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Représentations déterminantales effectives des polynômes univariés par les matrices flèches

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HAL Id: hal-00318578

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Preprint submitted on 4 Sep 2008

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Représentations déterminantales effectives des polynômes univariés par les matrices flèches

Ronan Quarez

To cite this version:

Ronan Quarez. Représentations déterminantales effectives des polynômes univariés par les matrices flèches. 2008. �hal-00318578�

(2)

Repr´esentations d´eterminantales effectives des polynˆ omes univari´es par les matrices fl`eches

Ronan Quarez

IRMAR (CNRS, URA 305), Universit´e de Rennes 1, Campus de Beaulieu

35042 Rennes Cedex, France

e-mail : ronan.quarez@univ-rennes1.fr

4 septembre 2008

R´esum´e: Nous ´etablissons d’abord l’existence d’une repr´esentation d´eterminantale effective pour tout polynˆome univari´e `a coefficient r´eels. Nous voyons ensuite plus pr´ecis´ement qu’un polynˆome univari´e de degr´er+ 2s`a coefficients r´eels admet une repr´esentation d´eterminantale effective de signature (r+s, s) si et seulement s’il poss`ede au moinsrracines r´eelles compt´ees avec multiplicit´e. Les repr´esentations d´eterminantales effectives sont construites `a partir de matrices fl`eches.

Mots cl´e: Corps r´eel clos - Forme bilin´eaire sym´etrique - Matrice fl`eche - Repr´esentation d´eterminantale - S´eries de Puiseux

MSC classification: 12 - 13 - 15

1 Introduction

D’apr`es [HMV], on peut affirmer que tout polynˆome p(x)∈R[x1, . . . , xN] tel que p(0)6= 0, poss`ede une repr´esentation d´eterminantale :

p(x) =αdet(J −

N

X

i=1

xiAi)

o`u α ∈ R, J est une matrice signature (une matrice diagonale avec des coefficients ±1 sur la diagonale) deRD×D, etA1, . . . AN des matrices sym´etriques deRD×D (dont on notera l’ensemble SRD×D). On a bien sˆur α = det(J)p(0) et dans la suite on se ram`enera souvent au cas d’un polynˆomep(x) normalis´e, i.e. tel que α= 1.

Lorsque N = 1 ou N = 2 on peut prendre D = d le degr´e du polynˆome p(x) (confer [HV]). Par contre, lorsque N ≥ 3, on a en g´en´eral D > d. L’existence d’une repr´esentation d´eterminantale g´en´erale ´etant due `a [HMV, Theorem 14.1], on peut aussi regarder [Qz] pour une d´emonstration n’utilisant que de l’alg`ebre lin´eaire.

Rappelons de [HV] qu’un polynˆome p(x) est dit RZ, si la condition p(λx) = 0 implique queλest r´eel. Notons d’abord que tout polynˆome admettant une repr´esentation d´eterminantale unitaire, c’est-`a-dire avecJ = Idd la matrice identit´e deRd×d(que l’on note encore Id lorsqu’il

(3)

n’y a pas d’ambigu¨ıt´e) est RZ. En effet, det( Id−λ(PN

i=1xiAi)) = 0 implique que λ1 est une valeur propre de la matrice sym´etriquePN

i=1xiAi, doncλest r´eel.

On peut alors l´egitimement s’interroger sur la propri´et´e r´eciproque, `a savoir si p(x) est un polynˆomeRZ, est-ce qu’il poss`ede une repr´esentation d´eterminantale unitaire ?

SiN ≥3, on ne sait pas r´epondre `a la question. SiN = 2, le th´eor`eme profond [HV, Theorem 2.2] y r´epond par l’affirmative.

SiN = 1 le r´esultat est ´evident. Il suffit en effet de partir de la d´ecomposition du polynˆome p(x) en produit d’irr´eductibles. Comme p(x) est RZ, il n’a que des racines r´eelles, donc il est de la formep(x) =Qd

i=1(1−αix) pour peu qu’on supposep(x) = 1. On en tire l’identit´e p(x) = det

Id−x

α1 0 0 0 . .. 0

0 0 αd

Toutefois, le d´efaut de cette repr´esentation est de faire appel aux racines de p(x). Dans la suite, nous nous int´eressons aux repr´esentations d´eterminantales effectives, c’est-`a-dire que l’on peut construire en temps polynomial en fonction de la taille des coefficients et du degr´e dep(x).

Typiquement, nous exhibons des matrices dont les coefficients sont donn´es par des formules polynomiales explicites en fonction des coefficients dep(x) ou de r´eels qui s’en d´eduisent par des algorithme polynomiaux classiques.

Par commodit´e, on pourra manipuler le probl`eme ´equivalent de la recherche d’une matrice sym´etrique dont le polynˆome caract´eristique est donn´e. Il suffit en effet de noter que lorsqu’on fixe la taille de la matriceA ´egale au degr´e ddu polynˆome, la condition p(x) = det( Id−xA)

´equivaut `a p(x) = det(xId−A) o`u p(x) est le polynˆome r´eciproque de p(x). Cette question a re¸cu les contributions de [Fi] o`u il est fait usage de matrices fl`eches, et de [Sr] o`u il est fait usage de matrices tridiagonales.

