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Article pp.204-209 du Vol.8 n°3 (2010)

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Phytothérapie (2010) 8: 204–9

© Springer 2010

DOI 10.1007/s10298-010-0557-6

Actualités en phytothérapie

Cette revue commentée de communications dans le domaine de la plante médicinale (recherche pharmacologique et clinique) a été élaborée pour son intérêt médical ou pharmaceutique. Elle devrait permettre de faire progresser d’autres études qui aboutiront à une application thérapeutique. Il est cependant important d’avertir les lecteurs que d’une découverte ou d’une démonstration pharmacologique ne découle pas immédiatement la justification de l’utilisation médicale.

This editorial review of medicinal plant publications, focusing on pharmacological and clinical research, was written for its pharmaceutical and medical value. It is hoped that it will help advance additional studies that could lead to therapeutic applications.

Readers must, however, be aware that a pharmacological breakthrough or the demonstration of pharmacological activity does not immediately justify medical use.

P. Goetz, rédacteur en chef (paul.goetz@wanadoo.fr)

EFFET VASCULAIRE DE LA PELURE D’OIGNON

ALLIUM CEPA

Résumé : Des auteurs iraniens de l’université d’Ahwaz ont examiné l’effet d’un extrait hydroalcoolique de pelure d’oignon (Allium cepa) (EHAPO) chez des rats hyper- tendus soumis à une diète riche en fructose. L’EHAPO est le produit d’une macération utilisant de l’alcool éthy- lique à 70°. L’aorte thoracique des rats a été disséquée et préparée par une solution contenant du KCl (80 mM) ou 1 μM de phényléphrine. L’hypertension a été obtenue chez l’animal par la présence de 10 % WN/V de fructose dans l’eau, bue pendant six semaines. Les rats hypertensifs reçu- rent soit une solution saline, soit l’EHAPO à 200, 400 et 800 mg/kg.

Les résultats montrent que l’EHAPO réduit de manière dose-dépendante les contractions aortiques (p < 0,001). Un traitement par L-NAME (N(G)-nitro-L-arginine-méthyl ester ; N(G)- monométhyl-L-arginine; 100 μM), bleu de méthylène (10 μM) ou de l’indométhacine (10 μM) qui inhi- bent l’oxyde d’azote, et la synthèse de cGMP et de prostaglan- dine, n’a pas atténué l’effet de l’EHAPO. Celui-ci ne provoqua pas d’action sur le coeur, mais diminua à trois semaines l’hypertension induite par le fructose. L’effet de l’EHAPO sur la contraction aortique doit correspondre à une inhibi- tion du flux entrant par les canaux calciques, et celui sur l’hypertension semble dû à un effet de la quercétine par son effet antioxydant et à l’inhibition du flux du Ca2 au niveau des cellules des muscles lisses des vaisseaux.

Abstract: Iranian team used an alcoholic maceration of onion (Allium cepa) to determinate its effect against hypertension.

The authors showed that the herbal preparation reduces aorta contractions induced by KCl or phenylephrin. The extract did not change heart rate but after 3 weeks reduced the hypertension induced by a fructose diet (P < 0.001).

Present results indicated that onion extract reduces aortic contractions possibly via inhibition of calcium influx. The hypotensive effect of the onion pell could be due to its quercetin content, its antioxidant activity and its inhibiting vascular smooth muscle cells Ca2+ influx.

Commentaires

Le bulbe d’oignon est connu depuis longtemps comme un alicament1 presque aussi efficace que l’ail dans le trai- tement de l’hypertension et a été reconnu comme tel par la Commission E. L’effet hypoglycémique est aussi connu pour le bulbe séché. Les Iraniens innovent en considérant la pelure d’oignon, comme un hypotenseur, et il semble que les dérivés de l'alliine et flavonoïdes du bulbe seraient ici remplacés par la quercétine de la pelure.

