropical chaud) avec une organisation qui varie en fonction du type d’activité de l’élevage (élevage naisseur ou naisseur-engraisseur). Au Bénin, les élevages sont pour la plupart des naisseur-engraisseurs.

L’alimentation des animaux dans ces porcheries est assurée grâce à des formulations alimentaires appropriées selon les besoins des porcs. Dans ce système, l’élevage constitue une source importante de revenus pour l’éleveur.

Les animaux ne sont plus considérés comme un fond d’épargne, mais ils sont convenablement vendus sur le marché (Mopate et Koussou, 2003; Muys et al., 2003).

1.4. Contraintes au développement de l’élevage porcin au Bénin

Les contraintes au développement de l’élevage concernent les pathologies, le suivi de l’alimentation et de l’habitat et enfin le vol. Dans certains quartiers et

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villages du Bénin, les porcs continuent malheureusement d’être élevés en liberté totale. Cette pratique qui caractérise le système traditionnel expose le porc déjà insuffisamment nourri, aux intempéries diverses qui affectent dans un premier temps ses performances de production et de reproduction et dans un second temps, son état sanitaire avec pour conséquence une faible rentabilité (Ayssiwede, 2004). De plus, les cas de vol sont plus fréquents avec les animaux en divagation.

Sur le plan alimentaire, le manque de moyens financiers et la cherté des matières premières sont des obstacles qui limitent l’accès des éleveurs à un aliment de qualité pour les animaux (Houndonougbo et al., 2012; Kouazounde, 2016). A ces problèmes s’ajoute la rareté des matières premières pour les élevages des zones un peu éloignées des industries.

Eu égard aux maladies parasitaires et nutritionnelles dont sont victimes les animaux, la peste porcine africaine (PPA) apparue en août 1997, a ravagé plus de 70% du cheptel et constitue actuellement le handicap majeur à l’élevage des porcs car le virus circule à bas bruit sur tout le territoire national malgré les mesures de lutte engagées.

❖ La peste porcine africaine

C’est une maladie contagieuse, virulente, inoculable, frappant les suidés domestiques et sauvages. Elle commence par une fièvre subite. Comme signe typique de la maladie, l’animal reste bien vif au début avec un appétit normal.

Ce n’est qu’entre quatre et trois jours avant la mort que le porc devient agité, arrête de manger et s’allonge. Parfois, il y a un écoulement oculaire ou nasal qui peut être sanguinolent et des vomissements. La peau est souvent rouge-bleuâtre, particulièrement au niveau des pattes (Muys et al., 2003). On note une dominance de lésions de septicémie hémorragique. Les lésions afférentes sont dominées par les pétéchies sur différents organes tels que la rate, les ganglions

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lymphatiques, le tube digestif et ses annexes, la vessie, et un phénomène œdémateux, spontanément hémorragique dans les grandes cavités et dans la paroi de la vésicule biliaire. Dans les cas chroniques, apparaissent des lésions de pleurésie, de péricardite et de pneumonie (Farougou, 2017). Il n’existe ni vaccin, ni traitement pour cette maladie.

En 1996, la PPA a sévi à l’état pandémique en Côte d’Ivoire et a affecté de nouveaux pays dans la sous-région (Bénin, Togo, Nigéria, Ghana et Burkina Faso) de 1997 à 2003, avec des manifestations plus néfastes au Sénégal, en Gambie et au Cap Vert sur la même période (Penrith et al., 2013). Excepté la Côte d’Ivoire, elle n'a été éradiquée dans aucun de ces pays. En 1998, la PPA a été détectée pour la première fois au Madagascar et depuis ce temps elle est devenue endémique (Roger et al., 2001; Costard et al., 2009). Les seuls pays africains récemment infectés et l’ayant éradiquées ou apparemment éradiquée sont la Côte d’Ivoire (Penrith et al., 2013), le São Tomé qui a connu une épizootie en 1979 (Penrith et al., 2013), et les Îles Maurice qui ont connu la PPA en 2007 mais éradiquée en 2008 (Lubisi et al., 2009). Bien que le Ghana ait réussi à l’éradiquer un an après son introduction en 1999, il a néanmoins enregistré de nouveaux cas en 2002. Actuellement, la présence de la PPA est signalée dans 28 pays africains (figure 1). Il y a très peu d’informations disponibles sur la PPA en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal et le Nigéria sont deux pays disposant d’informations documentées sur la PPA. Au Sénégal, la maladie est connue sous un état endémique, avec plus de 54 manifestations rapportées à l'OIE depuis 1986 (Etter et al., 2011). La PPA est également devenue endémique au Nigéria depuis son introduction en 1997 (Luther et al., 2007a;

Luther et al., 2007b; Owolodun et al., 2010).