Dans ce papier nous reprenons la m´ethode de [Fi] et nous ´etablissons en 4.1 et 5.1 qu’un polynˆome p(x) univari´e de degr´e d= r+ 2s poss`ede au moins r racines r´eelles compt´ees avec multiplicit´e si et seulement s’il admet (sous la forme d’une matrice fl`eche) une repr´esentation d´eterminantale effective de tailledet de signature (r+s, s), c’est-`a-dire qu’on peut d´eterminer de mani`ere effective une matrice sym´etriqueA∈Rd×d telle que, `a un facteur multiplicatif pr`es, p(x) = det(Js−xA), avec Js = Ids+rL

(−Ids) o`u L

d´esigne la somme directe usuelle entre matrices.

Le plan est le suivant. Au paragraphe 2, nous exposons deux Lemmes techniques concernant le d´eterminant d’une matrice fl`eche, ainsi que quelques notions utiles sur les corps r´eels clos et les s´eries de Puiseux. Au paragraphe 3, nous rappelons la m´ethode de [Fi], m´ethode que nous g´en´eralisons au cas des polynˆomes quelconques au paragraphe 4. Puis, au paragraphe 5, nous nous int´eressons `a la r´eciproque de cette propri´et´e et nous montrons au passage que tout endomorphisme auto-adjoint relativement `a une forme quadratique de signature (r+s, s) poss`ede au moinsr valeurs propres r´eelles compt´ees avec multiplicit´e. Pour terminer, au paragraphe 6, nous mentionnons que l’on peut passer de mani`ere effective d’une repr´esentation d´eterminantale de signature (r+s, s) donn´ee par une matrice fl`eche `a une repr´esentation d´eterminantale de signature (r+s−1, s+ 1).

(4)

2 D´ eterminant d’une matrice fl` eche et corps r´ eels clos

Nous dirons qu’une matrice A donn´ee par blocs par A=

B H

K D

avec B ∈Rr×r,H ∈Rr×s,K ∈Rs×r,D∈Rs×s est une matrice fl`echelorsque B est diagonale, ou par extension une matrice diagonale par blocs avec des blocs de taille 1 ou 2.

Le point cl´e des calculs matriciels `a suivre sur les matrices fl`eches se fera souvent en con- sid´erant leurscompl´ements de Schur, ce qu’on explicite dans le Lemme classique suivant : Lemme 2.1 Si B ∈Rr×r est inversible,H ∈Rr×s, K∈Rs×r, D∈Rs×s, alors :

(i)

det

B H

K D

= det(B) det(D−KB−1H) En particulier,

(ii) lorsque s= 1, on obtient : det

B H

K D

= det(D) det(B)− det(D)KB−1H

= det(D) det(B)−K(Com(B))TH o`u Com(B) est la comatrice de B.

Lorsque s= 1 et B est diagonale, on a peut expliciter le polynˆome caract´eristique suivant : (iii)

det

xλ1 0 . . . 0 h1

0 xλ2 .

.. . .

. h2

. ..

.. .

..

. 0 .

. .

0 . . . 0 xλr hr

k1 k2 . . . kr xd

= (xd)×Qr

i=1(xλi)Pr

i=1hikiQ

j6=i(xλj)

Par la suite, nous seront amen´e `a changer le corps de base R en un sur-corps avec qui il partagera toutes les propri´et´es de corps ordonn´e. Un corps R est dit r´eel clos si R[I] est alg´ebriquement clos, o`u I est tel que I2=−1.

Si R est r´eel clos, alors Rhhǫii = {P+∞

i=−i0aiǫi/q | i0N, q ∈ N,∀i ai ∈ R} est encore r´eel clos. C’est le corps des s´eries de Puiseux `a coefficients dansR en la variable ǫ. Sa clˆoture alg´ebrique estRhhǫii[I] ou encoreR[I]hhǫii. Le plus petit entier relatifptel queap 6= 0 est appel´e lavaluation de la s´erie de Puiseux.

Si R est r´eel clos, les polynˆomes de R[x] v´erifient, entre autres, le Th´eor`eme des valeurs interm´ediaires, le Th´eor`eme de Rolle, ainsi que le Th´eor`eme de Sturm.

Nous serons amen´e aussi `a consid´erer Rhǫi le sous corps de Rhhǫiidont chaque ´el´ement est alg´ebrique au-dessus deR(ǫ). Sur le sous-anneau Rhǫi0 constitu´e des ´el´ements de Rhǫi qui sont de valuation positive (typiquement, si S(ǫ) est une s´erie de Puiseux qui annule un polynˆome

(5)

unitaire `a coefficients dans R(ǫ), alors elle est de valuation positive), on dispose du morphisme d’´evaluation `a valeurs dansR qui consiste `a substituer 0 `aǫ. On notera ce morphisme limǫ→0.

Pour toutes ces notions, on peut se r´ef´erer `a [BPR].

Dans le Lemme qui suit, on peut voir, d’un point de vue empirique, l’ajout de la nouvelle variableǫcomme une perturbation infinit´esimale d’une matrice qui permet de se ”d´ebarrasser”

de ses valeurs propres multiples.

Lemme 2.2 Soit R un corps r´eel clos. Soit la matrice A =

B H

K d

o`u B ∈ Rn×n, H ∈ Rn×1, K ∈ R1×n, d ∈R. On suppose que B ne poss`ede que des valeurs propres simples dans R[I]. Alors,Aǫ =

B H K d+ǫ

∈Rhhǫii(n+1)×(n+1) ne poss`ede que des valeurs propres simples dans R[I]hhǫii. Et on a bien sˆur aussi limǫ→0Aǫ=A.