Références : Naseri MK, Arabian M, Badavi M, Ahangarpour A (2008) Vasorelaxant and hypotensive effects of Allium cepa peel hydroalcoholic extract in rat. Pak J Biol Sci 11(12):

1569–75

1 Légume à effets physiologiques bénéfiques sur la santé

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FEUILLE D’AVOCATIER, NOUVEL HYPOTENSEUR ?

Résumé : Une équipe de Durban (RSAF) a permis de connaître les effets cardiovasculaires de l’extrait aqueux de feuilles de l’avocat (Persea americana Mill, Lauraceae). La feuille d’avocat a été étudiée quant à son effet sur la contractilité myocardique grâce au muscle atrial isolé du cobaye, et ses effets vasodilatateurs sur les veines portales et les anneaux de l’aorte thoracique de rats sains. L’effet hypotenseur a été étudié in vivo sur des rats sains normotensifs ou hypertensifs. L’ex- trait aqueux de feuille d’avocat, de 25 à 800 mg/ml, produit un effet inotrope et chronotrope négatif sur les préparations de muscle atrial. Il réduit ou abolit les réponses inotropes ou chronotropes du muscle atrial provoqué par la noradrénaline et le Ca++. Il réduit ou abolit aussi les contractions rythmi- ques, spontanées et myogéniques des veines portales du rat normal. L’effet vasodilatateur de la feuille d’avocat est remar- quablement inhibé par le N(G)-nitro-L-arginine méthylester (L-NAME, 10(-5) M), un inhibiteur de la synthéase de l’oxyde d’azote. L’extrait aqueux de feuille de Persea ameri- cana provoque dans le modèle animal une bradycardie, une vasodilatation et un effet hypotenseur. Les auteurs estiment que cette substance facile à obtenir pourrait avoir un intérêt dans les communautés africaines rurales.

L’intérêt de cette substance utilisée en médecine tradi- tionnelle africaine a incité les mêmes auteurs à vérifier ses effets hypoglycémiants. L’extrait alcoolique a un effet anti- diabétique dose-dépendant chez les rats traités à la strep- tozotine, et en outre augmente la concentration hépatique de glycogène. L’extrait injecté au rat fait décroître la diurèse et l’excrétion d’électrolyte. Un traitement subchronique au contraire réduit le taux d’urémie et de créatinémie. Ces effets plaident pour l’effectivité du traitement traditionnel dans le diabète et l’hypertension artérielle.

Abstract: The traditionnaly avocado leaf used in diabetes mellitus and hypertension has been studied by a South African team. The tests suggest that Persea americana leaf aquaeous extract could be used as a natural supplemen- tary remedy in essential hypertension and certain cases of cardiac dysfunctions. The alcoholic extract is hypogly- caemic in streptozotin treated rats, and reduced plasma creatinine and urea concentrations.

Commentaire

Le fruit de l’avocat est très apprécié en Europe et fournit une ressource précieuse aux pays africains. Les feuilles de Persea americana paraissent avoir les mêmes propriétés en tests chez le rat que celles pour lesquelles elles sont utilisées en médecine traditionnelle africaine. De nouvelles études méritent de mieux connaître les constituants chimiques de cette subs- tance, et éventuellement ses principes actifs. La toxicité, comme le montre l’injection directe de l’extrait à l’animal avec diminu- tion de l’excrétion des électrolytes, doit être définie si l’on veut aller au-delà des effets connus en médecine traditionnelle.

Références : Gondwe M, Kamadyaapa DR, Tufts MA, et al.

(2008) Effects of Persea americana Mill (Lauraceae) "avocado"

ethanolic leaf extract on blood glucose and kidney function in streptozotocin-induced diabetic rats and on kidney cell lines of the proximal (LLCPK1) and distal tubules (MDBK).

Methods Find Exp Clin Pharmacol 30(1): 25–35

Ojewole JA, Kamadyaapa DR, Gondwe MM, et al. (2007) Cardiovascular effects of Persea americana Mill (Lauraceae) (avocado) aqueous leaf extract in experimental animals.

