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Picorage et préhensibilité des particules alimentaires chez les volailles

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Academic year: 2021

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M. Picard, J.P. Melcion, Claude Bouchot, J.M. Faure

To cite this version:

M. Picard, J.P. Melcion, Claude Bouchot, J.M. Faure. Picorage et préhensibilité des particules ali-

mentaires chez les volailles. Productions animales, Institut National de la Recherche Agronomique,

1997, 10 (5), pp.403-414. �hal-02695900�

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37380 Nouzilly

* INRA Laboratoire de Technologie AppliquŽe ˆ la Nutri- tion, BP 71627, 44316 Nantes cedex 3

prŽhensibilitŽ des particules alimentaires

chez les volailles

Les connaissances nutritionnelles et le contr™le chimique de

lÕalimentation des volailles ont atteint un niveau thŽorique ŽlevŽ et sont largement mis en pratique. Par contre, les caractŽristiques

physiques optimales du rŽgime sont encore tr•s frŽquemment estimŽes de mani•re imprŽcise. Or, les volailles voient et picorent dÕabord des particules dont lÕaspect, la rugositŽ, la duretŽ, la friabilitŽ, lÕŽlasticitŽ...

sont autant de signaux qui sont per•us par lÕÏil et par le bec,

mŽmorisŽs par le cerveau et qui vont conditionner la prŽhensibilitŽ.

Le but de cet article est de proposer des mŽthodes dÕŽvaluation de la prŽhensibilitŽ des particules alimentaires, Žtape essentielle et mal connue du comportement alimentaire chez les volailles.

RŽsumŽ

Les conditions dÕalimentation des volailles constituent un mod•le extr•me ˆ la fois de simplification (un seul aliment) et de sophistication (caractŽristiques nom- breuses contr™lŽes avec rigueur). SpŽcifique des oiseaux, le picorage est une acti- vitŽ complexe dont lÕanalyse est nŽcessaire ˆ la comprŽhension des mŽthodes de mesures de la prŽhensibilitŽ. Le poussin sort de lÕÏuf gr‰ce ˆ son bec. Sa premi•re activitŽ apr•s la naissance est de picorer. Il acquiert, plus ou moins rapidement selon sa vitesse de croissance, une sŽlectivitŽ pour les particules alimentaires qui induisent des renforcements sensoriels et mŽtaboliques.

Le picorage alimentaire est une activitŽ discontinue, anticipŽe, hŽtŽrog•ne et sŽlective. Le rythme des acc•s ˆ lÕaliment est le rŽsultat dÕune adaptation de lÕani- mal ˆ son environnement plut™t que le reflet intangible dÕune rŽgulation interne de lÕappŽtit. LÕobservation vidŽo ralentie du picorage confirme que la t•te est immobile pendant les deux tiers du temps, ce qui permet lÕobservation des parti- cules. La particule touchŽe ou saisie est choisie avant le coup de bec qui sÕeffectue membrane nictitante fermŽe. La majoritŽ des coups de bec ne saisissent pas dÕali- ment mais sont exploratoires et font partie dÕun besoin global dÕÇ activitŽs du bec È. La force du coup de bec peut •tre mesurŽe sur une balance ultra-rapide. La force et le rythme du picorage varient selon la nature des particules consommŽes.

Trois mesures permettent de caractŽriser rapidement la prŽhensibilitŽ dÕun ali- ment : la Ç vitesse È dÕingestion (quantitŽ consommŽe / temps passŽ), le rythme de picorage (nombre de coups de bec / temps passŽ) et lÕefficacitŽ dÕun coup de bec (quantitŽ consommŽe / nombre de coups de bec).

Ces mesures pourront par la suite •tre affinŽes en distinguant coups de becs exploratoires ou consommateurs et en mesurant la force dÕun coup de bec.

Au poulailler, le temps passŽ ˆ consommer peut •tre ŽvaluŽ par comptage rŽpŽtŽ du nombre de volailles ˆ la mangeoire sur un ou plusieurs sites du b‰timent.

DÕautres informations comme les interactions sociales pendant un acc•s ˆ la man- geoire ou le picorage du sol rapidement apr•s, sont de indicateurs potentiels de difficultŽs dÕadaptation ˆ lÕaliment.

Les mesures de prŽhensibilitŽ chez les volailles contribueront ˆ une caractŽrisa- tion physique prŽcise des particules alimentaires qui complŽtera les connais- sances nutritionnelles actuelles qui sont surtout biochimiques.

Consommer un seul aliment complet est une expŽrience relativement rŽcente pour les esp•ces avicoles dont les capacitŽs ˆ choisir, saisir et consommer des aliments tous dŽsŽ- quilibrŽs pour en faire un Ç rŽgime È ont ŽtŽ sŽlectionnŽes depuis des millions dÕannŽes dans un environnement complexe et fluc- tuant. Le comportement alimentaire est la rŽsultante dÕau moins trois grands mŽca- nismes distincts et complŽmentaires : identifi- cation, prŽhension, ingestion. LÕidentification du caract•re consommable dÕune particule trouvŽe dans lÕenvironnement fait appel ˆ lÕapprentissage de ses caractŽristiques et de ses consŽquences post-ingestives, ˆ la mŽmoire des expŽriences passŽes. La prŽhen- sion par le bec est un acte conditionnŽ par lÕidentification. Le picorage conduit ˆ lÕinges- tion mais fournit aussi ˆ lÕanimal un complŽ- ment dÕinformations sensorielles sur les caractŽristiques de la particule saisie qui est parfois simplement touchŽe, bougŽe ou recra- chŽe. LÕingestion quantitative dÕaliments dŽpend de la rŽgulation ˆ moyen terme de la motivation ˆ manger (faim) et de la reconnais- sance des particules prŽsentes dans lÕenviron- nement.

La consommation alimentaire est donc la rŽsultante (lÕintŽgrale ?) dÕune sŽrie de dŽci- sions (dŽplacement vers la mangeoire, choix dÕune particule, toucher, prŽhension, dŽgluti- tion ou rejet, arr•t ou poursuite de lÕactivitŽ

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de picorage). Chacune de ces dŽcisions est contr™lŽe par plusieurs facteurs. Dans lÕŽtude globale de la consommation alimentaire, les paradigmes expŽrimentaux limitent souvent la complexitŽ du comportement de lÕanimal aux dŽpens de la gŽnŽralisation des conclu- sions ˆ dÕautres environnements. Une voie de recherche pour tenter de mieux comprendre le comportement alimentaire est de le dŽcompo- ser en analysant distinctement ses diffŽrentes composantes et, dans le cas de la prŽhension, en partant de lÕÇ unitŽ de base È de cette acti- vitŽ : le picorage.

