DES
DU
COLON ILIO-PELVIEN
THÈSE
Présentée et publiquement soutenue à la Faculté de Médecine de Vlontpellier
Le
27 Juillet 1004PAR
Alexandre TRIFAUD
Né à Creissan (Hérault), le novembre 1878
Pour obtenir
legrade de Docteur en Médecine
MONTPELLIER
imprimerie
GustaveFIRMIN, MONTANE
etSICARDl
Rue Ferdinand-Fabre et Quai du Verdanson
1904
PKHSÜNNEl.
1JI<:I.A PAGUryPR
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AssesskurPvof esseu
l’sClinique médicale
MM. GRASSET
(^)Clinique chirurgicale TEDENAT.
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BAUMhiL.Anatomie [)athologiqne . BUSC
Hygiène BERTIN-SA.VS
Doyen honoraire: M. VIALLETON.
I‘iof essnirs honoraires :
MM. .lAlJMES, PAIJLE'T (O. .yti', E. BERTIN-SANS (fit 1
M. H. GOT, Secrétaire honoraire
Cliaïqjés
de
Cour.scomplémeiilaires
Ai-,cüuchements MM. PUECH, agrégé.
Clinique ann. îles mal. syphil. et cutanées BROUSSE, agrégé Cliniipie annexe dos mal. des vieillards. . VIRES, agrégé.
Pathologie externe JEANBRAU, agrégé.
Pathologie générale
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agrégé.Atjréfjés
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exerciceMM
LECERCLE. MM.PUECH
MM. VIRESBBOUSSE
VALLOIS IMBERTBAU/.IEIl MOURIVT .
VEDEL
MOITI'SSIEB
GALAVIELLK JEANBRAU
deROUVILLE RAYMOND POUJOL
M. IZARD, secrétaire.
lilxaniinaleiirs
de
la 'l'hèseMM FORGUE.
président. MM.IMBERT
[L.),agrégé.VIALLETON, professeur.
MOURET,
agrégé.La Faculté deMédeciue deAlontpellier déclarequeles opinions émises dans les Üisserlaticns qui lui sont présentées doivent être considérées comme
propresà leur auteur: qu’ellen'entend leurdonnerniapprobation, ni impro- OttUüU
A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE
MÉMOIRE DE MES GRANDS-PARENTS
A MA MÈRE
-A MA SŒUR
Témoignage de profonde affeclion et de reconnaissance.
A MON GRAND-PÈRE
A MON ONCLE
Z.TEISSIER
A
MON ONCLE
LE DOCTEUR
E.TRIFAUD
MÉDECIN PRINCIPAL DE I'" CLASSE
MÉDECIN CHEF DE LHOPITAL MILITAIRE DE TOULOUSE’
Jefais hommage de ce modesle travail.
A. TRIFAUD
WT-
A MES PARENTS
A MES AMIS
A. TRIFAUD
A
MON
PRÉSIDENT DE THÈSEiM.
LE PROFESSEUR FORGUE
PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER
A. TRIFAUD
INTRODUCTION
La
connaissance des hernies du gros intestin est de date peu ancienne ; elle débuteaucommencement
duX1X“
siècle^avec Scarpa. L'illustre chirurgien
donna
une lumineuse des- cription de leur mécanisme, de leur pathogénie et une série de considérations du plus haut intérêt pratique. Il auraitsemblé dilficile de pouvoir battre en brèche de pareils pré- ceptes ou
même
de s’en écarter pour évoluer sur un terrain différen-t. Et pourtant, « on est retombé après lui dans les descriptions vagues et obscures des auteurs qui s’en étaient antérieurement occupés » (i).Il faut en arriver aux travaux de Trêves, de Tuffier pour trouver une mise au point nette de cette si importante question.
De
bonnes monographies (Boiffin,Mérigotde
Treigny, Desbordes), les intéressantes observations d’Hartmann, de Terrier, d’Anderson ont contribué à faire revivre les belles théories de Scarpa.Enfin, lesthèses de Mayo,Trutié deVaucresson sontvenues y ajouter un utile
complément
d’informations.Nous
avons dû puiseramplement chezces différents auteurs pour l’élaborationde notre modeste travail : « Les hernies par(i) Hartmann; France médicale, mars 1887.
VI 11
glissement de l’S iliaque ou côlon ilio-pelvien », à l’étude desquelles nous nous limiterons. Suivant l’ordre de descrip- tion habituel, nous essaierons de présenter de cette question un aperçu successivement anatomique
, pathogénique
,
anatomo-pathologique, symptomatique, thérapeutique.
Le
point de départ en fut quelques cas de volumineuses hernies par glissement que nouseûmes
l’occasion de voir cette année dans le service hospitalier deM.
le professeur Forgue ; le guide le plus utile fut une belle leçon cliniqueque notre maître fit sur ce sujet. C’est d’ailleurs dans son service que nous vîmes appliquer de la façon la plus nette et la plus méthodique la technique opératoire de règle en pareil cas.