D´emonstration: NotonspA(x) = det(x Id−A) le polynˆome caract´eristique deAetλ1, . . . , λn+1 ses racines dansR[I] (i.e. les valeurs propres deA). De mˆeme, notons λ1,ǫ, . . . , λn+1,ǫles valeurs propres deAǫ, ou encore les racines de pAǫ(x) dansRhhǫii[I]. Du fait quepAǫ(x) est unitaire, lesλi,ǫ sont dans Rhǫi0 pour touti= 1. . . n+ 1.

Comme limǫ→0pAǫ(x) =pA(x), on sait que limǫ→0λi,ǫ est une valeur propre de pA(x), donc

`

a renum´erotation pr`es, on peut supposer que limǫ→0λi,ǫ = λi, pour tout i = 1. . . n+ 1. En particulier, siλi est une valeur propre simple deA, alorsλi,ǫ est une valeur propre simple deAǫ.

Du Lemme 2.1 (ii), on tire

pA(x) =pB(x)(x−d)−qH(x) avec qH(x) =K(Com(xId−B))TH Et aussi

pAǫ(x) =pB(x)(x−d−ǫ)−qH(x) =pA(x)−ǫpB(x)

Soit λǫ une racine de pAǫ(x) telle que limǫ→0λǫ =λest une racine de pA(x) de multiplicit´e m≥2.

Ecrivons

pA(x) =

n+1

X

k=m

p(k)A (λ)

k! (x−λ)k et

pB(x) =

n

X

l=0

p(l)B(λ)

l! (x−λ)l On peut supposer quepAǫǫ) =pA

ǫǫ) = 0 sinonλǫserait racine simple depAǫ(x) et on aurait rien `a montrer.

Par ailleurs, on peut ´ecrire λǫ = λ+αǫu +. . . o`u α ∈ R[I], u ∈ Q+, et les points de suspension d´esignent des termes de valuation > u. En effet, on remarque pour cela que α = 0 est impossible. Sinon, λǫ = λ donnerait pAǫ(λ) = −ǫpB(λ) = 0 et de mˆeme pB(λ) = 0, donc pB(λ) =pB(λ) = 0 ce qui est contraire aux hypoth`eses.

Deux cas se pr´esentent :

(6)

1) Supposons quepB(λ)6= 0. Alors

pAǫǫ) =pAǫ)−ǫpBǫ) = p(m)A (λ)

m! αmǫmu+. . .

!

−(pB(λ)ǫ+. . .) Donc une condition n´ecessaire pour quepAǫǫ) = 0 est

mu= 1 et p(m)A (λ)

m! αm−pB(λ) = 0 Puis, on dit que pB(x) est de la forme pB(x) =pB(λ) +P

(s) B (λ)

s! xs+. . . et donc que pAǫǫ) =pAǫ)−ǫpBǫ) = p(m)A (λ)

(m−1)!αm−1ǫ(m−1)u+. . .

!

− p(s)B (λ)

(s−1)!αs−1ǫs−1+1+. . .

!

D’o`u une condition n´ecessaire pour quepAǫǫ) = 0 est (m−1)u=s≥1 et p(m)A (λ)

(m−1)!αm−1− p(s)B (λ)

(s−1)!αs−1= 0 On obtient doncmu= 1 et (m−1)u≥1, une contradiction.

2) Supposons quepB(λ) = 0.

Par hypoth`ese, on apB(λ)6= 0. L’´egalit´e pAǫǫ) = 0 donne la condition n´ecessaire : mu=u+ 1 et p(m)A (λ)

m! αm =pB(λ)α De mˆeme, l’´egalit´e pA

ǫǫ) = 0 donne la condition n´ecessaire : (m−1)u= 1 et p(m)A (λ)

(m−1)!αm−1 =pB(λ) D’o`u p

(m) A (λ)

m! = p

(m) A (λ)

(m−1)!, une contradiction.

Par cons´equent, mˆeme siλest racine au moins double depA(x), alorsλǫn’est plus que racine simple depAǫ(x). Ainsi, pAǫ(x) ne poss`ede que des racines simples dans R[I]hhǫii.

3 Repr´ esentations d´ eterminantales des polynˆ omes dont toutes les racines sont r´ eelles

La proposition suivante est issue de [Fi].

Proposition 3.1 Si p(x) est un polynˆome unitaire de degr´e d scind´e `a racines simples dans R[x], on peut trouver de mani`ere effective une matrice fl`eche A∈Rd×d de la forme

A=

λ1 0 . . . 0 h1 0 . .. ... ... ... ... . .. ... 0 ... 0 . . . 0 λd−1 hd−1 h1 . . . hd−1 e

telle que det(xId−A) =p(x).

(7)

Remarque 3.2 Notons d´ej`a que l’on peut ´etendre le r´esultat au cas des polynˆomes ayant toutes leurs racines r´eelles mais pas forc´ement simples. Il suffit en effet de factoriser par pgcd(p(x), p(x)) et de raisonner par r´ecurrence sur le degr´e d de p(x). Il faut juste prendre garde que l’on obtient au bout du compte une matrice A qui est fl`eche-diagonale, c’est-`a-dire diagonale par bloc, chaque bloc ´etant une matrice fl`eche.

Rappelons la m´ethode utilis´ee dans [Fi].

