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Apterograeffea, un nouveau genre de Phasme de la Réunion et de l'île Ronde (Phasmatodea, Platycraninae)

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Academic year: 2021

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Submitted on 10 Nov 2020

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Apterograeffea, un nouveau genre de Phasme de la Réunion et de l’île Ronde (Phasmatodea, Platycraninae)

Nicolas Cliquennois, Paul Brock

To cite this version:

Nicolas Cliquennois, Paul Brock. Apterograeffea, un nouveau genre de Phasme de la Réunion et de l’île Ronde (Phasmatodea, Platycraninae). Bulletin de la Société Entomologique de France, Société entomologique de France, 2002, 107 (4). �hal-02997211�

(2)

Apterograeffea, un nouveau genre de Phasme de la Réunion et de l’île Ronde (Phasmatodea, Platycraninae)

par Nicolas C LIQUENNOIS * et Paul D. B ROCK **

*96 CD 29, Montvert-les-Bas, 97410 Saint-Pierre, Réunion <nicolas.cliquennois@wanadoo.fr>

** “Papillon”, 40 Thorndike Road, Slough, SL2 1SR, Royaume-Uni <pbrock@wexhamcourt.slough.sch.uk>

Résumé. – Deux nouvelles espèces de Phasmes aptères de l'île de la Réunion et de l’île Ronde (au nord de l’île

Maurice) sont décrites au sein d’un nouveau genre, Apterograeffea, apparenté à Graeffea Brunner, 1868.

A. reunionensis n. sp. est désigné comme l’espèce-type de ce genre. Ommatopseudes Günther, 1942, est

transféré de la famille des Phasmatidae, sous-famille des Platycraninae, à la famille des Aschiphasmatidae, sous-famille des Aschiphasmatinae.

Summary. – Apterograeffea, a new genus of stick insect of Réunion and Round Island (Phasmatodea, Platycraninae). Two new wingless species of stick insects from Réunion and Round Island (north of

Mauritius) are described in a new genus Apterograeffea. A. reunionensis n. sp., is designated as the type species for this genus, which is related to Graeffea Brunner, 1868. Ommatopseudes Günther, 1942 is transferred from the family Phasmatidae, subfamily Platycraninae to the family Aschiphasmatidae, subfamily Aschiphasmatinae.

Mots-clefs.

– Phasmatodea, Phasmatidae, Platycraninae, Apterograeffea n. gen., A. reunionensis n. sp., A.

marshallae n. sp., Ommatopseudes, Réunion, île Ronde (Maurice).

_________________

Les phasmes des Mascareignes (Réunion, Maurice et les îles voisines) ont très peu été étudiés jusqu’à nos jours. Depuis la description de deux nouvelles espèces de Monandroptera Audinet-Serville, 1838, par R

EDTENBACHER

en 1908, aucune étude taxonomique ne leur a été consacrée ; les derniers travaux en date sont les trois listes, qui recensent les espèces présentes sur ces îles (Maurice et Rodrigues, O

RIAN

, 1957 ; Réunion, C

HOPARD

, 1957 ; et V

INSON

, 1968, pour l’ensemble des Mascareignes) en se fondant essentiellement sur des données historiques.

Des recherches, menées à la fois sur le terrain ainsi que dans les collections des musées européens, ont permis la découverte de nouvelles espèces. Le présent article, consacré à deux nouvelles espèces placées dans un nouveau genre de la sous-famille des Platycraninae, inau- gure nos travaux sur les phasmes de la Réunion et de Maurice, faune d’un intérêt exceptionnel.

P

LATYCRANINAE

D’après B

RADLEY

& G

ALIL

(1977), la sous-famille des Platycraninae comprend douze genres : Acanthograeffea Günther, Anophelepis Westwood, Brachyrhamphus Carl, Echetlus Stål, Elicius Günther, Erastus Redtenbacher, Graeffea Brunner, Megacrania Kaup, Ommato- pseudes Günther, Ophicrania Kaup, Platycrana Gray et Xenomaces Kirby. Cette liste comporte trois erreurs : – 1°) une simple faute de graphie pour Xenomaches Kirby ; – 2°) l’ignorance du remplacement de Brachyrhamphus Carl, 1915, nom générique déjà utilisé, par Carlius Uvarov, 1939, genre placé depuis dans la sous-famille des Eurycanthinae (Z

OMPRO

, 2001) ; – 3°) le classement, à notre sens erroné, du genre Ommatopseudes au sein des Platycraninae ; nous le transférons, ici, dans les Aschiphasmatidae Aschiphasmatinae.