Cardiovasc J Afr 18(2): 69–76

ESSAIS DE LA POUDRE D’ÉGLANTIER DANS L’ARTHRITE RHUMATOÏDE

Résumé : Les applications allemandes de l’églantier dans l’arthrose sont connues. Des auteurs berlinois ont poursuivi les recherches de l’effet de la poudre du fruit d’églantier à une dose de 5 g par jour pendant six mois en double insu contre placebo, sur l’arthrite rhumatoïde. Quatre-vingt- neuf patients ont été choisis selon les critères de ARA/ACR, et ont répondu au Health Assessment.

Le questionnaire du contrôle secondaire a été réalisé par des praticiens selon l’évaluation clinique DAS-28. Après six mois de traitement, une amélioration de 0,105±0,346 a été observée chez les patients recevant la poudre d’églan- tier, alors que les témoins eurent une aggravation de 0,039±0,253. Le HAQ Patient Pain Scale n’a pas montré de différence entre les patients, alors que le HAQ Patient Global Scale était en faveur de l’églantier avec 1 (p = 0,078).

Le score des praticiens DAS-28 était de 0,89±1,32 pour les patients traités et de 0,34±1,27 pour les témoins. Les scores d’amélioration physique étaient positifs alors que le score mental SF-12 ne subissait pas de modification. Les auteurs ont pu constater cependant que dans l’arthrite rhumatoïde, l’appoint par la poudre d’églantier avait un effet positif sur l’amélioration clinique des patients [1].

Abstract:German team from Berlin investigated if standar- dized powder made from rose-hip (Rosa canina) can reduce the symptom score in patients with rheumatoid arthritis, in a double-blind placebo-controlled trial. In 89 patients HAQ-DI in the rose-hip group improved by 0.105 ± 0.346, whereas in the placebo group it worsened by 0.039 ± 0.253 (P adjusted = 0.032). In the HAQ patient pain scale no signi- ficant differences were observed between both groups. In the HAQ patient global scale a trend was seen favouring rose-hip (P = 0.078). The results indicate that patients with RA may benefit from additional treatment with rose hip powder.

Commentaires

Proposer une médication d’origine végétale dans l’arthrite rhumatoïde est courageux. En effet, les cliniciens savent que les patients souffrant de rhumatisme articulaire ont un profil psychologique particulier et sont très craintifs quant

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à leur devenir et particulièrement attentifs à la survenue de douleurs. Le score relativement faible, mais positif d’une poudre d’églantier dans un tableau de rhumatisme semble donc mériter notre attention. En effet, les résultats dans l’arthrose montrent qu’une réduction significative des douleurs est obtenue (p < 0,014). Le recours à des médica- tions antalgiques n’a pas diminué après trois semaines de traitement, mais s’est nettement réduit après le troisième mois de traitement (p < 0,036) [2,3]. Les résultats peuvent aussi s’expliquer par la différence dans la physiopathologie de l’arthrose et du rhumatisme articulaire. Quel peut être le mécanisme d’action de la poudre ? Wenzig et al. [5] isolent du fruit de l’églantier des acides triterpéniques comme les acides ursolique, oléanolique et bétulinique à des taux faibles, par ailleurs des acides oléique, linoléique et alpha- linolénique à côté d’acides gras saturés. Par ailleurs, ils montrent une inhibition de la cyclooxygénase (COX-1, COX-2) et de la formation de leucotriène B(4) (LTB(4)) induit par la 5-LOX. Cette connaissance permettrait de mieux cibler les patients qui pourraient profiter du fruit de l’églantier.

Références : Chrubasik C, Wiesner L, Black A, et al. (2008) A one-year survey on the use of a powder from Rosa canina lito in acute exacerbations of chronic pain. Phytother Res.

