Annales Academia Scientiarum Fennicre Series A. I. Mathematica
Volumen 14, 1989 , L77-2I2
DIMENSION CONFORME ET SPHERE A L'INFINI
DES VARIfTES A COURBURE NfCATTVP
Pierre
PansuWe attach a conformal structure to the ideal boundary of a manifold of negative curvature.
We construct a quasiconformal invariant-generalized module-estimate it in terms of curvature pinching, and compute it in the homogeneous case. This yields an unsharp lower bound for the pin- ching of metrics on locally symmetric spaces, and a sharp lower bound for the Hausdorff dimension of the limit set of certain quasiconformal groups.
Dans cet article, on d6montre les r6sultats suivants
0.1.
Th6oröme.
SoitM
un quotient compact de l'espace hyperbolique com- plexe, i.e.,M: D*ll
oå
f e*
un sou s-groupe AlorsM
n'admet pas desatisfait
discret d'automorphisme de
la
boule unitöDrn
deC*
.mötrique riemannienne dont
la
courbure sectionnelleK
-\2m-t) : I\
0.2. Thdoräme.
Soit ot une matrice semi-simple, considöröe comme döriva- tion de |'algöbre deLie
abålienneR".
Considörons l'algöbre de Lie obtenue pa.rextension de
R" ptr d, et
notonsG
le groupe de Lie associå. Considörons une action de G par homöomorphismes uniformöment quasiconformes dela
sphåreS'
. Si G contient un 61öment loxodromique, son ensemble limite est une sphere topolo- gique dontla
dimension de Hausdorff est aumoins ögale ä()r *'.. * )")/)1,
or)Remarquer que P. Tukia [13] a construit, pour
tout
n)
2, un tel groupe qua- siconforme avec u: n*
1, .\;:
7,i 1n-!, \n:log4llog3,
et dont l'ensemble limite a une dimension de Hausdorff exactement 6galeä
n-
7*
log4/ log 3.Le thdoröme L n'est pas nouveau, voir [3] et [10], mais la m6thode, commune ä celle du th6oröme 2, l'est. On
introduit
un invariant num6rique,la
"dimension conforme". C'est une version invariante conforme dela
dimension de Hausdorff.II
a un sens pour un sous-ensemble quelconque deR",
mais aussi pour la sphöre äl'infini
d'une variable simplement connexe ä courbure ndgative born6e. On peut doi:10.5186/aasfm.1989.1424178 Pierre Pamsu
l'estimer en fonction du pincement de la courbure, et le calculer dans le cas des es- paces homogönes (Th6oröme 5.5). Cela donne Ie thdoröme 1. Pour un sous-ensemble de
R",
on aD'autre part, une action quasiconforme de
G
sur ^9/, ayant un 6l6ment loxodro- mique, ddtermine un plongement quasiconforme dela
sphöre äl'infini
deG
sur I'ensemblelimite
deG
dans,9', et
ceux-ci augmententla
dimension conforme.On obtient ainsi le thdoröme 2.
0.3. Ce travail part des observations suivantes:
(1)
"La gdomdtrie hyperbolique en dimension nf 1
tend, quand on s'approche de f infini, vers la g6om6trie conforme de la sphöre S'"(1L2, p. 465]).(2)
Cette propri6t6 classique s'6tend aux espaces riemanniens symdtriques de rang un.Ceci joue
un
röle dansle
thdoröme derigiditd
deG.D.
Mostow pour ces espaces [9]. Plus prdcis6ment, leur sphäre äl'infini
porte une classe conforme de distances invariante par les isomdtries ([a, p. 98]). Ces distances ont une dimension de Hausdorff, c'est un entier, supdrieur äla
dimension ordinaire dela
sphöre åI'infini.
(3)
Cette dimension de Hausdorff est invariante par quasiisom6tries.C'est une 6tape dans la d6monstration de la rigiditd ([9, p. 1OB]).
(a)
Plus g6n6ralement, on comprend bien l'allure de la sphöre ä l'infini d'un espace homogöne ä courbure n6gative.Par exemple, le groupe r6soluble, extension du groupe ab6lien
R2
par une matrice diagonaleD
ayant valeurs proprese\ et
ep, 0( I < p
[11]. La sphöre äl'infini
s'identifie ä R2, la matriceD
engendre un groupe ä un paramötre d,homo- thdties.Il y
a une distance assez naturelle, homogöne de degr6,\
sous Dd((*,y),(0,
0))- *.*{ l*l,lyl^/r},
mais, pour
tout
uS l, d
est aussi une distance homogöne, ni meilleure ni moins bonne que d. La dimension de Hausdorffded"
est u(1+(plX)).
Pour lever l,am- biguitd cr66e par ce facteuru, il
suffit de consid6rer une dimension relative, par exemple, la dimension de Hausdorff divis6e par Ia dimension de Hausdorff d'une courbe "g6n6rique". Ceci nous conduit äla
notion demodu]e
d'une famille de courbes, traditionnelle en g6omdtrie conforme [15]. Dansla
premiåre partie, on montre que la sphöre äl'infini
d'une varidtd simplement connexe ä courbure n6- gative est munie d'une collection naturelle dettboules", structure suffisante pour ddfinir des modules. Ensuite, on donne une minoration de module, qui conduit, dansla
troisiöme partie, äla
d6finition dela
dimension conforme. Dansla
qua- triöme partie, on montre que les plongements quasiisom6triques se prolongent enDimension conforme
et
sphöre äI'infini
des va,riötös ä courburenågative
779 plongements "quasiconformes" de la sphäre ä l'infini, et par cons6quent, qu'ils aug- mentent la dimension conforme. Au paragraphe 5, on estime des modules sur0M
en fonction du pincement
sur M.
Enfin, dansla
derniöre partie, on tente, sans grand succös, de relier module et capacit6s s:ur0M
avec des capacit6s dansM.
Je tiens ä remercier S. Rickman, qui m'a initid au concept de module, M. Zins- meister qui m'a aid6 ä clarifier la derniöre partie, et le referee pour ses nombreuses critiques.
1.
Structure quasiconforme sur la
sphbreå ltinfini
1.1. Ddflnition.
SoitX
un ensemble. Une structure quasiconforme surX
est
la
donn6e d'une famille de "boules", dela
notion de rapport des rayons de deux boules concentriques, et de la notion de "petite" boule. Plus pr6cis6ment, on se donne:-
une famille B de parties deX;
-
unefiltration
d6croissante0:00)hf...)0"f
telleque
si B, B'
e0, B
CB' et B'
e 0n, alorsB
e 0n;-
une action deR..
surB
telle queB
CfrB si
&)
1,et
lcB, C Bn,g,,n1,oi,
pour chaque
,t
fix6, n'(lern) tend versl'infini
avec n.Soit (X, B)
"r
ensemble muni d'une structure quasiconforme. Un anneau est un couple(a,ä)
de parties deX
tel que a C ä. C'estun
å-aaneau s'il existe une bouleB
telle queBcaCACkB.
