ANNÉE UNIVERSITAIRE 2018/2019 Analyse S4
Examen - Corrigé Date : 04/06/19 Epreuve de M. Popoff
Exercice 1
1. On a directement :
F(0) = Z 1
0
dt
1 +t2 = [arctant]10 = π 4.
2. Soit la fonction définie sur R×R par f(x, t) = e−x2(1+t2)1+t2 . Elle est de classe C∞ sur R×R, comme quotient et composée de fonctions infiniment dérivables. Pour unx∈Rfixé, la fonction t 7→ f(x, t) est continue sur [0,1], donc son intégrale y est bien définie, en tant qu’intégrale de Riemann. De plus, si on fixe un intervalle [a, b] de R, alors la fonction (x, t) 7→ ∂f∂x(x, t) est continue sur [a, b]×[0,1], et donc elle y est bornées, c’est-à-dire qu’il existe une constante M >0 telle que
∀x∈[a, b],∀t∈[0,1],
∂f
∂x(x, t)
≤M,
et la fonction constante égale àM étant intégrable sur l’intervalle borné [0,1], on déduit par le théorème de dérivation des intégrales à paramètre queF est C1 sur [a, b]. Comme ceci est valable pour tout intervalle[a, b], on déduit queF estC1 surR.
3. D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètre, on peut dériver sous le signe somme :
F0(x) = Z 1
0
∂f
∂x(x, t)dt=−2x Z 1
0
e−x2(1+t2)dt=−2xe−x2 Z 1
0
e−x2t2dt.
Six= 0, la formule précédente montre queF0(0) = 0. Sinon, on procède alors au changement de variable u=xt, ce qui permet d’obtenir
F0(x) =−2xe−x2 Z x
0
e−u2du
x =−2e−x2 Z x
0
e−t2dt, la variable muette u pouvant être notée t à nouveau.
4. Posons G(x) = F(x) + Rx
0 e−t2dt2
. Alors G0(x) = F0(x) + 2e−x2Rx
0 e−t2dt qui vaut 0 sur R d’après la question précédente. La fonctionG est donc constante.
5. On a G(0) =F(0) = π4 d’après la première question. Ainsi, pour tout x∈R, on a F(x) +
Z x 0
e−t2dt 2
= π
4. (1)
On obtient la réponse à la question demandée si on parvient à montrer que
x→+∞lim F(x) = 0.
1
Soit(xn)n≥0 une suite de réels qui tend vers+∞, et posonsfn(t) =f(xn, t). Alors, pourt∈R fixé,
n→+∞lim fn(t) = lim
n→+∞
e−x2n(1+t2) 1 +t2 = 0, et doncfn tend simplement vers 0 surR lorsque n →+∞, de plus
∀t ∈[0,1], |fn(t)| ≤ 1 1 +t2
qui est bien intégrable sur[0,1]. Ainsi, le théorème de convergence dominé s’applique, et on a
n→+∞lim F(xn) = lim
n→+∞
Z 1 0
fn(t)dt = 0.
Comme ceci est valable pour toute suite (xn)n≥0 qui tend vers+∞, on déduit que
x→+∞lim F(x) = 0.
Ainsi, en utilisant (1), on en déduit que
x→+∞lim Z x
0
e−t2dt 2
= π
4 − lim
x→+∞F(x) = π 4, et la quantité entre paranthèses étant positive, que
Z +∞
0
e−t2dt=
√π 2 . Exercice 2
1. Puisque la fonction est paire, on calcule les coefficients de Fourier trigonométrique de f. Un calcul rapide montre que
a0(f) = 1 π
Z π
−π
(π−t)dt=π
(noter que le calcul de l’intégrale se fait facilement en calculant l’aire sous la courbe représen- tative de f, qui est affine par morceaux).
Pour n ≥ 1, d’un côté, on a bn(f) = 0, puisque f est paire. De l’autre, en réalisant une intégration par partie entreπ−t etcos(nt):
an(f) = 2 π
Z π 0
(π−t) cos(nt)dt,
= 2 π
[(π−t)sin(nt)n ]π0 − Z π
0
(−1).sin(nt) n
.
On a [(π−t)sin(nt)n ]π0 = 0, donc
an(f) = 2 nπ
Z π 0
sin(nt)dt
= 2
nπ[−cos(nt)n ]π0 = 2(1−(−1)n) n2π 2
2. La série de Fourier trigonométrique de f est a0(f)
2 +X
k≥1
ak(f) cos(kt) +bk(f) sin(kt), ainsi la série de Fourier de f est
π 2 + 2
π X
k≥1
1−(−1)k k2 .
Comme le montre son graphe, la fonction f est C1 par morceaux, et continue sur R. On peut également prouver la caractère continu au point de jonction π en remarquant que limt→π−f(t) = 0 et limt→π+f(t) = limt→−π+f(t) = limt→π−f(t) = 0, par périodicité et parité. La continuité surRs’en déduit par périodicité. Ainsi on peut appliquer le théorème de cours : la série de Fourier converge simplement versf, et la convergence est de plus normale.
Cela est confirmé en notant que |ak(f) cos(kt)| ≤ πk42, est qui le terme général d’une série convergente.
3. On peut exprimer le coefficient ak(f)selon la parité de k comme suit :
∀k ≥1, ak(f) =
4
(2p+ 1)2π si k = 2p+ 1, 0 si k= 2p.
Ainsi la série de Fourier def se réecrit π 2 + 4
π X
p≥0
1 (2p+ 1)2. et la question précédente montre que
∀t∈[0, π], f(t) = π−t= π 2 + 4
π X
p≥0
cos(pt) (2p+ 1)2. On évalue cette identité ent = 0, et on déduit
X
p≥0
1
(2p+ 1)2 = π2 8 , puis on écrit
S :=X
n≥1
1
n2 = X
n≥1 n pair
1
n2 + X
n≥1 n impair
1 n2
=X
p≥0
1
(2p+ 1)2 +X
p≥1
1 (2p)2
= π2 8 + 1
4 X
p≥1
1 p2 = π2
8 +S 4, et donc 34S = π82, ce qui permet d’obtenir le résultat attendu.
3
Exercice 3 Soit n ∈N fixé.
1. Puisque eikt = (eit)k, il s’agit d’une série géométrique, de raison eit. Notons que la série comporte des termes d’exposant négatif, pour contourner ce problème, on met en facteur le premier terme :
n
X
k=−n
eikt =e−int
2n
X
k=0
eikt=e−int1−e(2n+1)it
1−eit =e−inte(n+12)it(e−(n+12)it−e(n+12)it) e12it(e−12it−e12it)
=e−(n+12)it−e(n+12)it
e−12it−e12it = sin((n+ 12)t) sin(2t) ,
où on a utilisé les formules d’Euler pour la dernière relation.
2. (a) On a
cn(f) = 1 2π
Z π
−π
f(t)e−intdt et
Sn(t) =
n
X
k=−n
cn(f)eint. (b) On a
Sn(0) =
n
X
k=−n
cn(f) = 1 2π
n
X
k=−n
Z π
−π
f(t)e−iktdt.
Puisque la somme est finie, on peut permuter la somme et l’intégrale : Sn(0) = 1
2π Z 2π
0
f(t)
n
X
k=−n
e−iktdt = sin(n+12)t sin2t dt, où on a utilisé la première question, en notant que Pn
k=−neikt=Pn
k=−ne−ikt.
4