Le comportement de picorage est innŽ mais il sÕenrichit tr•s vite des expŽriences de lÕani- mal. SpŽcifique des oiseaux, le picorage est une activitŽ complexe dont lÕanalyse est nŽcessaire ˆ la comprŽhension des mŽthodes de mesure de la prŽhensibilitŽ. Ces derni•res sont considŽrŽes successivement comme un outil de description du picorage alimentaire puis comme une technique dÕŽvaluation des aliments pour aboutir ˆ des propositions pra- tiques.

1 / QuÕest ce que le picorage ?

1

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/ Une activitŽ initiale

Le poussin sort de lÕÏuf gr‰ce ˆ son bec. Sa premi•re activitŽ apr•s la naissance est de picorer des petits stimuli visuels de forme sphŽrique et de couleur bleue ou rouge de prŽ- fŽrence (Rogers 1995). Une perception visuelle particuli•re de lÕenvironnement (perception de dŽtails dans un vaste champ visuel et latŽrali- sation des fonctions cŽrŽbrales) est couplŽe ˆ la dŽtection des caractŽristiques physiques et chimiques des particules par le bec (Megret et al1996) et ˆ une dŽtection efficace des odeurs (Turro et al 1994b). Le jeune poussin a un rŽsidu vitellin (15 ˆ 20 % du poids vif ˆ la naissance) qui constitue un apport nutrition- nel important pendant les trois premiers jours de la vie (Chamblee et al 1992, Murakami et al1992). Cette rŽserve nutritionnelle chez des poussins ˆ croissance lente semble freiner la perception dÕun renforcement post-ingestif liŽ ˆ la consommation de nourriture. Le poussin consomme au dŽbut de sa vie indiffŽremment du sable ou de lÕaliment (Hogan 1971, Hogan- Warburg et Hogan 1981, Hale et Green 1988).

Le picorage seul (sans dŽglutition) ou la dŽglutition non associŽe au picorage (gavage) ne permettraient aucun apprentissage selon Hogan (1984). Cependant Hogan avait testŽ des poulets de jungle et Hale et Green des coquelets de souche Leghorn, cÕest-ˆ-dire dans les deux cas des gŽnotypes ˆ croissance lente.

Des poussins ˆ croissance rapide comme les Cornish mŽmorisent ˆ long terme leurs toutes premi•res expŽriences alimentaires (Capretta 1969). La vitellectomie retarde leur dŽvelop- pement corporel mais modifie peu les choix alimentaires lorsque du vitellus sŽchŽ est offert en libre choix avec de lÕaliment (Turro et al 1994a, Turro-Vincent et al 1994). LÕen-

semble des travaux dÕIsabelle Turro-Vincent (1994) montre que le poussin de chair ˆ crois- sance rapide per•oit tr•s t™t les renforcements positifs de la consommation alimentaire.

Cependant, des prŽfŽrences tactiles (bec) peu- vent sÕŽtablir tr•s t™t indŽpendamment de la dŽglutition (Workman et Rogers 1990). LÕasso- ciation entre picorage et dŽglutition de parti- cules alimentaires est observŽe d•s lÕ‰ge de 24 h chez des poussins dŽbecquŽs ou non (Haus- berger 1992). Le picorage est donc une acti- vitŽ innŽe et la sŽlectivitŽ dŽpend de renforce- ments sensoriels et mŽtaboliques qui agissent plus ou moins rapidement apr•s la naissance selon la vitesse de croissance des poussins. La prŽcision du coup de bec peut Žgalement sÕamŽliorer avec lÕexpŽrience.

Dans les premi•res heures de vie lÕappren- tissage du geste de picorage peut •tre induit et/ou renforcŽ par lÕimitation de la m•re (ou, ˆ dŽfaut, des partenaires sociaux). Si le contact entre les animaux est un aspect important des relations sociales ˆ la mangeoire, le mou- vement mŽcanique de picorage reproduit par un crayon ou une marionnette stimule effica- cement le picorage (Tolman 1964 et 1968, Tur- ner 1964). Ce mod•le transposŽ ˆ une fl•che oscillante de 8 cm de haut par Suboski et Bar- tashunas (1984 ; figure 1) permet de dŽmon- trer que les mouvements sont des stimulieffi- caces dans lÕapprentissage social de lÕalimentation. A un ‰ge ultŽrieur on retrouve

Figure 1. Dispositif expérimental utilisé par Suboski et Bartashunas (1984) pour analyser les aspects mécaniques de la transmission du picorage de particules d’un poussin nouveau-né à l’autre. La flèche oscille 200 fois par minute d’une amplitude de 3 cm au-dessus en produisant un son à chaque impact. La nature du modèle en- dessous de la flèche oscillante influence le choix d’une cible d’aspect semblable par le poussin placé de l’autre côté de la plaque de Plexiglass.

FLECHE

NON-Modèle Modèle Plaque de plexiglass séparant le compartiment où se trouve le poussin de celui de la flèche NON-Cible Cible

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souvent des mŽcanismes dÕimitation (ou allŽ- lomimŽtisme, Hughes 1971) qui peuvent interfŽrer avec le comportement alimentaire (Meunier-SalaŸn et Picard 1996).

1

.2

/ Une activitŽ multiple

Le picorage alimentaire nÕest quÕune forme de picorage. Les r™les multiples du bec (Megret et al 1996) sÕexpriment vers dÕautres substrats que lÕaliment. Par exemple, des pou- lettes ‰gŽes de 6 semaines donnent en moyenne par heure dÕactivitŽ 6 000 coups de bec ˆ lÕaliment, 100 ˆ 400 coups de bec ˆ la liti•re et 10 ˆ 30 coups de bec au plumage des congŽn•res (Blokhuis 1989). Le comportement de confort dit du Ç bain de poussi•re È est ini- tiŽ par le picorage et le grattage des matŽ- riaux prŽfŽrŽs (Petherick et Duncan 1989, Vestergaard et Hogan 1992, Sanotra et al 1995). LÕimpossibilitŽ de conna”tre les motiva- tions exactes dÕune volaille en train de picorer un substrat (y compris de lÕaliment !) prŽvient une analyse trop directe de la relation du picorage ˆ lÕingestion. Des gallinacŽs de m•me taille corporelle et de besoins nutritionnels voisins peuvent passer de moins de 5 % ˆ plus de 40 % de leur temps ˆ Ç manger È selon leur gŽnotype, leur ‰ge et les contraintes ou les attraits de leur environnement (Savory 1979, Hill et al1986, Van Roijen 1991, Bessei 1992).