Si de plus,
kB
€.P",
ondit
que (a,ä)
estun
,t, n-anneau.On
dira
qu'une propridtd est satisfaitepour tout
lc-a.nneau assezpetit
s'il existen
€N
tel que cette propri6t6 soit satisfaite par tous les å,n-anneaux.Soit r7 une fonction continue croissante sur l'intervalle
[1,foo[.
Deux struc- tures quasiconformes surX
sont dites 11 -åquivalentes sitout
k-anneau assez petit de l'une estun
7(å)-anneau de l'autre.L'objet de cet article est d'attacher des invariants ä une classe d'6quivalence de structures quasiconformes.
1.2.
Exemple.
Dans un espace mdtrique, on prend pot:r B Ia collection desboules, l'action de
R-r
estlr,B(*,r),- B(r,kr).
et 0,
est l'ensemble des boules de rayon inf6rieurä
Iln
.180 Pierre Pansu
L.3.
Exemple.
Dans un espace vectorielRn,
soit Bs un voisinage born6 de I'origine, soit ,tBs l'image de Bo par l'homoth6tie de rapport k. Soit B l'ensemble des images deBs
par homoth6ties et translations. Deux telles structures quasi- conformes surR'
sont 6quivalentes.La m6me construction s'applique ä un groupe de Lie muni d'un groupe ä un paramötre contractant d'automorphismes, i.e., les translations de
R"
sont rem- plac6es par les translations ä gauche du groupe, les homothdties fixant l'origine par un groupe eto d'automorphismes,oi o
est une d6rivation de l'algöbre de Lie dont les valeurs propres ont une partie r6elle n6gative. Noter que si un groupe deLie
.l/
admet une telle d6rivation, alorsN
est ndcessairement nilpotent gradu6.1.4.
Exemple.
Un sous-ensembleY
CX
hdrite d'une structure quasiconfor- me induite. Ses ttboules" sont les traces surY
des ttboules" deX
ttcentr6es" surY,i.e.,
telles que kBnY *0 pq:r tout
,t>
0.1.5.
Exemple.
SoitM
une varidtd riemannienne complöte simplement con- nexe ä courbure ndgative ou nulle. Fixons unpoint {
deM
ou de sa sphöre äl'infini 0M. Or
appelle ombre portöe depuis Iepoint (
d'unepartie A
deM
l'ensemble des extr6mit6s des rayons g6od6siques issus de
(
rencontrantA.
On la note O1A. Fixons aussi un r6el positif .R.Sur
X : 0M \ (,
considdrons les ombres port6es depuis le point(
des boules deM
de rayon .8.Soit
B
l'ombre port6e de la bouleB(mrR).
Etant donn6 &)
0,soit rn'
lepoint de
la
g6od6sique passantpar ( et rn
situ6 ä distance logk
dern
(entre(
et rn si
k) !,
au-deläsi fr<
1). On pose kB:
OeB(m' , R).Enfin,
notant 0
la fonction distanceå (
(respectivement une horofonction relative ä ( ), soitB,
l'ensemble des ombres port6es des boules B(a,R)
telles que0(r) > logn.
On a d6fini ainsi une structure quasiconforme Conf((,.R) sur AM
\ (.
I-.6. Remarque. Lorsque la courbure sectionnelle est strictement n6gative, et Ie groupe d'isom6tries transitif, on obtient au moins une structure quasiconforme du type de celles d6crites dans l'exemple 1.3.
En effet, le groupe d'isom6tries fixe un
point (
de0M
(ä moins queM
soit sym6trique; dans ce cas n'importe quel point(
fait l'affaire). IJn sous-groupe nilpo- tentl[
du groupe d'isom6tries est simplement transitif suräM\(.
Un sous-groupe ä un paramätre eto d'isom6tries normaliseN
et induit sur.lf
des automorphismes contractants, voir [7].Nous en venons au point crucial: la structure Conf((,.R) ne d6pend pas vrai- ment des paramötres
(
et .t?. Nous Ie montrons dans deux cas: lorsque Ia courbure est pincde entre deux constantes ndgatives (paragraphes 1.7 ä 1.11), ou lorsqueM
a un groupe cocompact d'isomdtries (Proposition 1.12).
Dimension conforme et spååre ä
f
infini des variötös å courburenögative
181Les
trois
lemmesqui
suivent expriment l'id6e que, sur une g6od6sique, la fonction distance ä une autre g6od6sique est d'autant plus convexe que la courbure est plus ndgative.1.7.
Lemme.Soit M
unevariötösimplernent connexeåcourbureK < -b2
<0. Soient 1
, 1'
deux göodösiques issues d'un m6me point. Alorsla
fonctiontr+
sh bd(r(t) ,.y'(t))l2
sh (bt) est croissante pour
, >
0.Notons
6(t) : d(l(t),'1,'(t)).
Notonsa et
B les angles intdrieurs en7(t)
et7'(t')
du trianglef : {f(0),f(t),,r'(t)}.
La ddriv6e de la fonction 6 estå1t;:cosofcosB.
Appliquons
le
th6oräme de comparaison de Rauch-Alexandrov-Topono-gov.Il
existe, en constante
-ö2
un triangle7
dont les cöt6s sont 6gaux ä ceux de?
mais dont les anglesa:F
sont plus grands. La trigonomdtrie hyperbolique donned'oil
th ( +b62)
-
th (bt) cos a,qui est l'in6galitd annonc6e. o
1.8.
Lemme.Soit M
unevafiötösimplementconnexeäcourbureK < -b2
<0. (i) Soient'y,'y'
deux göodösiques issuesd'un
möme point. Pourt > 0,la
fonction
t=> sh bd(r(t) ,^/')
sh (år)
est croissante.
(ii)
Soient 1, ^l'
deux göodösiques asymptotes, i.".,,IT"- d(t1)'7'(')) -
o'Alors
la
fonctionr
r+
e-btsh bd(r(t),t,O))
est croissante.
782 Pierre Pansu Consid6rons
la
surface r6g16e^9 engendrde par les g6od6siques orthogonales
ä 7'
s'appuyantsur 7.
Elle est lisse, sauf 6ventuellement aupoint
commun ä1 et 1'.
L'6quation de Gauss montre quela
m6trique induitea
une courbure inf6rieureä -b2.
Notons.9*
l'une des composantes deS\:r'.
C'est une surface ä bord g6od6sique. On peut construire son doubleX.
Sa mdtrique, de classe C1seulement, admet une sym6trie
a.
Elle peut 6tre approchde par des m6triques Iisses o-invariantes ä courbure inf6rieureä -b2.
Par cons6quent, le th6oröme de comparaison de Rauch-Alexandrov-Toponogov y est valable, et on peut appliquer Ie lemme prdc6dent aux g6od6siques7 et o(1).