Localisation des racines

Notons α1 < α2 < . . . < αd les racines de p(x). La premi`ere ´etape consiste `a localiser les racines, c’est possible par exemple en faisant appel aux suites de Sturm, ou par d’autres moyens

´equivalents (confer [BPR]).

Entrelacement

On choisit ensuite une famille de r´eels arbitraires λ1, . . . , λd−1 qui entrelacent les racines, c’est-`a-dire tels que

α1< λ1 < α2< λ2 < . . . < αd−1 < λd−1< αd On cherche alors la matrice A sous la forme :

A=

λ1 0 . . . 0 h1 0 . .. ... ... ...

... . .. ... 0 ... 0 . . . 0 λd−1 hd−1 h1 . . . hd−1 e

o`u h1, . . . , hd−1 etesont des r´eels `a d´eterminer.

Interpolation

De la formule de 2.1 (iii), on tire :

q(x) = det(xId−A) = (x−e)

d−1

Y

i=1

(x−λi)−

d−1

X

i=1

h2i Y

j6=i

(x−λj) Il suffit alors d’interpoler en les r´eelsλi.

En effet, on a q(λi) =−h2i Q

j6=ii −λj), et comme p(x) est unitaire, le r´eel p(λi) est du signe de −Q

j6=ii−λj) en raison de la condition d’entrelacement. Donc, on peut trouver hi tel queq(λi) = p(λi) pour i= 1. . . d−1. De plus, si on choisit e tel que−e−Pd−1

i=1 λi vaut le coefficient enxd−1 de p(x), on est assur´e quep(x) =q(x).

4 Repr´ esentations d´ eterminantales des polynˆ omes quelconques

Consid´erons d´esormais un polynˆomep(x) de degr´edposs´edant exactement r racines r´eelles compt´ees avec multiplicit´e.

Encore une fois, plutˆot que la recherche d’une repr´esentation d´eterminantale proprement dite, on traitera le probl`eme ´equivalent de la recherche d’une matrice sym´etrique A telle que p(x) = det(xJ−A) avecJ une matrice de signature.

(8)

Pour peu qu’on suppose le coefficient dominant de p(x) ´egal `a (−1)s, on peut l’´ecrire : p(x) =

r

Y

i=1

(x−αi)

s

Y

j=1

(−(x−βj)2−γj2) o`u lesαij, γj sont r´eels et γj 6= 0.

On dispose alors de la repr´esentation ´evidente p(x) = det(J x−A) avec

J =

1 0

0 −1 . ..

1 0

0 −1 1

. ..

1

=

Id1M

(−Id1)sM Idr

et

A=

β1 γ1 γ1 −β1

. ..

βs γs γs −βs

α1 . ..

αr

Voyons maintenant comment ´etendre la m´ethode du paragraphe pr´ec´edent pour obtenir une repr´esentation effective.

Th´eor`eme 4.1 Tout polynˆomep(x)de degr´ed=r+2stel quep(0)6= 0et poss´edant exactement r racines r´eelles, compt´ees avec multiplicit´e, admet une repr´esentation d´eterminantale effective de signature (r+s, s).

D´emonstration: Encore une fois, quitte `a factoriser successivement par pgcd(p(x), p(x)), on peut supposer que le polynˆomep(x) ne poss`ede que des facteurs simples. On obtiendra alors pour A une matrice fl`eche-diagonale (diagonale par blocs dont les blocs sont des matrices fl`eches).

On suppose que le polynˆome s’´ecrit toujours p(x) =

r

Y

i=1

(x−αi)

s

Y

j=1

(−(x−βj)2−γj2) mˆeme si on n’a plus acc`es aux r´eels αi, βj etγj 6= 0.

Localisation des racines

Par exemple grˆace aux suites de Sturm, on peut d´eterminer le nombre r de racines r´eelles de p(x) et aussi les localiser. On supposeraα1 < . . . < αr.

(9)

Entrelacement

On choisit une famille arbitraire de r´eelsλ1, . . . , λr−1 qui entrelacent les racines r´eelles, c’est-

`

a-dire telle que

α1< λ1 < α2 < λ2< . . . < αr−1 < λr−1< αr On cherche alors la matrice A sous la forme fl`eche suivante :

A=

µ1 ν1 k1

ν1 −µ1 l1

. .. ...

µs νs ks

νs −µs ls

λ1 h1

. .. ...

λr−1 hr−1 k1 l1 . . . ks ls h1 . . . hr−1 e

o`u (µj, νj) ∈ R×R pour j = 1. . . ssont des r´eels arbitraires et les hi, kj, lj et e sont des r´eels `a d´eterminer pouri= 1. . . r etj= 1. . . s.

Interpolation

En se servant 2.1 (ii), on calcule q(x) = det(xJ −A)

=

x−µ1 −ν1 −k1

−ν1 −x+µ1 −l1

. .. ...

x−µs −νs −ks

−νs −x+µs −ls

x−λ1 −h1

. .. ...

x−λr−1 −hr−1

−k1 −l1 . . . −ks −ls −h1 . . . −hr−1 x−e

= (x−e)u(x)v(x)−v(x)Pr−1

i=1 h2iui(x)−u(x)Ps

j=1((−x+µj)kj2+ 2νjkjlj+ (x−µj)l2j)vj(x) o`u 









u(x) = Qr−1

i=1(x−λi) ui(x) = x−λu(x)

i

v(x) = Qs

j=1−((x−µj)2j2) vj(x) = v(x)

−((x−µj)2j2)

Du coup, q(λi) = −v(λi)h2iuii). Or p(λi) = Qs

j=1−((λi −βj)2j2)×Qr

k=1i −αk), dont le premier produit est du signe de v(λi) (qui est aussi celui de (−1)s). Ainsi, grˆace `a la condition d’entrelacement, il est possible de trouver un r´eel hi tel que q(λi) = p(λi) pour tout i= 1. . . r−1.