22(9): 1141–8

Rein E, Kharazmi A, Winther K (2004) A herbal remedy, Hyben Vital (stand. powder of a subspecies of Rosa canina fruits), reduces pain and improves general wellbeing in patients with osteoarthritis-a double-blind, placebo-controlled, randomised tria. Phytomedicine 11(5): 383–91

Wenzig EM, Widowitz U, Kunert O, et al. (2008) Phytochemical composition and in vitro pharmacological activity of two rose hip (Rosa canina L.) preparations. Phytomedicine 15(10): 826–35 Willich SN, Rossnagel K, Roll S, et al. (2010) Rose hip herbal remedy in patients with rheumatoid arthritis–a randomised controlled trial. Phytomedicine 17(2): 87–93

Winter K, Appel K, Thamborgs (2005) A powder made from seeds and shells of a rose-hip subspecies (Rosa canina) reduces symptoms of knee and hip osteoarthritis: a randomized, double- blind, placebo-controlled clinical trial. Scand J Rheumatol 34(4): 302–8

SUREAU :

SES EFFETS SUR LE DIABÈTE ET LE PPARGAMMA

Résumé : L’obésité est l’un des facteurs du développement du diabète de type II (D type II), qui est une combinaison entre la résistance à l’insuline et un défaut des cellules bêta de Langerhans. Le D type II peut être traité par des médications sensibilisatrices de l’insuline qui ciblent le récepteur nucléaire au facteur activé de prolifération des peroxysomes gamma (PPAR). L’extrait des fleurs du sureau (Sambucus nigra) est une des substances (produit ou

préparation à base de plante) qui active le récepteur PPAR- gamma et stimule l’absorption de glucose sous dépendance de l'insuline. Les extraits de sureau pourraient être pris en traitement préventif ou curatif de l’intolérance à l’insuline.

Des essais biologiques ont pu déterminer que les extraits méthanoliques de fleurs de sureau contiennent des agonistes du PPAR-gamma : les acides alphalinolénique et linoléique ainsi qu’une flavanone, la naringénine. La naringénine était capable d’activer le PPAR-gamma sans stimuler la différen- tiation des adipocytes. Cependant, ces constituants n’ex- pliquent pas totalement l’effet activateur du PPAR-gamma des extraits de sureau. En revanche, quercétine-3-O-rutino- side, quercétine-3-O-glucoside, kaempférol-3-O-rutinoside, isorhamnétine-3-O-rutinoside, isorhamnétine-3-O-gluco- side et l’acide 5-O-caffeoylquinique n’activent pas le PPAR- gamma. Les auteurs estiment que les aglycones peuvent souvent être actifs.

Les composés sont surtout présents sous forme d’hétéro- sides dans la plante. Ces derniers sont généralement hydrolysés au niveau de la flore intestinale, puis absorbés sous forme de génines. De ce fait, les essais in vitro ne montrent pas d’effet des hétérosides, alors qu’in vivo, ils libèrent les génines actives.

Abstract: Bio-assays showed that the elderflower extract activates activate PPARgamma (nuclear receptor peroxi- some proliferator-activated receptor) and to stimulate insulin-dependent glucose uptake suggesting that they have a potential use in the prevention and/or treatment of insulin resistance. PPARgamma agonists like alpha-linolenic acid and linoleic acid as well as the flavanone naringenin, but arre not able to fully account for the observed PPARgamma activation of the crude elderflower extracts.

Commentaires

Les auteurs danois permettent d’expliquer en partie, par l’activation du PPAR-gamma, les effets de la naringénine et les acides alphalinolénique et linoléique agonistes du PPAR-gamma, alors que l’extrait total de fleurs du sureau a plus d’effets. On sait que le kaempférol protège les cellules bêta-HIT-T15 pancréatiques des toxiques, que la quercétine a une activité hypoglycémiante ainsi que l’isorhamnétine agit sur l’aldose réductase. Débarrassés de leurs glucosides, ces flavonoïdes semblent avoir un effet sur le métabolisme de l’in- suline. En résumé, cependant, on constate que l’effet du sureau sur l’obésité [2] et le diabète n’est pas uniquement lié à un effet diurétique, mais aussi au métabolisme insulinique.