LorsquÕune activitŽ est inhibŽe, on observe des picorages redirigŽs vers dÕautres substrats : un toilettage de frustration (Duncan et Wood-Gush 1972), un picorage de la liti•re lorsque lÕaliment rationnŽ est fini (Savory et Maros 1993) ou lors dÕun changement de rŽgime (Vilari–o 1997), du picage des plumes des congŽn•res induit par une modification de lÕenvironnement (Blokhuis 1989, Blokhuis et Van den Haar 1992, Johnsen et Vestergaard 1996). Ces exemples sugg•rent une certaine substitution dÕun comportement de picorage ˆ lÕautre (Tanaka et Yoshimoto 1986) qui font proposer lÕexistence dÕun besoin global dÕÇ acti- vitŽs du bec È ˆ Bubier (1996) chez la poule pondeuse et ˆ Hughes et Grigor (1996) chez le dindon. Le picorage alimentaire doit donc •tre observŽ de mani•re critique si on veut lÕutili- ser dans le seul but de dŽcrire le comporte- ment dÕingestion.

1

.3

/ Une activitŽ complexe et prŽcise

Un ensemble dÕinformations sensorielles diverses est nŽcessaire ˆ lÕŽtablissement et au contr™le du picorage alimentaire (revue de Gentle 1985). Elles mettent en jeu cinq voies neuro-anatomiques majeures dont le syst•me sensorimoteur trigŽminal qui assure lÕessen- tiel de la coordination de lÕaction de picorage (Kuenzel 1989). Les actes successifs qui conduisent ˆ la prŽhension, la mandibulation et la dŽglutition dÕune particule alimentaire sont dŽcrits de mani•re dŽtaillŽe par Zweers (1982) chez le pigeon et Van den Heuvel (1992) chez la poule ˆ partir dÕŽtudes cinŽma- tographiques rapides (64 ˆ 250 images par

seconde) et de mesures Žlectromyographiques permettant de dŽcomposer les mouvements.

Ces travaux montrent une grande similitude entre les deux esp•ces et soulignent la com- plexitŽ des diffŽrents actes coordonnŽs sur une Žchelle de temps de quelques centi•mes de seconde.

Le picorage de la poule adulte consommant des grains de blŽ peut •tre dŽcomposŽ en trois phases (Hutchinson et Taylor 1962a) :

- coup de bec proprement dit qui dure 130 ˆ 170 ms ;

- mandibulation et dŽglutition pendant 180 ˆ 250 ms ;

- phase apparemment inactive de 100 ˆ 220 ms.

Le picorage nÕest donc pas une activitŽ continue comme la rapiditŽ des oiseaux le laisse supposer ˆ un observateur humain mais une succession dÕactes et de pŽriodes dÕobservation. Pendant le coup de bec, la membrane nictitante est fermŽe, lÕaction est donc probablement programmŽe avant sa rŽa- lisation. Ce point est confirmŽ par les travaux de Bermejo et Ziegler (1989) et Bermejo et al (1989 et 1994) chez le pigeon. En utilisant un syst•me ŽlectromagnŽtique placŽ sur le bec (Deich et al 1985) ils mesurent de mani•re continue lÕouverture des mandibules et obser- vent que lÕouverture du bec est proportion- nelle ˆ la taille de la particule saisie avant le contact (figure 2).

LÕefficacitŽ du picorage nÕest cependant pas de 100 %. Tous les travaux publiŽs font Žtat dÕune proportion variable de coups de bec qui nÕaboutissent pas ˆ la prŽhension dÕune parti- cule. Hutchinson et Taylor (1962b) observent une forte variabilitŽ dÕune poule ˆ lÕautre (de 14 ˆ 82 % de grains saisis sur un plateau mobile, de 24 ˆ 86 % sur un sol fixe). Un sol mou semble favoriser le taux de succ•s.

Cependant ce type de rŽsultat doit •tre dis- cutŽ en prenant en considŽration les pŽriodes de ježne prŽcŽdant la plupart des tests et, dÕautre part, le fait que de nombreux coups de bec sont donnŽs ˆ lÕaliment bec fermŽ et ne peuvent dont pas •tre prŽhensiles (Rogers 1995). Chez des poussins ‰gŽs de une semaine, et recevant des vers de farine, le choix de la cible est en partie dŽterminŽ par la facilitŽ dÕacc•s (Bovet et Vauclair 1985). Le choix de particules alimentaires inertes par des jeunes (Wauters et al 1997) ou par des poules pondeuses (Rousselle et Rudeaux 1994) nÕest pas alŽatoire mais dŽterminŽ par les caractŽristiques particulaires notamment de taille. Le picorage alimentaire est donc une activitŽ discontinue, anticipŽe, hŽtŽrog•ne et sŽlective.

Apr•s prŽhension, la langue rigide, non prŽ- hensile, enduite de salive colle la particule sur le toit du palais dur puis la fait progresser par des mouvement rapides vers lÕarri•re jusquÕˆ la fourchette postŽrieure. Des mouvements rapides du larynx assurent la propulsion vers lÕÏsophage (White 1968). Il nÕy a pas mastica- tion mais des mouvements du bec (mandibu- lations) peuvent accompagner le transfert.

Le picorage nÕa pas pour seule finalitŽ la prŽhension dÕun aliment : la

majoritŽ des coups de bec sont

exploratoires.

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2 / Mesurer le picorage alimentaire

2

.1

/ De la notion de repas ˆ celle dÕacc•s

ˆ la mangeoire

LÕenregistrement de lÕactivitŽ alimentaire des volailles conduit ˆ sÕinterroger sur lÕexis- tence rŽelle de repas et sur lÕintŽr•t de leur mesure. En conditionnement opŽrant, un rythme dÕingestion existe chez la poulette et la poule pondeuse, mais les tr•s nombreux acc•s varient ŽnormŽment dÕun individu ˆ lÕautre, en durŽe et en taille (quantitŽ consom- mŽe) (Duncan et al 1970). Certaines poules font des acc•s longs assimilables ˆ des repas, dÕautres semblent manger selon un rythme alŽatoire. Clifton (1979) confirme cette obser- vation et conclut quÕen situation dÕalimenta- tion ad libitum, il est impossible de proposer un mod•le unique dŽcrivant les rythmes de consommation. Comme chez les mammif•res, lorsque le Ç cožt dÕacc•s È ˆ lÕaliment aug- mente (nombre dÕappuis sur un bouton par exemple), le nombre de repas diminue et leur taille augmente (Kaufman et Collier 1983, Savory 1989). Chez le poulet de chair, lÕisole- ment, ou au contraire la prŽsence de parte- naires, modifie compl•tement les rythmes de consommation pour une ingestion journali•re constante en temps et quantitŽ (Picard et al 1992). Le r™le du jabot nÕexplique que partiel- lement cette variabilitŽ (Savory 1985). Les caractŽristiques des repas dŽpendent dÕabord des contraintes environnementales.