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Figure 1 Distribution de la Peste Porcine Africaine en Afrique

Source : Penrith et al.2013

❖ Le rouget

C’est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, due à un bacille gram (+), Erysipelothrix rhusiopathiae, affectant surtout les porcs de trois mois à deux ans d’âge. Il est caractérisé cliniquement par des morts brutales, de la fièvre avec des lésions cutanées douloureuses sous forme d’éruptions ou de plaques rouges violacées ou pourpres (cyanose) en forme de losange ou de rectangle bien délimitées très caractéristiques et surélevées par rapport à la surface de la peau. Elles peuvent s'accompagner de lésions d’arthrite ou d’endocardite

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végétant. Le rouget est une zoonose transmissible à l’homme (Ayssiwede, 2004).

❖ Les pneumonies et les broncho-pneumonies

Ce sont les affections inflammatoires de l’appareil respiratoire. Elles sont caractérisées par une diminution du volume d’air ventilé à chaque mouvement respiratoire. Par conséquent, le porc s’essouffle et respire plus rapidement pour compenser le déficit en donnant aux mouvements du diaphragme la plus grande amplitude. L’animal tousse le plus souvent ; lorsqu’il est obligé de se déplacer, il est secoué par des quintes sous l’effet du courant d’air. La circonstance favorisante la plus courante est le froid. Mais on peut toutefois assister à une complication par des agents microbiens. Les bactéries les plus dangereuses demeurent les Pasteurella.

❖ Les parasitoses externes

La seule parasitose externe la plus importante est la gale causée par un acarien Sarcoptes scabiei variété suis. Les animaux sont l’objet d’un très vif prurit, ils se grattent contre les murs jusqu’à se faire saigner. La gale est très contagieuse et il faut éviter d’introduire un animal galeux dans la porcherie. Les cas de gale ont été enregistrés dans les élevages au Bénin (Youssao et al., 2008a).

❖ Parasitoses internes

Elles sont essentiellement provoquées par des vers dont la plupart siègent dans l’intestin. Ils ne provoquent pas de maladies spectaculaires. Mais par le détournement des aliments, par l’irritation permanente de muqueuse intestinale et la gêne de l’assimilation qui en résulte, par les produits toxiques qu’ils peuvent secréter et qui sont absorbés, ils perturbent la nutrition et la croissance.

Ils sont responsables des pertes économiques très importantes. Il existe plus de 30 espèces qui peuvent affecter la paroi intestinale des porcs. La contamination se fait par l’absorption des œufs de vers qui sont de taille microscopique et qui

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se trouvent dans les excréments des porcs, dans la paille, dans les fossés et aux endroits où les porcs viennent souvent (Klooster et Wingelaar, 2011). Les jeunes porcelets sont très vulnérables aux ascaridioses. Pour empêcher leur contamination dès la naissance, la future mère doit être traitée avec un vermifuge dix jours avant la mise bas. On la lave quelques jours après avec du savon pour éliminer les œufs présents sur son corps. Après ce lavage, on procède à l’élimination des parasites externes en pulvérisant ou en badigeonnant la truie avec un produit tuant la gale (Klooster et Wingelaar, 2011). Les porcelets peuvent aussi être vermifugés au sevrage (Klooster et Wingelaar, 2011).

❖ La cysticercose ou la ladrerie

La cysticercose porcine est une cestodose larvaire très répandue dans les pays tropicaux avec une prévalence qui oscille entre 10 et 30% selon les abattoirs (Ayssiwede, 2004). Elle est due à la présence et au développement dans les muscles striés du porc, de larves vésiculaires blanchâtres de type cysticerque.

L’espèce en cause est Cysticercus cellulosae, larve de Taenia solium, ver solitaire de l’homme. C’est un parasite à cycle dixène. Le porc, hôte intermédiaire coprophage, se contamine en ingérant des œufs de Taenia rejetés par l’homme (hôte définitif) avec ses excréments (Ayssiwede, 2004). L’homme se contamine à son tour en mangeant la viande de porc contenant de cysticerques. Les cysticerques se logent dans les muscles de la langue, du diaphragme, du masséter et sont plus faciles à détecter lorsque l’infestation est massive. Des signes encéphaliques peuvent s’observer lorsque les cysticerques s’égarent dans le cerveau. Il peut y avoir une mort brutale par défaillance cardiaque en cas d’infestation importante du myocarde. Le porc ainsi parasité est dit « ladre » et est saisi à l’abattoir. La plus grande gravité de la ladrerie réside dans le danger qu’elle fait courir à la santé de l’homme (zoonose), raison pour laquelle il faut activement lutter contre sa dissémination (Ayssiwede,

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2004). En Afrique, la cysticercose est un problème émergent de santé publique et d’agriculture dans la quasi-totalité de l’Afrique subsaharienne excepté dans les régions musulmanes où le porc est très peu consommé (Lovadina, 2012).