Références : Christensen KB, Petersen RK, Kristiansen K, Christensen LP (2010) Identification of bioactive compounds from flowers of black elder (Sambucus nigra L.) that activate the human peroxisome proliferator-activated receptor (PPAR) gamma. Phytother Res

Hasani-Ranjbar S, Nayebi N, Larijani B, Abdollahi M (2009) A systematic review of the efficacy and safety of herbal medicines used in the treatment of obesity. World J Gastroenterol 15(25): 3073–85

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EFFET DE L’EXTRAIT DU FRUIT DU CÂPRIER DANS LA SCLÉROSE SYSTÉMIQUE PROGRESSIVE

Résumé : Dans une étude préliminaire, Cao et al. avaient montré qu’un extrait éthanolique de Capparis spinosa inhibait significativement la prolifération de fibrocytes et réduisait l’expression de l’ARNm du collagène alpha-2 et la protéine collagénique de type I dans le cas de sclérose systémique progressive, alors qu’elle ne le faisait pas sur des cellules de peau normale. L’extrait est donc en mesure d’in- hiber la prolifération fibroblastique et de collagène de type I dans la sclérose systémique progressive.

L’étude de l’extrait éthanolique du fruit du câprier (Capparis spinosa) sur les (ROS), Ha-Ras et ERK1-2 des fibroblastes, des espèces réactives très oxydatives permet de vérifier un effet contre le stress oxydatif. En effet, cet extrait a été testé sur des fibroblastes de peau normale et de peau de patients souffrant de sclérose systémique. L’extrait de câpres réduit significativement la production d’O2, d’H2O2, et de ROS dans les fibroblastes. Il diminue l’apoptose induite par H(2)O(2) autant chez les fibroblastes normaux que chez ceux issus de tissu sclérosé. Par ailleurs, il abaisse l’expression du P-ERK1/2 et Ha-Ras de manière significative [1,2].

Abstract: In a first assay Cao and al. could show that fruit extract of Capparis spinosa is able to reduce expression of alpha2 (I) collagen mRNA and type I collagen protein in progressive systemic sclerosis, then the proliferation of fibrocytes and the expression of the alpha-2-collagen mRNA exand of the type I protein collagen. This can be connected with the effecty of Capparis on chroncytes in arthrosis.

Commentaires

Considérer la câpre, fruit du câprier, comme une médica- tion traditionnelle plus qu’un additif alimentaire amélio- rant le goût de certains plats, semble audacieux. Il n’en est rien, puisque des chercheurs avaient confirmé son utili- sation dans l’arthrose pour laquelle, entre autres actions, elle protège les chondrocytes lors des poussées inflamma- toires [2]. Dans une autre étude, un extrait méthanolique protégeait la peau de sujets sains contre l’activité des UVs [3]. La confluence de ces activités pharmacologiques rend plausible l’effet protecteur, voire réparateur des extraits du câprier contre une atteinte des structures contenant du collagène (peau, cartilage, etc.).

Références : Bonina F, Puglia C, Ventura D, et al. (2002) In vitro antioxidant and in vivo photoprotective effects of a lyophilized extract of Capparis spinosa L buds. J Cosmet Sci 53(6): 321–35

Cao IL, Li X, Zheng M (2008) Effect of Capparis spinosa on fibroblast proliferation and type I collagen production in progressive systemic sclerosis. Zhongguo Zhong Yao Za Zhi 33(5): 560–3

Cao YL, Li X, Zheng M (2009) Capparis spinosa protects against oxidative stress in systemic sclerosis dermal fibroblasts. Arch Dermatol Res