(10)

Puis

q(µj+Iνj) = −u(µj+Iνj)((−Iνj)k2j + 2νjkjlj + (Iνj)l2j)vjj +Iνj)

= −u(µj+Iνj)(−Iνj)(kj+Ilj)2vjj+Iνj)

Il est donc possible de trouver (kj, lj) ∈ R2 tels que q(µj +Iνj) = p(µj +Iνj) pour tout j= 1. . . s.

Pour finir, si on choisi e tel que (−1)s(Ps

j=1j −Pr−1

i=1 λi−e) vaut le coefficient en xd−1 de p(x), on est assur´e quep(x) =q(x).

Cas particulier

Nous nous devons traiter `a part le cas o`u p(x) ne poss`edeaucuneracine r´eelle. Dans ce cas, on pose

J =

1 0

0 −1 . ..

1 0

0 −1

−1 1

=

Id1M

(−Id1)s−1M

(−Id1)M Id1

et on chercheA sous la forme

A=

µ1 ν1 k1

ν1 −µ1 l1

. ..

µs−1 νs−1 ks−1 νs−1 −µs−1 ls−1

λ h

k1 l1 . . . ks−1 ls−1 h e

En fait, le seul am´enagement du cas pr´ec´edent consiste `a remarquer que la quantit´e ( det(xJ −A))(x=−λ) =−h2×

s−1

Y

j=1

(−(−λ−µj)2−νj2)

est du mˆeme signe quep(−λ), ce qui permet de trouver un r´eel h qui assure l’interpolation au

point x=−λ. Le reste de l’argument est analogue.

5 Racines r´ eelles des repr´ esentations d´ eterminantales

Int´eressons-nous dor´enavant `a la propri´et´e r´eciproque du Th´eor`eme 4.1.

Th´eor`eme 5.1 Soit A une matrice sym´etrique de SRd×d avec d= r+ 2s. Alors, le polynˆome p(x) = det (xJs−A), o`u Js = ( Idr+sL

(−Ids)), poss`ede au moins r racines r´eelles compt´ees avec multiplicit´e.

(11)

D´emonstration: Si on reformule le probl`eme en terme d’endomorphisme auto-adjoint relative- ment `a la forme bilin´eaire sym´etrique donn´ee par la matrice Js, on est ramen´e `a montrer le Th´eor`eme 5.2. En effet, si on consid`ere queJs est la matrice d’une forme bilin´eaire sym´etrique (de signature (r+s, s)) surRr+2s, alors relativement `a cette forme bilin´eaire sym´etrique, l’ad- jointeB(∗s)de la matriceB est donn´ee par la formuleB(∗s)=JsBTJs. Il reste alors `a remarquer quep(x) = (−1)sdet(xId−AJs) et que AJs estJs-autoadjointe.

Avant d’´enoncer le r´esultat proprement dit, notons que si on se donne une forme quadratique de signature (r+s, s) surRr+2s par une matrice sym´etriqueS, alors la forme bilin´eaire associ´ee s’´ecrithX, Yi =XTSY. Or on peut d´ecomposer S =QTJsQ avec Q inversible, ainsi hX, Yi= (QX)TJs(QY), donc `a un changement de coordonn´ees pr`es, on peut supposer que la forme quadratique est donn´ee par la matriceJs.

Th´eor`eme 5.2 Dans l’espace Rn, muni d’une forme quadratique de signature (r+s, s), tout endomorphisme auto-adjoint poss`ede au moins r racines r´eelles compt´ees avec multiplicit´es.

D´emonstration: On suppose donn´e l’endomorphisme auto-adjoint par sa matriceAdans la base canonique. La d´emonstration se fait par r´ecurrence sur s. On commencera par traiter les cas s= 0 ets= 1 pour fixer les id´ees. Ensuite, on s’attaquera `a l’h´er´edit´e dans le cas g´en´eral. L’id´ee consiste grosso-modo en une orthonormalisation relativement `a une forme bilin´eaire sym´etrique de type Jk qui fera apparaˆıtre une matrice fl`eche dont on saura calculer le d´eterminant. On pourra alors en d´eduire le nombre de racines souhait´e. En fait, l’´etape deJk-orthonormalisation ne marche bien que si la matrice consid´er´ee n’a que des valeurs propres simples. Pour se ramener

`

a cette situation, on ajoutera de nouvelles variables infinit´esimales.

Quelques notations

Soient (r, s)∈N2et pour tout entierk= 0. . . s, notonsnk=r+s+ketJk = Idr+sL

(−Idk)∈ Rnk×nk.

La matrice A est de la forme

A=

A0 −H

HT D

avec H∈Rn0×s,D= (di,j)∈SRs×s etA0SRn0×n0.