Ceci s’explique par l’explosion de l’élevage de façon assez traditionnelle des porcs et l’augmentation de la consommation de viande de porc dans ces régions.

Ainsi, toutes les conditions sont réunies dans ces régions pour permettre une transmission aisée du parasite du porc à l’Homme ou inversement. Comme dans la plupart des pays en développement, la prévalence de la cysticercose est sous- estimée en Afrique en raison d’un manque d’infrastructures médicales et de diagnostic appropriés (Nguekam et al., 2003). Toutefois, la cysticercose est retrouvée en Afrique du Sud, au Bénin, au Burundi, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, à Madagascar, au Sénégal, au Togo, au Zimbabwe et à l’île de la Réunion. Des études menées au Bénin et au Togo ont permis d’évaluer l’importance de la cysticercose. Elle est considérée comme endémique au Bénin, au Ghana et au Togo (Murrell, 2005). Au Bénin, les cysticerques ont été identifiés dans 0,22% des carcasses de porcs inspectés dans les abattoirs (Kpodekon et al., 2013). Les gros risques de la cysticercose porcine au Sud Bénin ont été signalés à Aplahoué, Dogbo, Klouekanme et Lokossa (Goussanou et al., 2013). La proportion de saisies est passée de 0,06% pour des muscles de cou à 0,69% pour des langues. L'analyse spatiale des fréquences de saisie de carcasse a indiqué Akpro Misserete, Avrankou, Dangbo, Porto-Novo, Ifangni et Aguégués comme les plus probables réseaux pour la distribution de la cysticercose porcine au Sud Bénin (Goussanou et al., 2013).

En plus de ces pathologies d’autres comme la brucellose, la trypanosomose, l’anemie, la constipation et les gastro-entérites sont également rencontrées en élevage porcin.

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1.5. Paramètres et performances de reproduction des races porcines élevées au Bénin

1.5.1. Puberté et âge à la première mise-bas

La puberté est le moment où un individu devient apte à produire des gamètes fécondants (mâle) ou fécondables (femelle). Les signes visibles chez la femelle sont les premières chaleurs. Mais la mise à la reproduction réelle n’intervient que plus tard, généralement au 2/3 du poids adulte. C’est à ce moment qu’apparaissent les caractères sexuels primaires (croissance des testicules, apparition des chaleurs, développement de la mamelle) et secondaires (dimorphisme sexuel). L’apparition de la puberté dépend de l’espèce, de la race, du sexe, de la saison et du type d’élevage. Le porc local d’Afrique est caractérisé particulièrement par une précocité sexuelle élevée qui n’est pas exprimée dans les conditions d’élevage traditionnel. Avec ces conditions d’élevage, les âges moyens au premier œstrus de 210 à 250 jours et parfois à 302 jours en élevage divagant ont été obtenus avec les races locales d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et des savanes d’Afrique centrale (d’Orgeval, 1997; Mopaté et al., 2011). Par contre, en améliorant les conditions d’élevage de ces races et surtout l’alimentation, les âges moyens à la puberté de 146 à 150 jours ont été obtenus pour la race locale contre 200 à 210 jours pour le Large White et 172 jours pour la race créole (Chimonyo et al., 2005; Nonfon, 2005). L’âge de mise en reproduction des verrats varie suivant les races élevées. Pour les races améliorées, on peut effectuer les croisements entre 7 et 8 mois car ils ont déjà 80 à 100 kg de poids vif tandis que pour la race locale le verrat peut être livré à la reproduction entre 6 et 7 mois. Chez les femelles, l’âge de mise en reproduction est de 7 mois. La maturité sexuelle seule ne suffit pas; il faudra également tenir compte de la maturité corporelle. Au Bénin, les truies de race locale ont 20 à 22 kg à la maturité corporelle (Youssao et al., 2004).

