SUR
LA SCARLATINE.
N°_U3.
24
.TRIBUT ACADÉMIQUE
,PRÉSENTÉ F.T PUBLIQUEMENT SOUTENU A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER, LE AOUT 4837,
Par Noel-Guillaume CAUBOUE
, d'AGEN (Lot-et-Garonne)*nèu/aete,
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE.
NISMES.
DE L’IMPRIMERIE BALLIVET ET
;FABRE
,RUE. DORÉE.
—
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DISSERTATION
«va
LA SCARLATINE.
—
waeg9ô@8Sa«=La
Scarlatine est une affection éruptivedu
système cutané. Cet exanthèmeessentiel, rangé par Alibert aunombre
desdermatoses,est caractérisé par des taches rouges qui lui ont fait donner lenom
deScarlatine.
Jean Coyssard, médecin de Poitiers
, signala le premier
une
fièvre pourprée, épidémique et contagieuse
, dont il n’estfaitaucune
men-
tiondans les livres anciens. Quelquesdescriptionsincomplètes de cette maladie
, laissées par
Hoffmann
, sous le
nom
de rubeolœ rossalia, à'ignis sacer, morbilii ignei, par Zacutus Lusitanus, prouvent que
celte affection ne fut pas bien connue à cette époque. Considérée par
Morton comme un
degré de la rougeole , confonduemême
avec cettedernière, Tissotlaprit
pour un symptôme
concomittant de l’es-quinancie.
En
effet,abusés parlaphlogoseprononcéedes muqueuses qui précède ou
accompagne
l’éruption, quelques praticiens ont
pu
substituer le
symptôme
à la place de la maladie principale; mais cette opinion n’est pasmieux
fondée que s’ils eussent considéré la variolecomme
le résultatde l’angine, dont elle se compliqueordinairement.Aussi cette erreur fit-elle place à desthéories plus satisfaisantes, et sa nature idiopatique reste-t-elle définitivement fixée.
Dchaeu
etPinel lui ont assigné, dans leurs écrits, laplace qu’elle devait occuper , en ladépouillant des accessoires inutiles
, etl’ont enfin
4
'
classée dans la nosographie,
connue un
type d'affection essentielle suigeneris.Des
ouvragesnombreux
ontsavamment
développé depuis les pré-ceptes pratiques qui se rattachent àla Scarlatine. Mais
une
lacune un-1mense
existe encorepour
ce qui.est deson étiologie.CAUSES.
Si l’obscurité qui règne sur les causes spécifiques d’une foule de‘
maladies arrête nos investigationslorsquil sagit
d
expliquer1 infection- etla contagionde celle qui nous occupe,on
possédé quelques données vagues sur les circonstances qui peuventy
prédisposerou
en favoriser le développement.Les diverses constitutions atmosphériques, les lieux, les saisons , les professions
, les
changemcns
brusques d’un climat àun
autre, sont
bien autantde conditions d’exanthèmeÿ mais rien n’indique
que
ces diverses influences puissent développer électivement la Scarlatine,
dont le principe est encore inconnu.
Ce germe morbide
se propage par contactou
à certaines distances5 maison na
pas cncoie cons- taté les effets de l’inoculation.La
peau peut encore être impression- née secondairement dans les lortes émotions qui ébranlent le s^sterne nerveux; c’est ainsi qu’unviolent accès de colère,un
objet qui ins- pire la terreur, produisent sur la peaudesnuances plus oumoins
tran-chées. L’effet de trouble
où
se trouvent les organes internes vient se' réfléchir àl’extérieur.Un
accès de colère a souventprovoqué
des érup- tions plusou moins
étendues, et l’ont voit quelquefois 1ictère et les pâles couleurs succéder subitement aune
surpriseou
aune fiajcm
.
La
finessede la peau chez les enfans, ainsi
que
l'activité d’absorp- tion, expliquechez eux la fréquence des dermatoses, et surtout de la Scarlatine.La même
disposition tégumentaire expose lesfemmes aux mêmes
inconvéniens, jusqu’à ce que la menstruation vienne les sous-traire à l’èrnpire des causes pathologiques.-
.