M.
le professeur Forgue eut l’obligeance de nous indiquerlavoie à suivre, de nous fournir des indications supplémen-
taires, de nous donner quelques-uns de ces conseils que ses élèves ont
coutume
d’estimer si précieux. Qu’il daigne nous permettre de l’assurer ici de toute notre respectueuse grati- tude pour celte bienveillance ainsi que pour legrand honneurqu’il nous fait aujourd’hui en acceptant laprésidence de notre thèse.
DES
HERNIES PAR GLISSEMENT
DU
COLON ILTO-PELVIEN
CHAPITRE PREMIER
DESCRIPTION ANATOMIQUE
Si les hernies
que nous
éludions ici ontune
physiono-mie un peu
spéciale, différente de celle desautres variétés, elles la doiventpour une grande
partaux
rapportsdu
grosintestin avec son
unique moyen
de fixité, le péritoine, et à la disposition de ses replis, de sesmésos.
Ces
notions anatomiques, considérablement élucidées par les recherches de Scarpa, Bardeleben, Trêves, Tufüer, Schiefferdaecker, Jonnesco, ont, en l’espèce,une grande
importance.Aussi
nous sommes-nous
attaché à en présenterun
rapide aperçu enmême temps
qu’une descriptionsom- maire du segment gauche du
gros intestin.Le
c(Mon descendant qui,pendant
la vieembryonnaire,
est
pourvu
d’un longméso,
lemésentère
terminal pri- mitif deJonnesco
le rattachant à la lignemédiane
de0
la paroi abdominale, voit plus tard ce
méso
disparaîtreou
u’exister plus qu’à l’état de rudiment. Trêvesadmet que
26 fois sur 100, le côlon descendant restepourvu
d’unméso
plusou moins
appréciable ; la proportion serait plus fortepour
le côlon ascendant (36 p. 100).Rogie
etPérignon
(1), rapportant quelques cas de persis- tancedu mésocôlon
descendant, concluent à sa rareté, .lamaisFromont
n’a constaté,pour
le côlon descendant, deméso
dépassant 3 à 4 centimètres de largeur. Enfin,le point qui reste acquis de
nombreuses
recherches ana- tomiques, c’est la fusion tardive de la séreuse postérieuredu mésocôlon descendant
avec le péritoine sous-jacent.Quant
à la portion désignée sous lesnoms
deS
iliaque,de côlon sigmoïde, d’anse
oméga,
il est bon, avant de décrire ses rapports péritonéaux, de s’entendre sur ceque
l’on désigne sous ce^noms
variés.Car
les auteurslui ont attribué des situations et surtout des limites très diiïérentes les unes des autres.
Les
classiques allemandsdonnent
de ce qu’ilsnomment
« flexura sigmoïdea »
une
descriptionvague
et lui assi-gnent une
situation des plus variables.Trêves décrit sous le
nom
d’anseoméga une
ansedu
gros intestin, très mobile, ayant par déplissement laforme
d’unoméga
(co), dont labranche
supérieure occuperaitla fosse iliaque
gauche
(il la rattacheau
côlon ascendant)et l’inférieure ne serait autre
que
ladeuxième
portiondu
rectum, celle qui va de la troisième vertèbre sacrée au coccyx ; cette anse serait situéenormalement dans
le petit bassin.(1) Rogie et Pérignon, Bal, Soc. Anal. Chir. Lille, 1889, p 208.
11
SchielTerdaecker décrit aussi cette
grande
anse sig-moïde
interposée entre lerectum
et le côlon descendant.Fromont
parle de l’S iliaquecomme pouvant occuper
le petit bassin,
mais
sans en préciser les limites.Claudius von
Samson donne comme
limites de cette anse, la fosse iliaque d’une part, la troisième vertèbre sacrée de l’autre.Bref, ces auteurs
ne
s’entendent point sur les limites précisesque
l’on doit assignerau
côlon terminal.Jonnesco, le premier, après toute
une
série de recher- ches minutieuses sur l’anatomiedu
côlon ilio-pelvien chez l’embryon, le nouveau-né, l’adulte, pose des conclusions nettes :Il divise le côlon terminal en
deux
parties: côlon iliaque et côlon pelvien.«
Le
premier, dit-il,commence
à la crête iliaqueoù
ilprolonge, sans ligne de
démarcation
nette, le côlondescendant
et se termine sur le bord internedu
psoas où il se continue avec le côlon pelvien ; il traverse lafosse iliaque en décrivant
une courbe
à concavité su- pero-interne... »Le
deuxième,peu
long, plus mobile, se continuant avecdeux segments
fixesdu
gros intestin, le côlon ilia-que
d’une part, et lerectum
d’autre part, a des limites nettes: sa limite supérieurerépond au
bord internedu
psoas gauche, sa limite inférieureau
corps de la troi-sième ou
de laquatrième
vertèbre sacrée,où
il se con- tinue avec le rectum. Rien n’indique sur le tube intes- tinal sa limite supérieure ; inférieurement, au contraire,il est séparé
du rectum
parun
sillon, quelquefoismême
circulaire.