Panico AM, Cardile V, Garufi F, et al. (2005) Protective effect of Capparis spinosa on chondrocytes. Life Sci 77(20): 2479–88

EFFET ANTICONVULSIVANT DE LA VALÉRIANE

Résumé : La valériane, sédatif classique en phytothérapie, a été étudiée pour son effet antiépileptique, qui justifie son utili- sation en Iran. Dans cette étude, des électrodes bipolaires stimulantes et des électrodes monopolaires enregistreuses ont été introduites de manière stéréotaxique dans l’amygdale basolatérale droite de rats Sprague-Dawley. Après stimulation, les auteurs ont étudié l’extrait aqueux de racine Valeriana offi- cinalis L. (dose de : 200, 500 et 800 mg/kg) et un extrait à l’éther de pétrole de cette plante (VPE) dose de : 50 et 100 mg/kg) en intrapéritonéal, ainsi que du CPT (un antago- niste sélectif A1) en intracérébroventriculaire à 10 et 20 μM.

Les résultats montrent que l’extrait aqueux de valériane a un effet anticonvulsivant, alors que l’injection d’extrait de VPE et de CPT (20 μM) provoque des convulsions. L’injection de 10 μM avant l’injection de valériane diminue l’effet anticon- vulsivant de la valériane. Les auteurs concluent que l’extrait aqueux de valériane a un effet anti-épileptique qui utilise probablement le système à récepteurs à adénosine.

Abstract: In Iran valerian root is used as an anticonvulsi- vant drug.The authors could show its aqueous extract has an anticonvulsivant effect after stimulating the amygdala in rat, which was decreased by intracerebroventricular injected CPT a selective A(1) receptor antagonist.

Commentaires

L’effet sédatif, voire anticonvulsivant, de la valériane est régulièrement constaté mais aussi régulièrement dénié.

Plusieurs études ont montré l’effet anticonvulsivant de l’extrait de la racine de valériane (cf. Hiller pour l’extrait alcoolique, 3) mais aussi de certains de ses constituants.

En général, il est convenu que cette substance a un effet sédatif et augmente l’effet des barbituriques par la voie du GABA [2]. Dans cette étude, l’extrait aqueux de la valériane est introduit en intrapéritonéal et est inhibé par un anta- goniste des récepteurs à adénosine1. Il n’est pas possible de conclure sur le mode d’action de la valériane, en raison de la complexité des interactions entre les neuromédiateurs, mais l’effet sédatif du système nerveux central ne doit plus faire de doute. On peut se poser des questions sur la meilleure forme galénique qui permet per os une réponse sédative constante.

Références : Hiller K (1996) Neuropharmacological studies on ethanol extracts of Valeriana officinalis L: behavioral and anticonvulsant properties. Phytother Res 10: 145–5

(5)

Ortiz JG, Nieves-Natal J, Chavez P (1999) Effects of Valeriana officinalis extracts on [3H] flunitrazepam binding, synaptosomal [3H] GABA uptake, and hippocampal [3H] GABA release. Neurochem Res 24: 1373–8

Rezvani ME, Roohbakhsh A, Allahtavakoli M, Shamsizadeh A (2010) Anticonvulsant effect of aqueous extract of Valeriana officinalis in amygdala-kindled rats: possible involvement of adenosine. J Ethnopharmacol 27(2): 313–8

HUILE ESSENTIELLE DE JUJUBIER ET POILS

Résumé : L’huile essentielle de graine de jujubier a été appli- quée à la dose de 0,1, 1 et 10 % sur la peau rasée du dos de souris BALB/c pendant une durée de 21 jours. Les concen- trations de 1 et 10 % d’HE de jujubier donnent respecti- vement une longueur de poils de 9,96 et 10,02 mm contre 8,94 mm pour les animaux témoins. La densité de poil en poils/cm2, l’épaisseur du poil et la taille des follicules sont de meilleure qualité pour l’HE à une dose de 1 %.