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1.5.2. Cycle sexuel et œstrus

Chez la truie, le premier œstrus et la première ovulation coïncident en général et apparaissent entre 5 et 8 mois d’âge. A partir de la puberté, l’œstrus apparaît, à des intervalles réguliers chez la femelle domestique au cours de l’année. Cette succession ou cyclicité est normalement interrompue par la gestation et la lactation. Le déclenchement des premières chaleurs a lieu à 6 mois. Le cycle œstral chez la truie dure en moyenne 21 jours tandis que celui des cochettes dure 17-18 jours (Bitty, 2014). Il est sous la dépendance d’une régulation neurohormonale qui fait intervenir l’axe hypothalamo-hypophysaire, les ovaires et l’utérus. L’axe hypothalamo-hypophysaire libère la GnRH, la FSH et la LH.

Les ovaires secrètent l’œstrogène et la progestérone et quant à l’utérus il sécrète la PGF2α. Le cycle est subdivisé en 2 phases :

▪ La phase folliculaire correspond à la croissance pré-ovulatoire des follicules et dure 5-6 jours. Elle s’achève par un œstrus suivi d’une ovulation.

L’œstrus dure entre 24 et 72 heures chez la truie multipare et moins de 48 heures chez la cochette (Bitty, 2014). Elle est la seule phase visible du cycle sexuel se traduisant par les manifestations comportementales et anatomiques parmi lesquels l’agitation, la perte d’appétit, l’écoulement vulvaire clair et visqueux, le rougissement et la tuméfaction de la vulve qui devient rose. Ces signes ne sont pas toujours présents simultanément et seul le réflexe d’immobilité constitue le point de référence de la détection des chaleurs. Il peut s’obtenir de différentes manières notamment avec le bruit, l’odeur et/ou la vue du verrat.

▪ La phase lutéale débute à environ 2 jours après l’ovulation avec la formation des corps jaunes et s’achève lors de leur régression. Elle dure 13 à 15 jours en absence de gestation.

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1.5.3. Durée de gestation

La gestation survient dans 80 à 90 % des cas à la suite de l'accouplement réalisé dans de bonnes conditions. Si le pourcentage de réussite s'abaisse vers 60 %, il faut mettre en cause la qualité du sperme du verrat ou l'état physiologique des truies et examiner ces questions de près. La gestation se caractérise par le non- retour des chaleurs trois semaines après la saillie. Elle est peu variable chez les races porcines. La plupart des auteurs la situent entre 110-119 jours avec une moyenne de 114 jours. La marge de variation est faible et, connaissant la date d'accouplement, on peut prévoir avec assez de précision celle de la mise basse et y préparer la truie en temps utile. La durée moyenne de gestation observée avec la race locale (111 à 114 jours) de petit format de l’Afrique de l’Ouest n’a pas été significativement différente de celle des races exotiques Large White et Hampshire (114,6 jours) élevées dans la même région d’Afrique (Nonfon, 2005). Elle est également similaire à celle observée par Subalini et al. (2010) avec le porc local de Vietnam qui est de 100 à 115 jours. La gestation peut être interrompue avant terme et les fœtus sont rejetés à l’extérieur : c'est l'avortement. Les maladies infectieuses comme la peste, salmonelloses, etc.

peuvent provoquer l'avortement. Mais ce ne sont pas les seules causes. Les aliments avariés, moisis, peuvent faire avorter. Les carences en vitamine A, en calcium, peuvent provoquer des avortements à répétition. Enfin, il est toujours possible de voir apparaître un avortement accidentel, consécutif à une bagarre entre truies, à une chute sur sol glissant, ou à tout autre choc (Muys et al., 2003).

1.5.4. Parturition

Deux semaines avant la mise bas, les truies doivent être vermifugées. Ces vermifuges permettent d’éviter le rejet d’excréments contaminés dans la maternité. Une semaine avant la mise bas, on réalise un lavage des truies et un déparasitage externe juste avant l'entrée en maternité. Il est nécessaire de réduire progressivement la ration alimentaire et de surveiller l'abreuvement des truies

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pour éviter les problèmes de constipation. Une mise bas normale dure trois à quatre heures. Il est indispensable de la surveiller discrètement. S'il y a interruption lors de la mise bas, il faut injecter 1 ml d'ocytocine en intramusculaire. Si un quart d'heure après ce traitement on n'observe pas de nouveau porcelet, il faut fouiller la truie (mains propres, gant de fouille et gel antiseptique) (Bastianelli et al., 2009).

Dès leur naissance, les porcelets sont assez fragiles pour pouvoir se déplacer.