Ceci prouve(i).
On obtient (ii) par passage ä la limite. o1.9. Lemme. Soit M
une va,riåtö simplement connexeä
courbure-a2 1 K < -b2 ( 0.
Consi d4rons un triangle dont deux angles sont aigus. Notons $le
troisiäme angle,s et t
les cötös adjacents,H la
hauteur.Si s I t,
ona
lesinögalitås
'I
1;,
@, as, at)< H S iH (ö,bt,bt)
et
ö(oH, as, at) S ö
<
ö(bH,bt,bt)oi
H(ö, s,t)
(respectivement d'un triangle de comparaison jours( 1.e)
ö(H,
S,t))
sontla
hauteur (respectivement l'angle) en courbure constante-
1 .En
particulier, ona
tou-th ( bH)
(
cos(iil.
On applique le thdoröme de comparaison de Rauch-Alexandrov-Toponogov aux deux triangles rectangles ddtermin6s par
la
hauteurI/.
On construit deux quadrilatöres de comparaison,l'un,
Q(a), convexe, dans le plan de courbure cons-tante
-a2,I'autre,
Q(å), concave, dans le plan de courbure constante-å2
(voirFigure 1).
Les angles de Q(a) 6tant inf6rieurs ä ceux du triangle
initial,
on trouve queH ) H, oi ä
est la hauteur, en courbure-a2,
d'un triangle ayant deux angles aigus, et le troisiöme ö< ö.En
augmentant $ jusqu'ä ce qu'il vailieo
la hauteur augmente, d'or) l'in6galit6 annonc6e.En g6n6ral,
il
n'est pas clair que Q(ö)ait
des angles aigus. C'est surementle
cassi s : t,
carun
triangle isocäle a automatiquement ses angles aigus. Le th6oröme de comparaison s'applique alors et on conclut que 11< H(ö,bt,bt)lb.
On se ramöne ä ce cas particulier comme suit:
On
se ramäne d'abordä la
dimension2,
en construisant une surface 16- gl6e balayde par une famille de segments dont les extr6mit6s parcourent de fagon monotone les cöt6ss et
f, et
qui contient le triangleinitial.
La courbure de ,9reste inf6rieure
ä -å2
et la hauteur augmente.Dimension conforme
et
sphåre äf
infrni des va,riötös ä courburenögative
183K= -* K
=
-b'
Figure 1.
En dimension 2,lorsqu'on ddforme le triangle
initial
en dloignant le sommet dans le prolongement du cöt6s,
la hauteur augmente, jusqu'ä ce que le triangle d6form6 soit isocöle. On conclut queI/ < H(ö,bt,bt)lb.
Enfin, en courbure constante, la hauteur est maximale pour le triangle ayant deux cöt6s infinis, d'ori (1.9).
On
peut
donner des formules explicites: Ia hauteurI/
divise l'angle/
endeux angles aigus
/" et
$1 et le triangle donn6 en deux triangles rectangles. Dans chacun, on utilise la formule de trigonomdtrie hyperbolique.,
th(ä)
COSPs_
.nu,
sin
/ -
sin/"
cos öt*
cos ds sin y'1Il
vient- th(ä)
th (r)r thlt ,
th(H)
et $(H,s,l)
est la plus grande solution de cette dquation. o1.10. Lemme. Soit M
une variötö simplement connexe ä courbure -a2K < -b2 (
0.,Soient(,€'e MUAM, x
eM et
.R €l0,oo[. Noionsg(a,R,t)
1th(ä)
1 z\ th(s) /
1th(f/)
1z
\ the) )
\
184 Pierre Pansu
ö("R, at,
*oo) la
fonction de comparaison introduite dans le lemme 7.9. Pour toutt ) R,
pourtout
rb< ö(o,R,t), il
existe des constantesR'(a,b,R,t,,/) < +-
et r(a,b,R,t,,/) < +-
ne döpendant que des bornes surla
courbure, deR,
det : d(€,a) et
de I'anglerf;
sous lequel€ .t €'
sont vus depuisx
telles que, sit' : d(€',x) ) r,
alors les ombres poilåes (voir 1.5) satisfassent OqB(x,R)c Oq,B(r,R').
Lorsquet:t': +oo, E et Rt
etg
sontreliåsparlesrelationssuivantes th (oB)-
cos( *ö), th ( bR')-
cos (åf ö-
,») .Soient
7,7'
des g6oddsiques issues de( et €', d"
m6me extrdmitd Xe
0M .Il
s'agit de montrer que, si7
passe ä distanceR
dex,
alors7'
passe ä distanceE' de c.
Autrementdit, il faut
comparer les hauteurs .EIet ä'
des trianglesT: {x,(,X} "t T' : {a,€',X}.
Notons utet
ust les angles enr.
4',
Par d6finition de I'ombre port6e, l'hypothöse
t > R
entraine que l'angle de7
en
(
est aigu. On peut donc appliquer le lemme 1.9: l'hypothäseä (
.R entraineque
co
>
Q(aR,af ,*oo) :
$(a,R,t).
Ddfinissons r(a,b,
R,t,rb)
par 1'6quationth
(år) :
cos(d(@,R,t) -
,l'),et montrons par I'absurde que, si
f') r,l'angle
en{'
du triangle7'
est aigu.Si cet angle est obtus, en döplagant
('
sur la g6od6siquer€',
on laisse aug- mentert'
jusqu'ä obtenir un triangle rectangle, et on d6duit queth (år')
(
cos(c..,')<
cos(o- {)
d'ori
,' ( r.
On peut donc appliquer ä nouveau le lemme 1.9:
th(bH') <
cos(|c.,')<
cos(|(a.,-
r»),soit
ä' (
rB'of
.B' est d6fini dans l'6nonc6. oFigure 2.
>'x
4
Dimension conforme ei spåäre ä
I'infini
des variötös å courburenågative
1851.11. Proposition. Soit M
une variötö simplement connexeå
courbure-a2 < K < -b2 ( 0.
trorsque( e MUlM et R) 0
varient, Iesstructures quasiconformes Conf((, "E) sont deux å deux locaJement öquivalentes.Variation du rayon E.
On traite le cas ori(
est ä distance finie. Si(
e ?Ittt ,iI
suffit de remplacer les sinus hyperboliques par des exponentielles. Supposons donn6s des nombres positifs .Eet
.R1 . Soit7
une g6od6sique issue de(, et
/c>
0.Un
petit
k-anneau centr6 sur7
est, par ddfinition, le couple form6 par les ombres port6es des boulesB(z(r),
^R) et B (7(r'), E) , pour s grand, s'-
s*log ,t. D'aprös Ie lemme 1.8, on a(*)
dös que
OeB(r(t), .R)
c OeB(r(r), Er)
sh
(bt) \.
sh ( bR)rh(b,) '/ .