Les vicissitudes de la température , les effluves oules miasmes-dont?
l-’air peutêtrele véhicule, sont autant depuissances étiologiques capa- bles de modifier les surfaces tégumentaircs. Les degrés les plus
oppo-
sés
du
thermomètre peuvent êtreimpunément
supportés par certains peuples du nord, endurcis debonne
heure à ees extrêmes contrastes.- L’action directe ou indirecte de ces causes diverses détermine , ainsi qu’il a été dit plus haut, des éruptions accidentelles, essentielles ou Symptomatiques et si leur spécificitén’est pas reconnue dansun
exan- thèmeplutôt que dans tel autre , elles peuventnéanmoins devenir pré- disposantesou
occasionnelles.La
Scarlatine, soit épidémique, soitsporadique , se montre plus fré- quenteauprintemps,époque où l’organismesemble participer à cette exubérance de vitalité si remarquable dans les végétaux
; ellepeutaussi semanifester quelquefois dans une autre saison
, l’été surtout. Ainsi
(juc la variole
, elle n’affecte qu’une fois dans la vie , mais on a pourtant des exemples derécidives exceptionnelles.
De
deux ans et demi à six ans, et de six à quatre, les enfans sont le plus exposés, à cette maladie mais elleest plus bénigne à cet ége, carchez les adultes qui en sont
, il est vrai
, moins souvent atteints
,
clic n’est pas toujours sans dangers
, principalement quant aux résul- tats. Il est assez rare que lesvieillards
y
soient assujétis; l’épaisseur' destegumenset le ralentissement d’activité dans lesystème vasculaire sontpour eux des garantiesfidèles.SYMPTOMES.
Une
céphalalgie intense etsoudaine , des horripilations, des alterna- tives defrissonset de chaleur; constituent lesprodromes
de la Scarla- tine, etauxquels viennent sejoindre : unedouleur brûlanteà l’arrière-bouche
, la soif
, l’anorexie
, la chaleur êcre de la peau, la fièvre et quelquefois
même
un peu de délire. Mais ces diverssignes précurseursseraient encore insuffisans au diagnostic , si leur courte durée et des
phénomènes
plus caractéristiques ne permettaient de l’établirdune
manièremoins
équivoque. Versla findu
secondjour,ou
aucommen- cement du
troisième, la maladie, dont les diversesphasesn
ontcesse d’augmenter d’intensité , éprouveune
certaine rémission, pour laire place à l’éruption , surla nature de laquelle il est difficile de semé-
prendre, d’après ladifférence quila distingue des autres exanthèmes,comme
nous le verrons plus loin.La peau
luisante et tuméfiée devientd’abord le siège d’un fourmi e-ment
sourdet d’un léger prurit.Des
taches rouges isoléesdans
leur origine , confondues ensuite, surgissent d’abord au front, au visage ,
après s’étendent au
cou
, de là gagnentla poitrine, et finissent, enfin,par envahir successivement les
membres
supérieurs etm
eneurs.Huxham
acomparé
lacouleurdeces taches àdu
sucde framboisesdonton
aurait barbouillé la peaudu
malade.La
turgescence des tegumensest plus sensible , surtout aux extrémités , dans cette perioc
etc
a maladie ; la conjonctive est quelquefois pomtillee de rouge, ainsi queles
muqueuses
labiale et buccale.Du
quatrième au sixième jour, es taches deviennentplus foncéesencouleur; elles sontpresqueviolacées,et vers lafin
du
sixième elles pâlissent graduellement; latete est libre et lemal
de gorge disparaît.La
fièvre s’éteintpeu
àpeu, et le travail inflammatoire cessecommunément du
septième au huitième jour.Alors
commence
la desquamation; l’épiderme s’exfolie en écaillés farineuses sur toute la surfacedu
corps; seulement, les pieds et les mains se dépouillent par plaques de grandeur variée. Jai eu oc- casion d’observerun
cas semblable àl’hôpital militaire de Bordeaux,où
j’ai recueilli chezun
sujet la peau des [doigts desdeux
mains qui/était détachée d’uneseule pièce, ainsi quel’épiderme épais destalons.
Des phénomènes
critiquesaccompagnent
souventcette régénération cutanée ; l’abondance des sueurs,un changement
notable dansla cou-leur et la consistance des urines, coïncident parfois avec des dejections divines ou des'hémorragies salutaires.