Cette division
du
côlon ilio-pelvien endeux
partiesdistinctes: côlon iliaque et côlon pelvien, paraît des plus légitimes.
Quant
à la séparation à faireentre le côlon iliaque et lecôlon descendant, il
semble
qu’elle ne puisse être discu- tée,malgré
l’absence de limite appréciable; des différences trop nettes |5laident en sa faveur : configuration exté- rieure toutautre,bandes
longitudinalesmoins
évidentes, libres musculaires qui lesforment
tendantà se dissocier h leur surface, bosselures et sillons transversauxmoins marqués, ressemblance du
côlonsigmoïde
avec les ansesd’intestin grêle avec lequel
on
pourrait le confondre, n’é- taient ses franges épiploïques.El cependant, en ce qui concerne ses rapports avec le
péritoine, il ne diffère pas sensiblement
du
côlon as- cendant.Uni [lendant la période
embryonnaire
è la paroi abdo- minale postérieure etmédiane
par lemésentère
lerminal primitif, il voit persisterquelque temps
cette dispositionembryonnaire
; il n’est pas rare de 4*etrouver chez l’en- fant des vestiges deceméso,
alorsque
les autres portionsdu
gros intestin sont déjà soudées.Chez
l’adulte,on
peut quelquefois constater par placesune absence
de soudure, ceque
.lonnesco appelle les « fossettes paracoliques » etmôme
la persistance d’unméso
dedeux ou
trois centi- mètres.Dans
lagrande
majorité des cas (90pour
100), iladhère à la paroi par un tiers
ou un
quart de sa surface et tend à devenir de plus en plus sessile àmesure que
l’on avance en âge.Enfin, le côlon pelvien est essentiellement mobile grâce
à lapersistance
du segment
terminal primitif qui lui ap- partient et qui, ne s’accolant pas au péritoine pariétal, constitue lemésocôlon
pelvien.Sous
ce rapport, la der- nière portion des côlons est l’analogue de l’inlestin grêle.13
Cette insertion
du
inésoc(Mon pelvien à la paroi n’est pas rectiligne,mais
se fait suivantune
ligne brisée qui constitue lesdeux
racinesdu mésocôlon
: l’unemédiane
et verticale, lombo-sacrée, la racineprimitive, l’autre obli-
que
et gauche, iliaque, c’est la racine secondaire. Celle-ci s’insère sur le flanc
gauche
des vaisseaux iliaques ex- ternes et primitifs et, conduite par eux, rejoint la racine primitive à angle aigu sur la bifurcation de l’aorte.Un
point intéressant résulte de la distinction établie par Trêvesau
sujet delàlongueur
de l’anse pelviennedu
côlon ; cet auteur distinguedeux
types d’anses bien dis- tincts :un
type court etun
type long coïncidant avecune
insertion plus
ou moins
hauteou
plusou moins
basse dela racine
du mésoclôon
; c’est ainsi qu’ily a ; 1“ insertion haute de la racine et anse courte, 2“ insertion basse et
anse longue, 3° insertion basse et anse courte.
Le
second type (2“) paraît réaliser, aumaximum,
les conditions pré- disposantespour
les herniesque nous
envisageons ici.14
-
CHAPITRE
IIETIOLOGIE.- PATHOGÉNIE
Il existe jDOurles hernies
du
gros intestin,comme pour
les autres hernies,
une
série de conditions étiologiques sur lesquellesnous
n’insisterons pas ici, étantdonné
leurpeu
d’importance.Le
sexe masculin, l’àgeadulte et lavieillesse sontparmi
les causes prédisposantes; ceshernies s’observent surtout
du
côtégauche
et ce sont principalement des variétés scrotales.La
palhogénie, si elle n’a pasdonné
lieu à degrandes
ni à de
nombreuses
théories, n’en a pasmoins
reçu des interprétations assez diverses :(I
Les
anciens,ditSernin(1),n’avaientpoint des connais-
» sauces aussi certaines
que
lesmodernes
sur la nature» et le traitement des hernies
; si l’on
compare
ce qu’ils» ont dit avec les
ouvrages
de Petit, Heister, Richter,» Pott, Hunter, etc...,
on
' verracombien
les principes» établis par ceux-ci sont vrais et
combien,
au contraire,» ladoctrinede leurs prédécesseurs étaitvicieuse et hypo-
» thétique. »
(1) Sernin fils, in Journal de Médecine de Sédillol.
i Ils reconnaissaient en ^-énéral à toutes les variétés
une
'
même
condition nécessaire,la rupturedu
péritoine,etune
?
même
cause, l’effort.• Celse distingue des hernies par dilatation etdes hernies par rupture : «
Quœ
(vilia)modo
ruplis lunicisquas
abingiiinibiis incipere proposai,
modo
his inlegris fiiint 11 faut arriver àScarpa
et à Cloquetpour
avoirune compréhension
exacte de cette question.Cet auteur distingue,
pour
la production de ces her- nies,deux modes
de locomotion de l’intestin : tantôt ilglisse
dans
le tissu cellulaire de la région lombo-iliaque, en arrièredu
péritoine qu’il décolle et arrive ainsi jus- qu’au pli de l'aîneoù
il peut s’engager en entraînant in-complètement
la séreuse. Tantôt,au
contraire, l’intestindéprime
et distend le péritoine qui l’enveloppe, lepousse
devantlui en s’en coiffant de plus en plus; arrivéau
niveau de l’orifice herniaire, il s’yengage
en s’entourant d’un sac complet, si la portion libre fait seule hernieou
possédant des adhérences è la partie supérieure, si la partie herniéeest plus longue.