Ommatopseudes y est proche du genre Pinnispinus Brock, 1995, et pourrait avoir la

préséance sur ce dernier ; G

ÜNTHER

(1942) a illustré et décrit brièvement son genre d’après

un unique spécimen mâle de Sumatra, dans un article consacré à plusieurs ordres d’insectes

.

(3)

388 C

LIQUENNOIS

& B

ROCK

. – Nouveaux Phasmes des Mascareignes Apterograeffea n. gen.

Espèce type : Apterograeffea reunionensis n. sp.

Les deux nouvelles espèces décrites dans le présent article présentent les caractères typiques de la sous-famille des Platycraninae, à savoir des antennes courtes et distinctement segmentées, une tête lisse, des joues plus larges que les yeux, un segment médian au moins aussi long que le métanotum (ailes de taille très variable) et des pattes inermes ou finement denticulées. Elles présentent également des caractères distincts qui justifient la création d'un nouveau genre, Apterograeffea décrit ci-dessous, proche de Graeffea Brunner, 1868, mais qui s’en distingue facilement par les caractères suivants.

Apterograeffea n. gen. Graeffea

Ailes absentes. présentes, mais ailes postérieures généralement courtes Pattes graciles ; pattes postérieures dépassant

l’extrémité de l’abdomen

plus robustes ; pattes postérieures n’atteignant pas l’extrémité de l’abdomen chez la femelle

Cerques courts longs, lancéolés

Œuf Capsule presque lisse. Aire micropylaire jouxtant

le pôle postérieur. Capitulum en forme de bâtonnet Capsule grêlée. Aire micropylaire située plus haut.

Capitulum conique

Tête plate, inerme, pourvue de deux sillons postoculaires. Antennes courtes, n’atteignant pas, ou à peine, l’extrémité des fémurs antérieurs.

Mésonotum de forme allongée, lisse ou granuleux. Elytres très rudimentaires ou absents, ailes postérieures totalement absentes. Segment médian aussi long que le métanotum.

Abdomen allongé, cylindrique, lisse ou légèrement granuleux. Cerques courts. Operculum et valves génitales dépassant le segment anal chez la femelle.

Pattes peu épineuses ; fémurs pourvus de quelques petites épines subapicales ; tibias inermes.

Métatarses des pattes antérieures très longs.

Etymologie : nommé d’après sa ressemblance avec le genre Graeffea dont il se distingue en parti- culier par l’absence d’ailes.

Les deux nouvelles espèces décrites ci-dessous, Apterograeffea reunionensis n. sp. et A.

marshallae n. sp., sont rangées dans ce genre. Elles se distinguent comme suit :

– Apparence générale élancée, tête presque deux fois plus longue que large, mésonotum peu granuleux.

Segment anal légèrement échancré chez le mâle. Carènes antérieures des fémurs antérieurs inermes ou pourvues tout au plus de quelques denticules : …….….……….. Apterograeffea reunionensis n. sp.

– Apparence générale robuste, tête un peu plus longue que large, mésonotum distinctement granuleux chez la femelle. Segment anal largement échancré chez le mâle. Carènes antérieures des fémurs antérieurs distinctement en dents de scie : ……….……….. Apterograeffea marshallae n. sp.

Les œufs des deux espèces se distinguent comme suit :

– Capsule brunâtre ou grisâtre, marbrée de noir, operculum noir ou noirâtre, surface ventrale droite vue latéralement ……….……...…..………. Apterograeffea reunionensis n. sp.

– Capsule d’un brun uniforme, operculum de même couleur que la capsule, surface ventrale légèrement concave ………..…….…...…..……….. Apterograeffea marshallae n. sp.

Apterograeffea reunionensis n. sp. (fig. 1-8)

H

OLOTYPE

: ♂ (NCR67)

1

, Réunion, Saint-Philippe, hauts de Basse-Vallée, la Vallée- Heureuse, alt. 600-700 m, 8.IX.2001.