Les éminences papillaires
du derme
n’étant plus protégées de leur enveloppe, éprouvent auxparties dénudées uneirritabilité,unedéman-
geaisonfatiguante,quidurent jusqu’au renouvellement
du
tissu dermoïde.L’intensitédel’éruption
, ledegré
du
gonflement, enlinlagravité des autressymptômes
, sont autantde causes qui activentou prolongent ladesquamation
; il est rare, cependant
, que la maladie totale dépasse vingt-cinq ou trente jours.
Siles deux premièrespériodes de la Scarlatinene sontpas exemptes dedangers, etexigentdela part
du
médecin des précautions etdes soins minutieux,on nedoitpasse livrer àune imprudente sécurité danslapé- riodede desquamation;on a vu désaffections organiquesconsécutives et des désordres mortels succéderàcette convalescence trompeuse. C’est ainsi quel’hydruposie enestquelquefoisla conséquence, et cetaccident redoutable n’est pasun
des moins funestes et une des complicationsles moins difliciles dela Scarlatine.
— La
prostration, la tristesse, l’in-
somnie,les douleurs vagues et générales, principalement aux lombes
,
annoncent cette fâcheuse terminaison.
A
ces premierssymptômes
viennentsemêler la toux et l’oppression; le malade perdl’appétit
, les excrétions languissent
, les urines diminuent et acquièrent une teinte fuligineuse
, lepouls se concentre, s’accélère oudevientirrégulier
, en-
lin surviennent alors les progrès effrayans del’oedématie
;les paupières
et lesjoues s’infiltrent
, les
membres
inférieurs augmentent devolume
et le doigt
y
laisse cette empreinte qui s’efface lentemeut, caractère propie aux infiltrations cellulaires. Bientôt l’anazarque arrive à son apogée,et cependant quelques infortunés sontrevenus decet état
mons-
trueux et presque désespéré; mais plusordinairement aussi l’adynamie
se piopage dans toutl’organisme
,les
yeux
seflétrissent,les urines ne tombent plus que goutte à goutte , les cavités splanchniques sontinon- dées, la compression
du
cerveau ne tarde pasà se déclarer par des si- gnes de coma, et aprèsune
longueagonie, la vieabandonne enfinun
corps îendu informe par la maladie.On
a remarqué quelquefois dea convulsions péniblesaccompagner
ce fatal dénouaient-Les sujets
morts
à cette période dela maladie , présentent «à l’au- topsie àpeu
près lesmêmes
désordres quel’on rencontre à. la suite de toutes les liydropisics; l’absenceou
les traces de phlegmasie interne sur quelques enveloppes séreuses, la décoloration des fluides. Cependantl'achat a signalé
comme
caractèredistinctif des flocons d’un aspect lai- teux mêlés à la sérosité ; maisou
eu trouveaussi dans des hydropisies uni ne sont pas la suite delaScarlatine etun exemple
de ce genres est présentéiln’yapaslongtempsà l’hôpital de Toulouse: desfloconsblan- châtrescomme-
caséeuxs’échappaientaveede
liquide dansune
operation de parasyntlièse , à tel point, qu’un stylet devenait detemps
entemps
•nécessaire
pour
les refouler, etdésobstruer le passage de la sérosité.Une
foule.de circonstances peut faire dévier la Scarlatine de samam
cbe ordinaire, et les
nombreuses
complicationsdont elle estsusceptible peuvent en quelque sorte la dénaturer et lui faire perdre,cette simpli- cité ce type essentiel qui en faitune
maladie bien distincte; tous les organes de l’économie se lient siétroitementavec le systèmetégumen-
taire , crue les influencesmorbides de celui-ci se réfléchissent
sympa-
thiquement sur.les viscères. Cette intime affinité semanifeste surtoutpour
lesmuqueuses
des voies digestives : les répercussions , les métas-tasésfréquentes dans certains caspathologiquesensont
une
preuvebien concluante ;cependantces
phénomènes
complexes serencontrent plus souvent chez les a luîtesque
dansle jeune Age ; d'un côté, en raison del’épaisseur des tissus', quise prêtent plus difficilementà l’éruption ; de l’autre, en vertu dela "force d’antagonisme qui caractérise1 epoque de développement.