On
en arrive ainsiaux
trois degrés décrits parScarpa pour
les herniesdu cæcum
etdu
C'ilon ascendant; elles sontexactement
superposablesaux
trois degrés des her- nies des côlons ilio-pelvien et descendant décrits plusloin.
Le
péritoine, suivant l’expression de Cloquet, estune membrane
fine, lisse, polie, demi-transparente, perspira-ble, habituellement
humectée
par de la sérosité ; il est extensible, se laisse allonger, dilater, et cela plusou
moins, suivant les différencesnombreuses
qu’il offredans
son élasticité, j»on épaisseur, sa résistancenon seulement
chez les divers individus,mais
encoredans
les divers points de son étendue. Plus il est tin et adhérent, plus ilest extensible
; plus il est
lâchement
fixé etmoins
il se laisse distendre, plus il a de tendance à se déplacer.L’élasticité etla force
du
péritoine ne sont pasnéanmoins
en rapport direct avec son épaisseur.Ainsi, le péritoine peut arriver à
un
degré considérable de distensiond’exemple en estfourni par ledéveloppement
qu’atteignent certains sacs herniaires,même
lorsque des adhérences s’opposent au glissement des parties voisines.Mais dans
les hernies très volumineuses, les quasi-éven- trationscomportant
l’issue à travers l’orifice inguinal dilaté de plusieurs anses d’inlestingrêleet de toutou
par-tie
du segment gauche du
gros intestin, lemécanisme
est tout autre; et il semblait a priori difficile d’admettre laseule distension'. L’élasticité et l’extensibilité péritonéa-
les,
pour
être considérables, n’en ont pasmoins
leurs limites.Le
glissement, qui quelquefoismême
intervient seuldans
la production des herniesdu
gros intestinpeu
consi- dérables,fourniraune
interprétation meilleureetpluscom-
plète de ces grosses hernies.
Au nombre
de ce qu’onnous
permettra d’appeler ses causes occasionnelles,réuniespour
la plupart par Scarpa,et en
premier
lieu, doit se placer la laxitédu
tissu cellu- lairesous-péritonéal.Le
jjéritoine est, en effet, uniaux
plans sous-jacents parun
tissu cellulaire plusou moins
épais et lâche suivant les parties considérées, fortement adhérent en avant vers la ligne blanche, au pointque
l’on ne peut tirer surlui sans le déchirer, il devient bienmoins
serré surles côtés et en arrière ; ceci estprouvé
par le faitque
le tissu cellulaire sous-péritonéal peut s’infiltrer de sérositéou
se pénétrer d’unegrande
quantité de graisseet
augmenter
ainsi sonrelâchement
naturel.Dès
lors,comme
dit Scarpa, cettemembrane, soumise
17
en certaines circonstances à
une
Li’acliongraduée
et long-temps
soutenue, peutglissersur les i>artics qu’elle l’ecou-vreet
changer
totalement de situation par rapport à ellessans
que
le tissu cellulaire intermédiaire aitéprouvé
lamoindre
rupture.Le
jiéritoine subitune
véritable loco-motion
; ilchange
de place, et si onexamine
attentive-ment
ce qui se passependant
son déplacement, on voitque
les maillesdu
tissu cellulaii'e sous-jacent perdent leurforme;
elles s’allongent; toutes les fibres, les la-melles se rapprochent les
unes
des autres, deviennent parallèlespour
la plupart et secondensent
enune mem-
brane celluleuse (|ui s’applique sur le péritoine.
Le
tissu cellulaire reprend la place et ra[)pai'ence qu’il avaitaupa
- ravant dès qu’onramène
le |)éiâtoine à sa ])remière posi- tion. Cloquet,pour
le démonti'er, faisait cette expérience-ci sur le péritoine de la région iléo-lombaire : il incisait cette
membrane
de haut en bas, l’enlevait d’un côté, demanière
à mettre.è découvert le tissu cellulaire, unissantà la fosse iliaque la portion ([ui était laissée adhérente.
En
tirant avec précaution, il constatait (jue les phéno-mènes
indiqués se passaient sans déchirement, àmoins
d’une traction trop considérable.Verdier,
dans
son Trailè pratique des hernies^ fait des l'emarques analogues :«
En
|)ortant le doigt, dit il,dans l’abdomen
d’un cadavre et en lepoussant
dededans
en dehors à traversune
des ouvertures de cette cavité, le péritoinechemine
vers l’endroit
où on
le force des’engager. »Cette
adhérence du
péritoine, variable suivant lesrégions anatomiques, est
également
variable suivant les sujets.Très |)uissante chez les individus à (issus résistants.