PARATYPES

, 14♂,12♀ : 2♀, 3♂ (NCR65, 66 et 68 à 70), idem holotype ; 1♀, 2♂ (NCR20, 21, 26), idem, alt. 850-900 m, 18.XI.2000 ; 3♂, 4♀ (NCR27 à 29 et 33 à 36), idem, alt. 850 m, 9.II.2001 ; 1♀,

1

NCR (Nicolas Cliquennois, Réunion) suivi d’un numéro d'ordre du spécimen.

(4)

1♂(NCR37 et 38, sub-adulte), Saint-Philippe, Brûlé-du-Baril, RF des Camphriers, alt. 600 m, 23.II.2001 ; 3♂, 1♀ (NCR43, 44, et 46 + 45 in copula), Saint-Philippe, hauts de Basse-Vallée, RF 4 bis, alt. 600 m, 23.II.2001 ; 1♀ (NCR53), Saint-Philippe, Mare-Longue, GRR2, alt. 500 m ; 2♂, 2♀ (NCR54, 55 et 56, 57), Bras-Panon, sentier de la Plaine-des-Lianes, alt. 800 m, 9.VI.2001.

L’holotype et les paratypes NCR45, 46, 54, 57, 65 et 68 sont déposés au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris ( MNHN ), les paratypes NCR29, 33, 66 et 70 sont déposés au Natural History Museum, à Londres ( BMNH ), les paratypes NCR27, 37, 38, 43 et 53 au Muséum d’Histoire naturelle de Genève ( MHNG ), les paratypes NCR35, 55, 56 et 69 au Naturhistorisches Museum de Vienne ( NHMW ), les paratypes NCR20, 21 et 26 au Muséum d’Histoire Naturelle de Saint-Denis de la Réunion, les paratypes NCR28 et 36 au Mauritius Sugar Industry Research Institute, au Réduit ( MSIRI ) et les paratypes NCR34 et 44 dans la collection de Paul D. Brock (Slough, Royaume-Uni).

Description. Mâle holotype : petit phasme (tabl. I) aptère de forme allongée, fin, brun foncé.

Tête de forme allongée, 2 fois plus longue que large, plate, inerme, présentant 2 courts sillons post- oculaires et quelques entailles légères sur l’occiput. Antennes très courtes, n’atteignant pas l’extrémité des fémurs antérieurs, composées de 17-18 articles, dont le premier est lamellaire et caréné, le second très court, le troisième allongé, aussi long que les deux articles suivants.

Thorax : pronotum plus court que la tête, plus long que large, présentant un sillon médian transverse ; mésonotum 4 fois plus long que le pronotum, parcouru de quelques carènes latérales peu distinctes ; ensemble formé par le métanotum et le segment médian presque 2 fois plus court que le mésonotum, lisse ; segment médian (tergite I) peu discernable, de même longueur que le métanotum.

Abdomen long et fin, lisse. Tergites II-VII approximativement de même longueur, aux bords paral- lèles ; tergites VIII-IX à peu près de même longueur, presque 2 fois plus courts que les précédents ; segment anal (tergite X) plus court ; tergites VIII et IX dilatés ; segment anal tectiforme, légèrement échancré, pourvu postérieurement de minuscules dents internes. Cerques très courts, non visibles du dessus. Plaque sous-génitale atteignant le bord postérieur du tergite IX, presque plate, à l’apex arrondi.

Pattes presque totalement inermes. Fémurs antérieurs pourvus dorsalement de 5 minuscules dents proximales et de quelques minuscules dents sur l’arête ventro-antérieure. Tous fémurs pourvus de quelques petites épines distales sur la carène médioventrale. Tibias lisses. Métatarses antérieurs allongés, plus longs que les autres tarsomères réunis ; métatarses postérieurs presque aussi longs que les autres tarsomères réunis.

Variations – Les mâles paratypes sont très peu différents de l’holotype. Brun clair à brun foncé.

La tête plus large, moins de 2 fois plus longue que large ; pourvue d’un sillon médian peu prononcé.