Généralement l’issuedelaScarlatine estd’autantplus favorable, que
ses trois périodes ont étéplus bénignes, et les imprudences
commises
aumoment
de l’efflorescence et de ladesquamation influent aussi beau-coup
surlaterminaison de lamaladie.DIAGNOSTIC.
Trompés
par l’analogie quisemble unir la Scarlatine à la rougeole, plusieursmédecins confondirentlongtemps cesdeux affections, mais siaprès avoirétabli les rapportsqui existententreelles, on compareleurs
signes différentiels
, on reconnaît facilement quece sont deux maladies biendistinctes.
Nous
avonsvu
plus haut que leurmode
d’incubationest à peu prèsle
même;
céphalalgie, lièvre, frissons, mal-aise général, etc. , telssont les préludes de l’une et de l’autre ; mais des quintes de toux sèche et fréquente, unevive inflammationdela conjonctive,des vomituritions, des embarras gastritesn’existentnullement dans la Scarlatine. Si 1
ou
examine ensuite scrupuleusementles tachesde celle-ci, onles trouve plus larges, plus dépriméesetplus vermeilles quecellesde larougeole.D’abord semblable à des piqûres de puces,l’éruption scarlatineuse se rapproche insensiblement, laissantentre ses plaques des espaces pâles etangulaires. Ces deux affectionsn’ont pas au
même
degrélapropriétépropagatrice et contagieuse, et larougeole estassurément plus
com-
mune.La
saillie beaucoupplus prononcée, et lablancheuroulateintebeau- coup moins vive des pustules arrondies dela rougeole, sont dessignesinfaillibles pour établir lçcontraste quila sépare dela Scarlatine.
Quantàla variole, iln’estguère permis de s’y méprendre.
Les autres éruptions herpétiques consécutives à quelques autres
ma-
ladies , sont toujours précédées ou accompagnéesde
symptômes
capa- bles d’éclairerlediagnostic; lessueurs , lafièvre et la plilogose desmu-
queuses,n’existent pas d’ailleursdans ce cas
comme
dans les exanthè-mes
essentiels.Cen’est plus maintenant àl’intensité de l’angine
qu
on rattache 1ef-florescence scarlatine ; lacoexistence de ces deux
phénomènes
ne sau-10
rait en imposer à cet égard, pas plusqu’on ne doitadopter l’éruption
comme un
résultat d’une fièvre essentielle.En un mot,
il n’existe pas de Scarlatine sans éruption contre l’opinion deRosendc
Rosenstein,médecin
suédois, quicite
pour
preuvedu
contraire, l’exemple d’un enfant qui futguéri d’uncommencement
de Scarlatine, par des sueurs critiques survenues après la période d’incubation
, quoique le jeune malade se trouvât dans
une
habitationoù deux
deses frères étaienten proie à l’éruption bienconfirmée.Un examen
judicieux etl’expérience de tous les jours réduisent ce fait à sa juste valeur.En
effet, est—ilextraordinaire qu’une légère indisposition,
un mal
de gorgememe
aient existé chez ce troisième enfant simultanément avecla maladie de
ses frères : mais qui prouvera que lesgermes de la Scarlatine existaient absolument chez ce jeune sujet?
Et
peut-on dire sérieusement qu’une maladie, toujoursuniforme dans sa
marche,
s’est avortée avantmême
d’avoir manifesté le
symptôme
essentiel qui la caractérise, tandis queses
prodromes
appartiennent également àune
foule d’affections ?Ce
serait abuser singulièrement
du
secours des conjectures.Ce
fait ne réu- nit pas d’ailleurs les circonstancespéremptoires qui pourraientlui don- ner quelque valeur, puisqu’il n’y est nullement questiondu
contact;et puis, le point de transitionentre la santé et la maladie est telle-
ment
imperceptible dansle jeune âge, (piela fièvre s’allume et s’éteint quelquefois avecune
rapidité insaisissable. C’est encore à cette épo-que
de la vieque
la nature veille le plus au développement de tousles organes,et que la plupart des maladies trouvent bientôt leur solu- tion dans les sueurs abondantesou d’autres crises.