Bien que leur démarche soit mal assurée ; ils cherchent à se rapprocher de la truie pour se réchauffer et téter. C'est pour eux un danger d'écrasement. C'est pourquoi, même en climat tropical, il est utile, de disposer d’une source d'infrarouges dans le coin à porcelets. La lumière et la chaleur les attirent et peuvent leur sauver la vie, particulièrement pendant les mises bas nocturnes que l'on ne peut surveiller, mais qui sont les plus fréquentes.

Les accidents de parturition peuvent être une déchirure de la vulve avec formation d'un hématome, particulièrement chez la primipare. C'est un accident bénin, qui guérit spontanément sous réserve qu'on assure une bonne hygiène de la plaie pour éviter l'infection secondaire.

1.5.5. Prolificité

La prolificité est appréciée par le nombre total de porcelets nés par portée (nés vivants et morts nés) à l’exclusion des momifiés qui ne sont pas comptabilisés.

Au Bénin, la population porcine locale est caractérisée par des performances de croissance et une productivité numérique faibles mais elle possède par contre une bonne rusticité et sa portée est en moyenne de 8 porcelets en mode amélioré (Koutinhouin et al., 2009; Youssao et al., 2009a), avec des taux de mortinatalité et de mortalité respectifs de 33% et 21,9% (Atodjinou et Dotcho, 2006). Dans les élevages traditionnels constitués exclusivement de porcs locaux, les performances sont en général médiocres par rapport aux races exotiques. La

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prolificité des races Large White et Duroc varie de 10 à 12 porcelets, celle des porcs de race Landrace est de 7 à 10 porcelets par portée, tandis que chez le Piétrain la prolificité varie de 7 à 8 porcelets par portée (Youssao, 2017).

1.5.6. Lactation et élevage des porcelets

La lactation débute par une sécrétion de colostrum dont la consommation par les nouveau-nés est indispensable. D'ailleurs, les porcelets l'absorbent avidement et la sécrétion lactée s'installe rapidement. L’usage de colostrum de vache a été expérimenté sur le taux de survie et la croissance des porcelets locaux du Bénin (Agbokounou et al., 2017). Ces auteurs ont rapporté le meilleur taux de survie et la meilleure croissance chez les porcelets ayant reçu de colostrum congelé de vache comparativement à ceux qui ont reçu le colostrum chauffé de vaches et à ceux élevés sous mère et cette différence serait probablement due aux composants thermiquement labiles du colostrum puisque tous les porcelets qui ont reçu le colostrum chauffé sont morts avant le 21ème jour de leur vie (Agbokounou et al., 2017). Le colostrum de la vache peut être utilisé dans les élevages afin de réduire la mortalité avant le sevrage des porcelets et d’améliorer la rentabilité des éleveurs. Un bon déroulement de la lactation a un impact évident sur les porcelets (survie et poids au sevrage), mais aussi sur les performances de reproduction ultérieures des truies (fertilité, taille de la portée) (IFIP, 2013). L’hyperprolificité, par l’accroissement de la taille de la portée a accru les sollicitations exercées par la portée sur la truie et les capacités laitières de cette dernière s’avèrent plus déterminantes que jamais. La production du lait par la truie est influencée par le numéro de lactation, la taille de la portée, l’alimentation et l’environnement (IFIP, 2013). Ainsi, le volume de la production lactée est inférieur à 25% en première lactation et sous l’influence de la tétée, la production de lait augmente avec le nombre de porcelets. Des fortes températures diminuent l’appétit de la truie et la production laitière (IFIP, 2013).

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Les soins suivants sont réalisés aux porcelets après la mise-bas :

▪ si besoin, débarrasser des enveloppes et réanimer les porcelets ;

▪ désinfecter le cordon ombilical avec un antiseptique ;

▪ sectionner les canines et couper les queues ;

▪ si besoin, égaliser les portées et procéder à des adoptions ;

▪ pratiquer une injection de fer à 4-5 jours ;

▪ castrer les porcelets aux environs de 10 jours.

1.5.7. Sevrage

Le porcelet ayant acquis la possibilité de s'alimenter normalement, sans le lait de sa mère, va pouvoir être séparé de celle-ci. Cette séparation constitue à plusieurs titres une agression. Agression d'abord psychologique, car la présence de la mère, les tétées, constituent une ambiance familiale conviviale. La séparation est d'autant plus durement ressentie que le sevrage est plus précoce.