Antennes atteignant l’extrémité des fémurs antérieurs, composées de 17-21 articles. Pronotum de forme moins allongée. Mésonotum aux carènes plus ou moins distinctes, parfois indiscernables, pourvu de chaque côté d’une ligne de minuscules granules (6-7) à peine visibles. Dilatation des tergites VIII et IX pas toujours distincte. Tergites IX et X bombés vus latéralement. Cerques très courts, rarement visibles du dessus. Plaque sous-génitale dépassant très légèrement le tergite IX, légèrement bombée, pourvue d’une carène médiane. Dents proximales des fémurs antérieurs en nombre variable.

Femelles paratypes : phasme d’assez petite taille, brun clair marbré de brun foncé, à la base des fémurs antérieurs souvent marquée de rouge chez les spécimens vivants. On rencontre parfois des femelles de couleur verte, mais il s’agit probablement de très jeunes adultes.

Tête de forme identique à celle du mâle ; sillons et entailles plus ou moins marqués selon les individus.

Antennes très courtes, n’atteignant pas, ou à peine, l’extrémité des fémurs antérieurs, composées de 20-23 articles, le premier lamellaire et caréné, le deuxième très court et plus large que les suivants.

Thorax : pronotum plus court que la tête, légèrement granuleux, plus long que large ; sillon médian

transverse bien net ; mésonotum environ 4 fois plus long que le pronotum, parcouru de 6 carènes plus

ou moins distinctes et plus ou moins granuleuses, s’estompant postérieurement ; élytres extrêmement

rudimentaires, à peine discernables aux angles postérieurs du mésonotum, en forme de petites lamelles

dépassant parfois le bord postérieur du mésonotum ; ensemble formé par le métanotum et le segment

médian presque 2 fois plus court que le mésonotum, lisse ou pourvu de quelques rares et minuscules

granules ; segment médian (tergite I) très difficilement discernable, un peu plus grand que le métanotum.

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390 C

LIQUENNOIS

& B

ROCK

. – Nouveaux Phasmes des Mascareignes

Abdomen fusiforme, lisse. Tergites II-VII approximativement de même longueur, tergite VIII plus court, de même longueur que les tergites IX et X réunis, tergite IX très court. Tergites VII-X se rétrécissant vers l’arrière. Segment anal (tergite X) tectiforme, à l’apex arrondi (un fort grossissement a permis de mettre en évidence une minuscule échancrure où vient se loger l’épiprocte, lequel est parfois discernable à l’œil nu). Cerques sommaires, courts mais visibles du dessus, aplatis, à l’apex arrondi. Plaque sous- génitale naviculaire, allongée, se rétrécissant vers l’arrière, comprimée latéralement au niveau du tergite VIII, dépassant distinctement l’extrémité du segment anal, à l’apex arrondi, carénée, pourvue à la base d’une protubérance de taille variable, généralement arrondie, précédant une dépression bien marquée. Valves génitales bien visibles, atteignant ou dépassant très légèrement l’extrémité de la plaque sous-génitale.

Pattes : Presque entièrement inermes. Quelques denticules proximaux plus ou moins distincts sur les arêtes dorsales des fémurs antérieurs. Fémurs pourvus de quelques petites épines distales sur la carène médioventrale. Tibias inermes. Métatarses antérieurs au moins aussi longs que les autres tarsomères réunis.

Tableau I. – Mensurations du Phasme Apterograeffea reunionensis n. sp.

Mesures (en mm) Mâle holotype Mâles paratypes Femelles paratypes

Corps* 47,5 44 - 50,5 71 - 79

Tête 4 3,5 - 4 5,5 - 6

Antennes 10 9,5 - 15 13,5 - 17

Pronotum 2,5 2,5 - 3 4 - 4,5

Mésonotum 10,5 9,5 - 11,5 15,5 - 18

Métanotum et segment médian 6 5,5 - 6,5 8,5 - 9,5

Segment médian 3 2,75 - 3 4,5 - 5

Fémurs antérieurs 17,5 17 - 18,5 21 - 27

Fémurs médians 10 9 - 11 12,5 - 15,5

Fémurs postérieurs 14,5 13,5 - 16 17 - 23

Tibias antérieurs 18 17,5 - 20 21,5 - 30

Tibias médians 9 8 - 10 11 - 14

Tibias postérieurs 14 13,5 - 16 17 - 22

Cerques 1 0,5 - 1 1 - 1,5

* Mesuré de l’extrémité de la tête à l’extrémité du segment anal, sans prendre en compte l’extrémité de l’operculum chez la femelle.