LÕadaptation de la rythmicitŽ des acc•s ˆ lÕaliment aux contraintes environnementales nÕest pas une spŽcificitŽ des volailles. Elle existe chez des esp•ces pour lesquelles la notion de repas est admise. Ainsi, le rat semble capable dÕŽvaluer globalement le Ç cožt dÕacc•s È ˆ la mangeoire, m•me lorsque celui-ci fluctue au cours du test (Johnson et Collier 1994). Castonguay et al (1986) font remarquer que le choix dÕune durŽe minimale dÕarr•t entre deux acc•s ˆ lÕaliment peut modifier sensiblement les relations entre taille du repas et intervalles prŽ Ð ou post Ð prandiaux. LÕabsence de durŽe minimale conduit ˆ considŽrer chaque acc•s ˆ la nourri- ture comme un repas. Or, un coup de bec nÕest pas plus un repas chez une volaille quÕun coup de fourchette chez un humain. La dŽtermina- tion de la limite entre un arr•t court entre deux contacts avec lÕaliment et une pause inter-prandiale est possible en Žtudiant la frŽ- quence des arr•ts selon leurs durŽes par une analyse du type Ç fonction de survie È (Slater et Lester 1982). Dans un environnement peu contraignant, les valeurs-seuils qui permet- tent de distinguer un arr•t entre deux repas dÕun arr•t entre deux becquŽes sont variables dÕun jeune poulet de chair ˆ lÕautre et, pour un m•me individu, dÕun jour ˆ lÕautre (Picard et al1992). Dans ces conditions la dŽfinition dÕun repas standard est arbitraire ou tr•s dif- ficile ˆ dŽterminer et comporte des risques 0

2 4 6 8 10 12 14

0 2 4 6 8 10 12 14

Ouverture du bec (mm)

Taille des granulés (mm)

Temps (ms) 0

66 132 199 0 1,5 3,0 4,5

-80 -40 0 20 0 20 40 60 80 100

dA / dt (mm/s)

B A

Amplitude (mm)

Figure 2. Mesures du coup de bec chez le pigeon. Le dispositif

électromagnétique placé sur le bec (en haut, selon Deich et al 1985 © Pergamon Press Ltd 1985) permet de mesurer de manière constante son ouverture.

L’ouverture du bec est ajustée à la taille du granulé qui sera saisi (au milieu).

L’enregistrement de la cinétique de l’amplitude et de la vitesse d’ouverture du bec confirme que celle-ci est déterminée avant l’impact (en bas : A = ajusté sur l’ouverture maximale selon la taille des granulés, B = ajusté sur le début de l’ouverture - Bermejo et Zeigler 1989 © Springer-Verlag 1989).

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importants de biais. Cependant les rythmes dÕacc•s ˆ la mangeoire varient selon la compo- sition des particules alimentaires offertes (Picard et al1994). Des poulets de 3 semaines sÕinterrompent deux fois plus souvent lors- quÕils picorent un aliment complŽmentaire granulŽ (sans cŽrŽale) que des granulŽs de m•mes caractŽristiques physiques incluant les cŽrŽales, dans les conditions de mesures de Yo et al (1997).

LÕorganisation du comportement alimen- taire des volailles en sŽquences dŽpend donc de lÕenvironnement et des caractŽristiques de lÕaliment consommŽ. Le rythme des acc•s ˆ lÕaliment est le rŽsultat dÕune adaptation de lÕanimal ˆ son environnement plut™t que le reflet intangible dÕune rŽgulation interne de lÕappŽtit. Si ce type de mesure a un intŽr•t Žthologique pour caractŽriser lÕadaptation, il ne permet pas, dans les conditions de nos connaissances actuelles, de caractŽriser un aliment de mani•re prŽcise et reproductible.

Par contre, deux types de mesures restent possibles : la Ç vitesse È dÕingestion, par une Žvaluation du temps passŽ ˆ la mangeoire et de la quantitŽ dÕaliment consommŽe sur une pŽriode de plusieurs heures, et le rythme dŽtaillŽ des coups de bec pendant une sŽquence de consommation.

2

.2

/ Description prŽcise du coup de bec

En 1968, Wood-Gush et Grower enregis- trent graphiquement le picorage dÕun coq sur le plateau dÕune balance. Ils concluent que le rythme de picorage dŽpend de la durŽe du ježne prŽcŽdant le test et de la taille des par- ticules consommŽes. Cependant lÕappareillage utilisŽ comme celui des Žtudes de cinŽmato- graphie ne permet pas une Žtude aisŽe dans des conditions de consommation comparables ˆ celles de la pratique, ˆ cause du rythme rapide du picorage (supŽrieur ˆ un coup de bec par seconde) et de la tendance des

volailles ˆ manger en groupe (Mills et Faure 1989). Une prise de vue vidŽo (25 images par seconde) de la t•te dÕun poulet ˆ la mangeoire avec une camŽra ŽquipŽe dÕun obturateur Žlectronique, peut •tre visionnŽe au ralenti (8 ˆ 16 fois) avec un magnŽtoscope ˆ vitesse variable. LÕobservateur distingue alors des activitŽs diverses. Les coups de bec brefs et de durŽe mesurable sont sŽparŽs par des pŽriodes o• la t•te est fixe et pendant les- quelles lÕanimal semble observer lÕaliment, avec de temps en temps des changements limitŽs dÕorientation de la t•te. Certains coups de bec sont donnŽs bec ouvert et conduisent ˆ la mandibulation puis ˆ la dŽglutition dÕune particule (plus rarement ˆ son rejet), dÕautres sont donnŽs bec fermŽ ou ouvert sans prise dÕaliment, comme pour le toucher ou le remuer. En utilisant un magnŽtoscope qui code le temps sur la bande magnŽtique en m•me temps que les images, le programme Ç The Observer 3.0 È ŽquipŽ du complŽment dÕanalyse des bandes vidŽo (Noldus 1991) per- met de suivre les attitudes successives de lÕanimal en conservant sur le m•me Žcran dÕordinateur lÕimage et le fichier dÕenregistre- ment. Cet outil permet une dŽcomposition aisŽe des attitudes dÕanimaux rapides comme les volailles.

A titre dÕexemple, le tableau 1 montre que la t•te est en mouvement pendant un quart du temps seulement. Les deux tiers des coups de bec dans les conditions des mesures rŽali- sŽes sont dits exploratoires dans la mesure o•

ils ne conduisent ˆ aucune prŽhension de par- ticules alimentaires. La durŽe dÕun coup de bec peut •tre obtenue en divisant le temps passŽ (budget temps) par la frŽquence (nombre de coups de bec par seconde). Le rŽsultat de ce calcul sugg•re une relative constance de la durŽe dÕun coup de bec, quel que soit le type de particule consommŽ dans lÕexemple citŽ tableau 1 (153, 160 et 157 ms en moyenne pour les coups de bec consomma- teurs et 139, 141 et 132 ms pour les coups de

On peut

caractŽriser la prŽhensibilitŽ dÕun aliment par le rythme et lÕefficacitŽ des coups de bec nŽcessaires ˆ son ingestion.