Par cons6quent, pour que
oeB(r(t), Ar) c oeB(r('),8) c oeB(r(r'),8)
CoeB(t(t'), E'), il
suffit de choisirt et tl
de faEon quesh
(bt) _
sh (btr)sh(ås)
'h(äEr)
et
Lorsque
R
est grand,iI
vientsh
(bt')
-
sh (åEr )sh
(br')
rh (åBr )exp
b(t'-
f )-
expb(t'-
s') "*p å(r'-
s) "*p ä(,- t) - f' (:T !b*l; '
On conclut que les structure quasiconformes
Conf((,l8) et
Conf((,r81)
sont q-dquivalentes,
of
la fonction7
est lindaire,q(k):*(ffi)"'
Variation du point (.
Soient7, 7'
deux g6od6siques issues dea e M
et faisant un angle ty'. Soient € eZ([-*,0[) et ('e r'([-*,0[), et
.R>
0. Soitr'
le point de
7'
situd ä distance log å de r .Il
s'agit de comparer le å -anneat (a, at) form6 des ombres port6es01,B(u,R) et Og,B(*',R)
avec des OeB(V,rt) pour y186 Pierre Pansu
sur
7'. Il
suffit de le faire lorsque(o,o')
estpetit,
c'est-ä-dire, lorsqued((,a)
etd(€',*)
sont grands et l'angle ry' est petit. Le lemme 1.10 fournit deux rayons -R',l'un,
not6 .81 , tel queOqB(x,R)
c OsB(x,Rr),
l'autre, not6, R2, tel queOs,
B(d,rBr)
C OqB(a', R2).Soit y' la
projection orthogonale deo'
surla
g6od6sique(r , et e : d(r',y).
Appliquant le lemme 1.8,
il
vientosB(x',
R
)c
oeB(v', Rz*
e)c
oaB(v, R)oriye(ret
expbd(y'
,y) -
'h(l{"i t)
.
sh (årE)
Lorsque, ä & fix6, l'angle
t/
tend vers0,
e tend vers 0et
bRt- aR,
bR2-
aR1 .On conclut que,
sur 0M \ {€,('},
les structures quasiconformesConf((,.8)
et Conf((',.R) sont 7-dquivalentes, avecrt|e):-({ffi#,!E)"u.o
Nous montrons maintenant qu'en prdsence
d'un
gros groupe d'isomdtrieil
n'est plus n6cessaire de supposer la courbure strictement n6gative.
1.12. Proposition.
SoitM
une variötö riemannienne simplement connexeä
courbure sectionnelle någativeou
nulle, sans bandes plates totaiement göodö- siques. SupposonsIsom(M)
cocompact. Alors, Iorsque(
döcrit 0M,
les djverses structures quasiconformes Conf((,.R) surAM\€
döc ci-dessus (exemple 1.5) sont deux å deux locaJement 6quivilentes.Variation du rayon .8.
SoientR,R' ) 0 et ( e AM.
On montre quel'ombre port6e, depuis
€ , d"
toute bouleB(x,R')
est contenue dans l'ombre port6e d'une bouleB(y,R) et
contient l'ombre port6 d'une bouleB(z,iB),
ori€, A, z
sont align6set d(y,z)
est born6 ind6pendamment de(.
Pour cela, on remarque que,pour r, (
fix6s,il
existe des pointsy et z
surla
g6od6sique deo ä (
que satisfont cette propri6t6.En
effet, l'hypothöse sur les bandes plates entraine que deux g6od6siques asymptotes ont une distance qui tend vers 0. Par consdquent, lorsquey
tend vers(
sur la g6od6sique(c,
sa distance ä toutes les g6od6siques qui rencontrentB(x,.R')
ddcroit vers 0. La convergence est uniforme par Ie lemme de Dini, doncOaR(r,, R')
c
Oe B(y, R)Dimension conforme pour
y
assez proche de sa distance ä toutes les versI'infini,
donc, pouret spååre ä
f
infini des variötAs å courburenögative
187(.
De m6ffi€, lorsquez
s'6loigne de(
sur g6od6sique €* ,autres g6oddsiques qui rencontrent B (* ,
R')
croit et tendz
assez loin,OsB(x,n'1>
OrE1r,A1.Notons 6(r,
()
la distance minimum entre y et z.Il
d6pend continfiment der
et(,
donc
il
est bornd car Isom(M) est cocompact sur les paires (r, €), qui s'identifient au fibr6 unitaire tangent äM.
Variation du centre
deprojection.
Soient €,('
e AM .IL s'agit de montrer que I'ombre portdeOqB(r,1)
de toute boule de rayon 1 contient (respectivement est contenue) dans l'ombre port6e OLA@,1) (respectivement contient Oa,B(2,7)) oti (', y, z
sont alignds,et d(y,z)
est born6 inddpendamment de,
, pourvu que Ogc varie hors d'un voisinaged"
(, €'. Pour cela, posons,pour
€rX e 0M , a € M ;6(( ,, X,
n) _
inf d(y, z)surles A,,z €
M
tels queX,
A,,z
sont align6setOrB(y,7)
C OaB(r,1.)c
OrB(2,7).Pour les m6mes raisons que ci-dessus,
6
est une fonction continue de(, y, x,
donc, äx
fixö, 6(€, X,o)
tend vers 0 lorsque l'angle entre( et
X, vu der,
tend vers 0. En fait, Ia convergence est uniforme pouro
dans un compact deM.
Etant donn6 unpoint (mruro)
deSt2M,
i.e., unpoint rn
et deux vecteurs tangents uet u
en rm orthogonaux, et un r6el positifr,
posons6 (m, u, a,
r) :
6 (exp- (+oou ), exp- (*oou), exp-(-ru
))Alors
limr*+-6(rn, u,u,r): 0
uniform6ment les compacts deSt2M.
En effet, fixons un domaine fondamental compactÄ
pour le groupe d'isom6tries deM.
Soit
i:'i(m,u,r)
uneisomdtriequi ramöner:exp-(-ru)
dansA.
Alors6(m,u,u,r) : 6(*',€,X)
or) o'
: ia
€L, ( : i(exp-(+mu)), x : i(exp*(+oou)).
Or, lorsquer
--+{oo,
l'angle 0 entre € et X vu de
r'
tend vers 0. En fait, le th6oröm donne tg?I e-'
si
la
courbure sectionnelle satisfaitK > -1,.
On conclut quela
fonction6
estborn6e, car le groupe d'isom6tries de
M
est cocompact dans StzM . Ceci prouve que, pour tous(
et X,les structures quasiconformes Conf((, 1) et Conf(X, 1) sont 6quivalentes, ä condition de se limiter aux ombres port6es OgB(a,1) or)r
est loin de X au sens suivant: la projection de X sur la droite ((,r)
tombe entre(
etr.
oRemarque.