Appelons Ak la nk-i`eme matrice extraite principale de A, de sorte que, pour tout k = 0. . . s−1, on a des matricesHkRnk×1 etLkR1×nk telles que :

Ak+1 =

Ak −Hk+1 Lk+1 dk+1,k+1

On introduit le polynˆome caract´eristique p(x) = pA(x) = det(xId−A) de A, et il s’agit de montrer qu’il poss`ede au moins r valeurs propres r´eelles, compt´ees avec multiplicit´e. Nous introduisons aussi les polynˆomes caract´eristiques pk(x) = det(xIdnk−Ak).

On proc`ede par r´ecurrence sur s.

Les cas s= 0 et s= 1

Sis= 0, le r´esultat est clair : c’est le th´eor`eme spectral usuel pour les matrices sym´etriques r´eelles. En vue de pr´eparer l’´etape suivante, explicitons son utilisation.

Il existe une matrice orthogonale Q0Rn0×n0, c’est-`a-dire telle que QT0QO = Id (on dira aussi qu’elle estJ0-orthonormale, autrement dit que Q(∗00)Q0 = Id o`u l’adjoint (∗0) est relatif `a la forme bilin´eaire sym´etrique donn´ee parJ0) telle que la matriceB0 =QT0A0Q0 est diagonale :

(12)

B0 =

λ1 0 0 0 . .. 0 0 0 λn0

.

Posons

A0 =B0+

ǫ0 0 0 0

0 2ǫ0 0 0

0 0 . .. 0

0 0 0 n0ǫ0

 .

On obtient alors une matriceA0 ∈(R0i0)n0×n0, diagonale, dont toutes les valeurs propres sont simples, et telle que limǫ0→0A0=B0 =QT0A0Q0.

Traitons aussi le cas s = 1, pour fixer les id´ees, mˆeme si l’h´er´edit´e dans le cas g´en´eral comprendra ce cas l`a.

Du fait que A1 =

A0 −H1 L1 d1,1

avec H1T =L1, on introduit la matrice B1Rn1×n1 telle que

B1 = Q0M

Id(∗1)

A1 Q0M

Id

=

B0 −H1 L1 d1,1

o`u (∗1) est l’adjoint relativement `a J1. Notons au passage que (Q0L

Id)(∗1)=Q(∗0 0)L Id1. On peut ´ecrire, par le Lemme 2.1 (i) :

p1(x) = det(xIdn1−A1) = det

xIdn0−B0 H1

−L1 x−d1,1

= (x−d1,1)p0(x)+

n0

X

i=1

h2i Y

j6=i

(x−λj) avec (H1)T = (h1, . . . , hn0) =L1.

Supposons, dans un premier temps, que

(i) lesλi sont distincts : mettons λ1< . . . < λn0, (ii) leshi sont non nuls.

En ´evaluant en λi, et en examinant le signe de p1i) pour i = 1. . . n0, on remarque que le polynˆome p1(x) poss`ede n0−1 racines r´eelles distinctes (entrelac´ees avec lesλi), ce qui donne le r´esultat souhait´e.

Pour traiter le cas o`u les conditions (i) ou (ii) sont mises en d´efaut, il suffit de changer de corps r´eel clos de base. On fait appel alors aux techniques employ´ees dans le Lemme 2.2.

On est alors conduit `a introduire la matrice deRhhǫ0, ǫ1, θ1iin1×n1 suivante :

A1 =

A0 −H1 L1 d1

+

0 . . . 0 −ǫ1 ... ... ... 0 . . . 0 −ǫ1 ǫ1 . . . ǫ1 θ1

On obtient alors une nouvelle matrice A1 qui poss`ede, d’apr`es le traitement ci-dessus du cas g´en´erique, au moinsn0−1 racines (distinctes) dansRhhǫ0, ǫ1, θ1ii. Comme Ainsi lim011)→0A1 =

(13)

B1 est semblable `a A1, alors A1 poss`ede au moins n0−1 racines r´eelles, compt´ees avec multi- plicit´e.

Notons que l’ajout de la variable θ1 n’a pas servi jusqu’alors, elle permet cependant de pr´eparer l’´etape suivante de la r´ecurrence. Elle sert `a affirmer que, d’apr`es le Lemme 2.2, toutes les valeurs propres deA1 sont distinctes dansRhhǫ0, ǫ1, θ1ii[I]. De plus, on peut garder `a l’esprit queB1=Q(∗1 1)A1Q1Rn1×n1, avec Q1 = (Q0L

Id1).

H´er´edit´e dans le cas g´en´eral

Supposons donn´ee une matrice AkSRnkk×nk telle que

(i) On dispose d’une suite d’extensions r´eelles closes R → R1 → . . . → Rk avec Ri+1 = Rihhǫi+1, θi+1iipour touti= 1. . . k−1,

(ii) Ak ne poss`ede que des valeurs propres simples dansRk[I], (iii) Ak est Jk-autoadjointe, c’est-`a-dire Ak=Jk(Ak)TJk,

(iv) Akest `a coefficients dansR0, ǫ1, θ1, . . . , ǫk, θki0et on a lim011,...,ǫkk)→0Ak=Q(∗kk)AkQk, avec Qk matriceJk-orthonormale deRnk×nk (i.e.Q(∗kk)Qk= Id),

(v) Ak poss`ede au moins n0−kvaleurs propres (distinctes) dans Rk.

Avant de commencer proprement dit la d´emonstration, ´etablissons un Lemme pr´eliminaire d’alg`ebre bilin´eaire.