Tableau 1. Observations par focal sampling (voir texte) de séquences de picorage de poulets âgés de 16 à 18 jours. Films vidéo ralentis 16 fois et codage sur The Observer 3.0. Moyennes (± erreurs standard ; n = 11 cages par traitement) de deux sessions de picorage de 15-25 secondes (en temps réel) par cage et par type de particules alimentaires. D’après Yo et al (1997).

RŽgime Alimentation sŽparŽe Kruskal-Wallis

complet Grains de blŽs Aliment complŽm. χ2(Prob) Nb total de coups de bec

(cdb) / s dont : 1,50 ± 0,09 a* 1,25 ± 0,08b 1,07 ± 0,07b 11,4 (0,01)

- consommateurs 0,45 ± 0,04 0,35 ± 0,03 0,35 ± 0,05 3,3 (ns)

- exploratoires 1,05 ± 0,08a 0,90 ± 0,06ab 0,71 ± 0,07b 9,3 (0,01)

Nb moyen de mouvements

de la t•te / s 0,53 ± 0,07 0,65 ± 0,04 0,71 ± 0,06 3,5 (ns)

Budget temps (%)

- cdb consommateurs 6,9 ± 0,7 5,6 ± 0,5 5,5 ± 0,7 3,0 (ns)

- cdb exploratoires 14,6 ± 1,1a 12,7 ± 0,8a 9,4 ± 0,8b 13,4 (0,01)

- rotations de la t•te 4,5 ± 0,6 5,6 ± 1,3 6,7 ± 0,8 4,2 (ns)

- t•te en position fixe 74,1 ± 1,3a 76,1 ± 1,4ab 78,4 ± 1,1b 7,0 (0,03)

* test de Mann-Whitney : les moyennes suivies de lettres diffŽrentes sont significativement diffŽrentes (P < 0,05) ; calcul fait quand le test de Kruskal-Wallis est significatif (P < 0,05). ns : non significatif (P > 0,05).

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bec exploratoires). La prise dÕune particule alimentaire semble donc ralentir tr•s lŽg•re- ment le geste. Ces valeurs sont cohŽrentes avec celles obtenues par Hutchinson et Taylor (1962a) chez lÕadulte. Il faudra cependant une Žtude systŽmatique des effets de lÕ‰ge et

des caractŽristiques particulaires de lÕaliment avant de conclure sur la constance de la durŽe dÕun coup de bec.

Les mouvements de rotation de la t•te sont en gŽnŽral brefs (environ 80 ms) et intervien- nent tous les deux ou trois coups de bec. Bien que les rŽsultats ne soient pas significative- ment diffŽrents dans les conditions de lÕexemple du tableau 1, on note quÕils tendent ˆ •tre plus frŽquents lorsque les poulets pico- rent lÕaliment complŽmentaire. Le rythme de picorage est significativement plus lent pour ce dernier par rapport au rŽgime complet.

Cependant les caractŽristiques particulaires des deux aliments granulŽs sont semblables et leur composition ne diff•re que par la teneur en cŽrŽale (Yo et al1997). Le ralentis- sement du rythme de picorage est associŽ ˆ une augmentation de la durŽe dÕimmobilitŽ de la t•te qui sugg•re une observation (ou une hŽsitation) plus soutenue entre deux actes.

LÕintŽr•t principal de la mŽthode proposŽe est quÕelle peut •tre pratiquŽe sans contrainte matŽrielle excessive et en laissant les ani- maux libres de consommer en groupe. La mesure dŽtaillŽe du rythme de picorage est une voie de recherche majeure pour lÕŽtude des effets des caractŽristiques physiques des particules alimentaires sur le comportement des volailles.

2

.3

/ Force du coup de bec

Au cours de lÕexpŽrience illustrŽe au tableau 1, Yo et al(1997) Žvaluent la force du picorage en pla•ant la mangeoire sur le pla- teau dÕune balance Žlectronique qui transmet toutes les variations de poids 24 fois par seconde. LÕenregistrement sur ordinateur des poids au cours dÕune sŽquence de picorage per- met de tracer le graphique illustrŽ figure 3.

Plus un coup de bec est fort plus la balance dŽvie et donc plus le pic enregistrŽ diff•re de la ligne de base. Les balances Žlectroniques utilisent un syst•me dÕamortissement des variations (cf. figure 3, bas) qui freine le retour ˆ la ligne de base. Les oscillations du signal Žmis par une jauge de contrainte prŽ- sentent les m•mes inconvŽnients. En consŽ- quence, lÕŽvaluation quantitative de la consommation dÕun coup de bec ne peut •tre faite que lorsque le suivant nÕest pas trop rap- prochŽ. En distinguant les coups de bec isolŽs consommateurs, Yo et al mesurent un ingŽrŽ moyen par coup de bec de 47 ± 4 mg pour lÕali- ment complet, 47 ± 9 mg pour les grains de blŽ et 39 ± 7 mg pour lÕaliment complŽmen- taire (pour un poids moyen des particules offertes de 32,4 - 43,9 et 32,8 mg respective- ment). Il peut donc y avoir quelques coups de bec saisissant deux particules ou, plus vrai- semblablement, tri des plus grosses parti- cules, mais en gŽnŽral une seule particule est prŽlevŽe par coup de bec consommateur dans cet exemple.

La force moyenne dÕun coup de bec diff•re significativement entre le blŽ et les deux types de granulŽs quel que soit le type de coup de bec : isolŽ ou non dissociable, consomma- Figure 3. Enregistrement d’une séquence de picorage avec la balance rapide

pour un aliment complet granulé.

En haut : 18 secondes pendant lesquelles 36 coups de bec sont enregistrés.

Certains sont isolés mais la plupart se succèdent trop rapidement pour que la balance ait le temps de revenir au poids initial. La force d’un coup de bec est mesurée indirectement par la taille d’un pic, c’est-à-dire de la variation maximale de poids de la balance par rapport au poids stable précédent. La consommation lors d’un coup de bec isolé consommateur est calculée par la différence de poids avant et après le pic. En bas : agrandissement d’une portion de la courbe montrant les enregistrements individuels (24 points par seconde) entre 7 et 8,5 secondes après le début de l’enregistrement. Ce graphique illustre le problème de « freinage » de la balance pendant la décroissance du poids.

Adapté de Yo et al 1997 © Elsevier Science Inc. 1997.