Agression ensuite au plan nutritionnel par la suppression brutale du lait maternel. Pour cette raison encore, un sevrage précoce conduira à un stress plus grand, puisque la part du lait maternel dans l'alimentation est d'autant plus forte que l'animal est plus jeune. En zone tropicale, le sevrage est recommandé à 7 semaines. Dans les élevages en liberté, le sevrage se fait autour de 70 jours chez les porcs locaux (d’Orgeval, 1997). Mais le risque de chaleur augmente en cas de lactations longues et chez certains types génétiques sensibles au stress. Tout événement diminuant l’intensité de la tétée peut déclencher la reprise des cycles.

1.5.8. Modalités du sevrage

Le sevrage est réalisé en enlevant la truie du box de maternité et en laissant les porcelets pendant une semaine, de façon à ne pas les dépayser. Les deux premiers jours, leur aliment est toujours celui dont ils bénéficiaient auparavant.

A partir du troisième jour on y mélangera de l'aliment porcelet tel qu'ils le consommeront plus tard. Chaque jour le taux d'incorporation sera plus élevé. A

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la fin de la semaine, les porcelets seront prêts à être enlevés à leur tour pour la formation des lots d'engraissement. La loge, une fois vidée, sera nettoyée soigneusement, puis désinfectée. Dans la mesure du possible un vide sanitaire de 15 jours sera maintenu.

1.5.9. Choix des reproducteurs

❖ Conformation

Les reproducteurs sont choisis en fonction de leur conformation, la meilleure.

Pour produire de la viande, les animaux longs, avec un squelette solide, une très belle musculature dorsale et des jambons sont recherchés. Le squelette est jugé facilement au niveau des membres. Ils doivent être forts, avec de bons aplombs et des articulations larges, d’où, une grande importance à l'examen des jarrets est nécessaire. Les jarrets droits donnent l'illusion d'un jambon plus développé.

Par contre, ils rendent la démarche moins souple et la course plus difficile. Ainsi les postérieurs s'engageant moins sous le corps, et surtout, ils peuvent handicaper un verrat lourd au moment de la saillie. Des jarrets larges, formant de profil, un angle net, gage de la souplesse de l'articulation seront donc recherchés. En raison de la lutte contre la chaleur, le choix se portera sur des animaux ayant une cage thoracique bien développée plutôt qu'une poitrine réduite (Youssao, 2015).

❖ Etat sanitaire

Les reproducteurs choisis, tant mâles que femelles, doivent être en parfait état de santé. Ils ne doivent pas être issus d'élevages où ont sévi des maladies contagieuses, où le parasitisme est notoirement intense. Ils risqueraient d'apporter, soit des germes, soit des parasites. En outre, ils pourraient être rendus peu résistants par des séquelles de maladies guéries, mais ayant laissé dans leur organisme des lésions. Or, les reproducteurs sont appelés à de rudes épreuves. Une bonne santé est nécessaire. Les reproducteurs doivent être

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vaccinés et déparasités. Pour introduire un reproducteur dans un troupeau, il convient de le mettre d’abord en quarantaine.

❖ Tares

Les reproducteurs ne devront pas être porteurs de tares. Il existe des tares diverses qui se conduisent génétiquement comme des caractères dominants : le défaut génétique, dès qu'il existe, même à l'état hétérozygote, s'exprime par un défaut morphologique visible. Pour ce faire, l’animal porteur de tares doit être éliminé. Certaines tares génétiques se conduisent de façon récessive et ne se montrent à l'observateur que sur les animaux homozygotes. Les animaux tarés doivent être éliminés, il en sera de même pour leurs parents (Youssao, 2015).

❖ Caractère

La manipulation de reproducteurs calmes est toujours facile. On éliminera les animaux ayant une tendance naturelle à la méchanceté.

❖ Performances d'élevage

▪ Performances de croissance

Un reproducteur doit assurer dans sa descendance les caractères favorables que l'on recherche dans l'élevage. Ces caractères pourront être d'abord évalués sur les animaux eux-mêmes. Selon Youssao (2015), le choix des reproducteurs peut se faire à partir des performances propres de l’animal (performance-test), des performances des descendants (progeny-test), des performances des collatéraux (frères et sœurs) ou des performances des ascendants (père et mère). Le choix des reproducteurs dépend donc des objectifs et des critères de sélection (Youssao, 2015). Les mâles non sélectionnés seront automatiquement castrés.

Dans tous les cas, les animaux sélectionnés seront séparés des non sélectionnés.