Lefait
que 6 tende vers0
ä f infini signifie que, sur 0M ,il
y a une g6om6trie 1-quasiconforme et non seulement quasiconforme.188 Pierre Pansu
Nous terminons ce paragraphe par deux propri6t6s suppldmentaires des ombres port6es, n6cessaires en 2.7 et 5.2 respectivement.
Soit M
une vari6t6 simplement connexe ä courbureK < -b2 ( 0.
Fixonse e M
UAM et
une horofonction0
relativeä (
(c'estla
distanceä ( si (
€M). Si B : OeB(s,1)
est une "boule" de0M \ €,
on pose6(8) - e-e(').Le
premier lemme signifie que la fonction 6 se comporte approximativement comme
le
diamåtre dansun
espace mdtrique. Le second, que6
est approximativement croissante.1.L4.
Lemme.
SiB : OeB(a,7), B' :
OeB(y,1) sont des ombres portåes deboules,siBiB'+0 etsi6(Bt) <6(.8),
alorsB'cqB' ouq-(SshblQtlo.
Traduisons l'6nonc6:
- il
existe une g6od6sique7
issue de(
telleqte d(a,1) (
1et d(y,l) 3 t;
- 0(*) <
e(v).Soit z
le point de la g6od6sique passantpar ( et r tel
que0(z) : 0(") -
ö-1 log(5sh b/b).
Il
s'agit de montrer queOeB(v,7)
c
OqB(2,7),i.e., que
si 7'
est une autre g6oddsique issue de(,
et telle qued(y,7') <
1, alorsd(2,1t)
<
7.Soit r'
(respectivementyt) la
projectionde c
(respectivementy) sur
7.Alors
d(c,c') ( 1, d(y,y') (
1 d'or)0(y')>0(y)-1>d(c)-1.
Soit
u
le point de7
tel que d(u):0(u) -
1. Par convexitd, comme 0(u)<
0(y'),d(r,l') I
d(y',.y')I
d(y,,y)+
d(y,.,t,)<
2.D'autre part,
d(x,u) I
d(u,a')+ l0(r') - 0(*) +
1l<
B.On conclut que
d(r,7') <
5. D'aprås le lemme 1.8,d\r,r') b .str(bd(z,l)) .sn(OeQD <ab(0(4_e(,))<
1Gij'hå = .h1åd6D = .h]ädG» \ €''' " :
b,d'ot d(2,7') (
1. o1.15.
Lemme.
SiB, B'
sont des boules de0M \ (,
alorsB c B' :+ 6(8)
S (5shblfi1tb613'1.En effet, si on avait
5(B'):
e6(B) avec 6<7/q,le
lemme 1.14 entraineraitB'
C qeB , une contradiction. oDimension conforme et spåäre ä
f
infini des variöt6s ä courburenögative
1892. Module
grossier2.1.
Rappel.
SoitI
une famille de courbes rectifiables dans une partie .4 de l'espace euclidienR".
On d6finit (voir [15]) son rnoduleM(l)
comme suit:M(l):
inf volr(Ä)sur les m6triques riemanniennes
g
conformes ä Ia m6trique euclidienne telles que longueurr(7)Z
1sur toutes les courbes
7
dansl.
En fait, on autorise dans une classe conforme des "m6triques g6n6ralis6es", de la forme g
:
pz ds2 ori p est une fonction bordlienne positive ou nulle quelconque.Le module est un invariant conforme au sens suivant:
si /
est une transfor- mation conforme, alorsM(/(r)) : M(r)
Soit
/
un diff6omorphisme deR".
Si/
est K-quasiconforme, i.e., si n) 2
et, entout
point, le JacobienJy etla
norme de la diff6rentielled/
satisfont(*) ld,fl ! KJy,
alors, pour
tout l,
r{-t Me) < M(/(f)) < K"-t M(t).
Les m6triques g6n6raJis6es entrant dans la d6finition du module servent ä le rendre invariant sous les hom6omorphismes quasiconformes les plus g6n6raux, i.e., abso- lument continus sur les droites et admettant presque partout une diff6rentielle qui satisfait
(*).
Il
est souvent crucial d'avoir une borne inf6rieure pour le module d'une famille de courbes. Un exemple typique est le suivant.2.2. Exemple. Soit Å
un parall6ldpipäde rectangle,soit I la
famille des segments de droites contenus dans .4., parallöles ä une ar6te donn6e, de longueurh.
SiV
ddsigne le volume de la face perpendiculaire (de fagon quevol(ä) : hV),
onaM(I)-Vhr-".
En effet, sur chaque segment
7,
et pour toute fonction bordlienne positive ou nulle p, f in6galit6 de Hölder donned'orf,
€r
int6grant sur la base,/ -
J,q',L'6galit6 est atteinte pour Ia m6trique homoth6tique g
- 7lh'
dsz.
a190 Pierce Pansu
2.3. Gdndralisation.
On peutsortir du
cadre riemannienä
conditiop de remplacer volume et longueur par des mesures de Hausdorff. Etant donn6 un es-pace m6trique (X,
d), un
rdelpositif p et
une fonction?: on pourrait
ddfinir un p,?-modrrr" 117'r,n(l) comme la borne inf6rieure des mesures de Hausdorffp- dimensionnelles Ttf,,(X) des m6triques 7-quasiconformes ä d (i.e., d6finissant une structure quasiconforme 7-6quivalente ä celle ded)
qui donnent ä chaque courbe 7 €I
une mesure de Hausdorff 1-dimensionnelle T{'0,0)> t.
On a fait ici un autre choix: celui de prendre Ie terme de "m6trique conforme"
en un sens plus g6n6ral.
Etant donn6e une structure quasiconforme
0,
une m6trique conforme devient la donn6e d'unefonction{
qui, ä chaque bouleB
de B, attache un "rayon"ö(B).
Soit
(X,0)
"r
ensemble muni d'une structure quasiconforme. Une partie o CX
est une &, n-.boule si (o, o) est un /c, n-anneau, i.e., s'il existe une bouleB
tellequeBCaCkBep".
Soit
/
une fonction positive sur l'ensemble des parties deX.
PourI )
L, unenouvelle fonction sur les parties de
X
est obtenue en posantö{a):
sup{d(ä)l@,d)
est un l-anneau}.Soit p
> 0,
å) l, I )
1. On note @P,k (respectivement6f,k)
la mesure ob- tenue par la constru-ction de Caratheodory (voir [1, paragraphe 2.10]) en sommant/
(respectivement{a)
sur les å-boules. Par exemple,ot,pourYCX,
et la borne inf6rieure k, n-boules a; .
Remarquer que
et
k.I)p,k
_
,q
QP,k;nQP,k;n(Y):
inf!
ö@)oi
est prise sur les recouvrements d6nombrables de
Y
par des 6or'n est une fonction croissante de (.et
d6croissante de p2.4. Deflnition. Soit X
un ensemble muni d'une structure quasiconforme0.