98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Poids (g)

Temps (s)

8 98

99 100 101 102 103 104 105

7 Temps (s)

Poids (g)

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teur ou exploratoire. A titre dÕexemples un coup de bec isolŽ consommateur entra”ne une variation de poids de la balance de 2,8 ± 0,5 g pour lÕaliment complet, 1,4 ± 0,2 g pour les grains de blŽ et 2,4 ± 0,3 g pour lÕaliment com- plŽmentaire. La force du coup de bec apporte donc une information complŽmentaire du rythme puisquÕelle permet de distinguer le blŽ des granulŽs. Ce rŽsultat est cohŽrent avec celui de Wood-Gush et Gower (1968) sur coq qui observaient que le type de particule offert modifie la force du coup de bec. Le syst•me proposŽ par Yo et al (1997) prŽsente deux types dÕinconvŽnient : deux poulets ne peu- vent pas manger ensemble pendant un enre- gistrement et un coup de bec donnŽ sur le bord de la mangeoire est enregistrŽ comme sÕil Žtait donnŽ ˆ lÕaliment. Ce dernier dŽfaut peut •tre corrigŽ par un contr™le vidŽo simul- tanŽ. Enfin, contrairement ˆ lÕobservation des rythmes, ce type de mesure nŽcessite des Žquipements et programmes spŽciaux non dis- ponibles dans le commerce. LÕimportance dÕune mesure de la force du coup de bec pour la caractŽrisation physique des particules ali- mentaires justifie cependant leur poursuite au niveau du laboratoire.

3 / Evaluer la prŽhensibilitŽ dÕun aliment

3

.1

/ PrŽhensibilitŽ

et valeur nutritionnelle

Le rythme de picorage et le temps passŽ ˆ consommer un aliment varie selon lÕŽquilibre nutritionnel. Un aliment subcarencŽ en un acide aminŽ indispensable est consommŽ plus lentement au cours dÕacc•s plus brefs et plus nombreux ˆ la mangeoire (Picard et al1994).

En situation de choix les poulets de chair dŽveloppent des stratŽgies diffŽrentes pour Žquilibrer leur rŽgime. A titre dÕexemple, pla- cŽs devant un choix cŽrŽale + complŽmen- taire, les poulets peuvent Žquilibrer leur ingestion en augmentant la frŽquence ou la durŽe des acc•s ˆ la mangeoire contenant la cŽrŽale (Yo 1996). Les rythmes de picorage varient selon lÕaliment, mais, dÕune mani•re gŽnŽrale, la mesure de la prŽhensibilitŽ de rŽgimes de valeurs nutritionnelles diffŽrentes se heurte ˆ deux types de difficultŽs dÕinter- prŽtation :

- il est difficile de dissocier lÕeffet du rŽgime sur lÕŽtat mŽtabolique gŽnŽral de lÕanimal de lÕincidence spŽcifique directe dÕun aliment sur le picorage ;

- les diffŽrences de valeur nutritionnelle sont souvent associŽes ˆ des diffŽrences de caractŽristiques physiques qui peuvent agir aussi sur la prŽhensibilitŽ.

Une volaille dans un environnement natu- rel ne picore que des aliments nutritionnelle- ment dŽsŽquilibrŽs pour constituer un rŽgime, ce qui explique sans doute que les mŽca- nismes de rŽgulation de lÕappŽtit soient intŽ-

grŽs sur des pŽriodes de plusieurs heures et que la sŽlectivitŽ alimentaire se base dÕabord sur lÕassociation entre caractŽristiques phy- siques et effets post-ingestifs (Meunier- SalaŸn et Picard 1996). La durŽe du ježne prŽcŽdant un acc•s alimentaire modifie lÕeffi- cacitŽ des cinq ˆ dix premi•res minutes de picorage (Savory 1988). Cependant cette sti- mulation initiale ne dure pas et les compensa- tions quantitatives dÕingestion nŽcessitent une pŽriode dÕŽquilibrage beaucoup plus longue (> 90 min). En consŽquence, les mesures de prŽhensibilitŽ ne peuvent caractŽ- riser un Žquilibre nutritionnel quÕapr•s un apprentissage assez long, ce qui limite leur intŽr•t dans ce cas. DÕautre part, les tests de prŽhensibilitŽ doivent Žviter le biais induit par un ježne avant les mesures.

3

.2

/ PrŽhensibilitŽ et caractŽristiques

physiques des particules alimentaires

Les mŽthodes pratiques dÕŽvaluation des caractŽristiques physiques des aliments com- posŽs pour volailles sont le tamisage des par- ticules pour mesurer leur taille (tamis Žche- lonnŽs selon la norme AFNOR NF X 11-501) ou des mŽthodes plus sophistiquŽes telles que la diffraction de la lumi•re laser (norme AFNOR X 11-666) et la rŽsistance ˆ lÕŽcrase- ment ou duretŽ (Delort-Laval et Drevet 1970, Fell et Newton 1970) et/ou la rŽsistance ˆ lÕabrasion et aux chocs ou durabilitŽ selon dif- fŽrents principes : dŽsagrŽgation des aliments agglomŽrŽs (granulŽs) par voie mŽcanique (Pfost et Allen 1962, Schultz 1965), pneuma- tique (Payne 1979) ou simplement concassage grossier (Tecaliman 1994). Les volailles consomment prŽfŽrentiellement les particules suffisamment grosses pour •tre saisies effica- cement par leur bec. La taille moyenne des particules alimentaires et leur variabilitŽ peuvent affecter les performances des poulets de chair (Nir et al 1994). Les grosses parti- cules sont consommŽes immŽdiatement apr•s chaque distribution de lÕaliment dans les conditions dÕun Žlevage industriel de poules (Rousselle et Rudeaux 1994). Les prŽfŽrences sÕexpriment tr•s vite aussi chez le poulet de chair (Nir et al1990), quelle que soit la com- position du rŽgime (Wauters et al 1997). Ces prŽfŽrences correspondent ˆ une optimisation ŽnergŽtique (bŽnŽfice/cožt) du comportement alimentaire que lÕon retrouve chez toutes les esp•ces. Cependant, elles induisent un tri particulaire nŽfaste ˆ lÕingestion dÕune ration ŽquilibrŽe par tous les animaux. En agglomŽ- rant les particules par granulation, la taille moyenne des particules est ajustŽe et la varia- bilitŽ rŽduite. Les effets positifs de la granula- tion sur les performances de croissance et lÕef- ficacitŽ alimentaire chez le poulet (Hamilton et Proudfoot 1995) et chez la poule pondeuse (Vilari–o et al 1996) sont dus en partie ˆ la taille des particules qui limite le temps passŽ ˆ les consommer et la dŽpense ŽnergŽtique correspondante.

La force du coup de bec doit Žgalement •tre prise en compte puisquÕelle varie selon la nature des particules

alimentaires.