Œufs : capsule présentant divers tons de brun, plus ou moins marbré de noir, parfois grisâtre, pourvue d’une ligne blanchâtre au-dessus de l’aire micropylaire, de forme oblongue (longueur : 3- 4 mm ; largeur : 1,4-1,9 mm ; hauteur : 1,6-2 mm), d’apparence lisse à l’œil nu (uniformément et très finement granuleuse au microscope) ; aire micropylaire petite, lancéolée, située très près du pôle postérieur, de même couleur que la capsule, mais unie ; operculum circulaire, noir ou noirâtre, couvert de minuscules épines. Capitulum en forme de bâtonnet très fin s’élargissant vers le sommet.

Les œufs sont fixés par la surface ventrale à un support, souvent, et probablement toujours dans la nature, à la base et au centre du revers des feuilles de la plante-hôte.

Etymologie : nommé d’après l’île de la Réunion dont il est probablement endémique.

Apterograeffea marshallae n. sp. (fig. 9-17)

H

OLOTYPE

: ♂ (NCMR61), île Ronde (Maurice), 2.V.2002, réc. D. Birch, don Saoud Motala.

P

ARATYPES

, 3♀ : 1♀, île Ronde (Maurice), “Round Is[land]”, Natural History Museum, Londres (BMNH). Une petite étiquette, ronde de couleur bleue, porte “ 70-46 ”. Le registre indique : 1870-46

“Round Island (nr. Mauritius). Presented by Sir Henry Barkly. Collected by Col. Pike, U.S. Consul ”

2.

La date indiquée est celle de l’inscription du spécimen sur le registre ; celle de collecte n’est pas connue ; 1♀, île Ronde (Maurice), “Round Island”, VIII.1982 (BMNH) ; 1♀ (NCMR62), idem holotype (capturée in copula avec l’holotype).

2

Répertorié avec l’inscription “1 Phasma (Lopaphus coccophagus)” et découvert dans un tiroir parmi des Graeffea sp.

Le don comporte d’autres insectes de l’île Ronde, dont un autre phasme, “1 Phasma (Prisomera sp.)” non retrouvé.

(6)

Fig. 1 à 17. – 1 à 8, Apterograeffea reunionensis n. sp. – 9 à 17, A. marshallae n. sp. – 1-3 et 9-11, ♂ holotype ;

– 4-6 et 12-15, ♀ paratype (15, patte antérieure) ; – 7, 8 et 16, 17, Œuf, vue dorsale et latérale. (2, 5, 10, 13, et 3,

6, 11, 14, Extrémités abdominales en vue ventrale et latérale).

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392 C

LIQUENNOIS

& B

ROCK

. – Nouveaux Phasmes des Mascareignes

L’holotype NCMR61 est déposé au Natural History Museum, Londres (BMNH), le paratype NCMR62 au Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (MNHN).

Mâle holotype : petit phasme aptère de forme allongée, présentant différents tons de brun (mensurations, tabl. II) .

Tête : aspect assez massif, 1,5 fois plus longue que large, plate, inerme, présentant 2 courts sillons postoculaires et quelques entailles sur l’occiput. Antennes très courtes, n’atteignant pas l’extrémité des fémurs antérieurs, composées de 19-20 articles, dont le premier est lamellaire et caréné, le second très court, le troisième allongé, aussi long que les deux articles suivants.

Thorax : Pronotum plus court que la tête, un peu plus long que large, présentant un sillon médian transverse. Mésonotum 3,5 fois plus long que le pronotum, parcouru latéralement de 2 lignes de granules.

Élytres extrêmement rudimentaires, à peine discernables aux angles postérieurs du mésonotum, en forme de lamelles minuscules dépassant légèrement le bord postérieur du mésonotum. Ensemble formé par le métanotum et le segment médian 1,7 fois plus court que le mésonotum, pourvu de quelques minuscules granules à l’avant du métanotum ; segment médian (tergite I) peu discernable, de même longueur que le métanotum.