SoitI
une famille de parties deX,
et p) 7,
k) 7, l) 7,
m) 1
des r6e1s.Le module grossier de
I
est la collection des nombresMo,k,t,*(l):inf 6l,k
la
borne infdrieure 6tant prise sur les fonctions/
telles que, pourtout 7 € l,
ol,-(7) >
1.Dimension conforme
et
sphöre ä I'infini des variötås ä courburenögative
191On dira qu'une famille de parties
I
a un p-module nulsi I
est une rdunion ddnombrabler: U r,
t/€N
et, pour chaque
z, il
existeun k )
J.,un m )
1 et desI
arbitrairement grands tels que 114t'k't'*(1,):
0.2.5.
Commentaires. II
est probable que, lorsqueX
est une varidtd rieman- nienne de dimensionn et
B est la famille des boules, le module grossier 114n,k,t,ndifföre peu du module classique d6finit au paragraphe 2.1. En tout cas, on a l'in6- galitd suivante.
Mn'k't,rn(l) < l"M(l).
En effet, le module classique correspond ä une borne inf6rieure prise sur les
fonctions
{
de Ia formeö(B) :
volo(B1r/".En revanche, lorsque I'exposant
p
est diff6rent de la dimension, le module grossier ll[P,k,2,m n'a rien ä voir le p-module ddfini dans [15].Dans la ddfinition 2.4, le paramötre
p
joue Ie m6me r6le que dans la notion de mesure de Hausdorff.Au
plus une valeur dep
peut donner un invariant nontrivial,
cette valeur repr6sente une sorte de dimension relative de la familleI
par rapport ä la structure quasiconforrne B.Les paramötres /c
et rn
reflätent f idde qu'on minimise sur des m6triques å(respectivement rn)-quasiconformes ä une m6trique donn6e (cf. 2.3). Ils jouent un röle mineur.
Le paramötre
I
sert ä compenser une perte intervenant lors de l'estimation 2.9.L'op6ration ö
=
@e n'est pas sous-additive. Par cons6quent, le module n'est sans doute pas sous-additif, i.e., il n'est pas clair\ue
fu[P,k,t,m(I1) et tr4e,k't'*(12) permettent de contröler14r'k't'*(l1U lz).
2.6.
Proposition.
Soient B,B'
deux structures quasiconformes 11 -öquivaJen-tessur
X.Pourtoutefamille I
de partiesdeX,pourtout p>0, k)t,l>_7,
m
)
'l''
ona
Mo*@),t,m71, B)
<
114t,k,n@),non)(r,, p,).En pa,rticulier, B
et Bt
döfinissent les m6mes familles de modulenul
Soit /
une fonction sur les parties de (X,B).
Lorsqu'elle sert ä mesurer les parties de(X,0'),ot lanote
ry'. Commeune &-boulepour B est une 7(&)-boule pourB',
et inversement, on a792 Pierre Pansu
E" f*j, tout
l-anneau pour B estun
4(l)-anneau pourB',
et inversement, d'orifu <
rbqe), et, par consdquent,frn'n'n<*>
s'6iiil*' <
fior'!orr,,."
On va donner, en 2.9, une estimation de module qui
traduit,
dans le langage des mesures de Hausdorff, l'argument donn6 en2.2. On aura besoin d'une propridtd de recouvrement, qui n6cessite une hypothöse suppl6mentaire sur la structure qua- siconforme.2.7.
D6ffnition.
Une bonne structure quasiconforme sur un ensembleX
estune structure quasiconforme qui satisfait les conditions suivantes:
(a)
pourtout
o €X, il
existeB
e P telle quecefl/cB;
(b) il
existe une constante q et une fonction 6 sur B telles que, pourtout
/c>
0et pour toutes boules
B, B'
eB
assez petites, 6(kB):
fr6(B) et B nB' + 0,
6(.8)< 6(8') =+ B c
qB'.Remarquer
qu'il
s'agit d'une propridtd dela
classe d'6quivalence deB.
Elle est satisfaite dans tous les exemples consid6rds jusqu'ici:-
avecI :
3 pour les espaces m6triques;-
avec q:
(5shb/å)'/ö .rt
la sphäre ä l'infini d'une vari6t6 ä courbur eK
<. -bz(lemme 1.14); ce cas inclut les groupes nilpotents, exemple 1.3;
-
cette propri6t6 est transmise aux sous-ensembles.2.8. Lemm.
([1,p.
1a3]). SoiiX un
ensemble rnunj d'une bonne structure quasiconformeB, et
soitY
C X . De tout recouvrement deY p*
des boules deB assez petites, on peut extraire une sous-åm ille disjointe
B;.
telle gue Jes bouJes concentriquesqB;
recouvrent encoreY.
2.9.
Proposition.
Soit(X,0)
un ensemble muni d'une bonne structure qua- siconforme(cf.
2.7).Soit I
une famillede
pailies deX
munie d'une mesure positive d1. Pour1 € f,
soitm,
une mesure positive de masse(
1 sur1.
Soitp
>
1. Onfait
I'hypothöse suivante:(c) iI
existe des constantesr, r
telle que, pour toute bouleB
de B assez petite,t mr(t
nrB)r-t
d.11 r.
J
?,erhna+o\
tAlors, pour
tout
lc)
1 et toute fonction$
sur Jes parties de X , on aoi'foql > ; 1l Jr§'''
(t)odt.
En
particulier,le
module 111[t'k't'rn1l) est non nul pour tout k) \,
l.)
qrk,m)7.
Dimension conforme
et
sphöre äf
infini des variötös ä courburen6gative
193Soit n. €
N.
Soit @i unrecouvrement deX
pardes ,t,n-boules,i.e., ilexistedes boules
B;
tellesque
B;
C a; CkB;
e8..
Chaque
7 € I
est recouvert par les boulesr&B;
telles que @i rencontre 7.Utilisons le lemme de recouvrement 2.8. Choisissons une sous-famille o;,
i e
11,telle que les
rlcB;
soient deux ä deux disjointes, et les qrlcB; recouvrent1.
Parconstruction, pour
i
eIr, kB;i'y +0.