(9)

La taille moyenne et la variabilitŽ de la taille des particules ne sont pas les seuls fac- teurs qui modifient les rythmes dÕingestion.

Des aliments de m•me composition dont les mati•res premi•res ont ŽtŽ broyŽes plus ou moins finement puis agglomŽrŽs pour obtenir des granulŽs de duretŽ diffŽrente mais de m•me taille sont consommŽs ˆ des Ç vitesses È diffŽrentes par les poulets de chair (figure 4).

Les granulŽs durs sont consommŽs plus rapi- dement. La Ç vitesse È dÕingestion (qui est en fait un dŽbit) est obtenue par division de la quantitŽ dÕaliment consommŽe par le temps moyen passŽ par une volaille ˆ la mangeoire.

Le temps passŽ peut •tre ŽvaluŽ par deux

mŽthodes distinctes dÕobservation : le focal sampling,qui correspond ˆ un chronomŽtrage direct des activitŽs dÕun animal, et le scan- ning, qui consiste ˆ compter ˆ intervalles rŽgulier le nombre dÕanimaux effectuant une activitŽ (Martin et Bateson 1986, Picard et Faure 1997). Le scanningsÕapplique plus faci- lement ˆ des conditions dÕalimentation en groupe. La difficultŽ principale de ce type de mesure rŽside dans la dŽfinition rigoureuse de lÕattitude observŽe - Ç ˆ la mangeoire È ou Ç en train de manger È, qui peut varier dÕun obser- vateur ˆ lÕautre. Une mesure plus univoque est celle du nombre de coups de bec donnŽs ˆ lÕaliment. Mais cette derni•re implique lÕob-

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 Vitesse apparente de consommation (g / min)

à 22 jours à 36 jours

fin gros fin gros

Finesse de la mouture

Procédé de fabrication des aliments pour obtenir des granulés durs ou tendres à partir de farines moulues finement ou grossièrement (d50 : diamètre moyen des particules)

Mélange

Broyage grille de 1 mm (d50 = 352 µm)

Broyage grille de 4 mm (d50 = 565 µm)

Pressage filière 2,5 x 25 mm Débit élevé (Dureté 0,45 MPa)

Pressage filière 2,5 x 35 mm Débit faible (Dureté 0,76 MPa)

Pressage filière 2,5 x 25 mm Débit élevé (Dureté 0,45 MPa)

Pressage filière 2,5 x 35 mm Débit faible (Dureté 0,77 MPa)

Granulés durs tendres

Figure 4. « Vitesse d’ingestion » chez le poulet de chair selon la finesse de la mouture et la dureté des granulés en fonction de l’âge. La vitesse d’ingestion est calculée en divisant la quantité d’aliment consommée par le temps passé à la mangeoire. L’estimation du temps passé à la mangeoire est obtenue par scanning (voir texte) de 6 parquets de 20 poulets par aliment avec 30 scans au cours d’une heure (1 chaque 2 min) à chaque âge.

La présente étude a été réalisée avec le financement du Fonds SYPRAM sous la responsabilité des auteurs. Toute reproduction totale ou partielle doit faire mention de l’origine du financement. (Le SYPRAM a été créé en 1990 en vue de faciliter toute action d’intérêt collectif au profit des entreprises du secteur de l’alimentation animale, avec des fonds apportés par les adhérents des trois associations suivantes : AMEB, Association pour le Maintien de l’Elevage en Bretagne ; SNIA, Syndicat National des Industriels de la Nutrition Animale ; SYNCOPAC, Fédération Nationale des Coopératives de Production et d’Alimentation Animales.)

(10)

servation par focal samplingdÕun seul animal ˆ la fois, ce qui constitue un travail assez long. Les deux Žvaluations sont complŽmen- taires car le rythme de picorage pendant une pŽriode dÕacc•s ˆ la mangeoire est une notion diffŽrente de la frŽquence et la durŽe des acc•s (Yo et al1997).

Trois mesures peuvent •tre rŽalisŽes pour caractŽriser rapidement la prŽhensibilitŽ dÕun aliment par les volailles :

- la Ç vitesse È dÕingestion = quantitŽ consommŽe / temps passŽ ;

- le rythme de picorage = nombre de coups de bec / temps passŽ ;

- lÕefficacitŽ dÕun coup de bec = quantitŽ consommŽe / nombre de coups de bec.

Ces mesures pourront par la suite •tre affi- nŽes en considŽrant les param•tres dŽjˆ dŽcrits prŽcŽdemment (en distinguant coups de bec exploratoires ou consommateurs, en mesurant la force dÕun coup de bec...).

Les capacitŽs de dŽtection et dÕadaptation dÕune volaille aux caractŽristiques physiques dÕun aliment sont encore mal connues et peut

•tre sous-estimŽes. Dans un aliment Žquili- brŽ, des particules de ma•s et de pois de m•me taille offertes ˆ des poulets sous la forme dÕŽclats de graine ou de miettes reconstituŽes sont immŽdiatement identifiŽes. Le poulet sÕadapte progressivement et finit par prŽfŽrer les miettes lorsquÕil a le choix (Picard et al 1997). La caractŽrisation physique des parti- cules alimentaires pourrait Žgalement sÕenri- chir par des mŽthodes ˆ mettre au point, de mesures dÕŽlasticitŽ (courbe de compression, amplitude de rebond), de forme et dÕangula- ritŽ (vision artificielle), de rugositŽ (porositŽ de surface par adsorption ou porosimŽtrie) dont les effets sur lÕingestibilitŽ ne sont pas connus.

3

.3

/ Propositions pratiques dÕŽtude de la prŽhensibilitŽ

LÕŽvaluation de la prŽhensibilitŽ dÕun ali- ment peut se faire par la mesure prŽcise des rythmes et des forces de picorage au labora- toire, mais Žgalement par des Žvaluations dans les conditions du terrain. Les exemples suivants sont des propositions qui doivent

•tre validŽes avant dÕ•tre introduites comme techniques de routine car nous ne disposons pas aujourdÕhui de suffisamment de recul pour en conna”tre les limites. NŽanmoins les premiers rŽsultats obtenus sont suffisamment encourageants pour quÕelles puissent •tre tes- tŽes.