Abdomen : Long et fin, lisse. Tergites II-VI approximativement de même longueur, tergite VII légèrement plus court ; tergites VIII-IX à peu près de même longueur, presque 2 fois plus courts que les précédents ; segment anal (tergite X) plus long, de même longueur que le tergite VII ; tergites II-VII aux bords parallèles, tergites VIII et IX dilatés ; segment anal tectiforme, fortement échancré, pourvu postérieurement de minuscules dents internes. Cerques très courts, non visibles du dessus. Plaque sous-génitale atteignant le bord postérieur du tergite IX, presque plate, à l’apex arrondi.

Pattes : Carènes antérieures des fémurs antérieurs en dents de scie. Tous fémurs pourvus de 7-8 épines distales sur la carène médioventrale, plus drues vers l’apex. Tibias lisses. Métatarses antérieurs allongés, plus longs que les autres tarsomères réunis.

Femelles paratypes : phasme aptère de taille moyenne, brun clair uniforme. Le spécimen NCMR62 était vert de son vivant (brun clair à présent), mais, comme pour A. reunionensis, il se peut que cette couleur verte soit caractéristique de jeunes individus adultes.

Tête d’aspect massif, un peu plus longue que large, plate, inerme, présentant 2 longs sillons postocu- laires très prononcés, un sillon médian et quelques entailles sur l’occiput. Antennes très courtes, n’atteignant pas l’extrémité des fémurs antérieurs, composées de 24-25 articles.

Thorax : pronotum plus court que la tête, légèrement granuleux ; sillon médian transverse bien net ; mésonotum 3,5 à 4 plus long que le pronotum, parcouru latéralement de carènes granuleuses et sur le dessus de lignes de granules s’estompant postérieurement ; ligne médiane plus ou moins saillante ; élytres extrêmement rudimentaires, à peine discernables aux angles postérieurs du mésonotum, en forme de lamelles minuscules dépassant légèrement le bord postérieur du mésonotum ; ensemble formé par le métanotum et le segment médian presque 2 fois plus court que le mésonotum, légèrement granuleux ; segment médian (tergite I) peu discernable, un peu plus court que le métanotum.

Abdomen fusiforme, légèrement granuleux. Tergites II-VII à peu près de même longueur, tergite VIII plus court, légèrement plus court que les tergites IX et X réunis, tergite IX moitié moins long que le précédent. Tergites II-IV aux bords parallèles, tergites V-VII se rétrécissant vers l’arrière, tergites VIII-X aux bords presque parallèles. Segment anal (tergite X) tectiforme, à l’apex légèrement arrondi.

Cerques sommaires, courts mais visibles du dessus, aplatis, à l’apex arrondi. Plaque sous-génitale naviculaire, allongée, aux bords latéraux parallèles, comprimée latéralement au niveau du tergite VIII, dépassant distinctement l’extrémité du segment anal, à l’apex arrondi, carénée, pourvue à la base d’une petite protubérance arrondie, précédant une dépression bien marquée. Valves génitales bien visibles, dépassant parfois l’extrémité de la plaque sous-génitale.

Pattes : Carènes antérieures des fémurs antérieurs distinctement en dents de scie ; carène médio-

ventrale pourvue de petites épines, plus nombreuses et plus fortes vers l’apex. Fémurs médians et

postérieurs pourvus sur la moitié distale de la carène médioventrale de 8-10 petites épines, à

l’extrémité noirâtre pour la plupart ; les épines apicales proches les unes des autres, les épines

restantes plus clairsemées. Tibias inermes. Métatarses antérieurs aussi longs que les autres tarsomères

réunis.

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Tableau II. – Mensurations du Phasme Apterograeffea marshallae n. sp.