Abstract: 21 days of application of jujube essential oil at 1 % on shaved area of back of mice produced a greater effect on the length of hair on the weight of hair/cm2 area of dorsal skin and also on hair thickness and hair follicles than in control animals or when treated with a 10 % mixture

Références : Yoon JI, Al-Reza SM, Kang SC (2010) Hair growth promoting effect of Zizyphus jujuba essential oil. Food Chem Toxicol

Phytoflash

L. Bureau

Université de Rennes, Ingénierie en nutraceutique, responsable formation IFAS (Institut de formation des acteurs de santé)

LA FEUILLE DE SAUGE

(SAGE LEAF, SALVIA OFFICINALIS L.)

Résumé : La monographie EMEA (document final) recon- naît son usage traditionnel. Par voie orale pour le traite- ment symptomatique des digestions difficiles, ballonnements digestifs et brûlures d’estomac, en infusion (1 à 2 g, trois fois par jour) ou en teinture (2 à 3 ml trois fois par jour).

En cas de transpiration excessive, infusion (2 g) ou en teinture (2 ml trois fois par jour)

Dans les inflammations de la bouche et de la gorge, en gargarisme (infusion 2,5 g ou 5 à 10 ml de teinture dans une tasse d’eau chaude). Pour soulager les inflammations légères de la peau, en infusion (2,5 g) par application locale deux à quatre fois par jour.

Précautions : l’apport en thuyone (neurotoxique) ne doit pas dépasser 5,0 mg/j. Des chimiotypes à faible taux de thuyone sont préférables. L’usage chez les enfants et adolescents n’est

pas conseillé (ni chez la femme enceinte et allaitante). L’uti- lisation doit être limitée : une à deux semaines. Interac- tion possible avec les médicaments agissant via le récepteur GABA (par exemple barbiturates, benzodiazépines). Un surdosage avec convulsions peut apparaître au-delà d’un apport correspondant à 15 g de feuille de sauge.

Référence : Monographie Salviae folium, mise à jour 3 février 2010, EMEA/HMPC/331653/2008

LE RHIZOME DE CURCUMA

(TUMERIC ROOT, CURCUMA LONGA L.)

Résumé : La monographie EMEA (document final) recon- naît son utilisation traditionnelle pour augmenter le flux biliaire et soulager les signes d’indigestion (sensation d’avoir trop mangé, digestion lente, flatulence) chez l’adulte, dans les conditions de formes et de posologies suivantes : Poudre : 1 à 3 g par jour

Infusion : 0,5 à 1 g, trois fois par jour

Teinture : 10 ml en une seule prise ou 5 ml trois fois par jour Extrait sec : 100 à 200 mg, deux fois par jour

Précautions : le curcuma est contre-indiqué en cas d’insuffi- sance hépatique et de lithiase biliaire.

Référence : Monographie Curcuma longae rhizoma, mise à jour 4 février 2010, EMEA/HMPC/456845/2008

LINALOL ET EFFET SÉDATIF : LA CHIRALITÉ ENTRE EN JEU

Résumé : Plusieurs huiles essentielles (HE) sont utilisées en aromathérapie pour diminuer l’anxiété, le stress et la déprime (au sens de dépression mineure). Les HE de lavande, d'orange et de bois de santal sont populaires pour induire la relaxa- tion [8]. Le linalol est un alcool monoterpénique commu- nément retrouvé comme composant volatil majeur de ces HE. Par inhalation, ce composé présente chez l’animal des effets sédatifs sur l’anxiété, l’agressivité et le comportement social [3]. L’évaluation psychopharmacologique du linalol a montré des effets sédatifs et anticonvulsivants (sur le SNC) avec plusieurs modèles chez la souris. Par inhalation (atmos- phère concentrée à 1 et 3 %), le linalol induit une sédation sans affecter les capacités motrices [4]. Le linalol et l’acétate de linalyle (son ester) présentent également des effets anti- douleurs (en plus de son effet antalgique, l’acétate de linalyle est aussi antispasmodique) [7].