2
18
—
elle sera au
minimum
chez les ptosiques.les sujets àmau-
vais tissus.
I.,e glissement
du
péritoine sera susceptible d’être accru par toute cause de pression ou de traction exercée sur le gros intestin.Par un mécanisme analogue
à celui des hernies cœcales, dont F’éré et Sandifort rapportent plusieurs exemples,la descente
du
côlon iléo-pelvien peut se faire à la faveur d’adhérences.Ces
adhérences pourront être le résultat d’un processus de péritonite locale et intéresser l’unequelconque
des parties voisines (intestin grêle, vessie, épiploon).L’accumulation
dans
l’S iliaque de fœccs dures, ainsique
dit Scarpa, contribueradans
certains cas à celtedescente ; de
même
|)ourune tumeur du
gros intestin.r-]ntin,
une
série d’autres causes semblerait agir d’une tout autre façon : ramj)litude ou le dévelop[)ement phy- siologi([ueou
j)alhologi(]ue des viscères pelviens (vessie, utérus,ampoule
rectale) peuvent agir indirectement surle côlon iliaque, en faisant remontei’ vers la cavité abdo- minale le côlon pelvien
normalement
situé.Dès
lors, loin d’agir sur les attaches de cesegment du
gros intes- tin, cesphénomènes
de réplétion ou d’hypertropliie auraientpour
efl'et de le refoubu* progressivement de bas en haut, et de luidonner
ainsi la faculté de se mettre en rapport avecun
trajet herniaire.On
pourrait en dire autant de toutetumeur du
j)elit bassin.CHAPITRE
lllANATUMIE PATHOLOGIQUE
Les
hernies deVS
iliaque sonl le plus souvent des her- nies obliques externes; les hernies directes, donton
si-gnale quelques cas (Broca, Alexandre/; étaient des hernies anciennes et très volumineuses.
Dans
ces faits, le canal avait subi les modilications habituelles, lesdeux
orilicesinguinaux s’étaient rapprochés et très élargis, « l’anneau fibreux très élargi admettait le poing ».
Quant aux
rapportsdu
sac hei'uiaire avec lesorganes
y contenus, plus
complexes
(|uepour
des épiplocèlesou
des enlérocèles banales, le point le plus inléi-essanl est la [)i‘ésence des adhérencescharnues
naturelles si bien dé- crites par Scarpa.L’illustre chirurgien mit le premier en lumière qu’il fallait distinguer
deux
sortes d’adhérences ayant des ca- ractères très différents ; les unes,nommées
parlui, adhé- rencescharnues
accidentelles, « adhérencescharnues non
naturelles », sontun
degré plus avancéesque
lesadhérences gélatineuses et les adhérences filamenteuses de la classitication d’y\rnaud ; cesont des adhérences tlures et solides, quel(|uefois avec callosités ; elles ne se pi’odui- sentcju’un certain
temps
après l’apparition de la hernie,20
succédant loujoiirs à un travail innaniinaloirc
; c’est le
résultat d’un processus local de péritonite adhésive.
Les autres, essentiellement diiïérenles, se constituent en
même temps que
la hernie et existent en dehors de toute complication inflammatoire.Ce
qui les distingue surtout, c’est leur aspect : régu-lières et souples, lisses et luisantes
comme
le restedu
sac, elles ont le poli des séreuses et
non
l’apparence ru- gueuse,comme
chagrinée,des adhérences précédentesou
adhérences vraies. Elles sont, en outre, plus friables.« Cette espèce d’adhérence, disait Scarpa, est
formée
» parles
mêmes
liens qui fixaient naturellement l’intestin»
dans
la cavitéabdominale
et qui ont été entraînés avec» lui
dans
le scrotum. Elle ne s’observe point dans toutes» les hernies scrotales,
mais seulement
dans cellesdu
» gros intestin, c’est-à-dire
dans
les hernies scrotalesdu
» côté droit qui sont
formées
par lecæcum,
l’appendice»
vermiforme
et lecommencement du
côlon ; etdans
» celles
du
côtégauche
qui renferment l’Sromaine du
» côlon. »
Elles
occupent
surtout la face postérieuredu
sac etsont de
longueur
variable; tantôt elles se |)résentcnt sousforme
deruban membi'aneux
lisse, rosé, unique, tantôt elles sont multiples, au nomlu-e de deux, trois ou quatre travées,mais
demême
apparence.Leur
structure et leur constitution intime ressortentdela description
que nous
enavons
déjà donnée. Identiques d’aspectau
péritoine,aux mésos,
elles sont tout à fait demême
natureque
lui ; elles en représentent d’ailleursune
partie.