▪ Performances de reproduction

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La truie étant très prolifique, le choix des truies se fait en fonction du nombre de porcelets nés vivants et du nombre de porcelets sevrés. Selon les races, une truie donne 8 à 12 porcelets à la mise bas (Youssao, 2015). Si l'on considère que des pertes sont inévitables, cela conduira à 6 à 9 porcelets sevrés par portée.

Pour la sélection des truies en fonction de la productivité numérique, un seuil de troncature sera fixé (Leroy et al., 2002). Les jeunes truies destinées à la reproduction doivent être séparées des autres. Il faut les nourrir de façon qu'elles ne deviennent pas trop grasses, car cela aurait des conséquences fâcheuses pour la fécondité. Elles se porteront bien si elles bougent beaucoup. Les truies sélectionnées doivent :

▪ Avoir au moins 12 tétines ;

▪ Être plus grandes et lourdes que les autres de la portée ;

▪ Se tenir bien droit sur leurs pattes et bien marcher ;

▪ Avoir des parents qui ont été de bons reproducteurs, capables de produire de bonnes et grandes portées à intervalles réguliers.

Quand les jeunes truies ont à peu près six mois, elles peuvent être en chaleur pour la première fois. Mais pour la saillie, il faut attendre jusqu'à ce qu'elles soient complètement développées. Si elles sont bien nourries et en bonne santé, elles seront parvenues à ce stade à l'âge de huit ou neuf mois. Une saillie trop prématurée aura pour conséquence des portées peu nombreuses, des problèmes de naissance, une perte de condition et une faible croissance de la truie. Les verrats choisis doivent avoir des testicules et verges bien développés. Quant aux truies, elles doivent avoir une vulve normale et au moins douze tétines. Si les premières portées issues d'un jeune verrat se révélaient uniformément courtes, il faudrait alors l'éliminer. Il peut arriver que la qualité du sperme soit médiocre, sans qu'à priori on puisse le suspecter. Certaines truies peuvent ne revenir en chaleur qu'avec du retard après le sevrage. Le climat chaud étant un facteur favorisant, le choix des truies aux chaleurs régulières conduira vers des animaux mieux adaptés.

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1.6. Performances pondérales

1.6.1. Croissance et viabilité avant le sevrage

Le poids à la mise bas d’un porcelet local africain varie de 535,01 g à 810 g (Youssao et al., 2008a; Youssao et al., 2009b) en élevage traditionnel et de 1180 g à 5130 g en élevage amélioré où les animaux sont bien nourris et bien soignés (Oseni, 2005; Koutinhouin et al., 2009; Nwakpu et Onu, 2011; Duro et al., 2015; Kouamo et al., 2015; Abdul-Rahman et al., 2016). Le poids à la naissance augmente avec le rang de mise bas (Ncube et al., 2003) et diminue avec la taille de la portée (Abdul-Rahman et al., 2016). Les porcelets issus de la deuxième et troisième parité sont plus lourds que ceux issus de la première parité (Ncube et al., 2003) et les meilleurs poids à la naissance sont obtenus avec les portées de 6 à 8 porcelets (Abdul-Rahman et al., 2016). Le poids à la naissance est influencé par le type génétique et les porcelets de race locale ont un poids à la naissance plus faible que ceux des races exotiques (Youssao et al., 2009a). Le poids à la naissance rapporté pour le Large White a été de 1300-1500 g au Nigéria (Aladi et al., 2008; Nwakpu et Onu, 2011), 886,4 g au Bénin (Youssao et al., 2009a) et 1350 g au Cameroun (Kouamo et al., 2015). Au Cameroun, le poids rapporté pour le Landrace à la naissance a été de 1370 g (Kouamo et al., 2015). La croissance des porcelets peut être améliorée par l’amélioration des conditions d’élevage et du suivi des animaux. Le contrôle de l’environnement (surtout la température) permettra le maintien d’une zone de confort spécifique aux porcelets (chaleur). Tout ceci contribuera à optimiser le taux de survie et le poids des porcelets sevrés. L’adoption d’un plan de rationnement des truies avec un aliment bien équilibré en acides aminés et en énergie, afin de bien répondre aux besoins de la truie et de sa portée, favorisera également la croissance de la portée. L’appétit sera aussi maximisé si l’abreuvement n’est pas limité. Les porcs améliorés en croissance expriment généralement un gain allant de 750 à 950 g par jour. Chez le porc de race locale, le gain moyen quotidien sur 6 mois

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d’engraissement a été respectivement de 126,39 g/jour et 73,99 g/jour chez les femelles et les males (Youssao et al., 2009b). Le poids moyen au sevrage d’un porcelet local est de 4,55 kg (Youssao et al., 2009a) en mode amélioré. Bien que le sevrage soit tardif en élevage traditionnel (70 jours), le poids au sevrage n’est que de 3,35 kg (Atodjinou et Dotcho, 2006). Cette différence est sans doute due au mode d’élevage car les truies allaitantes sont souvent bien alimentées en station, ce qui augmente la teneur en lait.