VARIÉTÉS.
On
peut admettre autant de variétés de Scarlatine qu’il peut exis- terdecomplications danscette maladie, etcomme
il aété dit plus haut, la maladie essentielle estquelquefois tellementdominée
par sacom-
plication
, que celle-ci lui
imprime
quelquefoisune
direction insolite.U
C
est cependant sur cesmemes
complications et sur legenredesymp-
tômes précurseurs, queles auteurs ontétablilesvariétés deScarlatine.
Étudiée sous divers aspects, ellea été divisée en bénigne
, maligne ,
miliaire
, angineuse
, etc.
yarietebénigne. Celtevariété, quiest laplus simple,parcourtses trois périodes avec régularité; deux
ou
troisjoursauplus signalentsonincu- bationpar un malaise supportable; après cette période survient l’appa- ntion des taches sans toutefois trop révolutionner l’organisme;l’excitation et laphlogose des muqueuses ne sont pas portés à un de-
gic tiop intense.
Du
G'* au 7<= jour, la desquamation constitue la dernière période quiamène
avec elle le cortège des accidens, dontil a déjà étéquestion.
L
appétit, la gaîté, les forces reviennent, ainsique 1 liaimoniede toutes les fonctions, enfin la convalescences’établit.
bartête maligne. Cullenet la plupart des auteurs ont faitconnaître, sous le
nom
de Scarlatine anomale, celle qui , au lieu dese terminer heureusement
comme
laprécédente,estaucontraireaccompagnée d’ac-cidens souvent mortels. Telles sont la Scarlatine angineuse, Scarlatina cynanchica , Scarlatina unginosa
, (pii toutes résument cette espèce meurtière de Scarlatine quirègne épidémiquement, et qui débute pai- lles désordres beaucoup plusalarmans
La
fièvre s’annonce d’unema-
nière trèsaiguë
, une chaleur mordicantecrispe lapeau, la céphalal- gie est atroce
,
un
sentiment de constriction et de sécheressedans l’arrièrc-bouche détermine une soifbrûlante;enfin l’éruption paraît;
mais quelquefois après le4e jour seulement, l’apparition des taches plus pûles que d’habitudeéprouve unesorted’intermittence. L’état du pouls décèleégalementla luttepénible de l’organisme, s’élevant chez
1enfant, de 100 à 13o pulsations par minute : il enfournit 120 à 125 chezles adultes.
Les amygdales gonflées au point de gêner considérablement la dé- glutition
, sont le siège d’escarres gangréneuses. L’inflammation la plus intense envahit non-seulementles muqueuses desvoies digestives,
42
mais 1g système vasculaire
lui-même
sembley
participer ; le poulset les carotides battent avec force, les
yeux
fortement injectésdon-
nent à laphysionomie un
aspect étrange. Bientôt la congestion estimminente
, lecoma
alterne avec le délire, l’oppressionaugmente
, le malade est sur lepoint d’être suffoqué; la langue sèche etépaisse estagitée par
un tremblement
convulsifde mauvaisprésage,un
enduit fu-ligineuxcouvre les dentset leslèvres, la desquamation s’arrête
ou ne
s’effectuequepartiellementetavecdifficulté. Alors,sile malade échappe à ces rudes épreuves, il est rare que la fièvre typhoïde n’enlève tout
espoir.
La
distinction de Scarlatine miliformeou
miliaire queFrank
a éta- blie, n’offreaucune importanceréellepour
la pratique;que
font,en ef-fet, le
nombre
etl'étendue des taches rouges. Cette division est aussi inutileque
la Scarlatine porrigineuseceSydenham
, laquelle envahitlecuir chevelu, et s’y
montre
plusviolente quesur le restedu
corps.Culien
en
parle, mais il n’en a jamaisvu
d’exemple, ceqm
por-teraità croire qu’ils sont fort rares,
ou
qu’on apu
attnmieralaScar-latinequelqueéruption faveuse coexistant avec celle-ci.