Le temps passŽ ˆ consommer peut •tre Žva- luŽ par scanningdu nombre de volailles ˆ la mangeoire sur un ou plusieurs sites du b‰ti- ment. Le calcul consiste ˆ rapporter le nombre dÕanimaux observŽs sur quelques Žquipements (ex. 4 mangeoires) au nombre total de mangeoires et ˆ lÕeffectif du pou- lailler. Un scanningprolongŽ nÕest pas nŽces- saire (dix minutes suffisent) par contre il est indispensable dÕattendre que les animaux aient repris une activitŽ normale apr•s lÕarri- vŽe de lÕobservateur et il faut observer des

Žquipements situŽs ˆ quelques m•tres de celui-ci. Pour certaines esp•ces (dindons) ou certains syst•mes de production, le temps dÕadaptation et les prŽcautions nŽcessaires peuvent •tre plus importants. Quel que soit lÕŽlevage il est indispensable de tester la reproductibilitŽ des mesures et lÕhomogŽnŽitŽ du poulailler en rŽpŽtant au dŽbut les obser- vations sur plusieurs sites. En effet, une condition essentielle de validitŽ est la reprŽ- sentativitŽ de lÕŽchantillonnage spatio-tempo- rel. Les rŽsultats obtenus ˆ ce jour montrent quÕil existe une relative stabilitŽ des activitŽs au cours du nycthŽm•re dans des poulaillers o• lÕambiance est contr™lŽe. DÕautre part, sauf entra”nement spŽcifique, la m•me personne doit faire les observations comparatives et, si cela est possible, les variantes alimentaires seront testŽes successivement sur le m•me troupeau dans les m•mes conditions.

Une fois les mesures par scanning ma”tri- sŽes, dÕautre mesures peuvent •tre effectuŽes par focal sampling comme le temps moyen dÕun acc•s ˆ la mangeoire (avec un chrono- m•tre) et le nombre de coups de bec donnŽs par un individu pendant cet acc•s. Ce travail est un peu plus long car il faut observer plu- sieurs dizaines dÕacc•s individuels pour obte- nir une mesure fiable et reproductible.

DÕautres informations comme les interactions sociales pendant un acc•s ˆ la mangeoire ou le picorage du sol rapidement apr•s, sont des indicateurs potentiels de difficultŽs dÕadapta- tion ˆ lÕaliment. LÕutilisation dÕun matŽriel vidŽo peut faciliter les mesures en suppri- mant lÕeffet observateur (Žlevages en cages).

Dans ce dernier cas le temps dÕinterprŽtation des bandes vidŽo (relativement long et fasti- dieux) doit •tre prŽvu d•s le dŽbut pour ne pas faire des mesures inutiles.

Conclusions

LÕalimentation des volailles constitue un mod•le extr•me ˆ la fois de simplification (un seul aliment) et de sophistication (caractŽris- tiques nombreuses contr™lŽes avec rigueur).

Toutefois ces conditions ne correspondent pas au biotope originel de lÕesp•ce qui a ŽvoluŽ depuis des dizaines de millions dÕannŽes dans un environnement variŽ et fluctuant o• lÕani- mal choisissait des aliments tous dŽsŽquili- brŽs et de caractŽristiques physiques diffŽ- rentes pour constituer un rŽgime ŽquilibrŽ.

Les capacitŽs sensorielles et le comportement alimentaire correspondant ˆ cette Žvolution sÕexpriment toujours dans les conditions actuelles dÕŽlevage.

Le picorage est une activitŽ prŽcise, discon- tinue, dont la finalitŽ nÕest pas forcŽment de prendre mais peut •tre aussi de simplement toucher. LÕinfluence des caractŽristiques phy- siques des particules alimentaires sur les rythmes et la force du picorage mŽritent dÕ•tre ŽtudiŽes au laboratoire en dŽveloppant les mŽthodes dÕobservation vidŽo rapprochŽe et dŽcomposŽe et lÕenregistrement indirect de

Pour une m•me composition, la vitesse dÕingestion dÕun aliment dŽpend de la taille des particules mais aussi de leur duretŽ.

(11)

la force du coup de bec. LÕobjectif de ces mesures est double : dŽterminer les ou la caractŽristique physique alimentaire rŽelle- ment dŽtectŽe par les volailles et en optimiser la valeur selon lÕ‰ge et le gŽnotype. Ce travail suppose une collaboration Žtroite entre le technologue et le biologiste.

Les Žtudes de comportement doivent tenir compte des interactions possibles entre les facteurs environnant lÕanimal. Une vitesse dÕingestion par exemple peut devenir limi- tante dans certaines conditions dÕŽlevage alors quÕelle est sans effet au laboratoire. Les mesures dÕingestibilitŽ peuvent •tre adaptŽes aux conditions de la pratique pour vŽrifier directement lÕapplicabilitŽ dÕune hypoth•se.

Ces mŽthodes, sous rŽserve de validation directement en conditions rŽelles, constituent donc des outils prometteurs de communica- tion entre lÕusine dÕaliments et lÕŽlevage.

A lÕheure actuelle, en nutrition avicole, on conna”t assez bien les besoins en termes de quantitŽs de nutriments requises pour une performance donnŽe. Les principales incon- nues sont la consommation alimentaire moyenne dÕun groupe de volailles et sa varia- bilitŽ individuelle (hŽtŽrogŽnŽitŽ). Quantifier les facteurs susceptibles dÕamŽliorer la prŽdic- tion de lÕingestion est, en aviculture comme pour dÕautres productions, une prioritŽ Žcono- mique.

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Abstract

Pecking and Prehension of feed particles in domestic fowls.

Poultry feeding is at the same time a simple (one single feed) and sophisticated (precisely control- led) model. Feed pecking, a bird specific activity, is complex and requires a detailed analysis to define methods of evaluation of feed prehension.

Chicks hatch thanks to their beak. Their first activity after hatch is to peck. Sensorial and metabolic reinforcements are more or less rapidly acting on feed selection depending on the growth potential of the chick.

Feed pecking is a discontinuous, anticipated, heterogeneous and selective activity. Rhythms of access to the feeder rather depends on adaptation of the animal to its environment than on an inter- nal regulation of appetite. Slow motion video observation of feed pecking confirms that during the two third of the pecking time, the head of the chicken remains in a steady position which per- mits observation of the particles. The particle to be taken or touched is chosen prior to the peck which is performed with closed eyelid. Most of the pecks do not seize a particle but can be characte- rised as Ç exploratory È pecks and correspond to a global requirement for Ç beak related activities È.

Strength of a peck can be measured by a fast balance. Strength and rhythm of feed pecks vary according to the type of feed particles eaten.

Three measurements can be done to quickly cha- racterise feed prehension :

- Feeding rate = Amount of feed eaten / Time eating,

- Pecking rate = Number of pecks at feed / Time eating,

- Pecking efficiency = Amount of feed eaten / Number of pecks at feed.

These measurements will be further improved taking into account ratios between exploratory and intake pecks and pecking strengths.

Under practical rearing conditions, scanning of the number of chicken at feeders in several sites of the shed give an estimation of the time spent eating. Increased number of social interactions at the feeder and floor pecking just after eating are indicators of a problem of adaptation to the diet.

Control of feed prehension in fowls will contri- bute to a better assessment of physical structure of feed particles which will complement the already available extended knowledge of bioche- mical nutrition.

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