Lemme 5.3 Notons h·,·i la forme bilin´eaire sym´etrique sur Rn donn´ee par la matrice J = IdpL

(−Idq), o`u p +q = n et R est r´eel clos. On consid`ere A ∈ Rn×n une matrice J- autoadjointe, c’est-`a-dire pour tous X, Y ∈Rn×1, hAX, Yi =hX, AYi. On note A la matrice adjointe de A relativement `a J.

1) La matrice A estJ-autoadjointe si et seulement si l’une des conditions ´equivalentes suiv- antes est satisfaite

(i) AJ est sym´etrique,

(ii ) A=BJ avec B sym´etrique (iii) A=

U −V VT W

avecU ∈SRp×p, V ∈Rp×q, W ∈SRq×q.

2) Si u et v sont deux vecteurs propres de A associ´es respectivement `a deux valeurs propres distinctesλ et µdans R[I], alors u et v sontJ-orthogonaux.

3) Si A poss`ede n valeurs propres distinctes dans R[I], alors il existeP ∈Rn×n une matrice J-orthonormale (c’est-`a-dire telle que PP = Idn) telle que PAP soit, `a permutation des coordonn´ees pr`es, une matrice de Rn×n diagonale par blocs, avec des blocs de taille 1 ou de taille 2 sans valeur propre dans R.

D´emonstration: 1) Pour les points (i) et (ii), il suffit de noter que AT = J AJ ´equivaut `a (AJ)T =AJ. La derni`ere assertion r´esulte juste d’un calcul matriciel par bloc :

si A=

U −V V W

alors J AJ =

U V

−V W

.

2) Si λ et µ sont dans R, il suffit d’´ecrire hAu, vi = λhu, vi = hu, Avi = µhu, vi. Comme λ6=µ, on a forc´ement hu, vi= 0.

Siλouµsont dansR[I], on ´etend la forme bilin´eaire sym´etriqueh·,·i`aR[I]n, ce qui permet d’´ecrire les mˆemes ´egalit´es que pr´ec´edemment.

(14)

3) `A une valeur propre λ ∈ R, on associe un vecteur propre u et `a une valeur propre µ+Iν ∈ R[I]\R, on associe un vecteur propre v+Iw, avec v, w ∈ Rn. Du coup µ−Iν est associ´eev−Iw.

On dispose alors d’une base de Rn form´ee des vecteurs (u1, . . . , ur, v1, w1, . . . , vs, ws). En vertu de 1), on a pour tout i= 1. . . r,ui ⊃ Vect (u1, . . . , ui−1, ui+1, . . . , ur, v1, w1, . . . , vs, ws), l’orthogonalit´e consid´er´ee est bien sˆur la J-orthogonalit´e dans Rn relativement `a la forme bilin´eaire sym´etrique h·,·i. Par consid´eration des dimensions, l’inclusion pr´ec´edente est une

´egalit´e.

De mˆeme, pour j= 1. . . s,vj etwj contiennent tout deux l’espace vectoriel Vect (u1, . . . , ur, v1, w1, . . . , vj−1, wj−1, vj+1, wj+1. . . , vs, ws).

Et on a aussihvj, vji+hwj, wji= 0 parJ-orthogonalit´e devj +Iwj et devj−Iwj. Trois situations se pr´esentent :

a) si hvj, wji = 0, alors vj contient aussi wj et wj contient aussi vj. En particulier, par consid´eration des dimensions devj etwj, on d´eduit quevj etwj ne sont pas isotropes.

b) si hvj, wji 6= 0 et vj est isotrope, alors wj est aussi isotrope et on pose par exemple vj =vj+wj etwj =vj−wj. Ainsihvj, wji= 0 et en rempla¸cant la famille (vj, wj) par la famille (vj, wj) on obtient les mˆemes conclusions que pr´ec´edemment.

c) si hvj, wji 6= 0 et vj n’est pas isotrope, alors on remplace (vj, wj) par (vj, vjhvhvj,vji

j,wjiwj) et on obtient les mˆemes conclusions que pr´ec´edemment.

Dans tous les cas, on obtient une base J-orthogonale, chacun des vecteurs de la base ´etant n´ecessairement non isotrope. On la normalise, de sorte que pour chaque vecteurude la nouvelle base B, on ait hu, ui =±1. D’apr`es le Th´eor`eme d’inertie de Sylvester, on compte exactement p fois +1 et n−p fois −1. Quitte `a permuter les vecteurs, on peut supposer que la matrice de Gram associ´ee `a la baseBest la matriceJ. NotonsP la matrice de passage de la base canonique

`

a la baseB.

Nous avons bien PP = Id etD=P AP qui est, `a permutation pr`es des coordonn´ees, une matrice diagonale par blocs dont chaque bloc est de taille 1 ou 2.

Un bloc Mj de taille 2 correspond `a la matrice de la restriction `a un plan vectoriel du type Vect (vj, wj) de l’endomorphisme canoniquement associ´e `a A. Ainsi ce bloc Mj a deux valeurs

propres distinctes dansR[I], `a savoir µj±νj.

Remarque 5.4 D’apr`es le Lemme 5.3 1), et comme la matrice D est encore J-autoajointe, elle est de la forme D =

U −V VT W

avec U ∈ SRp×p, V ∈ Rp×q, W ∈ SRq×q. Donc pour tout j, les vecteurs vj et wj ne peuvent pas ˆetre simultan´ement en une position index´ee par {1. . . p}, ni ˆetre simultan´ement en une position index´ee par {p+ 1. . . p+q} dans la nouvelle base J-orthonormale B, sinon cela signifierait que Mj est sym´etrique, une contradiction.