TRAITEMENT-
Puisqu’il est reconnu
que
laScarlatine estune
de ces maladies qu'on ne peut chercher à enrayer sans provoquer de graves accidens ,lepra- ticien doitpuiser ses principauxmoyens
dans la médecine expectante ,surtoutaudébut,c’est-à-dire dans lapériode d’incubation delàScarla
,,n3 si
m
ple.Loin d’imiterl’exemple de certainsmédecinsqm
se serventindistinctement d’un vomitifou d’un purgatif
comme d
une pierre ce touche ,pour
tâtonnerla maladie, il faut au contraire être très sobre le substances actives. Cependantcomme
ilest des malades qui s’ima- ginentne
pouvoir guérir sans remèdes,ou
qui se croient incurables, lorsqu’onne
leur en prescritpas , quelques poudres, potionsou
épithêmes inertes administrés à propos , contenteront à la fois et le15
malade et le médecin. Dans la pratique médicale
, il faut souvent céder aux exigences du préjuge
, savoir tromper avec avantage
5 tout
le
monde
sait que Tissot guérit dela migraine mi pensionnat de de- moiselles avec des boulettes de miede pain.Lesindications àremplir dans le traitementdela Scarlatine
,se tirent delanature
même
oudes complicationsdela maladie.La
saison, l’âge, la constitution du malade
, sont autant de considérations qu’il ne faut pas oublier. Quant aux prétendus spécifiques préconisés par l’empi- risme et la spéculation,le temps etl’expérience ont fait justicede leur réputation éphémère.
Lorsque 1affection ne sort pas de seslimites ordinaires et s’annonce par des
symptômes
modérés, ondoitseconderles efforts de la nature, écarter
du
malade toutce qui pourrait l’influencer d’unemanièreperni-cieuse; il faut s’en teniraux légères infusions de coquelicot, de sureau debourrache, de fleurs de violettes, etc.
, qu’on a soin d’édulcorer avec les sirops acidulés degroseilles
, de limons ou de framboises. Si le séjour au lit occasionnaitdela constipation, onpourrait sans incon- vénient lui opposer avec modération
, les pulpes légèrement laxatives de casse et de tamarins
, et seconder ces
moyens
par quelques injec- tions intestinalescomposées de décoctions émollientes.La
dièteplus ou moins sévère, et une température de 14 à 15 degrés compléteront avec succès cet ensemble de précautions thérapeutiques.Avec un
peu de circonspection pendant la convalescence, on arriverapidementà une
santéparfaite,
On
doitmesurer l’énergie dosmoyens
sur l’intensité desphénomè-
nes morbides
; c’est ainsi que dans l’inflammation excessive de la
gorge et autres signesd’une irritation profonde,il convient d’avoir re- coursauxémissions sanguines, surtoutchez lessujets
un
peu âgés; mais ans ce casune applicationopportune desangsues suffitpourarrêter lesprogrèsinflammatoires;les révulsiftels que lespédiluves synapisés et le vésicatoire a lanuque, peuvent avoirdel’efficacité; j’observeraien pas-
U
sant que, dans plusieurs localités, le vulgaire attache
une
idée sinistreà l’application des synapismes, considère ce topiquecomme une
ancre de miséricorde; lemédecin y
supplééra aisément par tout autre rubé-fiant , tel que
l’ammoniaque ou
lapommade
stibiée de Gondret. Si,
malgré ces tentatives, la fièvre persiste
,
on
peut rouvrir la saignée , prescrire des gargarismes miellésou
faits avecune
décoction de figues dansdu
lait.La
saignéedu
pied estquelquefoisutile,pour
prévenir l’amygdalite gangréneuse ; si toutefois cetaccident étaitdéjà survenu et que ladou-
leurfût amortie, il seraitbon
d’avoir recours auxgargarismes déter-sifs éthérés
ou
chlorurés, à l’insufflationsurla partie, de poudre d’alun calciné, de quinquinacamphré,
etc....On
a parlé desbons
effets de l’épécuanha dans les embarras gastri- ques quiaccompagnent
la maladie. Sanscontesterlesavantages de cette médication contro-ctimulante danslesgastricités ordinaires, il est per- mis de la considérer aumoins comme
inutile danslestroubles de l’es-tomac, sympathiques d’une maladieessentielle dont
ou
ne peut détruirel’effet.
Le
docteurAmilton
a conseillé les pilules de calomel, maison ne
saurait ÔLre trop scrupuleux dans l’emploi de pareilsmoyens
, sil’on considère l’extrême impressionabilité des organes sur lesquels on
agit.