Pard6finitior, $(qrkB;) <
6q,k(ai).Notons
,,rrr :
{ål :lji.r,'
Comme les boules qrlcB; recouvrent
7,
on a61,1;n' (qr,n)17)
< » ger
k B;) : D t,0)
öGr k B;) < D, r,(r)
ö yx(a ;).ielt i i
Avec l'in6galit6 de Hölder,
il
vient, ql,l;nt(tr,n) 1r1n= (» t;(t)öq,*(a;)pm,(rkB;n 7)'-') (D,*.,O*a-
nr))'
ii
a I U{i
ö q,x(a ;)P mr(r lc B ; n 1)t - ci
car les rlcB;
i 7
sont deux ä deux disjointeset rnr(7) (
1. En int6grant,il
vientlr*t,L,n'(q',n)
(io
d,1< »
öo,k(or)olrr;(i*r4kBr ) 1)'-o
d,t<
"»
öq,*(a;)t.i
Comme 61,7;n'(qr,n)17)
croit
avecn)
l'intdgrale de gauche converge vers l'in- tdgrale,[ O''t(z)A','
?y), d"y,d'oi
l'in6galit6 annonc6e.On a donc montr6 que, pour
tout
,t) l,
r Jr
'On conclut en remarquant que Me,k,l,m est une fonction croissante de
I et
m )d6croissante de
p et k.
tr194 Pierre Pansu
2.10.
Exemple.
Les hypothöses de la proposition 2.9 sont satisfaites da^ns le cas suivant. Dans l'espace euclidien muni de sa structure quasiconforme standard on considäre la trace, dans le cube unit6, d'une famille de d-plans paralläles ä une d-face. Dans les hypothöses de la proposition 2.9, on peut prendre g:
3et r >
1quelconque.
Il
vient alors, inddpendamment de le,
L) 3k,
m,Me,k,t,-(f) - { I,t",
et est
fini
et non nul si p-
n I d.Plus g6n6ralement, on peut
traiter
le cas d'un groupe nilpotent muni d'un automorphisme eo semi-simple, dont toutes les valeurs propres sont r6e1les sup6- rieuresä 1. Soit C
un polyödre convexe de I'algöbre de Lie dont les faces sont des sous-espaces o-invariants. La structure quasiconformeB
est constitu6e desimages de exp
C p*
translations et homoth6ties (i.e., Ie groupe ä un paramötre d'automorphismes engendrdpar a).
On fixe un vecteur propreu
dea
dans l'al- göbre de LieN ,
o(u):
,\u, et un bor6lien .F', de mesure de Lebesgue finie et non nulle, dans un suppl6mentaire deu
dans .Å/. On poseLa mesure d7 sur
I
est obtenue comme suit: Sio
d6signe la forme volume biin- variante,la
formeirw
est fermde donc basique, elle ddfinit une mesured7
sur l'espace des orbites, invariante par les translations ä gauche, homogäne de degrdtr(o) - )
sous les homoth6tiese'o.
En particulier, l'hypothäse (c) est satisfaite pourtout r )
L avecp: tr(a)l\.
Comme dans le cas euclidien, on trouve un module nul,
fini
et non nul, infini, suivant quep
est strictement sup6rieur, 6gal ou strictement inf6rieur ä l'exposant critiquetr(a)/).
Enfin, on peut admettre des valeurs propres complexes. On 6crit ot
: et
o d2ori o1 a ses valeurs propres r6elles positives, a2 est une isomdtrie pour une norme euclidienne
l.l
surl'algöbre de Lie qui rendles espaces propres de a1 orthogonaux, a1 et a2 commutent. On prend pourC
la boule unitd {u;lrl : 1}
et on demande que u soit seulement un vecteur propre de o1 . L'exposant critique est fte tr(a) I ),, ori o1(u): )u.
2.11.
Sous-ensemblesde R" .
SoitZ
un sous-ensemble deR"-1
, de di- mension de Hausdorff d. Considdrons le sous-ensembleY : R x Z
deR",
muni dela
structure conforme induite (boules m6triques), etla
famille de courbesI
form6e des droites
R x {r} , * e Z.
Soitp
une mesure positive sutZ.
On en ddduit une mesure surl.
Supposons qu'il existe une constanteC
telle que, pour toute boule de rayonr,
p(B(,)) 1C
rd.si p
< nld;
si p
)
nld,,Dimension conforme ei spåäre ä
f
infini des variötös å courburenågative
195Alors la proposition 2.9 s'applique et on conclut que 14it*t,k,t,m1f)
>
0 pour tous k)
L, l.> 3k, m)
L.3. Dimension conforme
D6sormais, lorsque nous parlerons de structure quasiconforme, nous suppo- serons que
X
est un espace topologique, et que les boules sont ouvertes.3.1. D6flnition. La
dimension conformede
(X,B),
notöeC(X,P)
est laborne infdrieure des rdels g tels que le module de la famille
I
de toutes les partiesconnexes, non rdduites ä un point, soit nul.
La
dimension äf
infini d'une vari6t6 simplement connexeM
ä courbure n6- gative, notöeq(dM)
est la dimension conforme de la sphöre äl'infini äM
munie de l'une des structures quasiconformes Conf((, rE).Au paragraphe 2, ön a 6tabli des minorations de modules. Voici une majora- tion de module qui permet souvent de calculer des dimensions conformes.
3.2. Proposition.
Lorsque(X,P)
estun
espace mötÅque non totaJement discontinu, sa dimension conforme est infårieure ou ögale å sa dimension de Haus- dorff-En effet, consid6rohs la famille
I
de tous les connexes non rdduits ä un point.Fixons
a
<-7. Posons, pour o CX,
Alors, pour
tout
rrl part, pourtout
l, >ö(") -
diamätre (r)o.1, öt <
(.ö. On a doncS o|,*(x) StpeP,*(x) < (poP,'(x)
S(2t)oT{'p(x) Mp,k,l,*(f
)qui est nul
si
op est strictement supdrieur ä la dimension de Hausdorff. o 3.3.Exemple.
SoitX
un groupe de Lie nilpotent muni d'un automorphisme contractant eo, soit B la structure quasiconforme correspondante, telle qu'elle est d6crite au pa,ragraphe 1.3. Si 0< )r (
... ( ),
sont les parties r6elles des valeurs propres de la d6rivationa
sur l'algäbre de Lie, alors la dimension conforme estq(x,,
p) - År+ *Ä,
En effet, on a d6crit en 2.10 une famille de courbes sur
X
de module non nul pour cette valeur de I'exposarrt,d'oi
q(X,0) ) (fr + ... + f")/)1.
Inversement,,\1
196 Pierue Pansu
dans de nombreux cas, comme ceux ddcrits au paragraphe 3, la structure quasi- conforme B est constitu6e des boules d'une m6trique dont la dimension de Haus- dorff est exactement
()r + ... + )")/)r.
L'in6galit6 inverse r6sulte alors de la proposition 3.2.En g6n6ral, on raisonne comme suit. Notons
d
Ia m6trique riemannienne in- variante ä gauche sur le groupeN
obtenue äpartir
de la norme sur l'algäbre deLie introduite en 2.10. Dans
la
d6finition 1.3 dela
structure quasiconforme, on prend pour Bq la boule unit6 Ba(O, 1). On a alors, pourtout t,
e'"(Bo) C
Ba,(o,e\'t).