Mesures (en mm) Mâle holotype Femelles paratypes

Corps* (voir tabl. I) 56 77 - 90

Tête 4,5 6,5 - 7

Antennes 12 16 - 18,5

Pronotum 3,5 5 - 5,5

Mésonotum 12,5 17 - 20

Métanotum et segment médian 7,5 9 - 10,5

Segment médian 3,5 4,5 - 5

Fémurs antérieurs 18,5 25 - 28

Fémurs médians 11 14 - 16

Fémurs postérieurs 14 19 - 20.5

Tibias antérieurs 17,5 25 - 27

Tibias médians 9 13 - 14

Tibias postérieurs 13 17 - 20

Cerques 1 1,2 - 1,5

Œufs : Capsule de forme oblongue, à la surface ventrale légèrement concave (longueur : 4,5-5 mm ; largeur : 1,5-1,8 mm ; hauteur : 2 mm), d’apparence lisse à l’œil nu, uniformément et très finement granuleuse au microscope, d’un brun moyen uniforme, aire micropylaire surmontée antérieurement d’une bande brun clair cernée de noir. Aire micropylaire petite, lancéolée, située très près du pôle postérieur, généralement plus sombre que la capsule. Operculum circulaire, de même couleur que la capsule, couvert de minuscules épines. Capitulum en forme de bâtonnet très fin.

Les œufs sont collés sur un support par la surface ventrale.

Etymologie : nommé en l’honneur de Mme Judith Marshall, conservateur au département d’entomo- logie du Natural History Museum, à Londres, où a été découvert le premier spécimen de cette espèce.

Biologie et distribution – Plante-hôte habituelle des Platycraninae, les palmiers ont eu beaucoup à souffrir de leur exploitation intensive à la Réunion. Ainsi, sur les quatre espèces indigènes, trois étaient très communes (M

OORE

Jr. & G

UEHO

, 1984) : deux palmiers des basses altitudes, le latanier rouge (Latania lontaroides) et le palmiste blanc (Dictyosperma album), sont en voie de disparition à l’état sauvage ; c’est sur la troisième, le palmiste rouge (Acantho- phœnix rubra

3

) que tous les spécimens d’Apterograeffea reunionensis, assez communs, ont été observés, parfois en train de consommer ses feuilles. Ce palmier, grâce à une aire de réparti- tion plus large, a réussi à se maintenir dans quelques coins des hauts de l’île, mais souvent sous une forme juvénile à cause du braconnage (son cœur est un mets très prisé) dont il est toujours victime. C’était un palmier très commun des forêts de moyenne altitude, mais il ne survit quasiment plus que dans des lieux difficiles d’accès tels que les “remparts” (parois rocheuses) et les fourrés très humides à Pandanus, formation végétale d’altitude particulière à la Réunion. La menace qui pèse sur les palmistes est inquiétante pour la survie de cette nouvelle espèce de phasme qui ne pourrait que s’éteindre si sa plante nourricière venait à disparaître de son milieu naturel.

L’aire de répartition de notre nouvelle espèce était donc sans doute plus large à l’origine qu’elle ne l’est aujourd’hui : A. reunionensis n’est connu actuellement que des pentes sud du massif de la Fournaise (hauts de Basse-Vallée, Brûlé du Baril, forêt de Mare-Longue, tous lieux sur la commune de Saint-Philippe et hauts de Jacques-Payet, commune de Saint- Joseph), de la forêt communale des hauts de Bras-Panon (est de l’île) et de la forêt de Bébour (sentier Îlet-à-Bananes et piton de Bébour), à partir de 500 mètres (là où l’on commence à

3

A. rubra est peut-être le regroupement de deux taxons différents (2 sp. ou 2 ssp.) : A. crinita (palmiste des hauts)

est actuellement considéré comme une simple forme d’A. rubra (Samuel Couteyen, comm. pers.) Si ce point de

vue était reconsidéré, A. crinita devrait être considérée comme la plante-hôte principale d’Apterograeffea reunionensis

du fait qu’A. rubra, sensu Bory (palmiste rouge des bas) a quasiment disparu de la forêt réunionnaise.

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394 C

LIQUENNOIS

& B

ROCK

. – Nouveaux Phasmes des Mascareignes

trouver des palmistes) jusqu’à 1350 mètres d’altitude. En outre, des mangeures caractéristiques (en forme de trapèze, ce qui est inaccoutumé pour les phasmes) sur des feuilles de palmistes ont été constatées sur les Mornes de l’Étang (est, vers 950 mètres), à Grand-Étang (est, vers 500 mètres) et dans le bois du Bon-Accueil, sentier du Malbar-mort, dans le quartier des Makes (sud-ouest, vers 1000 mètres) ; mais il est probable que l’on retrouve l’espèce partout où Acanthophœnix rubra a pu se maintenir, c’est-à-dire dans les hauts des pentes sud et est du massif de la Fournaise et dans les hauts de l’Est.