Lorsque
l’éruption sefaittroplongtemps attendre, et que laconcen- tration
du
pouls coïncide avec de fortes coliques,on
prescritun
bainchaud
à la température de 25 à 28 degrés , ayant sointoutefoisd éviter autant que possibleles effetsnuisiblesdu
refroidissement au sortirdu
bain.
Dans
la période éruptive , alors queles taches rouge, sont îendéveloppées, des médecins anglais ont osé
employer
les bains froidset les affusions d’eau froide; mais quels
que
soient les avantages d’une pareilleméthode
,l’artpossède des
moyens
de reaction diapho-nique
assez puissanspour
négliger cette pratique violente et per- turbatrice, bonne, tout auplus,pour
des maladies légères,chromqu
.maisirrationnelle lorsqu’il s’agitde traiterdes individus faibles et débi-
lités par une phlegmasie aiguë des organes internes.
Que
n’a-t-on pas alors àredouterde ces réactifspuissans qui refouleraient le travail éli- minatoiredu dehors, vers l’intérieur déjà phlogoséLes bainssimples ou devapeurconviendraient mieux pour favoriser l’éruption.
On
obtiendrait lesmêmes
résultatsen renfermant le malade dans une baignoire vide, au fond de laquelle brûleraitunelampe
à es- prit-de-vin. Cette espècede sudatorium a étéemployé
en Italie.' Pourlesenfanschez lesquelslescomplicationspeuventêtreplus
nom-
breuses, et lediagnostic plus obscur, lemédecin doit tenir
compte
dela dentition
, des convulsions
, del’éclampsie qui peuvent l’accompa- gner,
comme
aussi des affectionsvermineuses. Chacune decescomplica- tionsaura son traitement particulier, quine doit pas trouverplaceici
;
seulement on doit diriger tousses soins simle
symptôme
le plus alar- mant, sans toutefois négligerlescontr’indications.Le
Croup, la Diphte-rite ou angine
membraneuse
, à laquelle il ressemble sous plus d’un rapport, réclament des
moyens
appropriés étrangers à la maladie qui nous occupe.L
exfoliation de 1épiderme pouvantêtre suivie dedésor- dres secondaires d’une gravité insurmontable, ilest de la dernière
im-
portance de surveiller attentivementceltepériode delà Scarlatine. 11faut expressément
recommander
au malade d’éviter avec soin tout ce qui pourrait l’impressionner dangereusement, soit directementsur lapeau encoredépourvue d’épiderme
, soitsympathiquement, surlesvis- cères internes, car;alors'l’exhalation et l’absorption ne s’harmonisent plus entreelles
; lecoursdesfluides est interrrompu dans les capillaires, cl l’anazarque suitde près.
11 ne fautpas
non
plusêtre indifférent surle choix des alimens.On
donnera la préférence à ceux qui se digèrent avec facilité, les pâtes fé-
culentes, les viandes blanches, quelqueslégersvégétaux, et pour bois- ton 1 eau panée, la tisane d’orge, de chiendent ou
même
de l’eau rou-16
. nn • sisterasur
uae
température égalejusqu’aumoment ou
le con-valescenTpoun'a sortir sans ^exposer au
moindre
dérangement.Les
individuslymphatiquessèclres
ou
aromatiques, ainsi que des autiesmoi q
système tégumentaire.
ni
„.ir~ recours aux infusions defleurs de
’ ajouter à ces tisanes vingt a vinvt-cinq gouttes d’acétate
d’ammoniaque.
•*“
delaScarlatm, «— »
anglals pc„se aussi avoir
danteetm
uierve eup
souverainpour
guérir tous lesd*
££ JS
maisleursexpériences n’ontpas été—ré-
nouvelees.
r p dans les épidémies de Scarlatinesontles Les précautions apren
le et la peste.
La
propreté, l’iso-memes
quepour
lavario e,p0SSible, le renouvellement et 1 as-
>—
*^ ks mesu-
sainisseinent
ceUC circonstance.
res indispen
regret
qu’d ue m'aitForcé
de partir ala hâtepo
l
9ng
travail oucette expédition.
FIN.