Venons-en au coeur de la d´emonstration de l’h´er´edit´e : Du fait queAk+1 =

Ak −Hk+1 Lk+1 dk+1

, on pose

Bk+1= QkM

Id1(∗k+1)

Ak

QkM Id1

= Q(∗kk)AkQk −Hk+1 Lk+1 dk+1

!

Rnk×nk

(15)

Notons qu’on a (QkL

Id1)(∗k+1) =Q(∗kk)L Id1.

Introduisons ensuite la matrice deRnk+1k+1×nk+1 suivante : Bk+1 =

Ak −Hk+1 Lk+1 dk+1

D’apr`es le Lemme 5.3 et les points (ii) et (iii) de l’hypoth`ese de r´ecurrence, il existe Pk ∈ Rnkk×nk une matrice Jk-orthonormale, telle que PkAkPk soit, `a permutation des coordonn´ees pr`es, diagonale par blocs, avec a blocs de taille 1 et b blocs M1, . . . , Mb de taille 2, dont les polynˆomes caract´eristiques sont toujours strictement positifs. On a les in´egalit´es a ≥n−k et b≤k.

Posons alors

A]k+1= PkM

Id1(∗k+1)

Bk+1 PkM

Id1 et finalement

Ak+1=A]k+1k+1Uk+1k+1Vk+1

avec Vk+1 =

0 . . . 0 0 ... ... ... 0 . . . 0 0 0 . . . 0 1

et Uk+1 =

0 . . . 0 −1

... ... ...

... ... −1

... ... 0

0 . . . 0 ... +1 . . . +1 0 . . . 0

, cette derni`ere

matrice comptant exactement k+ 1 coefficients nuls sur la derni`ere colonne et la derni`ere ligne.

CommePkestJk-orthonormale, alors (PkL

Id1) estJk+1-orthonormale, et du fait queAk+1 estJk+1-autoadjointe, il en sera de mˆeme de A]k+1 et donc de Ak+1 qui est donc de la forme

Ak+1 = Pk(∗k)AkPk −Hk+1′′

L′′k+1 d′′k+1,k+1

!

Par construction,

011,...,ǫlimk+1k+1)→0Ak+1=Q(∗k+1k+1)Ak+1Qk+1 avec Qk+1= (PkL

Id1)×(QkL

Id1)∈Rnk+1×nk+1.

On a donc construit une extension r´eelle closeRk→Rk+1 =Rkhhǫk+1, θk+1iiet une matrice Ak+1 ∈Rnk+1k+1,nk+1 satisfaisant les points (i),(ii) (grˆace au Lemme 2.2),(iii),(iv). Le point (v) d´ecoulera de l’´etude du polynˆomepA

k+1(x) que l’on conduit en examinant les deux cas suivants (on aurait pu se limiter au second cas mais le traitement du premier cas ´eclaire la d´emarche).

• Supposons que k = b. D’apr`es le Lemme 5.3 1) et aussi d’apr`es la remarque suivant sa d´emonstration, on peut supposer, `a une permutation des coordonn´ees pr`es, que :

(16)

Ak+1=

λ1 −h1−ǫk+1

. .. ...

λa −ha−ǫk+1

M1

−g1−ǫk+1 l1

. .. ...

Mb

−gb−ǫk+1 lb

h1k+1 . . . hak+1 (g1k+1, l1) . . . (gbk+1, lb) d+θk+1

o`uhi, gj, lj ∈Rk pour i= 1. . . a,j = 1. . . b.

On fait alors appel au Lemme 2.1(ii), et par un calcul analogue `a celui de la d´emonstration de 4.1, on obtient

pA

k+1(x) = (x−d−θk+1)pA

k(x) +

rk

X

i=1

(hik+1)2ui(x)

!

v(x) +u(x)w(x)

avec u(x) = Qa

i=1(x−λi), ui(x) = x−λu(x)

i, v(x) = Qb

j=1pMj(x) et w(x) est un polynˆome qu’on n’a pas besoin d’expliciter ici.

En ´evaluant successivement enλipouri= 1. . . a, et en utilisant le fait quev(x) est toujours strictement positif et quehik+16= 0, on obtient une suite d’´el´ementspA

k+11), . . . , pA

k+1rk) qui pr´esenteachangements de signes, doncpAk+1(x) poss`ede au moinsa−1 =n0−(k+ 1) racines (distinctes) dansRk+1.

• Supposons maintenant quek > b. On posec=n0−bet c+d=a(du coup d=k−b).

A une permutation pr`es des coordonn´ees, on a l’´egalit´e`

Ak+1=

λ1 −h1ǫk+1

. .. ...

λc −hcǫk+1

µ1 m1

. .. ...

µd md

M1

−g1ǫk+1

l1

. .. ...

Mb

−gbǫk+1

lb

h1+ǫk+1 . . . hc+ǫk+1 m1 . . . md (g1+ǫk+1, l1) . . . (gb+ǫk+1, lb) d+θk+1

o`u hi, gj, lj, mv ∈ Rk pour i = 1. . . c, j = 1. . . b, t = 1. . . d. On suppose aussi par commodit´e queλ1< . . . < λc.

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