Comme
eux, elles renferment,dans
l’intervallf desdeux
feuillets péritonéaux accolés, des vaisseaux et des nerfs j)our la vascularisation et [)Our l’innei'vation et latrophicité de l’intestin.
Les
vaisseauxcontemporains
de^21
la portion intestinale à laquelle ils sont destinés, sont nettement distincts des vaisseaux
nèoformés
des adhé- rences vraies.Ces
vaisseaux et ces nerfs, qui constituentles seuls
moyens
de nutrition de cette partiedu
gros in- testin, sontabsolument
nécessaires q.sa viej>ropre; et l’on conçoit aisémentque
tout ce (jui portera atteinte à leur intégrité, nuira d’autant ausegment
d’intestin corres- pondant.Par
analogie avec ce qui se passepour
lemésen-
tère,
une
section de ces attaches pourra produire de l’ischémie et, secondairement,un
sphacèle local..Mais
un
accident encore plusimmédiat
et primordial, résultant de cette section, c’est l’hémorragie : contraire-ment
à ce qu’on pourrait croire a priori, il est difficilequelquefois de s’en rendre maître,
malgré
les ligaturesque
l’on jiiiisse taire des vaisseaux desdeux
tranches de section.L’observation suivante
d’Arnaud
en estun exemple
:Observation d’Arnaud
, Sur une hernie du cæcum compli(iuée. d'adhérences et de gangrène (Rai)[)orlée par Scarpa, Traitépratique des hernies.)
« .le fus appelé, dit
Arnaud,
auprès d’un individu sexa- génaire, affecté depuis '20 ans d’unevolumineuse
hernie scrotaleA
divers signes, jereconnus que
la hernie étaitcompliquée
d’adhérences.et qu'il n’y avait d’autre parti à prendreque
de tenter l’opération.Ayant
ouvert latumeur, je vis (|u’elle renfermait
une
partie de l’iléon, tout lecæcum
et envii’on dixpouces du
côlon.Ces
intes- tins étaient adhérents au sac et, en outi'e,gangrenés
en—
"2 "2plusieurs points. J’employai
une
heure et quart à couperles adhéi’ences et les brides qui unissaient le côlon aux parois
du
sac ; et, enlin, ne sachant plus quel parti pren- drepour
terminer l’opération, jeme
décidaiRemporter
tout le paquet interitinal qui formait la hernie ; mais,
comme
il fallait prendre quelques précautionspour
pré- venir l’hémorragie, jecommençai
par lier l’un après l’autre les vaisseaux de la portiondu mésentère
(jui sou- tenait l’iléon et ceuxdu mésocôlon;
après quoi je coupai indistinctement toute cettemasse
d’intestins au niveau deranneau
inguinal...Quoique
j’eusse liéun grand nom-
bre de vaisseaux
du mésentère
etdu
mésocôlon, l’hémor- ragie qui avait eu lieudans
lemoment même où
j’excisais lamasse
intestinale, rej)ai‘utdans
la nuit et nécessita l'emploi de topiques astringents et de la compression...»Scarpa
fait remai’quer à ce proposqu'Arnaud
avaitméconnu
la véritable nature de ces adhérences charnues naturelles. « S’il l’avait bien connue, dit-il, il n’eût ]>asemployé une
heure et quart è couper, sansaucune
utilité, les adhérences et les brides qui unissaient lecæcum
et lecôlon aux parois
du
sac herniaire; jnais il s’en serait tenu au traitement des heiTiies irréductil)les et gangrenées. »Les
adhérencescharnues
naturelles, par leur présenceou
leurabsence
permettent dedonner
des herniesdu
côlon ilio-pelvienune
classification trèsanalogue
à cellede
Scarpa pour
lesegment
droitdu
gros intestin(cæcum
et côlon ascendant).
Premier
degré. -La
partie mobile de l’S iliaque faitseule partie intégrante de la heimie;
dans
ce cas, le largeméso
qui lasuspend
présenteabsolument
la dispositiondu mésentère
et luidonne une grande
mobilité ; la hernie[
)eUt encOre l’entlær
.
Deuxième
degré.—
\ja hernie est constituée par l’S ilia-(|ue au complet, si bien
que
la portion iliaque est lixéedans le sac par les
mêmes
replis péritonéaux qui la tixaientdans
l’abdomen : il y a adhérencescharnues
natu-relles.
Troisième degré.
— La
descente s’est opérée encore plus complète etune
portion plusou moins
considérable de côlon descendant peut faire partie de la hernie.Dès
lors, on doitcomprendre que
la dispositiondu
sac herniaire variera suivant le degré considéré :Dans
une hernie de la partie mobile de l’S iliaque, il y aura sac complet ; les quelques cas de sac incompletque
certains
donnent
de cette portion doivent être tenuspour
douteux; suivant lesjudicieusesremarques
de Mauclaire,il devait bien plutôt s’agir de la portion iliaque
ou
peut- êtremême
de la partie inférieuredu
côlon descendant.Le
sac peut offrir quelques pai ticularités, parexemple
: sac à collets multiples, sac avec diverticules, sac inguino-interstitiel ;
nous
ne faisonsque
les mentionner, étantdonnée
leur faible importance.Quand
le côlon iliaque est en cause,comme
il est nor-malement dépourvu
de péritoine à sa face postérieure, ilsera extrasacculaire
ou
fera partie des jiaroisdu
sac, sac- culaire.Lorsqu'il s’est glissé derrière l’S iliaque
une
portion de côlon descendant,on
a encoreun
sac incomplet.Mais
ici, il peut exister des variations.