Fixons un €
<
1. Dans la d6finition du module, posons- oe\1t
I1 vient, pour
tout
connexe''*(t)2?{"0): *oo'
Or la mesur. 6'r'u est finie pour
g: ()r t...+ ),)/)r,
cUvol(e"(86)) - e(rr*"'*r")t.
Par consdquent, pour
tout p ) g la
famille des connexes nontriviaux I
a unmodule nul,
d'oi
c>
C(X,p). "
3.4. Exemple. Soit Y un
sous-ensemblede R"
dela
formeH x Z, oi
dimension de Hausdorff 6gale
ä d.
Sous les hypothöses du paragraphe 2.9, i.e.,il existeuneconstanteC
et unemesurepositivep
telle qu"p(B(x,r)) SCrd,la
dimension conforme de
Y
coincide avec sa dimension de Hausdorff, i.e.,q(Y) : d+1.
4. Plongements
quasiconformesSoit q une fonction continue croissante sur l'intervalle [1 , 1m [ . On dira qu'une bijection
f
,(X',0') - (X,0)
entre ensembles muni de structure quasiconformes est 7-quasiconforme si7-r p
est 7-6quivalente ä B'.Par d6finition,
la
dimension conforme est pr6serv6e par les transformations quasiconformes. Maisil
estutile
de savoir commentla
dimension conforme secomporte sous des applications non n6cessairement surjectives.
4.1.
D6ffnition.
Soitf
,X'
--+X
une application entre ensembles munis de structures quasiconformesB' et
B. Soit s>
1 . On noteBs
: {sB
IB
e 0',f-'(B) * 0\.
Soit r1 une fonction continue croissante sur I'intervalle
[1,+m[ et
s>
1.ö(""(ro))
non
trivial
^l ,,Dimension conforme
et
sphöre äl'infini
des variötös å courburenågative
797L'applicatiot f
:X'
-+X
est un pJongernent rTrs-quasiconforme si(1)
pourtout
.B1, Bz e§",
f-t (Br) c f-'(sr) + tBt c rt!)Bzi
(2) f-'p"
est 4-6quivalenteä
B.On
dit
qrr".f
estun
plongement quasiconforme si, pourtout
.E>
0,il
existe des donndes?,s
avec s)
.B telles que/
soit un plongement 7,s-quasiconforme.4.2. Remarques.
Nous renvoyons aux articles [1a]et
[16] qui clarifient lesliens entre les diverses d6finitions. Dans le cas des espaces mdtriques, notre d6fi- nition consiste ä supposer que "f :
X
--+X'
el,f-r
,f(X')
--+X'
sont localement quasisym6triques au sens de [14], ou quasimöbius au sens de [16]. Dans le cas oriX'
est un ouvert de Rp, X : R', p ( n,
un plongement quasisym6trique est automatiquement quasiconforme en notre sens ([1.4, Theorem 3.22]).La
raison pour laquelle onintroduit
les sods-famillesB"
est que, en gdn6-,il, l-1(P)
n'est 7-6quivalente ä aucune structure quasiconforme raisonnable, car certaines de ses boules sont vides.On'a
d6fini en 2.11la
structure quasiconformeinduite 0;v .rr un
sous-ensemble
Y
de (X, B). L'injectionY
CX
n'est pas automatiquement un plonge- ment quasiconforme. C'est tout de m6me le cas lorsqueY
est connexe etX
a une bonne structure quasiconforme, i.e., pour tous les exemples consid6r6srvoir 2.7.4.3.
Lemme.
Soitf
,X'
-+ X . SiB
est une bonne structure quasiconforme (cf. 2.7) etsi
l'espace de döpa.rtXt
est connexe, alorsf
est un plongement qua- siconforme si et seulement sif
est q-quasiconformedeXt
sur/(X')
muni delastructure conforme induite.
(1) Soient
Br,
Bz€ p"
telles que/-1(81) c f-'(Br).
Supposons82
assezpetite pour qu'elle ne contienne pas
/(X').
Comme/-t(s-rBr) {
0, on a1r,
nBz*0.
§
Supposons s
)
g, ori g est la constante intervenant dans la d6finition d'une bonne structure quasiconforme. Si on avait,(:8,),
on
aurait Bz C qs-'B,
CC Bt pourtout
(,>
1 ,d'ot,
commelBt )
s.(,82*
A,) ce qui est exclu
si Xt
est connexe. On a donc, 6(t,Bt)<
6(s(,Bz),lBt
C qs(,82.198
(2) Soit B e 0',
avecf
(X') n
s-rB
et une boule quePierre Pansu
s_) q.
Par hypothöse, on peut choisir unpoint
fr €B
centr6e en fi.
SoitB'
Ia boule concentrique telle6(8'):r(1")
Comme s-r
BnB' * 0,or,a B' c q"-' B c B.
De m6me, commekBnskBt I
0,on
a
lcB C qskBt. On a montr6 que0"
est 7-6quivalenteä hfl*,)
avec 7(&):
qsk. a
4.4.
Lernxne. Soitf
,X' + X un
plongement q,s-quasiconforme. SoitI
une famille de parties de
X' .
On a, pourtout p ) 0, k' > ,t(7), k > 7, l' )
7,l.)ksryoq(l'),m)7,
tr4P,k' ,2' ,m
1l) <
1y1o,k,t,n«-l(/(f
)).Soit
/
une fonction sur les parties deX.
Pour a' CX'
, posons,b(o')
:inf{d(a)
IB
e9", f(a') c B}.
Comparons les fonctions $2,
et
62. Soit a un &-anneau deX
rencontrarfi f(X'),
i.e.,
B
C a CkB.Laboule
ksB est dansB"
donc q': f-t(lcsB)
est une &'-boule relativementä P',
h':7(1).
Soit ä' CXt
un sous-ensembletel
que(a',ä')
soitun l'-anneaude X',i.e.,pour:u*- B'€ 0', B'CatCä'Cl'8.
Commef-'P"
est r1-6quivalente ä
B', il
existeB"
eB"
telle quef-'(8") c B' c
a'c
d'c
l'B c f-l (rt@)a").
Appliquons I'hypothöse (1) aux boules
ksB et B":
iI vientq((.')8" c
11 o r1(l')ksB,donc (o,
rl«')8")
est un l-anneau deX, l.: ksrl"nU).
On conclut que,bG)sö(tB)<ö,(");
autrement
dit,6tant
donn6 une fr-boulea
deX,
on a construit une &'-boule a' deX'
telle quef-'(")
Ca'
et0r@') <
64").Soit {a;}
un recouvrement de/(X')
par des ,t-boules. Appliquonsla
cons-truction prdcddente: on obtient un recouvrement de
X'
par des å'-boules, et on conclut quev1;k' 1x'1
3
o1'u (f(x')).
Comme on a toujours, pour
tout
7 CX'
,v''*(l) )
tD1''r(*)(/(r)),
on obtient l'in6galit6 annonc6e. o