Cependant, le linalol présente une énantiomérie qui est rarement prise en compte lors de l’étude des effets biologi- ques (Fig. 1) Le (S)-(+)-linalol est présent dans l’HE d’orange douce (Citrus sinensis), le (R)-(-)-linalol dans celle de basilic (Ocimum basilicum), alors que d’autres HE (rose, géranium) renferment les deux énantiomères en quantité égale (forme

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racémique) [1,5,6]. En 2006 déjà, plusieurs auteurs avaient montré l’influence de la chiralité du linalol sur les paramè- tres physiologiques du stress [2,9]. Par exemple sur le rythme cardiaque, la forme S du linalol est activatrice et inversement pour la forme R, de même, l’énantiosélectivité des récepteurs olfactifs vis-à-vis du linalol, avec un facteur de réponse variant d’une unité logarithmique selon l’énantiomère. Le dévelop- pement des méthodes d’analyses avec colonnes chirales va donner de nouveaux éclairages pour mieux comprendre la subtilité des effets psychosensoriels des HE.

Fig. 1 Éniantomérie du linalol

Commentaires

Les quelques études récentes relatives au linalol, mention- nées de manière non exhaustive ici, confirment l’importance et la nécessité de la veille en phytoaromathérapie. Elles illustrent l’impact des nouvelles technologies (telles que la chromatogra- phie chirale) sur les théories avancées et les limites de notre raisonnement en termes scientifiques. Enfin, elles mettent en perspective l’écart qui existe entre les pratiques profession- nelles et l’état des connaissances scientifiques actuelles.

Anecdote : Lors d’un déplacement en Guadeloupe, j’ai été piqué une vingtaine de fois par des moustiques, avant même d’avoir pu acheter un répulsif. J’ai alors appliqué l’HE d’ylang-ylang pour soulager avec satisfaction les déman- geaisons.

Références : 1. Chanotiya CS, Yadav A (2009) Enantiomeric composition of (3R)-(–)- and (3S)-(+)-linalool in various essential oils of indian origin by enantioselective capillary gas chromatography-flame ionization and mass spectrometry detection methods. Nat Prod Commun 4(4): 563–6

2. Höferl M, Krist S, Buchbauer G (2006) Chirality influences the effects of linalool on physiological parameters of stress. Planta Med 72(13): 1188–92

3. Linck VM, da Silva AL, Figueiró M, et al. (2009) Inhaled linalool-induced sedation in mice. Phytomedicine (a) 16(4):

303–7

4. Linck VM, da Silva AL, Figueiró M, et al. (2009) Effects of inhaled linalool in anxiety, social interaction and aggressive behavior in mice. Phytomedicine (b)

5. Matich AJ, Bunn BJ, Hunt MB (2010) The enantiomeric composition of linalool and linalool oxide in the flowers of kiwifruit (Actinidia) species. Chirality 22(1): 110–9 6. McCaffrey R, Thomas DJ, Kinzelman AO (2009) The effects of lavender and rosemary essential oils on test-taking anxiety among graduate nursing students. Holist Nurs Pract 23(2): 88–93

7. Sakurada T, Kuwahata H, Katsuyama S, et al. (2009) Intraplantar injection of bergamot essential oil into the mouse hindpaw: effects on capsaicin-induced nociceptive behaviors. Int Rev Neurobiol 85: 237–48

8. Setzer WN (2009) Essential oils and anxiolytic aromatherapy.

Nat Prod Commun 4(9): 1305–16

9. Ulland S, Ian E, Borg-Karlson AK, Mustaparta H (2006) Discrimination between enantiomers of linalool by olfactory receptor neurons in the cabbage moth Mamestra brassicae (L.).

Chem Senses 31(4): 325–34

Références

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