Le
plus habituellement dans ces cas le sac incompletoccupe
la partie antéro- internede la hernie, tandisque
la partie externe estrem-
plie parle côlon
dépourvu
de péritoine Mais, quelquefois, lorsqu’il y a pei’sistancedu mésocôlon
descendant,que
parconséquent
le côlondescendant
est intra péritonéal, on doit avoir un sac complet.Dans
sa descente, l’intestin peut subir unmouvement
—
24de torsion sur son axe ; la partie
dépourvue
de péritoine se trouve antérieure eton
est en présence d’un sacincom-
plet
mais
postérieur,où
peuvent s’engager des anses d’in- testin grêle.De
là, des précautions à prendrepour
l’inci-sion
dans
la cure radicale.Peut-il y avoir exceptionnellement absence de sac ?
Scarpa
le niait.Anderson
en rapporte trois observations qui paraissent établir sa possibilité.Un
dernier point qui reste à signalerau
point de vue anatomo-pathologique, c’est l’hypertrophie des franges épiploïques. Celle-ci, souvent considérable, peut arriver« à former de véritables tumeurs, sortes de
lipomes
pesants » qui contribuent à l’irréductibilité. Broca,Hartmann,
Peyrot en ont rapporté plusieurs cas.CHAPITRE IV
SYMPTOMES — DIAGNOSTIC
Les
caractères S[3éciaux des hernies de l’S iliaqueau
point de vuesymptomatique,
demême que
cellesdu
cœciim, ne forment pasun ensemble
bien typique.Aussi bien à
gauche
qu’à droite, ce sontgénéralement
des herniesvolumineuses comportant
à travers l’orificeinguinal l’issue
du
gros intestin et, en outre d’une partie plusou moins
considérable d’intestin grêleou
d’épiploon.C’est déjà là
un symptôme
qui a sonimportance
; toutesles hernies
du
gros intestin ne sont pasforcément
très considérables ; il en est de ladimension du
poing ;mais
toute hernie scrotale
volumineuse
doit fairesonger
àune
herniedu
gros intestin.L’irrégularité de la forme, les bosselures intestinales, l’empâtement et l’induration
que
l’on perçoit au palper ne permettent pas dedonner comme
probable la présence de telleou
telle portiondu
gros intestin ; demême pour
les crises douloureuses et la constipation opiniâtre.
Les
signes suivants auraientpour
l’S iliaqueune
bien plusgrande
valeur ; la sensation de tiraillement, de pesanteur, de gargouillementdans
la hernie, l’augmen-tation de
volume
manifeste aumoment
de la déféca-tion.
^26
-
l']n(in,iinepresqueccrtilude résulterHildelcjcoiisLaLaLion
du
si^uedouué
pai’Desbordes
: «Eu
iujecLaut de l’eau eldu
gaz par le rectum,ou
peut voir se produiredu
côté de la lieruie, des
chaugemeuls
devolume
et de consistance ; ou peut entendreun
véritable gargouille- ment. »Certains
symptômes
spéciaux peuvent mettre sur lavoie ;
nous
citerons celui de Bérard,qui put diagnostiquerune
hernie de l'S iliatpie par « l’impossibilité d’introduiredans
le rectum (pielques onces de liquide >». Perrier,dans
un cas de fistule stercorale consécutive ànue
hernie in-guinale
gauche
étranglée, avait injectédu
liquidedans
lereclnm
; en ayant vu sourdre (pielques gouttes par la fis- tule, il en conclut (jue l’anse étranglée apjiartenait à l’S iliaque.Ces moyens
de diagnostic sont loin d’avoirune
effica- cité constante et c’est souvent l’ouverturedu
sac « livrede la vérité »,
comme
disait J.-L. Petit, qui endonnera
seule la clef.L’irréductibilité a
une
bien plusgrande
valeur, et, si elle ne s’observaitégalement dans
les é|)i[)locèles ou à lasuite de iioussées de périlonite herniaire, on pourrait lui
accorder
une
valeur absolue. Elle varie suivant levolume
de la hernie et les adhérences ; elle est plus appréciable, pluscomplète dans
les herniesvolumineuses
et dans le cas d’adhérences serrées.Les
franges épiploïques defS
iliaque, surtout si elles sont hypertrophiées, contribuent encore à l’accroître.