1.6.2. Croissance post sevrage

Le sevrage réalisé dans de bonnes conditions permet aux jeunes porcelets de poursuivre leur croissance de façon normale. Au sevrage, le porcelet privé du lait maternel, doit progressivement s’adapter à un aliment de composition et de caractéristiques différentes. Cette diversification des sources de protéines et d’amidon permet un accroissement de l’ingestion alimentaire et de la vitesse de croissance des porcelets au cours du post-sevrage (Gaudré et Granier, 2009). Le niveau d’ingestion individuelle moyen est plus faible pour les porcelets légers au sevrage que pour les porcelets plus lourds, chez des animaux logés en groupe (Bruininx et al., 2001). Mais les écarts de poids au sevrage ne s’expliquent que partiellement par le poids de naissance. En outre, chez des porcelets élevés en loges individuelles, les animaux légers à la naissance consomment moins d’aliment que les animaux plus lourds sur l’ensemble de la période post-sevrage (Lynch et al., 2006). En engraissement, Quiniou et al. (2004) ont étudié des groupes de porcs issus de la même portée et choisis, à l'entrée en engraissement, selon leur poids à la naissance : parmi les plus légers, les plus lourds ou ceux de poids moyen. Ces auteurs montrent que les porcs les plus légers à la naissance présentent des niveaux d’ingestion plus faibles. Toutefois l'efficacité d'utilisation de l'aliment mesurée sur une même durée d'engraissement est comparable à celle observée chez les porcs plus lourds. Ce résultat confirme donc le rôle du facteur « aliment ingéré » comme frein de la croissance, tout

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comme en maternité pour la quantité de lait. Une incorporation à 15% d’Azolla frais dans l’aliment des porcs en croissance améliore les performances zootechniques de ces derniers et constitue une occasion de rentabiliser l’élevage porcin (Accodji et al., 2009). Par contre, l’incorporation de noix de cajou dans l’alimentation des porcs en croissance fait chuter le poids des animaux (Yao et al., 2013).

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Chapitre 2

Cadre de l’étude, matériel et méthodes

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2. Cadre de l’étude, matériel et méthodes 2.1. Cadre de l’étude

L’étude a été réalisée dans les départements de l’Ouémé et du Plateau, situés au sud Bénin. Le département de l’Ouémé est situé entre 6° 40' 0" Latitude Nord et 2° 30' 0" Longitude Est et couvre une superficie de 1281 km² (1,12% du territoire national) avec une population de 1 100 404 habitants (INSAE, 2015).

L’Ouémé comprend neuf (9) communes : Adjarra, Adjohoun, Aguégués, Akpro-Missérété, Avrankou, Bonou, Dangbo, Porto-Novo et Sèmè-Kpodji. Le département de l’Ouémé appartient à la région subéquatoriale ayant un climat à quatre saisons : une grande saison des pluies (Avril - Juillet); une petite saison sèche (Août – Septembre); une petite saison des pluies (Octobre – Novembre) et une grande saison sèche (Décembre – Mars). Les températures varient peu (25 à 30°C) avec une pluviométrie se situant entre l’isohypse 900 mm et 1500 mm. Le département de l’Ouémé est irrigué par le fleuve Ouémé, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Il en résulte une végétation variée (caractéristique des zones agro écologiques de terre de barre et des pêcheries qui le composent).

On y trouve ainsi une végétation essentiellement anthropique: fourrée, arbustive, dense où dominent le palmier à huile et les graminées avec quelques reliques forestières par endroits et une savane herbeuse, des prairies, des formations marécageuses à raphia et quelques mangroves. Dans ce département, on observe: des sols ferralitiques, argileux-sableux fortement dégradés mais faciles à travailler, profonds avec une faible capacité de rétention et une nappe phréatique profonde puis des sols alluviaux et colluviaux, hydromorphes, fertiles mais inondables par les crues des fleuves, sableux et peu fertiles (INSAE, 2016a).

Le Plateau est compris entre 7°10'0" Latitude Nord et 2°34'60" Longitude Est et couvre une superficie de 3 264 km², soit environ 3% du territoire national

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