Les deux spécimens d’Apterograeffea marshallae récoltés en 2002 ont été découverts accouplés dans la palmeraie, très dégradée, qui subsiste à l’île Ronde, sur un latanier bleu (Latania loddigesii) qui constitue probablement leur plante nourricière. A. marshallae existe peut-être, ou a pu exister, sur l’île Maurice elle-même où se trouvait le même type de palmeraies qu’à l’île Ronde.

L

ES

P

LATYCRANINAE DE L

OCÉAN

I

NDIEN

La grande majorité des représentants de la sous-famille des Platycraninae se rencontre en Océanie ainsi que dans le Sud-Est et l’Est asiatiques ; cependant l’on trouve également une espèce aux Seychelles, Graeffea seychellensis Ferrière, 1912, et une autre à l’île Rodrigues, Xenomaches incommodus (Butler, 1876) que V

INSON

(1868) signale également sur l’île Ronde, loin de leur aire géographique d’origine. La découverte de deux nouvelles espèces de cette sous-famille à la Réunion et à l’île Ronde, dans la même partie de l’océan Indien que les îles citées précédemment, ne constitue donc qu’une demi-surprise.

O

RIAN

(1957) signale en outre la présence à Maurice de plusieurs espèces de Graeffea Brunner, 1868, mais il émet des réserves quant à leur classement générique du fait qu’il se fonde sur des spécimens immatures. V

INSON

(1968) évoque également la capture de petits phasmes dans les forêts mauriciennes en rappelant l’opinion d’Orian quant à leur statut taxo- nomique. Nos recherches, menées dans les collections de Vinson à l’île Maurice et au Natural History Museum, Londres, où sont déposés des spécimens de la collection Orian, afin de retrouver les spécimens mentionnés par ces deux auteurs, ont été vaines

4

. Des chasses nocturnes entreprises dans la forêt mauricienne au début de 2001 ont permis la capture de spécimens appartenant à trois espèces inconnues correspondant probablement à celles évoquées par Orian et par Vinson ; or, aucune d’elles n’appartient à la sous-famille des Platycraninae, la ressemblance avec ces derniers n’étant que superficielle pour deux de ces espèces.

Il serait cependant surprenant, compte tenu de sa présence sur les îles voisines, que cette sous-famille n’ait pas atteint Maurice, la plus âgée des îles de l’archipel ; mais, en considérant que la plupart des plantes-hôtes connues des Platycraninae sont des palmiers et que, par l’action de l’Homme, les espèces de palmiers indigènes de Maurice ont disparu à l’état sauvage, et ce certainement bien avant les recherches effectuées par Orian et Vinson, il est fortement concevable qu’une espèce de cette sous-famille ait pu disparaître de cette île.

Enfin, il est à noter qu’aucune espèce de Platycraninae n’est connue de l’île de Madagascar.

R

EMERCIEMENTS

. – Nous tenons à remercier la direction régionale de l’Office National des Forêts, et plus particulièrement M. Pierre Sigala, pour l’autorisation de collecte de phasmes et des végétaux associés dans les forêts domaniales de l’île de la Réunion, ainsi que Mme Judith Marshall, conservateur au département d’Entomologie du Natural History Museum, à Londres, pour avoir permis l’accès aux collections. Les personnes suivantes ont

4

Dans les collections du Ministère de l’Agriculture de Maurice se trouve un spécimen étiqueté Graeffea sp.,

mais il s’agit en fait de Sipyloidea sipylus (Westwood, 1859).

(10)

également apporté leur aide dans divers domaines : M. Samuel Couteyen (Conservatoire Botanique National des Mascarins, Réunion), M. Emmanuel Delfosse (Muséum national d’Histoire naturelle, Paris), M. Christian Guillermet (Insectarium de la Réunion), M. Saoud Motala (Mauritius Wildlife Foundation, Maurice) et M.

Raphaël Parnaudeau (Muséum d’Histoire naturelle, Saint-Denis, Réunion).

A

UTEURS CITÉS

B

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