Cette irréductibilité se constate et par l’interrogatoire et par l’examen direct : le
malade
racontera parexemple
que
la hernie ne rentre jamaisspontanément
et que, quelque effort qu’il fassepour
la faire rentrer, il en reste toujoursune
partiedans
les bourses.Le
taxis vient hl’appui de ces
données
: rentrée de l’intestin avec gai'- gonillement,mais
persistance d’uneou
plusieurs anses dans le fonddu
sac. Certaines observations publiées plus loinsemblent
d’ailleurs les confirmerL’irréductibilité a naturellement
une
bien plusgrande
valeur si l’on peut, avec peu de chances d’erreur, éliminercomme
cause de cephénomène
les adhérences inflamma-toires. Si l’irréductibilité,
brusque
dès l’apparition de la hernie, peut,dans
quelques exceptions,être le fait d’adhé- rences par glissement, il est plusnormal
d’observer l’in-verse ; l’adhérence parglissement se
montre
àune époque
tardive.
L’absence de
phénomènes
inflammatoires locaux etgénéraux
permettra depencher
encore vers cette dernière hypothèse.CHAPITRE V
COMPLICATIONS ET PRONOSTIC
La
complication la [)lus IVc([uenlc est la jùT'itonite her- niaire.Accompagnée
de sesphénomènes généraux
habi- tuels, elle aboutit à la formation d’adhérences nouvelles, fibreusesou
celluleuses, qui viennentsejoindreaux
adhé- rencescharnues
natui’elles |)lus anciennes, rendant ainsi l’irréductibilité plus com|)lète, susceptiblemême
de fairede l’étranglement.
L’étranglement herniaire, de fréquence h
peu
près pareillepour
toutes les herniesdu
gros intestin, est plus rareque
celui de l’intestin grêle. 11 est aussimoins com-
plet
d’emblée
et n’arrive, sauf exceptions, au degré d’in- tensité de ce dernier qu’au bout d’une période de 7 à 8 jours.On
peut le voir évoluerau
milieu d’un cortègesymptomatique
d’une torpidité relative : nausées existant souvent sansvomissements, vomissements
alimentaires, puis bilieux, très tardivementfécaloïdes, rares,constipation opiniâtre, état général assez bon. C’est,commeon
l’a dit,un
étranglement chronique auquel peut succéder un étran-glement
aigu.L’agent de l’étranglement peut être l’engouement par
les matières fécales,
une
bride fibreuse adhérente à la foisS'»*'
^29
—
iiu sac el i'i une anse inteslinah' agissant par coudiirc de
l’anse on encore l’adhérence de l’intestin avec h's parties voisines.
On
acilé (h'.scas probants des«tcois sortesd’acci- dents. C’est, an fond, en ajoutant rétranglcmcnt vrai surle bord de l’anneau, les agents habituels de l’étranglenient hei’niaire.
M.
Besnier, au sujet desadhérences
de voisinage del’intestin, s’exj)riine ainsi : «
Lorsqu’une
portion d’intes- tin a contracté avec les parties voisines des adhérences morbides, elle est frap|)ée d’une immobilité (|ui apporteun
obstacle j)lus oumoins
considérable à la circulation des matières. Si, è ces conditions défavorables, viennent se joindre des infle.vions plusou moins prononcées
etplus
ou moins
midtipliées de la portion d’intestins adhé- rente, l’obstacle au cours des matières peut devenii’ con- sidérable etamener
lamort
par làmême.
»Le
pronostic des hernies de l’S iliaque est étroitementlié à ces complications : les
symptômes
de gêne, de tirail-lement, de douleur,
communs
à la majorité des hernies, sont de petits accidents à côté de- l’étranglement et de la péritonite herniaii’e (|ui peuvent venii' se greffer sur l’ir- réductibilité habituelle, avecloutesleursconséquences.De
là,
un
j)ronostic réservédans
tous les cas de hernies adhérentes.-CHAPITRE VI
TRAITEMENT
I.’iiitérèl
que
préscnlenl, au point de vue lliérapeuli- que, les iiernies par glissement de l’S iliaque, vient sur- • tout de la présence des adhérencescharnues
naturelles etde leui‘
conséquence
immédiate, l’irréductibilité.De
là =une
ligne de conduite à tenir, din'érenle de celle qu’ona
coutume
de suivrepour
les autres hernies. :Tout
d’abord, les indicationsdu bandage
paraissent icià peu près nulles : il est ineflicace et
n’empêche
point les <progrès de la hernie; il est
douloureux
et diflicilement’supporté ; de
même pour
les anciens procédés de purga- ?tion, repos au lit, compression.
Nous
citerons à ce pro- ^ pos l’intéressante observation de Trélat, rapportée par ;Desbordes
: «Un gentilhomme campagnard
était atteint» d’une hernie congénitale irréductible.
La
réduction ?»
obtenue
par laméthode
classique, lemalade
retourna»
dans
sa provincemuni
d’unbon bandage.
Bientôt il se» maria et
abandonna
son appareil; quelques années ^
» après, il revint trouver Trélat avec
une
hernie de nou- i» veau irréductibleet contre laquelle les
moyens
ordinal-;
» res échouèrent.
La
cure radicale fut entreprise; elle» conduisit